Des biens rares dans le neuf et l’ancien, des loyers élevés et des capacités de crédit limitées. Les actifs azuréens ont de plus en plus de mal à se loger. Corollaire de ce phénomène, les entreprises peinent, elles aussi, à recruter et le territoire perd de son attractivité.
Face à la grave crise du logement que traverse actuellement la Côte d’Azur, la Task Force Logement 06 - une initiative de l’UPE06 rassemblant des professionnels de différentes filières – a recensé plusieurs solutions concrètes pour que les Alpes-Maritimes redeviennent un département dynamique.
Pour Denis Carreaux, directeur des rédactions du Groupe Nice Matin, a réuni autour de lui sur le plateau du Grand Débat Pierre Ippolito, président de l’UPE06, Jean-Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d'Azur, Patrick Moulard, président de la FBTP06, Matthieu Marin, président du Syndicat des Architectes de la Côte d’Azur, Marc Raspor, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers Côte d'Azur et Corse et Cyril Messika, président de la FNAIM.
Face à la grave crise du logement que traverse actuellement la Côte d’Azur, la Task Force Logement 06 - une initiative de l’UPE06 rassemblant des professionnels de différentes filières – a recensé plusieurs solutions concrètes pour que les Alpes-Maritimes redeviennent un département dynamique.
Pour Denis Carreaux, directeur des rédactions du Groupe Nice Matin, a réuni autour de lui sur le plateau du Grand Débat Pierre Ippolito, président de l’UPE06, Jean-Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d'Azur, Patrick Moulard, président de la FBTP06, Matthieu Marin, président du Syndicat des Architectes de la Côte d’Azur, Marc Raspor, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers Côte d'Azur et Corse et Cyril Messika, président de la FNAIM.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans le studio du groupe Nice Matin pour ce grand débat
00:22consacré à la crise du logement, un débat organisé en partenariat avec la Task Force
00:28Créé à l'initiative de l'UPE06. Six invités sont avec nous sur ce plateau.
00:34Pierre Hippolyteau, président de l'UPE06, l'union pour l'entreprise.
00:38Bonjour Pierre Hippolyteau.
00:39Bonjour.
00:40Jean-Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d'Azur.
00:43Bonjour Jean-Pierre Savarino.
00:45Bonjour.
00:46Patrick Moulard, vous êtes président de la fédération du bâtiment et des travaux
00:49publics des Alpes-Maritimes.
00:51Bonjour.
00:52Bonjour.
00:53Mathieu Marrin, vous êtes président du syndicat des architectes de la Côte d'Azur.
00:58Bonjour.
00:59Bonjour.
01:00Marc Rasport, président de la fédération des promoteurs immobiliers Côte d'Azur et
01:05Corse.
01:06Bonjour.
01:07Bonjour.
01:08Et enfin Cyril Messica, vous êtes co-président de la FNAIM Côte d'Azur et président de
01:13l'observatoire de l'immobilier et de l'habitat 06.
01:16Bonjour.
01:17Bonjour.
01:18Et bienvenue sur ce plateau. Parvenir à trouver un logement sur la Côte d'Azur est devenu
01:22quasiment mission impossible.
01:24Sur 783 000 logements recensés par l'INSEE en 2020, 1 sur 4 est une résidence secondaire,
01:3165 000 sont vacants et plus de 15 000 sont destinés aux plateformes type Airbnb et à
01:38la location saisonnière.
01:39Les biens sont rares dans le neuf comme dans l'ancien, les loyers sont élevés, les capacités
01:44de crédit limitées, autant de freins pour les actifs qui cherchent à se loger et pour
01:49les entreprises qui peinent à recruter.
01:52Alors avant d'envisager les solutions qui pourraient être mises en oeuvre, je voudrais
01:57qu'on s'arrête quelques instants sur le constat et on va s'y arrêter avec vous Pierre
02:01Hippolito, en quoi le problème du logement des salariés est aussi un problème pour
02:06les entreprises ?
02:07C'est un problème majeur et ce qui est en pire.
02:09Tout d'abord, vous l'avez dit en introduction Denis, le travailleur il est déjà en concurrence
02:14avec beaucoup de personnes quand il veut acquérir ou se loger.
02:17Les touristes, les résidents secondaires, les investisseurs locatifs et les plateformes
02:22diverses et variées, les retraités qui ont le pouvoir d'achat supérieur et le social
02:26prioritaire, c'est-à-dire le social des non-travailleurs.
02:29Donc le travailleur il arrive en cinquième, sixième position pour pouvoir obtenir un
02:32logement.
02:33Donc ça c'est une réalité.
02:34La deuxième réalité c'est que dans notre territoire des Alpes-Maritimes, il faut être
02:37dans les 90% des travailleurs les plus riches pour acquérir un logement sur son lieu de
02:43travail ou dans le bassin de son lieu de travail qui correspond à son besoin.
02:46Donc ça devient de plus en plus difficile.
02:48Pour acquérir mais aussi pour se loger en tant que locataire puisqu'il faut être dans
02:51les 70% des actifs les plus riches pour obtenir un logement qui correspond à ses attentes
02:57dans son bassin d'emploi.
02:58Donc on n'arrive plus à acquérir et on n'arrive plus à louer.
03:01De l'autre côté, nous avons des bailleurs sociaux type Action Logement qui ont été
03:05créés pour justement régler la problématique du logement des travailleurs.
03:08Force est de constater qu'on a aujourd'hui 17 000 demandeurs de logements sur les Alpes-Maritimes.
03:16Et seulement 1900 familles qui ont été accompagnées par Action Logement.
03:19Puis au niveau national, je vous donne une fourchette parce que les chiffres sont dissonants
03:23en fonction de ce qu'on demande, on a entre 300 000 et 500 000 locataires d'Action Logement
03:28qui ne sont pas des travailleurs.
03:29Donc la mission d'Action Logement s'est un peu fait détourner pour diverses raisons
03:34et le travailleur arrive vraiment en dernière position pour pouvoir se loger.
03:37Et la dernière problématique que vous avez abordée, c'est l'attractivité de notre
03:40territoire.
03:41Si les entreprises n'arrivent plus à recruter de salariés, si nos jeunes n'arrivent plus
03:45à se loger, ils vont partir.
03:47Et sans jeunesse, sans emploi, notre territoire est voué à disparaître d'un point de vue
03:51économique.
03:52Donc c'est effectivement un vrai danger et une situation que vous vivez au quotidien.
03:59Jean-Pierre Savarino, sur l'état des lieux, est-ce que vous pouvez nous en dire un petit
04:03peu plus ? La CCI NISCO de Dazur a réalisé récemment une enquête justement sur les
04:07besoins en logement des entreprises.
04:08Oui, nous avons réalisé une enquête qui malheureusement a donné des chiffres assez
04:14inquiétants puisque 80% des acteurs économiques aujourd'hui disent qu'ils ont été confrontés
04:20à des candidatures qui ne viendraient pas et qui se désistent à cause du logement.
04:25Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'aujourd'hui, la croissance de nos entreprises est en péril
04:31puisque nous avons beaucoup de postes aujourd'hui qui ne sont pas pourvus et beaucoup d'activités
04:35qui ne peuvent pas être réalisées.
