Tennis - Roland-Garros 2024 - Ivan Ljubicic : "La vérité, c'est qu'en Italie, ils ont un truc qui, en France, est impossible"

  • il y a 4 mois
Ivan Ljubicic, directeur du haut niveau à la FFT, a tenu une conférence de presse demain, mercredi 5 juin, à Roland-Garros afin de dresser le bilan des joueuses et des joueurs français en simple : "La vérité, c'est qu'en Italie, ils ont Jannik Sinner et... Mais ils ont aussi un truc qui, en France, est impossible : ils ont un Président qui est là depuis 22 ans, donc ils ont la continuité des projets. Ça, c'est quelque chose qui n'est pas possible, pas seulement en France, mais dans tous les autres pays. (Sourires.)

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 Le bilan de la fin de la semaine ?
00:03 Faire un peu le bilan j'imagine, c'est ça l'idée ?
00:06 C'est vraiment difficile pour moi, je suis un peu comme ça, d'être content parce que je pense que les résultats, bien sûr Mouté et Gracheva et Paquet,
00:23 ils ont fait un peu un résultat positif je trouve, parce qu'on n'a pas anticipé un résultat comme ça, surtout de Paquet qui a utilisé très bien la wildcard.
00:40 Et les autres, on a déjà parlé avec quelqu'un de vous, on a une génération qui arrive, surtout si je peux commencer avec les garçons, qui n'ont pas gagné de matchs ici, ça c'est vrai.
00:55 Il faut chercher de continuer à progresser, parce que je pense que cette année, si on parle des niveaux de tennis, je pense que c'est mieux, mais même les victoires n'arrivent pas.
01:10 Donc on est ici pour gagner, pas jouer au tennis et participer, mais essayer de gagner.
01:17 Bien sûr Arthur Cazor et Luca Vanasce, ils ont été blessés, donc déjà qu'ils sont ici, c'est quelque chose de positif, pas facile.
01:30 Mais voilà, un peu les autres aussi, moi je pense que je voudrais voir bien sûr, je veux gagner le match.
01:42 Les doubles, la situation est un peu dramatique, parce que personne n'a gagné pratiquement le match.
01:48 Je parle de personnes, je parle des joueurs qui ont la possibilité de jouer aux Jeux Olympiques.
01:54 Bien sûr Guénard et Jacques ont utilisé la place alternée très bien.
02:03 Mais Sheffie, voilà, Caro, on connaît la difficulté avec cette surface, elle n'a pas trouvé la manière de trouver le rythme, d'avancer.
02:15 Elle n'a pas joué au tennis, je pense, super positif, mais elle a gagné le premier tour avec l'attitude combattante.
02:28 Le deuxième tour, elle n'a pas trouvé la manière de gagner, même si Cécile Kenin et les quelconques jouent très bien.
02:36 Mais il y a des choses qu'on peut bien sûr améliorer, faire mieux.
02:41 Diane, là elle a gagné un derby contre Fiona, avec Svitolina, bien sûr, ce n'est pas facile.
02:48 Mais Juan Garos et les grands chelounes ne sont pas faciles.
02:53 Elle a joué, je pense, très bien à la fin du match, mais elle aussi était un peu blessée,
02:59 elle n'a pas trouvé le temps pour préparer ce tournoi de la manière idéale.
03:06 Mais on est là, jusqu'à avant le tournoi, je parlais de ma sensation, de la possibilité de faire quelque chose de spécial.
03:16 Et surtout, sur les Jeux Olympiques et pas Juan Garos. Malheureusement, j'avais raison.
03:23 Ici, on n'a pas eu des résultats qui sont hyper positifs.
03:27 Je sais que je critique beaucoup, mais j'ai vu aussi des choses positives.
03:33 Je pense que c'est cette génération-là qui arrive.
03:36 Je parle des garçons, c'est vraiment intéressant.
03:41 Avec Giovanni aussi, qui a fait l'exploit à Lyon.
03:45 Il faut avoir un peu de patience.
03:50 Cheffy, je pense avec Clara et Diane, surtout, on a l'avenir positif.
03:58 Après, s'ils vont être top 30, 20, 10, ça on ne peut pas savoir.
04:05 Mais le talent et le potentiel sont là.
04:10 Après, si vous voulez, je peux parler aussi d'une génération que j'ai vue, des juniors.
04:15 Les garçons, c'est très intéressant.
04:18 2006-2007, on a seulement Pierre-Antoine Faux qui a joué.
