• il y a 6 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Ici, c'est le 6/9 France Bloc, Citany.
00:04 Nous sommes le mardi 4 juin 2024, pratiquement 8h15 dans une poignée de secondes.
00:09 Ça y est, cerises, pêches, abricots sont sûrs de marcher.
00:13 Alors ce mardi matin, on se pose, on prend 5 minutes pour prendre des nouvelles des producteurs de fruits.
00:18 Avec Françoise Roch, productrice de pommes de raisins de table à Moissac,
00:22 qui est aussi présidente de la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits. Bonjour.
00:26 Oui, bonjour madame, merci de m'avoir invitée.
00:29 Merci d'être avec nous ce matin sur France Bloc et France 3 Occitanie.
00:32 Alors d'abord, la France n'avait pas connu de printemps aussi pluvieux depuis 2008,
00:37 depuis 16 ans d'eau d'immédiat au France. C'est plutôt une bonne nouvelle ou pas du tout ?
00:41 Nous, c'est vraiment un printemps pour rien. C'est horrible.
00:47 Ça n'arrête pas de pleuvoir. On a eu tout l'hiver, on a eu le printemps.
00:51 Alors, les conséquences, c'est malheureusement les premiers fruits souvent sont abîmés.
00:57 Je pense à la cerise qui a éclaté.
01:00 Bon, la chance, c'est que la cerise, c'est plusieurs variétés que l'on déroule jusqu'à juillet,
01:07 jusqu'à mi-juillet à peu près. Et donc, là, on croise les doigts,
01:11 on nous annonce du joli temps et donc ça devrait le faire pour les cerises qui vont arriver.
01:17 C'est ce qu'on annonce aussi sur France Bloc Occitanie, on espère ne pas se tromper.
01:21 Est-ce que ça veut dire du coup que les cerises, par exemple, sont plus chères cette année ?
01:26 Alors là, pour l'instant, si vous voulez, il n'y en a pas beaucoup parce qu'effectivement,
01:31 on a des producteurs qui ont réussi, soit par le climat, parce qu'ils étaient dans un coin où il n'a pas trop plu,
01:38 soit ils ont des petites bâches qu'ils mettent sur les arbres et qui permettent de protéger de la pluie.
01:45 Et effectivement, moins vous avez de fruits et puis ils sont chers.
01:50 C'est comme ça.
01:52 La loi du marché, comme on dit.
01:54 La loi du marché. Donc là, on va rentrer en pleine production de cerises.
01:59 Mais après, il ne faut pas se leurrer. Ce qu'il faut aussi faire passer comme message à vos auditeurs,
02:06 qui sont des consommateurs, c'est qu'on arrive un petit peu au bout du bout.
02:12 C'est-à-dire qu'on a des grosses augmentations de charges chez les producteurs de fruits ces dernières années.
02:18 Et donc, on a des augmentations des coûts et malheureusement, ça se répercute chez les producteurs.
02:26 Alors nous, on se base pour que les marges sur les intermédiaires soient les moins...
02:32 que chacun respecte, si vous voulez, le travail de l'autre et que ce ne soit pas à chaque fois les deux bouts de la chaîne qui payent,
02:39 c'est-à-dire le producteur et le consommateur.
02:41 - Est-ce que vous, vous arrivez à vivre correctement aujourd'hui, Françoise Roch ?
02:44 - Non.
02:46 - Vous rigolez ? - Non, malheureusement, oui.
02:48 Si vous voulez, on est coincé aujourd'hui. C'est pour ça que vous avez les agriculteurs en colère et que là, on sent que ça repart.
02:55 - Vous n'avez pas manifesté, vous, d'ailleurs ?
02:57 - Hier, c'était surtout sur la barrière pérennielle, la frontière.
03:03 - Vous n'y étiez pas ? - Non, non, je n'y ai pas été, non.
03:06 Et un des problèmes, et j'aurais été volontiers à les soutenir, mais voilà.
03:14 On a un métier, on a une ferme, on a... Bon, voilà, c'est compliqué.
03:18 Mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'aujourd'hui, on est coincé entre le changement climatique, vous avez vu,
03:26 des fois, il fait extrêmement chaud, des fois, il pleut beaucoup, des fois, il fait très froid en jeune.
03:32 - Ça varie très vite. - Ça varie très très vite.
03:34 Donc, on essaye de se... On essaye, on fait tout ce qu'on peut pour lutter contre tout ça.
03:40 - Comment vous faites, d'ailleurs, par exemple, vous, comment vous faites, contrairement à votre exploitation,
03:44 je rappelle que vous avez des pommes, des prunes et des raisins à moissac ?
03:47 - Donc, j'ai tout soufilé par agrèle depuis quelques années.
03:50 Donc, c'est des filets qui font que quand l'agrèle tombe, les fruits sont très peu touchés ou pas touchés.
03:57 J'ai de l'anti-gel, c'est-à-dire un système d'aspiration qui me permet de me protéger contre le gel.
04:04 Et j'ai l'irrigation, si mes arbres ont besoin d'eau.
04:09 Voilà, c'est les trois piliers sur lesquels j'essaye de faire en sorte que...
04:14 Mais l'année dernière, on a eu une tempête au mois de juin, contre une tempête, vous pouvez rien.
04:18 Et si vous voulez, voilà, il y a tout ça.
04:21 C'est-à-dire qu'on est coincé entre la loi du marché qui est ce qu'elle est,
04:25 et je vois pas comment elle pourra changer, la loi du marché.
04:28 On va pas fermer nos frontières demain.
04:30 Qu'est-ce que vous aimeriez de la part du gouvernement, et peut-être aussi de la part des consommateurs
04:34 qui aussi nous écoutent, nous regardent ce matin et se sentent impuissants, alors que peut-être on peut vous aider ?
04:39 C'est ça. Les consommateurs, si vous voulez, il faut qu'ils fassent très attention au prix,
04:46 mais dans le sens marge abusive.
04:48 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on voit des cerises à 20 euros le kilo, à 30 euros le kilo.
04:53 Ce n'est pas normal.
04:55 Un producteur, quand il a une cerise, aujourd'hui, il faut que ce soit 5 euros le kilo pour le producteur.
05:02 Donc ça veut dire que vous avez des intermédiaires, mais de là à trouver de la cerise à 20 ou 30 euros, c'est pas possible.
05:10 Et pareil pour l'abricot.
05:12 Ça veut dire aller sur les marchés et aller directement chez les producteurs. Et les origines, oui.
05:15 Voilà, les origines. Parce que même si je peux comprendre, la grande distribution a pris la main, pourquoi ?
05:21 On est tous fatigués le soir, on rentre, on va faire ses courses, on n'a pas envie de faire 50 magasins.
05:26 Que ceux qui peuvent aller sur les marchés, chez des primeurs, qui expliquent super bien ce que c'est les fraises et légumes,
05:37 chez les producteurs, c'est génial.
05:40 Vous accueillez chez vous Françoise Roch ?
05:42 Non, non, moi je ne le fais pas. Vous savez, c'est un choix, parce que c'est compliqué.
05:47 Oui, c'est beaucoup d'énergie.
05:51 En tout cas, il y a énormément de marchés à Toulouse, dans les environs. On en parle très souvent sur France Bleu Occitanie.
05:57 Et on vous remercie ce matin, Françoise Roch, présidente de la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits, d'avoir été avec nous sur France Bleu Occitanie.
06:04 Belle matinée, retrouvez nos rendez-vous sur l'appli ici.

Recommandations