04:37Et nous avons aussi réalisé il y a maintenant trois ans, plus de 50 recommandations qu'on
04:44essaie toujours de présenter et de faire en sorte qu'il y ait une partie d'entre
04:49elles qui soit prise en compte, justement pour arriver à rester ce territoire durable
04:55et intelligent tel qu'il est.
04:57Mais aujourd'hui, on se pose beaucoup de questions parce que ça n'avance pas assez
05:02vite pour nous et ça met surtout de plus en plus en péril des entreprises.
05:06Je laisserai mes collègues tout à l'heure discuter de l'écroulement des permis de
05:12construire et des logements qui est aussi catastrophique et qui va impacter des entreprises
05:17qui vivent dans la filière de bâtir.
05:18Alors justement, Patrick Moulard, quel est votre regard sur la situation dans les Alpes
05:23maritimes ? Je crois que vous avez des chiffres vous aussi.
05:25Alors oui, effectivement, les chiffres de mise en chantier, on va dire sur l'ensemble
05:30du national, on est à un comparatif de 1993, c'est-à-dire qu'on a un niveau de mise
05:39en chantier de cette époque.
05:41Donc, on a reculé de 30 ans.
05:43Sauf que le tissu de la famille a augmenté de 8 millions de familles.
05:55Donc, c'est-à-dire qu'il y a la famille monoparentale, donc on a besoin de plus de
05:59logements.
06:00Donc, en fait, si on a plus de familles à loger et quand on rapporte ce nombre au nombre
06:09de constructions, on est en 1950.
06:12Voilà, ça c'est la réalité des chiffres de construction de mise en chantier.
06:16Donc, c'est dramatique.
06:17C'est dramatique.
06:18Alors, le Premier ministre Gabriel Attal a expliqué lors de son discours de politique
06:24générale qu'il faisait du logement une de ses priorités.
06:27Un projet de loi sur le logement a été présenté en Conseil des ministres le 3 mai.
06:31Il sera examiné par le Sénat à partir du 17 juin.
06:35Dans les Alpes-Maritimes, l'UPE 06 a souhaité se saisir de ce sujet en fédérant plusieurs
06:40organismes et syndicats professionnels de manière à apporter des solutions pour faire
06:45face à cette crise du logement.
06:46Pierre Hippolito, est-ce que vous pouvez nous expliquer cette démarche ? Pourquoi simplement
06:51ne pas se contenter d'attendre que l'État agisse ?
06:53Parce qu'on a une responsabilité individuelle et collective.
06:57Les entrepreneurs, les entreprises ont un rôle à jouer, doit être force de proposition.
07:01Et quand les propositions ne suffisent pas, il faut qu'il y ait force d'action.
07:04On est dans une situation de crise.
07:06De toute façon, on a une priorité de logement dans les Alpes-Maritimes.
07:09C'est pour ça que la Chambre de commerce et l'OIH ont été créées pour observer,
07:13avoir de la donnée, identifier les problématiques.
07:16Ça, c'est quelque chose qui existe depuis de nombreuses années.
07:18Mais là, on est en situation de crise.
07:19Une situation de crise exigeait une approche collective de toute la chaîne et tous les
07:23maillons.
07:24C'était difficile d'être entendu quand vous êtes promoteur et que vous dites que
07:29vous avez une réelle crise.
07:30On vous dit que vous regardez votre intérêt personnel.
07:32A l'UPE06, on a voulu avoir une approche collective pour dire non, ce n'est pas le
07:35problème des promoteurs, ce n'est pas le problème du bâtiment, ce n'est pas le
07:38problème des architectes ou ce n'est pas le problème des agents immobiliers.
07:41C'est le problème de toute la filière et c'est le problème du citoyen du territoire.
07:44Et donc, on a voulu collectivement parler d'une même voie, faire comprendre aux citoyens
07:50de notre territoire que le logement allait aller dans le mur et qu'il fallait que ça
07:54devienne un sujet citoyen, un sujet politique pour que le ministre du logement, pour que
07:59nos députés, nos sénateurs prennent la mesure de la crise dans laquelle nous nous
08:03engageons.
08:04Pierre Hippolyteau, de votre point de vue, la mesure de cette crise, elle est prise aujourd'hui
08:08par le gouvernement.
08:09Encore une fois, Gabriel Attal fait du sujet une priorité.
08:12Est-ce que ça suit ?
08:13Forcé de constater, ça fait maintenant plus d'un an qu'on évoque ce sujet-là.
08:17Les propositions de loi ne sont toujours pas arrivées.
08:20On a eu des petites annonces de réformettes.
08:22Mais dans une situation de crise, ce n'est pas des réformettes qui règlent le problème.
08:25Il nous faut des réformes de profondeur.
08:27Il nous faut des actions innovantes.
08:29Et l'innovation législative, malheureusement, a disparu depuis de nombreuses décennies
08:33dans notre territoire.
08:34Justement, on va aborder le chapitre des solutions.
08:37Marc Raspor, on le rappelle, vous êtes président des promoteurs immobiliers Côte d'Azur et
08:42Corse.
08:43Des solutions peuvent être mises en œuvre à différents niveaux, au niveau local, mais
08:48aussi et surtout au niveau national.
08:49J'évoquais la loi sur le logement qui sera bientôt examinée.
08:52Quelles évolutions législatives permettraient de débloquer efficacement la situation ?
08:57J'en vois deux.
08:59Une première que nous avons proposée, c'était « ni plus ni moins ».
09:03Dans notre département et sur la France, on constate qu'il est de plus en plus difficile
09:07de construire et surtout que les maires se saisissent de ce sujet.
09:10On a de moins en moins de maires bâtisseurs.
09:13Et une des propositions que la FPI a proposée, « ni plus ni moins », c'était d'orienter
09:18une partie de la TVA qui était collectée aux maires bâtisseurs.
09:22Parce que, comme vous le savez, malheureusement, elles ont de moins en moins de dotations.
09:26Donc, elles ont de plus en plus de mal à investir sur le territoire.
09:29C'est un élément qui est difficile à elles d'assumer.
09:32Et si on leur reversait une partie de la TVA, ça permettrait de pousser ces éléments-là.
09:36Le deuxième élément qui est à prendre en considération, il est aussi national mais
09:41tout à fait local.
09:42Malheureusement, aujourd'hui, dans les logements et le prix de vente tel qu'il est déterminé,
09:46il y a un impact qui pèse très très fortement, c'est le prix du logement social.
09:51Aujourd'hui, ce prix du logement social, depuis 17 ans, a très peu évolué.
09:55Il y a à peu près un an, la métropole a souhaité faire augmenter ce prix, ce que
09:59nous saluons, parce que nous en avions besoin.
10:01Mais aujourd'hui, si on prend et si on met une inflation sur le prix tel qu'il avait
10:05été déterminé il y a 17 ans, le prix devrait à peu près osciller à 3 500 euros hors
10:10taxe.
10:11Aujourd'hui, il est à 2 500, donc 1 000 euros.