04:23 Ça, c'est une génération qui est un peu en difficulté.
04:26 Mais 2008, Thiméo Truffel a gagné son match.
04:30 Avec 16 ans, avec la wildcard, il a gagné contre quelqu'un qui est classé beaucoup mieux que lui.
04:39 Il était positif.
04:40 Et 2009, je trouve que c'est une génération très intéressante avec Moïse Kouamé, Daniel Jad et les autres qui vont arriver.
04:48 Je sais que vous êtes habitués de parler de potentiel, de l'avenir.
04:57 Le présent n'est pas là, c'est la vérité.
05:00 Mais on va essayer de changer ça.
05:06 C'est la seule chose que je peux dire.
05:09 J'ai investi beaucoup de temps et d'énergie pour essayer d'expliquer ce que j'ai vu et ce que je voudrais voir.
05:17 Et on va continuer avec ça.
05:20 Cheffy, junior, malheureusement, si tous les joueurs qui ont joué ici ont joué avec la wildcard, c'est normal que les résultats ne soient pas là.
05:34 Ça veut dire qu'il n'y a pas de niveau pour jouer à ce niveau de tournoi.
05:38 Aujourd'hui, il ne faut pas oublier que Sarah Elieff était prête pour jouer à ce niveau-là.
05:45 Et malheureusement, elle est blessée.
05:47 Bonjour Ivan.
05:52 On a vu que le tennis italien a fait pas mal de misère au tennis français sur Roland-Garros.
05:58 Qu'est-ce qui a fait de mieux le tennis italien sur les dernières années, qu'on n'a pas réussi à faire le tennis français par exemple ?
06:04 Qu'est-ce qui a été mieux fait dans leur système pour qu'aujourd'hui ils aient 10 joueurs dans le top 100 et qu'ils aient une densité un peu plus épaisse que celle de la France ?
06:14 Je ne crois pas vraiment. Si on parle d'être très haut niveau, je ne crois pas.
06:21 Je crois pas beaucoup dans le système. Je pense que le système forme les joueurs, forme la mentalité, l'attitude, mais ne forme pas les joueurs d'être très haut niveau.
06:34 En Italie, on connaît un peu la structure.
06:37 Surtout les projets individuels.
06:40 Même Siner, il n'a jamais fait une journée dans la fédération. Il a fait des rassemblements, il a fait des stages.
06:46 Mais il n'était pas à part de la fédération.
06:50 Et tous les autres, c'est un peu la même chose.
06:52 Qu'est-ce que la fédération fait là ?
06:55 Et pratiquement, ils sont là pour les joueurs s'ils ont besoin de quelque chose.
07:00 Avec la structure, s'ils ont besoin, avec les services, si les joueurs ont besoin.
07:07 C'est la génération, c'est un peu comme ça.
07:12 Je pense que surtout, c'est Yannick Siner qui… je ne sais pas comment dire en français ça…
07:19 Il "pulling the others", c'est lui qui est un peu le point de référence.
07:25 C'est surtout ça qu'on manque en France.
07:28 Si on regarde les numéros de joueurs de top 100, top 200, on est mieux qu'en Italie.
07:37 Quand tu as Siner, quand tu as quelqu'un comme Arnaldi, comme Uzetti qui sont vraiment forts.
07:42 Mais même projet individuel, c'est beaucoup plus simple de parler de projet et de système.
07:49 Mais la vérité, c'est qu'en Italie, ils ont aussi un truc, c'est impossible en France,
07:56 ils ont un président qui est là à 22 ans.
07:58 Donc ils ont la continuité des projets.
08:04 Et ça c'est quelque chose que ce n'est pas possible, je ne sais pas seulement en France,
08:10 mais dans tous les autres pays.
08:12 Ils ont trouvé la manière d'avoir la continuité comme ça.
08:16 Et même, peut-être qu'ils ont fait des erreurs, ça c'est sûr.
08:19 Mais ils ont investi beaucoup, ils ont aussi des Masters, des Finals en Italie.
08:28 Ils ont investi dans tous les groupes stage de Coupe de Vise chez eux.
08:34 Donc c'est des choses qui sont vraiment un investissement important,
08:39 pas seulement d'argent, mais aussi d'état d'esprit et d'attitude vers le tennis et les fonctions.
08:51 Mais on peut aussi rappeler un peu la situation en Italie, les derniers 20 ans,
08:56 quand la situation était fantastique chez les filles, chez le tennis féminin.
