Hollywood Normandie, histoire d'un débarquement 2022

  • il y a 3 mois
"Hollywood Normandie, histoire d'un débarquement" est un documentaire français réalisé en 2022 qui explore le rôle du cinéma hollywoodien dans la préparation et la représentation du débarquement allié en Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Un regard inédit sur le D-Day
Ce film documentaire offre un éclairage nouveau sur l'Opération Overlord, le plus grand débarquement de l'histoire, en mettant en lumière l'implication d'Hollywood dans cet événement majeur. Il montre comment les studios américains ont collaboré étroitement avec l'armée pour former les troupes et promouvoir l'effort de guerre.
La contribution des stars hollywoodiennes
De nombreuses stars de cinéma comme John Wayne, Clark Gable ou encore Marlene Dietrich ont participé activement à la préparation du D-Day. Certains ont même pris part aux combats, apportant leur soutien aux soldats sur le terrain normand. Le documentaire revient sur ces destins croisés entre le 7e art et la guerre.
Une plongée dans les archives
Riche en archives inédites et en témoignages, ce film de 51 minutes réalisé par Justin Lecarpentier et Vic de Mayo offre une immersion fascinante dans les coulisses de cette alliance improbable mais décisive entre Hollywood et les forces alliées
. En somme, "Hollywood Normandie, histoire d'un débarquement" apporte un regard neuf et captivant sur le rôle méconnu joué par le cinéma américain dans l'une des opérations militaires les plus cruciales de la Seconde Guerre mondiale.
Transcript
00:00 [Générique]
00:08 [Générique]
00:34 [Bruit de moteur]
00:36 [Voix de l'annonceur]
00:52 [Bruit de moteur]
01:19 [Bruit de moteur]
01:38 Le 6 juin 1944, le débarquement des Alliés sur les plages normandes a commencé.
01:44 C'est le jour J pour la libération de l'Europe occidentale.
01:48 On a tous en tête les images de soldats qui courent sur les plages de Normandie
01:52 et tombent sous le feu ennemi.
01:53 [Bruits de feu]
01:57 Si cette image vient de quelques archives connues,
01:59 c'est aussi l'œuvre d'un film à grand spectacle,
02:01 un film à la hauteur de la démesure de l'événement,
02:04 le jour le plus long.
02:06 Produit par Daryl Zanuck, d'après le best-seller de Cornelius Ryan,
02:10 le film dispose de moyens inédits,
02:12 mobilisant 5 réalisateurs, 45 stars internationales comme John Wayne
02:16 ou Robert Mitchum, ainsi que des milliers de figurants civils et surtout militaires.
02:21 Soldats prêtés par les gouvernements américains et français,
02:24 mettant à disposition d'Hollywood un stock immense d'armes, véhicules, navires et avions
02:29 pour recréer le 6 juin 1944 en Normandie.
02:33 Mais Zanuck tournera aussi en Corse, sur l'île de Ré et au studio de Boulogne.
02:37 Le résultat final est un récit épique de près de trois heures.
02:41 [Musique]
02:48 La genèse du jour le plus long, c'est avant tout un homme,
02:51 c'est un producteur, Daryl F. Zanuck.
02:53 Daryl Zanuck a cofondé le studio 20 Century Fox en 1933
02:59 et pendant 20 ans, il va produire de gros succès du cinéma américain.
03:04 Et en 1956, il quitte la Fox et il s'envole pour Paris.
03:08 [Musique]
03:12 C'est à cette période-là aussi, donc fin des années 50, début des années 60,
03:15 qu'il découvre le livre de Cornelius Ryan, Le jour le plus long.
03:19 [Musique]
03:20 Donc Daryl Zanuck, il est immédiatement séduit par ce livre
03:24 et par son potentiel à la fois épique et son potentiel patriotique
03:29 et il rachète les droits à un producteur français, Raoul Lévy,
03:32 avec pour objectif et pour dessin de faire le plus réaliste
03:37 et le plus authentique film sur la Seconde Guerre mondiale.
03:41 [Musique]
03:49 18 ans après le 6 juin 1944, le contexte international a changé
03:54 et influencé le sous-texte du jour le plus long.
03:58 La guerre froide va même directement impacter la production
04:01 quand l'US Army doit restreindre sa participation suite à la crise
04:04 de la construction du mur de Berlin le 13 août 1961,
04:08 renforçant la participation française malgré l'engagement de son armée
04:13 dans la guerre d'Algérie.
04:15 Dans ce changement d'alliance, l'ennemi d'hier, l'Allemagne nazie,
04:18 est devenu la République fédérale allemande,
04:21 un nouvel allié au sein de l'OTAN qu'il convient de ménager.
04:24 [Musique]
04:27 "We're on the threshold of the most crucial day of our times."
04:31 Cette coopération multilatérale, on la retrouve aussi dans le casting
04:35 puisque des acteurs anglais donnent la réplique à des acteurs français,
04:40 américains et allemands.
04:42 On a par exemple la figure de John Wayne
04:45 qui motive ses troupes à grands coups de discours patriotiques.
04:49 John Wayne, il incarne véritablement
04:53 les valeurs défendues par l'Ouest pendant la guerre froide.
04:58 "Sometimes I wonder which side God's on."
05:01 C'est vrai qu'il y a beaucoup de références à la religion et à Dieu.
05:05 Déjà, c'est une production américaine et dans le cinéma américain,
05:08 la religion tient un rôle important.
05:10 Et puis surtout, la Bible, c'est un barrage contre le communisme.
05:14 "Ah, je veux vraiment savoir sur quelle côté le Dieu est."
05:18 Le contexte de la guerre froide est aussi perceptible dans le traitement
05:21 qui est fait de l'ennemi allemand.
05:23 Donc on a une représentation socialement plus acceptable.
05:26 On peut parler de deux personnages par exemple.
05:28 On a le général Plusquatre qui, lorsqu'il voit arriver ses bateaux alliés
05:34 à une réaction étonnée et presque enthousiaste.
05:37 "C'est fantastique."
05:41 Et on a également le général Bulman Tritt
05:46 qui, lui, n'hésite pas à critiquer l'état-major allemand
05:50 et son aveuglement face à la situation qu'ils vont devoir affronter.
05:53 "Ils vont perdre le combat car notre glorieux leader a pris une tablette."
06:00 "Pur Dürgen" incarne véritablement l'archétype de l'allemand réévalué.
06:05 On peut penser par exemple au "Général du Diable",
06:08 un film allemand dans lequel il joue un officier de la Première Guerre mondiale
06:11 qui déteste les nazis.