10:12Et ces 1 000 euros, malheureusement, se retrouvent dans le prix du logement libre, qui sont justement
10:17pour les concitoyens.
10:18Donc ces deux actions permettraient déjà d'améliorer, je dirais, la situation, parce
10:23que dans notre département, malheureusement, notre crise, elle ne date pas des deux ans,
10:27elle date d'il y a plus de quinze ans, comme mes camarades l'ont précisé.
10:31Marc Raspor, vous avez parlé de maires-bâtisseurs, je voudrais faire réagir du côté des architectes
10:39Mathieu Marin.
10:40La délivrance des permis de construire constitue visiblement un vrai point de blocage.
10:47Que faudrait-il changer ?
10:48C'est une situation qui s'empire depuis quelques années, il y a de moins en moins
10:53de permis qui sont accordés.
10:54On arrive à des seuils de plus en plus bas de permis accordés et en fait, ce qu'il
10:59faut bien comprendre, c'est que les règles d'urbanisme sont édictées par les maires
11:04eux-mêmes.
11:05C'est les communes qui établissent leur plan d'aménagement pour l'avenir.
11:08Pierre parlait de politique d'aménagement du territoire ou du logement, tout part de
11:14là.
11:15Est-ce qu'il a trop de pouvoir le maire d'une certaine manière ?
11:19Il a le pouvoir, surtout au nom de ses concitoyens, d'établir le schéma d'aménagement de
11:27sa commune.
11:28Quand on définit des zones qui sont ouvertes à l'urbanisme et au logement, nous acteurs,
11:34architectes ou promoteurs, toutes les personnes qui interviennent dans l'établissement
11:38d'un permis de construire, qui déposent des permis de construire, on respecte ces
11:43règles.
11:44Aujourd'hui, la problématique qu'on rencontre, c'est que les maires ne respectent pas leurs
11:49propres règles.
11:50Et donc on arrive à un taux de non-délivrance de permis qui est proprement inacceptable.
11:55Je pense qu'il n'y a aucun domaine autre en France où on ne respecte pas les règles
12:00de cette manière.
12:01Sur la route, on respecte les vitesses et on a le droit de rouler.
12:03Ce que vous nous dites, c'est qu'un certain nombre de maires font ce qu'ils veulent.
12:07Il y a toujours une bonne raison pour que le permis soit légalement refusé.
12:12Thierry Polito ?
12:13Oui, je pense que ce n'est pas forcément une volonté des maires à part entière.
12:18Ils sont élus par des électeurs qui ne veulent pas qu'on leur cache la vue.
12:21Donc l'intérêt individuel prime sur l'intérêt collectif et on est maintenant tellement
12:24dans des carcans administratifs que même s'ils ne veulent pas forcément bloquer
12:29un projet, s'ils ne le poussent pas, on a tellement de contraintes diverses et variées
12:33que le projet meurt avant même d'être déposé.
12:35Donc c'est aussi un sujet administratif de nos problématiques.
12:38Oui, parce qu'effectivement, on manque de logements, mais paradoxalement, c'est de
12:45plus en plus difficile de construire.
12:47Il y a à la fois la partie réglementaire, il y a les recours, il y a le fait que les
12:52gens acceptent difficilement des constructions nouvelles.
12:57Comment ça se gère, ça, Marc Rasport ?
13:00Alors, de manière assez simple.
13:02Je pense qu'aujourd'hui, je pense qu'on va devoir défendre nos projets vis-à-vis
13:06des concitoyens.
13:07Nous, nous militons avec les architectes à un moment donné d'aller justement se
13:11confronter aux concitoyens, expliquer nos projets, présenter nos projets.
13:15Tout à l'heure, Mathieu Marin disait qu'on ne respecte pas les règles.
13:17Aujourd'hui, ce qui est assez fou, on parle du ZAN où il faut justement avoir une densification
13:22qui est raisonnée.
13:23Zéro artificialisation en net.
13:25C'est ça.
13:26Donc, il va y avoir un impact très, très important.
13:28Aujourd'hui, je vais vous donner juste un petit pourcentage qui est assez, je dirais,
13:33effrayant.
13:34On a besoin aujourd'hui de logements.
13:35Quand un PLU nous autorise à faire 100, on utilise ni plus ni moins 65% de la capacité
13:41qu'on pourrait construire.
13:42Donc, à chaque fois qu'un permis sort, malheureusement, on fait une gabegie de droits
13:46à construire.
13:47Et aujourd'hui, ça pourrait être des logements qui pourraient être proposés à nos concitoyens.
13:50Alors, c'est vrai que, comme disait Pierre, il y a l'intérêt personnel.
13:54C'est une chose.
13:55Maintenant, on va devoir ensemble expliquer pourquoi nos bâtiments sont vertueux, pourquoi
13:59ils s'insèrent bien, pourquoi ils permettent d'accueillir aussi toute une frange de la
14:04population, que ça soit du logement social, ce qui est nécessaire, ce qui est important.
14:07Les gens qui habitent sur le territoire et qui travaillent chez nous, y compris le secondaire,
14:12il y aura de la place pour tout le monde, pour autant qu'on nous laisse construire.
14:14Cyril Messica, vous défendez une solution très concrète, c'est la portabilité des
14:21prêts.
14:22Est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi ça consiste ?
14:23Oui, on milite pour plusieurs solutions, notamment la portabilité des prêts, la transférabilité
14:29des prêts qui existaient jusqu'à 2019 sur certains prêts, aujourd'hui malheureusement
14:35n'existent plus.
14:36Et ce qu'on souhaitait, c'est redonner du pouvoir d'achat à tous les acquéreurs,
14:41pouvoir, lorsqu'on vend son bien, pouvoir garder son prêt à qui on a fait une acquisition
14:48à un taux qui était de 1%, qui aujourd'hui est passé à 4%.
14:51Donc, on veut libérer du pouvoir d'achat.
14:55Donc, on semblerait qu'on soit un petit peu entendu sur la portabilité, malheureusement
14:59pas sur la transférabilité, donc transférer son prêt à l'acquéreur.
15:02Pour autant, on milite, et dans notre département, on milite également pour libérer le statut
15:08du bailleur privé.
15:09Pour terminer, pour poursuivre sur la portabilité des prêts, qu'est-ce qui coince et qui
15:16coince sur ce sujet ?
15:18Qui coince ? D'autres, je pense, d'autres fédérations, c'est pas, voilà, il y a un
15:23manque à gagner pour certaines fédérations.
15:26Nous, ce qu'on souhaite, c'est libérer sans grand coût la portabilité.
15:31Oui, je vous ai interrompu sur le deuxième point.
15:34Non, on est une terre, aujourd'hui, la Côte d'Azur, notre territoire, accueille les touristes
15:39en masse, elle n'accueille plus les actifs, c'est un repoursoir actif.
15:44Donc, nous, on voulait simplement militer pour une refonte du statut du bailleur privé,
15:49qui aujourd'hui est considéré, malheureusement, comme le mauvais élève.
15:53Voilà, si vous voulez, sur des plateformes, dont on taira le nom aujourd'hui, vous faites
15:59un petit peu ce que vous souhaitez, vous n'êtes pas soumis à la loi climat et résilience,
16:03comme le bailleur privé, vous n'avez pas la même fiscalité.
