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Perte de souveraineté alimentaire de la France : M. Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique Édouard Leclerc

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00:04:00Vous êtes venu avant, vous, c'est ça.
00:04:06On va se passer à la télé, finalement.
00:04:07Oui.
00:04:12Monsieur le Président, s'il vous plaît,
00:04:13pouvez-vous me regarder ?
00:04:14Voilà.
00:04:17Merci, monsieur le Président.
00:04:18Voilà.
00:04:19Merci. Bonsoir.
00:04:20Bonsoir.
00:04:22Par ici, s'il vous plaît.
00:04:23Monsieur.
00:04:24Oui.
00:04:31Juste...
00:04:32Si vous pouvez mettre votre chevalet en diagonale.
00:04:34Voilà.
00:04:35Tout le monde, allez-y.
00:04:36Et un peu l'avancer.
00:04:38Monsieur Tuayon, vous pouvez juste un petit peu avancer le...
00:04:41Monsieur Tuayon, vous pouvez juste un petit peu avancer
00:04:42le chevalet de monsieur Leclerc.
00:04:44Voilà.
00:04:45L'autre côté.
00:04:46Voilà.
00:04:47Comme ça.
00:04:48Voilà.
00:04:50Allez.
00:04:51Il est 21h pile, chers collègues.
00:04:52Nous commençons exactement à l'heure
00:04:56pour la seconde audition de la journée
00:04:57qui a lieu exceptionnellement en soirée.
00:05:01Nous recevons monsieur Michel-Edouard Leclerc,
00:05:04président du comité stratégique des centres E. Leclerc,
00:05:06accompagné de madame Marie de Lamberterie,
00:05:09du comité stratégique E. Leclerc
00:05:11et de monsieur Alexandre Tuayon,
00:05:14membre également du comité stratégique E. Leclerc.
00:05:17Dans la préparation de cette commission d'enquête
00:05:20est venu très rapidement et très spontanément
00:05:22dans plusieurs groupes politiques
00:05:23le souhait d'auditionner les principaux acteurs
00:05:26de la grande distribution
00:05:28et donc bien sûr l'entité E. Leclerc.
00:05:34Nous allons pouvoir vous poser un certain nombre de questions.
00:05:37Vous avez également tous suivi les récents débats
00:05:40autour de la crise agricole
00:05:41où votre nom est revenu dans de nombreuses déclarations
00:05:45émanant à la fois des autorités officielles publiques,
00:05:49également des représentants agricoles
00:05:51ou des agriculteurs sur le terrain.
00:05:54Nous aurons l'occasion de parler de tout ça.
00:05:58Je dois vous rappeler à tous les trois
00:06:00que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958
00:06:03relative au fonctionnement des assemblées parlementaires
00:06:05impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête
00:06:08de prêter le serment de dire la vérité,
00:06:10toute la vérité, rien que la vérité.
00:06:14Je vous demanderai à tous les trois
00:06:15de bien vouloir lever la main droite et dire je le jure.
00:06:20Très bien, merci beaucoup.
00:06:22Monsieur Michel-Édouard Leclerc,
00:06:23je vous donne la parole
00:06:24pour un propos introductif de 15 minutes maximum.
00:06:30Eh bien, mesdames et messieurs, j'imagine des députés,
00:06:35rapporteurs, et qui que vous soyez.
00:06:40Donc, j'anime le comité stratégique des centres Leclerc.
00:06:44Les centres Leclerc, c'est d'abord une association
00:06:47de personnes physiques, hommes et femmes.
00:06:51Je vais utiliser le mot adhérent
00:06:53pour décrire chacun des participants,
00:06:56au féminin comme au masculin.
00:06:59C'est une association qui a été créée par mes parents.
00:07:03On dit Édouard Leclerc,
00:07:05mais sans ma mère, il n'y aurait pas eu les centres Leclerc,
00:07:07Hélène et Édouard Leclerc.
00:07:10C'est une association qui regroupe des chefs d'entreprise
00:07:14qui, avant d'exercer ce métier de chef d'entreprise,
00:07:17s'engagent, par contrat,
00:07:20à respecter un certain nombre de points.
00:07:23Le 1er, c'est, évidemment,
00:07:25quand ils vont exercer leur métier de commerçant,
00:07:28c'est d'essayer d'être le moins cher possible
00:07:31sur leur zone de challandise,
00:07:33mais faire en sorte aussi que l'enseigne, au niveau national,
00:07:35respecte cet objectif consumériste.
00:07:39C'est un objectif qui a été éminemment souhaité
00:07:42par mon père quand il a créé les centres Leclerc
00:07:46dans l'économie d'après-guerre.
00:07:48Il y avait beaucoup de marges, beaucoup d'intermédiaires,
00:07:50les prix étaient très élevés.
00:07:51Il en a fait véritablement un objectif lié à son nom.
00:07:56Les hommes et les femmes qui vont exploiter ces entreprises
00:08:01doivent s'engager aussi à s'organiser en mode coopératif,
00:08:06coopératif de moyens.
00:08:07Ce n'est pas une coopérative de consommation
00:08:08comme l'étaient à l'époque les copes,
00:08:10comme le sont les copes suisses ou Conade ou Coppa Italia.
00:08:15Souvent, ils viennent du salariat.
00:08:18A l'époque de mes parents, ils étaient boulangers,
00:08:21ils étaient pâtissiers, ils étaient anciens commerçants.
00:08:24On a la 3e génération.
00:08:27Le principe, c'est que sans apport initial,
00:08:30mais en passant dans les différents stades
00:08:32de responsabilité en magasin,
00:08:35ils se fassent repérer, ils deviennent responsables,
00:08:38ils se font cautionner, parrainer
00:08:42pour créer leur propre entreprise.
00:08:45Ils sont aujourd'hui à peu près,
00:08:47Marie 550 adhérents, adhérentes.
00:08:50Et ils doivent, puisqu'ils ont accédé
00:08:54à la propriété de leur entreprise,
00:08:55à la possibilité d'exploiter cette enseigne,
00:08:57ils doivent faire de même avec leurs salariés
00:09:00ou, quelquefois, avec les enfants
00:09:02qui reprendront leur entreprise.
00:09:04Et ils suivent le même cursus, le même modèle.
00:09:07A ce titre, les centres Leclerc
00:09:08sont une école de chefs d'entreprise.
00:09:10C'est une école de terrain,
00:09:14mais qui, aujourd'hui, bien sûr,
00:09:16se nourrit de la connaissance
00:09:18d'une nouvelle génération d'adhérents
00:09:20passées par les écoles de commerce.
00:09:22Je suis moi-même président de l'école de Néoma,
00:09:26qui regroupe aussi Lecal, qui a fourni beaucoup de cadres
00:09:28à Systému, Carrefour, Intermarché.
00:09:32Ils s'engagent à participer activement à la coopérative.
00:09:35La coopérative n'est pas simplement à leur service.
00:09:37Ils sont la coopérative.
00:09:39Et, en général, sur des mandats,
00:09:42sur des missions de 4 ans,
00:09:46ils s'occupent d'un groupe de travail produit
00:09:48ou d'un service logistique, informatique,
00:09:54ce qui est une manière aussi, pour eux,
00:09:55de grandir dans la connaissance de ces métiers.
00:09:59La structure, ce sont donc une association
00:10:01et c'est un groupement coopératif, le GALEC,
00:10:03Groupement d'Achat Leclerc,
00:10:05improprement appelé Groupement d'Achat,
00:10:06puisque ce sont les magasins
00:10:08qui, finalement, sont les opérateurs.
00:10:11On a gardé les terminologies historiques.
00:10:14Et, évidemment, il y a un certain nombre d'outils
00:10:15qui ont été créés, qui ne sont pas tous
00:10:18de statut coopératif, mais qui sont vécus,
00:10:21qui sont dirigés en mode coopératif,
00:10:22quelquefois comme les abattoirs de Kerméné,
00:10:24la société de Kerméné,
00:10:26c'est des sociétés anonymes qui ont été rachetées.
00:10:28On a gardé le statut juridique,
00:10:29mais ce sont bien des propriétaires de magasins,
00:10:32des adhérents qui s'occupent de ces outils.
00:10:36Aujourd'hui, donc, ils exploitent 754 magasins,
00:10:40principalement des petits hyper
00:10:43ou des hyper à taille humaine.
00:10:46Il y a 758 drive.
00:10:48C'est Auchan, c'est une filiale d'Auchan
00:10:50qui avait importé la formule du drive en France.
00:10:53Mais ce sont les centres Leclerc
00:10:54qui ont développé cette formule.
00:10:57Ils ont aussi des points relais
00:10:59dans des quartiers en mode urbain.
00:11:02Ils ont 2 540 magasins spécialisés.
00:11:08Nous, nous sommes...
00:11:09Ici, on va parler beaucoup d'alimentaires,
00:11:11mais nous avons ouvert ce combat
00:11:15pour l'accessibilité par les prix,
00:11:18pour la défense du pouvoir d'achat
00:11:19dans le domaine de la parapharmacie,
00:11:21dans le domaine des espaces culturels,
00:11:23dans la location de voitures.
00:11:24Je pense qu'on est devenu le 1er loueur de voitures en France.
00:11:28On est le 3e libraire.
00:11:29On est peut-être le 1er voyagiste aujourd'hui.
00:11:32Et donc, cette activité génère un chiffre d'affaires TTC
00:11:36de 48,6 milliards hors carburant.
00:11:39Mais on est aussi le 2e acheteur et distributeur
00:11:42de carburant en France.
00:11:43On a cette activité, d'ailleurs, avec les collègues de Système U,
00:11:46puisque vous allez recevoir Dominique Schoelcher demain,
00:11:49je crois.
00:11:50Et ce qui va être autant à décarboner, d'ailleurs, demain,
00:11:54comme quoi le combat d'un jour
00:11:55peut devenir celui qu'il faudra défaire le lendemain.
00:12:00Aujourd'hui, à peu près une vingtaine de millions de foyers
00:12:06font leurs courses dans les centres Leclerc,
00:12:0815,7 millions de porteurs de cartes.
00:12:12Un site, une application qui est parmi les plus visitées,
00:12:18preuve que l'avenir n'est pas qu'à Amazon
00:12:20et que le commerce français a une belle réactivité,
00:12:23notamment le commerce indépendant.
00:12:25On aurait pu croire, d'ailleurs, que ce soit le commerce intégré
00:12:28qui relève ce défi le 1er.
00:12:30Mais aujourd'hui, Leclerc est une des enseignes
00:12:34qui, je pense, c'est le 2e ou 3e site en France visité.
00:12:42Nous avons fait des choix, des positionnements
00:12:45que nous défendons.
00:12:48Face au hard discount,
00:12:49qui nous a quand même bien réveillés à une époque,
00:12:52nous avons élargi énormément les assortiments.
00:12:54Alors, on a parlé de le non alimentaire,
00:12:56mais même dans l'alimentaire,
00:12:57par rapport à un assortiment moyen
00:12:59dans un hypermarché concurrent de 17 000 références,
00:13:02dans un hyper, chez Leclerc, il y en a 22 000.
00:13:05Nous cherchons le choix, la diversité
00:13:08des différentes positionnements marketing.
00:13:13Aujourd'hui, c'est 166 000 collaborateurs
00:13:16qui travaillent sous l'enseigne Leclerc,
00:13:18alors dans de multiples sociétés.
00:13:22Et nous recrutons.
00:13:23Nous avons recruté, depuis 10 ans,
00:13:24près de 3 000 personnes par an.
00:13:26Et là, dernièrement,
00:13:28lors de l'organisation d'une grande rencontre,
00:13:3153 000 candidats en une journée ont postulé.
00:13:35Beaucoup venaient de la concurrence,
00:13:37ce qui nous fait penser que, même dispersés,
00:13:39même avec des centres de décisions sociaux très épars,
00:13:44l'image de l'entreprise n'est pas si mauvaise.
00:13:47C'est 2 800 bouchers, 2 200 boulangers,
00:13:501 700 pâtissiers, 1 600 poissonniers,
00:13:522 300 traiteurs, avec des plans de formation,
00:13:56avec des plans de formation en alternance.
00:13:59Mais c'est aussi 535 libraires.
00:14:01Il faut retenir ça pour...
00:14:03-...imprimer.
00:14:04Et donc, effectivement, c'est pour un département,
00:14:06un état, quoi.
00:14:07Oui.
00:14:08Il y a 80 ans, le département.
00:14:10Oui.
00:14:11Reprenez, monsieur.
00:14:12C'est pas très...
00:14:13C'est pas très chelou.
00:14:14Attendez, Normandie et Bretagne, ne confondez pas.
00:14:16Même vu d'Alsace, mon ami, ne faites pas cette erreur.
00:14:19Attention.
00:14:20Voilà.
00:14:22Donc, nous sommes un peu...
00:14:24Alors, nous sommes une enseigne multicanale,
00:14:26ce qui, pour des indépendants, est quand même intéressant.
00:14:29C'est-à-dire qu'à la fois, le navire amiral reste l'hypermarché,
00:14:33mais en même temps, il y a les drives, le site Internet.
00:14:36Voilà.
00:14:37Et alors, pour...
00:14:39Par rapport au débat,
00:14:41on vous a beaucoup regardé de manière un peu découpée,
00:14:44mais quand même, vous avez beaucoup travaillé
00:14:48et donc, nous avons honoré votre travail
00:14:51en écoutant aussi les autres distributeurs, les industriels.
00:14:55Je voudrais juste préciser ceci.
00:14:57C'est une forme de crédo.
00:14:58D'abord, Leclerc n'a jamais été contre Egalim.
00:15:01Nous avons polémiqué sur des points d'Egalim,
00:15:05mais nous n'avons jamais été...
00:15:07Nous ne sommes pas contre Egalim par principe,
00:15:09et évidemment, nous sommes pour que les agriculteurs
00:15:12vivent de leur métier le mieux possible.
00:15:16Dans Egalim, nous avons dénoncé des sortes d'incohérences
00:15:19ou des choses qui n'avaient rien à voir, à mon avis,
00:15:22ou à notre avis, avec le revenu agricole
00:15:24ou la perspective agricole,
00:15:26et on pourra revenir dessus.
00:15:30Pour faire très court, je ne crois pas au partage de la valeur.
00:15:33Je ne sais pas ce qu'on veut dire par là.
00:15:36Et d'ailleurs, si on vous posait la question
00:15:38de quelle valeur, vous-même, vous vous accordez
00:15:40et vous voulez partager, je pense que ça vous poserait problème.
00:15:43C'est une sémantique qui ne nous parle pas,
00:15:46qui ne parle pas à nos adhérents.
00:15:53Nous pensons qu'il y a plusieurs types d'agriculture.
00:15:56Enfin, nous sommes sûrs qu'il y a plusieurs types d'agriculture.
00:15:59C'est un peu comme le monde du commerce.
00:16:02Il y a un commerce de centre-ville, il y a un commerce périphérique,
00:16:05il y a des plateformes commerciales.
00:16:07Et donc, nous avons un doute sur l'idée de tout fourguer
00:16:10dans une loi pour essayer de résoudre les problèmes
00:16:14de l'agriculture.
00:16:16Je ne suis pas un ultralibéral.
00:16:18Je pense que la loi doit cadrer les choses,
00:16:21mais je ne pense pas qu'on puisse tout mettre dans une loi.
00:16:24Et notamment, une loi ne fixera jamais un prix.
00:16:28En tout cas, elle ne fixera pas un prix très loin du marché.
00:16:31Sinon, la loi sera désuète assez rapidement.
00:16:34Alors, le droit de la concurrence en France autorise déjà
00:16:37des prix planchers, des prix de crise, des prix minimums.
00:16:40Donc, toutes ces polémiques un petit peu sur...
00:16:43Je pense qu'il y a beaucoup de confusion
00:16:47entre la gestion de crise qui peut nécessiter
00:16:50une intervention publique et voir des prix planchers
00:16:53à condition de les argumenter.
00:16:56Mais l'idée de mettre des prix minimums dans des professions
00:16:59sur des marchés ouverts et surtout des marchés qui sont ouverts
00:17:03au minimum au niveau européen, ça a quelque chose
00:17:06d'assez incongru.
00:17:09Nous sommes...
00:17:12Et puis, un prix ne fait pas une rémunération
00:17:15s'il n'y a pas une vente.
00:17:18Donc, ça, c'est une évidence, mais c'est une évidence
00:17:22qu'il faut rappeler, parce qu'on parle beaucoup de prix,
00:17:25mais s'il n'y a pas d'acte commercial et il n'y a pas de vente,
00:17:28il n'y a pas de consommateur, et donc, on vend du vent.
00:17:31Donc, c'est pour moi très important d'associer
00:17:34la fonction commerciale, de regarder la fonction commerciale
00:17:37comme partenaire de la filière intégralement,
00:17:41comme créatrice de sa propre valeur, si jamais on parle de valeur,
00:17:44parce que sans le déboucher, le prix ne ramène pas
00:17:47une rémunération.
00:17:50Par rapport à ce qu'on dit précédemment,
00:17:53Thierry Cotillard, Michel Birault, etc.,
00:17:57nous sommes à peu près d'accord, après, il y a la forme,
00:18:00sur l'idée qu'un agriculteur, un producteur doit pouvoir
00:18:03avoir son prix, son contrat, d'avoir un premier contrat
00:18:06qui soit la base de la chaîne de décision.
00:18:09Donc, là-dessus, il n'y a pas de discussion de notre part.
00:18:12Enfin, on peut discuter juridiquement du détail,
00:18:16mais nous sommes pour.
00:18:19Nous pensons que, plutôt que de transparence,
00:18:22ce que moi-même, j'ai utilisé un peu moralement comme terme,
00:18:25je pense que ce qui est important,
00:18:28c'est de, lorsqu'il s'agit d'un marché de vente agricole,
00:18:31d'un marché de vente après transformation,
00:18:35ou un marché de la revente, il est important, je pense,
00:18:38que celui qui achète ou rachète puisse connaître,
00:18:41de toute façon, la part qui revient,
00:18:44la part de matière agricole et la part sur laquelle
00:18:47va être imposée un certain nombre de mécanismes,
00:18:51comme des indicateurs de révision de prix, etc.
00:18:54Il faut bien définir ce de quoi on parle.
00:18:57Pardon, je ne parle pas bien français.
00:19:00Et donc, nous sommes tout à fait pour
00:19:03des clauses de révision automatique de prix
00:19:06à partir du moment où on sait sur quoi ils s'appliquent.
00:19:10Nous sommes pour une loi Egalim
00:19:13qui s'appliquerait...
00:19:16Enfin, on trouve que c'est un procès assez dingue
00:19:19d'aller chercher les cas marginaux
00:19:22auxquels, éventuellement, il ne s'appliquerait pas,
00:19:26alors qu'une grande partie des filières
00:19:29ou s'en sont exonérées,
00:19:32que les grossistes ne l'appliquent pas,
00:19:35et voire des pas entiers de l'économie,
00:19:38comme la restauration, voire l'exportation.
00:19:41Donc je vous rappelle quand même que, dans le cadre actuel,
00:19:45que je ne conteste pas, que nous ne contestons pas,
00:19:48nous achetons à RTA le port espagnol au prix du port breton,
00:19:51ce qui, pour un breton, est quand même
00:19:54quelque chose d'assez outrancier.
00:19:57Donc il faut affiner cela.
00:20:01Nous ne sommes pas contre ce type de dispositif,
00:20:04mais avant de venir chercher les distributeurs
00:20:07dans leur expression européenne, expression internationale,
00:20:10je vous rappelle que les producteurs de légumes,
00:20:13les véticulteurs, les éleveurs bovins, les céréaliers,
00:20:17je crois les vignerons non plus, n'appliquent pas cette loi.
00:20:20Nous sommes tous frères, mais c'est encore mieux
00:20:23quand on le démontre, quand on l'applique.
00:20:27Voilà. Je vous ai dit que,
00:20:30comme ça, en une minute,
00:20:33ce que je voudrais vous dire, c'est que nous sommes bien intentionnés,
00:20:36que nous sommes volontaristes.
00:20:39Je me sens breton, mais je me sens français.
00:20:43Je suis un bon patriote.
00:20:46Les centres Leclerc sont des gens de terroir,
00:20:49un peu comme leurs collègues de Système U, d'Intermarché
00:20:52et de beaucoup de commerçants indépendants.
00:20:56Donc, fie des procès en antipatriotisme
00:20:59dans les comportements.
00:21:02Que les uns et les autres en fassent des erreurs,
00:21:05que des cas soient cités, regardons les généralités.
00:21:09Aujourd'hui, les centres Leclerc, de par la taille de leur marché,
00:21:12leur place sur le marché, sont, à mon sens,
00:21:15le premier débouché des produits français.
00:21:18On a largement démontré notre agilité
00:21:21et notre activisme pendant la crise du Covid.
00:21:25Nous étions présents, nous sommes présents.
00:21:29Nous sommes prêts à nous améliorer.
00:21:32Mais avant que de dire le droit, soyons associés à cette démarche.
00:21:35Je vous rappelle que nous avions été écartés,
00:21:38Leclerc, particulièrement, d'un certain nombre de dispositifs
00:21:41d'Egalim et après les Etats généraux de l'alimentation.
00:21:45Donc, on peut réparer les choses. Nous sommes volontaires.
00:21:48Très bien. Merci, M. le Président, pour cette introduction
00:21:51et le respect scrupuleux du temps de parole.
00:21:54J'ai quelques premières questions sur différents sujets.
00:21:57Vous n'avez pas forcément tout parlé,
00:22:00mais ce n'est pas une critique dans l'introduction.
00:22:04C'est pour ça qu'il y a une discussion qui suit.
00:22:07Par où vais-je commencer ?
00:22:10Une question traditionnelle que j'ai posée
00:22:13à tous les groupes de la grande distribution.
00:22:16Pouvez-vous nous expliquer, en très condensé,
00:22:20comment fonctionnent les achats dans l'ensemble de l'entité Leclerc ?
00:22:23Parce que vous avez un fonctionnement qui est plutôt centralisé.
00:22:26On va rester sur l'alimentaire, ce qui nous intéresse,
00:22:29pas sur les livres, l'électroménager, ce type de choses.
00:22:32Mais si on reste sur le spectre de l'alimentation,
00:22:35est-ce que vous êtes plutôt dans un groupe
00:22:39qui fonctionne de façon très centralisée ?
00:22:42Ou alors, est-ce que les achats sont faits de façon décentralisée ?
00:22:45Pouvez-vous nous expliquer comment ça se passe ?
00:22:48Les achats sont effectués de manière décentralisée.
00:22:52Les magasins sont les preneurs de risques,
00:22:55les fabricants de leurs offres
00:22:59et les centres de profit.
00:23:02Il n'y a aucun écran au-dessus qui va garder du profit
00:23:05dans une négo ou autre. C'est le magasin.
00:23:08Le magasin a intérêt à acheter,
00:23:11en même temps que ses collègues de la coopérative régionale
00:23:15ou de la coopérative nationale,
00:23:18parce que ce sont eux-mêmes qui ont été négocier ces conditions.
00:23:22Ils n'achètent pas toujours bien.
00:23:25Ils se voient tous les jeudis à la coopérative.
00:23:28Ils ont des mercuriales, ils se comparent.