06:13 Ou on peut penser également au film américain "Torpil sous l'Atlantique"
06:17 dans lequel il joue avec Robert Mitchum, qui se termine, il me semble,
06:20 par un salut militaire entre eux.
06:24 On retrouve à la fois les grandes stars de Llywood de l'époque
06:31 comme l'incontournable John Wayne
06:33 ou Henry Fonda
06:35 ou l'anglais Richard Burton,
06:37 des acteurs du moment comme Robert Mitchum ou le français Bourville,
06:40 de jeunes stars de la musique comme le canadien Paul Anka,
06:45 ainsi que de nombreux stars en devenir comme l'éco-session Connery,
06:49 le futur James Bond.
06:50 On retrouve d'ailleurs au casting son futur antagoniste de "Golfinger",
06:54 l'allemand Gerd Frobe.
06:57 Pour incarner les rôles français,
06:58 Daryl Zanuck fait appel à plusieurs vedettes de l'époque comme Bourville,
07:02 mais aussi d'autres grands noms aujourd'hui un peu oubliés
07:04 comme Arletty, grande star des années 30 et 40,
07:07 Jean-Louis Barraud, pensionnaire de la comédie française
07:11 ou encore Christian Marcan
07:12 et George Wilson, acteur habitué des productions françaises de l'époque.
07:17 - Tout d'un coup, j'aurais un homme qui tombe du ciel.
07:19 - Un parachute.
07:20 - Oui, c'est ça.
07:22 On aurait dit comme un grand poisson blanc.
07:25 John Wayne est alors au sommet de sa gloire
07:27 à travers ses rôles récurrents de cow-boy dans les westerns de John Ford
07:31 ou de soldat dans les films de guerre,
07:33 devenant l'incarnation du héros américain à l'écran.
07:36 Lui, l'ardent patriote dont la demande d'engagement en 41 a été rejetée
07:42 et dont il tire un profond regret.
07:44 - John Wayne interprète à l'écran le colonel Benjamin Van der Woerth,
07:48 qui était considéré comme l'officier parachutiste
07:52 le plus exceptionnel de la Seconde Guerre mondiale.
07:54 John Wayne avait le double de l'âge de Van der Woerth à l'époque,
07:57 à savoir 54 ans, alors que le colonel Van der Woerth en avait 27.
08:02 Zanuck, producteur, nabab d'Hollywood,
08:05 s'était permis de critiquer John Wayne suite au tournage du film "A la mot",
08:09 deux ans auparavant.
08:11 - Donc John Wayne a dit "c'est très simple, 4 jours de tournage,
08:14 250 000 dollars", ce qui correspondrait aujourd'hui à mon avis
08:17 à 3-4 millions de dollars.
08:18 Et donc Zanuck n'a pas eu le choix,
08:20 il est donc à accepter les conditions de John Wayne.
08:22 Après avoir réuni les fonds et un casting ambitieux,
08:27 reste à régler la question du matériel et des hommes nécessaires
08:30 pour reconstituer son didet.
08:32 Zanuck compte sur le soutien des armées américaines,
08:34 anglaises, françaises et allemandes pour lui fournir du matériel,
08:38 des hommes et des conseillers.
08:40 Une situation qui fera dire à Zanuck
08:42 que son débarquement à lui fut plus compliqué que celui d'Eisenhower.
08:45 - Toute l'ampleur de ce projet repose vraiment sur les épaules de ce producteur
08:52 qui s'est battu en fait pour faire ce film, véritablement.
08:56 Il avait une ambition assez démesurée,
08:58 donc les gouvernements vont répondre tous favorablement.
09:02 La France va prêter, il me semble, 2000 hommes.
09:05 Les Anglais vont prêter du matériel, des avions et des bateaux.
09:09 Et le gouvernement allemand va également prêter des hommes et des conseillers techniques.
09:13 Avec le département de la défense américain,
09:17 les choses vont être un peu plus compliquées.
09:19 Ils vont accorder une coopération complète.
09:23 Ils vont leur prêter donc énormément de matériel,
09:26 des bateaux, des armes, des hommes.
09:30 Mais il y a une scène en fait, juste après la pointe du Hoc,
09:34 dans laquelle des soldats allemands se rendent.
09:37 - Allez !
09:39 - Faites-le !
09:40 - Faites-le !
09:41 - Ils sont abattus sans sommation par les forces alliées.
09:45 Et ça, le département de la défense va demander à sortir cette scène.
09:50 Évidemment, Daryl Zanuck ne va pas prendre en compte cette demande
09:53 et va laisser la scène incriminée dans le scénario.
09:55 Lors de l'écriture du scénario, il va y avoir vraiment une bataille,
10:01 une espèce d'affrontement qui va se jouer entre Daryl Zanuck et Cornelius Ryan.
10:06 Cornelius Ryan, c'est l'auteur du livre,
10:09 qui lui est plus à cheval sur l'exactitude historique des événements,
10:14 et Daryl Zanuck qui lui va évidemment privilégier la dramaturgie propre
10:20 au spectacle cinématographique.
10:22 - Alors ce qu'il faut savoir, c'est que Ryan est un journaliste,
10:31 ce n'est pas un historien.
10:32 Non pas que les historiens appartiennent à une race particulière,
10:36 mais quand même, il faut le savoir.
10:37 Ceci étant dit, il a quand même utilisé une méthode
10:42 que nous, historiens de l'histoire contemporaine,
10:45 nous pouvons utiliser aussi.
10:47 Je pense aux témoignages.
10:49 - La manière dont Cornelius Ryan a réuni tous ces témoignages
10:53 nous donne des bouts d'expérience de soldats
10:56 qui effectivement sont très réalistes,
10:59 et en même temps, grossissent des anecdotes
11:02 qui ne sont pas du tout représentatives
11:05 de ce que pouvait être l'expérience de la majorité des soldats.
11:08 - Alors le film ne dresse pas toujours,
11:10 et même on en est assez loin,
11:13 la réalité des opérations du 6 juin 1944.
11:19 Le jour le plus long consacre sa première heure
11:23 à replacer le contexte du débarquement,
11:26 présenter les préparatifs alliés et allemands à la future invasion,
11:30 la conviction des officiers allemands que la Normandie n'est pas la cible
11:34 et que la météo empêche un débarquement imminent.
11:37 Puis, la résistance et les parachutistes entrent en action
11:41 et préparent le débarquement qui intervient après 1h30 de film.
11:45 Les Allemands, surpris et incrédules,
11:48 peinent à réagir sauf à Omaha Beach
11:50 où les Américains restent coincés sur la plage
11:53 alors que les Alliés progressent ailleurs.