09:02 Mais les garçons, ils n'ont pas été là.
09:05 Et donc ça, ça, ça change.
09:07 Je pense qu'on a besoin d'une génération qui va vraiment pousser les autres.
09:12 Et j'espère vraiment, et je crois que la génération qu'on a aujourd'hui,
09:18 qui est de 2002, 2003, 2004, ils vont changer un peu ça.
09:24 Ivan, tu disais qu'il y a des choses que j'aimerais voir, que j'aimerais apporter.
09:28 Toi, t'aimerais apporter quoi au niveau de la mentalité dans la génération du moment ?
09:33 Qu'est-ce que t'aimais avoir de plus ?
09:35 C'est la mentalité. Je parle aussi de ma expérience et de mon savoir-faire au niveau du tennis,
09:42 de la programmation, au niveau de la mentalité, au niveau de tout ce que je peux porter.
09:47 Donc aujourd'hui, on fonctionne comme ça.
09:51 Je suis ouvert à parler et discuter avec tous les coachs, mais pas seulement les coachs du CNO,
09:57 mais tous les autres, parce que je pense que la responsabilité de la fédération
10:02 est aussi pour tous les joueurs en France, qui représentent la France.
10:07 Je sais que ce n'est peut-être pas positif à dire, mais on a besoin de temps.
10:18 Quand j'ai travaillé avec les joueurs croates et les autres,
10:26 une période normale de 5 à 8 ans, pour vraiment changer les choses.
10:33 Si on pense aujourd'hui à des joueurs qui ont 12, 15 ou 16 ans,
10:37 c'est là où tu peux vraiment changer les choses.
10:40 Pour voir les résultats, on ne peut pas savoir l'année prochaine ou l'année après.
10:46 C'est vraiment une période un peu longue.
10:48 Donc les résultats qu'on a aujourd'hui, ce n'est pas ce qui s'était fait l'année dernière ou il y a 12 ans,
10:54 mais c'est la période avant.
10:56 C'est pour ça que j'ai parlé de continuité aussi, d'avoir des responsabilités.
11:02 En 2029, si je suis encore là, et si on a vraiment des difficultés, des résultats qui ne sont pas bons,
11:08 c'est absolument ma responsabilité de dire "OK, j'ai fait des erreurs catastrophiques, je vais à la maison".
11:18 Mais on n'arrive pas à voir ça.
11:20 C'est la vérité en France, on change tout le temps.
11:25 Toutes les responsabilités, après chaque déchange, chaque 12 ans, c'est vraiment difficile d'avoir des résultats à long terme
11:34 et de savoir exactement ce qui marche et ce qui ne marche pas.
11:40 Mais la politique, ce n'est pas la politique, mais la vie est comme ça.
11:45 Même dans les projets individuels, quand tu prends un coach,
11:49 si les résultats ne sont pas là après six mois, tout change.
11:54 Même si le coach peut-être est idéal ou parfait,
11:57 il n'a pas le temps de faire voir, de faire savoir ce qu'il est capable de faire.
12:03 C'est un peu le sport moderne, mais aussi le fonctionnement moderne du monde.
12:08 Le foot, le basket et tous les autres sports, c'est exactement la même chose.
12:13 Bonjour Ivan, une petite question un peu plus culturelle.
12:16 On a parlé à Lucas Pouy qui nous disait qu'il trouvait qu'en France,
12:21 les jeunes joueurs pouvaient avoir parfois des percées au classement.
12:24 Est-ce que vous pensez que la longue attente qu'on a en Grand Chelem, en France,
12:28 rend plus difficile pour les joueurs français de briller dans ces tournois-là ?
12:33 Je pense que pour tous les joueurs et joueuses en France,
12:41 jouer aux Langues Grosses, c'est quelque chose de vraiment spécial.
12:44 Comme pour les Angleterre avec Wimbledon, US Open et tout ça.
12:50 C'est vrai que la pression que les joueurs sentent ici est beaucoup supérieure
12:54 que toutes les autres semaines.
12:58 Donc, c'est pas facile, absolument c'est pas facile pour les Français et les Françaises de jouer ici.
13:05 Donc ça s'appelle la pression, mais la pression fait part des hauts niveaux,
13:11 il fait part du sport, il faut trouver la manière pour être compétitif ici aussi.
13:17 C'est pas simple, mais c'est normal.
13:19 Pour moi aussi, au début de ma carrière, jouer en Croatie était compliqué.