00:23:31Ils sont abonnés à toutes les relevées de prix qui existent
00:23:34qu'il soit en France.
00:23:38Et ils réagissent, ils sont hyper agiles.
00:23:41Et donc, l'adhérent Leclerc,
00:23:44l'exploitant, le chef d'entreprise
00:23:47est le maître ou la maîtresse
00:23:51de sa politique de prix et de sa politique d'assortiment.
00:23:54Pour appuyer ces ventes,
00:23:57l'organisation de cet assortiment,
00:24:00il dispose évidemment de la coopérative nationale
00:24:04des centres Leclerc,
00:24:07qui est un groupement coopératif. Ils y travaillent tous.
00:24:10C'est un poste ou un autre.
00:24:1390 % des adhérents sont vraiment hyper actifs.
00:24:16Et ils ont aussi...
00:24:19Je ne parle pas du non alimentaire, mais ils ont aussi
00:24:23une société qui s'appelle...
00:24:26Ils ont d'abord des alliances au niveau européen depuis 2006
00:24:29avec une coopérative européenne
00:24:32qui s'appelle Coopernic, avec Coop Italia,
00:24:35qui doit être le numéro 2 en Italie,
00:24:39avec Rewe, qui est Allemagne-Autriche,
00:24:42mais qui est présent dans 10 pays de plus à l'est en Europe,
00:24:45qui vient de quitter l'Ukraine et la Russie.
00:24:48Et puis avec le groupe AOL Deleuze,
00:24:51qui doit faire une grande partie de son chiffre d'affaires
00:24:54aux Etats-Unis, mais pas mal de son chiffre d'affaires
00:24:58aux Pays-Bas et en Belgique.
00:25:01Et c'est une centrale de service.
00:25:04Et on a une centrale d'achat, une société commune.
00:25:07Nous sommes co-actionnaires avec le groupe Rewe,
00:25:10en Belgique,
00:25:14qui achète pour compte des adhérents
00:25:17des deux pays.
00:25:20Rewe étant un groupement indépendant aussi.
00:25:23Rewe étant le principal concurrent de Lidl et Aldi
00:25:26au-delà de l'Alsace.
00:25:29– Donc en fait, vous êtes plutôt dans une logique décentralisée.
00:25:33S'il y avait à mettre des catégories,
00:25:36chez vous c'est plutôt décentralisé.
00:25:39Je vous l'avais dit rapidement, mais pour bien comprendre,
00:25:42en plus je crois que j'ai un PowerPoint qui émane de chez vous,
00:25:45donc c'est un PowerPoint public.
00:25:48Donc vous vous dites qu'il y a trois niveaux
00:25:52sur le fonctionnement des achats.
00:25:55Vous avez les coopératives régionales que vous avez mentionnées,
00:25:58ensuite il y a l'entité nationale, et ensuite il y a l'entité européenne
00:26:01que vous avez aussi mentionnée.
00:26:04– Ce ne sont pas vraiment des niveaux, ce n'est pas des hiérarchies.
00:26:08La coopérative régionale, ce sont d'abord des entrepôts.
00:26:11C'est ce qui fait l'unité de livraison,
00:26:14c'est ce qui fait l'intérêt de la livraison groupée.
00:26:17Et par extension d'activité, dans ce lieu,
00:26:20se fait en fait cette école de chef d'entreprise,
00:26:23ce principe de décision régionale, cette comparaison entre eux,
00:26:27cette concurrence qu'ils livrent en Vendée.
00:26:30Les Leclerc U, c'est notoire, ont fait de cette région
00:26:33la moins chère de France.
00:26:36C'est des Vendéens en Vendée, c'est des Bretons en Bretagne
00:26:39et des Alsaciens dans le Grand Est qui veulent redevenir des Alsaciens.
00:26:42J'ai vu votre…
00:26:46Et donc c'est plus un niveau technique,
00:26:49c'est un niveau qui les rassemble.
00:26:52Dans la répartition des rôles, le national travaille
00:26:55avec les grands groupements français,
00:26:58mais par exemple au niveau européen, il n'y a que les multinationales.
00:27:02Il n'y a qu'une cinquantaine de sociétés
00:27:05pour lesquelles si nous étions tous seuls,
00:27:08nous ne pèserions que 2 à 3% du chiffre d'affaires mondial
00:27:12ou en tout cas très peu du chiffre d'affaires européen.
00:27:15C'est Procter, c'est Unilever.
00:27:18Vous entendrez sans doute la même chose.
00:27:21Mais alors à la différence de Systeme U, par exemple,
00:27:25on ne passe pas par un mandat.
00:27:28Nous avons vraiment une société commune avec les Allemands
00:27:31et c'est ensemble que nous travaillons
00:27:34sur cette discussion, cette négociation,
00:27:37mais aussi cette collaboration avec les grandes sociétés multinationales.
00:27:40– Très clair et donc question dans la logique
00:27:44pour un peu revenir là au sujet de la production agricole.
00:27:47Je fais des catégories là aussi très englobantes
00:27:50mais pour qu'on essaye juste de voir
00:27:53comment fonctionnent les mécanismes.
00:27:56Si on est par exemple sur fruits, légumes tempérés,
00:28:00c'est-à-dire ce qui est produit chez nous,
00:28:03si on est sur les grandes viandes,
00:28:06mettons les trois principales,
00:28:10par exemple ce type d'achat chez Leclerc,
00:28:13ça se passe à quel niveau pour vos coopérants ?
00:28:16C'est-à-dire ça va être région, national ou européen ?
00:28:19– Pas de supranational pour fruits et légumes.
00:28:23Il n'y a pas de PME,
00:28:26je ne me rappelle plus la taille du chiffre d'affaires,
00:28:29mais ce sont des produits transformés.
00:28:32Les produits agricoles, les groupements, les coopératives
00:28:35ne viennent pas…
00:28:38– Donc ce qui est par exemple fruits, légumes, viandes,
00:28:42tout ça c'est fait à niveau régional ou national ?
00:28:45– Oui, c'est raccordé train, c'est les melons,
00:28:48tout ça ça arrive en train, c'est la plateforme régionale.
00:28:51Les négo peuvent être nationales avec des groupements
00:28:54mais pas au niveau international.
00:28:58Il n'y a pas de coopératives françaises que vous avez reçues
00:29:01qui sont négociées au niveau européen ou au niveau international
00:29:04et il n'y a pas de PME non plus.
00:29:07– Est-ce que ce que vous avez dit sur la coopérative européenne,
00:29:10d'autres groupes qui ont fait le choix d'avoir des coopératives européennes
00:29:13ont avancé la même justification
00:29:17pour peser face aux grosses entreprises agroalimentaires ?
00:29:22– C'est très simple, pendant la période Covid,
00:29:25on parle de souveraineté, je ne sais pas si c'est le mot,
00:29:28vous en avez discuté,
00:29:31mais c'est quand même cette coopération internationale,
00:29:35vous vous rappelez, alors qu'on nous faisait le coup
00:29:38qu'il n'y avait plus d'huile de tournesol, de moutarde
00:29:41ou que le prix des pâtes flambait de 40%,
00:29:44c'était quand même intéressant de voir que non seulement
00:29:48dans les Leclerc en Pologne il y avait de la moutarde
00:29:51mais qu'on trouvait de l'huile de tournesol
00:29:54alors qu'elle était raréfiée en France.
00:29:57Ces alliances nous permettent de contourner
00:30:00des politiques tarifaires individualisées,
00:30:03des institutions européennes,
00:30:07dénoncées par les instances européennes
00:30:10et évidemment on ne se fait pas que des copains
00:30:13mais c'est quand même pendant cette période Covid
00:30:16c'est comme ça qu'on a pu réapprovisionner le marché français.
00:30:19– On va revenir sur la question de la centrale d'achat après
00:30:23mais vous pouvez imaginer que ce serait étonnant
00:30:26qu'il n'y ait pas de questions là-dessus.
00:30:29Je voulais juste continuer sur les principales productions
00:30:32de famille très simple de production alimentaire,
00:30:35fruits et légumes tempérés, viande, bœuf, volaille, porc.
00:30:38Dans ce qui est en rayon dans vos magasins,
00:30:42l'ensemble de votre réseau,
00:30:45enfin le réseau de vos coopérants on s'entend,
00:30:48quelle est la part d'origine France de production française ?
00:30:53– Alors je ne vais pas vous…
00:30:56Vous jouez l'acteur mais j'ai fait travailler autour de moi.
00:30:59– Posez la question à tout le monde,
00:31:03vous avez le bénéfice d'arriver plutôt sur la fin,
00:31:06je pense que c'est important pour nous de savoir.
00:31:09– Je pense que le bilan est pas mal du point de vue patriotique
00:31:12même si le terme est politiquement aujourd'hui connoté
00:31:15mais entre 95 et 100% des viandes fraîches bovines sont françaises.
00:31:21Notre abattoir de Querménay abat chaque année 177 000 bovins
00:31:27en Bretagne, au Querménay, au cœur de la Bretagne.
00:31:30100% des viandes fraîches porcines françaises,
00:31:33100%, 100%, 2 millions de porcs abattus à Querménay,
00:31:37100% de la viande de volaille fraîche marque de distributeurs,
00:31:40100% de lait de consommation, notre lait de consommation
00:31:44marque, repère et éco-plus, même éco-plus, j'insiste.
00:31:47Ça représente à peu près 225 millions de litres
00:31:51contractés avec 25 000 producteurs.
00:31:55100% des farines, on a polémiqué sur le prix du pain,
00:31:59100% des farines pour fabriquer nos pains en magasin,
00:32:02100% des œufs.
00:32:04Si on regarde sur le frais, 80% des fabricants de marques
00:32:10de distributeurs marque, repère, c'est 90%, 94% sur les liquides.
00:32:19La mozzarella, on ne la fabrique pas, je suis d'accord.
00:32:22Et nous avons, de même que Carrefour avait reflet de France,
00:32:27c'était la famille Paul-Louëllet avant la fusion continent-Carrefour,
00:32:31nous, pareil, mes parents et les premiers centres Leclerc
00:32:34ont créé nos régions du talent.
00:32:35C'est une marque qui existe depuis presque 30 ans maintenant.
00:32:39C'est la première marque de terroir en France.
00:32:42Vendus 100% des produits, nos régions du talent sont françaises.
00:32:45Ça représente des chiffres.
00:32:47Nous exportons aussi, c'est à mettre au crédit de notre action commerciale,
00:32:52nous exportons aussi nos marques de distributeurs.
00:32:5453% de nos références fabriquées en France sont commercialisées
00:32:59en Pologne, au Portugal, en Espagne, en Slovénie.
00:33:05Alors, sur les fruits et légumes, 75,5% des fruits et légumes
00:33:10hors exotiques sont d'origine France, dont 99%, cerises, poireaux,
00:33:15endives, 96% pommes et pommes de terre, 94% abricots et oignons.
00:33:20J'ai honte de vous énumérer ça comme ça.
00:33:23C'est un peu le chou.
00:33:27Mais on peut vous donner des chiffres mieux agencés.
00:33:33Fruits et légumes.
00:33:36Il n'y a aucun approvisionnement chinois de nos miels.
00:33:39Je dis ça, c'est parce que c'est une polémique qui va sortir.
00:33:41Nous n'avons pas de données suite à des approvisionnements chinois
00:33:44pour le miel en marque de distributeurs.
00:33:48Nos régions du talent, les miels sont 100% français avec 6 références
00:33:53et ça marche très bien.
00:33:54On a une gamme soutenant nos agriculteurs aussi qui marche très bien.
00:33:57Alors, Leclerc est caractérisé pour...
00:34:00Chaque magasin est invité à travailler avec ses producteurs locaux.
00:34:04Nous avons créé un label qui s'appelle Alliance locale
00:34:06et qui fait que chaque magasin, dans un environnement de 100 km,
00:34:09travaille, repère et est en contrat avec des PME essentiellement,
00:34:16des petites entreprises.
00:34:18Et ça représente beaucoup d'animation de notre assortiment.
00:34:26Et puis, nous avons des partenariats locaux
00:34:28qui sont notoires aujourd'hui.
00:34:30Notamment, il y a des régions plus phares,
00:34:34mais ce sont aussi des régions plus agricoles.
00:34:37Le lait vachement normand, le lait en direct des éleveurs sur la région Nantes,
00:34:41les éleveurs de Bretagne en Scarmore, en Bretagne très ouest, j'allais dire.
00:34:47Et dans les Hauts-de-France, on a aussi une politique,
00:34:51même à l'approche de Paris, qui est très valorisante.
00:34:55Après, nous sommes...
00:34:58Juste pour qu'on comprenne bien.
00:35:00Je voudrais se souvenir des fruits et légumes.
00:35:01Enfin, je ferai une remarque.
00:35:02J'ai fait à vos collègues, mais vu que vous avez manifestement préparé,
00:35:04vous allez savoir la remarque que je vais vous faire.
00:35:06Sur tous les pourcentages que vous avez donnés avant,
00:35:11on est sur tout ce qui est en rayons
00:35:13ou on est juste sur ce qui est marques de distributeurs.
00:35:15Parce qu'à la Carrefour, notamment, ce n'était pas très clair.
00:35:17Est-ce que vous pouvez clarifier les pourcentages ?
00:35:19Ce sont les produits qui sont issus des marques qui vous appartiennent
00:35:25ou c'est la totalité du rayonnage ?
00:35:27J'ai dit les deux, là. Je les ai un peu mélangés.
00:35:29Ce n'est pas volontairement, mais je pourrais vous en refaire le tri,
00:35:32si vous voulez.
00:35:33C'est essentiellement les marques distributeurs.
00:35:40Les chiffres que vous a donné M. Leclerc concernent les marques distributeurs.
00:35:43Donc ça veut dire...
00:35:44C'est la même remarque.
00:35:45Je crois que c'était le rapporteur qui avait fait la première fois
00:35:47cette remarque à Carrefour.
00:35:49C'est-à-dire que c'est manifestement des chiffres
00:35:53qui sont peut-être parfois un peu à repondérer
00:35:56ou en tout cas où il faudrait peut-être refaire un calcul plus fin.
00:36:01Voilà.
00:36:02Ou alors, est-ce que vous savez nous dire
00:36:05si en réalité les taux de produits origines France
00:36:10sont les mêmes en marques de distributeurs et sur les autres marques ?
00:36:13Sans tourner autour du pot, je pense que c'est très différent
00:36:16entre un Leclerc ou un U en province et à Paris.
00:36:20À Paris, on fait appel beaucoup à Rungis.
00:36:22Et à Rungis, 40 à 60 % des fruits et légumes peuvent être importés.
00:36:28Donc selon les saisons, selon les arrivages,
00:36:31je ne sais pas vous dire ça.
00:36:32D'accord ?
00:36:34Mais globalement, si on regarde la moyenne France
00:36:38et comment on est surtout implanté en province,
00:36:41je pense que nos chiffres sont...
00:36:46valorisent notre rôle d'ambassadeur des productions françaises.
00:36:50Bon.
00:36:51Du coup, la remarque que je vous fais
00:36:52mais que j'ai faite à d'autres de vos collègues
00:36:54sur les fruits et légumes tempérés,
00:36:56bon, 75 %, c'est pas mal,
00:36:58c'est inférieur aux capacités de production françaises.
00:37:01Donc vous n'êtes pas le seul dans cette situation
00:37:03parce que je ne sais plus avec lequel de vos confrères
00:37:04j'avais fait la même remarque.
00:37:06Les capacités de production françaises,
00:37:08si on résonne sur les taux d'auto-approvisionnement,
00:37:10sont entre 80 et 85.
00:37:13Et en plus, étant entendu,
00:37:14mais ça, c'est la question que je veux vous poser,
00:37:16on a eu le ministre d'Agriculture juste cet après-midi,
00:37:18il y a maintenant une volonté de l'État de reconquérir
00:37:22un peu de souveraineté sur les fruits et légumes tempérés.
00:37:25Un objectif de reprendre 5 points,
00:37:30c'est-à-dire d'arriver dans quelques années
00:37:33à 90 % d'auto-approvisionnement.
00:37:35Est-ce qu'avec la force de frappe que vous avez,
00:37:38vous êtes un acteur structurant de la consommation des Français,
00:37:40donc aussi des filières agricoles,
00:37:42est-ce que là, vous Leclerc, et puis aussi collectivement,
00:37:46il n'y a pas un effort à faire
00:37:47pour aider peut-être un certain nombre de filières
00:37:50dans les fruits et légumes
00:37:51à mieux se structurer ou se restructurer
00:37:56et à tirer un peu la production ?
00:37:58Voilà, parce qu'il y a une volonté de l'État,
00:37:59mais il faut aussi un moment que les acteurs privés,
00:38:01notamment sur les fruits et légumes...
00:38:02Est-ce que ça, ça fait partie de vos réflexions ?
00:38:04Et est-ce que vous vous dites que maintenant,
00:38:06sur les fruits et légumes,
00:38:07on a quand même compris le message
00:38:08et il faut qu'on revienne dans une logique
00:38:11un peu plus patriote ?
00:38:14Je voulais juste apporter une précision sur le chiffre
00:38:17qu'a donné M. Leclerc sur les fruits et légumes.
00:38:19C'est la marque d'enseigne et le vrac.
00:38:21C'est vrai que ça ne concerne...
00:38:22Les chiffres qu'on vous a donnés
00:38:24ne concernent pas les produits marketés
00:38:26par les industriels des fruits et légumes.
00:38:30Et donc, le chiffre est plus significatif
00:38:33en fruits et légumes.
00:38:34Et juste pour vous donner aussi un ordre d'idée,
00:38:38il y a à peu près un peu moins d'un produit sur deux
00:38:40dans l'enseigne qui est vendu sous marque d'enseigne.
00:38:44Donc, le poids de la marque d'enseigne,
00:38:45qui est 100 % française,
00:38:47est très importante dans les ventes chez Leclerc.
00:38:49Mais sur la filière fruits et légumes,
00:38:50est-ce que vous, comme patron,
00:38:52et avec certains de vos collègues,
00:38:54je veux dire, vous avez quasiment
00:38:55la totalité du marché de la consommation,
00:38:56est-ce qu'à un moment,
00:38:57l'État fixe des objectifs,
00:38:59on veut reconquérir des parts de marché franco-françaises
00:39:02sur les fruits et légumes tempérés,
00:39:03ce qu'on peut produire sous nos latitudes ?
00:39:06Est-ce que là, ça fait partie des réflexions
00:39:08que vous pourriez avoir ?
00:39:09Nous avons ces réflexions.
00:39:13En fait, je pense qu'on est pas mal.
00:39:17En tout cas, on est mieux que les cantines
00:39:18et la restauration et l'industrie.
00:39:21On est pas mal.
00:39:23Je vous ai dit qu'on était volontaristes.
00:39:25Après, ça suppose peut-être que...
00:39:28Et c'est un vrai débat avec les organisations agricoles.
00:39:31Est-ce que, vraiment, on attend de nous
00:39:33qu'on se mette en organisation
00:39:35pour aller se substituer aux organisations de producteurs ?
00:39:39Parce que nous sommes face à des problèmes de logistique
00:39:43dans les productions françaises
00:39:44dont nous ne sommes pas forcément responsables.
00:39:46Et la 2e chose, c'est que nos organisations de producteurs
00:39:51travaillent aussi à l'import.
00:39:53C'est-à-dire que nos producteurs ne sont pas que des producteurs.
00:39:58Et donc, en responsabilité, je vous dis qu'on peut mieux faire,
00:40:04mais je pense que nous avons fait le chemin...
00:40:07Le chemin à faire n'est pas vraiment de notre côté,
00:40:11sans vouloir polémiquer.
00:40:13– Très bien.
00:40:14Bon, moi, je vous pose encore une question,
00:40:16puis après, je passe la parole au rapporteur
00:40:17parce qu'il y a des collègues qui sont là.
00:40:18De toute façon, on aura le temps pour la suite.
00:40:23Je voulais qu'on revienne juste sur le sujet de la centrale d'achat.
00:40:26Moi, avec la question, là aussi, j'imagine que vous avez vu venir.
00:40:28Peut-être que vous nous expliquiez, il y aura sûrement des relances,
00:40:32pourquoi est-ce que vous avez fait le choix
00:40:34d'avoir une centrale d'achat en Belgique,
00:40:36qui fait tant polémique et qui a notamment été...
00:40:41parfois même, je crois, critiquée par les institutions.
00:40:45Je pense que, notamment, les propos d'Agnès Pannier-Runacher
00:40:47en février 2024, quand elle dit
00:40:50« Leclerc ne joue pas le jeu en passant par la Belgique,
00:40:53ce n'est pas sérieux, car c'est vouloir contourner la loi. »
00:40:55Voilà, donc, les propos que j'ai trouvés dans l'opinion.
00:41:00Donc, pourquoi ce choix ?
00:41:04Et puis, question liée,
00:41:08qu'est-ce que vous permet de faire mieux en Belgique ?
00:41:15Ce que vous auriez peut-être fait moins bien
00:41:18en ayant une centrale d'achat en France ou en Allemagne,
00:41:21si vous aviez décidé de la mettre chez Révé ?
00:41:23Alors, d'abord, avec un peu d'humour,
00:41:26Agnès Pannier-Runacher n'est pas une institution,
00:41:29on est bien d'accord.
00:41:30Oui, elle n'est pas une institution.
00:41:33Aujourd'hui, la Commission...
00:41:34Dis au micro, parce qu'elle l'a dit comme ministre,
00:41:36quand elle parle au nom du gouvernement de l'État.
00:41:38Mais nous avons des polémiques, il y a des polémiques,
00:41:42et elles ne sont pas toujours fondées.
00:41:44Vous voyez, je suis très modéré quand je dis ça.
00:41:46C'est-à-dire que ça fait 42 ans que je viens à l'Assemblée nationale,
00:41:5042 ans, j'ai 72 ans,
00:41:53je viens sans arrêt me justifier des prix que je pratique.
00:41:57C'est pas les gens qui vendent cher qui viennent ici,
00:42:00c'est les gens qui essayent d'être un peu consuméristes.
00:42:04Donc, je vous demande ce recul.
00:42:06Mais c'est important pour moi.
00:42:10Moi, j'incarne une enseigne qui essaye de vendre moins cher.
00:42:15En fait, dans ce combat, on a eu des obstacles.
00:42:18Mon père, il a été aidé par le général de Gaulle
00:42:20et par M. Pinet, qui a interdit le refus de vente,
00:42:23parce qu'à un moment donné, les industriels se liguaient
00:42:26pour l'empêcher d'être livré et de vendre moins cher.
00:42:30Récemment, vous avez vu que l'autorité de la concurrence
00:42:32a sanctionné une série d'industriels
00:42:35parce qu'elle s'était entendue en éditant
00:42:38des politiques tarifaires différenciées
00:42:41par pays de la communauté européenne.
00:42:43Et donc, les Français étaient tapés plus cher au portefeuille,
00:42:46alors que ça venait des mêmes usines
00:42:47et des mêmes unités de production.
00:42:51La Commission européenne vient de rendre un rapport
00:42:55qui est favorable à ces regroupements.
