• il y a 7 mois
Appelée à disparaître, l’émission médicale de France 5 reviendra finalement à la rentrée mais sans sa présentatrice historique.

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00:00Votre invitée média Céline Baydercourt incarne depuis 26 ans le magazine de la santé sur France 5.
00:06Elle fait ses adieux à l'émission aujourd'hui.
00:08Bonjour Marina Carrère d'Ankos.
00:10Le magazine de la santé était censé s'arrêter.
00:12Finalement il reviendra bien à la rentrée mais sans vous.
00:15L'émission de tout à l'heure à 13h40 est déjà en boîte.
00:18Vous l'avez enregistrée hier. Dans quel état d'esprit étiez-vous ?
00:21Très émue, heureuse parce qu'il y a beaucoup d'anciens qui sont revenus pour cette émission.
00:27Ancien co-présentateur Michel Cymes bien évidemment.
00:30C'était un grand moment de joie, d'émotion, un petit peu de tristesse mais c'était très beau.
00:37C'est un numéro spécial adieu comme un best-of ?
00:40C'est un numéro un peu rétrospective.
00:43On a bien travaillé mais on s'est beaucoup amusé.
00:46On a eu beaucoup de moments d'émotion pendant ces 26 ans.
00:49C'est dans une optique qui n'est pas du tout triste puisque l'émission continue.
00:54Toutes les équipes vont continuer à travailler et c'est quand même la meilleure nouvelle.
00:58Toujours tourner la page de 26 ans c'est quelque chose de particulier.
01:02De quoi êtes-vous le plus fier sur ces 26 ans ?
01:05Je pense que l'on a été capable de parler santé sur tous les thèmes,
01:10qu'on ne soit jamais rien interdit.
01:12Notamment au moment de la crise du Covid et de différents événements importants,
01:17je pense qu'on a apporté un vrai service.
01:20Vous ne vous êtes jamais arrêté pendant le Covid ?
01:22Oui, j'étais seul à l'antenne, sans maquilleur, sans coiffeur,
01:26ce qui était presque le pire très honnêtement.
01:29Plus d'un million de téléspectateurs chaque jour à ce moment-là.
01:32On se dit qu'on a été utile.
01:34On a apporté des réponses tous les jours aux questions des téléspectateurs sur ce thème.
01:38Ce sont des choses qui rendent fière une équipe.
01:41Vous avez peut-être aussi suscité des vocations ?
01:43On a suscité pas mal de vocations.
01:45On a beaucoup d'infirmières ou de jeunes internes qui nous disent
01:49qu'ils regardent l'émission, que j'ai voulu faire ce métier.
01:52Donc c'est agréable.
01:53C'est Jimmy Mohamed qui va prendre les rênes tout seul à la rentrée.
01:56Il présentait déjà cette saison les lundis et mardis.
01:59C'est le choix logique ?
02:01C'est le choix logique, oui.
02:02Moi, de toute façon, très honnêtement, 26 ans de quotidienne en direct,
02:06je suis contente d'avoir du temps maintenant.
02:08Vous en aviez marre ?
02:09Non, je n'en ai pas marre.
02:10Je n'en ai pas marre parce que je continue à apprendre à chaque émission où je vais,
02:13à avoir des rapports fantastiques avec les gens qui travaillent avec moi
02:16et à apprendre des médecins qui sont là, des témoins qui sont là.
02:18Donc je n'en ai jamais eu marre intellectuellement et émotionnellement.
02:22J'ai quand même envie de pouvoir avoir un peu plus de temps pour moi
02:25pour faire d'autres choses.
02:26J'ai des romans à écrire, j'ai plein de choses à faire.
02:29Une quotidienne, c'est lourd, honnêtement.
02:32Mais je suis absolument ravie et Jimmy va assurer ça très bien.
02:36Vous avez plein de projets et on va en parler.
02:37Je voudrais juste rester deux secondes sur le magazine de la santé
02:39qui a donc failli disparaître.
02:41Et France Télé est revenu sur sa décision parce qu'il y a eu une forte mobilisation
02:44des téléspectateurs.
02:45Plus de 20 000 personnes ont signé une pétition.
02:47Il y a eu une tribune de scientifiques.
02:49C'est ça qui a payé, c'est cette mobilisation selon vous ?
02:51Je pense que oui.
02:52Avec Michel, c'est vrai qu'on a un peu arpenté tous les plateaux
02:55et différents endroits pour essayer d'expliquer à quel point,
02:58non pas le magazine était indispensable,
03:00mais faire de la santé sur le service public était absolument indispensable.
03:03On a quand même cette ancienneté justement de 26 ans pour le prouver quand même.
03:06Et voilà, je pense que ça a marché et tant mieux
03:09parce que je vous dis encore une fois qu'on a des équipes qui sont exceptionnelles
03:11et que ça aurait été tellement dommage qu'elles n'apportent plus ce service
03:14que j'aurais été triste.
03:16Vous avez dit tout à l'heure que toutes les équipes continuent
03:18donc désormais autour de Jimmy Mohamed.
03:20Ça veut dire que la dynamique n'est pas cassée.
03:22On a vu que ça a été difficile.
03:24Il y a eu un plan social lancé.
