Au lendemain des élections fédérales, régionales et européennes, nous revenons ensemble et en vidéo sur les résultats de ces différents scrutins. Ici, place à l'analyse de ce qui s'est déroulé en Flandre.
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00:00Au lendemain des élections fédérales, régionales et européennes,
00:03nous revenons ensemble en vidéo sur les enseignements,
00:06sur les analyses de ces différents scrutins.
00:08Et tout de suite, place à ce qui s'est passé en Flandre.
00:20Et pour cette analyse des résultats des élections flamandes,
00:22nous sommes toujours avec Caroline Clos, politologue au CVPOL à l'ULB.
00:26Bonjour. Bonjour.
00:27Merci beaucoup toujours d'être parmi nous.
00:29On accueille également Alexandre Noppe, journaliste au Pôle pouvoir.
00:32Bonjour Alexandre. Bonjour Pierre.
00:34Journaliste chargé notamment de la couverture de l'actualité flamande.
00:37Alexandre, justement, tout le monde avait prédit un raz-de-marée du Vlaams Belang.
00:42Il n'a finalement pas eu lieu. Les sondages s'étaient un petit peu trompés.
00:46Exactement. On ne pensait pas, d'ailleurs même la N-VA elle-même,
00:49ne pensait pas sortir première de ces élections.
00:52C'est le cas. Alors certes, avec quand même une augmentation des sièges du Vlaams Belang
00:56et certes une petite baisse de la N-VA,
00:59mais dans des proportions beaucoup moins grandes qu'attendues.
01:01Et donc, ça donne en fait un statut quo en termes d'ordre à la tête de la Flandre.
01:06C'est toujours la N-VA qui est premier parti flamand,
01:08suivi du Vlaams Belang, comme c'était le cas après les élections de 2019.
01:12Caroline Clos, vous auriez vu venir cette posture de Bardo-Ever comme rempart de la démocratie ?
01:20Alors, peut-être pas il y a quelques années,
01:22mais de plus en plus, en ayant exercé des fonctions de gouvernement,
01:25la N-VA devient ce qu'était le CDNV il y a quelques années,
01:29voire quelques décennies, c'est-à-dire le grand parti flamand.
01:32Il est implanté localement, il a des maillots rats,
01:36il a des scores relativement stables si on compare avec 2019.
01:41Donc, je ne m'y attendais pas il y a quelques années,
01:43mais ce n'est pas si surprenant que ça.
01:46Après, quand on regarde les sièges, on en parlera peut-être tout à l'heure.
01:50Il y a quand même la question du leadership en termes de sièges.
01:52Ils ont exactement le même nombre de sièges au Parlement flamand.
01:55Donc voilà, 31 sièges.
01:57Effectivement, en termes de pourcentage de voix, il y en a un qui est devant l'autre.
02:01Mais je pense que le Vlaams Belang va beaucoup jouer là-dessus
02:06dans les prochains mois, les prochaines années,
02:08pour dire qu'en fait, il est à jeu égal avec la N-VA en termes de sièges.
02:13Ça veut dire, alors c'est évidemment difficile de faire des projections comme ça,
02:15mais ça veut dire une législature infernale pour Bardo-Ever
02:19parce que soumis à une opposition très, très forte de la part du Vlaams Belang.
02:23C'est sûr qu'il y aura une opposition du Vlaams Belang
02:25qui était déjà forte sous le gouvernement précédent,
02:27parce qu'on pourrait croire comme ça que la N-VA sort gagnante des élections.
02:31Elle a maintenu sa...
02:32Mais en fait, la coalition du gouvernement flamand précédent,
02:35N-VA, Open VLD, CDNV, elle est punie.
02:38Elle n'est pas du tout validée par les électeurs au vu des résultats.
02:41Et ça, c'était notamment déjà à l'époque,
02:43parce qu'il y avait une très forte opposition du Vlaams Belang.
02:45On peut croire, au vu des résultats, qu'elle sera encore plus forte, cette opposition.
02:49Quand on regarde vraiment les scores des parties, entre guillemets, traditionnelles,
02:53il y a une érosion, un délitement, que ce soit l'Open VLD, le CDNV.
02:57Il n'y a que Vreut, au final, qui gagne des sièges par rapport à la législature précédente.
03:02Oui, mais il en avait perdu entre 2014 et 2019.
03:04Donc, en fait, il revient à son score de 2014.
03:08Donc voilà, symboliquement, il peut dire qu'il a progressé,
03:12mais ce n'est pas une rentrée en grâce des socialistes au niveau flamand.
03:19Voilà, c'est plutôt un tassement des familles traditionnelles en Flandre.
03:23C'est ça qui est vraiment différent avec les scores en Wallonie,
03:25où les deux parties traditionnelles, même si les engagées se sont renfondées,
03:29mais ces MR engagées qui reviennent, qui reprennent les rênes.
03:33Alors qu'en Flandre, c'est NVA, Vlaams Belang, les deux premiers,
03:37qui ne sont pas associés aux parties piliers.
03:39L'Open VLD, on l'a dit, redit, c'est un effondrement.
