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Spécialisée dans la brosserie et les ustensiles de ménage en créant une nouvelle filiale elle veut accroitre son développement avec la production de lavettes en microfibre. Une stratégie assise sur L’Atelier textile des Alpes.
Saviez-vous qu’il se vend chaque année en France pour 30 ME de serpillère et 130ME de balai ? Les accessoires de ménages représentent un marché considérable et tout près de Grenoble, une entreprise s’est mis en tête de dépoussiérer ce rayon dans vos supermarchés. Le bien-nommé Remue Ménage fête ses 20 ans et veut franchir un nouveau cap en particulier dans le monde de la micro fibre.
On en parle avec Cécile Mancret Dammers, Présidente de Remue Ménage / Bigbross.

Mais aussi :
- On fait le point sur le marché de l’immobilier en France avec François Codet - Président du directoire de la CERA
* La question de l'internaute « que contiennent les frais de notaires lors de l’achat d’un bien immobilier »
L’immobilier, un pilier de l’économie qui est en panne ! Si sur les 20 dernières années la production de crédit à l’habitat a connu une période haute entre 2015 et 2022, en 2023 et 2024, elle accuse une chute constante, à son niveau le plus bas depuis une dizaine d’années. Les acheteurs sont prudents. 1 français sur 2 estime que le moment est plutôt défavorable pour acheter un logement.
* On parle aussi plus largement de la construction de logements. On a entendu que le secteur devait faire face à un sérieux ralentissement d’activité. La filière toute entière se mobilise pour demander une véritable stratégie globale afin de relancer les mises en chantier. Certains professionnels n’hésitent pas à parler d’un plan de sauvetage.
Nos invités :
Bertrand Converso - Fédération du BTP Isère
Stéphane Duport-Rosand - Absise (Association des bailleurs sociaux de l'Isère) / DG d’Actis
Guillaume Trignat - Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) des Alpes

Dans Alpes Décideurs, chaque mois nous mettons en lumière les entreprises qui font le dynamisme des Alpes !

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Transcription
00:00Nord Isère Économie et Présence, partenaires des entreprises de votre territoire.
00:09Acteurs et partenaires de l'économie régionale,
00:12la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes vous présente Alpes Décideurs.
00:30Générique
00:40Bonjour à tous, bonjour et bienvenue dans Alpes Décideurs,
00:43le mensuel économique de Télé Grenoble.
00:45Le rendez-vous des chefs d'entreprise, des partenaires d'affaires
00:48ou tout simplement des curieux du monde économique.
00:50Vous le savez, chaque mois nous mettons en lumière
00:52les entreprises qui font le dynamisme des Alpes.
00:54A mes côtés, vous en avez l'habitude, pour nous accompagner, François Codé.
00:57Bonjour François.
00:58Bonjour Christophe.
00:59Président de la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes, ensemble on parle.
01:02On va faire un point sur le marché de l'immobilier notamment
01:05et puis ensuite on répondra en fin de séquence à la question de l'internaute
01:09sur ce que sont les frais de notaire.
01:12Parfait, on va beaucoup parler du coup d'immobilier, de construction.
01:15La construction de logements au point mort,
01:17rarement d'ailleurs la crise n'aura été aussi dure.
01:20Les carnets de commandes sont vides
01:21et nombreux sont les professionnels qui ne peuvent plus faire face.
01:24La filière se mobilise et exige un vaste plan Marshall
01:28pour relancer les mises en chantier.
01:30Dans notre rubrique innovation,
01:32nous pousserons les portes d'une boulangerie à Grenoble
01:34qui a choisi un statut particulier, celui de scope pour une gouvernance partagée.
01:38Enfin, focus sur Remu Ménage, basée à Sassnage.
01:42Avec sa marque Big Bross, l'entreprise fête ses 20 ans.
01:46Elle est spécialisée dans la brosserie et les ustensiles de ménage.
01:49En créant une nouvelle filiale,
01:51elle veut accroître son développement avec la production de lavettes en microfibre.
01:55Une stratégie assise sur l'atelier textile des Alpes, découverte dans un instant.
02:06L'immobilier, un pilier de l'économie qui est en panne.
02:10Si sur les 20 dernières années, la production de crédits à l'habitat
02:13a connu une période haute entre 2015 et 2022,
02:16en 2023 et 2024, elle accuse une chute constante
02:19à son niveau le plus bas depuis une dizaine d'années.
02:22Les acheteurs sont prudents.
02:24Un Français sur deux estime que le moment est plutôt défavorable pour acheter un logement.
02:29On constaterait quand même un petit frémissement, François, ces derniers mois.
02:33Oui, alors il faut resituer un peu les chiffres.
02:36Jusqu'à mars, voire juin 2024, ça a été vraiment un affaissement considérable.
02:41Alors nous, on le voit en tant que banquier, par la production de crédits immobiliers,
02:45finalement, qui est un indicateur un peu avancé presque,
02:49entre moins 40, moins 50% par région, ce qui est absolument considérable.