16:06Les problématiques qu'a un bailleur privé, donc, il est soumis à des problématiques
16:11notamment de chauffage, d'isolation, ce qui n'est pas le cas quand vous louez en été,
16:15une climatisation ne pollue pas, donc c'est un petit peu bizarre.
16:20Pierre Hippolyteau, Cédric Messicane nous dit que la région est devenue un repoursoir
16:24à actifs, alors vous avez beaucoup réfléchi au sujet de la crise du logement, quelles
16:30sont les solutions que vous défendez ou que vous soutenez pour faciliter l'accès des
16:35actifs au logement ?
16:37Je vais commencer déjà par remercier la sénatrice Dominique Sassone-Nestrosi qui
16:41est à l'écoute.
16:42On a la chance d'avoir la présidente des affaires économiques du Sénat qui est sur
16:46notre territoire, qui est une experte, qui nous écoute, qui est ouverte et qui fait
16:51évoluer les choses en fonction des retours qu'on peut lui faire et des spécificités
16:54de notre territoire.
16:55Première proposition, ce serait d'avoir vraiment un statut de bailleur d'actifs, c'est une
17:01demande notamment aussi portée par la FNIM, on a les bailleurs sociaux, mais on a besoin
17:06de bailleurs de travailleurs et dédiés aux travailleurs.
17:09On a besoin aussi de permettre aux entreprises qui le souhaitent de pouvoir avoir un cadre
17:15réglementaire qui lui permette d'acheter ou de loger ses salariés et de lier indirectement
17:20le contrat de travail au logement.
17:23Ça c'est assez innovateur, ça n'existe pas.
17:25Ça c'est l'innovation.
17:26Je vous ai dit qu'on a besoin d'innovation pour sortir de la crise et puis c'est ce
17:28qui manque en France, c'est qu'on s'enterre chaque année dans du défaitisme donc il
17:32faut être innovant.
17:33Donc ça c'est des propositions qui existent, on a le député d'Assela qui porte cette
17:37proposition de loi depuis avril 2023, comme quoi la crise a été, les propositions existaient
17:42déjà depuis plus d'un an, malheureusement pour plein de, par on va dire frilosité législative
17:48et d'intérêt individuel, on a du mal à être innovant sur ces propositions-là.
17:51Et je dirais qu'on a vraiment besoin dans l'état d'esprit d'avoir une discrimination
17:56positive en faveur des travailleurs.
17:59Sans travailleurs, sans entreprise, aucun modèle social n'est possible en France.
18:03Et donc on a vraiment besoin de travailler cette valorisation de ces travailleurs-là.
18:07Donc cette discrimination positive, elle passerait par quoi ?
18:10Elle passerait par une priorité pour les logements, pour les actifs par rapport à
18:17d'autres.
18:18Aujourd'hui si vous voulez les critères des bailleurs sociaux, un actif arrive souvent
18:22malheureusement après d'autres populations.
18:25Je ne vais prendre qu'un exemple sur ce qui est officiel à Paris.
18:28Si vous êtes expulsé de votre logement et que vous avez une procédure parce que vous
18:31n'avez peut-être pas payé votre logement, vous êtes prioritaire par rapport à un actif
18:35qui demande le même logement que vous.
18:36Vous avez plus de points d'attribution.
18:37Ça, ça ne privilégie pas la valeur travail, ça ne privilégie pas les travailleurs.
18:41Nous à l'UPE06, en tout cas, on défend les travailleurs, on défend les entreprises
18:45parce que c'est elles qui créent la valeur et c'est elles qui créent la richesse qu'après
18:47on peut éventuellement se partager.
18:48Patrick Moulard, quelle est de votre côté la mesure principale que vous portez au nom
18:56de la Fédération du bâtiment et des travaux publics ?
18:58Alors, il est vrai que le statut de bailleur privé, c'est une évidence.
19:01Donc là, vous vous rejoignez tous.
19:04Oui, complètement, tous.
19:05Ça, c'est une évidence.
19:06Donc là, la tasque force est alignée sur ce point-là.
19:09Oui, forcément.
19:10On avait milité pour la loi SRU, pour que la loi, en tout cas, que les lits soient intégrés
19:17au SRU.
19:18C'est, on va dire, on attend que les textes soient adoptés, mais en tout cas, c'est une
19:23bonne chose.
19:25Malheureusement, c'était quand même, moi, quand je rencontrais nos élus, c'était un
19:30peu, ils se cachaient derrière la problématique de la loi SRU.
19:33Je veux dire, on ne bâtit pas parce qu'on a une loi SRU qui nous contraint.
19:37Demain, s'ils nous disaient, il faut lever cette loi et d'intégrer les logements intermédiaires
19:44dans la loi SRU pour qu'on puisse développer les programmes.
19:51Bon, je, maintenant que ça risque de passer, on verra.
19:54On verra s'ils seront en tout cas au rendez-vous par rapport à ce qu'ils nous ont tous bien
19:59vendu.
20:00Voilà.
20:01Et il est évident qu'on voit aussi une étude qu'on avait faite avec Pierre sur le MEDEF
20:06sur les bassins d'emploi.
20:10Donc, bassins d'emploi, vous avez le bassin niçois, le bassin métropolitain de Nice,
20:13le bassin Cannes-Grâce et puis le bassin Sophia Antipolis.
20:18On a des mutations tous les matins de gens qui habitent et qui ne travaillent pas forcément
20:23dans le bassin.
20:24C'est quand même entre Sophia Antipolis et Métropole, c'est 20% de l'actif qui
20:29prend l'autoroute, qui nous sature les autoroutes, qui nous sature les acteurs économiques.
20:33On ne va pas parler non plus des transports.
20:36On pourrait faire une autre émission sur la mobilité.
20:38Mais c'est clair.
20:39Mais aujourd'hui, c'est une vraie évidence.
20:41C'est-à-dire que nos maires, les maires des bassins, il faut qu'ils prennent conscience
20:45que quand ils ont une activité économique, il faut qu'ils construisent pour les actifs.
20:48Ça, c'est plus que vital.
20:51Mathieu Marrin, est-ce que les solutions que vous défendez, que vous portez, pourraient
20:55être d'ores et déjà appliquées, du moins certaines, sans modification du cadre réglementaire?
21:00Juste pour rebondir sur ce que vient de dire Patrick Moulard, effectivement, il faut que
21:05les collectivités prennent en conscience leur plan d'aménagement du territoire parce
21:09qu'effectivement, le transport, habiter, travailler, tout ça, c'est des choses qui
21:12doivent être parfaitement unifiées dans un document qui produit des plans d'urbanisme
21:17cohérents.
21:18Et aujourd'hui, j'exprimais tout à l'heure la difficulté d'obtenir des permis.
21:23Je pense qu'il faut dépassionner cette instruction.
21:25Il a existé préalablement des instructions qui étaient plus faites par l'État et qui
21:30étaient assez plus objectives par rapport à l'application des règles.
21:34Ça pourrait être une piste assez salvatrice et facile à mettre en œuvre pour qu'on obtienne
21:41des permis de manière plus régulière.
