12 500 personnes expulsées avant les JO 2024 : "un nettoyage social", dénonce le collectif "Le revers de la médaille"

  • il y a 3 mois
Avec Paul Alauzy, porte-parole du collectif "Le revers de la médaille" et coordinateur de Médecins du Monde.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-06-05##

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Transcript
00:00 Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:05 Ici Sud Radio, les français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:17 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:20 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:22 Et oui, je ne suis pas le seul, les responsables des Jeux Olympiques sont dans tous leurs états,
00:27 car ils veulent une ville propre, une île de France propre, etc.
00:32 Même si ça ne l'a pas été depuis quelques années.
00:35 Écoutez, il est temps de faire le ménage, mais quand le ménage s'appelle un peu de nettoyage social,
00:41 qu'est-ce que ça veut dire ? On en parle tout de suite.
00:44 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:47 Le fait du jour.
00:48 Eh oui, casse-toi tu peux, marche à l'ombre, c'est vrai là.
00:52 Quand vous consommez comme c'est drogué, SDF, etc.
00:57 On n'a pas tellement envie de les voir, soyons clairs.
01:00 Et surtout quand il y a un événement mondial, planétaire, comme les Jeux Olympiques.
01:05 Alors, un collectif d'associations qui regroupe plus d'une centaine d'associations,
01:12 a écrit un rapport qui est paru avant-hier.
01:15 Et il parle de nettoyage social, c'est quand même gros le nettoyage social,
01:19 mis en place, qui serait mis en place au cours des 18 derniers mois pour les Jeux Olympiques,
01:24 et Paralympiques bien sûr, et fustige l'intensification des expulsions.
01:29 Alors de quoi s'agit-il ? On en parle avec Paul Hallouzi,
01:32 qui est porte-parole du collectif Le Revers de la Médaille,
01:34 et qui est coordinateur à Médecins du Monde.
01:36 Alors Paul Hallouzi, de quoi s'agit-il ?
01:38 Franchement, il y a plusieurs milliers de personnes
01:41 qui sont en train d'être déplacées de la capitale et autres.
01:45 C'est ça, on l'a publié dans notre rapport avant-hier,
01:47 mais tous les chiffres de l'expulsion sont à la hausse.
01:49 En fait, il y a une espèce de Paris Carte Postale,
01:52 qui est en train de se préparer avec l'arrivée des Jeux.
01:54 Toutes les caméras du monde entier vont regarder la France,
01:56 et donc on s'est dit qu'au lieu d'utiliser ça comme un levier
01:59 pour montrer de la solidarité envers les plus fragiles,
02:01 parce que quand même, la manière dont on traite les plus fragiles dans une société,
02:04 ça en dit long sur comment va cette société,
02:06 et bien là en fait, ce qui se passe, c'est de l'expulsion, de l'invisibilisation, du harcèlement.
02:11 En gros, le nettoyage social, c'est une double dispersion.
02:14 C'est les personnes sans-abri, celles qui sont dans les squads, dans les bidonvilles,
02:17 celles qui ne font pas bien sur la photo.
02:19 Soit on les envoie plus loin dans la région, on les disperse, on leur dit "attendez, là,
02:22 vous êtes au bord de la Seine, c'est la cérémonie d'ouverture, il faut partir",
02:26 soit carrément on leur dit "attendez, on a des solutions pour vous,
02:29 c'est dans une autre région, vous pouvez y aller".
02:31 Et en fait, on ne donne pas plus d'argent à ces autres régions pour les accueillir,
02:34 et donc ils y restent quelques semaines, des fois quelques mois,
02:37 et puis il y a des gens qui reviennent après à Paris.
02:39 - Alors juste concrètement, mais quand vous avez ces chiffres,
02:42 comment vous avez... vous dites 12 500 à peu près, etc.
02:46 Comment vous avez obtenu ces chiffres ?
02:47 - Alors, nous on est des assos de terrain, on est plus d'une centaine,
02:50 dès qu'il y a une expulsion quelque part, dès qu'il y a même juste une personne sans-abri
02:53 dans une rue qui se fait dégager et qui disparaît, nous on compte tout.
02:56 C'est des données empiriques, on bosse avec des chercheurs,
02:58 des sociologues qui nous aident à les compiler,
03:00 après on les envoie à l'Observatoire des expulsions de Rome Europe,
03:03 et ensuite on a ces chiffres qu'on compare avec ceux du gouvernement,
03:06 et donc eux, ils ne peuvent pas contester nos chiffres,
03:08 d'ailleurs ils ne l'ont pas fait cette semaine, ils ne sont pas là pour en parler.
