Un triomphe pour le Rassemblement national et une déroute pour le camp présidentiel. Le scrutin européen a été marqué ce dimanche en France par le score historique de Jordan Bardella et la percée à gauche de Raphaël Glucksmann pour le Parti socialiste. Dans la foulée des résultats, Emmanuel Macron a annoncé une dissolution de l’Assemblée nationale.
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00:00 Moi je n'ai jamais théorisé les gauches irréconciliables, je ne l'ai jamais fait il y a un an, il y a deux ans, je ne vais pas le faire aujourd'hui,
00:05 et encore moins quand l'extrême droite est aux portes du pouvoir.
00:07 Je pense que notre enjeu et notre responsabilité c'est de pouvoir retrouver l'unité qui nous a permis de gagner.
00:12 Ça a de facto fonctionné, c'est au premier tour des élections législatives, et je crois qu'on n'a pas le temps de tergiverser,
00:20 le dépôt des candidatures c'est dès cette semaine.
00:22 On a progressé aux élections européennes, mais je ne suis pas là pour fanfaronner, je suis là pour construire la suite.
00:27 Et comment on se met d'accord en cinq jours ? Vous avez eu des réunions, vous avez eu des échanges, comment ça se passe ?
00:31 On va en avoir là, c'est pour ça que vous venez me cueillir devant le siège de la France Insoumise.
00:35 Oui, ça à quelle heure c'est ? On va avoir des réunions.
00:38 Ici ?
00:39 Oui, d'abord des réunions entre nous, pour affiner notre stratégie, et notre objectif, vous l'avez vu,
00:44 on a proposé une réunion aux différentes forces et organisations politiques de la NUPES,
00:49 parce que l'objectif c'est de pouvoir se retrouver, de construire la suite, et surtout d'aller gagner en fait.
00:54 Est-ce qu'il y a eu des réponses ou ça a passé entre vous ?
00:56 Ça discute.
00:58 Pas le temps de tergiverser.
01:00 Rassurez-vous, on ne va pas vous sortir un petit siège pendant 13 jours et 13 nuits, de toute façon on n'a pas 13 jours et 13 nuits devant nous.
01:05 Pas le temps de tergiverser, ça veut dire quoi ? Ça veut dire imposer ses vues ?
01:08 Non, on n'est pas dans une idée d'imposer quoi que ce soit à qui que ce soit.
01:12 L'idée c'est comment on arrive à construire la victoire.
01:16 Moi c'est le seul truc qui m'intéresse ce matin.
01:18 On s'est tous réveillés un peu avec la gueule de bois ce matin, honnêtement.
01:21 Même si la nuit fut courte et qu'on n'a pas pu boire une goutte d'alcool, il y a des milliers de gens dans le pays,
01:27 juste en venant ici, en venant à pied, il y a énormément de gens qui m'ont interpellé dans la rue et qui m'ont dit une seule chose,
01:32 ne nous laissez pas tomber.
01:33 Et je veux leur dire, on ne vous laissera pas tomber.
01:36 Et on va continuer à se battre, coûte que coûte, pour ne pas laisser l'extrême droite prendre le pouvoir.
01:41 Vous seriez d'accord pour vous...
01:43 Vous pouvez faire évoluer le programme de la NUPES, certains demandent d'avoir renouvelé un petit peu le programme.
01:48 Écoutez, la question c'est, est-ce qu'on a le temps de négocier un nouveau programme ?
01:52 Je ne suis pas sûre.
01:53 Et puis surtout, il n'y a pas longtemps de cela, il y a deux ans, on s'était mis d'accord sur un programme commun
01:58 qui était signé par toutes les organisations.
01:59 Je ne vois pas ce qui a changé fondamentalement sur le fond, dans le pays, pour remettre...
02:04 Ça n'a pas fonctionné, en deux ans, cette NUPE n'a pas fonctionné.
02:06 Permettez-moi de dire que ça a quand même plutôt bien fonctionné, que ça nous a permis de faire élire 151 députés à l'Assemblée nationale.
02:13 Vous n'avez même pas réussi à vous mettre d'accord pour les élections européennes.
02:15 La tête de liste que je suis et que j'étais pour ces élections européennes, pour la France insoumise, vous l'avez remarqué,
02:21 n'a eu de cesse de proposer et de demander une liste commune de la NUPES aux élections européennes.
02:27 Et pardon, mais au vu des résultats d'hier soir sur les élections européennes, il y a une partie de moi qui ne peut pas s'empêcher de penser
02:36 que si on avait été unis sous une manière commune de la NUPES, l'histoire de notre pays aurait été différente.
02:42 Je ne suis pas sûre, je finis juste là-dessus, je ne suis pas sûre que Emmanuel Macron aurait dissous l'Assemblée nationale
02:50 si la NUPES était à jeu égal face au Rassemblement national, voire en situation de l'emporter.
02:56 Et s'il l'avait fait, alors on aurait été en situation de force pour pouvoir l'emporter.
03:00 C'est la seule chose moi qui m'occupe ce matin, c'est comment on ne laisse pas l'extrême droite raciste, sexiste, xénophobe et climato-sceptique
03:06 prendre le pouvoir. Et oui, peut-être j'arrive avec vous avec un peu de regret, mais avec la même combativité.