13:23 Jouer la Coupe de Vise était compliqué, mais après un peu de temps,
13:27 je trouve la manière d'utiliser le public, d'utiliser la pression de manière positive.
13:38 Donc c'est normal pour un jeune joueur d'avoir de la difficulté,
13:42 mais je pense qu'avec l'expérience, ça change un peu.
13:46 Je pense que Richard Gasquet, par exemple, ou Gaël Monfils,
13:49 jouent comme ça, ils aiment jouer en France maintenant, mais à début ils n'étaient pas comme ça.
13:53 Ivan, tu disais que la Fédération Italienne a peut-être fait des bêtises,
13:58 on ne les voit pas trop, mais est-ce qu'en France on n'a pas commis des bêtises aussi,
14:02 avec le rapport à la terre battue ?
14:05 On a construit un CNE, on a oublié de mettre une terre battue couverte,
14:09 on a l'impression qu'on ne fait rien pour que les joueurs français aiment la terre battue,
14:14 mais ils grandissent sur la terre battue, et le résultat c'est que c'est désastreux depuis quelques jours.
14:18 Oui, mais il y a un peu de logique dans ça, mais je pense qu'on va absolument essayer,
14:26 à début septembre de cette année, d'entraîner un peu plus sur la terre.
14:31 On a la possibilité à Jean-Bouin, on a la possibilité d'utiliser la terre battue un peu plus, ça c'est sûr.
14:37 Mais aussi, ce n'est pas la seule raison, parce que si on regarde les joueurs américains,
14:44 de temps en temps, Zhang Zhejian, chinoise, qui n'a jamais vu la terre battue,
14:50 jusqu'à 15 ans, c'est sa surface préférée, c'est la terre battue aujourd'hui.
14:55 Donc ce n'est pas seulement ça, mais je suis d'accord, je pense qu'à niveau de formation,
15:00 il faut passer un peu plus de temps sur terre.
15:05 J'ai demandé aussi à Juan Carlos Ferreiro, il m'a dit qu'il n'a jamais joué sur terre battue jusqu'à 15 ans.
15:13 J'étais choqué, parce qu'il était un spécialiste de terre battue,
15:19 et aussi en Espagne, je pensais que tout le monde jouait sur terre.
15:24 Donc oui et non, c'est toujours comme ça, mais je pense qu'il faut absolument
15:31 passer plus de temps sur terre, ça c'est sûr, c'est ma responsabilité aujourd'hui.
15:36 Donc je vais organiser ça, on va faire ça, et on va faire des stages en soude,
15:44 quand on peut, on va utiliser Jean Boin un peu plus, mais aussi il faut suivre un peu les besoins,
15:53 parce qu'au rangeball on connaît ses hors-de-cours, donc on ne peut pas s'entraîner sur terre
15:59 le jour avant de partir aux Etats-Unis.
16:01 Mais tous les joueurs qui jouent à l'Australie, il faut s'entraîner en dehors.
16:05 Mais on va faire quelque chose sur ce sujet là, parce que je pense,
16:11 même si on peut tout le temps parler des exemples qui ne sont pas exactement ça,
16:17 mais on va changer un peu de temps passé sur terre.
16:23 Est-ce que selon toi, à partir de quel âge et quel classement, est-ce qu'on doit plus laisser les joueurs se gérer eux-mêmes ?
16:37 Est-ce que par exemple, après 18 ans, un top 100, un top 200, est-ce que la fédération doit continuer à les aider,
16:45 ou est-ce qu'en France finalement on ne les aide pas un peu trop et qu'ils ne sont pas assez responsabilisés ?
16:51 Non, alors, je parlais déjà de ça, je pense que la responsabilité de la fédération est formée,
16:58 ragroupée, si on parle des garçons, parce que les filles c'est un peu différent.
17:02 Quand tu es top 100, je pense qu'il faut que tu t'organises un peu tout seul.
17:08 Aujourd'hui, l'année dernière c'était Arthur Fils, cette année on a Arthur Cazot et Giovanni Impicci
17:17 et ils ont fait une progression importante.
17:22 On a déjà commencé à discuter, on va voir s'ils vont gérer, garder les coachs,
17:30 on va trouver une solution parce que ce n'est pas l'objectif de la fédération de couper une relation qui ne fonctionne.
17:41 Mais aussi, on ne peut pas continuer à entraîner, et quand je parle d'entraîner, je parle surtout d'aide économique,
17:48 de payer les coachs, les frais, pour un joueur qui est top 100, ça ce n'est pas cohérent je pense.