11:55 Après avoir montré la prise de Pegasus Bridge
11:57 par les parachutistes anglais,
11:59 celle de Sainte-Mère-Église par les parachutistes américains
12:03 et du casino de Wistream par les commandos français,
12:06 un ultime assaut des Américains à Omaha Beach conclut le film.
12:10 Le tournage du jour le plus long débute en juin 1961 en Corse
12:21 où la production profite de la fin des manœuvres de la 6e flotte américaine
12:25 pour tourner les scènes présentant la flotte alliée
12:28 ainsi qu'une partie des scènes de débarquement à Omaha Beach
12:31 mobilisant les Marines de la flotte.
12:33 Le lieu choisi est la plage sauvage de Saletia,
12:37 près du port de Saint-Florent,
12:39 dont la vie des habitants est bouleversée par cette soudaine activité.
12:43 - Il y avait au large de Saint-Florent des tonnes de bateaux.
12:49 Daryl Zanuck ne venait pas en Corse pour Saletia spécialement
12:56 mais il venait aussi parce que je crois que c'était en Italie,
12:59 il y avait la flotte américaine qui faisait des exercices
13:03 et c'est pour ça que tous ces bateaux étaient là
13:07 parce que ça nous intriguait tous ces bateaux.
13:10 - Pour cacher le Cap-Corse, pour les prises de vue et tout ça,
13:17 c'était des écrans de fumée qui partaient d'ici
13:22 avec le vent en tombant.
13:25 - Tous les matins, les artistes qui étaient logés à l'hôtel Madame Meur
13:31 descendaient devant ma maison et moi j'avais 14 ans.
13:35 Je voyais Henri Fonda, il était immense pour moi,
13:39 il avait des yeux bleus magnifiques.
13:41 Les plans en Corse mis en boîte, direction la Normandie et Sainte-Mère-Église
13:48 que les décorateurs ont ramenés à l'heure du 6 juin 1944.
13:52 - Action !
13:53 - On a vu un jour qu'il y avait un film qui se tournait à Sainte-Mère-Église
14:05 qui s'appelait "Le jour le plus long" et qu'on cherchait des figurants.
14:09 - Je crois qu'il fallait se présenter à 21h à Sainte-Mère.
14:15 C'était très bien organisé,
14:17 il y avait un bureau et on vous engageait pour la journée.
14:23 - Je ne me souviens pas du tout du montant du cachet
14:27 sinon que j'avais trouvé que c'était bien payé
14:30 et que les Américains avaient beaucoup d'argent.
14:33 Il y avait au coin de la place à Sainte-Mère un bistrot
14:41 où on avait un petit restaurant.
14:44 - Il y avait une très jolie dame rousse assez plantureuse,
14:48 Madame Irina de Mycq qui était à côté du cigarette d'Aril.
14:53 C'était une actrice reconnue et c'était surtout la mente d'Aril Zanouk.
15:00 - C'était un petit restaurant,
15:02 on avait un petit restaurant à la maison
15:05 et on avait un petit restaurant à la maison.
15:08 - On avait un petit restaurant à la maison,
15:11 on avait un petit restaurant à la maison,
15:14 on avait un petit restaurant à la maison,
15:17 on avait un petit restaurant à la maison,
15:20 on avait un petit restaurant à la maison,
15:23 on avait un petit restaurant à la maison,
15:26 on avait un petit restaurant à la maison,
15:29 on avait un petit restaurant à la maison,
15:32 on avait un petit restaurant à la maison,
15:35 on avait un petit restaurant à la maison,
15:38 on avait un petit restaurant à la maison,
15:41 on avait un petit restaurant à la maison,
15:44 on avait un petit restaurant à la maison,
15:47 on avait un petit restaurant à la maison,
15:50 on avait un petit restaurant à la maison,
15:53 on avait un petit restaurant à la maison,
15:56 on avait un petit restaurant à la maison,
15:59 on avait un petit restaurant à la maison,
16:02 on avait un petit restaurant à la maison,
16:05 on avait un petit restaurant à la maison,
16:08 on avait un petit restaurant à la maison,
16:11 on avait un petit restaurant à la maison,
16:14 on avait un petit restaurant à la maison,
16:17 on avait un petit restaurant à la maison,
16:20 on avait un petit restaurant à la maison,
16:23 on avait un petit restaurant à la maison,
16:26 on avait un petit restaurant à la maison,
16:29 on avait un petit restaurant à la maison,
16:32 on avait un petit restaurant à la maison,
16:35 on avait un petit restaurant à la maison,
16:38 on avait un petit restaurant à la maison,
16:41 on avait un petit restaurant à la maison,
16:44 on avait un petit restaurant à la maison,
16:47 on avait un petit restaurant à la maison,
16:50 on avait un petit restaurant à la maison,
16:53 on avait un petit restaurant à la maison,
16:56 on avait un petit restaurant à la maison,
16:59 on avait un petit restaurant à la maison,
17:02 on avait un petit restaurant à la maison,
17:05 on avait un petit restaurant à la maison,
17:08 on avait un petit restaurant à la maison,
17:11 on avait un petit restaurant à la maison,
17:14 on avait un petit restaurant à la maison,
17:17 on avait un petit restaurant à la maison,
17:20 on avait un petit restaurant à la maison,
17:23 on avait un petit restaurant à la maison,
17:26 on avait un petit restaurant à la maison,
17:29 on avait un petit restaurant à la maison,
17:32 on avait un petit restaurant à la maison,
17:35 on avait un petit restaurant à la maison,
17:38 on avait un petit restaurant à la maison,
17:41 on avait un petit restaurant à la maison,
17:44 on avait un petit restaurant à la maison,
17:47 on avait un petit restaurant à la maison,
17:50 on avait un petit restaurant à la maison,
17:53 on avait un petit restaurant à la maison,
17:56 on avait un petit restaurant à la maison,
17:59 on avait un petit restaurant à la maison,
18:02 on avait un petit restaurant à la maison,
18:05 on avait un petit restaurant à la maison,
18:08 on avait un petit restaurant à la maison,
18:11 on avait un petit restaurant à la maison,
18:14 on avait un petit restaurant à la maison,
18:17 on avait un petit restaurant à la maison,
18:20 on avait un petit restaurant à la maison,
18:23 on avait un petit restaurant à la maison,
18:26 on avait un petit restaurant à la maison,
18:29 on avait un petit restaurant à la maison,
18:32 on avait un petit restaurant à la maison,
18:35 on avait un petit restaurant à la maison,
18:38 on avait un petit restaurant à la maison,
18:41 on avait un petit restaurant à la maison,
18:44 on avait un petit restaurant à la maison,