21:42Cédric Messica, il y a un autre levier possible, et je l'ai évoqué tout à l'heure, ce sont
21:47les logements vacants.
21:48Comment est-ce qu'on pourrait agir sur le sujet?
21:51C'est un vaste sujet, les logements vacants, deux possibilités.
21:56La fiscalité, donc avec une fiscalité incitative.
21:59Et la deuxième chose, c'est faciliter les sorties de locataires qui, eux, séjournent
22:06à l'année.
22:07Il y a des difficultés pour les bailleurs, la majorité des bailleurs refusent de louer
22:12à l'année pour des difficultés de sortie.
22:14La complexité de la procédure aujourd'hui, c'est deux ans, si tout se passe bien, en
22:19cas d'impayé.
22:20Donc une grosse problématique, beaucoup de logements vacants dans d'autres départements.
22:23Patrick Moulard, il y a un autre sujet, c'est les zones inoccupées, comme les friches industrielles
22:29ou les usines désaffectées, par exemple, comment on pourrait agir sur ce point-là?
22:36C'est des pistes de développement de l'immobilier, notamment du logement.
22:42Il y a peu de fonciers disponibles, il faut aller chercher des solutions là où elles
22:49pourraient être.
22:50Exactement, donc bon, ça fait partie des pistes, ça fait partie de la surélévation
22:53aussi, il y a un certain nombre sur la métropole, on a évoqué un certain nombre de logements
22:57potentiels sur la surélévation.
22:59Mais ce ne sont pas les solutions seules et uniques à nos problèmes.
23:07Mais d'une certaine manière, il est difficile d'avoir une solution qui permette d'avancer
23:11efficacement et c'est peut-être l'addition de solutions et même de solutions qui peuvent
23:18paraître marginales, qui peuvent permettre d'avancer aussi.
23:20Exactement, c'est tout ce qu'on milite, mais également sur des bureaux, il y a des
23:25bureaux aussi, on pourrait transformer les transformations de bureaux en logements, mais
23:29il y avait une réglementation qui ne permettait pas jusqu'à il y a deux ou trois ans, en
23:34tout cas dans les installations électriques aujourd'hui, c'est possible.
23:37Donc oui, mais il faut que l'opinion publique, le monsieur ou madame Tout-le-Monde entende
23:44ce qu'on est en train de dire, parce que c'est réellement là qu'il faut qu'on fasse
23:48bouger les côtes, parce que nos élus, quand ils vont aller mettre, nos citoyens, quand
23:52ils vont aller déposer des bulletins de vote, il faut qu'ils aient en tout cas cette vraie
23:58volonté de changer les codes de nos élus, parce que c'est plus possible, on ne peut
24:02pas dire on veut changer, mais pas chez moi, et ça malheureusement c'est un peu le mal
24:05français.
24:06Alors vous avez évoqué les uns et les autres la fameuse loi SRU, Marc Rasport, on sait
24:13qu'elle est susceptible d'évoluer, de quelle manière devrait-elle évoluer si on était
24:21dans un monde idéal ?
24:22Dans un monde idéal, je pense qu'aujourd'hui il faudrait intégrer l'intermédiaire à
24:27cette loi SRU, parce que c'est quelque chose qui a été demandé, il y a un autre élément
24:30qu'il faudrait aussi ajouter, parce qu'aujourd'hui le logement intermédiaire ne peut être fait
24:35que par l'institutionnel, et une des propositions qu'avait faite la FPI c'est ni plus ni moins
24:40que le particulier puisse lui aussi faire du logement intermédiaire et puisse proposer
24:45un loyer très attractif, ce logement intermédiaire, je pense que ça c'est une très très bonne
24:49chose.
24:50Puis après sur la loi SRU, je pense que sur tous les secteurs on n'a pas besoin peut-être
24:55des 35% d'avoir une réflexion sur se dire où sont véritablement les besoins et répondre
25:00à ces besoins-là.
25:01Aujourd'hui je pense que le logement social va aussi devoir se réformer, puisque à l'intérieur
25:06de ces logements sociaux beaucoup de gens restent presque à vie dans le logement social,
25:11on n'a plus malheureusement la possibilité de faire un véritable parcours résidentiel
25:15et sortir les gens du logement social, et malheureusement, moins il y aura de logements,
25:19moins on sera en capacité de pouvoir donner une solution dans ce parcours résidentiel.
25:24Alors manifestement le gouvernement veut s'attaquer à ces sujets, il y a d'ailleurs des déclarations
25:29qui font polémique, les uns et les autres sur la loi SRU, qu'est-ce que vous attendez
25:39très concrètement ?
25:41Héripolito.
25:42Alors je vais commencer, pour moi la loi SRU elle n'a plus de sens, puisque quand vous
25:48avez 60 à 70% de la population qui dépend des critères de logement social, c'est plus
25:53un logement social en fait, c'est un droit au logement, et moi comme l'a dit Marc, on
25:59milite, et d'ailleurs le rapport de l'Institut Montaigne qu'on avait publié il y a trois
26:03ans maintenant, proposait déjà d'intégrer le logement intermédiaire et donc le logement
26:06des travailleurs dans les quotas SRU, donc il faut faire tomber ce dogme de la loi SRU
26:12qui n'est plus adapté, qui met des contraintes administratives, fiscales et réglementaires
26:16et qui ne répond pas au problème.
26:17Si la loi SRU réglait le problème du logement, on n'aurait aucun problème en France de logement,
26:22donc supprimons la loi SRU et proposons d'autres lois qui proposent de prendre en compte les
26:27segmentations, le logement social, parce qu'on a des demandeurs sociaux.
26:31Et pourtant il ne faut pas passer à côté du sujet du logement social qui est une réalité
26:36et un vrai problème dans notre pays.
26:38C'est une réalité mais il ne faut pas qu'on passe à travers le logement des travailleurs.
26:41Et je le répète, c'est les travailleurs qui créent la valeur.
26:44Donc si on n'arrive pas à valoriser les travailleurs et qu'ils doivent faire deux heures de trajet,
26:48payer le trajet, payer le gasoil, payer le péage pour se loger et qu'ils passent après
26:53un non-travailleur, quelle que soit sa situation difficile, c'est pas entendable pour les travailleurs
26:58et on va se retrouver avec de plus en plus de non-travailleurs qui ne vont pas cotiser
27:01et notre modèle social va exploser.
27:03Il faut en faire sa vie.
27:04Oui, alors moi dans le débat qui est amené aujourd'hui, il y a un élément qu'il faut
27:11ressortir et qu'il faut mettre en avant, c'est l'urgence.
27:13Ça fait des années, ça fait des années qu'on propose des solutions, ça fait des
27:18années que les retards se cumulent et il ne faut pas oublier que plus on prend la décision
27:24tard, plus malheureusement l'inertie faite à tous ces éléments va faire que le redémarrage
27:30va se faire dans un laps de temps relativement long.
27:33On a un exemple aujourd'hui, on parlait de Sophia Antipolis et on peut en parler.