17:54 Donc on a déjà un peu avancé sur ce sujet, mais je pense que c'est un peu ça, c'est top 100.
18:02 Quand tu es top 100, il faut que tu t'organises et tu dois faire un peu tout seul.
18:10 Après on est là, avec Paul-Henri Mathieu, avec Laurent Raimond, moi aussi, moi-même je suis dans les tournois,
18:16 on va aider, on a la structure, on a les services, même avec les statistiques médicales, mentales, tout ça,
18:23 on va offrir ce service-là, mais si on parle spécifiquement de projet individuel, je parle des préparateurs physiques et des coachs de tennis.
18:34 Donc ça c'est un peu ça, je pense que ça ne peut pas être naturel pour la dynamique de la relation entre les joueurs et les coachs,
18:44 que ce ne sont pas les coachs que le joueur a choisi.
18:48 Quand tu es top 100, c'est le choix du joueur de choisir avec qui tu peux t'entraîner, tu veux t'entraîner,
18:55 parce que la fédération ce n'est pas les joueurs qui décident avec qui ils vont jouer ou s'entraîner.
19:02 Donc c'est ça un peu le moment que je pense qu'il faut, après on a tout le temps des cas qui sont un peu différents et spécifiques,
19:12 mais je voudrais voir un peu plus que les joueurs vont prendre la décision et la responsabilité d'avancer,
19:19 et pas seulement attendre que la fédération va faire des choses, parce que la fédération est là pour aider,
19:28 elle n'est pas là pour former, mais pas pour entraîner et prendre toute la responsabilité pour les joueurs qui sont top 100.
19:36 Un petit paradoxe, si on prend le cas Arthur Fiss, effectivement la fédération ne doit pas s'en occuper,
19:48 c'est au joueur de choisir son coach, mais il ne faut pas séparer un joueur qui s'entend bien avec un coach,
19:54 qui est finalement très bon avec Arthur Fiss, et puis choisir une autre structure. Il n'y a pas un petit paradoxe ici ?
19:59 Oui, c'est sûr, c'est vrai que Laurent Raymond a fait un boulot intéressant, et lui avait la possibilité de continuer avec Arthur,
20:11 mais c'était son choix de se structurer complètement différemment.
20:19 Après, c'est ça aussi, prendre la responsabilité et aussi faire des erreurs, et ça c'est quelque chose qui est important aussi pour les joueurs,
20:27 de comprendre que c'est impossible de faire tous les choix parfaits, ça n'existe pas.
20:33 Donc aussi Arthur a arrêté avec Sergi Bruggera, honnêtement je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas s'il a fonctionné ou pas,
20:42 je ne sais pas ce qui n'a pas fonctionné, mais il faut avancer, il faut prendre des décisions, faire des décisions difficiles,
20:50 et faire des erreurs, et ça fait partie de la construction et de la formation d'un joueur, d'une personne, de faire des choix difficiles.
21:05 J'ai parlé hier des décisions difficiles que tous les top joueurs ont habitués et forcés de prendre,
21:13 même Yannick Sinel n'a pas joué l'Italian Open, et ça n'était pas facile l'année dernière.
21:19 Il n'a pas joué aux Jeux Olympiques à Tokyo, et ça c'était un scandale, il n'a pas joué la Coupe de Vise à septembre l'année dernière,
21:27 et la Gazetta dello Sport il l'a cassé complètement, mais ça ce sont les choix qu'il a fait.
21:34 Mais après il a gagné la Coupe de Vise, il a gagné l'Australian Open, il est numéro un mondial maintenant.
21:38 Donc il faut parfois prendre des décisions difficiles, faire des erreurs, et avancer, et apprendre.
21:47 Et sur le cas d'Arthur Fyss, lui il est ici à Paris, je parle avec lui beaucoup,
21:58 mais le choix qu'il a fait avec Grosjean et Bruguera, pour moi sur la carte c'est incroyable, c'est hyper positif, c'est hyper ambitieux.
22:07 Après on ne peut pas savoir, on ne peut pas savoir si la relation entre le coach et le joueur va fonctionner ou pas.
22:15 Donc il faut analyser à chaque fois, et ma responsabilité, mon rôle aussi, le directeur de haut niveau,
22:23 il faut être un peu d'un côté, et pas être dedans pour avoir un peu l'objectivité,
22:31 et pouvoir dire ce que je pense, et c'est ma opinion.