18:47 on avait un petit restaurant à la maison,
18:50 on avait un petit restaurant à la maison,
18:53 on avait un petit restaurant à la maison,
18:56 on avait un petit restaurant à la maison,
18:59 on avait un petit restaurant à la maison,
19:02 on avait un petit restaurant à la maison,
19:05 on avait un petit restaurant à la maison,
19:08 on avait un petit restaurant à la maison,
19:11 on avait un petit restaurant à la maison,
19:14 on avait un petit restaurant à la maison,
19:17 on avait un petit restaurant à la maison,
19:20 on avait un petit restaurant à la maison,
19:23 on avait un petit restaurant à la maison,
19:26 on avait un petit restaurant à la maison,
19:29 on avait un petit restaurant à la maison,
19:32 on avait un petit restaurant à la maison,
19:35 on avait un petit restaurant à la maison,
19:38 on avait un petit restaurant à la maison,
19:41 on avait un petit restaurant à la maison,
19:44 on avait un petit restaurant à la maison,
19:47 on avait un petit restaurant à la maison,
19:50 on avait un petit restaurant à la maison,
19:53 on avait un petit restaurant à la maison,
19:56 on avait un petit restaurant à la maison,
19:59 on avait un petit restaurant à la maison,
20:02 on avait un petit restaurant à la maison,
20:05 on avait un petit restaurant à la maison,
20:08 on avait un petit restaurant à la maison,
20:11 on avait un petit restaurant à la maison,
20:14 on avait un petit restaurant à la maison,
20:17 on avait un petit restaurant à la maison,
20:20 on avait un petit restaurant à la maison,
20:23 on avait un petit restaurant à la maison,
20:26 on avait un petit restaurant à la maison,
20:29 on avait un petit restaurant à la maison,
20:32 on avait un petit restaurant à la maison,
20:35 on avait un petit restaurant à la maison,
20:38 on avait un petit restaurant à la maison,
20:41 on avait un petit restaurant à la maison,
20:44 on avait un petit restaurant à la maison,
20:47 on avait un petit restaurant à la maison,
20:50 on avait un petit restaurant à la maison,
20:53 on avait un petit restaurant à la maison,
20:56 on avait un petit restaurant à la maison,
20:59 on avait un petit restaurant à la maison,
21:02 on avait un petit restaurant à la maison,
21:05 on avait un petit restaurant à la maison,
21:08 on avait un petit restaurant à la maison,
21:11 on avait un petit restaurant à la maison,
21:14 on avait un petit restaurant à la maison,
21:17 on avait un petit restaurant à la maison,
21:20 on avait un petit restaurant à la maison,
21:23 on avait un petit restaurant à la maison,
21:26 on avait un petit restaurant à la maison,
21:29 on avait un petit restaurant à la maison,
21:32 on avait un petit restaurant à la maison,
21:35 on avait un petit restaurant à la maison,
21:38 on avait un petit restaurant à la maison,
21:41 on avait un petit restaurant à la maison,
21:44 on avait un petit restaurant à la maison,
21:47 on avait un petit restaurant à la maison,
21:50 on avait un petit restaurant à la maison,
21:53 on avait un petit restaurant à la maison,
21:56 on avait un petit restaurant à la maison,
21:59 on avait un petit restaurant à la maison,
22:02 on avait un petit restaurant à la maison,
22:05 on avait un petit restaurant à la maison,
22:08 on avait un petit restaurant à la maison,
22:11 on avait un petit restaurant à la maison,
22:14 on avait un petit restaurant à la maison,
22:17 on avait un petit restaurant à la maison,
22:20 on avait un petit restaurant à la maison,
22:23 on avait un petit restaurant à la maison,
22:26 on avait un petit restaurant à la maison,
22:29 on avait un petit restaurant à la maison,
22:32 on avait un petit restaurant à la maison,
22:35 on avait un petit restaurant à la maison,
22:38 on avait un petit restaurant à la maison,
22:41 on avait un petit restaurant à la maison,
22:44 on avait un petit restaurant à la maison,
22:47 on avait un petit restaurant à la maison,
22:50 on avait un petit restaurant à la maison,
22:53 on avait un petit restaurant à la maison,
22:56 on avait un petit restaurant à la maison,
22:59 on avait un petit restaurant à la maison,
23:02 on avait un petit restaurant à la maison,
23:05 on avait un petit restaurant à la maison,
23:08 on avait un petit restaurant à la maison,
23:11 on avait un petit restaurant à la maison,
23:14 on avait un petit restaurant à la maison,
23:17 on avait un petit restaurant à la maison,
23:20 on avait un petit restaurant à la maison,
23:23 on avait un petit restaurant à la maison,
23:26 on avait un petit restaurant à la maison,
23:29 on avait un petit restaurant à la maison,
23:32 on avait un petit restaurant à la maison,
23:35 on avait un petit restaurant à la maison,
23:38 on avait un petit restaurant à la maison,
23:41 on avait un petit restaurant à la maison,
23:44 on avait un petit restaurant à la maison,
23:47 on avait un petit restaurant à la maison,
23:50 on avait un petit restaurant à la maison,
23:53 on avait un petit restaurant à la maison,
23:56 on avait un petit restaurant à la maison,
23:59 on avait un petit restaurant à la maison.
24:02 ...
24:05 ...
24:08 ...
24:11 ...
24:14 ...
24:17 ...
24:20 ...
24:23 ...
24:26 ...
24:29 ...
24:32 ...
24:35 ...
24:38 ...
24:41 -La prise du Casino de Wistroheim,
24:44 c'est un épisode largement fictionnel,
24:47 car en illustration, il fait une brève référence dans son livre,
24:51 mais pour Daryl Danuck, c'est l'occasion de mettre en scène
24:55 une espèce de grande séquence pittoresque.
24:59 Il filme depuis un hélicoptère la libération de la ville,
25:03 depuis l'entrée de la ville jusqu'au casino,
25:07 et ça lui permet de mettre en scène
25:10 un épisode absolument spectaculaire.
25:13 -C'est tout à fait extravagant,
25:16 parce que si vous cherchiez le casino à l'époque,
25:19 supposons que vous le fassiez 80 ans en arrière,
25:22 vous ne pourriez pas le trouver,
25:25 parce qu'il n'existe pas ou il n'existe plus.
25:28 ...
25:31 Les Allemands, sur toutes les côtes de Normandie,
25:34 ont tout rasé, que ce soit des maisons d'habitation simples,
25:39 des villas ou bien des casinos comme à Wistroheim.
25:43 Donc ce qui reste du casino de Wistroheim,
25:46 c'est les fondations.