02:54Il y a eu un léger rebond, on va dire, depuis l'été jusqu'au mois d'octobre même,
03:01avec une petite reprise de production.
03:03Donc on est remonté un petit peu, mais on est remonté à un niveau
03:06qui reste très, très inférieur à la longue durée.
03:09Alors il y a plusieurs explications.
03:11Il y a eu la hausse des taux, mais c'est une explication qui est assez discutable.
03:15Les taux sont montés, bien plus haut que ce qu'on a connu,
03:18mais ils restent historiquement bas.
03:20Il faut bien avoir ça en tête, à des taux autour de 3,5, on va dire, aujourd'hui.
03:24Il y a quelques années, il faut se rappeler qu'on empruntait,
03:27ça fait ancien combattant, mais quand on avait du 6, du 7, on était super contents.
03:32Donc il y a eu cet effet taux qui a joué un petit peu.
03:35Il y a eu les hausses de coûts de l'immobilier,
03:37qui sont sûrement une des raisons majeures liées à plusieurs critères.
03:44Hausse des coûts de la construction pour des raisons,
03:46mais on en reparlera dans l'émission, je pense, d'inflation,
03:49de coût des matières premières, de normes environnementales
03:51et de faible disponibilité du foncier.
03:53Donc tout ça crée une raréfication et une augmentation des prix.
03:57Et puis un autre indicateur aussi, qui est la confiance des consommateurs.
04:01Faire un achat immobilier à titre personnel, c'est un engagement sur 15, sur 20 ans.
04:05Si vous avez des inquiétudes sur ce que seront vos revenus dans six mois
04:08ou votre fiscalité dans un an,
04:11vous avez tendance à attendre un petit peu.
04:14Donc un marché qui se tend un petit peu, des prix qui montent,
04:18une confiance qui baisse et tout ça, ça fait un marché qui se thrombose.
04:21Des transactions qui effectivement stagnent ou régressent,
04:25et régressent ces derniers mois en particulier.
04:27Si on fait la comparaison entre l'ancien et le neuf, qu'est-ce qu'on peut dire ?
04:30Alors si on fait la comparaison entre l'ancien et le neuf,
04:33il y a deux marchés un petit peu différents.
04:36Plus de mouvement un petit peu quand même sur l'ancien.
04:40Le neuf a souffert notamment des pouvoirs publics
04:44qui réorientent les subventions beaucoup sur la réhabilitation et des normes écologiques.
04:50Donc c'est la fin ou la raréfaction, la restriction du Pinel,
04:53qui était quand même un grand moteur de la promotion.
04:57Alors en contrepartie des augmentations, des améliorations des dispositifs
05:01de prêt-à-tôt zéro pour la rénovation et puis pour tout ce qui est climatique.
05:07Donc des dispositifs qui ont bien avancé avec ma prime Rénov' et les éco-PTZ,
05:11mais qui sont très très très loin de compenser le manque de construction en France.
05:18Il y a quand même 390 000 logements qui ont bénéficié d'une prime Rénov'
05:21donc c'est pas mal sur les trois premiers trimestres de l'année.
05:25Et sur l'ensemble du territoire ?
05:27Sur l'ensemble du territoire, oui bien sûr.
05:29Alors ça c'est un peu la limite, c'est qu'il y en a 63 000 seulement sur les 390 000
05:34qui ont fait l'objet d'une rénovation complète.
05:37Et on sait que pour que ce soit vraiment efficace,
05:40souvent il faut avoir une vision un peu complète, le côté un peu pratique,
05:44je change mes juiceries mais de temps en temps la fuite elle est au plafond,
05:47elle est au sol, elle est ailleurs.
05:49Donc ça c'est un des sujets qu'il faut encore travailler.
05:54Ce qui est intéressant c'est que par contre elles ont été bien ciblées
05:56parce que 75% de ces primes Rénov' elles sont sur des logements
05:59qui étaient classifiés F ou G,
06:01qui sont ces fameux logements invendables ou inlouables dans quelques années.
06:07Donc ça c'est plutôt bien.
06:09Et on espère des augmentations vraiment de production des prêts à taux zéro
06:13et des écos prêts à taux zéro pour 2025.
06:16En plus les taux d'intérêt sont un petit peu remontés
06:19ce qui fait que l'intérêt marginal du prêt à taux zéro est d'autant plus fort.
06:22Donc ça pourrait être un des leviers.
06:25Un des sujets quand même qu'il faut retraiter c'est la complexité de tous ces dispositifs.
06:30Un particulier qui veut faire isoler correctement son logement,
06:35c'est un peu un parcours du combattant pour trouver toutes les subventions, les financements.
06:39Donc là nous en tant que banquier mais aussi les promoteurs,
06:41je pense que toute la filière il faut qu'on se mette ensemble
06:44pour proposer des choses un petit peu packagées.
