Les pharmaciens sont-ils le dernier rempart contre les déserts médicaux?

  • il y a 4 mois

Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois et Bernard COHEN-HADAD

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Transcript
00:00Les vraies voies Sud Radio, le code projecteur des vraies voies.
00:04L'accès à un médecin, un généraliste, à des spécialistes, c'est un sujet de préoccupation majeure.
00:09Les pharmaciens par exemple, ils sont docteurs, mais aussi docteurs en pharmacie, et bien ils sont soumis à des règles.
00:15Saint-Georges de Rintembo, 1500 habitants, et plus aucun médecin depuis plus de 6 ans.
00:21C'est dans l'arrière-boutique que Manuel a attendu les secours, dans cette salle de consultation spécialement aménagée.
00:27On a vu monter au fur et à mesure des années ce besoin complémentaire, supplémentaire de prise en charge au niveau du comptoir.
00:34Donc est-ce que c'est lié à des artifications médicales ? Peut-être.
00:37Aujourd'hui, à 2300 maisons de santé, on en aura 4000 à la fin du quinquennat.
00:4290% des pharmacies étaient fermées donc aujourd'hui selon les syndicats.
00:46Mouvement de colère lié aux fermetures d'officines, à la concurrence d'internet,
00:50au montant des honoreurs, mais aussi aux ruptures de stocks de médicaments, parfois vitaux bien sûr.
00:54Alors parlons vrai, trouvez-vous qu'on en demande trop aux pharmaciens ?
00:57Comprenez-vous leur mouvement du jour ?
00:59Faut-il mettre des gardes-fous notamment contre la vente de médicaments de contrefaçon par internet ?
01:04Et à cette question, les pharmaciens sont-ils le dernier rempart contre les désarts médicaux ?
01:08Vous dites oui à 76%, vous voulez réagir le 0826 300 300 ?
01:12Et le vice-président de l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine est avec nous.
01:16Bonsoir Sébastien Lagoute, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:20Petit tour de table, Philippe Bilger avec cette profession.
01:23Finalement assez peu connue parce qu'il y a, c'est vrai,
01:26une image finalement des pharmaciens qui n'est pas toujours la bonne.
01:29Oui, mais très injuste.
01:31Quand j'étais beaucoup plus jeune, j'avais trois commerces
01:34que je cultivais volontiers.
01:37Les librairies, les charcuteries et les pharmacies.
01:42Aujourd'hui, vous comprenez bien que j'ai abandonné les deux premiers,
01:46il n'y a plus que les pharmacies.
01:48Eh bien, j'ai une grande admiration et je pèse mes mots
01:54pour les pharmaciennes, les pharmaciens,
01:57quand je les vois confronter à une bureaucratie absolue
02:02et ils ne font pratiquement pas d'erreurs,
02:05ils ont un travail colossal avec les ordonnances
02:09et au fond, j'ai tellement d'estime
02:13que j'ai presque un sentiment d'apitoiement civique
02:17à l'idée de les voir disparaître, diminuer,
02:20alors qu'en effet, ils sont fondamentaux
02:23à cause des déserts médicaux et de tout ce que la vie,
02:27aujourd'hui, leur donne comme charge supplémentaire.
02:30Je trouve que c'est une honte de ne pas leur faciliter la tâche.
02:34Françoise Devoy.
02:35Alors moi, je fais partie des gens qui ont toujours cette image d'épinal.
02:38L'idée, et vous allez bon dire, monsieur le vice-président,
02:41que les pharmaciens sont évidemment riches et nantis
02:44et qu'en fait, ils ont beaucoup d'argent,
02:46mais ça, c'est quelque chose que j'ai eu pendant des années
02:49et puis jusqu'au moment où j'ai vu des pharmacies
02:51et des copains à moi, pharmaciens, qui ont fait de très longues études
02:54et qui ferment leurs portes, notamment dans les petites communes
02:59de ruralité ou de montagne, etc.
03:01Moi, je dois dire que j'ai complètement changé de point de vue
03:03avec les pharmaciens pendant le Covid.
03:05J'ai été me faire vacciner par les pharmaciens.
03:08J'ai vu ce qu'ils avaient mis en place.
03:10Alors bien sûr, ils ont gagné de l'argent, etc.
03:12Mais le travail que ça a consisté,
03:14comme je voyage beaucoup pour faire les tests,
03:17organiser les tests, pour qu'on puisse avoir des certificats
03:21pour pouvoir voyager, honnêtement, j'aimerais vraiment
03:24qu'ils nous expliquent et qu'ils cassent un peu plus
03:26cette image de pharmaciens nantis.
03:28Parce qu'on va voir le pharmacien, parce que souvent,
03:30même, on n'a pas le temps d'aller voir le médecin.
03:32Et puis, ils sont toujours là.
03:34Bernard Cohenadade.
03:35Moi, je suis un défenseur des officines, des pharmaciens.
03:39La proximité.
03:40La proximité.
03:41Ça a été dit, les anciens Petit Caire,
03:43qui aujourd'hui sont là pour vous conseiller
03:45sur des médicaments non remboursés.
