Laureline Serieys, la directrice générale d’Uber en France, est à la tête du leader des transports en VTC. Souvent contestés et particulièrement remis en cause par les taxis, les VTC sont néanmoins attendus en renfort pour les JO de Paris.
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00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous, ce soir je reçois la directrice générale d'Uber en France.
00:09 Bonsoir Laureline Serriès.
00:11 Comment l'entreprise de VTC que vous dirigez se prépare-t-elle concrètement aux Jeux Olympiques qui vont se dérouler à Paris notamment cet été ?
00:19 Alors elle se prépare effectivement ardemment en ce moment.
00:22 Et effectivement pour recontextualiser l'enjeu de ces Jeux Olympiques et Paralympiques,
00:26 on attend 15 millions de visiteurs à Paris, 1 million de plus si on considère le reste de la France.
00:31 Et on sait que ce sera 30% de fréquentation supplémentaire par rapport à un été normal à Paris.
00:37 30% de fréquentation supplémentaire notamment pour les VTC alors que le dossier de candidature de Paris est basé sur l'utilisation des transports en commun ?
00:46 Exactement, le plan de transport est extrêmement important.
00:50 Quand on interroge d'ailleurs les franciliens et qu'on les interroge sur leur sujet de préoccupation éventuel pendant ces Jeux Olympiques,
00:56 ils vous parlent en premier évidemment des enjeux de sécurité.
00:59 Mais dans un deuxième temps, ils vous parlent en deuxième lieu du sujet des transports.
01:03 80% d'entre eux s'inquiètent de la disponibilité malgré tout des transports.
01:07 Et des transports en commun ?
01:08 Tout à fait, des transports en général, y compris pour ceux qui utilisent leur propre voiture.
01:13 Et les voitures, utiliser sa propre voiture c'est quand même fortement déconseillé.
01:17 Sur Paris c'est évident, mais il y a aussi des trajets de banlieue à banlieue, c'est pour ça que je le mentionnais.
01:21 Et dans tous les cas, 76% d'entre eux s'inquiètent de l'allongement des temps de transport.
01:26 Effectivement, la France avait une ambition très forte autour des transports.
01:29 Au début, annoncer des plans de gratuité, la livraison de nouvelles lignes de métro.
01:34 Certaines ne seront finalement pas livrées dans les temps.
01:36 On parle de gratuité désormais, on sait qu'un certain nombre de prix vont augmenter dans les transports.
01:41 Et donc la disponibilité des chauffeurs va être critique.
01:44 La bonne nouvelle, c'est qu'on attend 40 000 chauffeurs VTC à Paris cet été.
01:48 Ce qui est bien plus qu'un été normal.
01:50 Et c'est effectivement un défi pour nous, puisqu'un été normal à Paris, un mois d'août, c'est calme.
01:55 D'habitude, seulement 65% de nos chauffeurs restent sur Paris l'été.
02:00 Et là, on attend plutôt plus de chauffeurs que d'habitude.
02:03 Donc, c'est-à-dire que vous pensez qu'il y aura du travail pour les chauffeurs de VTC pendant la période des Jeux Olympiques.
02:10 Est-ce que vous avez aujourd'hui la garantie de pouvoir accéder aux zones de compétition et aux gares notamment ?
02:17 Les zones de compétition ont effectivement été répertoriées.
02:20 Par exemple, dans Paris intra-muros, vous avez cinq sites.
02:23 Vous en avez un petit peu d'autres également à l'extérieur de Paris.
02:26 Et à chaque fois, ces zones-là sont subdivisées en trois zones.
02:29 Bleue, qui est la zone la plus large, la moins restrictive.
02:32 Puis rouge, puis grise.
02:34 Et l'excellente nouvelle, c'est qu'après beaucoup d'échanges, notamment avec le ministère des Transports,
02:38 les VTC, et quand je parle des VTC, je parle vraiment des associations représentatives des chauffeurs,
02:44 accompagnées des plateformes bien sûr, ont fait entendre leur voix
02:47 et ont obtenu le droit, au même titre que les taxis, d'accéder au cœur de ces sites.
02:52 Et donc, vous allez pouvoir accéder aux zones de compétition et aux gares ?
02:55 Aux zones de compétition, aux gares, ça de toute façon, aux aéroports également.
02:59 On travaille en ce moment ardemment avec les acteurs, autant des gares que des aéroports.
03:04 Et l'enjeu va être important, puisque, effectivement, notamment dans les gares,
03:09 on attend deux fois plus de personnes en provenance du reste de la France
03:13 qui vont venir sur Paris pendant cette période-là que d'habitude.
03:16 Donc on sait que, notamment, une des manières pour les personnes qui vivent un peu partout en France de venir,
03:20 ce sera le train.
03:22 Et donc, les gares, ça va être un énorme enjeu également.
03:25 Et là, je dois dire qu'on a malgré tout des inquiétudes.
03:28 Alors justement, parce que maintenant, vous avez la garantie de pouvoir accéder aux gares,
03:32 est-ce que vous avez la garantie de pouvoir déposer vos clients et les prendre en charge ?
03:37 Oui, alors...
03:38 Parce que j'imagine que ça fait partie des questions qui se posent aujourd'hui pour vous.
03:41 Tout à fait. Vous avez plusieurs espaces.
03:43 Quand vous êtes un voyageur, que vous arrivez à Gare du Nord, par exemple,
03:45 vous avez plusieurs choix qui se présentent à vous.