06:46Ça c'est pour l'ancien sur le 9 du coup ?
06:48Sur le 9 la baisse de production elle est considérable.
06:53Il y a plusieurs étapes dans le 9.
06:55Il y a les ventes.
06:56Les ventes de logement neuf elles sont sur un an en chute de 12%
07:00mais sur une année de 2023 qui était déjà pas bonne.
07:03Donc ça c'est les ventes.
07:04Il y a les mises en vente, ça c'est autre chose.
07:06C'est ce que les promoteurs mettent sur le marché.
07:09Donc là on est à moins 38% parce qu'il y a des stocks
07:12et il y a des promoteurs qui nous disent aujourd'hui
07:15on a des produits mais vu les conditions de marché
07:18on ne les met même pas sur le marché tout de suite,
07:19on les mettra peut-être un peu plus tard.
07:21Et puis il y a les mises en chantier qui sont en baisse
07:23suivant les régions mais au niveau national un peu plus de 20%.
07:26Qui s'explique aussi parce que tant que les promoteurs ont des stocks
07:30d'abord ils ne vont pas forcément mettre des nouveaux produits sur le marché
07:34alors qu'il y a des stocks.
07:35Et puis un promoteur il investit de l'argent, des fonds propres,
07:38il fait son projet, il le vend, récupère un peu de son argent
07:42et il en génère un nouveau.
07:43Mais tant qu'il n'a pas sorti ses programmes,
07:45d'abord parce qu'il n'y a pas de marché
07:47mais aussi parce qu'il a moins de fonds propres disponibles,
07:49il attend.
07:50Et ça veut dire qu'avec une mise en chantier à moins 20% aujourd'hui,
07:54c'est les ventes dans deux ans, dans trois ans,
07:57donc on voit bien que la sortie du tunnel sera probablement un peu longue.
08:01Bon, sur le marché immobilier quand même,
08:04on va essayer de positiver un peu,
08:05le moral des Français semble repartir un peu à la hausse ?
08:08Il semble un peu remonter,
08:09on était à peu près un Français sur deux,
08:11vous disiez tout à l'heure,
08:13qui pensait que ce n'était pas le bon moment.
08:14Les derniers chiffres qui datent de mi-2024
08:18montraient un optimisme qui s'améliorait un peu
08:23ou un moindre pessimisme.
08:24Je suis en toute transparence pas sûr,
08:26si on refaisait l'étude aujourd'hui,
08:28dans le contexte politique, géopolitique où on est,
08:32je ne suis pas sûr qu'on n'aurait pas eu une petite rechute.
08:34Et j'y reviens parce que je crois que c'est un des sujets clés,
08:37il y a les coûts de construction,
08:39et on en parlera tout à l'heure,
08:40mais c'est aussi un investissement de long terme, le logement,
08:43que ce soit d'ailleurs pour les investisseurs propriétaires
08:46ou pour les investisseurs occupants.
08:48Et un investissement de long terme,
08:50ça passe par de la confiance dans l'avenir.
08:52Et je crois que c'est un des facteurs
08:54sur lesquels on a un vrai sujet.
08:56C'est un marché qui réagit avec une certaine inertie en fait.
08:59Oui, c'est à la fois le bon côté,
09:02c'est que ça ralentit un peu moins vite souvent.
09:05Et puis il y a toujours,
09:06c'est très intéressant quand on étude,
09:08quand on interroge les jeunes,
09:10la tranche des 25-35 ans,
09:12quels sont leurs grands projets de vie.
09:14Et être propriétaire,
09:15c'est toujours un grand projet de vie.
09:17On a 75 à 80% des jeunes qui nous disent,
09:19et quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle,
09:21on pourrait penser que la jeune génération,
09:22ça n'intéresse plus du tout.
09:23En fait, ce n'est pas vrai.
09:25Par contre, ils ne sentent pas
09:28que ce soit le moment encore de passer à l'axe.
09:30Mais ce qui est rassurant,
09:33il y a deux choses je crois rassurantes,
09:35c'est qu'il y a une envie d'être propriétaire.
09:37Et puis, ça fait des années que la France
09:39ne produit pas assez de logements.
09:41Donc à un moment donné,
09:42je pense que sur un marché quel qu'il soit,
09:44quand il y a une demande,
09:45il faudra bien qu'il y ait une offre.
09:47Voilà qui ravit nos invités
09:49et qu'on va retrouver dans un instant.
09:51Merci en tout cas François pour rester un peu positif.
09:53On comprend que la baisse du marché
09:55a tendance à ralentir
09:57et qu'on va tout doucement vers au moins une stabilisation.
10:05Et précisément, on continue de parler d'immobilier
10:07et plus largement de construction de logement,
10:09de rénovation de logement.
10:11On a entendu que le secteur devait faire face
10:13à un sérieux ralentissement d'activité.