00:42:59Et entre nous, il y a quelque chose quand même d'incongru
00:43:03à avoir les deux drapeaux dans cette salle
00:43:06et d'imaginer que quand on se revendique du deuxième
00:43:11qui, normalement, est compatible avec le premier,
00:43:13puisque les lois ont été ratifiées,
00:43:16les traités ont été ratifiés,
00:43:18c'est quand même étonnant qu'on fasse procès à Leclerc,
00:43:22je ne dis pas que c'est vous, dans la polémique,
00:43:24qu'un ministre fasse procès à Leclerc d'être en Belgique,
00:43:27alors que les mêmes ministres demandent aux municipalités
00:43:33d'ouvrir les appels d'offres
00:43:35aux différents entrepreneurs européens,
00:43:37que Air France s'appelle Air France KLM,
00:43:39que Arte, c'est le regroupement d'une entité allemande
00:43:44et d'une entité française,
00:43:46que Stellantis...
00:43:47Enfin, je pourrais vous en citer dans tous les secteurs,
00:43:49de la téléphonie, des services, de l'équipement automobile.
00:43:52Ça ne choque personne qu'après avoir fait l'Europe,
00:43:57les entreprises françaises créent des Airbus de leur secteur.
00:44:00C'est notre ambition.
00:44:02Donc ça, c'est un premier...
00:44:03C'est quelque chose, moi, qui me laisse perplexe.
00:44:06La deuxième, et qui montre que là,
00:44:08on sacrifie le débat intellectuel à la politique aérie ou au lobby,
00:44:15ce n'est pas intéressant.
00:44:17Le deuxième sujet, c'est que dans cette pratique,
00:44:20juste, ce n'est pas pour la ramener comme ça,
00:44:24mais mes parents, quand ils ont créé les centres Leclerc,
00:44:26ils n'avaient pas de centrale d'achat.
00:44:27Ils achetaient très cher, ils prenaient sur leur marge
00:44:30et ils arrivaient à être moins chers.
00:44:31Moins chers que des gens qui s'appelaient à l'époque
00:44:33Uniprix, Monoprix, Prise Unique.
00:44:36Ils ont dégagé, ces gens-là, ces enseignes ont disparu.
00:44:39Les copes, les copes de consommateurs,
00:44:41vendaient plus cher que mes parents.
00:44:43Quand Intermarché, quand Jean-Pierre Lerocq
00:44:45créait le premier Intermarché à Issy-les-Moulineaux,
00:44:47c'est le magasin, aujourd'hui, qui est tenu par Thierry Cotillard,
00:44:50il n'y avait pas de centrale d'achat.
00:44:51Quand Jean-Claude Jeunet refonde le groupe Unico
00:44:54pour faire Systému, ils n'avaient pas de centrale d'achat.
00:44:57Nous sommes moins chers
00:44:58parce que nous avons la volonté de vendre moins cher,
00:45:00parce que nous bâtissons un modèle économique
00:45:01qui nous permet d'être moins chers.
00:45:03Et, en fait, on s'est rendu compte
00:45:05que pouvoir public quelquefois,
00:45:08parlementaire quelquefois aussi, mais notre environnement,
00:45:12nous laissait vendre moins cher,
00:45:14mais sans nous donner la capacité d'acheter au meilleur prix.
00:45:18Le passage par l'Europe a été, pour nous, une bouffée d'air.
00:45:21On s'est rendu compte,
00:45:22quand on a un centre Leclerc à Strasbourg
00:45:24et qu'on a un magasin à Révé
00:45:26ou un magasin Lidl de l'autre côté,
00:45:28quand il y a 20% d'écart de prix entre l'un et l'autre magasin,
00:45:31on se rend bien compte que les politiques tarifaires
00:45:34sont très segmentées, différenciées
00:45:36et qu'elles ne favorisent pas le consommateur français.
00:45:38Donc, nous avons créé...
00:45:39Mais, du coup, je vous interromps là,
00:45:40mais c'est pour continuer la discussion
00:45:42et pour vous faire aussi répondre.
00:45:46Vous avez commencé à répondre.
00:45:48C'est-à-dire, quand vous dites que passer par l'Europe,
00:45:50ça vous a permis de faire de meilleurs prix,
00:45:53ça veut dire, donc,
00:45:54que d'avoir la centrale d'achat en Belgique
00:45:57vous permet, en fait, de faire des meilleurs prix
00:46:00que si vous l'aviez gardé en France
00:46:03ou si vous l'aviez mise en Allemagne chez Révé.
00:46:06C'est-à-dire, pour comprendre pourquoi est-ce que Eurelec,
00:46:09vous l'avez basé en dehors du territoire national
00:46:12et précisément en Belgique.
00:46:14Et qu'est-ce que ça vous apporte de plus
00:46:16par rapport à une localisation française ?
00:46:18Alors, d'abord, la localisation,
00:46:20pour vous dire les choses très pratiquement,
00:46:22la différence entre Cologne et Paris,
00:46:24les Allemands voulaient qu'on vienne à Cologne,
00:46:26nous, on voulait qu'ils viennent à Paris,
00:46:28on a fini à côté de la Commission européenne.
00:46:31C'est un point de vue purement pratique,
00:46:33c'est 1h30 de Paris, 1h30 de Cologne,
00:46:35et désormais, avec Haël Deleuze,
00:46:37on est aussi dans la pointe du combat.
00:46:41Donc, sur un plan pratique, ça nous va très bien.
00:46:45Ensuite, le droit belge
00:46:46n'est pas très différent du droit français,
00:46:49et beaucoup de sociétés françaises y pratiquent
00:46:53sans qu'on leur fasse procès d'illégalité.
00:46:56C'est quand même pas normal qu'un ministre vienne vous dire,
00:46:58ou laisse dire un président de la République
00:47:00que ce n'est pas être français que d'avoir une entité en Belgique.
00:47:03Donc, c'est un choix purement géographique.
00:47:05Complètement.
00:47:06Donc, ce n'est pas pour avoir de meilleurs prix.
00:47:08Donc, quand vous dites, je passe par l'Europe
00:47:10pour avoir de meilleurs prix, juste pour bien comprendre.
00:47:12C'est un choix géographique que cette alliance
00:47:14soit établie là.
00:47:15Les Allemands auraient préféré qu'on soit en Allemagne.
00:47:17Et pour nos amis italiens qui sont de Bologne,
00:47:21le passage par Bruxelles,
00:47:23c'est quand même ce qu'il y a de plus pratique.
00:47:25Après, notre alliance,
00:47:28ce qui est important,
00:47:31c'est que quand vous avez aujourd'hui en France
00:47:33des hard discounters qui ont un peu oublié
00:47:36d'où ils viennent et ce qu'ils ont secoué en France,
00:47:39nous n'avions pas de premier prix
00:47:41quand Aldi et Lidl sont arrivés en France.
00:47:43Ils nous ont apporté ça.
00:47:45Carrefour a créé l'Hyper.
00:47:46Il nous a fait élargir notre assortiment.
00:47:48C'était dans les années 60.
00:47:51Les hard discounters ont apporté des gammes premier prix.
00:47:54Et donc, ils nous ont réveillés.
00:47:56Et nous nous sommes rendus compte que pour...
00:47:58Lidl et Aldi en France, c'est encore petit
00:48:01en termes de part de marché.
00:48:03Mais au niveau européen, c'est parmi les plus gros.
00:48:05Et donc, nous nous sommes rendus compte
00:48:07avec les concurrents de Aldi et Lidl en Allemagne
00:48:09que l'union faisant la force,
00:48:11nous pouvions opposer à Nestlé une task force
00:48:14des prestations qui étaient bien supérieures
00:48:16à ce qu'ils donnaient à Leclerc tout seuls.
00:48:19Donc l'alliance, l'alliance.
00:48:20C'est Commerfrance KLM.
00:48:21L'alliance nous permet de connaître les politiques de prix
00:48:25à peu près dans tous les pays de la communauté européenne.
00:48:28Et là où un Nestlé, un Procter, un Mondelaise,
00:48:32en fait, nous vendait à de mauvaises conditions
00:48:34alors qu'on ne vendait pas cher,
00:48:37eh bien, aujourd'hui, on est aux mêmes conditions
00:48:39ou en tout cas, on recherche les mêmes conditions
00:48:41qu'à Lidl, à Aldi ou à Action,
00:48:43puisque c'est des enseignes dont on parle aujourd'hui.
00:48:46— Très bien. M. le rapporteur.
00:48:49— Merci. Il faut éteindre votre micro.
00:48:51— Ah, pardon. Merci beaucoup, M. Leclerc.
00:48:56Alors peut-être sur les parts des importations,
00:49:00j'ai noté que sur un certain nombre de produits,
00:49:02vous précisez que c'est bien les MDD.
00:49:04Je ne suis pas sûr que ce soit utile
00:49:06de vous faire préciser dans le détail,
00:49:09mais si vous pouvez éventuellement me communiquer le détail,
00:49:13mais vraiment tous produits confondus,
00:49:16MDD et sans les MDD, ça pourrait nous aider.
00:49:22Mais ce n'est pas...
00:49:24Je ne vais pas donner ma position sur le sujet,
00:49:26mais si j'avais été vous,
00:49:30j'aurais répondu que dans un aspect concurrentiel,
00:49:33à partir du moment où les règles permettent...
00:49:36Ça ne va peut-être pas m'aider, ce que je veux dire,
00:49:38mais je pense que c'est important de pouvoir l'évoquer.
00:49:41Mais à partir du moment où les règles permettent
00:49:44les importations,
00:49:46j'ai du mal à concevoir qu'un acteur,
00:49:50toujours dans ce cas concurrentiel, puisse s'en sortir
00:49:52en étant plus vertueux que les autres.
00:49:54Non mais...
00:49:56Oui, enfin...
00:49:58À moins qu'il ait un modèle différent
00:50:01des autres qui lui permettent,
00:50:03ce qui peut-être est le cas d'une autre ancienne
00:50:05que je vous avais auditionnée il y a quelques jours,
00:50:07mais c'est pour ça que je crois beaucoup aux politiques.
00:50:12Je ne vois pas très bien...
00:50:15À partir du moment où les règles sont celles-ci,
00:50:19encore une fois, comment on peut s'en sortir
00:50:21en étant plus vertueux que les autres.
00:50:23Mais en tout cas, sur les chiffres,
00:50:25ça pourrait quand même être intéressant,
00:50:27mais sans que nous allions plus loin là-dessus.
00:50:32J'avais aussi, peut-être, sur la centrale relay,
00:50:36que vous avez dit que 50 multinationales
00:50:38étaient concernées par ces centrales d'achat.
00:50:40C'est couvert par le secret des affaires,
00:50:42donc je ne vais pas vous le demander ici,
00:50:44mais s'éventuellement il faut aussi me communiquer
00:50:47cette liste, sans qu'elle soit évidemment diffusée,
00:50:49à cause du secret des affaires,
00:50:51mais ça pourrait m'éclairer.
00:50:55Sur cette question des centrales d'achat européennes,
00:50:59je suis parti de ceux qui considèrent
00:51:03que le problème, c'est la première transaction
00:51:05et pas tellement la...
00:51:08Enfin, bref.
00:51:10Mais en tout cas, c'est un peu ce qu'on comprend aussi
00:51:12au fil des auditions de cette commission d'enquête.
00:51:14Mais il y a peut-être un argument, quand même,
00:51:17qui a pu être évoqué par les syndicats des industriels,
00:51:21pas dans cette commission d'enquête,
00:51:23mais à une autre occasion, sur le fait que,
00:51:25si effectivement, ce sont des grandes multinationales
00:51:27qui sont concernées par ces centrales d'achat,
00:51:30je ne suis pas sûr qu'il y ait une volonté politique
00:51:32de vouloir faire des cadeaux aux multinationales
00:51:34à l'agroalimentaire, parce qu'elles ont la capacité
00:51:36de pouvoir optimiser leurs coûts de production
00:51:40et que je ne suis pas sûr que leurs marges
00:51:42soient à plaindre.
00:51:45Mais il y avait un argument qui pouvait quand même
00:51:47interpeller sur le fait que cette pression
00:51:49qui est faite par la délocalisation juridique,
00:51:51en fait, parce que c'est...
00:51:53Bon, je comprends que ce soit une centrale d'achat
00:51:56où il fallait bien se trouver un endroit,
00:51:58mais il y a une pression qui est faite
00:52:00par la délocalisation juridique.
00:52:02Je comprends que ce soit une centrale d'achat
00:52:04où il fallait bien se trouver un endroit,
00:52:06mais il y a quand même un aspect,
00:52:09j'ai un esprit d'escalier,
00:52:11mais le premier aspect quand même,
00:52:13c'est que vous dites que le droit belge
00:52:15est semblable à celui de la France,
00:52:17je ne suis pas sûr qu'en Belgique,
00:52:20ils aient égalimé.
00:52:22Donc il y a bien un aspect,
00:52:24il fallait certes trouver une capitale européenne,
00:52:26mais il y a bien un aspect de délocalisation juridique.
00:52:28Mais cet argument des industriels,
00:52:31où ces centrales d'achat sont en capacité
00:52:33de pouvoir obtenir des prix meilleurs
00:52:35sur les produits des multinationales,
00:52:37ça pèse aussi sur l'EPM.
00:52:39C'est-à-dire que la concurrence
00:52:42s'en retrouve plus rude, parce que les produits
00:52:44des multinationales dans le rayon se retrouvent
00:52:46forcément à des prix plus bas
00:52:48pour le consommateur, et donc
00:52:50nous sommes désavantagés.
00:52:53Est-ce que vous avez peut-être une idée sur ce point ?
00:52:57Oui, c'est beaucoup de sujets,
00:52:59et on le fait de manière un peu brouillonne,
00:53:02mais je vous prie d'y lire d'abord des intentions.
00:53:05Oui, le capitalisme n'est pas moral,
00:53:07mais les acteurs du capitalisme
00:53:09ou les acteurs de l'entreprise
00:53:11peuvent avoir des préférences.
00:53:14Et en fait, je peux vous dire
00:53:16que nos Leclercs bretons
00:53:18rivalisent avec les Leclercs alsaciens
00:53:20ou avec les Leclercs vendéens,
00:53:22pour plus chez moi,
00:53:25il n'y a pas mieux.
00:53:27Donc je pense qu'il faut
00:53:29donc c'est une émulation
00:53:32je trouve qui est assez saine
00:53:34et qui est profitable à nos pâtés Henaf
00:53:36et à nos crêpes bretonnes
00:53:38qui sont vendues jusqu'en Pologne
00:53:40aujourd'hui grâce à ces alliances.
00:53:43D'accord ?
00:53:45Parce qu'on oublie aussi de dire ça
00:53:47dans les alliances, par exemple avec Revé,
00:53:49je donne un exemple du non alimentaire
00:53:51parce qu'il me vient comme ça,
00:53:54c'est Bayersdorf qui fait les rayons
00:53:56produits d'entretien et de beauté.
00:53:58Nous, on lui amène l'Oréal.
00:54:00Si tant est que l'Oréal
00:54:02est encore français,
00:54:04cette alliance est profitable
00:54:07à l'Oréal, vous voyez ?
00:54:09Beaucoup, nous avons grandi
00:54:11avec les Beignets
00:54:13qui ont fait l'actalis,
00:54:15nous avons démarré en même temps,
00:54:18nous on les amène avec nous
00:54:20dans la coupe du mariage.
00:54:22Et même si pendant la période
00:54:24de négociation on se frite,
00:54:26nous sommes les mêmes terroirs
00:54:28qui grandissons ensemble.
00:54:31Donc c'est une dimension
00:54:33affectivo-politique
00:54:35que nous revendiquons
00:54:37et que nous pouvons démontrer
00:54:39au cas par cas.
00:54:42Pour la question des produits importés
00:54:44de marque, le sujet,
00:54:46c'est pour ça qu'on est pour Origine Info,
00:54:48c'est que moi je ne sais pas
00:54:50jusqu'à ce que ce soit marqué
00:54:53sur le produit, je ne sais pas
00:54:55quantifier la part de porc
00:54:57ou dans les plats transformés
00:54:59tant que vous ne l'exigez pas,
00:55:01vous législateurs,
00:55:03ou que le gouvernement ne l'exige pas,
00:55:06je ne sais pas quantifier
00:55:08la part de produits importés.
00:55:10Mais même, d'une manière générale,
00:55:12vous-même, enfin pardon,
00:55:14l'institution, pour le coup,
00:55:17parlementaire, vous avez accepté
00:55:19l'option 3 qui ne me donne pas accès
00:55:21à l'origine de la part agricole
00:55:23donc même si on fait travailler
00:55:25un cabinet de consultants là-dessus,
00:55:27il y a un travail de défrichage
00:55:30qui, en tout cas, n'est pas spontané.
00:55:32Vous voyez, je veux vous dire ça.
00:55:34Donc ça, c'est pour...
00:55:36Alors pour ce qui concerne
00:55:38les conditions tarifaires,
00:55:41je voudrais juste vous rassurer,
00:55:43après chaque négociation,
00:55:45l'administration vient pomper
00:55:47tous les ordinateurs de tous les groupes
00:55:49de distribution, donc tous les écarts tarifaires,
00:55:52la connaissance des relations commerciales,
00:55:54elle est quelque part
00:55:56dans l'administration.
00:55:59Donc à défaut d'être transparent
00:56:01parce qu'explicable,
00:56:03tout ça, on doit pouvoir
00:56:05faire des recherches là-dessus.
00:56:07Sur les PME, on a des accords privilégiés
00:56:10avec les associations de PME,
00:56:12et notamment avec la FEF,
00:56:14que vous avez dû auditionner aussi,
00:56:16et la DEPAL, en fait,
00:56:18je pense que ça fonctionne pas mal.
00:56:20C'est à eux de le dire.
00:56:23C'est pas...
00:56:25Qu'est-ce que vous...
00:56:27J'ai eu conscience
00:56:29que je n'ai pas répondu
00:56:31à votre question, mais je ne sais plus
00:56:34tout d'un coup votre...
00:56:36C'est vrai que j'ai posé
00:56:38beaucoup de questions, donc peut-être
00:56:40pour reprendre d'abord la question
00:56:42des importations,
00:56:45j'entends sur les produits transformés,
00:56:47après, par exemple, sur le port,
00:56:49vous avez dit 100%.
00:56:52Bon, c'est toujours pareil,
00:56:54quand on va regarder les articles
00:56:56qui ont été assez nombreux,
00:56:58il n'y a pas qu'aux françaises, d'ailleurs,
00:57:00mais l'un de la mobilisation à l'école
00:57:03d'agriculteurs qui allait remplir
00:57:05des caddies de...
00:57:07Oui, d'accord. Je parle bien
00:57:09de vente de viande fraîche.
00:57:11Oui, oui, mais nous, on est français.
00:57:14La viande fraîche, c'est le porc...
00:57:16Et ce qu'on a vu
00:57:18dans les caddies et qui a été médiatisé,
00:57:20c'est du RTA, c'est pas...
00:57:22En viande fraîche,
00:57:25nous avons 100% de porc...
00:57:27On va dire 99%, si vous préférez,
00:57:29mais... Non, non.
00:57:31Je suis assez catégorique là-dessus.
00:57:33Donc c'est
00:57:36un peu la même discussion
00:57:38avec, il me semble,
00:57:40Intermarché, c'est que la question
00:57:42du président était bien précise sur ce qu'il y avait
00:57:44en rayon et pas forcément sur ce que vous produisiez
00:57:46vous-même. Voilà. Et c'est...
00:57:49Je vais se répondre.
00:57:51Oui, il peut y avoir des approvisionnements
00:57:53magasins ici ou là sur...
00:57:55Vous pensez à une barquette, je pense,
00:57:57d'un morceau de bœuf qui n'était pas
00:58:00d'origine française, mais ce n'était pas fourni
00:58:02par la coopérative. C'était un achat
00:58:04complémentaire d'un magasin. Mais ce n'est pas...
00:58:06Quand il vous dit 100% de porc français
00:58:08ou de bœuf français, c'est fourni
00:58:11par la coopérative. Et à côté
00:58:13de ça, les magasins achètent beaucoup
00:58:15de viande et de carcasses,
00:58:17M. Hébertot pourrait aussi en parler,
00:58:19locales, auprès des producteurs
00:58:21régionaux. Donc il y a aussi
00:58:24ce type d'approvisionnement.
00:58:26...
00:58:28En fait, si vous prenez ce qui circule
00:58:30sur les réseaux sociaux ou que les organisations
00:58:32agricoles ont fait médiatiser
00:58:35ces 5 derniers mois,
00:58:37c'est que dalle. C'est une langue
00:58:39de bœuf à Urugne.
00:58:41C'est une côte de porc
00:58:43dans un endroit.
00:58:46Après, ne perdons pas notre temps là-dessus,
00:58:48je vous assure que
00:58:50le marginal
00:58:52devient... focalise
00:58:54l'attention, mais c'est pas...
00:58:57Notre problème
00:58:59est quelquefois des ruptures de fournitures.
00:59:01Mais la volonté de l'enseigne
00:59:03à tous les niveaux, c'est de favoriser
00:59:05sur le porc le 100% français.
00:59:08Je crois qu'on manque
00:59:10un peu de langue de bœuf en France
00:59:12de quelques morceaux comme ça.
00:59:15J'ai vu qu'il y en avait dans la région
00:59:17de Bordeaux, je ne me rappelle plus.
00:59:19C'est à circuler 1 million de fois sur le net.
00:59:21Après, c'est la même langue de bœuf
00:59:23dont on parle.
00:59:26Ça devient ridicule.
00:59:28...
00:59:30Merci. Sur la question
00:59:32que je vous avais posée sur les PME
00:59:34qui se plaignaient un peu de subir
00:59:37à la baisse
00:59:39les achats des centrales d'achat
00:59:41avec les multinationales, vous m'avez répondu
00:59:43sur les écarts tarifaires. Je vous avoue que je n'ai pas
00:59:45très bien compris parce que les écarts tarifaires,
00:59:47je n'en ai jamais entendu parler.
00:59:50Est-ce que vous pourriez peut-être préciser
00:59:52la réponse que vous aviez sur ce point ?
00:59:54Je pense que nous avons
00:59:56un traitement privilégié.
00:59:58Nos adhérents ont un comportement
01:00:01privilégié avec leur PME.
01:00:03Et donc, dans des situations
01:00:05de crise, dans des situations qu'on a vécues
01:00:07là, je suis moi-même intervenu
01:00:09sur le traitement des pouvoirs publics,
01:00:11de la FNSEA ou autre, mais les PME,
01:00:14aujourd'hui, ne sont pas...
01:00:16Enfin, nos adhérents
01:00:18manifestent un grand égard
01:00:20à l'égard de leur PME régionale.
01:00:22...
01:00:25Pour compléter
01:00:27et essayer de clarifier,
01:00:29la politique tarifaire
01:00:31pour la PME, elle va dépendre
01:00:33du type de produit que fabrique la PME.
01:00:36Parce que si c'est un produit
01:00:38de gamme, peut-être que les tarifs seront plus serrés.
01:00:40Si c'est un produit plus qualitatif,
01:00:42le niveau de prix sera plus élevé.
01:00:44Donc, je ne sais pas si,
01:00:46quand vous comparez PME et grand groupe,
01:00:49est-ce qu'on négocie plus dur avec un grand groupe
01:00:51qu'avec une PME.