25:49 Or, si vous regardez comment se passe l'assaut,
25:52 qui était quand même un morceau de gloire,
25:55 l'assaut par une troupe de soldats français, des kiffeurs,
26:00 qui déferlent le dessus, d'ailleurs ils sont
26:03 beaucoup plus nombreux qu'ils n'étaient dans la réalité.
26:06 ...
26:13 -Les kiffeurs étaient conseillés sur le film,
26:16 mais on les voit attaquer un grand bâtiment.
26:19 En vérité, le casino de Wistroheim avait été détruit par les Allemands,
26:23 et c'est un complexe de bunker plus classique
26:26 comme on peut en trouver le long d'Oma ou le long des autres places.
26:29 -Evidemment, c'est beaucoup plus spectaculaire
26:32 que si vous filmiez des gens qui sont sur un toit en béton,
26:36 dont on ne voit pas grand-chose en dehors de ça.
26:39 Donc voilà comment le commando kiffeur a pris le casino,
26:43 et d'ailleurs il ne l'a pas pris du tout,
26:46 parce que le commandant du régiment a demandé
26:49 à ce que tout le monde reparte plus loin
26:52 pour rejoindre Mennonville.
26:55 -Après un mois de tournage sur les divers sites,
26:58 la production du jour le plus long se poursuit en studio,
27:02 ainsi que sur l'île de Ré, où les scènes de débarquement
27:05 américains et anglais sont tournées à Rive-Doublage
27:08 et Saint-Clément-des-Baleines.
27:10 La figuration est assurée par les moyens de la Marine nationale
27:14 et les élèves de la base aérienne de Sainte.
27:17 -Je faisais partie de la base-école de 722 de Sainte.
27:34 C'était une base-école de l'armée de l'air.
27:38 Nous avions tous été mobilisés pour aller prêter main-forte
27:42 pendant le tournage.
27:45 Nous étions 750 élèves, à peu près, avec nos cadres,
27:50 pour aller jouer sur la plage de l'île de Ré.
27:55 C'était par une froide journée de novembre.
27:58 Le ciel était gris, la mer était assez sombre,
28:02 et dans mon imagination, elle ressemblait à ce que devait être
28:06 la mer lors du débarquement du 6 juin.
28:09 -Nous sommes partis par le train jusqu'à Rive-Doux,
28:13 puis par le bac jusqu'à l'île de Ré, sur la plage de Sablenceau,
28:18 où nous avons été mis à disposition de Daryl Zanuck
28:23 et de son équipe pour tourner la phase du débarquement
28:27 du film "Le jour le plus long".
28:30 J'insiste, nous ne savions pas ce que nous allions y faire.
28:34 -Quand nous sommes arrivés sur la plage de Sablenceau,
28:38 à l'île de Ré, nous étions en tenue de militaires français
28:42 et on a commencé à nous grimer, à nous déguiser,
28:46 soit avec des casques anglais dont ils avaient les réserves,
28:50 et nous avons eu droit à une distribution d'armes.
28:54 Les armes en question étaient des fusils en contreplaqué
28:58 de 8 mm d'épaisseur.
29:00 Au bord de l'eau, avec mes camarades, nous courions.
29:04 Nous avions des découpes de fusils en contreplaqué.
29:08 Il fallait le tenir très bien orienté pour qu'elle soit vue par les caméras.
29:13 Et après un certain temps, je m'écroulais,
29:16 mort cinématographiquement, parlons.
29:19 Nous avions 16 ans, nous étions tous nés en 1944,
29:23 donc pratiquement l'année du débarquement.
29:27 Il y avait une caméra embarquée à bord d'un hélicoptère à l'Oued 2,
29:31 qui était placée côté passager.
29:34 Cette séquence représente le mitraillage
29:39 des plages Juno et Gold par deux avions allemands.
29:44 (musique)
30:07 Pour réaliser la scène, il y avait des chapelets de pétards
30:11 qui étaient enfouis dans le sable
30:14 et qui se déclenchaient les uns après les autres
30:17 pour simuler les impacts.
30:19 Pendant ce temps, la louette faisait un plongeon impressionnant
30:23 en vol latéral et balayait toute la plage
30:26 alors que nous étions en train de courir,
30:29 de tomber comme si nous étions morts.
30:31 Les phases de débarquement et de course sur la plage
30:35 se sont déroulées entre midi et 17h.
30:38 Nous avons recommencé six fois
30:41 pour que ça ait l'air le plus naturel possible
30:43 entre la première fois où il n'y avait pas de morts
30:45 et la dernière où il y en avait trop.
30:47 Le midi, nous avons déjeuné avec les rations de guerre
30:50 de l'armée de l'air que nous avions emportées.
30:54 Et à 16h, la production du film nous a gracieusement offert
30:59 un thé au citron.
31:01 À l'issue des six prises de vue,
31:05 nous sommes retournés sur la base de Sainte
31:08 et nous ne savions toujours pas à l'époque
31:10 que nous avions participé à un film d'anthologie.
31:14 Nous ne l'avons su que lors de la sortie du film
31:16 et même quelques temps après, dans les années 64, je pense, 65,
31:20 où là nous avons vu que nous avions participé
31:23 à quelque chose de grandiose.
31:26 Et ma foi doit dire que nous n'avons pas été peu fiers.
31:29 Je ne dois pas vous dire le score, vous le savez tous.
31:32 Seulement deux types de gens vont rester sur cette plage.
31:35 Ceux qui sont déjà morts et ceux qui vont mourir.
31:38 Dépêchez-vous !
31:39 Vous êtes les meilleurs en 29.
31:42 Dans le film, on voit Norman Cotta dire cette fameuse phrase.
31:47 En anglais, il dit
31:48 « Il n'y a que deux types de gens qui vont rester sur cette plage,
31:51 les morts et ceux qui vont mourir. »
31:53 Les morts et ceux qui sont sur le point de mourir.
31:56 Cette phrase est dite le 6 juin, mais pas par Cotta.
31:58 Elle est dite par le Colonel George Taylor,
32:00 qui commande un régiment d'infanterie
32:02 de la première division d'infanterie américaine
32:04 qui débarque à l'est de la plage.
32:05 Cette phrase, il l'a écrite dans ses carnets, dans son journal,
32:09 quelques jours avant le débarquement.
32:11 George Taylor, c'est un officier très expérimenté
32:13 qui a débarqué en Afrique du Nord et en Sicile.
32:16 Et il sait parfaitement ce qu'il faut pour motiver ses troupes
32:19 et prendre une plage défendue.
32:26 « Premièrement, d'un point de vue stratégique,
32:28 c'est évident que les plages qui se trouvent au milieu
32:30 de la zone de débarquement, c'est-à-dire essentiellement
32:32 Omaha, dans une moindre mesure, Gold et Juno,
32:35 sont les plus critiques parce que si les Alliés
32:37 n'arrivent pas à prendre ces plages,
32:38 ils se retrouvent avec deux têtes de pont séparées
32:41 qui vont avoir énormément de mal à relier.