10:15La filière tout entière se mobilise
10:17pour demander une véritable stratégie globale
10:19afin de relancer les mises en chantier.
10:21Certains professionnels n'hésitent pas
10:23à parler d'un véritable plan de sauvetage nécessaire.
10:25Avec nous pour en parler,
10:27Bertrand Converso, bonjour.
10:29Bonjour Christophe.
10:31Président de la fédération du BTP en Isère.
10:33Stéphane Duport-Rosan, bonjour.
10:35Vous représentez APSYS,
10:37un bailleur social dans le département
10:39et vous êtes directeur général d'ACTIS,
10:41un bailleur social bien connu
10:43sur la métropole de Grenoble.
10:45Et Guillaume Trignard, bonjour Guillaume.
10:47Merci d'être avec nous.
10:49Promoteur bien connu là aussi
10:51et vous représentez la fédération des promoteurs immobiliers
10:53des Alpes. Merci à vous trois d'être avec nous
10:55pour parler de cette conjoncture.
10:57D'abord un mot sur cette mobilisation
10:59de tous les acteurs du secteur
11:01au sein d'une alliance
11:03pour le logement. Bertrand, qu'est-ce que c'est ?
11:05Oui, alors suite au constat et merci pour le constat
11:07qui est éloquent sur la situation du logement
11:09en France et notre territoire d'Isère
11:11n'échappe pas à cette situation nationale.
11:13Les chiffres sont à peu près similaires.
11:15On réagit plus ou moins en avance ou un peu plus tardivement
11:17sur le national mais on est pratiquement dans les mêmes chiffres.
11:19La même tendance de fond.
11:21Alors l'alliance, oui.
11:23C'est une première l'alliance. Alors il y a eu une déclinaison
11:25nationale puis régionale
11:27et maintenant en locale depuis le 4 octobre.
11:29Donc tous les acteurs du logement
11:31ont décidé de parler d'une seule voix
11:33sur les problématiques du logement
11:35et de la mobilisation autour de ces problématiques-là.
11:37Bon, il faut dire que quand on parle de filière
11:39on n'imagine pas le nombre de
11:41métiers, d'entreprises
11:43que ça peut représenter.
11:45Oui, uniquement l'alliance. Donc regroupe la FBTP,
11:47la Fédération des promoteurs,
11:49la FNAIM, APSIS qui représente
11:51les bailleurs sociaux,
11:53les architectes, les notaires également,
11:55les bureaux d'études et sans oublier
11:57aussi la FNAIM.
11:59Les agents immobiliers aussi. Alors il faut dire que le logement
12:01constitue un acteur stratégique
12:03de l'économie dans le pays mais pas uniquement
12:05de l'économie. Quand on regarde de très près
12:07et bien c'est aussi de l'emploi,
12:09de la cohésion sociale,
12:11de la transition écologique, on en a parlé, et même
12:13de la fiscalité. Tout à fait.
12:15Oui, le ruissellement lié au logement,
12:17à la construction de logement
12:19est énorme. Un euro investi dans le logement,
12:21c'est 2,3 euros qui rentrent directement
12:23dans les caisses de l'État. Quand on connaît
12:25l'état des finances de notre pays,
12:27je pense qu'il faut prendre en considération
12:29le logement. Alors on disait que
12:31globalement on était
12:33en crise. Certains évoquent
12:35une crise d'ailleurs
12:37qui n'a pas été connue depuis une vingtaine d'années.
12:39Oui, là aussi les chiffres
12:41malheureusement sont éloquents.
12:43Si je prends les chiffres du logement social,
12:45il y a cinq ans en arrière, on finançait
12:47120 000 logements nouveaux
12:49par an. En 2023, on a
12:51atterri à 82 000
12:53logements annuels
12:55et ces chiffres au niveau territorial
12:57sont également en baisse. On voit bien que la crise
12:59elle est nationale, c'est une crise sociale
13:01parce que le logement c'est un bien
13:03de première nécessité.
13:05C'est comment loger la France telle qu'elle est
13:07et aujourd'hui on voit que le parcours résidentiel,
13:09que ce soit l'accession,
13:11que ce soit le locatif, est gelé.
13:13Expliquez-nous ce terme de
13:15parcours résidentiel parce qu'on comprend bien, là encore
13:17une fois, le ruissellement ou l'absence de ruissellement.
13:19Voilà, c'est
13:21l'évolution au fil de la vie.
13:23On parlait des jeunes tout à l'heure,
13:25on a des jeunes actifs ou
13:27des étudiants qui ont besoin
13:29de se loger et bien souvent
13:31la première porte ça peut être le logement social
13:33et puis après on va vers d'autres
13:35profils au rythme de la vie.
13:37Et puis on a aussi inversement
13:39des seniors qui sont parfois
13:41en maison individuelle
13:43qui à un moment donné, à l'approche de la retraite,
13:45nouveau projet de vie, des ressources
13:47qui se réduisent et qui vont
13:49chercher du locatif également.