01:00:53On ne négocie pas de la même façon,
01:00:55parce qu'on négocie plus en partenariat
01:00:57avec une PME et puis on négocie
01:01:00au GALEC, mais surtout, ça dépend
01:01:02du type de produit que vend la PME.
01:01:04Et je compléterai peut-être
01:01:06en rappelant que nous avons
01:01:08des accords
01:01:10qui durent 3 ans,
01:01:13avec les associations
01:01:15d'entrepreneurs, PME agroalimentaire
01:01:17FEF et agrodéveloppement,
01:01:19qui mettent en place un certain nombre de dispositions
01:01:21qui leur permettent aussi d'avoir
01:01:24des conditions de négociation qui ne sont pas du tout les mêmes
01:01:26que celles des grands groupes, au sens où il y a des dates
01:01:28plus en avance, comme vous l'avez voté
01:01:30dans votre loi.
01:01:32Il y a des aménagements aussi, ils ont des rencontres
01:01:34hier avec les acheteurs, etc., qui font
01:01:37qu'il y a un traitement
01:01:39pas particulier, mais il y a
01:01:41en tout cas de la bienveillance aussi dans la relation
01:01:43avec ces PME-là qui est organisée.
01:01:45Ce sont des accords qui sont publics, sur lesquels
01:01:48il y a une communication nationale,
01:01:50et qui sont d'ailleurs signés aussi, je crois,
01:01:52avec certains de nos concurrents.
01:01:54Il y a un exemple très concret pour finir sur la PME,
01:01:56parce que j'imagine que c'est un sujet
01:01:59qui est important pour vous.
01:02:01Au moment de l'explosion
01:02:03du coût énergétique,
01:02:05nous avions un accord avec les PME
01:02:07qui disait que nous ne négocions pas
01:02:09l'augmentation de la MPI,
01:02:12matière première industrielle, pour les PME.
01:02:14Donc c'est des choses très concrètes,
01:02:16des accords qui sont passés en fonction
01:02:18des besoins, du contexte,
01:02:20mais il y a une véritable politique
01:02:23de discernement entre la PME
01:02:25et les grands groupes, et qui doit être
01:02:27à peu près la même chez tous les distributeurs.
01:02:30Alors, je reste sur le sujet,
01:02:32parce que je pense que c'est vraiment important,
01:02:34parce que tout le débat sur le régalisme
01:02:37tourne autour de ça.
01:02:39J'entends, donc vous êtes sous serment,
01:02:41donc je prends comme tel.
01:02:45Mais alors dans ce cas-là,
01:02:47si les multinationales ont-elles des capacités
01:02:51d'économie d'échelle,
01:02:53d'optimisation d'arrivée,
01:02:55d'investissement,
01:02:57d'optimisation d'arrivée,
01:02:59parce qu'ils ont des coûts de production
01:03:02moins ou moins élevés,
01:03:04donc d'arrivée avec des prix plus intéressants
01:03:06qu'une PME française,
01:03:08vous êtes en mesure, par l'évasion juridique
01:03:10de la centrale d'achat Eurelec,
01:03:13de pouvoir négocier
01:03:15plus facilement avec elle
01:03:17qu'en France,
01:03:19avec les lois Egalim,
01:03:21et donc vous arrivez avec des prix plus bas,
01:03:24des prix d'achat plus bas
01:03:27En revanche, sur les PME,
01:03:29vous restez en France avec les lois Egalim,
01:03:31avec, et ça je prends comme tel,
01:03:33comme argent comptant,
01:03:35avec des politiques plus volontaristes
01:03:38vis-à-vis des PME,
01:03:40donc in fine, le même produit
01:03:42qu'elle vient de la PME
01:03:44ou qu'elle vient de la multinationale
01:03:46ne se retrouve plus du tout au même prix
01:03:49dans le rayon.
01:03:51Je termine juste,
01:03:53je vous écouterai,
01:03:55et la remarque qui nous était remontée
01:03:57par les industriels,
01:03:59enfin les PME industrielles,
01:04:02c'est de dire qu'in fine dans le rayon
01:04:04nous on se retrouve désavantagés
01:04:06pour critiquer en quelque sorte
01:04:08l'utilisation de la centrale d'achat
01:04:10avec les multinationales.
01:04:13Vous dites les choses sympathiquement
01:04:15mais il ne faut pas dire évasion,
01:04:17c'est pas bien,
01:04:19c'est polémique ça.
01:04:21Je vous renvoie à l'Assemblée,
01:04:23on a créé notre société,
01:04:26nos alliances avant Egalim,
01:04:28donc l'évasion fiscale,
01:04:30légale, ce n'est pas notre truc.
01:04:32Donc on rembarre ça,
01:04:34on revient à la comparaison des tarifs,
01:04:37si vous pensez qu'il y a
01:04:39des problèmes d'écart de tarifs,
01:04:41vous demandez à l'administration,
01:04:43elle a tout, c'est ça que je voulais dire tout à l'heure.
01:04:45Nous, au-delà des polémiques,
01:04:48nous avons, et je suis sous serment,
01:04:50nous avons une volonté de négocier
01:04:52avec discernement avec nos PME.
01:04:54Après, tout le monde parle d'Egalim,
01:04:56mais Michel Birault lui-même a dû vous le dire,
01:04:58c'est LME qui pose problème aux PME.
01:05:01Le problème en France,
01:05:03c'est qu'on négocie le prix
01:05:05mais surtout on négocie peu le tarif,
01:05:07on négocie beaucoup les prestations derrière.
01:05:09Et évidemment,
01:05:12des boîtes comme Nestlé, Procter, etc.,
01:05:14ont les moyens de proposer des prestations
01:05:16que ne proposent pas les PME.
01:05:18D'où l'importance de ce discernement
01:05:20mais, s'il vous plaît,
01:05:22on ne nourrit pas des polémiques pour des polémiques.
01:05:25Bon, j'ai du mal à m'exprimer,
01:05:27alors le mot était malheureux,
01:05:29non, non, mais enfin bon,
01:05:31c'est dommage de répondre ça dessus,
01:05:33mais ce n'était pas forcément une remise en cause,
01:05:36encore une fois, parce que moi,
01:05:38très sincèrement, je vous le dis,
01:05:40je suis partagé, mais intuitivement,
01:05:42je me dis que les centrales d'achats européens
01:05:44ne sont pas forcément un problème.
01:05:47Mais je pense qu'il y a un problème
01:05:50mais je vous le dis, il reste cette difficulté,
01:05:52exprimée par les industriels,
01:05:54c'est qu'in fine, eux arrivent dans le rayon
01:05:56pour le consommateur à des prix plus élevés,
01:05:58leurs produits plutôt,
01:06:01pour le consommateur à des prix plus élevés
01:06:03que les produits des multinationales.
01:06:05Et c'est là où eux sont perdants,
01:06:07parce qu'ils se retrouvent moins compétitifs.
01:06:09Et c'est peut-être,
01:06:12moi, il me semble,
01:06:14la seule limite
01:06:16aux centrales d'achats
01:06:18qui, donc, bénéficient
01:06:20d'un statut juridique.
01:06:22En tout cas, elles ne sont pas contraintes
01:06:25par Egalim,
01:06:27puisqu'elles ne sont pas en France.
01:06:29Et ce serait peut-être la seule difficulté
01:06:31à ces centrales d'achats.
01:06:33J'espère que j'ai retourné la question
01:06:36d'une façon différente.
01:06:38Si vous voulez dire que c'est plus difficile
01:06:40d'être petit que gros, assurément.
01:06:42C'est vrai, dans l'industrie, dans la distribution,
01:06:44tant que vous n'avez pas certaines tailles,
01:06:47économies d'échelle, c'est compliqué.
01:06:49Et donc, être une PME,
01:06:51quand le marché se restreint,
01:06:53quand l'inflation est forte,
01:06:55quand l'électricité explose, c'est plus compliqué
01:06:58que d'être une multinationale,
01:07:00que d'être sur plusieurs marchés,
01:07:02que de pouvoir arbitrer sur des marchés
01:07:04de matière première, c'est évident.
01:07:06D'où la nécessité d'avoir une politique
01:07:09qui privilégie
01:07:11l'approvisionnement local.
01:07:13Parce que, du coup,
01:07:15du point de vue de la souveraineté,
01:07:17c'est quand même important.
01:07:20Le jour où je vous dis que, pendant la période
01:07:22de guerre en Ukraine, des grandes multinationales
01:07:24viennent vous dire, c'est 36% ou 40% de hausse
01:07:26ou il n'y a pas, c'est très important
01:07:28d'avoir des PME dans notre environnement
01:07:31qui pallient à ces ruptures.
01:07:33Nous partageons ce point.
01:07:37Merci beaucoup.
01:07:39En juin 2022,
01:07:41vous avez été extrêmement critique
01:07:43de certains industriels.
01:07:46Vous avez même, à l'époque, appelé
01:07:48à la création d'une commission d'enquête
01:07:50sur le fait que, selon vous,
01:07:52il y avait quand même des augmentations
01:07:54de prix chez certains industriels
01:07:57qui n'étaient pas en corrélation
01:07:59avec l'augmentation des matières premières.
01:08:01Sur quoi vous avez fondé ce constat ?
01:08:05Dans notre alliance,
01:08:07nous avons rencontré le groupe
01:08:10Howell-Dulles, qui est très présent
01:08:12aux Etats-Unis et qui est opérateur
01:08:14en Belgique et aux Pays-Bas.
01:08:16Très vite, ils nous ont alerté
01:08:18sur la bouffée d'inflation aux Etats-Unis
01:08:20mais aussi les spéculations
01:08:23sur les marchés des matières premières
01:08:25dont le professeur Chalmin,
01:08:27c'est un des premiers que vous avez reçus,
01:08:29rappelait que la moitié des intervenants
01:08:31sur les marchés de matières premières
01:08:34ne sont pas des utilisateurs.
01:08:36Ce sont des placiers, des spéculateurs
01:08:38au sens étymologique du terme.
01:08:40Je voulais alerter votre noble assemblée
01:08:42du fait que,
01:08:44soit par manque d'anticipation,
01:08:47soit par volonté
01:08:49de répercuter immédiatement
01:08:51aux consommateurs des perspectives de hausse,
01:08:53beaucoup d'industriels
01:08:55jouaient de cette inflation.
01:08:58J'étais un peu
01:09:00le solitaire du marché
01:09:02pendant six mois,
01:09:04mais après, vous avez vu que Thierry Cotillard
01:09:06d'Intermarché, Dominique Schellcher
01:09:08de Système U et même Alexandre Bompard
01:09:11ont emboîté le pas.
01:09:13Pourquoi nous vous avons alertés ?
01:09:15D'abord parce que les hausses de prix,
01:09:17elles se passent chez nous, dans nos magasins.
01:09:19Nous ne voulions pas qu'elles nous soient imputées,
01:09:22ou en tout cas à tort.
01:09:24Et donc, les uns et les autres
01:09:26nous ont plus ou moins promis
01:09:28des commissions d'enquête qui nous auraient bien aidés.
01:09:30Et je pense qu'ils auraient aussi alerté
01:09:33certains de PME et certains industriels
01:09:35pour négocier plus avant leur approvisionnement.
01:09:37Je pense que le prix des conteneurs était passé
01:09:39de 1 700 euros à 17 000 euros
01:09:41et que quand même, après,
01:09:43une partie de l'Assemblée nationale était assez d'accord
01:09:46pour dire qu'il fallait taxer les superprofits,
01:09:48mais c'était trop tard.
01:09:50C'était au moment de la négo qui fallait intervenir.
01:09:52Donc, je ne donne pas de leçons.
01:09:54J'explique le coup de solitude
01:09:57qu'à un moment donné, on ressentait.
01:09:59Nous avions cette information par le marché américain.
01:10:01L'inflation américaine a démarré six mois
01:10:03avant l'inflation française.
01:10:05C'est clair, parce que ça peut revenir.
01:10:07Moi, c'est ce qui m'avait motivé.
01:10:10J'avais surpris d'ailleurs
01:10:12un certain nombre de mes collègues,
01:10:14mais c'est ce travail avec Aole Deleuze
01:10:16qui nous a suffisamment alertés.
01:10:18Vous avez vu que sur le prix de l'énergie aussi,
01:10:21on a tous payé très cher,
01:10:23mais enfin, les résultats des énergéticiens,
01:10:25ils ne sont pas à la ramasse.
01:10:27Et sur l'industrie agroalimentaire,
01:10:29moi, je veux bien
01:10:32qu'on accorde des vertus particulières
01:10:34aux producteurs alimentaires,
01:10:36mais il ne faut quand même pas confondre
01:10:38le producteur de fruits et légumes
01:10:40ou le maraîcher de la plaine de Montaisson
01:10:43ou de Nantes
01:10:45avec des industriels du pet food,
01:10:47par exemple, qui ont sorti
01:10:49des hausses de dividendes
01:10:51qui montrent bien
01:10:54que le consommateur français,
01:10:56peut-être aussi le consommateur européen,
01:10:58mais là, j'ai plaidé pour les Français,
01:11:00le consommateur français a surpayé cette inflation.
01:11:03Alors depuis, je pense que,
01:11:05je vous le confirme,
01:11:08je pense qu'on est rentré dans une période
01:11:10plus stable
01:11:12et je pense que là, actuellement,
01:11:14dans les magasins,
01:11:16par le jeu de la concurrence entre nous,
01:11:19mais la répercussion assez rapide
01:11:21des nouveaux tarifs aux consommateurs,
01:11:23je pense que les consommateurs français vont pouvoir...
01:11:25Ça n'effacera pas
01:11:27les 21% d'inflation
01:11:30sur deux ans et quelques
01:11:32qu'ils ont vécu, mais on va retrouver
01:11:34une inflation plus normale.
01:11:36Enfin, après,
01:11:38si vous me permettez, je suis tchatcheur,
01:11:40donc il faut me couper,
01:11:43je pense que ça va coûter plus cher
01:11:45à produire demain.
01:11:47Il y a plusieurs injonctions,
01:11:49l'injonction de souveraineté
01:11:51ou de relocalisation,
01:11:54l'injonction par la géopolitique,
01:11:56on va dire,
01:11:58l'injonction de la décarbonation,
01:12:00l'injonction de produire plus vertueux
01:12:02en matière sanitaire,
01:12:05ça va coûter plus cher à produire,
01:12:07ça va coûter plus cher à nos producteurs,
01:12:09la chaîne agroalimentaire,
01:12:11ça va coûter plus cher,
01:12:13en tout cas pendant une période,
01:12:16tant qu'on n'a pas trouvé des énergies alternatives,
01:12:18quand on n'a pas encore trouvé de nouveaux modèles,
01:12:20et donc, plus que jamais,
01:12:22ce sera important d'avoir des distributeurs
01:12:24qui temporiseront cette inflation,
01:12:27qui feront tampon avec cette inflation
01:12:29et, si vous me permettez,
01:12:31ça nous laisse quand même
01:12:33une perspective de travail importante,
01:12:35et c'est la raison pour laquelle
01:12:38je souhaite qu'au-delà du débat législatif,
01:12:40vous nous aidiez aussi
01:12:42à trouver une forme de dialogue dans la filière,
01:12:44mais une filière qui irait jusqu'à la distribution
01:12:46et jusqu'au bout de la distribution,
01:12:49parce que c'est évident que si ça augmente en amont,
01:12:51il va falloir que cette augmentation
01:12:53n'aille pas plus vite que celle
01:12:55du pouvoir d'achat des Français,
01:12:58et nous avons là, en tant que distributeurs,
01:13:00un rôle éminent à jouer.
01:13:02Oui, ça va coûter plus cher à produire,
01:13:05donc les systèmes de distribution
01:13:07devront être plus compétitifs.
01:13:09Monsieur le rapporteur en avance, s'il vous plaît.
01:13:11Je vais essayer de cibler mes questions
01:13:13et peut-être aussi cibler vos réponses,
01:13:16parce que nous avons pas mal de collègues
01:13:18et leur avance,
01:13:20mais je vous relance quand même sur ce point.
01:13:22À l'époque, ce n'était pas tellement...
01:13:24Là, vous nous expliquez qu'en fait,
01:13:26pour pouvoir anticiper la hausse du coût des matières premières,
01:13:29à l'époque, c'était quand même, vous disiez,
01:13:31la moitié des hausses des prix demandées sont suspectes.
01:13:33Donc là, vous étiez plus sur...
01:13:35Peut-être un reproche sur les marges
01:13:37qui n'étaient peut-être pas...
01:13:40Vous avez raison.
01:13:42Je suis en mode projet.
01:13:44J'ai du mal à faire la comptabilité
01:13:46de mes années antérieures,
01:13:48mais à l'époque, effectivement,
01:13:51je confirme, et d'ailleurs...
01:13:53Mais vous n'avez pas fait ces commissions d'enquête.
01:13:56Non ?
01:13:58Si. Celle-ci, par exemple.
01:14:00Voilà.
01:14:02Mais...
01:14:05Bon, écoutez, il faut qu'on avance,
01:14:07mais j'avais une question.
01:14:09Il y a le patron de Lidl
01:14:11qui a vivement critiqué la loi LME.
01:14:13Il paraît qu'on vous en attribue l'origine,
01:14:16mais...
01:14:18Et le patron de Leclerc,
01:14:20notamment sur la question des MDD,
01:14:22pardon, de Lidl,
01:14:24sur lequel il est très spécialisé, les MDD,
01:14:26nous vantait plutôt le contrat tripartite
01:14:29avec une certaine transparence,
01:14:31ce qui n'est pas tellement
01:14:33dans l'état d'esprit de la loi LME
01:14:35où on construit le prix par le haut
01:14:37avec plus de notion de transparence.
01:14:40Est-ce que...
01:14:42Et le patron de Lidl était très clair
01:14:44sur le fait que, en tout cas pour lui,
01:14:46on avait changé d'époque et qu'il fallait
01:14:48maintenant plus de transparence.
01:14:51Est-ce que ces contrats tripartites,
01:14:53sur les MDD,
01:14:55est-ce que vous vous êtes maintenant aligné
01:14:58sur l'avis du patron de Lidl sur cette question ?
01:15:00Allez, on va lui laisser ça.
01:15:02Lui, il a oublié
01:15:04les premiers prix,
01:15:06donc il est en train de les refaire.
01:15:09Mais moi, je l'aime bien.
01:15:11C'est un bon bosseur
01:15:13et il est vraiment sincère
01:15:15dans sa volonté de bien faire
01:15:17pour le monde agricole.
01:15:20C'est vraiment un engagement personnel.
01:15:22Nous voulons développer
01:15:24les contrats tripartites.
01:15:26Alors à la taille de Lidl,
01:15:28ça représente beaucoup proportionnellement
01:15:31par rapport à ce qu'il fait,
01:15:33mais Leclerc, c'est 3 fois le débouché.
01:15:35Donc le sujet qui serait intéressant
01:15:37sur lequel vous vous penchiez,
01:15:39c'est celui des coopératives.
01:15:42Est-ce que les coopératives représentent
01:15:44bien le monde de la production
01:15:46ou est-ce que,
01:15:48quand elles négocient avec nous,
01:15:50elles ont leur propre coût de fonctionnement
01:15:52au détriment d'une visibilité
01:15:55pour les producteurs de ce qui est leur contrat ?
01:15:57Je pense que nous,
01:15:59ce que nous appelons contrat tripartite,
01:16:01c'est bien le producteur,
01:16:03l'industriel
01:16:06et le distributeur.
01:16:08Dans le cas des coopératives,
01:16:10quand les coopératives sont leurs propres industriels,
01:16:12il faut regarder comment ça peut évoluer.
01:16:14En tout cas, nous sommes pour les contrats tripartites.
01:16:17Il y en a peu.
01:16:19Il y en a peu.
01:16:21Il y en a peu.
01:16:23Il y en a peu chez Leclerc.
01:16:25Et donc...
01:16:28Le problème, c'est que pour le rapport,
01:16:30il faut que vous utilisiez le micro allumé
01:16:32pour que vous puissiez...
01:16:34Il y en a peu chez Leclerc.
01:16:36Il y en a plus chez Leclerc.
01:16:39Ah oui, pardon.
01:16:41Il faut...
01:16:43Je pense qu'il y en a plus en masse
01:16:45chez Leclerc
01:16:47que chez Lidl, mais ce n'est pas le sujet.
01:16:49On ne va pas faire un concours de kékés.
01:16:52C'est juste que ce n'est pas dans une pratique française
01:16:54très forte
01:16:56et donc il faut les développer.
01:16:58Bon, merci.
01:17:00J'ai une dernière question
01:17:03avant de laisser la parole à mes collègues,
01:17:05sur la question du SRP plus 10.
01:17:07Je ne sais plus quelle position vous aviez sur celle-ci,
01:17:09mais comme vous avez pris une position assez différente
01:17:11du reste de vos concurrents,
01:17:14j'imagine que vous êtes plutôt défavorable.
01:17:16Vous êtes plutôt défavorable,
01:17:18mais on a quand même une question à l'heure actuelle.
01:17:20C'est les marges dégagées
01:17:22par la mise en place du SRP plus 10
01:17:25sur l'effectivité du rissellement
01:17:27sur les agriculteurs.
01:17:29La répercussion.
01:17:31Evidemment, il y a un échelon
01:17:33que vous ne maîtrisez pas sur les industriels,
01:17:36mais est-ce qu'au niveau de Leclerc,
01:17:38vous êtes en capacité de nous dire
01:17:40si l'intégralité des marges dégagées par le SRP plus 10
01:17:42ont bien été répercutées
01:17:44sur les prix
01:17:46des produits agricoles,
01:17:49ou est-ce qu'ils ont pu constituer
01:17:51une augmentation
01:17:53des marges
01:17:55des entreprises Leclerc ?
01:17:57Est-ce que, quand vous posez cette question,
01:18:00vous, vous croyez vraiment
01:18:02que le fleuve remonte à la source ?
01:18:04Vous croyez vraiment au rissellement à l'envers ?
01:18:06Vous croyez vraiment
01:18:08qu'une marge de distributeurs
01:18:11d'un franchisé carrefour à Marseille
01:18:13va remonter via sa centrale d'achat
01:18:15vers un producteur ?
01:18:18Qui a inventé des trucs comme ça ?
01:18:20Vous voyez ?
01:18:22Et en plus,
01:18:24on aurait pu imaginer
01:18:26un seuil de marge minimum
01:18:29sur des produits agricoles.
01:18:31Mais ce n'est même pas sur les produits agricoles
01:18:33qu'on nous a demandé de les appliquer,
01:18:35c'est sur les produits transformés.
01:18:37Ça n'a pas de sens.
01:18:40On pourrait imaginer que,
01:18:42dans une exception
01:18:44assez comme ça, primaire,
01:18:46les prix trop bas, ça entraîne les prix trop bas,
01:18:48et donc, on limite, on fait un effet de seuil,
01:18:51on met un SRP plus 10 sur les produits agricoles.
01:18:53Mais ce n'est pas ce qui a été décidé.
01:18:55Il a été décidé de mettre un SRP plus 10
01:18:57sur les produits transformés.
01:18:59Et comment ça remonte
01:19:02de l'adhérent Leclerc de Celesta
01:19:04à sa centrale
01:19:06d'achat coopérative ?
01:19:08Comment ça remonte de la coopérative
01:19:10à chez Danone ?