03:11 12 500 personnes expulsées, ça veut dire,
03:14 voilà, soit expulsées de leur lieu de vie, soit de l'endroit où elles étaient dans la rue,
03:17 et parmi ces 12 500, il y en a 5 200, donc un peu moins de la moitié,
03:21 qui ont été envoyées vers les fameux SAS régionaux,
03:23 donc c'est 10 lieux ailleurs en France, où ils sont pris en charge 3 semaines.
03:26 - Un peu partout en France ? - Un peu partout en France, oui, c'est ça.
03:29 - Alors, comment ça se passe concrètement ?
03:31 On vient leur dire "écoutez, il vaut mieux que vous ne restiez pas là",
03:35 est-ce que, quoi, c'est la police qui vient ? Très concrètement, ça se passe comment ?
03:38 - Moi j'ai été la nuit et le matin à chacune des expulsions
03:42 des plus gros squats de France, celui du Nibéton,
03:44 à côté du village olympique, et celui de Vitry-sur-Seine.
03:48 Déjà, il faut se dire que les gens vivent là depuis des années,
03:50 donc la veille au soir, vous avez...
03:51 - Oui, c'est pas un squat d'il y a une semaine, trois jours, c'est des squats...
03:54 - C'est des gens qui sont là depuis des années, beaucoup ont des papiers et beaucoup travaillent,
03:57 donc il y a une grande hypocrisie et un discours assez nauséabond
04:00 envers les personnes migrantes et sans papiers,
04:02 mais c'est eux qui construisent sur les chantiers des JO,
04:04 c'est eux qui retapent vos apparts pour pas cher,
04:05 c'est eux qui vous livrent vos repas Uber Eats,
04:07 enfin je veux dire, ils posent, ils contribuent beaucoup.
04:09 - En même temps, sans papiers, il y a un problème, enfin bon...
04:11 - Et c'est pour ça qu'on devrait les régulariser,
04:13 en tout cas, c'est ce qu'on propose, nous.
04:14 - C'est ce que vous dites.
04:15 - Et donc, ces personnes-là, voilà, moi j'étais au squat du Nibéton,
04:18 on prévient les personnes, déjà, moi du haut de mes 29 ans,
04:20 je me retrouve à dire à 500 personnes "demain, vous devez partir",
04:23 donc là, c'est la panique, les gens, ils ont un petit appartement dans ce squat,
04:26 ou une tente, ils essayent de tout faire rentrer dans une valise,
04:29 le matin, il faut attendre 6 heures parce que la police ne peut pas intervenir avant 6 heures,
04:32 donc on essaye de parler avec les forces de l'ordre,
04:33 ils ne nous répondent pas forcément, ils nous aveuglent avec des lampes,
04:36 et là, à 6 heures, ils rentrent, ils nassent les lieux,
04:38 eux, ils ont des consignes très claires, ils doivent sécuriser le bâtiment.
04:40 Donc c'est impressionnant, quand il y a un bâtiment qui se fait entourer,
04:43 ils doivent venir avec des policiers du GIGN sécuriser les toits...
04:46 - Mais alors, il y a des bus qui viennent pour les déplacer, comment ça se passe ?
04:50 - Voilà, et donc là, ensuite, il y a les fameuses orientations sur consentement des personnes.
04:54 Une fois que les gens ont été nassés et qu'ils doivent partir, on leur dit,
04:57 il y a des bus, si vous répondez à certains critères, vous pouvez monter dans ces bus,
05:00 et on les envoie majoritairement dans d'autres régions plus loin,
05:03 et les autres, on leur dit, si tu refuses de monter dans ce bus,
05:05 ou si tu ne réponds pas aux critères,
05:07 tu retournes dans la rue, ce soir, tu iras dormir ailleurs.
05:09 - Et il y a beaucoup de SDF aussi concernés, c'est incroyable,
05:13 parce que les SDF, vous savez, on nous avait promis en 2017
05:17 qu'il n'y aurait plus un seul SDF dans les rues de Paris,
05:19 ou de France d'ailleurs, et de France c'est Navarre,
05:21 bon, on connaît les résultats,
05:23 mais ces SDF là aussi, on les ramasse ?
05:27 - Alors, ces SDF, c'est la partie sur laquelle le gouvernement fait de la com',
05:30 parce que même la ministre, Mme Oudéa Castera,
05:33 disait fièrement à Combini, il y a encore quelques jours,
05:35 il y aura un héritage social de ces jeux,
05:36 on a créé 300 places pour les sans-abri qui vivent à proximité des sites olympiques.