13:51Donc aujourd'hui on voit bien que c'est tout le parcours.
13:53On a des projets
13:55avec des promoteurs,
13:57on a des projets avec l'ensemble de la filière
13:59du logement et aujourd'hui on a une chaîne
14:01qui est enrayée.
14:03Guillaume, pour les promoteurs, c'est le même constat,
14:05on ne construit plus ?
14:07On ne construit plus et surtout on n'arrive plus à
14:09produire des logements qui correspondent
14:11aux attentes des ménages d'un point de vue
14:13budgétaire. On est vraiment dans
14:15un blocage compé du système
14:17et on n'a aucune solution pour réussir
14:19à décoincer ce problème.
14:21Jean Converso, ça veut dire quoi
14:23quand on dit qu'une filière est en crise ?
14:25Ça veut dire concrètement que des entreprises
14:27mettent la clé sous la porte ?
14:29Alors, heureusement, on n'est pas encore là.
14:31Même si le BTP en Isère, il y a 300
14:33défaillances d'entreprise depuis le début
14:35de l'année en Isère. Par contre,
14:37les acteurs principaux de la construction sont mis
14:39à mal par cette crise. On est sur du temps
14:41long la construction. On le répète souvent,
14:43un chantier de construction, entre l'idée
14:45de la construction et la mise en chantier
14:47et la réception, il se passe bien souvent 3, 4, 5
14:49années. Donc, si rien n'est fait très rapidement,
14:51en fait, c'est toute la chaîne, tous les acteurs
14:53de la construction qui seront impactés.
14:55Tous les acteurs, ça veut dire jusqu'aux architectes,
14:57jusqu'aux bureaux d'études ?
14:59Les architectes, c'est l'amont de la filière.
15:01Eux, déjà, seront dans le dur
15:03dès d'ores et déjà
15:05et pensent licencier les personnes
15:07dès le début de l'année.
15:09On a vu des bureaux d'études déposer le bilan
15:11récemment, des architectes aussi, des promoteurs également.
15:13Donc, le début de chaîne, entre guillemets,
15:15est impacté frontalement et très durement.
15:17Alors, ensuite, il y a le gros œuvre
15:19qui, du coup, lui, a encore un peu de travail
15:21mais on peut imaginer que ça puisse aller
15:23jusqu'aux plaquistes, jusqu'aux carreleurs,
15:25cette crise ?
15:26Oui, la chaîne de la construction, les 18 mois du temps
15:28de construction, en fait, tout le monde est touché
15:30à son tour dans l'ordre chronologique
15:32de construction des travaux. C'est pour ça qu'en fait,
15:34sur les sujets de logement, on voudrait tirer la sonnette d'alarme
15:36sur la production et sur le manque
15:38de logement. Parce qu'en fait, ce qui est
15:40complètement ahurissant, c'est
15:42qu'il y a un besoin, une demande.
15:44On a des locataires qui voudraient être
15:46propriétaires, on a ce parcours résidentiel
15:48qui est complètement bloqué. Quand j'entends, moi,
15:50une étude nationale qui nous fait remonter le chiffre
15:52de plus de 24% des jeunes
15:54diffèrent le projet d'avoir un enfant
15:56faute de logement décent
15:58ou de logement pour pouvoir accueillir
16:00une seconde personne dans la famille.
16:02C'est aberrant. On nous parle de réarmement démographique
16:04de la France. Il faut vraiment qu'on fasse
16:06quelque chose de problématique de logement.
16:08La conjoncture économique n'explique
16:10pas tout non plus. Par exemple,
16:12on sait que c'est de plus en plus difficile
16:14d'obtenir un permis de construire,
16:16de déposer des permis de construire,
16:18de négocier les permis de construire et de les obtenir
16:20au final. Je pense qu'on a un problème
16:22sur l'attrait du logement,
16:24l'attrait du bâtiment qui s'est
16:26installé petit à petit dans notre pays.
16:28Il faut redonner l'envie
16:30aux collectivités de produire du logement,
16:32peut-être en leur donnant plus
16:34de moyens, d'ambition,
16:36de projections sur ce que ça peut leur apporter.
16:38Il faut vraiment
16:40que le bâtiment redevienne quelque chose de primordial
16:42dans notre pays.
16:44Aujourd'hui, la construction est vue comme quelque chose de négatif
16:46et souvent comme un apport de problèmes.
16:48On oublie tout
16:50de ce que ça peut apporter comme solution.
16:52– Le temps pour avoir abouti à un projet
16:54a doublé quasiment.
16:56C'est-à-dire ?
16:58– Aujourd'hui,
17:00auparavant, le temps de chantier était plus long
17:02que le temps de production. Aujourd'hui,
17:04le temps de production est beaucoup plus long que le temps de chantier.
17:06Des opérations pourraient être montées
17:08habituellement mettre au moins
17:105 ans, ça peut aller jusqu'à 10 ans, 15 ans.
