• il y a 6 mois
"Deschamps et les joueurs se sont rendu compte que pour gagner ce genre de tournoi il faut avant tout être une équipe qui pose des problèmes défensivement à l'adversaire" Pour Jérôme Rothen, "plus les Bleus sont chiants à jouer, plus ils ont de chances de gagner"


"Depuis que Deschamps est à la tête de l'équipe de France, il y a deux camps qui s’opposent : ceux qui ne retiennent que le résultat et ceux qui retiennent la manière d'y accéder"
Les Bleus jouent "moche", est-ce si grave ?

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Transcription
00:00Les Bleus vont être chiants à regarder, mais finalement, est-ce que c'est si grave ?
00:03Toujours ces débats autour du jeu de l'équipe de France.
00:06Vous pouvez nous appeler au 3216 pour débattre, Jérôme.
00:09Écoute, franchement, je vais te dire ce que je ressens.
00:13Je vais être critique dans la deuxième partie.
00:15La première partie, je trouve qu'il est sincère, il est honnête.
00:18Je ne vais pas aller le critiquer, au contraire, sur les interviews.
00:21Trop souvent, les joueurs nous passent de la crème tranquille.
00:29Ils font passer des messages, tout est positif, tout est beau, et vous êtes sévère.
00:33Le jeu, vous critiquez, mais l'essentiel, c'est de gagner.
00:39De toute façon, on se sent bien dans ce dispositif-là, et on trouve qu'on fait des bons matchs.
00:45À l'arrivée, lui, il est honnête, parce qu'il se rend compte d'une chose.
00:50Franchement, en termes de compétiteur, je pense que c'est un compétiteur hors pair.
00:55Il l'a montré depuis bon nombre d'années, il n'est pas à ce niveau-là par hasard.
00:58Moi, j'ai été critique sur lui, parce qu'en effet, ça vient sur ma critique de la deuxième partie.
01:03C'est qu'en équipe de France, j'imagine qu'un joueur de cette qualité-là,
01:07par rapport à ce qu'il nous montre en club à l'Atlético de Madrid,
01:10des fois, je suis peiné pour lui, parce que je trouve qu'il est sevré de ballon,
01:16qu'il est dans un rôle très défensif.
01:18Alors, à l'arrivée, ça lui plaît.
01:20Tu parles de quoi, de l'Atlético ou de l'équipe de France ?
01:22Non, de l'équipe de France.
01:23Dans un rôle très défensif, parce que par la force des choses,
01:26il y a une équipe qui doit être chiante à jouer.
01:30Chiante à jouer, parce que peut-être que Didier Deschamps et les joueurs comme Griezmann,
01:35les leaders, se sont rendus compte d'une chose,
01:38c'est que pour gagner ce genre de tournoi,
01:40que ce soit la Coupe du Monde ou que ce soit l'Euro,
01:43mais là, on parle d'un Euro,
01:44il faut avant tout être une équipe qui pose des problèmes défensivement à l'adversaire.
01:50Et la preuve, c'est que les deux derniers vainqueurs de l'Euro, c'est le Portugal,
01:55et c'est l'Italie.
01:57Donc, regarde les prestations du Portugal, toute la compétition,
02:01comment on les a critiquées,
02:02et regarde l'Italie, comment on les a critiquées.
02:04D'accord ?
02:05Je t'ai perdu ou quoi ?
02:07Non, mais je t'ai perdu.
02:08Mais pourquoi ?
02:09Ben là, il nous refait l'histoire, en fait.
02:10Mais non, mais je ne refais pas l'histoire.
02:11Ben si, parce que je dis qu'il est honnête, qu'il est sincère, en fait.
02:14Non, mais la question...
02:15C'est sur Griezmann, en fait.
02:18Jean-Louis, la question, c'est quoi ?
02:19Les Bleus ont joué moche, ils l'assument, est-ce que c'est grave ?
02:21Est-ce que c'est grave ?
02:22Tu penses que c'est grave ou pas ?
02:24Non, ce n'est pas grave.