27:38Aujourd'hui, le besoin de Sophia Antipolis, je vous rappelle qu'il y a 45 000 personnes
27:43qui sont sur Sophia, il y en a 35 000 qui rentrent le matin, il y en a 35 000 qui sortent
27:47le soir.
27:48Pourquoi on ne construit pas sur Sophia Antipolis essentiellement des habitations pour les actifs.
27:56Chaque construction qu'on va faire sur Sophia Antipolis, il y a une exigence de pouvoir
28:01faire du logement social, mais le logement social, les gens ne vont pas y habiter parce
28:06que ce n'est pas stratégique par rapport à eux et c'est trop éloigné des centres
28:12villes.
28:13Et si on arrivait à déroger là-dessus, ça permettrait quand même de trouver des
28:16solutions très rapidement en termes d'équipement pour pouvoir pallier en même temps ce problème
28:21de mobilité tellement connu sur la côte.
28:23Les deux problèmes sont liés.
28:24Finalement, tout ça, ce n'est pas assez du bon sens, c'est de la rapidité d'exécution.
28:27Le bon sens n'est jamais une évidence.
28:30Le bon sens n'est jamais une évidence, c'est ce qu'on essaie nous de passer parce que vous
28:34savez, dans les 50 solutions qu'on a proposées ou l'orientation qu'on a proposée, une grande
28:39partie sont issues de ça et on est des professionnels, vous êtes des professionnels dans ce domaine
28:45et en général, les professionnels, ils essaient de trouver des solutions rationnelles, ils
28:48n'essaient pas de trouver des solutions utopiques qui ne peuvent pas apporter.
28:52Ce qu'on demande, c'est tout simplement d'appliquer des éléments essentiels qui
28:57impactent aujourd'hui d'une façon directe et on a besoin aussi de solutions rapides.
29:02Nous, on s'inquiète beaucoup parce que le temps de décision, le temps de concertation,
29:06le temps de réaction, il est colossal aujourd'hui.
29:09Et moi, je vois les entrepreneurs dans le bâtiment, je vois les promoteurs.
29:14Ce qu'ils vous annoncent aujourd'hui, ça va arriver parce que les solutions n'ont pas
29:19été prises et donc il va y avoir des problématiques.
29:21C'est inéluctable.
29:23La seule chose qu'on souhaite, c'est que le temps de crise soit le plus court possible.
29:27D'où la réaction et d'où la mobilisation.
29:30Cédric Messica, donc, cette loi doit s'adapter à notre territoire, mais doit s'adapter
29:36aussi à nos communes.
29:37Sophia Antipolis, la constructivité qu'on peut faire à Sophia Antipolis n'est pas
29:40la même qu'à Cannes, qu'à Antibes ou qu'à Nice.
29:43La densité est déjà là.
29:45Donc, nous, ce qu'on milite, c'est vraiment une adaptation du bon sens puisque nous, on
29:50a envoyé une lettre par le biais du manifeste à l'ensemble des maires du département.
29:54On a envoyé 166 courriers.
29:58On a reçu trois entretiens parce que la construction est malheureusement aujourd'hui
30:04un gros mot.
30:05Comme l'expliquait Pierre, avec une servitude de vue, on a la mer sur la côte d'Azur
30:10et lorsqu'on vous bouche la vue mer, c'est un drame.
30:12Lorsqu'on construit à côté, il y a un traumatisme pour certains au niveau des
30:16promoteurs. On a l'impression qu'on va construire des barres et ce n'est pas du tout.
30:21Aujourd'hui, on n'est plus du tout dans cette hypothèse.
30:24Mathieu Marin, la loi SRU aujourd'hui est une loi de plus parmi tant d'autres.
30:29Il y en a eu qui étaient précédemment et il y en a d'autres qui sont arrivées après.
30:33Il y a aussi aujourd'hui, dans l'environnement, on prend en compte les risques qui
30:37naturels qui étaient moins pris en compte précédemment, plus toutes les nouvelles normes
30:41de construction et tout ce qui peut s'imposer à nous de plus en plus.
30:44Or, il y a un sujet qui n'évolue pas et qui se fait de la même manière depuis plusieurs
30:48décennies. C'est bien un règlement d'urbanisme.
30:50Et je rappelle qu'un règlement d'urbanisme, c'est la vision qu'on peut avoir nous
30:53collectivement sur notre développement en termes de logement, en termes de transport,
30:58en termes d'activité.
31:01Et il se crée un décalage assez abyssal, je pense, entre un règlement d'urbanisme,
31:05qui est l'aménagement du territoire qu'on peut faire et les lois qui viennent se
31:10succéder et amender notre politique et vie quotidienne.
31:15Et aujourd'hui, on arrive à une situation où, finalement, on n'est pas en adéquation
31:18entre la manière de faire la ville et la réalité de l'activité et de vivre.
31:24Eric Polito, vous souhaitiez réagir ?
31:27Je pense qu'il y a un point qui est important.
31:29C'est vrai que si on n'incite pas les bailleurs privés, le propriétaire qui a un
31:33appartement dont il a hérité, de loger plutôt en actif que de loger en Airbnb,
31:38parce qu'il va plus gagner d'argent.
31:40Aujourd'hui, il faut privilégier le logement aux actifs.
31:43Et si on privilégie fiscalement le logement aux actifs, l'offre et la demande
31:45vont s'aligner. On aura des loyers cohérents parce qu'il y a une incitation
31:48financière d'avoir des loyers cohérents pour les actifs plutôt qu'aller faire du
31:52dumping financier pour louer pendant 3-4 mois dans l'année.
31:55Donc, il y a des solutions.
31:57Il faut donner de la liberté aux gens et il faut réorienter notre stratégie
32:01réglementaire et fiscale en faveur des bailleurs privés et en faveur des actifs.
32:06Le Sénat a renforcé récemment les mesures concernant les meublés de
32:10tourisme type Airbnb.
32:13Est-ce qu'il faut aller plus loin et est-ce que c'est un vrai levier ?
32:16Bien sûr qu'il faut aller bien plus loin.
32:18Aujourd'hui, on est dans une crise.
32:19On a une problématique identifiée et on fait des réformettes.
32:22La solution, c'est une interdiction qui soit totale.
32:25Aujourd'hui, on doit pouvoir mettre sur la table, dans le débat public, une
32:28interdiction totale de la location potentiellement saisonnière en attendant
32:33que la crise du logement s'apaise.
32:35Donc, c'est des sujets qu'on doit pouvoir débattre.
32:37Il ne faut pas qu'on essaye d'ajuster, d'améliorer, etc.
32:40On est dans une situation de crise.
32:41La situation de crise exige des réformes de crise, qu'elles soient
32:44temporaires et qu'après, on réouvre le marché.
32:46C'est normal, mais en tout cas, il faut qu'on puisse évoquer ces sujets.
32:48Vous parlez d'interdiction totale, mais derrière ces plateformes et derrière
32:51les meublés de tourisme, il y a aussi une économie.
32:55Bien sûr qu'il y a une économie.
32:56Aujourd'hui, moi, je parle de notre territoire.
32:58Si on n'a plus d'actifs sur notre territoire, on peut avoir toutes les
33:00plus belles économies de siège à Paris ou ailleurs.