03:43Le CDNV, c'est quand même plutôt une baisse, plus qu'un tassement.
03:49Voilà, les familles traditionnelles en Flandre, si on entend parties piliers,
03:53ne sont pas du tout en bonne santé.
03:56Une montée des extrêmes d'un côté comme de l'autre,
03:58parce que le PVDA, comme le Vlaams Belang, ont gagné des sièges.
04:02Oui, exactement. Le PVDA, en fait, c'était assez marquant.
04:05Dans le discours de Raoul Hedebouw, dans la soirée électorale,
04:08il a dit d'abord la Flandre.
04:09En fait, il a commencé par parler de sa victoire en Flandre.
04:11C'était son objectif de campagne depuis le début.
04:13Raoul Hedebouw voulait percer en Flandre, voulait percer comme partie nationale.
04:17Et donc, il a un peu relativisé son recul en Wallonie
04:21pour vraiment mettre en avant cette victoire en Flandre.
04:23Ça comptait très fort, je pense, pour les troupes du PVDA, de devenir important.
04:28Et avec neuf sièges, on devient un groupe important au sein d'un parlement.
04:31Si on regarde un petit peu les coalitions qui sont possibles en Flandre,
04:36c'est ce qui se dit, ce qu'on a répété aussi sur ce plateau,
04:39ça pourrait aller relativement vite.
04:40Ça pourrait aller relativement vite parce qu'en fait, il n'y a pas des masses de solutions.
04:43Donc hier, pendant la soirée électorale,
04:45voyant qu'ils étaient en dessous des 10%,
04:47l'Open VLD a annoncé qu'à priori, ils ne monteraient pas dans des coalitions.
04:51Donc ça, c'est acté, ou en tout cas, ça les enlève du jeu des coalitions.
04:55Et quand on les enlève du jeu des coalitions,
04:57on enlève le Vlaams Belang parce qu'ils n'ont pas une majorité à deux avec la NVA
05:01et qu'aucun autre parti ne serait prêt à monter avec le Vlaams Belang dans une coalition.
05:05Effectivement, il n'y a plus beaucoup d'autres coalitions qui passent.
05:07En fait, il n'en reste à priori qu'une seule, Voorheuide-CDNV-NVA.
05:12Et c'était la coalition à laquelle on s'attendait, même avant les élections,
05:15qui obtient une majorité.
05:16Ça pourrait donc aller assez vite.
05:18Caroline, c'est ça, peu de surprises et à priori,
05:21un laps de temps relativement court avant de voir un gouvernement flamand arriver ?
05:25Oui, et surtout qu'au fédéral, ça a l'air d'être relativement...
05:32On verra les négociations qui vont être menées dans les prochaines semaines.
05:36En tout cas, numériquement, cette coalition, elle fonctionne.
05:39Et du côté francophone, des partis qui sont prêts à rejoindre une coalition avec ces parties-là.
05:44Donc, puisque les différentes coalitions, différents niveaux de pouvoir se négocient en même temps,
05:50de nouveau, voilà, il reste Bruxelles.
05:52Peut-être que tous les gouvernements seront formés, mais à Bruxelles, ça va rester compliqué.
05:56Ou bien c'est Bruxelles qui va bloquer la formation de tous les autres gouvernements.
06:00C'est ça qu'on...
06:02Je pense qu'à la fin de cette semaine, on y verra peut-être un peu plus clair sur cette dynamique-là, en tout cas.
06:06Et pour Bardewever, il y a un enjeu aussi d'aboutir avant les communales
06:10pour montrer que le vote Vlams-Belang est inutile, parce qu'il ne monte pas au gouvernement.
06:14Et ça, dans la vue des élections locales, s'il a déjà un gouvernement de plein exercice qui fonctionne,
06:18ce sera un argument positif, et on sentait au sein des troupes N-VA que l'idée d'aller vite
06:22est peut-être liée à cette arrivée des élections locales en octobre.
06:25Juste une dernière petite chose, il y a une personnalité qui se démarque pour le poste de ministre-président.
06:31Yann Jambon, ministre-président sortant, a déjà dit à plusieurs reprises qu'il était partant pour continuer.
06:38Voilà, il faudra voir si la N-VA lui fait confiance à nouveau.
06:41Le gouvernement Jambon, sous la précédente législature, n'était pas le plus populaire, loin de là.
06:45Est-ce qu'il y a une autre figure importante au sein de la N-VA, parce que ça reste le plus grand parti du gouvernement ?
06:50Zoaldemir reste une figure très populaire, plus jeune, féminine, avec une diversité...
06:57Donc peut-être que la N-VA pourra mettre en avant son profil, en tout cas, elle est pressentie,
07:01mais on ne pense pas qu'Yann Jambon abandonnera si vite son poste.
07:04Merci beaucoup, en tout cas, à tous les deux pour cette analyse.
07:07On renvoie évidemment nos lecteurs, nos spectateurs vers le site du Soir ainsi que l'application
07:13pour une analyse complète et détaillée de tous les résultats.