17:12Forcément, quand on prend une décision de développer
17:14une opération il y a 10 ans,
17:16il n'y avait pas eu de Covid, il n'y avait pas eu de guerre en Ukraine.
17:18Comment est-ce qu'on peut aujourd'hui,
17:20avec un temps aussi long, adapter
17:22des produits à la situation actuelle ? C'est impossible.
17:24– Également en cause,
17:26le coût de la construction.
17:28Les matières premières ont flambé,
17:30c'est aussi un enjeu important.
17:32– C'est ce qui a un peu catalysé
17:34et déclenché toute cette crise, c'est la guerre en Ukraine
17:36et puis l'inflation qui a suivi.
17:38On est arrivé à un coût de logement
17:40qui est devenu en inadéquation complète
17:42avec le revenu des ménages.
17:44Il faut qu'on ait un soutien de l'État.
17:46Il le fait avec le prêt au zéro,
17:48mais à contrepartie, ils ont annulé
17:50certaines lois, comme la loi Pinel
17:52qui amenait 30 à 40% de logement et de production.
17:54Sans soutien de l'État, on ne pourra pas
17:56réussir à loger les gens.
17:58– Cette aide à la pierre est d'autant plus importante
18:00pour le logement social. On entend souvent dire
18:02que les aides à la construction
18:04du logement social ont quasiment fondu.
18:06– Vous venez d'évoquer effectivement
18:08la durée des chantiers.
18:10On sait que c'est du long terme.
18:12Donc on a besoin aujourd'hui d'avoir des règles
18:14du jeu qui soient stables
18:16et qui soient pluriannuelles.
18:18On parlait des aides à la pierre.
18:20On a eu en 2023 un accord
18:22du gouvernement pour accélérer
18:24la transition environnementale
18:26et multiplier les chantiers
18:28de rénovation thermique.
18:30C'était 1,2 milliard octroyés
18:32aux bailleurs sociaux au niveau national.
18:34Malheureusement, cet été,
18:36face aux difficultés budgétaires,
18:38Bercy a gelé, sans consultation,
18:40sans concertation.
18:42Et quand on dit 1,2 milliard, c'est plusieurs dizaines
18:44de milliards d'euros qui sont investis
18:46dans l'appareil de production,
18:48en l'occurrence de rénovation.
18:50Et on sait que la rénovation, c'est de l'emploi local.
18:52C'est du pouvoir d'achat qui est redonné
18:54aux habitants.
18:56Et puis, on répond aussi à la crise environnementale.
18:58C'est-à-dire qu'on va baisser
19:00le coût des énergies, baisser la consommation
19:02des énergies, et c'est important pour la planète.
19:04Et important aussi socialement,
19:06puisque ce sont des charges en moins pour les locataires.
19:08Tout ça, effectivement, se tient
19:10et est assez cohérent.
19:12Venons-en aux demandes de votre fameuse alliance.
19:14Bertrand Converso, je lisais que vous souhaitiez
19:16un véritable plan Marshall.
19:18Tout à fait. Si on veut remédier à ces problématiques
19:20dans un temps assez réduit, il faut vraiment
19:22prendre les choses en main.
19:24On a appelé plan Marshall, vous l'appelez plan logement,
19:26comme vous voulez.
19:28Je rebondis sur les propos de Guillaume,
19:30c'est-à-dire qu'en termes de construction,
19:32nous, ce qu'on demande à la VTP, c'est une pause réglementaire.
19:34Il y a une frénésie de réglementation
19:36qui ne fait que renchérir le coût de la construction.
19:38Et malheureusement, les clients finaux,
19:40que ce soit locataires ou propriétaires,
19:42ne peuvent plus se payer le coût au mètre carré
19:44de construction que représente
19:46le complexe réglementaire.
19:48Quelques exemples de ces normes
19:50qui viennent vous assommer régulièrement
19:52ou qui évoluent trop vite pour qu'on puisse s'adapter ?
19:54On sort tout juste de la RE-2020.
19:56On est en train de digérer la RE-2020
19:58parce qu'il s'agit d'une digestion
20:00qui est assez rapide.
20:02C'est une réglementation environnementale.
20:04On nous parle déjà de la RE-2025.
20:06Et c'est là où je vais tirer
20:08la fenêtre d'alarme également,
20:10c'est que beaucoup d'acteurs locaux,
20:12des mairies, des métropoles,
20:14sur tout le territoire,
20:16imposent d'ores et déjà aux promoteurs et aux bailleurs
20:18de prendre en compte la RE-2025
20:20même avec des critères beaucoup plus compliqués.
20:22A quelque part,
20:24on ne va pas dans le bon sens pour moi
20:26freiner une fois de plus la production de logements.
20:28A vouloir trop bien faire,
20:30on ne produit plus rien.
20:32Un allègement des contraintes réglementaires,
20:34j'entends bien.
