• il y a 6 mois


À l'occasion du D-day, Bruno Clermont, général de corps aérien et consultant défense, revient sur cette date historique du 6 juin 1944 : «Avec au total 1400 morts, c’est une des batailles les plus sanglantes de la Seconde Guerre mondiale, mais une bataille décisive pour la libération de la France».

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Transcription
00:00Les débarquements, c'est une opération considérable,
00:02une des opérations les plus importantes de la Deuxième Guerre mondiale
00:05qui a été planifiée de longue date avec trois phases principales, deux objectifs.
00:09D'abord, c'est ouvrir un front à l'ouest de l'Europe
00:11pour commencer à pousser les Allemands vers l'est
00:14et alléger également la pression sur le front de l'est,
00:17le front soviétique, qui est le front le plus important de la guerre.
00:20Pour cela, vous avez cité, il va y avoir une opération en trois phases.
00:24La première phase, c'est avec le parachutage,
00:26le parachutage sur l'arrière des lignes allemandes de trois divisions parachutistes
00:30avec 1200 avions, c'est-à-dire plus de 10 000 parachutistes
00:33vont être largués dans la nuit du 5 au 6 juin.
00:35Ensuite, vous allez avoir l'aviation, des bombardements
00:38qui va bombarder les lignes arrière derrière les plages du débarquement,
00:42commencer à affaiblir les forces allemandes.
00:44Et puis, le débarquement proprement dit,
00:45150 000 hommes portés par 7000 bateaux vont débarquer sur cinq plages différentes,
00:50essentiellement des Américains, puis des Britanniques,
00:53puis des Canadiens, d'autres pays.
00:54La France y reviendrait et tout ça sous l'appui de l'aviation.
00:58Et l'appui également, on n'en parle pas souvent,
01:00mais de l'artillerie navale qui va jouer un rôle très important.
01:03L'artillerie se met à portée de ses canons, à portée des côtes,
01:06de manière à pilonner les positions allemandes.
01:09Alors, justement, la participation de la France,
01:11on parle énormément des Américains, on parle énormément des Anglais,
01:15des Canadiens également, un peu moins des Français.
01:17Des Français ont débarqué, parmi lesquels le commando Kieffer, évidemment.
01:21Alors, on connaît bien le commando Kieffer, c'est plutôt fou,
01:23puisque c'est le seul qui a débarqué de manière terrestre.
01:26Mais en réalité, 3 000 Français ont participé à ce débarquement.
01:29Ce sont les Français des Forces françaises libres,
01:32les Forces françaises qui ont rejoint le général de Gaulle
01:34après le 10 juin 1940, soit en Angleterre, soit ailleurs.
01:37Et donc, on aura effectivement, ça a été cité, le commando Kieffer.
01:40On a également les SAS, ces commandos français
01:43qui ont été évoqués hier par le président de la République
01:45lors de son hommage à Plumenech.
01:46Ils étaient 38 parachutistes du commando.
01:49Vous allez également avoir la Marine nationale,
01:51puisque 12 bâtiments de la Marine nationale vont participer.
01:552 600 marins français, dont deux croiseurs.
01:57Les croiseurs sont des bâtiments très puissants qui vont pratiquer
02:00des tirs d'artillerie navale contre les positions allemandes
02:03à l'occasion des débarquements.
02:04Il y a eu des noms célèbres des croiseurs, le Mont Calme et le Georges Oleg.
02:08Ils n'existent plus dans la Marine française, malheureusement.
02:10Et puis, l'armée de l'air a participé de manière très glorieuse.
02:14Trois groupes de chasse, l'Île-de-France, le Sigone et l'Alsace.
02:18C'étaient des unités qui étaient intégrées à l'intérieur de la Royal Air Force
02:21et deux groupes de bombardement, le Lorraine et le Guyenne.
02:23Au total, 227 aviateurs, 135 avions ont participé à cette opération.
02:27L'Île-de-France, je précise, parce que j'ai défilé à la tête de l'Île-de-France
02:31il y a 30 ans exactement, le 6 juin 1944, à l'occasion des 50 ans du débarquement
02:36sur la place d'Omaha Beach, derrière la patrouille de France, avec quatre Mirage 2000.
02:40Il y a 30 ans, vous avez défilé en 94.
02:42En 94, j'ai défilé avec Mirage 2000 sur la place d'Omaha Beach.
02:46Donc quand je vois Omaha Beach, je pense aussi à ce défilé
02:48qui était quand même extrêmement émouvant.
02:51J'imagine. Et j'imagine que...
02:53Qu'est-ce qui vous en reste comme souvenirs de ce...
02:56Pas mal de pression.
02:57Il y avait du monde, il faisait très, très mauvais.
03:00Non, ça n'a pas été simple.
03:01J'étais content quand c'était terminé.
03:05Rapidement, le bilan du débarquement, si t'en es content.
03:08Le bilan du débarquement, j'ai rappelé ses objectifs.
03:10La tête de pont et ouvrir un front, c'était indéniablement un succès.
03:13D'abord, grâce à la bravoure des combattants, qui a été inouïe.
03:17De ces 156 000 soldats, finalement, ont effectivement débarqué
03:21sur le sol de la France.
03:22La tête de pont a été installée.
03:23C'était expliquable, mais Michel Chevalier, ensuite,
03:25va arriver à un flux logistique incessant
03:27qui va mettre des centaines de milliers d'hommes
03:28sur ce théâtre d'opération, dont des divisions françaises un peu plus tard.
03:32Et puis, avec un prix humain très élevé, je rappelle le prix humain,
03:357000 morts dans la journée du côté des Alliés,
03:376500 morts du côté des Allemands.
03:40Sur les deux premiers jours de la guerre,
03:41on compte 3000 morts de bombardements parmi les civils français.
03:45Donc un succès, mais avec une résistance allemande supérieure
03:47à ce qu'on attendait, puisque les plans étaient de prendre
03:50la ville de Caen dès le 7 juin.
03:52La ville de Caen ne tombera que le 9 juillet, un mois plus tard.
03:55Mais véritablement, c'est le début de la bataille de Normandie,
03:58une bataille qui va faire 144 000 morts,
04:00une bataille les plus sanglantes de la Deuxième Guerre mondiale,
04:03mais une bataille qui va être décisive pour la libération de la France.

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