Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale ce soir, après la défaite de la liste de sa majorité, arrivée loin derrière celle du Rassemblement national. François Ruffin, député la France insoumise de la Somme, était en direct sur BFMTV.
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00:00 Écoutez, on a un taré à la tête de l'État, là. C'est un pyromane de la République.
00:06 Et moi, ça ne me fait pas peur de remettre mon mandat en jeu. Il n'y a pas de souci, on va y retourner.
00:11 Mais là, ce qui va se passer, c'est que qu'est-ce qui reste face au RN ?
00:15 Les macronistes vont se prendre une deuxième raclée. C'est tout. Donc il ne nous reste que la gauche.
00:20 Il ne reste que la gauche pour pouvoir faire front au RN. Et je le dis dans ce moment, je le dis avec gravité, avec responsabilité,
00:26 il nous faut une gauche unie. Il faut arrêter les conneries. C'est le seul moyen d'aujourd'hui faire front au RN.
00:33 Et j'en appelle, dès ce soir, Marine Tondelier, Olivier Faure, Fabien Roussel, Emmanuel Bompard,
00:41 pour qu'on se range derrière une barrière commune, une barrière front populaire.
00:44 Parce qu'on l'a vu dans l'histoire de notre pays, on est capable d'un sursaut. On est capable d'éviter le pire.
00:50 Il n'y a pas de fatalité, nous pouvons l'emporter. Vous savez, l'histoire, elle nous montre que la crise de 1929,
00:54 elle a abouti au nazisme en Allemagne, mais elle a abouti au Front populaire en France. Il n'y a pas de fatalité, nous pouvons l'emporter.
01:00 En 1940, dans notre histoire, l'extrême droite n'est arrivée qu'une seule fois au pouvoir. Et ce n'est pas par une victoire dans les urnes,
01:06 c'est par une défaite de nos armées. Il n'y a pas de fatalité, nous pouvons l'emporter. Et vous savez, je le dis avec conviction,
01:11 parce que je suis dans un coin où, si jamais je n'avais pas cru ça, je ne me serais pas présenté. Il n'y a pas de fatalité, nous pouvons l'emporter.
01:18 Donc ce soir, je viens dire à la gauche unie, nous pouvons gagner.
01:21 Dans un instant, je vous poserai une question sur la question de la gauche. Juste, je reprends les mots que vous venez d'employer.
01:26 On a un taré à la tête de l'État. Quoi qu'on pense du président de la République et de sa décision de dissoudre l'Assemblée,
01:33 est-ce qu'un député de la Nation peut parler comme ça du chef de l'État ?
01:37 Eh bien, je l'ai fait et je peux le refaire. Vous savez, mais ce n'est pas d'aujourd'hui. C'est un diagnostic clinique qui est maintenant posé depuis sept années.
01:44 Pourquoi on a une montée de l'extrême droite comme ça ? La vérité du bilan d'Emmanuel Macron, c'est qu'il ouvre la porte au pouvoir à Marine Le Pen et à l'extrême droite.
01:53 Et ça, pas d'aujourd'hui, mais depuis sept ans. Quand il y a un mouvement puissant comme les Gilets jaunes dans le pays, on doit l'écouter.
01:59 On ne doit pas faire le blabla du grand débat et on doit en tirer des conclusions en termes de démocratie, de gestion.
02:05 Quand il y a une élection comme la présidentielle où il gagne au ras du cul, où dans la suite il y a des législatives où il n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
02:13 où il se retrouve en difficulté, où dans des coins comme le mien, la Macronie est quasiment éliminée. Qu'est-ce qu'il faut faire dans ces cas-là ?
02:20 Je l'ai dit l'an dernier. Il faut gouverner avec prudence. Il faut gouverner avec modestie. Et il a fait tout l'inverse. Il l'a fait avec brutalité et avec arrogance.
02:28 Quand on a des millions de Français à deux, trois, quatre, cinq, six reprises qui se mobilisent contre la réforme des retraites,
02:36 quand on a huit Français sur dix qui disent "on ne veut pas de ça", quand il y a tous les syndicats unis qui disent "on ne veut pas de ça",
02:42 quand il y a même une majorité de députés à l'Assemblée qui disent "on ne veut pas de ça", mais que lui décide de passer avec arrogance et avec brutalité
02:49 sur le corps social du pays, voilà les résultats que ça donne. Ça donne qu'aujourd'hui la Macronie n'existe plus. C'est fini. Ça appartient au passé.
02:57 François Ruffin, sur l'union de la gauche que vous appelez de vos voeux, elle va d'où à où cette union ? Est-ce que c'est le retour de la nupes telle qu'elle existait au moment des législatives en 2022 ?
03:08 Est-ce que vous prenez acte de la donne politique du jour qui met le candidat soutenu par le parti socialiste Raphaël Glucksmann en tête de la gauche ? Est-ce que vous lui tendez la main par exemple ?
03:18 Vous savez, je ne suis pas un vigile à l'entrée d'une boîte de nuit pour dire "toi tu sors, toi tu rentres". Ce n'est pas ça le sujet.
03:24 Monsieur Duhamel, je vous parle aujourd'hui avec gravité, avec responsabilité. On est en un moment où l'extrême droite peut arriver au pouvoir dans notre pays, possiblement,
03:32 où la porte est ouverte à Marine Le Pen. Qu'est-ce qui se passe dans ce cas-là ? Eh bien, on doit s'unir. Point barre. On doit s'unir.
03:40 Je vous le dis, le non qu'on doit avoir c'est "front populaire". Pourquoi ? Parce que c'est évidemment ce qui évoque le plus, un moment surtout dans l'histoire de la gauche dans notre pays.