02:25Ce n'est pas grave, c'est la preuve.
02:26La preuve, c'est ce que je te dis, pour moi, ce n'est pas grave,
02:29parce qu'à l'arrivée, il est sincère,
02:31et je pense que...
02:32Moi, je lui fais confiance,
02:33et je fais confiance aux joueurs de l'équipe de France,
02:35c'est que plus ils sont chiants à jouer,
02:38plus ils ont de chances de gagner.
02:40Lui, il ne dit pas chiant à jouer, il dit chiant à regarder.
02:42Oui, chiant à regarder.
02:43Il dit que ça ne va pas être beau.
02:44Chiant à jouer et chiant à regarder, c'est la même chose.
02:46Pour moi, ça se ressemble.
02:48Ça veut dire que c'est une équipe très défensive ?
02:50C'est l'éternel débat entre les romantiques et les pragmatiques.
02:54Ce débat-là, on l'a eu depuis des années.
02:56Depuis que Didier Deschamps est à la tête de l'équipe de France,
02:59il y a deux camps qui s'opposent.
03:00Il y a ceux qui ne retiennent que le résultat
03:02et ceux qui retiennent justement la manière d'accéder au résultat.
03:05Mais moi, je viens d'une génération où on nous a critiqués aussi
03:08en étant une équipe défensive avec un bloc solide, compact,
03:11où on ne laissait rien à l'adversaire.
03:13Sauf que nous, on ne gagnait pas.
03:14Et on a fini meilleure attaque, meilleure défense.
03:17Si tu poses la question à n'importe quel joueur dans un vestiaire,
03:19tout le monde te répondra, bien sûr, on signe tout de suite,
03:21on gagne, on gagne une compétition, mais on veut bien jouer.
03:24Tout le monde rêve de ça.
03:25Mais aujourd'hui, dans le football moderne,
03:27même de façon intergénérationnelle,
03:29quelles sont les équipes qui ont pu,
03:31non seulement arriver à gagner des titres,
03:33mais en plus à bien jouer ?
03:34Il n'y en a pas énormément ?
03:35Surtout en sélection.
03:36L'histoire ne retient rien.
03:37Parce que c'est différent entre la sélection et le job, en fait.
03:39Je trouve que c'est vachement français, en fait.
03:42Jérôme, Jérôme...
03:43Après, vous entendrez Konaté, ça fait...
03:45Qu'est-ce que vous êtes en train de dire ?
03:46Tu sais, ce qui me surprend, en fait,
03:47c'est que ça vienne de Griezmann, en fait.
03:49Parce que c'est vraiment le fidèle soldat,
03:51soldat, c'est péjoratif ce que je dis,
03:53mais le joueur emblématique, justement,
03:55de Didier Deschamps depuis sa prise de fonction.
03:58Et surtout, lui, il vient d'une école avec El...
04:01Simeone ?
04:02El Cholo.
04:03El Cholo.
04:04Où ça a été ça pendant des années,
04:06où même, je m'en rappelle, Griezmann,
04:08souvent dans des conférences de presse
04:10ou même dans des interviews,
04:11disait son plaisir de bien défendre également.
04:13Exactement.
04:14Donc, quelque part, je me dis...
04:15Sauf qu'il marquait des buts
04:16et il donnait des passes décisives.
04:17Je l'ai vécu...
04:18Je l'ai vécu en tant qu'ancien joueur
04:20et on voit qu'il y a quand même un héritage
04:22des méjaqués sur Didier Deschamps.
04:25Donc, moi, je ne vais pas aller critiquer
04:27Didier Deschamps sur le fait qu'il gagne des ticres.
04:29Il y en a beaucoup, même ici,
04:31au sein même de la maison RMC,
04:33qui ne supportent plus de voir l'équipe de France
04:35avec Didier Deschamps.
04:36Moi, je ne fais pas partie de ces gens-là.
04:37Oui, mais parce que là,
04:38on s'est embourgeoisé, en fait.
04:39Parce qu'il y a eu tellement...
04:40On a été sevré de grands titres avant.
