À une semaine du scrutin, les huit principales têtes de liste aux élections européennes répondent ce dimanche 2 juin aux questions de Benjamin Duhamel. François-Xavier Bellamy est l'invité du Grand Oral des Européennes.
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00:00 Moi ce qui m'étonne c'est que ce soit ça qui vous étonne.
00:03 J'aurais certainement pas fait le même message,
00:06 c'est pas forcément le style de message politique auquel je crois,
00:09 mais ce qui me choque vraiment, moi, c'est pas un tweet,
00:12 c'est la politique de l'Algérie.
00:14 J'étais il y a quelques jours visiter un centre de rétention administrative
00:17 à Vincennes, tout près de Paris.
00:18 Les policiers qui y travaillent disent aujourd'hui
00:20 qu'il est très difficile de reconduire en Algérie
00:24 des gens qui sont rentrés illégalement sur le sol français,
00:27 qui ont commis en France des crimes et des délits
00:30 et que l'Algérie refuse de reprendre,
00:32 alors que ce sont ses propres ressortissants.
00:34 Et ça c'est des milliers de cas chaque année,
00:36 dit le ministre de l'Intérieur.
00:37 Moi ce qui me choque, c'est pas un tweet.
00:39 Ce qui me choque c'est ça.
00:40 Il a pas été retiré d'ailleurs.
00:41 Non mais encore une fois,
00:43 j'aurais certainement pas exprimé les choses de cette manière-là.
00:45 Vous avez vu ce qu'a dit Xavier Bertrand sur ce tweet,
00:47 c'est pas exactement un gauchiste,
00:48 il a condamné ce tweet qu'il qualifie, je cite, d'indigne.
00:52 Non mais je le redis, on peut en parler autant que vous voulez,
00:54 je crois pas que ce soit ce qui intéresse les Français.
00:56 Au-delà de l'aspect, effectivement.
00:57 La question c'est votre différence avec le Rassemblement National.
01:00 Si le Rassemblement National avait fait ce tweet,
01:02 on aurait peut-être entendu certains chez vous, républicains,
01:04 dire "regardez cette façon de pointer du doigt un pays,
01:08 des ressortissants algériens".
01:10 Quand on voit ce tweet, on se pose la question de la différence
01:12 qu'il peut y avoir entre la droite dite républicaine et le RN.
01:14 Pardon Benjamin Duhamel,
01:15 mais qu'est-ce qui fait monter le RN
01:17 sinon le fait qu'on refuse de dire les choses ?
01:19 Je les aurais pas dit comme ça, encore une fois, je le redis,
01:22 mais la vérité c'est que ce qui me choque, je le répète,
01:25 c'est pas une communication comme celle-là,
01:27 ce qui me choque c'est que l'Algérie ait ajouté un couplet
01:30 à son hymne national qui menace directement la France.
01:33 Ce qui me choque c'est que vous ayez aujourd'hui
01:35 un régime algérien qui alimente la haine de la France,
01:38 y compris sur notre sol.
01:39 Et ce qui me choque, pour finir, Benjamin Duhamel,
01:41 c'est qu'on ait aujourd'hui un président de la République
01:43 qui a joué à ce jeu-là,
01:45 en expliquant que la France avait été coupable
01:47 de crimes contre l'humanité en Algérie.
01:49 Déclaration qui date de 2017,
01:50 sur laquelle il était revenu dans la foulée d'ailleurs.
01:51 Pardon, mais c'est quand même une déclaration
01:53 qui reste pour moi.
01:54 Un des moments où je me suis dit
01:56 que le macronisme était et ne pouvait être
01:58 qu'une impasse politique.