01:19:12Et comment, de chez Danone, ça revient
01:19:15chez le producteur de machins ?
01:19:17Qui a inventé des trucs comme ça ?
01:19:19Donc, moi, je n'explique pas
01:19:21ce que je ne comprends pas.
01:19:23Et je trouve que c'était quand même,
01:19:26j'allais dire une arnaque intellectuelle,
01:19:28mais ce qui est incroyable,
01:19:30c'est qu'on a vendu ça à une population agricole
01:19:32dont certains étaient dans la misère.
01:19:34Donc, si vous voulez bien
01:19:37qu'on inverse le champ de la responsabilité,
01:19:39nous ne sommes pas concepteurs du sujet.
01:19:41Et je vous propose de demander
01:19:43à ceux qui l'ont conçu
01:19:45de s'en expliquer.
01:19:47– Merci.
01:19:50Je termine là-dessus, mais je n'étais pas parlementaire
01:19:52au moment de la conception
01:19:54et j'ai voté contre la prolongation.
01:19:56Donc, vous voyez, je suis assez tranquille là-dessus.
01:19:58En revanche, vous étiez beaucoup plus impliqué
01:20:01que moi à l'époque, peut-être,
01:20:03dans l'élaboration, mais il me semble
01:20:05que ce n'était pas ça la logique à l'époque.
01:20:07C'était de dire, sur les produits type Coca-Cola,
01:20:09il y a zéro de marge
01:20:11parce que c'est hyper concurrentiel
01:20:14et qu'il faut…
01:20:16Donc, on ne fait pas de marge
01:20:18et les distributeurs se rattrapent
01:20:20pour garder leur taux de marge
01:20:22sur les produits agricoles,
01:20:25sur les fruits et légumes, sur la viande fraîche.
01:20:27Et donc, la logique, il me semble,
01:20:29mais encore une fois, moi je n'étais pas dans la machine à l'époque,
01:20:31c'était de dire, obligeons-les à faire de la marge
01:20:33sur Coca-Cola et Nutella
01:20:35pour qu'ils puissent desserrer les taux
01:20:38sur les fruits et légumes ou la viande.
01:20:40Et donc, je vous repose la question.
01:20:42Alors d'abord, vous avez la même lecture des choses,
01:20:44mais surtout, est-ce que dans les marges,
01:20:46mécaniquement, qui ont été,
01:20:49à moins que vous faisiez au moins 10% de marge partout,
01:20:51mais j'en douterais,
01:20:53est-ce que les marges supplémentaires
01:20:55qui ont été dégagées par vos entreprises
01:20:57ont permis de gonfler les marges,
01:21:00la marge générale de vos magasins,
01:21:02ou est-ce qu'elles ont été répercutées
01:21:04sur les autres produits
01:21:07sur lesquels vous faisiez plus de marge que 10% ?
01:21:09Nous avons fait faire des études,
01:21:11Marie va vous en parler sur les chiffres.
01:21:13Vous n'étiez pas député.
01:21:15Nous n'étions pas dans l'accord.
01:21:18Nous étions le seul distributeur
01:21:20qui n'était pas associé
01:21:22à ce qui semblait être un accord
01:21:24entre deux groupes,
01:21:26un groupe de l'agroalimentaire
01:21:29et un groupe de la distribution,
01:21:31qui n'était pas associé
01:21:34Si vous vous rappelez bien,
01:21:36la justification du texte de loi,
01:21:38dans le texte de la loi,
01:21:40il est écrit que ce SRP plus 10
01:21:43était quelque chose
01:21:45qui était donné à la distribution,
01:21:47peut-être demandé,
01:21:49mais en tout cas donné à la distribution
01:21:51pour qu'elle soit moins négociatrice
01:21:54en amont.
01:21:56Nous avons été évincés
01:21:58de cette discussion.
01:22:00Nous avons volé à M. Travers
01:22:03le numéro 17
01:22:05de la formulation
01:22:07qui avait été négociée.
01:22:09Vous n'étiez pas député.
01:22:12Nous n'étions pas dans cet accord.
01:22:14Et je pense que cet accord
01:22:16était franchement sans nous
01:22:18et peut-être un peu contre Leclerc.
01:22:20Après,
01:22:23nous avons quand même...
01:22:25Marie, peut-être peux-tu l'expliquer
01:22:27parce que c'est toi qui as fait faire le travail.
01:22:29On a à l'époque
01:22:31de la mise en place de la loi
01:22:33fait chiffrer quel impact ça avait
01:22:36dans l'enseigne
01:22:38d'avoir mis en place
01:22:40ce système du SRP plus 10.
01:22:42On a fait faire un rapport
01:22:44qu'on a remis aux députés,
01:22:47d'ailleurs aux parlementaires qu'on a rencontrés
01:22:49pour combattre cette mesure.
01:22:51Et ce qu'il faut retenir, c'est que dans l'enseigne Leclerc,
01:22:53la mise en place du SRP plus 10,
01:22:55ça a eu pour effet
01:22:58d'augmenter de 6 %
01:23:00les produits d'entrée de gamme
01:23:02sur lesquels on fait très peu de marge.
01:23:05Et donc, ce sont évidemment les ménages modestes
01:23:07qui consomment les produits d'entrée de gamme.
01:23:09Et donc, avant même le début de l'inflation,
01:23:11la mécanique du SRP plus 10
01:23:13avait généré
01:23:166 % d'inflation pour les familles
01:23:18qui consomment les produits d'entrée de gamme.
01:23:20Très clair.
01:23:22Si je peux avoir communication
01:23:24de ce rapport,
01:23:27parce que je n'en avais pas été d'ici,
01:23:29et d'ailleurs, si je puis me permettre,
01:23:31me semble-t-il, la même logique
01:23:33que vous évoquiez tout à l'heure,
01:23:35le même raisonnement
01:23:37qui est à l'origine des amendements
01:23:40des Crosailles et avant de M. Dives
01:23:42qui visent
01:23:44à nous faire limiter les promotions
01:23:46sur les produits d'entretien,
01:23:48c'est aussi la même logique incompréhensible
01:23:51du point de vue consumeriste.
01:23:53Quand on parle de...
01:23:55Et...
01:23:58C'est...
01:24:00A un moment donné,
01:24:02il faut se dire que la loi,
01:24:04elle peut être contre-productive.
01:24:06On passe au collègue.
01:24:09Christophe Bex.
01:24:11Bonjour.
01:24:13Bonjour, M. le maire.
01:24:15M. Leclerc,
01:24:17c'est toujours
01:24:20un plaisir de vous écouter
01:24:22parce qu'on rentre dans l'histoire
01:24:24un peu patrimoine français,
01:24:26M. Leclerc,
01:24:28vous êtes un modèle, une aventure.
01:24:30Votre association porte votre nom.
01:24:33C'est vrai qu'il n'y a pas de M. Carrefour,
01:24:35il n'y a pas de M. Intermarché.
01:24:37Par contre, les établissements Leclerc
01:24:39portent forcément le nom de votre papa.
01:24:41Donc une association très diversifiée.
01:24:44Et après, c'est vrai
01:24:46qu'il y a beaucoup de questions
01:24:48parce que suite aux manifestations
01:24:50des agriculteurs,
01:24:52la grande distribution a été au centre
01:24:55Vous avez parlé de l'industrie agroalimentaire,
01:24:58mais la grande distribution,
01:25:00parce qu'entre les producteurs,
01:25:02et je vais les appeler les mangeurs,
01:25:04il y a la grande distribution.
01:25:06Vous nous avez parlé que vous approvisionnez
01:25:09100% en France pour les produits
01:25:11de marques distributeurs,
01:25:13que votre zone de challenge,
01:25:15c'était de 100 km.
01:25:17Mais moi, j'ai plusieurs questions à vous poser.
01:25:20Déjà, vous subissez la concurrence
01:25:22de gros groupes comme Lidl l'a dit.
01:25:24Lidl, je crois, est la première fortune d'Allemagne.
01:25:26Le deuxième, c'est Aldi, le frère.
01:25:28Enfin, les trois plus grosses fortunes d'Allemagne,
01:25:30c'est Aldi, Aldi, Lidl, je crois.
01:25:33Donc c'est vraiment
01:25:35des grosses industries concurrents.
01:25:37Donc comment faire
01:25:39pour lutter face à ces vaisseaux-là ?
01:25:41Quelle est votre trajectoire
01:25:44dans les années qui viennent ?
01:25:46Parce qu'on a bien vu que dans les années 60, 70, 80,
01:25:48la grande distribution, c'était un modèle.
01:25:50Et puis, petit à petit, ce modèle est concurrencé
01:25:53par des groupes comme je viens de citer
01:25:55et puis par Amazon, vous l'avez cité aussi.
01:25:57Donc c'est quoi votre trajectoire, justement,
01:25:59en tant que gros vaisseau comme ça ?
01:26:02Et la fabrication du prix.
01:26:04Parce que moi, j'ai rencontré
01:26:06des agriculteurs, des producteurs,
01:26:08et j'ai rencontré des mangeurs.
01:26:10Mais ceux qui sont au milieu, la fabrication du prix,
01:26:13là, vous avez montré du doigt
01:26:15l'industrie agroalimentaire.
01:26:17Faire baisser les prix,
01:26:19ils sont au cœur du système.
01:26:21Comment le prix se fabrique
01:26:23pour que les consommateurs, les mangeurs,
01:26:26connaissent bien un peu le mécanisme de tout ça.
01:26:28Produire.
01:26:30Vous avez dit très justement
01:26:32que ça va devenir de plus en plus cher de produire
01:26:34parce qu'au niveau du coût de l'énergie
01:26:37et au niveau des normes climatiques
01:26:39et qu'il faut décarboner.
01:26:41Donc comment on fait pour répondre
01:26:43avec des producteurs qui vont produire plus cher
01:26:45et avec des mangeurs qui ont un pouvoir d'achat plus faible ?
01:26:48Donc vous êtes, pareil, au cœur.
01:26:51Vous avez parlé de temporiser l'inflation.
01:26:53Comment ?
01:26:55Baisser les prix, comment ?
01:26:57Et puis, que dire aux producteurs ?
01:26:59Parce que là, vous parlez des gros producteurs,
01:27:02les petits producteurs,
01:27:04vous travaillez quand même avec les petits producteurs.
01:27:06Donc voilà,
01:27:08comment faire pour leur parler ?
01:27:10Sinon, les petits producteurs, ils ont aussi leur filière.
01:27:13Donc là, c'est aussi quelque chose
01:27:15qui est fait pour contourner
01:27:17la grande distribution que vous représentez.
01:27:19Donc comment on bouge ?
01:27:21Et comment vous, un homme de 72 ans,
01:27:23comment vous vous projetez dans les 40 prochaines années ?
01:27:26Parce que ça fait 40 ans que vous venez à l'Assemblée nationale.
01:27:28Vous allez venir encore dans les 40 prochaines années.
01:27:30Comment vous vous projetez dans les 40 prochaines années ?
01:27:32Allez-y, M. Leclerc.
01:27:34Je suis partant pour venir vous revoir.
01:27:37Et vous êtes des jeunes députés.
01:27:39J'ai envie de vous accompagner.
01:27:41La France a besoin de vous.
01:27:43Et je m'offre à...
01:27:45Je nous offre à vous accompagner.
01:27:47En fait, je suis assez sensible
01:27:50au discours que le président de la République
01:27:52a tenu à Rungis sur les états généraux de l'alimentation.
01:27:54Il a, à l'époque,
01:27:56créé une narration,
01:27:58ou en tout cas, il a rassemblé les éléments d'une narration
01:28:01derrière lequel tout le monde
01:28:03pouvait se mettre,
01:28:05le restaurateur, le petit commerçant,
01:28:07le grand commerçant,
01:28:09sans trop avoir à justifier
01:28:12ces augmentations de coûts,
01:28:14ces recherches,
01:28:16ces recherches de valeur.
01:28:18C'était intéressant
01:28:20parce qu'il y avait un mouvement collectif pour mieux manger.
01:28:22Je me rappelle qu'il y avait Serge Papin
01:28:25qui était le patron de U.
01:28:27Il y avait Garrault aussi.
01:28:29Il y avait une sorte de communauté d'intérêt
01:28:31à rendre le modèle français
01:28:33plus vertueux sanitairement,
01:28:36sur le plan culinaire, etc.
01:28:38Et à cette narration, tout le monde pouvait
01:28:40s'accrocher.
01:28:42Sauf qu'à mon sens,
01:28:44il est devenu un prétexte marketing
01:28:47plus qu'un guideline
01:28:49pour tout l'ensemble des productions.
01:28:51Et c'est ça qui a fait, par exemple,
01:28:53que le marché du bio s'est cassé la figure.
01:28:55Je ne suis pas un militant
01:28:58à tout prix du bio,
01:29:00mais c'est vrai que
01:29:02quand le bio coûte, sur le marché
01:29:04de ma ville à Concarneau,
01:29:0640% plus cher que le produit local naturel,
01:29:09on a du mal à raccrocher à cette narration.
01:29:11On est sur de la segmentation,
01:29:14de la sélectivité.
01:29:16Et donc mon travail,
01:29:18et celui de mes collègues
01:29:20comme distributeurs,
01:29:22je le conçois comme accompagnateur
01:29:25d'un changement de modèle,
01:29:27incluant justement
01:29:29moins de produits phyto,
01:29:31moins de produits polluants,
01:29:33des produits plus sains, on va dire,
01:29:36qui coûteront plus cher à produire,
01:29:38peut-être plus de travail,
01:29:40peut-être plus de mécanisation.
01:29:42Qui doit amener aussi
01:29:44à des logistiques peut-être
01:29:46plus locales,
01:29:49peut-être, je crois,
01:29:51à la nécessité de relocaliser.
01:29:53Je vous rappelle juste quand même,
01:29:55dans cette histoire,
01:29:57il faut se servir de moi comme ça,
01:30:00c'est que le poulet brésilien,
01:30:02au départ, c'est du poulet breton.
01:30:04Doux, Thilly, tout ça, c'était...
01:30:06Et même la tomate marocaine,
01:30:08elle a quelque chose de financement
01:30:11de groupement de producteurs bretons.
01:30:13Donc...
01:30:15Nous devons
01:30:17être partenaires
01:30:19pour répondre à ces injonctions
01:30:22que nos concitoyens ont fait leur.
01:30:24Ca doit pas rester un truc marketing,
01:30:26ça doit être... Et donc je pense
01:30:28que nos adhérents sont sur cette voie-là.
01:30:30Ils ont relevé le défi
01:30:33de la multicanalité.
01:30:35Je vous assure que même
01:30:37quand vous sortez de Néoma
01:30:39et que vous venez de métiers de bouche
01:30:41et même avec des formations managériales,
01:30:43ça fait peur, l'arrivée d'Amazon
01:30:46et l'arrivée de développement
01:30:48de l'ubérisation de l'alimentation
01:30:50dans les métropoles et tout ça.
01:30:52Je pense qu'on y a...
01:30:54Le collectif, chez nous,
01:30:57a trouvé une manière de s'organiser
01:30:59pour ne pas tirer à moi.
01:31:01Aujourd'hui,
01:31:03la compétition
01:31:05entre le système U,
01:31:08Leclerc,
01:31:11les intermarchés,
01:31:13elle vise à résoudre ça.
01:31:15Mais pour des raisons même capitalistiques,
01:31:17l'intérêt patrimonial, l'intérêt foncier
01:31:19de nos propriétaires de magasins,
01:31:22de nos adhérents, c'est de garder cette valeur
01:31:24et donc de la laisser dans l'actualité
01:31:26de ce projet de société.
01:31:28On n'est pas... Il pleut chez vous ?
01:31:30Pardon.
01:31:33Et donc,
01:31:35je ne sais pas vous répondre
01:31:37autrement que par un principe de volonté,
01:31:39décarbonation.
01:31:41Leclerc, aujourd'hui,
01:31:43on est probablement...
01:31:46On se précipite sur les panneaux solaires.
01:31:48D'ailleurs, à mon sens,
01:31:50c'est pas le sujet.
01:31:52Enfin, encore que.
01:31:54L'énergie, ça fait partie du sujet
01:31:57de la souveraineté alimentaire.
01:31:59C'est assez curieux de nous donner 3 ans
01:32:01pour couvrir nos ombrières solaires,
01:32:03nos magasins, sans avoir constitué
01:32:05de panneaux solaires.
01:32:07On aura fini d'équiper nos magasins
01:32:10avant que la Gigafactory d'Alsace...
01:32:12Vous ne l'avez pas dit à la ministre
01:32:14de l'Énergie de l'époque ?
01:32:16On lui a dit.
01:32:18Et là, elle nous a dit
01:32:21qu'elle n'était pas l'institution.
01:32:23Et elle nous a renvoyés à la totale...
01:32:25Et donc,
01:32:27on va vite.
01:32:29Je vous réponds à la louche.
01:32:32...
01:32:34Qu'est-ce que vous pensez, justement,
01:32:36sur la politique de la PAC,
01:32:39le financement de la PAC,
01:32:41actuellement, c'est à l'hectare.
01:32:43Qu'est-ce que vous pensez si les producteurs
01:32:45étaient financés à l'actif, c'est-à-dire au nombre
01:32:47de personnes qui travaillent, parce que là,
01:32:50on est face à une augmentation du coût de la production.
01:32:52Il faut vraiment aider nos producteurs
01:32:54qui vivent tout simplement de leur production.
01:32:56Parce que là, on ne peut pas continuer comme ça.
01:32:58La crise qu'on a connue au début de l'année,
01:33:01elle continue actuellement. Il n'y a rien de résolu.
01:33:03Et comme vous êtes au coeur du système,
01:33:05malgré tout, et que vous êtes souvent incriminé
01:33:07par les producteurs et par les mangeurs,
01:33:09donc vous êtes quand même un acteur
01:33:12privilégié pour résoudre sa crise.
01:33:14...
01:33:16Nous sommes interpellés, mais franchement,
01:33:18je ne sais pas faire.
01:33:20Je ne suis pas ministre, je ne suis pas parlementaire,
01:33:23je ne fais pas les lois, je ne suis pas l'exécutif,
01:33:25je ne répartis pas, je ne négocie pas
01:33:27les accords internationaux.
01:33:29On ne me sollicite pas.
01:33:32Je n'ai jamais rencontré le ministre de l'Agriculture
01:33:34qu'une fois, quand il a été nommé ministre de l'Agriculture,
01:33:37et même pendant la crise agricole.
01:33:39Et je rencontre les agriculteurs,
01:33:42je suis allé à la rencontre des agriculteurs,
01:33:45et la plupart, sur les 40 points de la FNSEA
01:33:50ou les 30 points de la Confédération paysanne,
01:33:52ce n'est pas moi, ce n'est pas Leclerc ni Carrefour
01:33:55qui ont la clé de sortie de la PAC,
01:33:58des accords FITO, des accords CETA,
01:34:00ou des accords Mercosur.
01:34:03Pardon, excusez-moi.
01:34:05Mon amour de l'agriculture m'amène à être très réceptif
01:34:08à tous les pollens de graminé,
01:34:10et donc j'accumule ça.
01:34:12Et en Bretagne, j'ai de l'iode
01:34:15qui annule cet effet, mais pas à Paris.
01:34:17Pardon.
01:34:19Pardon.
01:34:24Sur la PAC, oui, moi, j'ai l'impression,
01:34:26mais je ne suis pas expert,
01:34:28mais j'ai l'impression que vous et moi,
01:34:31on aurait à gérer les 10 milliards de la PAC,
01:34:33il n'y aurait pas de pauvres.
01:34:35Sur 10 ans, c'est 100 milliards de PAC,
01:34:38ce n'est pas normal qu'il y ait autant de pauvres
01:34:40dans l'agriculture.
01:34:43Pardon.
01:34:46Rémi Rébérote,
01:34:49pendant que M. Leclerc reprend son souffle.
01:34:53Oui, M. Leclerc,
01:34:55vous êtes un homme étonnant.
01:34:58Vous me rappelez quelquefois ce que disait
01:35:00Marie-Françoise Garou,
01:35:02qui vient de disparaître.
01:35:05Marie-France Garou, pardon, excusez-moi,
01:35:07qui vient de disparaître.
01:35:09Exactement.
01:35:11Qui disait de Jacques Chirac que c'était un homme
01:35:13qui disait des livres sur les arts premiers
01:35:16en se cachant derrière des lectures
01:35:18du magazine Playboy.
01:35:20Je m'explique.
01:35:22Vous êtes constamment dans l'affichage
01:35:25sur la question du prix, le pouvoir d'achat.
01:35:28Une fois que je vous trouve d'ailleurs
01:35:30vraiment là-dessus sur quasiment une monocommunication.
01:35:33Le prix, le prix de plus faible.
01:35:35Il y a des adeptes aussi dans cette salle.
01:35:37C'est-à-dire le côté pouvoir d'achat,
01:35:40le prix de plus faible, etc.
01:35:42Mais dans le même temps,
01:35:44vous avez des adhérents
01:35:46qui font un travail formidable
01:35:48avec les producteurs locaux.
01:35:51Vous avez parlé des alliances locales.
01:35:53En acceptant d'être un peu moins bons
01:35:55sur le prix,
01:35:57donc de faire un peu plus
01:35:59pour que le PAT,
01:36:01j'allais dire la construction
01:36:04d'un projet alimentaire territorial,
01:36:06puisse se faire et qu'il puisse y avoir
01:36:08une meilleure rémunération du producteur.
01:36:10Ils disent d'ailleurs que globalement,
01:36:12sur la masse, ils s'y retrouvent.
01:36:15Parce qu'il y a le prix, mais il y a effectivement
01:36:17aussi la masse qui peut permettre
01:36:19de s'y retrouver
01:36:21en termes de chiffre d'affaires.
01:36:24C'est pour ça que je vous disais ça.
01:36:26C'est-à-dire que vous n'êtes pas le dernier
01:36:28puisque, avec vos adhérents,
01:36:30vous travaillez, j'allais dire, ensemble.
01:36:33C'est vraiment une communauté même d'idées
01:36:35dans le bon sens du terme.
01:36:37Vous n'êtes pas les derniers,
01:36:39vous parliez aussi de nos régions du talent,
01:36:41à travailler avec les producteurs locaux.
01:36:44Vous citiez d'ailleurs le nombre
01:36:46de produits qui sont issus
01:36:48du territoire local à l'intérieur
01:36:50de vos magasins.
01:36:52Est-ce qu'à un moment donné,
01:36:55vous n'auriez pas intérêt à changer
01:36:57un peu de communication, tout en disant toujours
01:36:59le prix, le prix, le prix ?
01:37:01C'est pour ça que je parlais de Brexit,
01:37:03parce qu'on a l'impression que c'est quelquefois
01:37:06un peu mono,
01:37:08un peu maniaque,
01:37:10le côté le prix, le prix, le prix,
01:37:12très bien, d'accord,
01:37:14mais à communiquer aussi sur le fait
01:37:17que vous faites un certain nombre de choses,
01:37:19et notamment vis-à-vis de la production locale
01:37:21et d'essayer de faire en sorte de valoriser
01:37:23aussi nos terroirs,
01:37:25et je peux en témoigner,
01:37:27ce sont des choses véritablement que vous faites.