04:44Bon, il y a eu 84 à l'euro,
04:46mais avant, il n'y avait rien.
04:47Tu vois, il n'y avait rien.
04:48Et là, ça s'est enchaîné depuis 98, Manu.
04:50Donc, maintenant, les gens...
04:52On est habitué à voir cette équipe de France gagner
04:54et faire des belles compétitions.
04:56Et donc, vu qu'on est quasiment habitué
04:59à voir l'équipe de France dans le dernier carré
05:01ou faire des finales, même quand elle perd,
05:03eh bien, maintenant, on se dit...
05:05Oui, il faut que la France,
05:06elle soit spectaculaire, qu'elle gagne,
05:08mais aussi qu'elle soit spectaculaire.
05:09Alors que je pense qu'en sélection,
05:12et le palmarès des dernières grandes compétitions,
05:15prenez-les, vous verrez,
05:16les équipes qui gagnent,
05:17c'est les équipes qui sont chiantes à jouer,
05:19qui ne sont pas forcément spectaculaires.
05:21Au contraire, des saisons en club.
05:24Souvent, en plus, ce sont des équipes,
05:26des fois, qui sont chiantes au début de la compétition.
05:29Parce qu'elles vont être beaucoup plus défensives
05:33parce qu'elles veulent aller loin dans la compétition.
05:36Donc, tu sais, ce qui est hyper important,
05:38c'est la préparation.
05:39Tu as des équipes qui sont en pleine bourre
05:41parce qu'elles ont fait une préparation
05:43pour être en pleine bourre au début de la compétition.
05:45Et puis, elles arrivent à la fin,
05:46elles sont cuites.
05:47Donc, à un moment donné,
05:49tu te retrouves avec des équipes
05:51qui font des supers scores,
05:52des 4-5-0.
05:54Et à l'arrivée, tu te retrouves
05:56avec une équipe qui ne va pas au bout.
05:58Alors que je pense que depuis quelques années,
06:02avec l'équipe de France,
06:04on est un petit peu déçus des premiers tours.
06:06Mais ils gagnent quand même.
06:08Donc, il faut savoir ce qu'on veut dans la vie.
06:10Il y a de l'émotion.
06:12Si tu prends les dernières compétitions,
06:14tu as exactement ce que dit Griezmann
06:16et le contraire.
06:17Coupe du monde 2022,
06:18on est plutôt sur la défense,
06:19on fait finale.
06:20Euro 2021,
06:22on commence à jouer un peu plus offensivement.
06:24Rappelez-vous Pogba,
06:25les trois buts contre la Suisse, etc.
06:26On se fait sortir en huitième.
06:282018, on s'appuie sur la défense, on gagne.
06:30Je pense que ça ne va pas plus loin que ça,
06:32dans leur réflexion.
06:332016, c'était compliqué au début,
06:36et c'était un peu mieux après.
06:38Je ne sais pas si vous allez être d'accord avec moi,
06:40mais dans tous les championnats
06:42et dans toutes les équipes,
06:44quand tu as une bonne défense,
06:46tu vas loin.
06:47Je veux dire, à un moment donné,
06:48quand tu es solide défensivement...
06:49Tony, on l'a joué,
06:50on a fait le test,
06:52combien d'années ?
06:53Toutes les séances d'entraînement.
06:54Quand tu fais des oppositions,
06:56attaque contre défense,
06:57c'est les défenseurs qui gagnent à chaque fois.
06:59Ça me rappelle l'interview qu'il y avait eu,
07:01croisée avec Suedo et lui,
07:03il y a quelques années,
07:04je ne sais pas si vous vous rappelez.
07:05Non, pas du tout, on dit nous.
07:06C'était deux philosophies de jeu,
07:08en plus l'école nantaise,
07:09deux philosophies de jeu
07:10qui s'opposaient en fait.
07:11Et Suedo disait que,
07:13sur ses principes fondamentaux,
07:14justement, qu'il voulait mettre en place,
07:16il disait que la clé pour gagner un match,
07:18une compétition,
07:19en tout cas sur la durée,
07:20c'est au milieu de terrain que ça se gagnait.