32:45 Et c'est parti dans le cas pour Omaha,
32:47 parce qu'Omaha est loin des deux autres de ces plages adjacentes
32:51 que sont Gold à l'est et Utah à l'ouest. »
32:54 « L'affrontement final et décisif va véritablement se jouer
32:57 sur Omaha Beach avec notamment l'escouade du général Cota
33:02 qui est jouée par Robert Mitchum,
33:04 qui sont à un moment donné encerclés, assaillis
33:07 et qui vont tout donner pour pouvoir libérer les plages.
33:11 Ils vont avoir une espèce de brèche qui va s'ouvrir
33:13 et qui permettra de s'enfoncer dans les terres.
33:16 On rejoue cet affrontement comme la prise d'une colline
33:20 dans le cinéma américain et dans le film de guerre,
33:23 comme un last stand, c'est-à-dire un siège
33:26 valeureusement tenu par les soldats et qui finiront par libérer. »
33:30 « Si on y regarde attentivement, c'est très compliqué
33:35 parce que c'est une bataille qui est absolument énorme.
33:37 La plage est faite plus de 5 km de long.
33:39 Il y a 34 000 soldats qui débarquent ici le 6 juin.
33:42 La réalité d'un endroit à l'autre de la plage
33:46 est très très différente.
33:48 C'est évident que dans les premières heures du démarquement à Vierville,
33:50 les choses se passent extraordinairement mal. »
33:53 « C'est assez typique de ce film-là.
34:09 C'est-à-dire que la rigueur historique n'est pas la principale préoccupation. »
34:18 Parmi les oubliés du jour le plus long, les Canadiens.
34:21 Ceux-ci sont totalement absents des écrans dans le film de Zanuck,
34:25 à peine évoqués dans les dialogues, malgré leur forte présence
34:28 parmi les troupes du débarquement.
34:30 « Ils débarquent sur l'ensemble d'une plage,
34:34 les Américains deux et les Anglais deux,
34:38 mais la cinquième, ce sont les Canadiens seuls.
34:41 Ils dépendent de l'armée britannique.
34:44 Alors eux, pourquoi est-ce qu'on les a passés sous silence,
34:48 je n'en sais rien. Je ne sais pas. Je ne sais pas.
34:51 Peut-être parce qu'il n'a pas fait son sondage au Canada.
34:55 Son sondage pour avoir le récit de ce qui s'est passé le jour où... »
35:01 Négligés par le film, les unités canadiennes,
35:06 après un débarquement difficile sur Junot,
35:09 sont celles qui progressent le plus le 6 juin.
35:11 Parmi les troupes alliées, une avance acquise au prix de lourdes pertes.
35:15 Sur 15 000 hommes, près de 1 000 sont hors de combat, dont 340 morts.
35:20 Les divers tournages mobilisent de nombreux techniciens,
35:26 décorateurs, truqueurs, artificiers, accessoiristes,
35:29 qui se dédient à la préparation des décors et des plateaux de tournage
35:32 afin de reproduire l'ambiance, les environnements nécessaires au tournage,
35:36 dans divers lieux en France, ainsi que dans les studios de Boulogne-Biancourt,
35:39 où une cinquantaine de décors sont recréés.
35:41 Parmi les plus impressionnants, un immeuble de 4 étages,
35:44 destiné à simuler le casino de Wistréham.
35:47 Également, une reproduction du clocher de Sainte-Mère-Église,
35:50 et une maison pouvant être incendiée à volonté.
35:53 De même, plusieurs planeurs pour la scène de Pegasus Bridge.
35:58 « Au pied de chaque fenêtre de l'immeuble, il y avait une rampe à gaz,
36:04 qui brûlait comme un feu doux.
36:08 Et il y avait une tôle inclinée, dont le bord supérieur était extérieur à l'immeuble.
36:15 Au clap de tournage, les techniciens augmentaient le feu,
36:24 et l'immeuble était complètement brasé.
36:27 Les flammes brûlaient sur la tôle, qu'on ne voyait pas.
36:31 On ne voyait que les flammes.
36:33 Aussitôt qu'il n'y avait pas de clap pour recommencer,
36:38 les techniciens ramenaient le feu à feu doux en bas des fenêtres.
36:43 Ça, c'était vraiment amusant. »
36:45 Lors de l'opération Titanic, dans la nuit du 5 ou 6 juin 1944,
36:54 les Alliés ont décidé d'utiliser des leurres,
36:57 que l'on a appelées des « parademies »,
37:00 qui étaient des petites poupées parachutistes
37:03 qui ont été larguées à quatre coins stratégiques de Normandie.
37:06 « Une invasion de Normandie serait contre toutes les logiques militaires. »
37:11 Le souci, c'est que lorsqu'on a proposé et montré à Zanuck
37:16 la vraie poupée parachutiste qui se trouve ici,
37:19 Zanuck s'est aperçu qu'à l'écran, elle n'était pas du tout esthétique.
37:23 « Bye Rupert ! Do your duty for God, King and your country ! »
37:27 Donc, il a décidé de faire appel à un responsable des effets de maquettes et de caoutchouc
37:33 lors du tournage du film, qui s'appelait Henri-Charles Assollah.
37:36 Et celui-ci a fait cette poupée parachutiste qui est ici,
37:39 qui est en caoutchouc dur,
37:41 et que vous pouvez voir à l'écran dans la première scène du tournage,
37:44 qui correspond à la présentation de la poupée parachutiste.
37:47 « Général, ça, c'est abruti.
37:49 A l'air, elles explosent,
37:51 et dans la douceur, on ne peut pas les différencier de vrais parachutistes.
37:54 On peut dire que ce sont peut-être les parachutistes qui ont été en contact avec le général. »
37:58 L'ensemble de la production prend la direction des studios de Boulogne
38:05 pour achever les scènes de plateau
38:07 et débuter le montage des dizaines de kilomètres de roches.
38:20 Et le jour le plus long est finalement achevé, à l'été 1962.
38:24 « C'était un film grandiose, américain, donc grandiose. »
38:30 « Ah ben quand je l'ai vu, mais il faut dire que c'était en 62, l'année où il est sorti.
38:35 C'était à Coutances, dans la Manche, et j'avais 16 ans.
38:39 Donc j'ai trouvé ça très bien.
38:41 J'ai trouvé ça très très bien. »
38:43 « C'est un très beau film.
38:45 Nous avons des...