03:47Ils ont créé du lien social.
03:49Ils nous ont vaccinés.
03:50Ah oui, vraiment.
03:51Ne l'oublions pas.
03:52Ils nous ont vaccinés.
03:53Tous.
03:54Quand c'était la pagaille.
03:56Ils ont fait les tests aussi.
03:57Ils ont fait les tests.
03:58Beaucoup d'abnégations,
04:00beaucoup d'implications de pédagogie.
04:03Et quand même, aujourd'hui, toujours plus de charges.
04:06Toujours plus de charges pour les loyers,
04:08des remboursements différés.
04:10Donc, tout ça, c'est quand même pas facile pour eux.
04:12Et je crois que leur cougueuil est mérité.
04:14Et la plupart du temps, une grande urbanité.
04:16Absolument.
04:17Sébastien Lagoud,
04:18vice-président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine.
04:20On vous le disait juste avant la pub.
04:22Une grève en dix ans.
04:25Donc, vous avez dû certainement avaler des coulœuvres.
04:27Il était temps de réagir.
04:29Alors oui, il était temps de réagir.
04:30Mais après, être en compliment,
04:31qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
04:33Non, c'est vrai.
04:34On dit la vérité.
04:35Parlons vrai sur ce radio.
04:36On sait recevoir sur ce radio.
04:38Je vais vous dire le fond de ma pensée.
04:40Le fond de ma pensée, c'est que je suis pharmacien.
04:42J'appartiens à une profession
04:44qui a un maïs territorial fabuleux,
04:46qui appartient à ses pharmaciens,
04:48qui est proche de ses patients.
04:50On a un modèle pharmaceutique français
04:52qui a montré sa résilience,
04:54qui a montré son adaptabilité,
04:56son évolutivité pendant toutes les crises
04:58que nous avons vécues.
04:59Et aujourd'hui, nous sommes en grande détresse
05:01parce que nous faisons face à des pénuries
05:03qu'on n'a jamais connues,
05:05parce que nos honoraires n'ont pas été réévalués
05:07depuis 2017,
05:08parce qu'il y a un défaut
05:10d'appétence de la part des étudiants
05:12pour notre profession.
05:14Donc finalement, ça touche tout le monde.
05:16Et finalement, on touche à tout.
05:17On touche au maillage,
05:18on touche à la pénurie,
05:19on touche au capital des pharmacies,
05:21on touche au numerus clausus,
05:23au monopole.
05:24À la santé en général ?
05:25À la santé en général,
05:26parce que nous sommes là au service de nos patients
05:28et on ne comprend pas.
05:29On a un modèle français qui est très sécuritaire,
05:31qui nous permet de délivrer en toute sécurité
05:33des patients à des médicaments
05:35que l'on connaît.
05:36C'est-à-dire que contrairement
05:38à n'importe quelle plateforme Internet
05:39ou n'importe quel intervenant qui est à distance,
05:41nous, nous sommes proches de nos patients.
05:43On les connaît.
05:44Ils viennent tous les jours nous voir à la pharmacie.
05:46Et ce modèle-là, on ne comprend pas
05:47que l'État veuille le détruire,
05:49alors qu'on a au contraire besoin
05:50qu'il les investisse dans ce modèle
05:52pour mieux soigner les Français,
05:54pour mieux soigner nos patients
05:55et pour surtout pérenniser la santé publique.
05:57Aujourd'hui, hélas,
05:59on a une désertification médicale
06:01qui est énorme.
06:02Si demain ça continue,
06:04on va partir à une désertification pharmaceutique.
06:06Et là, la pharmacie reste
06:08dans beaucoup d'endroits
06:09le seul rempart,
06:10le seul point d'accès
06:12dans le système de santé.
06:13Philippe, justement,
06:15malgré les difficultés des pharmacies,
06:17des pharmaciens,
06:19vous avez évoqué le manque d'appétence
06:21pour ce beau métier.
06:23Comment fait-il
06:25qu'il y ait ce manque de désir ?
06:29Alors, les raisons sont multiples.
06:31Je pense que, déjà,
06:33du côté de l'université,
06:34avoir mélangé nos professions,
06:36mélangé médecin, pharmacien,
06:38maïotique, cuné, dentaire,
06:40on n'a pas les mêmes métiers.
06:41Et peut-être que les mélanger en première année,
06:43ce n'était pas la meilleure des choses.
06:44Et deuxièmement,
06:45vous l'avez très bien dit,
06:46aujourd'hui, on est confronté
06:47à une bureaucratie énorme,
06:48on est confronté à des tas de contrôles
06:50et sur-contrôles et tout ce que vous voulez.
06:52Plus les difficultés de comptoir,
06:54les pénuries,
06:55je pense que les étudiants
06:56sont moins intéressés
06:57par la pharmacie d'officier.
06:59Juste une question,
07:00pardon Bernard.
07:01Est-ce que le patient,
07:03en tout cas le patient client,
07:04parce qu'il y a un client
07:05qui vient acheter des produits,
07:06il y a le patient
07:07qui vient chercher ses médicaments.