07:22Et lui, Deschamps, il disait non,
07:24c'est derrière, ça se gagne.
07:25Donc tu voyais,
07:27déjà l'école nantaise,
07:29qui était longtemps une référence,
07:32deux personnages,
07:34les plus illustres de cette formation,
07:36s'opposaient justement sur...
07:37Mais je pense que Manu...
07:38Ils ont eu des résultats, quoi.
07:39Mais pas en sélection,
07:40je veux pas qu'on parle...
07:41Mais la question, en fait,
07:42elle est mal posée.
07:43C'est pas un club, une sélection.
07:44Elle est mal posée, la question, Jean-Luc.
07:45Je trouve que Didier,
07:46si tu veux, pour parler de...
07:48Oui, la question est mal posée.
07:49Est-ce que tu penses qu'il pourrait faire mieux, Jérôme,
07:52avec l'effectif qu'il a ?
07:53Tu penses qu'il pourrait accéder à gagner des titres
07:55en jouant mieux avec les joueurs qu'il a ?
07:57Je pense que tu pourrais mieux jouer,
07:58mais tu gagnerais moins de titres.
07:59T'aurais gagné moins de titres
08:00et tu ferais des moins belles compétitions.
08:02Parce qu'à l'arrivée,
08:03c'est là que je vous dis que Didier Deschamps...
08:05Moi, c'est trop facile.
08:06Vous connaissez,
08:07j'ai beaucoup de respect
08:08par rapport à ce qu'il m'a apporté
08:10et ce qu'il nous a apporté.
08:11Mais je trouve que c'est trop facile
08:14de lui coller l'étiquette d'entraîneur défensif.
08:17Parce que moi, je me souviens...
08:18Mais non, Jean-Louis.
08:19En club...
08:20Griezmann parle que de ça,
08:21c'est un des meilleurs joueurs offensifs.
08:22Tu peux me laisser finir ?
08:23En club, j'ai eu à Monaco,
08:26j'ai eu plein de joueurs qui l'ont eu à la Juve,
08:29qui l'ont eu à Marseille.
08:30Il a toujours le même discours.
08:31C'est un entraîneur qui, à l'arrivée,
08:34ne basait pas son équipe sur le côté
08:36on doit être dur défensivement,
08:38on doit pas prendre deux buts,
08:39on doit être solide et tout ça.
08:40Pas du tout en club.
08:41Par contre, en sélection,
08:42et c'est là que Manu a raison,
08:44il s'est servi de ce qu'il a appris
08:46avec Aimé Jacquet
08:47pour gagner ce genre de compétition,
08:49ce genre de compétition,
08:50les tournois spécifiques sur un mois,
08:52la coupe du monde.
08:53C'est un entraîneur défensif en sélection.
08:54Pourquoi tu...
08:55Il a pas...
08:56C'est un entraîneur expérimenté.
08:58C'est un entraîneur qui veut gagner,
09:00qui a un compétiteur hors pair.
09:02Et il se dit qu'en club...
09:03Je suis persuadé, Jean-Louis,
09:05que tu le mets demain dans un club,
09:06il reprend un club,
09:07tu verras, ça sera différent.
09:08Mais en sélection, il est défensif.
09:09Mais c'est pour ça,
09:10parce que c'est une question d'intelligence,
09:12de bon recul aussi.
09:14Il s'aperçoit aujourd'hui
09:15que ce genre de compétition
09:17sur un match...
09:19Tu peux pas avoir la même philosophie.
09:22Il faut être solide.
09:23Tu peux pas avoir la même...
09:24D'ailleurs, pour faire écho à ce que vous dites tous,
09:26écoutez, Ibrahima Konate,
09:28le défenseur des bleus,
09:29rencontré aujourd'hui
09:31dans le cadre du podcast,
09:33d'une interview en longueur
09:34qui sera en podcast de Génération After
09:36avec Nico Jamin et Fabrice Hawkins.