03:25Ça a été humainement quand même un épisode un peu compliqué.
03:28Ça a été très douloureux.
03:29Vous savez, quand on a en plus une équipe très fidèle et ancienne,
03:34on n'a pas beaucoup de va-et-vient dans l'équipe.
03:36On a des journalistes qui travaillent avec nous depuis très longtemps.
03:38C'était très douloureux de faire un plan social effectivement.
03:40Et là, ça continue avec ces mêmes équipes autour de Jimmy.
03:44Alors vous, Marina Carrière-Dancoz, vous continuez Enquête de Santé
03:47et vous allez réaliser des documentaires sur des sujets de société
03:50à l'image du film sur la fin de vie que vous avez fait il y a quelques mois
03:53et qui a fait beaucoup de bruit.
03:54Est-ce qu'il a, ce film, selon vous, permis de faire évoluer le texte
03:57sur l'aide à mourir qui est débattu à l'Assemblée et qui était en préparation à l'époque ?
04:00Écoutez, je pense, comme il a été vraiment très regardé,
04:04je pense qu'il y a des paroles à l'intérieur de ce documentaire
04:07qui peut-être ont pu influencer et modifier la position de certains.
04:11Je continue depuis ce documentaire à me battre sans arrêt.
04:14J'ai été auditionnée deux fois à l'Assemblée nationale.
04:16Je continue à me battre sans arrêt sur certains termes de ce projet de loi.
04:20Il est arrivé au bon moment, ce projet de loi, mais rien n'est gagné.
04:23Il y a encore au moins un an de discussion et plusieurs allers-retours
04:26entre l'Assemblée et le Sénat.
04:28Je continue à me battre pour que le texte, pour moi le meilleur, arrive.
04:32Pour moi le meilleur, bien sûr, pour les patients, mais arrive à être voté.
04:35Parce que qu'est-ce qui manque là, en l'État ?
04:37Là, il y a encore des termes qui sont discutés.
04:39Vous savez, il y a l'histoire du cours au moyen terme,
04:41d'espérance de vie du cours au moyen terme, qui a été modifiée,
04:43mais qui peut être remodifiée par les parlementaires ou par les sénateurs.
04:46Je continuerai à être très vigilante.
04:48Un terme aussi sur les souffrances psychologiques,
04:51qui a été supprimé du texte, puisque c'est maintenant des souffrances physiques
04:54accompagnées de souffrances psychologiques.
04:56Les souffrances psychologiques seules ne suffisent pas.
04:58Il y a les directives anticipées.
04:59Il y a encore beaucoup de choses dont il faut vraiment discuter dans ce texte
05:02et ne rien lâcher vraiment pour les patients.
05:04On parle dans ce texte d'aide à mourir, pas d'euthanasie.
05:07C'est juste un détail sémantique pour vous ?
05:09Ce n'est pas un détail sémantique.
05:11C'est en l'occurrence de l'euthanasie ou du suicide assisté.
05:13Mais ce sont des termes qui font peur, je crois, au gouvernement.
05:16Si ça leur fait peur et qu'on ne les met pas, du moment que ça existe,
05:19moi, honnêtement, ce n'est pas là-dessus que je me battrais.
05:21Certains se battent là-dessus.
05:22Moi, l'important, c'est que ces gestes puissent être pratiqués
05:24par des médecins auprès de patients. C'est tout.
05:26On l'a dit, maintenant, vous allez faire notamment des documentaires.
05:28Sur quel genre de sujet ?
05:30Scientifique, j'imagine ? Médicaux ?
05:32Sociétaux, on va dire.
05:35Moi, je me bats, parce que j'aimerais vraiment pouvoir parler, par exemple,
05:38de l'alcoolodépendance des femmes.
05:40Parce que c'est un sujet extrêmement important.
05:43Les femmes sont très stigmatisées, très marginalisées.
05:47Elles sont beaucoup moins bien prises en charge que les hommes.
05:50Peu prises en charge, déjà.
05:52Or, beaucoup de femmes, par exemple, alcoolodépendantes,
05:54sont des femmes qui ont vécu des agressions sexuelles
05:56ou ont été victimes d'inceste dans leur enfance.
05:59Quand je vous dis sociétal, c'est que c'est vraiment tout un contexte
06:02autour de sujets qui sont médicaux,
06:04puisque ces femmes sont moins bien prises en charge
06:06et donc payent un très lourd tribut à leur dépendance.
06:08Ce sont des sujets comme ça, évidemment, sur lesquels je veux me battre.
06:11Ce n'est pas l'heure de la retraite, on l'a bien compris, pour Marina Karam.
06:14Non, parce qu'on vous croise dans la rue, on vous dit
06:16« Bon, alors, c'est l'heure de la retraite, qu'est-ce que vous allez faire ? »
06:18Non, ce n'est pas pour maintenant du tout.
06:20Je vous étiale que quand même, ma mère est morte à 94 ans,
06:22elle n'a jamais pris sa retraite.
06:24Je vais faire pareil.
06:26Merci beaucoup Marina Karam.
06:28Merci à vous.
06:30On vous retrouve tout à l'heure à 13h40 sur France 5.
06:36Merci beaucoup Marina Karam.

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