• il y a 6 mois
Un essai de début d'un roman tel que
j'aurai voulu avoir écrit...
A la manière d'un Nathalie Sarrault ou d'un Marguerite Duras.
Un petit roman comme une "Musique de Chambre"...

Dans les jours de pandémie,
dans le confinement,
une mise-en-scène avec l'ami
qui
m’accompagnait,
en huis clos...

Et ceci a donné lieu à un film à la "Fassbinder Spiel".
Transcription
00:00 J'aimerais bien t'aimer. Il a dit ces mots sans passion, sans regret, sans promesse.
00:14 Non, il n'était pas dur, il était devenu naturel.
00:21 On ne sait pas son original, mais son état naturel, c'était neutre.
00:31 C'est quand même, c'était quelque chose qu'il dit.
00:35 J'aimerais bien t'aimer.
00:38 Il n'a pas dit que je t'aime pas.
00:41 Il ne se connait même pas.
00:44 C'est à dire qu'il a tout simplement exprimé un souhait en forme de peut-être regret,
00:52 parce qu'il n'a pas promis, il n'a pas dit je veux t'aimer.
00:58 Est-ce que tu vas la supporter, mon amour?
01:04 Non, rien de cela ne s'est dit.
01:08 Seulement, il a peut-être murmuré en soliloque intérieure,
01:16 qu'il s'est exprimé en extérieure, par accident.
01:22 Voilà, une phrase par accident proliférée.
01:29 Dans une hauteuse de voix, qui puisse chacun de nous entendre,
01:38 et rien à dire, rien à agir, rien à faire.
01:45 Il ne s'agit pas d'un engagement qui nécessite deux témoins.
01:55 Non, c'est une phrase comme ça, proliférée.
02:00 Et en passant, on peut être involontairement,
02:08 étémoin et victime, car grammaticalement correct,
02:14 mais moralement, spirituellement, métaphysiquement,
02:20 ou en amour pathologique, ou en amour classique,
02:28 c'est-à-dire par l'amour de Dieu, j'aimerais bien t'aimer.
02:36 J'aurais bien aimer t'aimer, mais tu aimes.
02:41 Tu aimes m'aimer ou tu m'aimes?
02:45 Non, j'ai dit j'aimerais, je n'ai pas dit que j'aime t'aimer.
02:53 Bon, ça s'enroulait encore plus dans une spirale de conversation sans mots,
03:06 avec quelques échanges de regards à la limite de la neutralité,
03:15 mais d'une violence difficilement retenue,
03:22 que tout le monde avait le droit de se demander s'il s'agit d'un règlement du compte,
03:31 c'est-à-dire la fin d'une histoire d'amour, et non pas un commencement sans promesse neutre.
03:40 C'était peut-être la fin de la fin, qu'on assistait une extrémiste,
03:50 mais ils avaient l'air encore désintéressés,
03:58 ils n'étaient pas assez passionnés pour rétorquer, pour répondre, pour réagir,
04:08 pour écouter, pour donner l'oreille, ou chercher une réponse possible.
04:18 Non, c'était pas un règlement du compte, ni une explicitation en mots, en phrases.
04:28 C'était une phrase en fin de compte.
04:32 Alors, il fait beau, pourquoi n'allons-nous pas aujourd'hui,
04:39 pour chercher s'il y a dans le marché un cuisinier pour les jours à venir ?
04:47 Difficile, là il y a la coupure de gaz et d'électricité pendant une grande pandémie.
04:54 Voilà une phrase longue, explicative, qui prévoit la future proche,
05:04 et qui n'a aucun règlement du compte.
05:07 En plus, c'est une proposition sous forme d'une nécessité,
05:12 et non c'est, et même, une injonction anticipée,
05:17 parce qu'il fallait acheter ce cuisinier en fin de compte,
05:22 mais il fallait chercher une moyenne douce,
05:26 de se décider si on va se réchauffer ensemble ou un par un,
05:36 successivement ou en permanence ou en alternance,
05:41 comment on va se venir ensemble autour d'une chemise cuisinée.
05:47 Et pour cuisiner quoi ?
05:50 Et pour manger ensemble ou sans être mangé, sans être mangeante,
05:57 sans se manger et sans démangeaisons,
06:02 en silence, accumulé, retenu, d'une violence.
06:10 Non, rien de cela !
06:12 C'est une phrase énoncée sous forme de fleuve,
06:17 pour dire, justement, nous sommes dans un marché libre,
06:23 et l'avenir incertain, il faut que nous nous prévoyons.
06:28 Pourquoi nous prévoir-t-on ?
06:33 Voilà une réponse possible pour rupture de communautés.