01:37:30Parce qu'effectivement, on voit bien le problème
01:37:32de cette équation, c'est-à-dire à la fois
01:37:34de conjuguer un revenu pour le producteur,
01:37:36un rapport qualité-prix,
01:37:38donc pas seulement le prix
01:37:41mais aussi une logique qualitative,
01:37:43et en même temps avec,
01:37:45il faut bien le dire, un système de protection sociale
01:37:47en France qui fait qu'il est difficile
01:37:50au prix mondial de s'aligner forcément
01:37:52et donc avec un risque
01:37:54de tout aligner vers le bas,
01:37:56et une obsession véritablement du prix.
01:37:59Voilà, je voulais vous poser cette question,
01:38:01c'est-à-dire est-ce que vous n'auriez pas intérêt,
01:38:03parce que c'est aussi cette condition
01:38:05de travail que vous faites avec les producteurs locaux,
01:38:07c'est aussi une des conditions
01:38:10non seulement d'un marché de proximité
01:38:12mais aussi d'un marché de lancement
01:38:14pour un certain nombre de jeunes producteurs,
01:38:16je le dis parce que je le vois dans ma région,
01:38:18les systèmes que vos adhérents alimentent
01:38:20sont vraiment un système vertueux,
01:38:23il faut quand même dire les choses,
01:38:25au point d'ailleurs qu'à un moment vous disiez
01:38:27on va peut-être essayer à partir de cette base-là
01:38:29de vendre à Paris,
01:38:31c'est-à-dire de dire on va vendre aux Parisiens
01:38:34des produits de qualité venant du terroir,
01:38:36et là on reconnaît bien aussi
01:38:38votre dimension patriote
01:38:40au sens noble du terme,
01:38:42donc par rapport à ça,
01:38:45où en êtes-vous, est-ce qu'il n'y aurait pas moyen
01:38:47j'allais dire au-delà du prix
01:38:49de dire que le rapport qualité-prix
01:38:51et tout ce que vous faites
01:38:53auprès des producteurs est aussi
01:38:55un élément clé aujourd'hui
01:38:58de la stratégie de Leclerc ?
01:39:00M. Leclerc, après, chers collègues,
01:39:02si vous voulez relancer ou s'il y a d'autres questions,
01:39:04je vous redonne la parole.
01:39:06Il en va des hommes politiques comme des commerçants,
01:39:09il y a des choix de communication qui sont pertinents
01:39:11ou qui ne sont pas pertinents,
01:39:13et les choix de communication ne sont pas exclusifs
01:39:15de nos personnalités ou de nos programmes.
01:39:17Vous prenez tous des thèmes
01:39:19qui vous marquent,
01:39:22qui sont des marqueurs,
01:39:24ça ne veut pas dire que vous n'êtes obsédé
01:39:26que par ces thèmes-là.
01:39:28Le thème du prime, M. le député,
01:39:30et je vous remercie de tout ce que vous avez dit,
01:39:33c'est la 1re préoccupation des Français,
01:39:35c'est le pouvoir d'achat,
01:39:37donc je ne vais pas en changer, vous comprenez ?
01:39:39Et en plus,
01:39:41pardon de côté un peu fanfaron,
01:39:43mais ça marche,
01:39:46je veux dire, nous sommes crédités de ça.
01:39:48Après, on est en train
01:39:50de lancer les foires au vin,
01:39:52c'est une métaphore pour moi,
01:39:54nous avons beau focaliser sur le prix,
01:39:57nous sommes le 1er distributeur
01:39:59de Grand Cru en France.
01:40:01Donc le public qui vient
01:40:03et qui nous fait cette confiance
01:40:05ne limite pas ce discours prix
01:40:08à des objets de bas prix,
01:40:10c'est...
01:40:12C'est juste une clé
01:40:15de dialogue
01:40:17et c'est une clé de confiance
01:40:19dans un moment de la société française
01:40:21où tout le monde parle d'euros.
01:40:23C'est-à-dire, en plus de l'inflation
01:40:26qui a tapé le portefeuille des Français,
01:40:28regardez toutes les injonctions écologistes,
01:40:30souverainistes, relocalistes.
01:40:32Moi-même, je viens de vous le dire,
01:40:34ça va coûter plus cher à produire.
01:40:37Donc on entend quoi à la télévision ?
01:40:39C'est dans le mouvement paysan, dans le mouvement agricole,
01:40:41il faut que le Français apprenne à payer plus cher tel objet.
01:40:43L'écologiste va dire,
01:40:45on doit payer plus cher la bonne nourriture.
01:40:47Le vertueux dit, sanitairement,
01:40:50il faut payer plus cher.
01:40:52Dans cette injonction à payer plus cher,
01:40:54il y a un rejet par le consommateur
01:40:56de cet assommement.
01:40:58Et donc,
01:41:01je vous dis, je ne vais pas changer de communication,
01:41:03mais je m'offre à vous accompagner
01:41:05pour adapter la communication politique
01:41:07à ce thème du pouvoir d'achat,
01:41:09c'est vraiment le cœur.
01:41:11Mais pour autant, nous avons l'assortiment
01:41:14le plus large en France
01:41:16par surface comparable.
01:41:18Et donc, je vous dis,
01:41:20on est aussi le premier distributeur de grands crus
01:41:22en France.
01:41:25Au centre Leclerc de le Valois-Péret,
01:41:27qui s'appelle Sowest,
01:41:29nous sommes le premier distributeur de morue séchées
01:41:31et le premier distributeur de caviar.
01:41:33Ces populations cohabitent,
01:41:36sont dans un même magasin,
01:41:38et la communication ne chasse pas les uns et les autres.
01:41:40Tout le monde se retrouve derrière
01:41:42cette préoccupation du pouvoir d'achat.
01:41:44Mais évidemment, ça ne nous conduit pas
01:41:46à ne faire que du hard discount
01:41:49ou du bad game. Et d'ailleurs, nos produits premier prix,
01:41:51on le nutrise corps.
01:41:53C'est...
01:41:55Je crois que la réponse était claire.
01:41:57Cher collègue, vous aviez une autre question ?
01:42:00C'est bon ? Très bien. Alors, Jean-Philippe Tanguay
01:42:02vient de sortir. Du coup, Jordan...
01:42:04Mais je vais vous donner la parole après.
01:42:06Merci beaucoup d'être là.
01:42:08J'aimerais d'abord vous interroger sur un sujet
01:42:10dont l'Assemblée s'est saisie,
01:42:13la fameuse shrinkflation,
01:42:15qui était quand même un sujet de consommateurs,
01:42:17mais qui concerne évidemment une partie des produits
01:42:19liés à l'agriculture.
01:42:21Tout d'abord, est-ce que...
01:42:24Avant de vous interroger là-dessus,
01:42:26est-ce que vous aviez connaissance
01:42:28de pratiques en interne de votre groupe
01:42:30de ce type de façon de vente,
01:42:32c'est-à-dire de baisser les quantités
01:42:34en maintenant les prix ?
01:42:37Et deuxième chose, est-ce que vous le dénoncez
01:42:39dans vos rayons ?
01:42:41C'est une pratique marginale.
01:42:43Deuxièmement, elle n'est pas propre
01:42:45à la distribution. Pendant l'été,
01:42:48vos journaux ont moins de pagination
01:42:50pour le même prix,
01:42:52pratiquement tous les journaux.
01:42:54Dans les cantines, pendant cette période d'inflation,
01:42:56on a changé les poissons nobs pour mettre
01:42:59des poissons plus accessibles.
01:43:01Tout le monde pratique l'adaptation de son offre
01:43:03aux capacités d'achat de ses clients.
01:43:05L'important, c'est l'information.
01:43:07L'important, si ce n'est la transparence,
01:43:09du moins, c'est que le fournisseur
01:43:12qui le fait le fasse bien.
01:43:14Donc nous, en tant que distributeurs,
01:43:16je ne crois pas que nous le fassions.
01:43:18Et en tout cas, que ce soit un distributeur
01:43:20ou un industriel, ne nous disputons pas.
01:43:23Mettons-le sur le produit.
01:43:25Ce qui nous laisse perplexes,
01:43:27c'est que dans la précipitation
01:43:29de la réponse à ce problème,
01:43:31on demande au distributeur d'assumer
01:43:34la responsabilité de l'industriel.
01:43:36C'est à l'industriel de mettre sur son packaging
01:43:38ou en tout cas d'assumer cette information.
01:43:40Ou en tout cas à celui qui la pratique.
01:43:42Quel que soit le secteur,
01:43:45restauration...
01:43:47Oui, oui, beaucoup de personnes
01:43:49se font avoir
01:43:51par le changement de conditionnement.
01:43:53Donc il faut une règle claire.
01:43:56Et j'ai l'impression
01:43:58qu'actuellement,
01:44:01on essaie de dédicter
01:44:03un arrêté...
01:44:05Comment ?
01:44:07C'est à partir du 1er juillet.
01:44:09C'est à partir du 1er juillet, oui.
01:44:12Ça va être vite fait.
01:44:14Mais je ne sais pas si on attend que ça.
01:44:16Vous avez une autre question ?
01:44:18Oui. Concernant l'inflation,
01:44:20vous avez souvent, on va dire,
01:44:23des déclarations.
01:44:25Je me souviens que vous aviez dit dans une interview
01:44:27que vous vouliez casser la gueule à l'inflation.
01:44:29C'est la citation qui m'avait marqué.
01:44:31C'est pour ça que je m'en souviens.
01:44:33A votre avis, aujourd'hui,
01:44:36est-ce que tous les outils,
01:44:38pour un grand distributeur comme vous et votre groupe,
01:44:40tous les outils politiques sont mis en place
01:44:42pour justement permettre cette baisse des prix,
01:44:44tout en maintenant un revenu correct
01:44:47pour les agriculteurs ?
01:44:49Parce qu'il faut quand même trouver un juste milieu
01:44:51et pas sûrement parler de baisse des prix.
01:44:53...
01:44:55J'espère.
01:44:57En tout cas, la concurrence est telle
01:45:00que, oui, je pense qu'on n'est pas mauvais
01:45:02dans les relevés de prix.
01:45:04Si vous regardez les relevés
01:45:06qui sont faits à partir des drives
01:45:08par un professionnel qui s'appelle Olivier Dauvert,
01:45:11par notre revue professionnelle,
01:45:13LSA, qui s'est associée à un cabinet,
01:45:15les relevés de prix qui sont...
01:45:17Je ne crois pas qu'ils soient publics
01:45:19Cantart, Nielsen,
01:45:22mais je pense que, si vous en avez connaissance,
01:45:24vous verrez que le processus
01:45:26de décélération de l'inflation
01:45:28puis des prix est particulièrement manifeste
01:45:31dans notre enseigne, mais après,
01:45:33je ne suis pas là pour faire ma pub,
01:45:35donc vous regarderez.
01:45:37Et ce que je voudrais, juste, c'est important,
01:45:39c'est que tout le monde lit,
01:45:42y compris à l'Assemblée,
01:45:44tout le monde lit le prix de vente
01:45:46au prix d'achat.
01:45:48Mais ce n'est pas corrélé.
01:45:50Ce n'est pas corrélé.
01:45:53Je vous rappelle juste que casinos
01:45:55et intermarchés,
01:45:57FEU Casino et Intermarché,
01:45:59je crois qu'il reste encore un groupe casino,
01:46:01je fais attention,
01:46:03je ne veux pas publier des nécrologies avant date,
01:46:06mais casinos et intermarchés
01:46:08étaient dans la même centrale d'achat,
01:46:10mais intermarchés étaient 20% moins chers
01:46:12que casinos, dont on peut imaginer
01:46:14qu'ils achetaient aux mêmes conditions que...
01:46:17Je ne suis pas sûr à 100% de ce que je dis,
01:46:19mais c'est l'idée.
01:46:21Et donc, vendre moins cher,
01:46:23c'est d'abord une question de volonté.
01:46:25A une époque, les monoprix, les uniprix,
01:46:27tout ça, voulaient vendre moins cher.
01:46:30Et ils se sont embourgeoisés après.
01:46:32D'ailleurs, beaucoup de distributeurs
01:46:34qui ont commencé en vendant moins cher
01:46:36ont fini par s'embourgeoiser.
01:46:38Ce qui nous guette tout, c'est la rente.
01:46:41Et je dirais que,
01:46:43là où je suis assez fier
01:46:45d'arriver à la troisième génération
01:46:47de ces distributeurs indépendants
01:46:49sous notre enseigne,
01:46:52c'est qu'ils continuent à avoir l'agnac
01:46:55et ils continuent à respecter
01:46:57ce deal contractuel
01:46:59qui a été lancé par mon père,
01:47:01par mes parents.
01:47:03Mais j'insiste.
01:47:06Même quand il se trouve
01:47:08qu'on achète trop cher,
01:47:10on essaye quand même
01:47:12d'être moins cher.
01:47:14Ce que je vais vous faire remarquer,
01:47:17moi, c'est un truc qui me choque.
01:47:19Depuis le temps que je viens ici,
01:47:21enfin, ce n'est pas vous,
01:47:23mais depuis le temps que je suis dans ce métier,
01:47:25c'est qu'on n'a jamais auditionné
01:47:27les gens qui vendent cher.
01:47:30C'est le sous-couvert
01:47:32de luxe, de droit des marques,
01:47:34de distribution sélective,
01:47:36des pans entiers de l'économie
01:47:38dérogent
01:47:41à l'énoncé du droit de la concurrence
01:47:43essayer de trouver
01:47:45une marque de sport moins chère
01:47:47hors la volonté
01:47:49de l'industriel d'organiser une promo,
01:47:51vous ne trouverez pas.
01:47:54Et donc, il y a tout un pan
01:47:56de l'économie qui s'émet là-dessus.
01:47:58Et ce qui a tué en partie le bio,
01:48:00je sais que M. Tanguy n'est pas
01:48:02un partisan du bio acharné,
01:48:05mais ce qui a tué le bio,
01:48:07c'est même des industriels
01:48:09qui ont segmenté leur offre,
01:48:11qui ont refusé de nous livrer
01:48:13parce qu'on n'était pas assez cher
01:48:16et qui ont privilégié des circuits sélectifs
01:48:18et qui se sont plantés
01:48:20de par cet écart de prix.
01:48:23Donc, je dis ça, c'est vendre moins cher,
01:48:25c'est une question de volonté,
01:48:27c'est une question de modèle économique
01:48:29adapté à cette volonté.
01:48:31Ce n'est pas lié toujours aux tarifs.
01:48:34Bien évidemment, il faut essayer d'acheter bien,
01:48:36mais je rappelle, dans l'histoire
01:48:38des centres Leclerc, des systèmes U,
01:48:40des intermarchés, même de Carrefour,
01:48:42ça n'a pas commencé par un effet de puissance.
01:48:45Je ne vous coupe pas la parole,
01:48:47mais il faut qu'on avance.
01:48:49Il n'y a qu'1h45 pour le moment d'audition,
01:48:51ce qui est plutôt correct pour le moment,
01:48:53mais on éteint le soir.
01:48:55Vous avez encore une question ?
01:48:58Non ? Alors, on revient.
01:49:00Serge Muller, après M. Tanguy,
01:49:02puis après moi, j'aurai encore une ou l'autre question.
01:49:04Merci, M. le Président.
01:49:06Je vais faire court, je vais laisser M. Tanguy après.
01:49:09Merci, M. Leclerc, d'être là.
01:49:11Donc, d'après les chiffres
01:49:13que vous nous avez donnés,
01:49:16vous êtes un artisan
01:49:18de notre souveraineté alimentaire.
01:49:20Vous avez quasi 100 % de vos produits
01:49:22faits en France.
01:49:24Voilà.
01:49:27Donc, du coup, ma question,
01:49:29elle n'est pas tant sur la souveraineté alimentaire,
01:49:31parce que vous avez déjà assez répondu
01:49:33à toutes ces questions-là.
01:49:35Moi, en fait, je profite de votre présence
01:49:38juste pour savoir, vous vendez pas cher.
01:49:40Les gens qui viennent chez vous
01:49:42achètent de l'alimentaire.
01:49:44Qu'est-ce qui s'est cassé la figure ?
01:49:46De quoi les Français se privent-ils
01:49:49en ce moment avec cette forte inflation ?
01:49:51Voilà.
01:49:58Le choc a été très violent.
01:50:00Et je dirais que
01:50:02on s'en est pas toujours
01:50:05rendu compte dans la capitale
01:50:07où on a un niveau de vie...
01:50:09On va pas s'autoflageler,
01:50:11mais c'est pas le même qu'à la souterraine.
01:50:13Et donc,
01:50:15il y a eu un délai de réaction
01:50:18du politique, mais aussi
01:50:20des professionnels. Et vous avez pas tellement
01:50:22entendu le MEDEF dans un discours
01:50:24anti-inflation. Même la FNSEA
01:50:26ne tient pas un discours anti-inflation.
01:50:29Les syndicats patronaux
01:50:31ne tiennent pas un discours anti-inflation.
01:50:33Et en fait, nous,
01:50:35nous savons
01:50:37que les gilets jaunes,
01:50:40c'était à nos ronds-points,
01:50:42c'était pas que des pauvres,
01:50:44que c'était des foyers
01:50:46qui, déjà,
01:50:48en termes de pouvoir d'achat, se posaient des questions,
01:50:50en termes de perspectives d'emploi aussi.
01:50:53Et donc, ça nous a
01:50:55alertés vers le sens politique.
01:50:57Et si je suis monté au créneau
01:50:59beaucoup dans les médias...
01:51:01M. Tanguy disait souvent que je suis allé
01:51:04beaucoup dans les médias. Oui, mais j'avais conscience
01:51:06que c'était chez nous. Et je connais l'histoire.
01:51:08Moi, je suis rentré dans la distribution.
01:51:10Mon premier emprunt, je l'ai signé à 15%,
01:51:12donc de mon temps.
01:51:15Je me rappelle du temps qu'on a mis pour casser
01:51:17cette spirale inflationniste.
01:51:19Et quand mon père s'est lancé aussi dans la distribution,
01:51:21c'était aussi une période
01:51:23comme ça d'inflation. L'inflation,
01:51:26c'est très déstructurant
01:51:28dans une société.
01:51:30Ça prend...
01:51:32Ça déstabilise complètement une société.
01:51:34Et donc,
01:51:37c'est la raison pour laquelle
01:51:39je rempile un peu.
01:51:41Et même si on a cassé
01:51:43l'inflation, que je maintiens,
01:51:46pas mal spéculative
01:51:48de ces 3 dernières années,
01:51:50nous allons vers une inflation plus structurelle,
01:51:52décennale, qui est liée
01:51:54à notre volonté politique de relocalisation,
01:51:57de décarbonation,
01:51:59de manger mieux.
01:52:01Et donc, ça va être très important
01:52:03que ça se fasse au tempo
01:52:05du rythme du pouvoir d'achat des Français.
01:52:07Et je pense
01:52:10que l'appareil de distribution devra
01:52:12exceller dans ce moment-là.
01:52:14– Très bien.
01:52:16Vous avez encore une question ? Allez-y.
01:52:18– Juste un complément d'information.
01:52:21Est-ce que les Français
01:52:23mangent moins de viande, moins de poulet ?
01:52:25Voilà, c'était exactement
01:52:27ça la question, en gros.
01:52:29Alors, les professionnels appellent ça
01:52:32dégrader la qualité.
01:52:34C'est pas forcément dégrader, mais ils ont
01:52:36l'effort au vin.
01:52:39Regardez, tout le monde a des vins
01:52:41spectaculaires, mais l'achat
01:52:43moyen, c'est 7 euros.
01:52:45C'est 6 euros, 7 euros.
01:52:47La viande,
01:52:50effectivement, c'est un secteur...
01:52:52Alors que je crois que les agriculteurs ont raison
01:52:54de partir sur des races à viande, sur des viandes
01:52:56plus goûtues, etc.
01:52:58Mais le fait
01:53:01d'être restreint, l'augmentation
01:53:03du coût de transport, de l'énergie, du loyer,
01:53:05le fait que, vous avez raison tous,
01:53:07vous dites souvent que l'agriculture a servi de...
01:53:09C'est le secteur...
01:53:11C'est peut-être le textile, le premier secteur
01:53:14qui a été touché.
01:53:16D'ailleurs, beaucoup d'anciens textiles ont dégagé.
01:53:18Mais c'est...
01:53:20L'alimentaire est devenu un lieu d'arbitrage.
01:53:22Les arbitrages sont plus longs.
01:53:25La crise du Covid a fait que tout le monde s'est équipé
01:53:27en écran plat.
01:53:29La crise du Covid, c'est fait que, dans tout ce qui est
01:53:31multimédia, ça s'est énormément vendu.
01:53:33On a rebâti aussi l'appartement et la maison
01:53:36en fonction de ça. Donc, il y a eu beaucoup de budgets
01:53:38qui ont été mis là-dedans.
01:53:40On a retapé aussi la maison secondaire
01:53:42parce qu'on a redécouvert
01:53:44le plaisir de vivre, quand même, pendant le confinement.
01:53:47On a redécouvert la nature.
01:53:49Donc, c'est beaucoup de budgets qui ont été mis
01:53:51ailleurs que dans l'alimentation.
01:53:53Et...
01:53:55Comment vous dites souvent ?
01:53:58L'agriculture a servi de variable d'ajustement.
01:54:00Enfin, l'alimentation a servi de variable
01:54:02d'ajustement.
01:54:04Et c'est d'ailleurs un danger pour la santé des Français.
01:54:06C'est un danger. Donc, il faut retrouver
01:54:08une manière de rééquilibrer tout ça.
01:54:11Donc, il y a un aspect de politique économique.
01:54:13Le prix de l'énergie,
01:54:15le prix des transports.
01:54:17Et comme les injonctions sont des augmentations partout,
01:54:19il va falloir trouver des arbitrages.
01:54:22Mais surtout, les étaler dans le temps.
01:54:24Il y a une sorte d'impératif, aujourd'hui,
01:54:26de tout faire en même temps, qui est débile.
01:54:28Un investissement, on l'étale sur 10 ans, sur 15 ans.
01:54:30Et aujourd'hui, on voudrait que la dépense, elle ne s'étale pas.
01:54:32Vous voyez ?
01:54:35Donc, il y a un travail politique à faire.
01:54:37Pédagogique, aussi.
01:54:39Mais pour qu'on redonne sa noblesse, sa valeur
01:54:41à l'alimentation,
01:54:43il faut peut-être,
01:54:46je pense à M. le député,
01:54:48parler moins du coût que de sa qualité.
01:54:50Et aujourd'hui,
01:54:52dans le discours syndical, dans le discours politique,
01:54:54on parle que du coût.
01:54:57On parle beaucoup du coût.
01:54:59Et tout le monde aime son agriculture,
01:55:01mais il faut payer.
01:55:04Oui.
01:55:06Et donc, c'est un vrai enjeu politique.
01:55:08Et je vous demande de ne pas nous laisser
01:55:10que sur nos épaules.
01:55:12On est volontariste.
01:55:15Mais ne pas laisser que sur nos épaules
01:55:17la réponse à cette question.
01:55:19La maîtrise des autres
01:55:21parties du budget
01:55:23fait partie, doit libérer
01:55:26de la place pour une alimentation
01:55:28plus saine et plus vertueuse
01:55:30et plus locale.