38:47 Bien sûr il y a eu des critiques, parce qu'il y a des imprécisions, il y a des anachronismes. »
38:52 « Il y a des choses qui sont un peu exagérées.
38:55 L'exemple qui me vient en tête, c'est les criquets de la 101ème Airborne. »
39:02 « Un clic doit être répondu par deux clics.
39:06 Et si vous ne l'entendez pas, touchez la terre. »
39:09 « Ils ont eu des criquets.
39:11 La plupart l'avaient détruit, l'avaient cassé avant même d'arriver dans l'avion.
39:16 Très peu l'ont utilisé sur plaque. »
39:20 « Dans le livre de Raya, il n'est absolument pas question des Français.
39:27 Si on faisait l'état de ce qui se passe du côté de la Résistance,
39:33 ce soir-là, c'est égal à zéro.
39:37 Pratiquement égal à zéro.
39:39 Sauf que la première du jour le plus long va se dérouler
39:45 à Paris, en France.
39:47 Et donc peut-être que quelqu'un s'est rendu compte
39:50 que c'était un peu gênant de montrer le débarquement
39:54 sans qu'on voit le moindre Français. »
39:57 « Let's make a monotone. »
40:00 « Le pont, dans 45 minutes. »
40:03 « Au lieu de la scène mythique où on voit des gens dans une cave
40:06 qui bondissent sur la Nouvelle,
40:08 là, je ne sais pas ce qu'ont fait les gens, mais ils ne se sont pas déplacés. »
40:12 « Les navires alliés sont arrivés à la fin de la nuit.
40:16 Mais alors qu'il fait jour, tout le monde peut les voir.
40:20 Ils sont tout prêts.
40:22 Ils sont des milliers d'embarcations. »
40:25 « Le pont est un peu comme un bateau.
40:33 Il est en train de se débrouiller.
40:36 Il est en train de se débrouiller.
40:39 Il est en train de se débrouiller. »
40:42 « Donc, le type qui voit ça,
40:45 logiquement, qu'est-ce qu'il fait ?
40:48 Il se glisse sous son lit.
40:51 Je ne sais pas ce qu'il peut faire, mais il ne va pas se montrer à sa faute. »
40:54 « Mon père avait 31 ans
41:01 et ma grand-mère avait 54 ans. »
41:04 « C'est le débarquement !
41:07 Il arrive ! »
41:10 « Il n'a jamais mis le drapeau à la fenêtre,
41:13 étant donné que les Allemands étaient encore là
41:16 et que le débarquement n'avait pas encore lieu. »
41:19 « Jean a de longues moustaches.
41:22 Sabine a les oreillons et la joue. »
41:25 « Bourvil, dans le film, on le voit en deux endroits.
41:28 C'est-à-dire, c'est un résistant
41:31 qui est en train d'écouter la radio, si je me souviens bien.
41:34 Il se trouve sur une plage britannique
41:37 avec un casque sur la tête, une bouteille de champagne à la main.
41:40 C'est n'importe quoi. »
41:43 « Vive la France ! Vive les Alliés ! »
41:46 « C'est un peu ça, le souvenir que j'ai
41:49 lors de ma première vision du Jour le plus long,
41:52 parce que je l'ai vue assez tard.
41:55 C'est cette représentation du Français qui est absolument caricaturale. »
41:58 « Bienvenue ! Bienvenue à vous tous ! »
42:01 « Je pense que c'est tout simplement la représentation
42:04 que se font les Américains des Français.
42:07 Et on le voit dans des films encore aujourd'hui,
42:10 avec un Français qui n'est pas forcément, sous son meilleur jour,
42:13 représenté à l'écran. »
42:16 Le succès du Jour le plus long va avoir une forte influence sur le cinéma
42:19 et ouvrir la voie à une série de films de guerre,
42:22 grands spectacles, reprenant sa formule.
42:25 La présentation d'une bataille historique,
42:28 le tout joué par un casting regroupant de nombreuses vedettes de cinéma.
42:31 La bataille des Ardennes en 1965,
42:34 Paris brûle-t-il en 1966,
42:40 la bataille d'Angleterre en 1969.
42:45 Le film influence aussi les représentations futures
42:48 du débarquement au cinéma,
42:51 que ce soit The Red Big One de Fuller,
42:54 ou Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg.
42:58 « Ça reste encore une fois le seul film qui a jamais été fait
43:01 qui tente de donner une vision complète du débarquement. »
43:04 « Maintenant que je le connais tellement bien,
43:07 je regarde des petites erreurs à droite et à gauche.
43:10 Qu'est-ce qu'il y a-t-il ?
43:13 C'est pas tout à fait historiquement correct. »
43:16 « C'est une représentation qui se veut la plus réaliste possible,
43:19 mais réalisme n'est pas gage de vérité, encore une fois. »
43:22 « Y'a pas rien ? »
43:25 « On voit un pilote anglais dans le film,
43:28 qui est allongé, blessé,
43:31 et l'Allemand est devant lui avec ses bottes à l'envers.
43:34 Et au début du film, c'est l'Allemand qu'on voit
43:37 dans le secteur anglais ici.
43:40 90 km dans la journée avec ses bottes à l'envers. »
43:43 « On voit plusieurs reprises dans son bunker,
43:49 une fois qu'il fait le tour de son bunker avec son chien,
43:52 il se trouve que c'est le Major Plusquatre.
43:55 Et on s'est aperçu que le Major Plusquatre
43:58 avait passé la nuit dans une maison close à Bayeux.
44:01 Bon, ce qui est un petit peu gênant. »
44:04 « Mais le plus grave du problème,
44:15 c'est que les bombardements terribles du 6 juin
44:18 sur les villes normandes ne sont pas même expliqués. »
44:22 « Les principaux bombardements sur les villes normandes
44:25 ont lieu, c'est-à-dire sur les Américains,
44:28 le 6 juin vers 8 heures du soir.
44:31 Donc on reste quand même dans le 6 juin
44:34 et là, il n'y a rien. »
44:37 « La seule scène aérienne qu'on voit,
44:40 c'est un pilote allemand
44:43 qui est tout seul ou pratiquement seul avec son ailier.
44:46 Et il est allongé. »
44:49 « Il est pratiquement seul avec son ailier
44:52 qui passe tout ça au-dessus du débarquement
44:55 et ça s'arrête là. »
44:58 « C'est un grand moment pour la Gloire de la Guerre ! »
45:01 « Bon, alors autre problème historique derrière.
45:04 On a l'impression que les Allemands n'avaient plus que deux avions.
45:07 En fait, les Allemands ont fait 300 sorties aériennes le 6 juin.
45:10 300, c'est quand même pas si mal.