06:38 Donc, dans chaque phrase qui fait appel à une pronominalisation pronominale,
06:49 je, te, moi, toi,
06:52 alors il y a une promesse ou une guerre inhérente à la communauté,
06:59 une promesse en vue de la communauté,
07:02 une promesse en vue de la fin d'une communauté,
07:06 en ce qui concerne quelque chose de commun,
07:11 bien qu'il n'y ait rien de commun entre ces choses communes,
07:18 comme disait un cuisinier, c'est une chose commune,
07:24 un système de gaz, un système d'électricité,
07:29 une distribution d'électricité, c'est une chose commune.
07:34 Il y a tout, presque tout autour d'un nom,
07:40 même en dehors des artefacts fabriqués par l'homme,
07:46 et même une arbre, les choses naturelles,
07:50 ne serait-ce que nous nous entendons sur leur nom, sur leur nomination,
07:57 sur leur dénomination et sur leur connotation dans une phrase quelconque,
08:04 même les choses naturelles entrent dans le domaine des choses communes.
08:09 Alors nous sommes dans un monde des choses communes,
08:13 mais communes avec qui ?
08:16 Avec les gens qu'on s'entend, mais qui a dit qu'on s'entend ?
08:21 Nous n'avons qu'un langage appris,
08:24 alors à l'école ou dans un bureau d'immigration,
08:31 ou bien par natalité naturelle,
08:36 dit-on par la langue maternelle, alors que la mère est muette et sourde.
08:46 Et que nous l'avons appris par le père, supposé,
08:53 supposé réel ou supposé seulement, supposé, supposé,
08:57 hypothétiquement, hypothétiquement catégorique,
09:01 parce qu'il fallait écrire un nom de père, un nom de famille,
09:06 donc catégorique, c'est obligatoire,
09:09 mais est-ce un nom hypothétique ou un onomatopée trop nécessaire
09:17 pour qu'on appelle quelqu'un "Monsieur Tic", "Monsieur Tac", "Monsieur Tic Tac"
09:23 ou "Monsieur Tête", "Monsieur Teste", etc.
09:27 Ce genre d'onomatopées, pour ne pas dire que
09:32 "Ah, un jeune qui monte au cheval et qui vient à 4 chevaux",
09:42 on dit tout simplement "Philippe".
09:45 Alors, ce genre d'onomatopées qui nous hantent
09:49 et qui empêchent, empêchent par trop de compréhension
09:55 des profils et des phrases, par trop de compréhension par cœur,
10:02 du fait même que nous nous utilisons, nous croyons,
10:09 ils ont le même langage,
10:12 alors c'est le fondement établi, bien fondé,
10:18 de tous les mésententes,
10:22 de faire comme si on ne m'adressait pas,
10:28 se faire soulever muet, indifférent,
10:34 une phrase entendue en passant,
10:37 qui ne me concerne pas,
10:40 qu'on ne m'opastrophie pas,
10:44 dès que ce "toi" n'est pas "moi",
10:49 il n'y a pas de problème,
10:52 ton pronominal vide, bien qu'il adresse à "moi",
10:58 ne me concerne pas, c'est ton pronominal,
11:01 c'est ton choix, tu aurais pu dire parfaitement
11:06 que j'aimerais bien les "aimés",
11:11 qui sont les "aimés", les aimés du monde,
11:16 il y a des "haineux" du monde et des "aimés" du monde,
11:24 mais si vous aimez les "aimés" du monde,
11:28 tout le monde les aime d'ailleurs,
11:31 vous ne faisiez pas un effort pratique,
11:34 vous êtes encore dans l'amour pathologique,
11:38 vous les aimez, parce qu'ils sont des "aimés",
11:42 personne n'aime ceux qui ne sont pas aimés.
11:48 Voilà, ainsi de suite,
11:52 mes compréhensions se sont structurées comme langage,
11:56 et devenus langage fragmenté, syntaxé,
12:01 connoté, articulé,
12:05 divisé en des articles féminins, masculins,
12:10 et les noms, bizarrement, sexuels, qui en rapport.
12:16 Je sais qu'il y a des langues,
12:19 là il n'y a pas de sexualisation des mots,
12:23 et une sorte de substantification,
12:26 finalement sexualisation des mots,
12:29 et non pas des mots, des articles.
12:33 Et ce n'est pas des simples articles comme le, la,
12:38 encore plus en allemand, en grec, en sian,
12:44 des formes plus compliquées de systèmes prépositionnels,
12:53 c'est-à-dire, pour ne pas dire que je viens de la maison,
12:56 je viens de là, qui a une forme féminine.
13:01 Voilà, c'est purement proverbiel traduit en français,
13:06 dans une traduction correcte,
13:09 si on ne dit pas "la maison",
13:11 si on utilise une forme de préposition sexuelle,
13:18 donc en l'occurrence féminine,
13:22 en français, il faut traduire correctement.