03:47 On est en train de travailler aujourd'hui avec Gare et Connection,
03:50 de manière à pouvoir avoir accès à des parkings souterrains sous la gare
03:53 et pouvoir diriger les voyageurs vers ces endroits où les chauffeurs VTC pourront les prendre en charge.
03:59 Ça ne fera pas plaisir au taxi, hein, sur les serriesses.
04:01 Il existe. Alors là, on parle de parkings qui peuvent être destinés à cet effet.
04:06 Et de toute façon, les chauffeurs VTC aujourd'hui existent et prennent en chargeurs clients.
04:11 On aura besoin d'eux pendant la barrière des jeux Olympique.
04:13 Bien sûr, on aura besoin d'eux, de même qu'on aura besoin des taxis.
04:15 Et donc les autorités en ont conscience.
04:17 Les autorités en ont conscience.
04:18 Et l'organisent.
04:19 Et on fait confiance aux VTC en leur accordant ce même accès que les taxis.
04:22 Ce n'est pas garantie aujourd'hui.
04:24 C'est garanti aujourd'hui, ça ne l'était pas il y a quelques mois.
04:26 Alors, donc vous allez pouvoir accéder aux zones de compétition, vous allez pouvoir accéder aux gares et aux aéroports.
04:32 Est-ce que vous allez pouvoir bénéficier des voies dédiées, des voies prioritaires ?
04:37 Je pense notamment à la voie gauche du périphérique parisien, à des voies dédiées sur les autoroutes A1 et A13.
04:44 La rue de Rivoli également, 185 km de voies dites olympiques.
04:48 Est-ce que les VTC vont pouvoir rouler sur ces voies ?
04:51 Alors, je le regrette, mais la réponse est non.
04:53 Ça fait aussi partie évidemment des discussions qui ont eu lieu.
04:57 Mais là, le ministère des Transports nous a indiqué que du fait de contraintes qu'ils souhaitent respecter du comité olympique international,
05:06 ils ont pris la décision de n'accorder cet accès-là qu'à certaines catégories de voitures dont ne font pas partie les VTC.
05:12 Donc les 20 000 taxis parisiens vont pouvoir rouler sur ces voies, mais pas les VTC ?
05:16 Absolument.
05:17 Vous le regrettez ?
05:18 Bien sûr. Et en même temps, ce qui était le plus important, c'était vraiment de pouvoir accéder au cœur des sites sportifs,
05:24 puisque là, il n'y avait pas d'alternative pour les voies olympiques que vous citez, sur l'autoroute 1 qui permet la liaison avec les remports, etc.
05:30 Donc c'est sûr que vous ne pourrez pas y accéder ?
05:32 On ne pourra pas y accéder, mais c'est seulement une voie sur quatre.
05:34 Et donc ça veut dire que les trois autres voies sur quatre, les VTC, bien sûr, pourront y accéder.
05:38 Alors, vous avez commencé à dire qu'il y aura donc du travail pour les VTC.
05:41 Est-ce que vous avez la garantie que vous aurez suffisamment de chauffeurs pour répondre à la demande supposée ?
05:47 Bien d'ores et déjà, 90% des chauffeurs VTC qui opèrent à Paris en partenariat avec Uber ont confirmé qu'ils seront là.
05:55 Parce que vous dites que ce ne sont pas des salariés, c'est pour ça que vous dites "en partenariat avec Uber".
05:58 Oui, tout à fait, nous sommes des partenaires commerciaux, absolument.
06:01 Et ils seront là, ils l'ont indiqué clairement, dit et redit, d'autant que maintenant, justement, l'accès aux sites olympiques leur est garanti.
06:10 Et ça se compare, ces 90% qui seront là, à 65% seulement en temps normal.
06:15 Donc il va y avoir bien plus de chauffeurs qui vont rester à Paris.
06:17 Est-ce qu'ils ont une incitation financière ? L'origine servièce a resté, parce qu'on se dit aussi que c'est beaucoup d'attentes,
06:22 ils vont piétiner, ils vont attendre très longtemps le client.
06:25 Quelle incitation pour eux ? Même si ce ne sont pas des salariés d'Uber.
06:28 Absolument. Il s'agit de bonus, quelque part, de bonus financiers qui leur sont proposés pendant cette période-là.
06:34 Par Uber ?
06:35 Par Uber, qui vont avoir cours pendant cette période, la période des Jeux Olympiques et Paralympiques.
06:39 Ça pourra représenter jusqu'à quelques centaines d'euros par chauffeur pendant la période.
06:43 Et surtout, on essaiera de faire en sorte que ces bonus soient versés et proposés aux chauffeurs au moment qui compte le plus.
06:50 Je vous prends un exemple, la cérémonie d'ouverture, Paris va être coupée en deux parce que la Seine sera bloquée.
06:57 Et bien, il y aura une partie des bonus qui seront distribués dans le sud, l'autre partie dans le nord de Paris, de manière à pouvoir équilibrer le trafic.
07:05 Dernière question, les courses pour le client vont augmenter de combien ?
07:10 Les courses, on va faire en sorte qu'elles augmentent le moins possible.
07:13 On s'attend en moyenne à une augmentation de 10 ou 15%, qui sera le résultat d'une part d'une augmentation naturelle des tarifs.
07:21 Quand il y a beaucoup de demandes, peu de chauffeurs disponibles, les tarifs ont tendance à augmenter.
07:26 Mais on va compenser ça avec des promotions.
07:28 Et il y a un produit, Uber X-Share, qui permet de partager son trajet, qui sera en promotion pendant toute la durée des Jeux Olympiques et Paralympiques.
07:35 Merci beaucoup, Laureline Serriès, directrice générale d'Uber en France. Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.