09:38Justement, il parle exactement de ça,
09:40la difficulté à mettre des choses en place en sélection.
09:42Ici, on n'a pas vraiment le temps
09:44de travailler une idée de jeu
09:45ou toutes ces choses-là,
09:46parce que chacun joue dans des clubs différents
09:48avec des idées différentes.
09:50Donc, venir se réadapter
09:51et avoir un jeu unique tous ensemble,
09:54c'est un peu compliqué.
09:55Mais c'est vrai, des fois, c'est chiant à regarder,
09:57mais sur un euro,
09:58c'est pas la beauté du jeu qui compte.
10:00Je me rappelle lors de la Coupe du Monde 2018
10:02à Belgique, ils étaient super forts et tout.
10:04Et à la fin, ils se plaignaient,
10:06ils disaient, ouais,
10:07on était meilleur qu'eux et tout.
10:09Donc, même si le jeu,
10:10il est pas forcément beau à voir,
10:12au final, on retient que le vainqueur.
10:14Voilà, Ibrahima Konate,
10:15qui est d'accord avec vous,
10:16le défenseur en plus.
10:18Tous les joueurs sont d'accord avec ça.
10:21Lui, c'est vraiment incorporé dans cette équipe.
10:25C'est un joueur essentiel aujourd'hui,
10:27un grand joueur,
10:28parce qu'il joue dans un très grand club,
10:30un des plus grands clubs en Europe.
10:32Et il s'est bien adapté.
10:34Donc, il faut lui faire confiance aussi à lui.
10:36Il a moins d'expérience que Griezmann,
10:38parce que Griezmann, lui,
10:39il est habitué, avec Didier,
10:40à jouer ces compètes-là.
10:42Et que, eux, ils n'ont qu'une idée en tête,
10:44c'est de gagner.
10:45Gagner, gagner.
10:46La preuve, Griezmann, il fait une obsession,
10:47parce que l'Euro, il ne l'a pas encore gagné.
10:49Il a fait une finale en France, en 2016.
10:51Il y a eu l'échec en 2021,
10:53parce que c'est un échec,
10:55de perdre aux pénaltys contre la Suisse.
10:57Donc, lui, il est focalisé,
10:59et je suis sûr qu'ils sont tous comme ça.
11:01Et c'est bon signe de les entendre comme ça.
11:02À l'arrivée, d'entendre Griezmann, Konate,
11:05et même les autres,
11:06être dans la logique de Didier Deschamps,
11:09c'est très bien.
11:10Ça veut dire qu'ils sont soudés.
11:11Après, Didier, je le connais aussi assez,
11:14ce genre de déclat venant d'un défenseur,
11:17peut-être que ça ne le dérange pas.
11:19Venant de Griezmann, son joueur leader,
11:21qu'il a toujours protégé,
11:22je suis sûr que...
11:24Il dit pas le mal, moi, je trouve.
11:26Justement, c'est parfait.
11:27Il a le discours de Deschamps.
11:28Non, non.
11:29Je trouve qu'il dit pas le mal, moi.
11:30Mais oui, parce que Didier,
11:31il a en effet le discours de Deschamps.
11:32Il a la phrase en tête.
11:33Je te dis qu'il est trop sincère
11:35pour Didier Deschamps.
11:36Je connais Didier.
11:37Quand il dit, c'est chiant à regarder.
11:39Oui, voilà, c'est ça.
11:40Avec le petit rire derrière.
11:42Je suis persuadé que là, il l'a entendu,
11:44il l'a vu à l'entraînement,
11:45il l'a chopé ou autre chose,
11:46et il lui a dit,
11:48Antoine, ne sors pas ça.
11:50Ne dis pas ça.
11:51Tu me rends pas service.
11:52Tu me rends pas service.
11:53Parce que moi, derrière,
11:54je vais prendre un tas
11:55et ça va donner raison
11:56à ceux qui...
11:57Moi, c'est pas comme ça que je le prendrais.
12:00Tu as certainement raison.
12:01Tu le connais certainement mieux que moi en plus.