01:55:32Et s'il vous plaît,
01:55:34sortons
01:55:37de ce qui a été organisé depuis 2015,
01:55:39ces rivalités interprofessionnelles.
01:55:41On nous balance
01:55:43agriculteurs contre industriels,
01:55:45agriculteurs-distributeurs, un peu comme on a fait
01:55:48les Uber et les VTC contre les taxis,
01:55:50qui est une compétition
01:55:52qui est même
01:55:54des rivalités corporatistes.
01:55:57On va devoir travailler
01:55:59ça ensemble. La décarbonation,
01:56:02dans nos magasins, ça passe par
01:56:04une relation de long terme avec nos industriels,
01:56:06avec nos industriels de l'alimentaire.
01:56:08Je ne sais pas jusqu'à combien de temps
01:56:10on va vendre de l'eau minère à longue bouteille.
01:56:13Mais ce sera, du point de vue de l'emploi,
01:56:15du point de vue des économies régionales,
01:56:17une révolution. Donc, il faut organiser ça.
01:56:19Il faut nous obliger
01:56:21à travailler ensemble.
01:56:24Et...
01:56:26Je pense qu'on avance un petit peu. Vous avez encore ? Non ?
01:56:28Jéchan Philippe Tanguy.
01:56:30Chers collègues, est-ce que je peux vous demander ?
01:56:32Soit vous raccourcissez un peu,
01:56:34soit vous faites moins de questions.
01:56:37Je sais que vous avez toujours beaucoup de questions.
01:56:39Moi, j'aime beaucoup quand les collègues viennent,
01:56:41ont travaillé et ont mille questions à poser.
01:56:43Mais il est déjà 22h50 passé.
01:56:45Voilà. On reste tous raisonnables
01:56:48quand même aussi sur l'horaire de fin
01:56:50pour nos invités.
01:56:52...
01:56:54Merci, M. le Président. Bonjour, M. Leclerc
01:56:56et votre équipe.
01:56:59Juste, pour pas qu'il y ait d'ambiguïté
01:57:01dans les questions que j'ai posées,
01:57:03parce que vous savez qu'au moment de la loi de Crézage,
01:57:05j'ai été accusé d'être votre agent à l'Assemblée.
01:57:07Donc je profite pour le fait que vous soyez sous serment.
01:57:10Moi, je ne peux pas le faire, mais vous pouvez.
01:57:12C'est aussi faux que l'autre, M. le Président.
01:57:15Et donc, si vous pourriez dire au début de la réponse
01:57:18que je ne suis pas votre agent, qu'on ne se connaît pas.
01:57:20On s'est croisés 2 fois dans un club de sport
01:57:23à Bastille en 2015.
01:57:25Et le seul lien que nous avons,
01:57:27c'est la Bretagne. Certes, on est parfois accusés
01:57:29d'une mafia, mais on ne m'avait même pas payé
01:57:31en Kouign-Amann ni en autres biens de Breton.
01:57:34Donc j'aimerais juste, si on peut clarifier ça,
01:57:36ça fait un an et demi que je le subis.
01:57:38Bref.
01:57:40Et puis ça permettra d'éviter d'autres bêtises.
01:57:42Ma première question, M. Leclerc,
01:57:45effectivement, vous intervenez,
01:57:47mais ce n'est pas du tout une critique,
01:57:49beaucoup dans les médias.
01:57:51Moi, j'essaie de comprendre.
01:57:53Notamment au moment de la crise à Rigole,
01:57:55vous êtes moins exprimé, alors vous êtes justifié
01:57:58dans les médias, donc on ne va pas revenir dessus,
01:58:00le temps est précieux. Mais justement,
01:58:02avec l'expérience que vous avez, le rôle que vous avez,
01:58:04et c'est valable, j'ai posé la même question
01:58:06à vos collègues d'autres distributeurs,
01:58:09je trouve que vous ne donnez pas non plus de clé de solution.
01:58:11C'est-à-dire qu'on a l'impression que vous êtes très proche,
01:58:13on le devine de vos consommateurs,
01:58:15donc vous voyez bien que la situation
01:58:17n'est pas acceptée par les Français, par personne.
01:58:19Il y a des jeunes législateurs, comme le précédent,
01:58:22comme beaucoup de collègues ici, qui ont leur premier mandat,
01:58:24et on se retrouve dans la même situation,
01:58:26beaucoup de Français, on ne comprend pas.
01:58:28On ne comprend pas pourquoi on n'a jamais payé
01:58:30l'alimentation aussi fort. Les agriculteurs
01:58:33se sont mis dans un mouvement historique,
01:58:35ce mouvement qui peut redémarrer,
01:58:37ce n'est pas pour polémiquer à tout moment.
01:58:39Vous avez dit qu'il n'y a pas de lien,
01:58:41on ne va pas revenir dessus, entre le prix d'achat
01:58:44et le prix de vente, mais donc on comprend bien
01:58:46à chaque fois que les distributeurs expliquent
01:58:48mais tout le monde explique pourquoi ce n'est pas de sa faute,
01:58:50et donc nous, comme législateurs, on se retrouve
01:58:52avec aucune responsabilité, pas vraiment de solution,
01:58:55et donc moi ce que je trouve dommage,
01:58:57c'est qu'avec votre franc parler tout,
01:58:59est-ce qu'on pourrait aller au bout du raisonnement,
01:59:01c'est-à-dire vous, je pense que vous ne voudriez pas,
01:59:03alors vous n'avez pas de magasin, mais que vos adhérents
01:59:06ne voudraient pas vivre de subventions type PAC,
01:59:08considérer que vous travaillez suffisamment
01:59:10comme agriculteurs pour pouvoir vivre de leur travail,
01:59:12qu'il y ait des prix, qu'on ne comprend rien,
01:59:14moi j'aimerais, dans le cas de souveraineté alimentaire,
01:59:17si on voulait un système économique sain,
01:59:19c'est-à-dire on travaille, on est payé pour son travail,
01:59:21on donne notre produit à des distributeurs,
01:59:23à des transformateurs, etc.,
01:59:26pourquoi ce système ne fonctionne pas depuis si longtemps ?
01:59:31Alors, je vous donne acte qu'on se connaît peu,
01:59:35et que même si vous avez, je crois que vous avez dit
01:59:38que vous avez six siècles de bretonnité dans votre nom,
01:59:41il se trouve que moi, au contraire,
01:59:43je suis un converti à la Bretagne assez récent,
01:59:45Leclerc ce n'est pas breton, c'était protestant franco-ontoire,
01:59:48mais converti à la Bretagne, voilà.
01:59:52Mais c'est vrai que tout à l'heure,
01:59:55on m'a attribué aussi la LME,
01:59:58la loi Michel-Edouard, je ne sais plus,
02:00:01c'est des conneries bien évidemment,
02:00:04parce que si j'avais fait cette loi,
02:00:07je ne nous aurais pas mis des amendes de ce montant-là,
02:00:10à la première... voilà.
02:00:13Non, dans ce mouvement agricole,
02:00:16ce qui me gênait,
02:00:19c'est qu'en fait j'adhérais,
02:00:23et nos adhérents adhéraient à beaucoup de demandes
02:00:26qui étaient exprimées.
02:00:29Par exemple, je ne comprends pas qu'on n'applique pas
02:00:32des clauses miroirs aux normes qu'on s'impose.
02:00:35Je suis pour qu'on s'attaque aux algues vertes,
02:00:39pour qu'on essaye d'améliorer l'alimentation,
02:00:42et tout à l'heure, avant que vous étiez là,
02:00:45j'adhère au discours des Etats généraux de l'alimentation.
02:00:48Mais il faut s'en donner les moyens,
02:00:51et c'est des moyens de politique économique.
02:00:54Je pense que je n'ai pas,
02:00:58en tant que distributeur,
02:01:01ni Alexandre Bompard, ni Michel-Edouard Leclerc,
02:01:04ni Michel Biraud n'ont assumé une politique agricole
02:01:07qui n'est pas assumée.
02:01:10Et donc, même si on ne les envoie sur nos parkings
02:01:13plutôt que dans les grilles des préfectures,
02:01:17et même si M. Darmanin dit
02:01:20qu'on n'intervient pas s'il y a de la casse,
02:01:23d'abord, ce n'est pas très élégant,
02:01:26mais surtout, nous, en fait, on est d'accord
02:01:29avec pas mal de revendications
02:01:33des chefs d'entreprises agricoles.
02:01:36C'est ça qui posait problème.
02:01:39Et d'ailleurs, j'ai commencé à rééplucher tout ça
02:01:42et à le dire d'une manière peut-être plus écrite
02:01:45et moins polémique,
02:01:48mais je pense qu'il faut redéfinir une politique agricole
02:01:52qui tient compte d'une agriculture plus diversifiée,
02:01:55avec des systèmes d'aide aujourd'hui plus adaptés
02:01:58à ce qu'on demande aux agriculteurs,
02:02:01parce qu'on leur demande aussi des choses.
02:02:04Et donc là, on ne va pas le faire dans le temps qui nous est apparti,
02:02:08notre politique agricole doit être redéfinie,
02:02:11en fonction des besoins et des objectifs
02:02:14qu'on donne à l'agriculture.
02:02:17Et les distributeurs sont partie importante
02:02:21à la fois de l'acceptabilité
02:02:24de ces nouvelles mesures par les consommateurs,
02:02:27donc on peut prendre sur nos marges,
02:02:30on peut travailler sur des logistiques nouvelles,
02:02:33sur des circuits plus courts,
02:02:37on ne va pas faire l'alignement aujourd'hui
02:02:41de toutes les mesures qui pourraient être prises,
02:02:44mais voilà,
02:02:47j'ai volontiers laissé la place
02:02:50au ministre de l'Agriculture
02:02:53et aux politiques pour résoudre ces problèmes.
02:02:57Je ne négocie pas des accords internationaux,
02:03:00je n'ai jamais été solide.
02:03:03Leclerc, ni Carrefour, ni Intermarché,
02:03:06on n'a jamais été associés,
02:03:09mais jamais associés à la résolution
02:03:12de la plupart des problèmes qui ont été posés
02:03:16lors de ces manifestations agricoles.
02:03:19Je dis qu'on n'a pas été associés depuis 2015.
02:03:22Il fut un temps où les ministres de l'Agriculture
02:03:25mettaient tout le monde autour de la table
02:03:28et essayaient, tant bien que mal,
02:03:32de trouver des solutions, même de court terme.
02:03:35Je n'ai pas lu un plan français pour le pétrole vert.
02:03:39Je n'ai pas lu un plan...
02:03:41Je ne vais pas vous couper, M. Leclerc,
02:03:44mais M. Tanguy, continuez vos questions, il est 23h.
02:03:47Merci, M. le Président. Justement, vous avez anticipé
02:03:50ma 2e question, M. Leclerc, et en plus,
02:03:54vous avez aussi anticipé une question que vous voulez vérifier.
02:03:57Vous redites sous serment ce que vous avez dit
02:04:00chez Apolline de Malherbe, à la fin de la crise agricole.
02:04:04On vous envoyait le on, on est quand même sous serment,
02:04:07donc c'est important de préciser les choses
02:04:10pour ne pas qu'il y ait d'ambiguïté.
02:04:14C'est exactement ce que vous aviez dit dans la presse.
02:04:17Je trouve ça très intéressant parce que vous êtes sous serment.
02:04:20Et 2e chose qui est un peu liée, c'est qu'on n'est pas associés.
02:04:23C'était ma 2e question.
02:04:26Vous n'êtes pas le 1er à nous le dire.
02:04:30Je pose souvent cette question.
02:04:33Je ne suis pas en train de dire
02:04:36que la grande distribution est responsable de tout.
02:04:40Je ne suis pas en train de dire que la grande distribution
02:04:43est responsable de tout.
02:04:46Je ne sais pas ce que font les grandes industries.
02:04:49Ce que je constate, c'est que ça fait 30 ans
02:04:52qu'on dit que c'est toujours eux, et qu'il n'y a pas de solution
02:04:56qui a été mise en place.
02:04:59Il y a quelque chose, en tout cas du point de vue bon sens populaire
02:05:02ça fait 30 ans qu'il est responsable, il fallait le cire le kiki, s'il peut l'exprimer ainsi.
02:05:08Donc, vous n'êtes pas associé...
02:05:10Il est 23h, on a le droit de dire ce jour-là.
02:05:12Donc, vous n'êtes pas associé... Attention, ne me broquez pas.
02:05:15Donc, on est associé... Voilà.
02:05:18Donc, vous n'êtes pas associé, je reviens à ce que je voulais dire,
02:05:21à la politique de souveraineté alimentaire sous quelques noms qu'elle ait pu être ces 40 dernières années,
02:05:26parce que même avant que ce soit collé au ministère,
02:05:28vous prenez Jacques Chirac, un certain nombre de ministères,
02:05:30il y a toujours eu une promotion de l'agriculture française, quoi qu'on en dise.
02:05:34Donc, moi, je trouve ça quand même sidérant, si vous voulez,
02:05:36et j'aimerais vraiment que vous nous donniez votre point de vue là-dessus,
02:05:39que vous nous disez que vous n'êtes pas associé, en fait, à cette politique,
02:05:42et que vous n'êtes pas le premier distributeur à nous le dire.
02:05:44Donc, cette histoire quand même de dire, on nous envoie,
02:05:46le on qui vous rend responsable jusqu'à vous envoyer quand même des gens qui font des violences,
02:05:52bon, moi, je les soutiens jusqu'à la limite de la violence, évidemment,
02:05:55mais il y a quand même un sujet,
02:05:56et deuxièmement, vous n'êtes pas associé à la résolution de ces crises.
02:06:00Est-ce que c'est nouveau ou est-ce que c'est le cas depuis les années 90,
02:06:07donc la CUNIC, enfin la nouvelle PAC, quoi ?
02:06:11Deux questions très claires.
02:06:12La première, elle tombe bien, je voulais aussi la poser,
02:06:14donc ça fait une de moins, mais moi, en reprenant des propos,
02:06:16vous avez tenu à peu près au même moment.
02:06:17Sur France Inter, les agriculteurs ont reçu des consignes de vote,
02:06:19des consignes de venir, pardon.
02:06:21Aussi, peut-être.
02:06:23Quoi, quoi, moins de trois heures, on déraille tous,
02:06:25mais je sais ce que je veux traiter.
02:06:27Les agriculteurs ont reçu des consignes de venir vers la grande distribution.
02:06:31Donc moi, c'était sur France Inter, 5 février 2024,
02:06:33Michel-Édouard Leclerc, alors là, c'est pas qui est le on,
02:06:36c'est les consignes de qui,
02:06:38mais je pense que c'est la même question que le collecte-anguille,
02:06:40pas la première question, ensuite la deuxième.
02:06:41On vous laisse répondre.
02:06:42La première, c'est que vous pouvez collecter les tracts distribués,
02:06:46c'est très clairement, nous sommes désignés.
02:06:49Très clairement, les préfets nous ont dit qu'ils interviendraient pas.
02:06:54On dit à nos adhérents qu'ils interviendraient pas.
02:06:57Et donc le on, c'est ceux qui gouvernent.
02:07:01Après, je voudrais vous donner l'envers du truc,
02:07:04c'est que pendant qu'on disait Michel-Édouard ne répond pas,
02:07:08nous n'avons jamais été sollicités sur cette période,
02:07:11sauf, j'ai jamais compris si c'était une invitation,
02:07:15un souhait ou une lubie, à venir sur le ring,
02:07:19comme on dit, du salon de l'agriculture.
02:07:21J'ai jamais...
02:07:23Evidemment, je n'étais pas assez con pour faire ça.
02:07:26Et donc, sur cette période,
02:07:29jusqu'à ce que M. Attal rencontre des agriculteurs de la région toulousaine,
02:07:39j'y suis moi-même allé, mes collaborateurs peuvent vous le dire,
02:07:42j'ai rencontré des agriculteurs dans l'Aude,
02:07:44chez la FNSEA, les jeunes agriculteurs,
02:07:48je l'ai fait discrètement, je suis allé les voir,
02:07:50c'était pas après nous qu'ils en avaient,
02:07:52ils me cherchaient comme caisse de résonance de leurs problèmes,
02:07:55je vous jure que ça s'est passé comme ça.
02:07:58Et après, je suis sorti du cirque, du ring,
02:08:04mes collègues de Système U et d'Intermarché aussi, constatez-le,
02:08:08et entre-temps, pour des gens désignés comme responsables,
02:08:12nous n'avons été sollicités par personne,
02:08:15c'est-à-dire pas simplement le politique,
02:08:17mais aussi le socio-professionnel, nous n'avons été sollicités par personne.
02:08:22Donc après, il y a les commissions qui travaillent sur la loi EGalim,
02:08:26évidemment, là, on les a rencontrées,
02:08:29mais on n'était pas sur la résolution de la crise.
02:08:32Et voilà, c'est à ça que je veux dire.
02:08:34Moi, j'ai connu des périodes, alors ça sert à ça l'âge,
02:08:38j'ai connu des périodes où, effectivement,
02:08:42les ministres de l'Agriculture, jusqu'à le maire,
02:08:46devant des problèmes sur le prix du porc,
02:08:49que ce soit des problèmes conjoncturels ou des problèmes,
02:08:52même les accords sur les fruits et légumes signés à l'Élysée
02:08:55avec Nicolas Sarkozy, il y a un moment donné
02:08:58où le politique ne cherchait pas à opposer l'un à l'autre.
02:09:02De toute façon, un prix sans débouché, ça ne marche pas.
02:09:06Voilà, et donc je regrette cette période.
02:09:08Et si je peux finir sur une note positive,
02:09:11parce que la polémique ne nous sert pas dans un pays
02:09:15dans un état de tension forte, il faut que vous nous aidiez aussi,
02:09:20vous, élus, localement et nationalement,
02:09:23à travailler ensemble et surtout, peut-être,
02:09:27éviter les cristallisations excessives qui se font
02:09:30au moment des négociations commerciales.
02:09:32C'est quand même, aujourd'hui, c'est nos services juridiques
02:09:34qui négocient, c'est plus les zones de terrain qui négocient.
02:09:37Revenir à quelque chose qui est l'amour du métier,
02:09:40l'échange du métier, on se respecte, on a grandi ensemble.
02:09:44Même l'agro-business français, il est né en même temps que nous.
02:09:48Et donc, puisqu'on a ces mutations à faire ensemble
02:09:52et qui intéressent toute la société française,
02:09:55aidez-nous, s'il vous plaît.
02:09:57Jean-Philippe Tanguy, vous avez encore des questions ?
02:10:00Allez-y.
02:10:02Oui, merci, Monsieur le Président.
02:10:04Si j'inverse la logique, est-ce qu'au contraire,
02:10:07durant votre carrière, vous avez alerté les autorités françaises
02:10:11sur l'affaiblissement de filières ?
02:10:13Je m'explique, vous avez cité l'exemple du poulet,
02:10:15effectivement, avec des gros bretons,
02:10:17c'est le hasard qu'on connaît tous,
02:10:19et qui ont fait ça sur le long terme,
02:10:21ce n'était pas non plus du jour au lendemain.
02:10:23Est-ce que vous, vous avez dit, justement,
02:10:25il y a un prix, il y a un débouché.
02:10:27Donc vous êtes le débouché.
02:10:29Vous dites, effectivement, vous parlez souvent
02:10:31des autorités pour fournir, pour avoir une offre
02:10:34qui corresponde à la demande.
02:10:36Est-ce que vous avez alerté les autorités compétentes,
02:10:39en l'occurrence, le Souverain de l'Alimentaire,
02:10:41le Ministère de l'Agriculture,
02:10:43ou de la PESC pour d'autres produits,
02:10:45en disant, attendez, là, il y a une filière française
02:10:48qui est en train de se casser la gueule, ça part.
02:10:51Donc moi, pour avoir tant de poulets,
02:10:53tant de poulets transformés,
02:10:55des nuggets et du cordon bleu,
02:10:57ben écoutez, ça ne va pas être du poulet français.
02:11:00Est-ce que ce type d'alerte que vous avez fait,
02:11:03des échanges avec les autorités,
02:11:05ou alors, finalement, la filière poulet
02:11:07est morte dans son coin sans que ni vous,
02:11:09ni personne ne dise quoi que ce soit ?
02:11:12Je n'ai pas retrouvé de déclaration de votre part,
02:11:14mais c'est peut-être une erreur,
02:11:16je ne suis pas non plus pique de la Miranda
02:11:18sur ce genre d'alerte.
02:11:20Donc c'est une question ouverte,
02:11:22ce n'est pas une question piège,
02:11:24c'est une vraie interrogation de ma part.
02:11:26Je vous ai entendu récemment sur la pêche,
02:11:28en tant que Breton,
02:11:30pas loin du Guilvinec, d'Audierne, etc.
02:11:32C'est vraiment un sujet de...
02:11:34Enfin, le Brexit n'a pas...
02:11:36On a fait beaucoup...
02:11:38Il y a beaucoup de promesses qui ont été faites,
02:11:40quand même, beaucoup de nos patrons pêcheurs
02:11:42sont en rade, quoi.
02:11:44Et donc, aujourd'hui,
02:11:46c'est une situation de crise majeure.
02:11:48Alors, qu'est-ce que pèse la pêche
02:11:50en voie électorale ou en...
02:11:52C'est un vrai sujet,
02:11:54mais il y a des drames sociaux
02:11:56évidents dans le secteur de la pêche.
02:11:58J'ai fait partie, je crois que vous êtes député
02:12:00de... Vous connaissez la Canche ?
02:12:02La rivière de la Canche, non ?
02:12:04J'étais dans les...
02:12:06Mon père a créé les premières
02:12:08ventes directes de poissons
02:12:10avec la coopérative d'Étaples,
02:12:12avec la famille Bigot.
02:12:14C'est Leclerc qui a créé
02:12:16ces premiers circuits courts des pêcheurs
02:12:18d'Étaples.
02:12:20Auchan a pris le relais aussi, après,
02:12:22parce que c'était le groupe dominant dans le Nord.
02:12:24Mais au-delà des circuits de commercialisation,
02:12:26la maîtrise de la ressource,
02:12:28la taille des exploitations,
02:12:30le prix de l'énergie,
02:12:32c'est des sujets quand même
02:12:34qui méritent
02:12:36être traités
02:12:38nationalement et de manière européenne.
02:12:40Et c'est pas parce qu'on est
02:12:42passé à l'élevage plutôt qu'à la...
02:12:44que de la pêche sauvage
02:12:46qu'on règle
02:12:48les problèmes des hommes qui
02:12:50en vivent. Sur le plan agricole,
02:12:52il y a
02:12:54plein de filières
02:12:56où on a alerté. Tu parlais des farines
02:12:58en Dordogne.
02:13:00Oui, je pense qu'on a
02:13:02été des bons lanceurs d'alerte.
02:13:04Mais pour ne pas
02:13:06orienter
02:13:08la critique que vers les politiques,
02:13:10je dirais que du côté des socioprofessionnels,
02:13:12il y a eu aussi
02:13:14récemment,
02:13:16depuis 2017,
02:13:18aussi
02:13:20une alliance
02:13:22agriculture-agro-business
02:13:24qui nous a laissés perplexes.