20:36Il y a également la demande
20:38du statut de bailleur privé
20:40précisément pour compenser
20:42la fin du Pinel, c'est ça ?
20:44Exactement.
20:46C'est une demande de la Fédération des promoteurs
20:48qui commence à dater un petit peu maintenant.
20:50L'idée étant d'encadrer toutes les personnes
20:52qui investissent dans le logement
20:54loup à des particuliers
20:56pour avoir
20:58un statut réglementé
21:00qui puisse leur permettre d'investir
21:02sereinement dans l'avenir et de se projeter
21:04dans cet investissement qui est pour eux
21:06un achat sur 15, 20, 25 ans.
21:08C'est essentiel, ce statut
21:10de bailleur privé
21:12qui finalement permettrait de compenser
21:14fiscalement la fin du dispositif Pinel
21:16qui est un dispositif fiscal pour les investisseurs.
21:18Il pourrait prendre le relais du dispositif Pinel.
21:20C'est également une chose qui est réclamée
21:22par la Fédération française du bâtiment
21:24depuis de nombreuses années.
21:2630% des gens sont
21:28logés dans du parc privé.
21:30On n'est pas là pour opposer logement social
21:32et logement privé. Il faut agir
21:34sur toutes les sources de logement pour arriver
21:36à répartir ce besoin.
21:38Il y a également cette fameuse règle de la densification
21:40qui n'est pas très populaire.
21:42On parle beaucoup de la loi ZAN,
21:44la zéro artificialisation
21:46net des sols qui
21:48oblige à économiser
21:50les surfaces foncières mais qui oblige
21:52à densifier. Les collectivités
21:54locales sont toujours très frileuses
21:56sur ces questions-là.
21:58Elles sont frileuses parce que
22:00le phénomène not in my backyard
22:02qui existe et les gens sont conscients
22:04qu'il faut construire, pas dans mon jardin.
22:06Il ne faut construire pas à côté de chez moi
22:08mais il faut construire, si possible, un peu plus loin.
22:10Effectivement, si on veut construire
22:12moins de terre, et c'est tout à fait justifié,
22:14et continuer à loger les gens, la solution c'est de monter
22:16en hauteur. Il n'y en a pas d'autres,
22:18mais je pense que le mieux c'est comme de monter
22:20et d'avoir un peu de vue.
22:22Le problème de densification est réel
22:24parce que ça pose un problème pour les gens
22:26qui forcément ont des maisons à côté
22:28et qui ne comprennent pas ce phénomène
22:30et qui le font ressentir dans les urnes tout de suite.
22:32Le problème devient politique.
22:34Juste sur la densification, il y a aussi des collectivités
22:36qui nous disent, si je donne des autorisations,
22:38j'augmente ma population. Si j'augmente ma population,
22:40il faut une école, une crèche, une piscine.
22:42Il faut des infrastructures liées à la population.
22:44Les budgets des collectivités
22:46locales étant ce qu'ils sont,
22:48c'est encore un frein de plus
22:50sur ce sujet-là.
22:52On voit bien les nombreux freins.
22:54Les collectivités sont aussi,
22:56vous l'évoquiez, bientôt il y aura
22:58des élections qui vont approcher.
23:00Généralement, les chefs d'entreprise
23:02apprécient assez peu ces périodes.
23:04Si vous voulez, sans être trop pessimiste
23:06ou trop optimiste,
23:08on ne voit pas d'amélioration avant
23:10fin 2026 au vu du calendrier
23:12électoral qui est devant nous
23:14dans ces futurs mois.
23:16– Il y a une demande particulière des bailleurs sociaux aussi,
23:18je suis en train de voir, c'est le retour
23:20à une TVA de 5,5%.
23:22Ça veut dire qu'aujourd'hui, quand on construit du logement social,
23:24la TVA rapporte
23:26plus de 5,5% à l'État ?
23:28– En fait, on a eu toute une série
23:30de mesures budgétaires dès 2018,
23:32à la fois la réduction de loyers
23:34et solidarité, à la fois
23:36la hausse de la TVA
23:38qui sont venues mettre à mal
23:40le modèle économique des bailleurs sociaux.
23:42Alors que la demande n'a jamais été aussi forte,
23:44les chiffres aujourd'hui en matière
23:46de construction baissent.
23:48Et ce qu'on demande justement, c'est de revenir
23:50sur ces mesures, comme on le disait tout à l'heure,
23:52le logement dans toute sa chaîne
23:54est créateur de valeur, parce que derrière ça crée
23:56des recettes fiscales, ça permet
23:58de lutter contre le chômage,
24:00donc on a vraiment un facteur qui est positif
24:02pour le PIB de notre pays.
24:04– Pardon, mais un point aussi,
24:06qu'on a peu évoqué, que vous avez évoqué un peu en travers,
24:08c'est qu'il y a un sujet quand même d'égalité des chances.