12:04Mais si tu veux,
12:06je pense qu'il a dit ça
12:08pour rassurer un petit peu les journalistes
12:10plus que pour descendre,
12:12pour anticiper, si tu veux,
12:14le fait qu'on va lui dire,
12:15oui, mais ce n'est pas beau à jouer.
12:17Ce n'est pas beau à regarder.
12:18Je veux dire, lui, il a voulu dire,
12:20peut-être que ce n'est pas super beau à regarder,
12:22mais c'est efficace.
12:23Et puis, c'est ça le principal.
12:24On va continuer le débat avec Farouk Jérômeau,
12:26juste avant, je finis quand même
12:27sur l'interview de Konaté.
12:28Allez l'écouter en intégralité
12:30sur le podcast de Génération After,
12:32parce que c'est un très bon client.
12:33Konaté, il s'exprime sur plein de choses,
12:35sa saison avec Liverpool,
12:36l'avenir également,
12:37donc franchement, ça vaut le coup.
12:39Farouk est là au 32-16,
12:40les Bleus jouent moche,
12:41est-ce que c'est grave ?
12:42Jérôme, on peut écrire Farouk ?
12:44Salut Farouk !
12:45Salut, salut à tous !
12:46Ça va Farouk ?
12:47Oui, ça va, je suis très heureux de vous avoir.
12:50Nous, on est heureux de t'avoir
12:52et l'antenne est pour toi.
12:54Vas-y, dis-nous ce que tu as à dire.
12:55Est-ce que c'est grave d'annoncer la couleur
12:59déjà avant la compète ?
13:00Bah non, parce que déjà, Antoine,
13:02il est sincère, il a l'habitude
13:03de jouer comme ça l'Atlético-Madrid.
13:05Il reproduit ce qu'il…
13:07En fait, Griezmann, là où il est bon,
13:09on le voit, l'Atlético, il est bon,
13:10l'équipe de France, il est bon,
13:11parce que Deschamps…
13:13Oui mais Farouk, là, je te coupe,
13:14on ne voit quand même pas le même Griezmann.
13:17Déjà, il n'a pas la même position
13:18qu'à l'Atlético-Madrid en équipe de France,
13:20c'est plus un milieu de terrain
13:21en équipe de France
13:22et un attaquant,
13:24soit le seul attaquant
13:26ou le deuxième attaquant
13:27avec l'Atlético-Madrid.
13:28Mais ça dépend, ça dépend des années, Jérôme.
13:30Ça dépend des années, il est évolué.
13:32Mais de toute façon,
13:33tu le vois au niveau des stats,
13:34c'est très simple, les stats.
13:36Il marque plus de buts
13:37avec l'Atlético-Madrid,
13:38il donne plus de passes décisives
13:39à l'Atlético-Madrid.
13:40Oui, parce qu'après,
13:41tu as des joueurs comme Mbappé
13:43où ils n'en ont pas à l'Atlético.
13:44Parce que je veux dire,
13:45il y a des similitudes.
13:46Et donc Griezmann, lui,
13:47il est sincère dans ce qu'il dit.
13:48Voilà, il dit, nous, on joue comme ça,
13:51Didier Deschamps l'a toujours joué comme ça,
13:53donc ça a fait gagner une Coupe du Monde, certes.
13:55Après, si je dois te parler de moi
13:57d'un point de vue personnel,
13:58ce n'est pas mon style de jeu.
14:00C'est-à-dire que moi, je ne me reconnais pas.
14:02Mais après, il faut accepter,
14:03Diego Simone, le videux,
14:05il joue comme ça.
14:06Il a essayé d'évoluer,
14:07cette année ou l'année dernière,
14:08il a voulu faire un peu de jeu.
14:09À un moment donné,
14:10chacun a son identité.
14:12Maintenant, moi qui aime le football,
14:14je te dirais que ça ne me plaît pas.
14:16Mais maintenant, tu as des entraîneurs
14:18qui disent, Didier, il est comme ça.
14:20Bon, il fait du bon boulot.