05:41 Et donc c'est vrai, ils sont en train de créer 300 places,
05:43 pour l'instant il y en a 50 de ces places qui sont occupées.
05:46 Mais ils en ont supprimé 3000 l'année d'avant,
05:48 dans les hôtels sociaux du 115 de l'île de France,
05:50 pour faire de la place pour les touristes.
05:52 Donc on nous vend 300 places, très bien,
05:53 mais on nous en supprime 3000 derrière, c'est vraiment hyper hypocrite.
05:57 - Alors, à votre avis, ça va durer, puisqu'il y a les Jeux paralympiques après,
06:02 donc ça va durer jusqu'en septembre, c'est ça ?
06:04 - C'est ça. Là on part sur 3 mois, du 15 juin au 15 septembre,
06:07 nous on a même des dispositifs qu'on a demandé de déplacer,
06:09 parce qu'on était devant l'hôtel de ville,
06:10 on va à les places de la Nation, on va avoir 3 mois hyper intenses.
06:13 Et ce qu'il faut comprendre au-delà des chiffres,
06:15 si je peux vous donner quelques petits exemples de virées,
06:17 c'est le nettoyage social, c'est ce monsieur sans-abri dans le 15ème,
06:20 qu'une maraude avait mis des années à créer du lien avec lui,
06:22 qui avait sa tente à un endroit depuis des années,
06:25 du jour au lendemain, sa tente disparaît,
06:27 et l'équipe de maraude apprend qu'il est mort sur un banc seul le lendemain.
06:30 Le nettoyage social, c'est cette femme victime de traite,
06:33 qu'on force à se prostituer au bois de Vincennes,
06:36 et qui, maintenant, avant il y avait des policiers
06:38 qui passaient pour les sensibiliser pour des parcours de sortie de traite,
06:41 maintenant les policiers ont des consignes,
06:43 ils ouvrent les camionnettes, ils les attrapent par les jambes
06:45 et ils les emmènent en rétention alors qu'elles sont en sous-vêtements.
06:47 En fait, c'est des vies individuelles,
06:49 des gens qui ont déjà des parcours de vie difficiles, cabossés,
06:52 et qu'on va encore plus maltraiter.
06:53 - Mais vous savez, la question que je me pose,
06:55 vous parlez des travailleuses du sexe,
06:57 qui sont donc, effectivement, le bois de Boulogne,
06:59 il faut nettoyer le bois de Boulogne,
07:00 mais pourquoi on s'en prend pas, quand même,
07:02 et il y a là-dedans des migrants et d'autres,
07:04 aux proxénètes, pourquoi on s'en prend pas aux trafiquants ?
07:06 C'est ça.
07:08 Et vous, vous devriez intervenir là-dessus, vous, les associations.
07:11 - Nous, en tout cas, nous ce qui compte c'est la santé des personnes,
07:13 et c'est là-dessus qu'on est compétents.
07:15 Nous, avec nos médecins, on va pas aller chasser des trafiquants des proxénètes,
07:18 nous ce qui compte c'est toutes ces personnes-là.
07:19 - Quoi qu'on pense de ces personnes, qu'elles soient identifiées comme roms,
07:22 usagères de drogue, travailleuses du sexe, migrantes ou sans-abri,
07:25 nous on a des équipes médicales, des équipes sociales,
07:27 qui sont auprès de toutes ces personnes.
07:29 Et c'est ça qu'on aurait dû montrer pendant ces Jeux,
07:30 ça fait quand même l'honneur de la France, cette solidarité-là.
07:32 - Oui, mais ça fait pas bien sur le tableau, c'est le problème.
07:37 Merci beaucoup, merci en tout cas, on va suivre ça, bien sûr,
07:40 et on va voir comment tout ça se passe,
07:42 mais c'est intéressant parce qu'il faut en parler,
07:44 vous avez eu raison d'en parler, il faut pas faire ça en catimini,
07:47 et semblant que tout se passe bien dans la meilleure des mondes.
07:49 Merci pour votre invitation.
07:50 - Merci Paul Halosi d'avoir été avec nous,
07:51 je rappelle que vous êtes porte-parole du collectif Le Revers de la Médaille,
07:54 et aussi vous êtes coordinateur de Médecins du Monde.
07:58 On va marquer une courte pause sur Sud Radio,
08:00 et dans un instant on va parler agriculture.
08:02 A tout de suite sur Sud Radio.
08:04 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
08:07 Appelez maintenant pour réagir 0 826 300 300.

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