07:08Est-ce qu'il y a une violence aujourd'hui
07:11de ne pas avoir de médicaments ?
07:12Est-ce que, finalement,
07:13la personne qui rentre dans votre officine
07:15peut avoir des comportements déplacés aussi ?
07:18De la violence,
07:19il y en a peut-être un petit peu,
07:20ça reste marginal.
07:21Je vais vous parler d'un mal
07:22qui est beaucoup plus grave,
07:23c'est l'angoisse.
07:24Vous allez chez votre pharmacien,
07:25vous poussez la porte,
07:26vous lui tendez votre ordonnance
07:27et vous ne savez pas
07:28si votre pharmacien
07:29va pouvoir vous délivrer
07:30votre traitement
07:31parce qu'il est en rupture de médicaments.
07:32Et je peux vous dire
07:33que de l'autre côté du comptoir,
07:34ce n'est pas évident non plus
07:35parce qu'il va falloir
07:36annoncer à son patient
07:37que son médicament est en rupture
07:38et qu'il va falloir qu'on trouve une solution
07:40qui va pouvoir peut-être
07:41être trouvée en cinq minutes
07:42comme en deux à trois jours.
07:44Oui, moi j'ai deux petites questions.
07:45Très court.
07:46Oui, très court.
07:47Qu'est-ce qui explique aujourd'hui
07:48cette rupture de médicaments de base,
07:50y compris les génériques
07:51qu'on n'arrive plus à produire chez nous ?
07:52J'aimerais bien vous entendre là-dessus.
07:54Et deuxièmement,
07:55quelle serait la mesure
07:56qui vous permettrait
07:57de gagner un peu de marge ?
07:58Parce que sans rentabilité,
07:59c'est beaucoup d'heures de présence,
08:00des gardes, etc.
08:01Et c'est invivable aujourd'hui pour vous.
08:03Ce n'est pas rentable.
08:04Alors, sur la pénurie de médicaments,
08:07aujourd'hui le marché
08:08n'est plus simplement
08:09que ni français ni européen,
08:10il est mondial.
08:11Les principes actifs
08:12sont principalement synthétisés en Asie,
08:14en Inde, en Chine.
08:15Et donc forcément,
08:16vous avez des usines
08:17pour le monde entier
08:18et ces usines
08:19n'arrivent pas à produire
08:20pour le monde entier.
08:21Donc il faut bien
08:22contenter un peu tout le monde
08:23mais pas forcément
08:24tout le monde à 100 %.
08:25Donc la principale cause
08:26des ruptures, c'est ça.
08:27La deuxième cause des ruptures,
08:29c'est que depuis qu'on a
08:31besoin d'économies
08:32dans la sécurité sociale,
08:33on fait systématiquement
08:35des économies
08:36sur les médicaments matures,
08:37c'est-à-dire les médicaments
08:38qui sont déjà anciens,
08:39qui soignent le plus grand nombre,
08:41au profit de médicaments immunorévents
08:43qui soignent,
08:44de manière importante,
08:45on est tout à fait d'accord,
08:46mais un petit nombre des patients.
08:47Et donc ces médicaments-là
08:48sont très chers
08:49mais pour pouvoir dégager
08:50de la marge sur ces médicaments-là,
08:51pour que l'État puisse les payer,
08:52forcément il faut diminuer
08:53la marge sur les autres.
08:55Et ça devient plus rentable
08:56pour un industriel.
08:58Merci en tout cas,
08:59beaucoup.
09:00Et puis, bien entendu,
09:01on a fait une grande émission
09:03sur les pharmaciens.
09:05On vous souhaite
09:06en tout cas beaucoup de courage
09:07et on espère que l'issue
09:09sera plutôt favorable
09:10en tout cas pour ces
09:11pharmaciens de France.
09:12Merci beaucoup Sébastien Lagoud
09:13d'avoir été avec nous,
09:14vice-président de l'Union
09:15des syndicats de pharmaciens
09:17d'officine.
09:18Merci beaucoup
09:19Philippe Bilger,
09:20merci François Debois,
09:21merci Bernard Cohen Haddad.
09:23Vous restez avec nous,
09:24avec Philippe David,
09:25nous évoquerons
09:26l'automobile,
09:27les vraies voies
09:28qui font le relais
09:29à la France.
09:30Station E sera avec nous,
09:31l'hyperlogale avant tout
09:32pour les véhicules électriques
09:34et son fondateur.
09:36Alain Rolland sera avec nous,
09:37on reviendra sur un événement
09:38Ferrari de l'année.
09:39L'Astarossa organisée
09:40à Monaco,
09:41car avec les plus belles
09:42voitures du monde,
09:43des voitures italiennes.
09:45Sur la fiscalité écologique
09:47aussi,
09:48qui déstabilise
09:49le marché du pick-up.
09:51Et puis on reviendra sur,
09:52bien entendu,
09:53l'info importante du jour,
09:54c'est sur ces Airbags.
09:55Des Citroën et des DS.
09:56600 000 voitures rappelées.
09:58On en parle dans un instant,
09:59on vous souhaite la bienvenue.

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