33:03Ça ne fonctionnera pas.
33:05L'économie ne fonctionne que si vous avez des travailleurs et des entreprises.
33:08Aujourd'hui, on ne va plus avoir de travailleurs ni d'entreprises parce
33:10qu'on n'a plus d'actifs sur notre territoire.
33:12La situation de crise exige des sacrifices et des choix.
33:16Et choisir, c'est gouverner.
33:18De nombreuses solutions ont été évoquées sur ce plateau à des niveaux différents.
33:24Comment faire en sorte qu'elles ne restent pas lettres mortes ?
33:28Jean-Pierre Savarino, les professionnels, les socioprofessionnels,
33:31les syndicats professionnels ont des idées.
33:34On le voit.
33:36Quelles sont les conditions pour qu'elles puissent aboutir ?
33:39Alors, les solutions, elles sont collectives.
33:42Vous l'avez compris, si on fait une taxe forte, c'est pour justement
33:45donner de la puissance au mot et de pouvoir être visible.
33:50On a des relais aujourd'hui.
33:51On est, nous, dans un état de droit.
33:53Et donc, ce qu'on fait, c'est qu'on essaye de solliciter des gouvernants,
33:58des prises de conscience en premier,
34:01des réflexions, et puis après, des prises d'action.
34:04Le gros souci qu'on a aujourd'hui, c'est l'action, on va dire.
34:07C'est-à-dire, c'est la dernière phase de passer.
34:10Je dirais, on est là en tant que professionnels pour essayer d'apporter
34:13des solutions, d'apporter des orientations.
34:15On vous écoute.
34:16On nous écoute. Ça change.
34:18Bon, il y a une amélioration.
34:20Je dirais, on a eu pendant des années peu d'oreilles.
34:23Aujourd'hui, on en a.
34:24Il y a une écoute qui est faite.
34:26Aujourd'hui, on est, je peux dire, dans les intentions.
34:30On n'est pas encore dans l'action.
34:32Et nous, ce qu'on souhaite, tous entrepreneurs que nous sommes,
34:35c'est plutôt être dans l'action, une fois qu'on a bien réfléchi
34:37aux solutions qu'on devait mener.
34:40Donc, on essaye de continuer et on le fait de toutes les façons possibles,
34:44je dirais, qui nous ont aujourd'hui, et dont il nous est possible de profiter.
34:48C'est-à-dire, d'une part, la communication, bien sûr.
34:50D'une part, le soutien, je dirais, des politiques locaux
34:53qui sont là pour nous aider et pour faire passer le message.
34:56Deux, aussi, nos instances, je dirais, d'État que nous avons sur le territoire.
35:00Le préfet nous reçoit, etc., pour remonter l'information.
35:03Et on a besoin aussi, et il le disait tout à l'heure, de sensibiliser le citoyen.
35:08Parce que le citoyen, aujourd'hui, il a, dans cette problématique-là,
35:11on l'entend peu, il le subit, mais on l'entend peu.
35:14Il y a beaucoup de réflexes individuels et individualistes, on l'a évoqué.
35:17Tout à fait. Donc, il y a une éducation, il y a de l'information.
35:20Enfin, il y a beaucoup de choses à mener.
35:23Et la seule façon d'y arriver, c'est d'insister, d'expliquer,
35:27d'avoir un côté un peu pédagogique par rapport aux actions qui sont menées
35:31et de discuter avec, je dirais, les collectivités,
35:35afin que, d'une part, elles y trouvent, ou elles aussi, un intérêt
35:38et peut-être aussi d'aider les collectivités
35:42et un retour aussi des efforts qu'elles font.
35:44Parce qu'aujourd'hui, on a quand même, je dirais, un déséquilibre en termes de finances,
35:48que chaque fois qu'une collectivité doit investir,
35:51je dirais, ou doit s'occuper d'une implantation,
35:54elle a tout un système autour qui va lui coûter de l'argent,
35:56les réseaux, je dirais, les mises à disposition, etc.
36:00Et ces éléments-là, ce n'est pas négligeable,
36:01parce que dans un budget, aujourd'hui, il faut pouvoir le gérer.
36:04Donc, beaucoup de sujets.
36:06Ce qui en est certain, c'est qu'on ne peut pas rester juré-muet.
36:09Il faut surtout en parler tous ensemble.
36:11Mathieu Marin, qu'est-ce qu'il faudrait pour arriver à être écouté
36:17et faire en sorte que ces solutions aboutissent ?
36:20Je pense qu'effectivement, comme vient de le dire Jean-Pierre Savarino,
36:23il y a une prise de conscience collective qui doit s'opérer.
36:26On ne construit pas du logement pour faire du logement,
36:28ni pour faire de l'activité.
36:29C'est parce qu'il y a réellement un besoin.
36:30Il y a l'éclatement de la famille.
36:31Il y a des travailleurs saisonniers, des travailleurs réguliers.
36:35Et aujourd'hui, quelle que soit la famille ou l'habitant du territoire,
36:39on est tous touchés par ce problème-là.
36:41Et on a tous quelqu'un de notre famille qui ne trouve pas de logement.
36:44On a tous des entreprises qui n'arrivent pas à recruter.
36:48Donc, il faut vraiment une prise de conscience collective
36:50et que ça se traduise dans des autorisations de réalisation de projets
36:55pour qu'on puisse avancer.
36:56Mais effectivement, il y a une réelle urgence
36:58à ce qu'il y ait une prise de conscience collective là-dessus.
37:00Cédric Messicard, il faut une prise de conscience ?
37:02Il faut de l'action rapide ?
37:04Évidemment.
37:05Là, on est tous fervents défenseurs de la problématique logement.
37:10Mais aujourd'hui, comme on le répète, pas de tourisme sans actifs.
37:17Ce n'est plus possible.
37:18Et donc, on assiste à des situations de blocage.
37:20On a été reçus par le préfet de reprise.
37:24Qui est plutôt conscient du problème et dans la volonté d'agir.
37:28Oui, ils ont découvert un certain nombre de chiffres assez éloquents
37:32sur la problématique logement.
37:33Donc déjà, on avance.
37:35Mais il faut aller plus vite.
37:37Vous savez, le préfet, les services de l'État, les collectivités
37:40ont aussi du mal à recruter sur notre territoire.
37:43Pour les mêmes raisons.
37:44Donc, on assiste à un blocage collectif.
37:46Donc, ça va peut-être nous aider.
37:47C'est un blocage collectif.
37:48Ce qui est inquiétant, c'est que même quand un maire ou un préfet
37:51subit ces problématiques, il n'a pas la solution d'action.
37:54Donc, il faudra poser la question au ministre.
37:56Comment on peut faire ?
37:57Puisqu'au niveau local, le préfet ou un maire n'a pas le pouvoir de régler le problème.
38:01Marc Rasport, comment faire en sorte d'avancer et que vous soyez écouté ?
38:06Écoutez, je crois qu'on est un peu les témoins aujourd'hui pour se faire écouter.
38:10Je pense qu'aujourd'hui, l'action va devoir venir aussi du concitoyen lui-même.
