Dimitri Pavlenko, journaliste Europe 1, à propos de Nawel, la petite amie de Mohamed Amra : «Dans l'évaluation de la dangerosité du personnage, il y a peut-être eu un raté».
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00:00 Oui, alors en soi, Nawel, je veux dire, elle n'a rien d'exceptionnel
00:04 sinon d'avoir été la compagne de Mohamed Amra.
00:06 Elle n'était pas obligée de tomber dans le panneau.
00:08 Exactement, mais bon, ça, c'est son encrenage psychologique à elle.
00:11 Et ce qui est intéressant de voir, c'est jusqu'où elle va aller.
00:13 Elle va louer des véhicules pour lui.
00:15 Elle va réserver des AirBnB à Marseille pour accueillir les tueurs de son homme
00:19 dans la fameuse affaire qui a conduit à sa mise sur écoute.
00:23 Tout ça, elle le raconte aux enquêteurs qui ont fini par l'arrêter, à qui elle dit
00:27 "mais vous voyez, tout ça, à la base, ce n'est pas mon monde, moi, j'ai agi par amour, etc."
00:30 Et les enquêteurs, finalement, quand même la croient globalement
00:32 parce qu'ils découvrent quelque chose d'assez sidérant
00:34 lorsqu'ils mettent Mohamed Amra sur écoute.
00:36 C'est qu'effectivement, elle a des parloirs avec lui en prison,
00:40 alors qu'elle n'a aucun permis de le voir.
00:42 Pour faire un parloir, avoir un détenu, il faut un permis de visite.
00:44 Elle n'en a pas, mais ce n'est pas grave.
00:46 Pour le voir, elle va demander à sa sœur, ou plutôt c'est Mohamed Amra qui va lui dire
00:49 "va voir ma sœur, elle va te passer son permis de visite et tu viens me voir."
00:53 Et c'est mieux comme ça parce que ton nom n'apparaît pas dans la procédure
00:55 vu qu'ils étaient les deux en cheville pour des affaires criminelles.
00:58 Et donc, ça va se faire pas une fois, pas deux fois, mais pendant des semaines,
01:03 pendant des semaines au nez et à la barbe de l'administration pénitentiaire qui ne voit pas.
01:07 Alors apparemment, et c'est aussi un détail intéressant,
01:10 Lana Well aurait subi une petite opération chirurgicale
01:13 pour tenter d'améliorer la ressemblance avec la sœur de Mohamed Amra.
01:17 En quoi on parlait de mexicanisation des prisons,
01:19 là on est un peu dans l'esprit de sud-américanisation
01:22 parce que vous savez, le trafiquant de drogue qui change de visage
01:24 pour ne pas être reconnu par la police, on voit ça depuis les années 80 dans les séries télé.
01:28 Et voilà, ça arrive, c'est en France aujourd'hui, en 2024,
01:31 à un niveau criminel qui est jugé moyen.
01:34 Je rappelle que Mohamed Amra, il était situé dans le moyen du spectre criminel.
01:38 Alors peut-être que l'évaluation n'était pas bonne
01:41 parce que c'est aussi une des informations de cette affaire,
01:43 c'est que tout ce que je vous raconte là, c'était dans un dossier d'enquête judiciaire,
01:46 mais ça n'est pas remonté plus haut finalement.
01:48 Et donc, dans l'évaluation de la dangerosité du personnage,
01:51 il y a peut-être eu un raté.
01:52 Pourquoi ce type n'était pas convoyé par des hérites ?
01:54 Vous savez, les équipes qui sont spécialisées dans la lutte contre les violences en prison
01:58 et pour la protection des convois pénitentiaires les plus dangereux.
02:02 Voilà. Et donc, ce procédé d'usurpation d'identité dont je vous parlais au parloir,
02:07 les enquêteurs découvrent que Nawal va l'utiliser pendant plusieurs semaines,
02:11 et puis après, Mohamed Amra va s'en servir pour d'autres femmes
02:14 qu'il rencontre sur les réseaux sociaux, sur les sites de rencontres.
02:17 - Et sa soeur va... - En plus, il trompait sa copine.
02:19 - Voilà. Alors ça, je connais pas.
02:21 (rires)
02:23 - Ça, c'est un peu anecdotique, mais...
02:25 - Je vous en prie. D'accord, ok.
02:27 - C'est surtout ahurissant et scandaleux pour l'administration pénitentiaire.
02:31 C'est humiliant même pour l'administration pénitentiaire.
02:33 Voilà.
02:35 ♪ ♪ ♪
02:37 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]