En Drôme-Provençale, Frédéric Gontard prône l'autonomie alimentaire et la vente directe. Ses 350 brebis, ses cochons et ses bovins charolais sont nourris exclusivement par sa production agricole.
Category
✨
PersonnesTranscription
00:00 Mais oui, 7h15, on passe en mode circuit court avec Nelly Sorbier.
00:04 En Drôme Provençal aujourd'hui, à Laloupie précisément, avec Frédéric Gontard, agriculteur-éleveur
00:11 qui nous accueille sur son exploitation située à 2 km de ce joli village perché.
00:17 J'ai 350 brebis-mères pré-alpes, puis j'ai une dizaine de cochons et une vingtaine de bovins,
00:23 race charolaise. Toute leur nourriture est produite sur l'exploitation, ensuite que je transforme.
00:31 Sur mes terres, je cultive ce que mes bêtes ont besoin, et le but c'est d'être autonome au niveau alimentation.
00:37 Mais de maîtriser ces filières, surtout de nos jours avec les tarifs de l'alimentation animale qui fluctuent, qui montent,
00:45 le but c'est d'essayer de s'affranchir de tout ça.
00:48 Ça fera donc bientôt 30 ans que Frédéric est en agriculture biologique, mais il s'est installé bien avant ici, c'était en 1992.
00:58 Moi j'ai fait un virage à 90 degrés, je faisais des semences avant, du maïs-semence, des tontes-sol-semence et des ailes.
01:04 Mais j'étais en conventionnel.
01:06 Je me suis aperçu que chaque année on nous enlevait du bénéfice net à l'hectare,
01:11 et chaque année ils enlevaient 5 ou 10% du revenu net, et c'est là que je me suis dit "mais on pourra jamais tenir".
01:17 Comme moi j'avais pas une grande surface, à ce moment-là il fallait faire beaucoup plus d'hectares pour avoir le même chiffre d'affaires.
01:22 Et je me suis dit "là je vais pas pouvoir y arriver".
01:25 Parce que quand je me suis installé agriculteur, moi ce qui m'intéressait c'était l'esprit d'entreprendre,
01:29 la liberté de faire ce qu'on avait envie, de ce qui plaisait.
01:32 Donc c'est pour ça que je me suis dit "il faut que je fasse une exploitation autonome",
01:37 c'est-à-dire avoir du fumier, fertiliser mes terres avec mon compost,
01:40 et puis faire des cultures simples qui ne coûtaient pas grand-chose, des luzernes, des céréales, et essayer de les valoriser.
01:46 Et c'est là que je me suis dit "vu qu'on a des bêtes, mes bêtes vont manger ma production de céréales et de fourrage,
01:52 et ensuite moi je vais essayer de valoriser mes bêtes, et puis tout doucement".
01:57 - Et donc aujourd'hui Frédéric est un homme libre !
01:59 - Voilà, il nous propose des produits du champ et de l'animal à l'assiette.
02:04 Il ne travaille qu'en vente directe en approvisionnant deux magasins de producteurs locaux,
02:08 avec donc ses viandes d'agneaux principalement, mais également de génis et de porc.
02:12 - C'est un travail de titan, on est d'accord ? Il fait tout lui-même ?
02:14 - Ah oui, quasiment ! Depuis un an son fils Flinis lui donne un coup de main tout en gérant sa propre exploitation.
02:21 Et donc tous les lundis et mardis Frédéric va à l'abattoir de Dix,
02:25 parce qu'il y a des sessions d'abattage différentes en fonction des animaux.
02:29 Il revient avec les carcasses, les découpe, les met dans des plats, et les apporte dans les magasins de producteurs en question.
02:35 C'est un vrai parti pris chez Frédéric qui vit vraiment au rythme de ses animaux et des conditions climatiques.
02:42 L'été je transhume mes bovins et je transhume mes brebis en isère où elles suivent la pousse de l'herbe,
02:47 parce que chez nous il fait tellement chaud, les animaux ne sont pas bien l'été.
02:51 Elles vivent correctement, à part qu'il y a la prédation du loup,
02:54 mais autrement elles sont dans de très bonnes conditions et puis après quand il n'y a plus d'herbe,
02:58 je les redescends et puis je les alimente avec le stock que j'ai fait en été ou au printemps dans mon exploitation.
03:04 Ça fait beaucoup de travail au quotidien, 7 jours sur 7,
03:07 et justement c'est pour ça que expliquer notre métier, le faire partager avec les gens,
03:11 c'est très important, ils ne se rendent pas compte.
03:13 C'est un métier qu'il faut faire avec la passion, vous ne pouvez pas le faire pour gagner de l'argent.
03:16 Si vous voulez gagner de l'argent, il faut faire un autre métier.
03:19 Mais c'est un métier, c'est une façon de vivre, c'est une façon d'être, c'est une façon de penser.
03:25 Le problème, ce qu'il faut, c'est... On va revenir sur la loi Egaline.
03:28 Moi je vais vous donner un exemple simple,
03:30 j'ai vu de l'agneau qui était à vendre entre 28 et 30 euros du kilo une fois dans une grande surface.
03:34 Je me suis dit, écoutez, moi l'agneau il part de chez l'agriculteur à 10 euros du kilo,
03:39 l'abatteur pour ramasser l'agneau dans les fermes, abattre et le distribuer chez vous,
03:43 il prend 3 euros du kilo, ça fait 13 euros, et vous, vous le vendez entre 28 et 30, vous n'avez pas honte.
03:48 Ah oui, mais bon, il faut qu'on fasse des marges, parce qu'on a d'autres produits qui sont en promo,
03:52 et j'ai dit non, non, non, mais le plus gros perdant, c'est le premier et le dernier,
03:56 c'est-à-dire les loveurs et le consommateur.
03:58 Et oui, et Frédéric Gontard prend vraiment plaisir à nous parler de sa passion,
04:03 donc n'hésitez pas à aller à sa rencontre pour profiter de ses bons produits.
04:07 Donc, viande d'agneau, parfois de génis et de porc, rendez-vous au magasin au plus près,
04:13 qui se trouve à La Lopie, où il a son exploitation, en Drôme-Provençal,
04:17 également dans le magasin à Traverschamps, sur l'Auriol.
04:21 Et puis Frédéric, on devrait le croiser également pour la fête de la transhumance et de la clarette.
04:24 Il fait partie de la fête de la transhumance et de la clarette,
04:26 il sera là justement pour nous parler de sa passion et de son métier,
04:29 samedi 8 juin prochain, à Chatillon-en-Diwa,
04:34 fête de la transhumance et de la clarette,
04:36 qui nous donne rendez-vous sur d'autres dates,
04:38 notamment au col de Rousset, également le dimanche 23 juin.
04:41 - Une jolie fête en effet, et puis ne manquez pas,
04:43 parce qu'il y a un marché des circuits courts qui s'organise,
04:46 c'est la deuxième édition, et ce sera le circuit court France-Bleu de Remardesh,
04:51 avec plein de producteurs de la région également.
04:53 Ce sera dimanche, entre 9h et 15h, à Saint-Donat-sur-l'herbe-asse.