02:13:32Très clairement,
02:13:36je ne suis pas sûr que ce soit l'intérêt
02:13:38de l'agriculture
02:13:40vivrière,
02:13:42des petites exploitations,
02:13:44que de dépendre
02:13:46des mécanismes de marché
02:13:48internationaux
02:13:50maîtrisés par ailleurs, par plus grands
02:13:52qu'on était dans cette discussion.
02:13:54Je ne sais plus avec qui tout à l'heure.
02:13:56Je ne suis pas sûr que
02:14:00l'agriculture
02:14:02entrepreneuriale, familiale,
02:14:04trouve son compte aujourd'hui
02:14:06dans l'expression socioprofessionnelle.
02:14:08Et même, c'est très curieux,
02:14:10je suis un peu brouillon à ce
02:14:12temps-là et je vous excuserai.
02:14:14La journée était longue,
02:14:16mais moi, je ne sais pas,
02:14:18par exemple, les chambres d'agriculture,
02:14:20je ne sais pas jusqu'où
02:14:22elles ont été associées
02:14:24à la résolution de tous ces problèmes.
02:14:26Il y a quand même 6 à 7 000 techniciens
02:14:28et ingénieurs qui pourraient accompagner
02:14:30les plans éco-phyto, qui pourraient
02:14:32accompagner de leur pédagogie, qui pourraient
02:14:34accompagner de leur technicité.
02:14:36Moi, je ne sais pas si vous avez
02:14:38entendu beaucoup
02:14:40ces institutions.
02:14:42Mais
02:14:44voilà des institutions
02:14:46qui pourraient nous fédérer.
02:14:48Puisque...
02:14:50Et...
02:14:52Je...
02:14:54Je vais dans ce sens-là, je veux dire
02:14:56qu'il n'y a pas que le politique, quoi.
02:14:58Oui.
02:15:00Très, pour répondre à votre question,
02:15:02je crois me souvenir de prise de position
02:15:04début 2012
02:15:06ou 2013, au moment de la
02:15:08fin des restitutions à l'export
02:15:10sur les ventes de poulets
02:15:12qui étaient des aides européennes, je crois,
02:15:14qui étaient destinées à encourager l'exportation,
02:15:16à soutenir l'exportation de poulets français
02:15:18vers le Moyen-Orient, notamment,
02:15:20et qui rendait le poulet français compétitif
02:15:22et qui s'est fait complètement rafler
02:15:24une fois que les restitutions sont tombées
02:15:26et qu'on s'est fait piquer le marché par les Brésiliens,
02:15:28quoi, globalement.
02:15:30Je pense qu'il faut protéger
02:15:32et aider notre agriculture locale
02:15:34qui n'est pas forcément dans la compétition
02:15:36internationale, qui est dans
02:15:38le territoire de vie
02:15:40avec des labels,
02:15:42avec des indications
02:15:44d'origine qui nous plaisent par avance
02:15:46et dans lequel on ne recherche pas
02:15:48que l'élément pricing
02:15:50et en même temps
02:15:52booster l'agrobusiness.
02:15:54C'est notre pétrole,
02:15:56c'est notre pétrole vert,
02:15:58comme on disait à l'époque.
02:16:00Les deux ne sont pas incompatibles.
02:16:02On a bien plusieurs formes de commerce
02:16:04aujourd'hui qui cohabitent,
02:16:06quand bien même elles se concurrencent
02:16:08et je pense qu'il faut
02:16:10revisiter un peu
02:16:12les politiques agricoles à l'aune
02:16:14de cette cohabitation,
02:16:16de cette diversité.
02:16:18L'inconvénient,
02:16:20que ce soit l'agrobusiness qui représente
02:16:22le monde agricole,
02:16:24c'est qu'on met
02:16:26l'agriculteur de derrière chez moi
02:16:28sur le tempo
02:16:30d'Avril ou de Cargill, quoi.
02:16:32Ça n'a pas de sens.
02:16:34Ils n'ont pas prise.
02:16:36M. Tanguy, vous avez encore des questions ?
02:16:40Merci M. le Président.
02:16:42Si vous pouvez revenir M. Leclerc,
02:16:44même si j'ai bien pris note de vos réponses qui étaient intéressantes.
02:16:46Donc si vous lancez l'alerte
02:16:48sur une filière,
02:16:50moi ce qui m'intéresse c'est le retour
02:16:52des autorités.
02:16:54Parce que c'était
02:16:56le pendant du fait que vous n'étiez pas associé au plan.
02:16:58Inversement, est-ce que quand vous parlez,
02:17:00on ne vous associe pas, mais est-ce que quand vous vous parlez,
02:17:02je pense que si vous appelez Bercy,
02:17:04on vous répond quand même, je vous espérais, vu votre poids économique
02:17:06comme d'autres, ou peut-être pas d'ailleurs,
02:17:08question ouverte,
02:17:10est-ce que vous a répondu ?
02:17:12Est-ce qu'il y a eu un retour ?
02:17:14On prend en considération.
02:17:16Et pour ne pas prendre la parole
02:17:18de manière incessante,
02:17:20par exemple aussi, est-ce que ça vous préoccupe
02:17:22quand on voit des usines de monde à l'aise ?
02:17:24Il y en a une à Château-Thierry
02:17:26qui s'en va.
02:17:28On n'en pense qu'on veut, mais ce que nous en ont
02:17:30fait, ça veut dire
02:17:32que le contrôle sur la production va être moindre,
02:17:34les produits utilisés vont peut-être être différents.
02:17:36Par exemple, je suis tombé sur une boîte de gâteaux
02:17:38imitation de l'acre de Lidl.
02:17:40Non, mais c'est des trucs concrets.
02:17:42J'ai regardé les produits,
02:17:44ça ressemblait à du de l'acre,
02:17:46mais c'était que de l'huile de coco, de l'huile de palme,
02:17:48des trucs à infarctus.
02:17:50Non, mais donc,
02:17:52est-ce que ça vous pose un problème quand même
02:17:54quand on voit des filières
02:17:56gâteaux lus, c'est quand même du patrimoine,
02:17:58qui s'en vont ?
02:18:00C'est-à-dire que même pour vous, vous n'avez plus de contrôle
02:18:02sur ce qu'attendent les consommateurs.
02:18:04Alors, on est bien d'accord
02:18:06que Mondelez, c'est pas le petit agriculteur.
02:18:08Il nous a fait le coup, et on a failli
02:18:10avoir ça sur le dos.
02:18:14Je crois que nos relations commerciales
02:18:16sont rétablies,
02:18:18qu'ils ont quand même...
02:18:20Les grandes marques ont quand même,
02:18:22après avoir exagéré
02:18:24en prix, ont tellement perdu
02:18:26de marché
02:18:28que ça fait résonner quand même, y compris
02:18:30l'actionnaire, en tout cas le management.
02:18:34Pour ce qui concerne Bercy,
02:18:36j'ai pas l'impression que Bercy
02:18:38ait été entendu sur les discussions
02:18:40des Creusailles.
02:18:42Vous vous rappelez de ça ?
02:18:44On demandera au patron de Bercy
02:18:46la semaine prochaine.
02:18:50Et autrement,
02:18:56il faut ramener la politique sur le terrain.
02:19:00C'est bien d'être
02:19:02saint-simonien, d'avoir une vision globale,
02:19:04mais je pense qu'il faut...
02:19:08Je pense que les réponses
02:19:10aujourd'hui, chacun a sa part
02:19:12de responsabilité, mais il faut que
02:19:14quelqu'un nous fédère sur un projet.
02:19:16Et il n'y a pas.
02:19:18Je réponds à votre question.
02:19:20Il n'y a pas.
02:19:22Cher collègue.
02:19:24Dernière question. Merci, M. le Président,
02:19:26pour votre patience.
02:19:28Pour moi, dans la souveraineté alimentaire,
02:19:30il y a la qualité de l'alimentation.
02:19:32C'est un peu lié à ce que je viens de dire,
02:19:34mais là, c'est sur des produits de base.
02:19:36Moi, je suis
02:19:38très attentif, comme beaucoup de mes collègues,
02:19:40sur le terrain, à la façon dont nos compatriotes
02:19:42s'approvisionnent.
02:19:46Tous les week-ends, on va sur le terrain.
02:19:48Si vous voulez donner des asperges à une famille
02:19:50de quatre, il faut au moins
02:19:5210 euros.
02:19:54Des fraises,
02:19:56ça va, pareil.
02:19:58Deux enfants, 10 euros
02:20:00pour faire le dessert.
02:20:02Je pourrais multiplier les exemples.
02:20:04Les cerises, je n'en parle même pas.
02:20:06Un certain nombre de fruits,
02:20:08qui, quand j'étais en France,
02:20:10n'étaient pas d'un accès
02:20:12assez facile,
02:20:14sont devenus maintenant
02:20:16l'abricot des Pyrénées-Orientales.
02:20:18C'est un produit de table 3 étoiles.
02:20:20C'est considéré comme un produit de luxe,
02:20:22qu'on va magnifier.
02:20:24C'est considéré comme tellement cher
02:20:26qu'on peut vendre un produit de base
02:20:28comme un produit de luxe.
02:20:30C'est quelque chose de très signifiant.
02:20:32Ma question, c'est que vous, en tant que distributeur,
02:20:34est-ce que c'est un objectif
02:20:36qui compte pour vous ?
02:20:38Comment on fait ?
02:20:40Comment on explique ces prix
02:20:42très élevés pour un produit qui ne subit pas
02:20:44beaucoup de transformations,
02:20:46qui a beaucoup augmenté ces dernières années,
02:20:48avant l'inflation ?
02:20:50Je rappelle qu'avant la crise de l'hyperinflation,
02:20:52si on s'intéresse à l'inflation sur les produits frais,
02:20:54et en particulier les légumes
02:20:56et les fruits fragiles,
02:20:58ce n'est pas classifié,
02:21:00mais je pense que ça joue un rôle dans le prix et la logistique,
02:21:02ça avait beaucoup augmenté
02:21:04depuis les années 2000.
02:21:06Et donc, tout simplement,
02:21:08comment on fait pour nourrir
02:21:10sa famille
02:21:12avec des produits de qualité,
02:21:14sains,
02:21:16de saison,
02:21:18sans se saigner ?
02:21:20Et si vous voulez,
02:21:22c'est bien, les opérations 5 fruits et saison,
02:21:24c'est souvent des champignons de Paris
02:21:26et un concombre.
02:21:28Je ne suis pas contre, mais on ne va pas manger ça tous les jours non plus.
02:21:32D'abord, il faut
02:21:34faire attention,
02:21:36dans la période présente, on a une météo dégueulasse
02:21:38et tout est cher et pas bon.
02:21:40Enfin, pardon, je ne devrais pas dire ça,
02:21:42tout est cher et pas terrible.
02:21:44L'année dernière,
02:21:46moi qui suis un breton
02:21:48de l'intérieur,
02:21:50ce n'était pas terrible non plus.
02:21:56L'alimentation est chère,
02:21:58mais elle est chère relativement
02:22:00au fait aussi que
02:22:02tout est cher
02:22:04pour les consommateurs.
02:22:06Et le transport
02:22:08est très cher, l'énergie
02:22:10est chère,
02:22:12le logement est devenu
02:22:14cher,
02:22:16et c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
02:22:18dans l'arbitrage,
02:22:20on peut se priver d'un...
02:22:22Au moment où on dit
02:22:24qu'il faut manger mieux, on se replie sur le
02:22:26snacking, c'est
02:22:28comme ça.
02:22:30Après,
02:22:32on a quand même
02:22:34des référents,
02:22:36l'intermarché est aussi
02:22:38industriel, nous avons
02:22:404000 emplois dans le cœur
02:22:42de la Bretagne, on voit bien
02:22:44quand même que
02:22:46même des produits,
02:22:48on arrive à marquer le distributeur
02:22:50à être moins cher.
02:22:52Le marketing coûte cher, la pub coûte cher.
02:22:54On a tellement
02:22:56dit aussi à certaines coopératives,
02:22:58à certains groupements qu'il suffisait
02:23:00peut-être de faire un peu à l'italienne
02:23:02un peu de cinéma autour du
02:23:04produit, mais non,
02:23:06c'est élevé.
02:23:08C'est la raison pour laquelle,
02:23:10j'insiste, une distribution
02:23:12qui comprime les coûts logistiques,
02:23:14qui travaille la rationalité de ses coûts logistiques,
02:23:16qui travaille,
02:23:18et qui ne met pas sur le même plan
02:23:20son approvisionnement local et son
02:23:22approvisionnement
02:23:24international, ça permet
02:23:26quand même dans la segmentation de piocher,
02:23:28de manger
02:23:30un produit
02:23:32premier prix mais avec le Nutri-Score
02:23:34tout en ayant un cru
02:23:36d'un pique-saint-loup
02:23:38de qualité. Vous voyez,
02:23:40c'est ça qui est en train de se passer
02:23:42aujourd'hui, et c'est vrai
02:23:44que pour demain,
02:23:46avec l'ensemble
02:23:48des revendications, avec l'ensemble
02:23:50des injonctions
02:23:52dont entendent parler les
02:23:54Français tous les jours à la télévision,
02:23:56il y a
02:23:58une perspective
02:24:00d'inflation
02:24:02qui intue l'amour.
02:24:04Vous pouvez tenir
02:24:06n'importe quel discours sur la bonne alimentation,
02:24:08si c'est à ce prix-là,
02:24:10ce n'est pas accessible à tous les gens.
02:24:12L'histoire du pouvoir d'achat.
02:24:14Oui,
02:24:16l'histoire du pouvoir d'achat.
02:24:18Et l'histoire de...
02:24:22Je pense qu'il y a près d'un
02:24:24million, en 4-5
02:24:26ans, il y a un million de personnes
02:24:28qui ont basculé
02:24:30dans le seuil de
02:24:32pauvreté ou de difficulté.
02:24:38Mais c'est pour...
02:24:40Excusez-moi, je n'en fais pas un argument
02:24:42publicitaire, mais c'est la raison pour laquelle il ne faut pas me demander
02:24:44de relever les prix, quoi.
02:24:46Hein ?
02:24:48J'avais Rémi Réberaude qui avait encore...
02:24:50qui voulait réagir rapidement.
02:24:52Vous ne trouvez pas, quand même,
02:24:54qu'en 3 ans, avoir réussi
02:24:56à, j'allais dire, étouffer
02:24:58ce choc inflationniste qui a été, comme vous le disiez,
02:25:00d'ailleurs, considérable,
02:25:02considérable, et à ne pas relancer
02:25:04la spirale prix-salaire qui était le vrai
02:25:06risque de faire perdurer
02:25:08le choc inflationniste, ce qui arrive
02:25:10d'ailleurs dans d'autres pays. Vous ne trouvez pas
02:25:12que ça relève, quand même,
02:25:16d'une réussite ?
02:25:22Je ne me vois pas,
02:25:24en tant que patron, me féliciter
02:25:26que les salaires n'augmentent pas.
02:25:28Ils n'augmentent pas.
02:25:30J'ai, quand même, ma culpabilité
02:25:32chrétienne.
02:25:34Ils n'augmentent pas chez vous, les salaires ?
02:25:36Parce qu'il y a beaucoup d'entreprises où ils ont augmenté,
02:25:38d'ailleurs, plus que l'inflation.
02:25:40Mon père a fait passer
02:25:42dans le contrat des centres Leclerc
02:25:44un principe gaulliste
02:25:46dont il était issu. Capitans, valons,
02:25:48participation et intéressement.
02:25:50C'est quand même 25%
02:25:52du bénéfice avant impôt.
02:25:54Dès le premier bénéfice,
02:25:56vous allez sous forme de gratification
02:25:58d'intéressement et de participation
02:26:00aux salariés.
02:26:06Le salaire n'est pas
02:26:08reparti comme on pouvait le craindre.
02:26:10Même si les salaires ont subi
02:26:12quelques ajustements, heureusement.
02:26:14Méfiez-vous de l'eau qui dort.
02:26:20Plus de questions ?
02:26:22J'en ai une dernière. J'en avais deux,
02:26:24un qui a été posé par Jean-Philippe Targui à ma place.
02:26:26J'en ai une dernière. Je vais juste vous poser,
02:26:28M. Leclerc.
02:26:30Cela aussi, c'est dans des déclarations
02:26:32on va dire récentes,
02:26:34mais pas de vous, mais sur vous.
02:26:36Il y a eu un reportage de BFMTV
02:26:38en avril 2024, que j'ai regardé sur vous.
02:26:40D'ailleurs, on apprend beaucoup de choses sur vous,
02:26:42sur l'histoire de l'économie française
02:26:44et l'histoire du groupe Leclerc.
02:26:46Dans lequel est interrogé
02:26:48un ancien député,
02:26:50Grégory Besson-Moreau.
02:26:52Je vais citer, parce que ça nous renvoie
02:26:54à la discussion EGalim,
02:26:56qui est une discussion majeure que nous avons dans cette commission d'enquête
02:26:58qu'on a aussi vue ce soir.
02:27:00Je cite les propos de Grégory Besson-Moreau,
02:27:02grand public,
02:27:04diffusé sur BFMTV.
02:27:06Il relate des propos
02:27:08que vous lui auriez tenus,
02:27:10que vous auriez tenus,
02:27:12en sa présence.
02:27:14Je vais devoir expliquer aux consommateurs
02:27:16pourquoi le prix du pack de Coca-Cola a augmenté de 10%.
02:27:18On va mettre la photo et leur expliquer.
02:27:20Et là, Grégory Besson-Moreau
02:27:22commente cette extrêmement violente fin de citation.
02:27:24Donc, voilà.
02:27:26Passage qui a été abondamment diffusé,
02:27:28vu,
02:27:30qui relate de la part d'un député
02:27:32très investi sur les lois EGalim
02:27:34lors de la présente législature.
02:27:36Des propos, bon, un peu forts,
02:27:38si ce n'est un peu menaçant,
02:27:40que vous auriez eu
02:27:42à son encontre.
02:27:44Est-ce que ces propos sont justes ?
02:27:46Qu'est-ce que vous avez à dire là-dessus ?
02:27:48Comme législateur, on serait intéressé
02:27:50de savoir qu'est-ce qui s'est passé
02:27:52lors de la construction
02:27:54des lois EGalim avec, je crois,
02:27:56la personne qui était le rapporteur du texte.
02:27:58Alors, d'abord, nos rapports personnels sont bons.
02:28:00Ensuite, ne prenez pas
02:28:02pour argent comptant tous ces films
02:28:04qui sont faits sur nous, sans nous.
02:28:06Je ne veux même pas...
02:28:08Je crois, dans le cas, ils étaient filmés
02:28:10dans votre bureau, donc il y avait quand même un peu de...
02:28:12Ah, c'était des archives.
02:28:14Mais en l'occurrence,
02:28:16je lui ai tenu ce propos
02:28:18quand il défendait le fait
02:28:20de ne me faire augmenter
02:28:22le prix du Coca-Cola du prix
02:28:24coûtant à 10% de marge.
02:28:26Et donc, je lui ai dit...
02:28:28C'était plus élégant
02:28:30et on n'avait pas
02:28:32de rapport
02:28:34antagonique,
02:28:36mais c'est vrai que dans l'expression,
02:28:38je trouvais ça gonflé qu'un député
02:28:40dise...
02:28:42qu'un député
02:28:44sans assumer cette augmentation de prix
02:28:46vienne me demander d'augmenter ce prix
02:28:48sous prétexte d'aider les agriculteurs.
02:28:5010% d'augmentation
02:28:52de prix sur le Coca pour aider
02:28:54l'agriculteur derrière chez moi.
02:28:56Non, mais il faut arrêter de déconner.
02:28:58Et ce que j'ai dit
02:29:00aux députés à l'époque
02:29:02comme aux industriels, c'est jamais
02:29:04eux qui assument
02:29:06ces augmentations de prix. C'est chez nous
02:29:08que ça se passe. Donc, dans
02:29:10un moment de tension sociale,
02:29:12n'oubliez pas ça, dans un moment
02:29:14de tension sociale avec des gens en rond-point
02:29:16qui comptent leurs sous,
02:29:18aller me faire porter
02:29:20une mesure qui n'a
02:29:22pas de sens, un ruissellement
02:29:24qui n'existe pas,
02:29:26qui sert peut-être d'autres intérêts,
02:29:28oui, je parle du cash.
02:29:32Juste pour compléter,
02:29:34j'ai un souvenir, je ne suis pas
02:29:36sûr, chacun refait un peu l'histoire,
02:29:38selon le temps qui passe,
02:29:40je ne suis pas sûr que ce soit
02:29:42un propos qui ait été très adressé personnellement
02:29:44à Grégory Besson-Moreau. J'ai le souvenir d'interviews,
02:29:46mais il faudrait faire de l'archéologie médiatique,
02:29:48mais de l'interview de
02:29:50Michel-Édouard Leclerc où il avait dit
02:29:52que ce sera aux députés qui voteront
02:29:54cette disposition. Moi, on mettra leurs photos,
02:29:56mais ce sera à eux
02:29:58d'assumer le SRP+.
02:30:00Donc, ce n'était pas une menace entre deux portes
02:30:02dans un couloir le soir,
02:30:04c'était publiquement, puisque c'était sur les médias.
02:30:06Nous n'étions pas tout seuls.
02:30:10Très bien.
02:30:14Plus de regrets, plus personne ?
02:30:16Juste une chose, moi,
02:30:18c'est vrai que
02:30:20j'ai de la bouteille, j'ai vécu
02:30:22des trucs qui n'étaient pas
02:30:24toujours dans le sens
02:30:26du consommateur, j'ai vécu
02:30:28des accords de groupe, j'ai vécu des...
02:30:30Mais je respecte
02:30:32le politique, je respecte le primat
02:30:34du politique
02:30:36sur l'économie. Je pense
02:30:38qu'on manque de projet politique,
02:30:40je pense qu'on manque de projet
02:30:42fédérateur. Donc,
02:30:44même si, quelquefois,
02:30:46le propos pris
02:30:48hors son contexte
02:30:50paraît cash, je vous respecte,
02:30:52je respecte l'Assemblée,
02:30:54je respecte, j'essaye de respecter
02:30:56les lois. Quelquefois, je suis un peu italien,
02:30:58j'attends qu'il y ait deux lignes jaunes pour
02:31:00regarder où conduire.
02:31:02C'est très français aussi.
02:31:04Mais ne vous
02:31:06méprenez pas,
02:31:08à partir du moment où nous ne sommes pas considérés
02:31:10comme des interlocuteurs alors que ça va
02:31:12se passer chez nous et qu'on nous impose
02:31:14des choses, je trouve que ce manque
02:31:16de dialogue,
02:31:18en plus quand il est intentionnel,
02:31:20n'est pas correct.
02:31:22Et donc, si on peut travailler ensemble,
02:31:24chacun à sa place, le primat
02:31:26du politique,
02:31:28je respecte ça.
02:31:30Je ne suis pas libéral à tout cas.
02:31:32Très bien.
02:31:34Merci beaucoup. Merci aux collègues qui sont restés
02:31:36si tard. Merci messieurs,
02:31:38madame. Nous en avons terminé
02:31:40pour aujourd'hui. Nous reprenons demain avec une très longue
02:31:42journée d'audition et d'énumère avec Stéphane Le Foll,
02:31:44ancien ministre de l'Agriculture.
02:31:46Merci et bonne nuit.
02:32:00Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

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