13:27 C'est là où l'endroit féminisé "je viens"
13:34 est pour chercher mon "dangrè" quoi dit-il,
13:39 là où l'endroit est masculinisé,
13:43 c'est-à-dire le boulot, le job, etc., le bureau.
13:48 C'est très insistant,
13:50 cette masculinisation des institutions extérieures,
13:55 et l'intérieur, bon, ça donne à réfléchir.
13:59 C'est plus important que "aimer" ou "ne pas aimer",
14:02 finalement "aimer", c'est au sens un peu d'autre,
14:06 "les", n'est-ce pas,
14:08 une sorte de connivence ou une contiguïté,
14:13 justement, on en est là, en permanence,
14:17 ou en successivité, ou en alternance,
14:20 forme grammaticale,
14:22 "aimer", on ne peut pas aimer en permanence,
14:25 il y a des fragments, des "s",
14:29 l'expiration, et des moments de retenue et de recul,
14:35 c'est ça, et cuisiner, on ne peut pas l'allumer,
14:40 et laisser allumer, surtout pas en dormant,
14:43 en dormant, éteindre le cuisiner,
14:47 et après avoir cuisiné, on éteint,
14:50 ou on laisse chaud, tiède,
14:54 la température devrait être surveillée,
15:01 ah oui, l'amour surveillant, c'est ça,
15:05 et jamais l'amour passionnel,
15:08 passion, c'est une réaction chimique
15:12 qui rend possible de la carbonisation par l'oxygène
15:17 d'une comestible,
15:21 c'est ça, ce qu'il faut pour cuisiner,
15:25 cuisiner veut dire le foyer, le fait de foyer,
15:28 quand même, on parle depuis une heure,
15:31 de quoi ? De quoi ?
15:33 On n'a pas l'amour métaphysique,
15:36 même pas l'amour pratique, ni pathologique,
15:42 mais l'amour de foyer,
15:45 l'amour qu'on peut imaginer dans les limites
15:50 restreintes du foyer,
15:53 c'est-à-dire du feu de foyer,
15:55 c'est-à-dire cuisiner, c'est très logique,
15:58 ce que j'alloconte en génésis descriptif,
16:04 un thème logique sans en avoir l'air,
16:10 ça fait le début d'un roman,
16:13 peut-être de Nathalie Sarrault,
16:15 ou Marguerite Duras,
16:17 ou des martyrs inconnus, des auteurs,
16:22 qu'on n'a pas mémorisé leur nom,
16:25 mais je me rappelle d'un grand quand même,
16:28 Plume, Maître de Plume,
16:31 des romans phénoménogiques,
16:33 que j'oublie son nom, mais son livre,
16:35 c'est fantastique, Grand Objet Extérieur,
16:37 c'est ça, voilà un fantastique titre
16:41 d'un roman qu'on n'a pas lu assez,
16:45 parce que c'est écrit au début du siècle
16:48 et dans une heure phénoménologique,
16:51 et personne ne s'intéresse maintenant
16:54 à ce genre d'expressivité,
16:57 Grand Objet Extérieur,
16:59 c'est comme une synopsis d'un scénario,
17:04 le début d'un scénario,
17:06 qu'est-ce qu'il y a le jour,
17:08 qu'est-ce qu'il y a la nuit,
17:10 qui y a-t-il comme personnage,
17:12 un kidam, deux enfants, un chat,
17:16 un roi, un casque,
17:19 il fait jour,
17:21 donc Grand Objet Extérieur, c'est ça,
17:24 c'est tellement explicatif et chargé d'essence
17:27 qu'il ne faut pas trop ajouter,
17:31 il faut laisser épurer les choses,
17:34 épurer pour qu'ils s'épurent encore,
17:38 en sépulture, en colon,
17:42 la tabale ou colon monumental sépultural,
17:48 c'est ça,
17:50 tout le commencement colon,
17:53 colon, colon, colon de colon embrycale
17:59 ou colon de intestin,
18:02 ou de, comment s'appelle, de foetus,
18:06 des cavités,
18:08 et jusqu'à le trou du tambour,
18:13 ce qu'on appelle fossé, n'est-ce pas, fossé,
18:15 ça aussi c'est une forme de colon,
18:20 donc un monument absent,
18:23 un monument absent, une colonne absent,
18:26 un grand livre qui clôte le fort.
18:31 Bien sûr, vous êtes en forme ce matin encore,
18:35 ça suffit maintenant,
18:37 ce n'est pas achat que j'ai dit,
18:40 mais machine enregistreuse.
18:44 Merci.
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