14:22Et puis Farouk,
14:23il y a une différence entre
14:25être un entraîneur de club
14:27et être un sélectionneur.
14:28Moi, je veux bien,
14:30mais là, c'est pour aussi
14:32protéger l'équipe de France.
14:34Quand elle ne gagne pas,
14:35oui, on s'embête
14:36et on va être encore plus critique
14:37parce que quand tu n'es pas spectaculaire,
14:39oui, ça nous embête tous.
14:41Les deux matchs qu'on a vus
14:43contre l'Allemagne et contre le Chili,
14:45même si c'est des matchs cacahuètes
14:46qui ne comptent pas,
14:47ça nous a embêtés de voir
14:48l'équipe de France jouer comme ça.
14:49Je ne suis pas d'accord avec toi.
14:50Parce que, Jérôme,
14:51quand tu vois l'Allemagne,
14:53en équipe de France,
14:55on n'a pas le milieu,
14:57on n'a pas un milieu à l'Allemagne.
14:59Ta Croce, ta Moussala,
15:00je veux dire, là, c'est du haut niveau.
15:01Il y a un milieu de terrain,
15:02ça joue au ballon,
15:03ça construit, ça part de l'arrière.
15:05Nous, on n'a pas ces joueurs-là.
15:06Comment tu n'as pas ces joueurs-là ?
15:08Tu ne peux pas comparer
15:10le milieu allemand
15:11et le milieu français quand même.
15:12Excuse-moi, quand tu as joué l'Allemagne,
15:14on avait plus de références que les Allemands,
15:16sauf qu'on a pris une leçon de football.
15:18Excuse-moi,
15:19quand tu vois des milieux de terrain,
15:21comme tu me parles de Moussala,
15:22c'est un jeune joueur.
15:23Mais des jeunes joueurs
15:24en équipe de France,
15:25attention, je ne critique pas.
15:27Croce, il est vieillissant.
15:31Ils nous ont donné une leçon de football
15:32dans le dernier match.
15:33Oui, oui.
15:34Mais c'est vrai, sauf que...
15:35Quand on a gagné 1-0 à Marseille,
15:36tu te rappelles,
15:37ils ont joué mieux que nous.
15:38On a peut-être gagné à Penacic-Griesemann,
15:39mais ils jouaient mieux.
15:40Oui, sauf que,
15:41moi, ce que je veux te dire,
15:42c'est que...
15:43Comme les Anglais en bout du monde.
15:44Là, c'est d'un point de vue collectif,
15:45mais si tu prends les joueurs
15:47intrinsèques, individuellement,
15:48en équipe de France,
15:49ils ne sont pas inférieurs
15:51techniquement aux Allemands,
15:53par exemple, tu vois.
15:54Ce que je veux dire, c'est que...
15:55Franchement...
15:56Après, ça dépend,
15:57c'est des gens qui spécialisent.
15:58Mais juste Griesemann,
15:59juste Griesemann, Griesemann,
16:00s'il y a bien une qualité d'Antoine,
16:02c'est qu'il a une vision du jeu incroyable,
16:05il a un pied gauche fantastique,
16:06et que, techniquement,
16:08il est capable de sortir
16:09de n'importe quel pressing.
16:10Oui, mais regarde,
16:11quand il est parti au FC Barcelone,
16:12il ne savait plus jouer.
16:13Oui, c'est vrai, c'est vrai.
16:14Après, il y a eu la relation avec Messi,
16:15ça, c'est peut-être différent.
16:16Oui, mais en dehors de ça,
16:17tu as des joueurs qui sont faits
16:18pour ce type de jeu.
16:19On a d'autres...
16:20C'est comme Karim,
16:21tu joues en équipe de France,
16:22excuse-moi,
16:23lui, il a l'habitude de jouer au Real,
16:24ça joue au football,
16:25c'est la même équipe de France,
16:26c'est un autre type de jeu.
16:27Oui, oui, c'est...
16:28Tu vois ce que je veux dire ?
16:29Mais encore une fois, frère,
16:30je te dis...