45:13 Or là, on a l'impression
45:16 qu'il y a deux types qui passent le plus vite possible
45:19 sur les plages, tout le monde se jette par terre, etc.
45:22 Bon, c'est un peu plus compliqué que ça. »
45:25 « Les bombardements sur les villes normandes
45:32 ont été extrêmement meurtriers
45:35 et ça, ça passe à l'as.
45:38 Dans la vision qu'on a du 6 juin,
45:41 c'est-à-dire principalement la vision du jour,
45:44 principalement la vision du jour le plus long
45:47 pour les gens qui n'ont pas fait de recherche du tout sur le sujet. »
45:50 À côté des imprécisions historiques,
46:01 le jour le plus long va aussi grandement influencer la mémoire
46:04 et la représentation du 6 juin 1944
46:07 en donnant de l'importance dans certains lieux de mémoire
46:10 et en tout premier lieu, à Sainte-Mère-Église,
46:13 la scène iconique de John Steele
46:16 accrochée au clocher de l'église.
46:19 « Quand on pense le jour le plus long,
46:24 on pense à John Steele qui pend au clocher de Sainte-Mère.
46:27 Il n'y a non pas un, d'ailleurs, John Steele,
46:32 que tout le monde connaît,
46:35 mais deux parachutistes qui sont tombés sur l'église de Sainte-Mère.
46:38 L'un un peu plus haut que l'autre.
46:41 Il s'appelait Ken Russell.
46:44 Et Ken Russell, il est passé complètement en dehors de l'histoire.
46:47 Personne ne le connaît.
46:50 Or, qu'est-ce qui fait la différence ?
46:53 Et pour Steele et par rapport à Russell, déjà,
46:56 c'est qu'on ne parle pas de lui dans le film.
46:59 Donc la réalité, c'est qu'il n'existe pas, le deuxième. »
47:02 « Sainte-Mère-Église, aujourd'hui, vit du tourisme
47:05 et vit largement de l'histoire de John Steele. »
47:08 « Elle vit avec le jour le plus long,
47:11 mais elle s'est faite aux États-Unis, en tout cas,
47:14 beaucoup plus sur le fait qu'il y avait trois cimetières provisoires,
47:17 qu'il y avait 14 000 tombes
47:20 et que Sainte-Mère-Église était un champ de bataille.
47:23 Et donc, beaucoup de familles américaines
47:26 avaient le corps de leur défunt
47:29 qui était enterré à Sainte-Mère-Église. »
47:35 « M. Renaud était le maire de Sainte-Mère-Église le 6 juin 1944.
47:38 M. Renaud avait l'avantage de parler anglais
47:41 et son épouse aussi.
47:44 Donc ça a beaucoup aidé aussi dans les discussions avec l'armée américaine.
47:47 Mme Renaud s'est énormément impliquée
47:50 en préservant les tombes et en prenant soin des 14 000 tombes
47:53 qui étaient présentes dans les trois cimetières provisoires
47:56 de Sainte-Mère-Église. Cette photographie est publiée dans Life
47:59 et à partir de ce moment-là, elle reçoit un courrier immense.
48:02 Elle a gardé le lien, en fait,
48:05 elle a créé ce lien très fort qui existait entre Sainte-Mère-Église
48:08 et les États-Unis, de façon plus générale. »
48:31 « On a énormément de visiteurs ici, plus de 100 000 visiteurs par an,
48:34 une année normale, et énormément d'Américains.
48:37 C'est exceptionnel parce que
48:40 on est à 90 kilomètres de Sainte-Mère-Église.
48:43 Vous savez où l'on doit avoir le parachute,
48:46 il s'est tombé sur le clocher. Mais avant de venir en Normandie,
48:49 les Américains regardent deux films.
48:52 « Il faut sauver le soul de Ryan » et bien sûr « Le jour le plus long ».
48:55 C'est une référence pour eux. Et donc quand ils sont en Normandie,
48:58 ils veulent venir voir les sites qu'on voit dans le film.
49:01 Et donc c'est grâce au « Jour le plus long » qu'on a
49:04 beaucoup d'anglophones et énormément d'Américains qui viennent visiter. »
49:07 « Il y a une espèce de double ou même triple dialectique
49:10 qui a lieu autour du « Jour le plus long »
49:13 avec une clientèle en particulier américaine.
49:16 Parce que d'une part,
49:19 c'est un film que la majorité de mes clients ont vu,
49:22 en particulier des gens de la génération de l'après-guerre,
49:25 qui ont les moyens de venir visiter la Normandie, etc.
49:28 C'est des gens qui ont vu le « Jour le plus long ».
49:31 Ça a complètement formé leur vision du débarquement. »
49:34 « Vraiment, les Américains croient que ce qu'ils voient dans le film,
49:37 c'est 100% la vérité.
49:40 C'est pas tout à fait ça.
49:43 Parce que quand même, il faut voir le film.
49:46 Donc il faut que ce soit un peu romancé comme n'importe quel film.
49:49 Donc c'est un peu ce qu'ils croient. »
49:52 « Il faut que ce soit un peu romancé comme n'importe quel film. »
49:55 « Il vaut mieux voir le sergent Ryan
49:58 si on veut avoir une petite idée de ce que peut être la guerre.
50:01 La guerre dans le « Jour le plus long »,
50:04 c'est pratiquement du théâtre.
50:07 Je suis mort, je tombe.
50:10 Alors que le soldat Ryan, c'est beaucoup plus près de la réalité.
50:13 Puisque le carnage d'Oméa Beach... »
50:16 « C'est aussi un film que moi j'utilise.
50:19 Le débarquement en Normandie fait partie de ces événements historiques
50:22 dont peu de gens n'ont aucune représentation ou idée.
50:28 Et ça vient en particulier du film. »
50:31 « Le jour le plus long » fait partie de ces films classiques,
50:34 je dirais, qu'il faut avoir vu.
50:37 Et notamment sur cette thématique de la seconde guerre. »
50:40 « Pour moi, le jour le plus long reste à ce jour
50:43 le film le plus important tourné sur la bataille de Normandie.
50:46 Il est à mon goût et à mon sens indétrônable. »
50:49 « C'est un film qui est tellement essentiel dans la mémoire du débarquement
50:52 que même des gens qui ne l'ont pas vu sont influencés par le film. »
50:57 « C'est ce qui me paraît le plus important.
51:00 C'est la légende qui prend la place de l'histoire. »
51:03 (Bruit de moteur de voiture)
51:12 « "Superbe ! Il n'y a plus de monde à conquérir, dit le journal du New York.
51:17 Daryl F. Zanuck, le jour le plus long. »
51:20 (Musique)
51:49 (Musique)

Recommandée