22:38 Mais ça Arthur Fyss c'est déjà, dès le début de l'année, c'est un projet d'Arthur.
22:47 Après on est là pour, comme je dis, assister, aider, tout ça, mais s'il va avancer ou pas, c'est sa responsabilité.
22:56 - Ivan, tu as parlé tout à l'heure du bilan du tournoi de double qui a été très compliqué.
23:05 C'est un tournoi dont on attendait beaucoup pour avoir les dernières informations, pour la sélection olympique notamment.
23:11 Donc est-ce que si Guinnard et Jacques gagnent Roland-Garros, ils ont une chance d'aller aux Jeux Olympiques ?
23:16 - Ah oui.
23:17 - Est-ce que ton choix est déjà arrêté pour le double messieurs ?
23:20 - Non, on n'a pas pris le choix, absolument non.
23:22 C'est pour ça qu'on a essayé vraiment d'expliquer à tous les joueurs et joueuses pour le double mixte,
23:28 de vraiment jouer un double mixte sérieux, mais on n'est pas arrivé à ça.
23:37 Si quelqu'un, vous pouvez imaginer, si quelqu'un gagne Roland-Garros en double mixte,
23:43 nous dans la sélection on ne peut pas dire "Bravo, mais on ne peut pas faire ça".
23:50 Mais voilà, personne n'a fait ça.
23:52 Après, double homme, si quelqu'un gagne Roland-Garros, bien sûr, c'est ça.
23:58 Surtout parce que les autres n'ont pas fait grand-chose.
24:03 Donc absolument, on ne va pas avancer jusqu'à la fin du tournoi pour voir ce qui va se passer.
24:11 Oui, Pouille et Barère ont commencé à jouer le tournoi très bien, mais ils ont perdu malheureusement.
24:16 Double, j'ai gagné la médaille en double.
24:19 Je n'ai jamais joué en double sérieux dans le tournoi.
24:23 Je peux vous dire, sérieux, je parle des 100% qui tuent vraiment dedans.
24:28 J'ai utilisé le double pour gagner, absolument, mais surtout pour passer un peu de temps dans la compétition,
24:33 d'entraîner le volet, le service, le retour et tout ça.
24:36 Mais la Coupe d'Evis et les Jeux Olympiques pour moi, c'était à full.
24:40 Et Grand-Chelam, j'ai joué parfois, quand j'ai perdu le simple, j'ai joué Grand-Chelam pour gagner.
24:47 Je fais un peu, je pense, quart de finale, un peu comme ça.
24:50 Mais si quelqu'un gagne Grand-Chelam, il faut absolument prendre la con.
24:56 Je ne peux pas dire, oui, ils vont jouer, il faut réfléchir avec toute l'équipe et tout ça,
25:02 mais absolument, on va regarder ça.
25:07 - Et toujours pour le double, est-ce qu'il y a... - Pardon, juste pour...
25:11 Alors, si on prend la wild card, on n'a qu'une équipe et ça c'est un peu la complication.
25:19 Mais moi, aujourd'hui, je ne peux pas fermer la porte de ça.
25:25 Parce que s'il y en a quelqu'un qui a gagné Grand-Chelam, Rolando Ramos surtout,
25:29 et les Jeux Olympiques vont être juste dans la même place.
25:34 Donc pour moi, prendre le risque et la responsabilité de dire,
25:37 "Ouais, cette équipe-là, elle a gagné Roland-Garros,
25:40 donc ça c'est la meilleure possibilité pour nous de gagner la médaille, on y va, let's go".
25:45 C'est ça un peu la décision qui va être, j'espère, difficile à prendre.
25:50 Mais il faut prendre la décision difficile, on a parlé de tout ça.
25:54 - Je continue sur le même sujet parce que c'est très intéressant.
25:58 Tu nous confirmes donc que si vous prenez une wild card en double,
26:03 vous n'aurez pas de deuxième équipe de double ?
26:05 De toute façon, comme ils sont nuls en double les joueurs de simple, c'est pas un problème finalement.
26:09 - C'est ça. Et surtout, pour le double mixte, on ne peut pas créer l'équipe de mixte
26:15 avec les joueurs qui ne sont pas là.
26:18 Seulement les joueurs et joueuses qui sont sur place, ils peuvent jouer le mixte.
26:26 Si Guynard et Jacques sont l'équipe de double, on ne peut pas prendre Edouard pour jouer le mixte.
26:33 C'est ça le cas.
26:35 *Musique*

Recommandations