16:31Après, moi, par exemple,
16:32j'aime le football,
16:33je suis un supporter du Real,
16:34j'aime voir l'Iverpool,
16:35j'aime voir le Real,
16:36j'aime bien voir l'Ajax,
16:37mais quand tu regardes,
16:38par exemple, l'équipe de France,
16:39tu te dis,
16:40est-ce qu'on pourrait mieux faire,
16:41est-ce qu'on pourrait changer un peu
16:42de ramener des joueurs
16:43qui sont peut-être différents ?
16:44Voilà, deux styles, c'est tout.
16:45C'est juste ça.
16:46Non, mais ça, je te rejoins,
16:47c'est toujours pareil,
16:48de toute façon,
16:49une fois que tu as gagné,
16:50et je reste persuadé...
16:51Après, la force de...
16:52Jérôme, la force de Didier,
16:53c'est que lui,
16:54il sait se préparer.
16:55Quand il arrive dans une compétition,
16:56il sait où il faut emmener l'équipe,
16:57il sait comment faire.
16:58Oui, c'est vrai.
16:59Il sait comment la construire,
17:00il sait...
17:01Voilà, la coupe...
17:02De toute façon,
17:03là-dessus, c'est le meilleur,
17:04on le sait très bien.
17:05Après nous, forcément,
17:06on aime le football.
17:07Maintenant, si Deschamps,
17:08il a essayé d'évoluer,
17:09souviens-toi,
17:10il a joué avec trois défenseurs...
17:11Ouais, ouais,
17:12il a voulu se réinventer un peu.
17:13Oui, mais c'est pas bon,
17:14parce qu'il n'avait pas les latéraux,
17:15tu ne peux pas...
17:16Oui, oui, c'est vrai, c'est vrai.
17:17Tu n'as pas de latéraux,
17:18à un moment donné,
17:19tu plantes, voilà.
17:20En fait, le problème
17:21et le décalage
17:22qu'il y a entre le Groupe France
17:23aujourd'hui
17:24et les gens de l'extérieur
17:25ou les supporters comme toi,
17:26les passionnés de foot
17:27comme toi,
17:28et comme moi...
17:29Ce que je veux dire,
17:30c'est qu'on a tellement gagné
17:31que maintenant,
17:32on est habitué à gagner
17:33et qu'on acceptait
17:34sur les années d'avant
17:35qu'on n'avait pas assez gagné,
17:36de voir l'équipe de France
17:37pas forcément très bien jouer
17:38et maîtriser tous les événements,
17:39mais au moins,
17:40elle gagnait,
17:41il y avait ces émotions-là.
17:42Une fois que tu as gagné
17:43en 2018,
17:44qu'en 2016,
17:45on a fait la finale,
17:46ben maintenant,
17:47on est en droit
17:48d'attendre
17:49un peu plus de spectacles.
17:50Et en effet,
17:51Jean-Louis,
17:52on est en droit
17:53d'attendre
17:54un peu plus de spectacles.
17:55On est en droit
17:56d'attendre
17:57un peu plus de spectacles.
17:58Et en effet,
17:59Jean-Louis,
18:00du spectacle,
18:01il y en a eu quand même
18:02sur des matchs de qualifications
18:03pour ces compétitions-là.
18:04On ne va pas dire
18:05que tous les matchs étaient pourris.
18:06Maintenant,
18:07je pense que,
18:08en effet,
18:09on va repartir
18:10sur des matchs très compliqués.
18:11Après,
18:12moi,
18:13j'ai une certitude...
18:14Il faut conclure, Farouk,
18:15vas-y.
18:16Oui, excuse-moi,
18:17il y a une certitude
18:18que moi,
18:19voilà,
18:20j'aime le football.
18:21La vision de Dieu
18:22de Deschamps
18:23ou de Diego Simonet,
18:24par exemple,
18:25si on doit les comparer,
18:26c'est qu'il y a
18:27une certaine chance
18:28de gagner.
18:29Mais sur le long terme,
18:30à un moment donné,
18:31ça ne va pas loin.

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