38:14C'est assez paradoxal aujourd'hui où on voit beaucoup de gens sont mal logés.
38:18Finalement, on voit beaucoup de fédérations, beaucoup de gens dans la rue.
38:22Et finalement, celui qui est le plus mal logé et tout, il n'est pas dans la rue.
38:25Donc, c'est assez étonnant.
38:26Oui, parce qu'on assiste à des crises.
38:27On a eu la crise des gilets jaunes, on a eu la crise de l'agriculture.
38:31Mais la crise du logement est une crise qui est peut-être
38:33encore plus forte que les autres, qui est sur la durée,
38:36mais qui ne mobilise pas les gens dans la rue.
38:38C'est assez paradoxal et un peu schizophrénique.
38:41C'est-à-dire que tout le monde veut, mais finalement, rien n'est fait.
38:44C'est ça qui est un peu dommageable.
38:46Tous les acteurs qui sont autour de cette table,
38:48nous, on est des acteurs pour pouvoir faire.
38:50Mais je dirais le premier pouvoir, c'est l'élu.
38:53L'élu qui doit prendre en considération le fait de se dire
38:58je porte les projets, je milite sur les projets, je défends les projets.
39:02À un moment donné, on ne peut plus être dans l'individualisme.
39:04Ce n'est pas parce que Mme Michu est venue en disant
39:06oui, il y a un bâtiment qui est venu s'installer à côté de chez moi.
39:09Non, on va devoir être fort dans les positions qu'on va devoir adopter
39:13si on veut faire face à cette crise.
39:15Sinon, comme l'a dit Pierre, malheureusement, notre territoire va se déserter.
39:19Oui, il y aura des touristes, ce sera sympathique.
39:21On ne sait pas qui pourra servir ces touristes.
39:23On sera beaucoup moins attractifs aussi au niveau touristique
39:26si on n'a pas la capacité à loger nos actifs pour pouvoir avoir vraiment
39:30et recevoir les gens convenablement dans notre département.
39:34Merci, Patrick Moulard.
39:36Le constat aujourd'hui, c'est 150 000 emplois,
39:40entre 150 000 et 300 000 emplois qui seront détruits
39:44entre maintenant et 2025, fin 2025.
39:49On pèse à peu près 2% du PIB sur la fédération du bâtiment.
39:53Donc, ça veut dire qu'on comptait c'est entre 3 et 6 000 emplois
39:56qui sont aujourd'hui menacés.
40:00Le constat, c'est qu'on est déjà à 900 emplois qui sont perdus.
40:04Donc, si on prend la fourchette basse,
40:08on a encore un peu de chemin, malheureusement, à parcourir.
40:15Moi, ce que j'ai peur, c'est que la base soit dans la rue.
40:20La base bloque les routes.
40:22Vous savez, notre président l'a indiqué sur un plateau TV
40:29national où il a quand même évoqué
40:32la possibilité de mettre des grues sur le périphérique.
40:35Voilà. Donc, si on en arrive là,
40:39on sera réellement dans un blocage, un ras-le-bol général,
40:43parce qu'on nous mène en bateau depuis trop longtemps.
40:46Alors, justement, vous vous mobilisez pour qu'on évite d'en arriver là.
40:51Pierre Hippolyteau, on voit la constitution de ce collectif.
40:54J'imagine que vous poussez des portes, que vous sollicitez
40:58des élus ou des représentants du gouvernement.
41:02Comment est-ce que vous vous y prenez et comment
41:05vous comptez faire avancer vos idées ?
41:07Il est important qu'on continue à sensibiliser nos élus locaux,
41:11que ce soit les présidents de comités de communes, les différents maires,
41:14mais surtout les députés et les sénateurs,
41:16parce que c'est eux qui doivent réformer d'un point de vue législatif
41:20ce sujet-là.
41:21Et comme je vous le disais,
41:22on a quand même une ouverture d'esprit de la plupart d'entre eux.
41:24Donc, on a une écoute.
41:26Après, on est dans des problématiques politiques,
41:29des intérêts divergents
41:31de certaines institutions, de certains mouvements politiques.
41:35Et il y a une vraie peur pour certains élus de porter ce projet-là,
41:39parce que c'est un projet qui est clivant.
41:41C'est un projet où, moi, je vais vous le dire,
41:43on est susceptible d'opposer politiquement les travailleurs aux non-travailleurs.
41:48Et ça, politiquement, personne n'est prêt à le porter.
41:50Sauf qu'à un moment, on imagine les débats.
41:52Mais on a besoin de courage et on a besoin de débats.
41:53Et c'est des débats de société.
41:55On est un pays où le débat est né, le débat a grandi.
41:58On a le droit de ne pas être d'accord.
42:00Mais par contre, ce qu'on n'a pas le droit de faire,
42:01c'est de ne pas dire les sujets et de ne pas débattre.
42:04Alors, je vais vous soumettre un petit exercice
42:06avant qu'on referme cette émission.
42:08Je vais vous demander, chacun d'entre vous,
42:11de nous dire si vous aviez le ministre du Logement en face de vous,
42:14ce que vous auriez envie de lui dire en une phrase assez courte.
42:18Cédric Messica.
42:21Je lui dirais tout simplement, écoutez les professionnels.
42:26Pour une fois, écoutez-nous.
42:27On a des solutions qui ne sont pas forcément coûteuses.
42:31Mathieu Marin.
42:33Je lui dirais bravo, parce que si l'État avait voulu stopper une filière
42:37et arrêter son économie,
42:40stopper la production de logements sociaux en France
42:42et réussir toute cette challenge d'un coup, il a réussi.
42:47D'accord, je pense qu'il serait ravi d'entendre ça.
42:50Jean-Pierre Savarino.
42:51Au moins, je serai dans la continuité, c'est-à-dire
42:53d'abord qu'il écoute, qu'il réfléchisse vite et qu'il agisse surtout.
43:01Marc Rasport.
43:02Très simplement, arrêtons de parler, agissons, tout simplement.
43:05Je pense qu'aujourd'hui, le constat, il est accablant.
43:08On a donné tous les chiffres depuis des dizaines d'années.
43:11On crie à cette crise et à ce marasme depuis des années.
43:15Et un de ces jours, malheureusement, ça arrive.
43:17Là, on y est.
43:18Donc, il n'est plus le temps de tergiverser.
43:20Il faut agir.
43:21C'est clair. Patrick Moulard.
43:23Des actions plus que tôt.
43:26Pierre Hippolyte.
43:27Je dirais, est-ce que c'est le bon ministre pour porter ce sujet-là
43:29vu la gravité de la situation?
43:30Est-ce que ce n'est pas plutôt au Premier ministre ou à Bruno Le Maire
43:32ou au président de la République de porter ces réformes?
43:34Est-ce plutôt qu'un ministre du logement?
43:37Merci beaucoup.
43:38Merci à vous six pour ces échanges.
43:42Merci à Sophie Dancé et Philippe Bertigny
43:46pour la réalisation de cette émission, à Christelle Benjamin pour sa préparation.
43:50Merci à tous de nous avoir suivis.
43:52Et à bientôt sur les sites Internet et les réseaux sociaux du groupe Nice Matin.