24:10Moi je vois dans la région lyonnaise,
24:12mais aussi à Grenoble où on a parlé,
24:14des jeunes qui passent des concours
24:16pour avoir une école d'ingénieur ou une bonne école de commerce
24:18et qui ne viennent pas parce que le logement
24:20coûte trop cher.
24:22Donc c'est aussi un des autres aspects de lien social
24:24du logement, et je ne parle même pas
24:26des gens qui travaillent dans les zones tendues,
24:28dans le bassin de Gex, etc.
24:30Voilà, dans le pays de Gex, pardon.
24:32Donc il y a aussi vraiment ce côté
24:34social et sociétal d'égalité des chances
24:36par le logement,
24:38et puis des nouvelles compositions familiales
24:40sont longuement évoquées, mais c'est à la fois
24:42un sujet très économique, bien sûr,
24:44mais c'est aussi un sujet très social.
24:46– Oui, c'est ce qu'on comprend bien avec vos témoignages,
24:48c'est qu'on n'est pas uniquement sur la question
24:50de la vie des entreprises, de vos entreprises,
24:52on est bien sur un sujet sociétal très global.
24:54Il y a quand même des espoirs,
24:56des lueurs d'espoir dans les mois qui viennent ?
24:58– Alors oui, on est toujours optimiste,
25:00de nature, dans la construction,
25:02dans le monde du logement.
25:04On comprend bien qu'on n'aura pas de décision
25:06gouvernementale dans les mois à venir.
25:08Par contre, c'est pour ça qu'on compte beaucoup
25:10sur le local en fait, et c'est le but aussi
25:12de l'alliance en local, de discuter avec tous les acteurs
25:14au quotidien, que ce soit les représentants de l'État
25:16aussi sur le territoire, pour arriver à trouver des solutions.
25:18On nous parle de Zanne, qui a un frein aussi
25:20à la construction, on nous parle aussi de dérogation
25:22à la Zanne. Et qui peut déroger ?
25:24La préfecture. Donc vous voyez,
25:26il faut qu'on travaille tous ensemble, qu'on remonte
25:28et qu'on pisse et qu'on tire la pelote de laine
25:30pour arriver à trouver tous des solutions en local,
25:32parce qu'il ne faut rien attendre du national pour l'instant.
25:34Non, mais on se doit de rester combattif.
25:36On a parlé
25:38de la surelévation, c'est innovant.
25:40On pourrait parler de la transformation
25:42de bureaux en logements.
25:44Là aussi, c'est un outil qu'il faut exploiter.
25:46On a l'obligation
25:48de réussir.
25:50On le sent bien. En tout cas, merci de vos témoignages,
25:52qui nous montrent bien toutes les incidences sur la filière,
25:54mais pas uniquement sur la filière, bien au-delà.
25:56Bertrand Converso, Stéphane Duport-Rosan
25:58et Guillaume Trignac, je vous remercie.
26:00Merci beaucoup.
26:04A Grenoble,
26:06la boulangerie,
26:08le pain des kernes,
26:10fête ses 10 ans.
26:12Si dans les vitrines, on trouve des produits plutôt classiques,
26:14des pains, des gourmandises bio,
26:16c'est dans son statut que ce commerce est particulier.
26:18Ouvert en 2014, il a rapidement choisi
26:20de devenir une SCOP,
26:22une société coopérative de production.
26:24Le principe est simple.
26:26L'entreprise appartient à celles et ceux qui y travaillent.
26:28La gouvernance est partagée.
26:30Reportage.
26:32Et pourtant, il n'y a pas de patron au pain des kernes.
26:34Cette boulangerie grenobloise
26:36a un statut de SCOP,
26:38société coopérative de production.
26:40Avec une gouvernance partagée.
26:42Un statut qui lui confère
26:44quelques spécificités.
26:46Être associée dans une SCOP en gouvernance partagée,
26:48ça nous permet de prendre part à toutes les décisions
26:50de l'entreprise et de décider de ce qu'on veut faire
26:52de cette entreprise-là dans les années qui arrivent.
26:54Donc c'est vraiment ça qui est important pour nous.
26:56C'est que ce soit collectif
26:58dans notre vision de l'entreprise.
27:00Les associés se répartissent aussi
27:02les tâches administratives,
27:04que ce soit la gestion des plannings,
27:06celle des stocks ou encore les finances de la structure.
27:08Une partie qui, elle aussi,
27:10s'éloigne des schémas classiques.
27:12Quand l'entreprise SCOP a été créée,
27:14la part valait 100 euros.
27:16Elle vaut toujours 100 euros.
27:18Et même si l'entreprise a doublé, triplé, quadruplé
27:20de volume, on repartira quand même
27:22à la fin, si on part, avec une part
27:24de 100 euros et le nombre de parts qu'on a mises.
27:26Moi je trouve que ça change vraiment
27:28beaucoup d'une entreprise classique
27:30tout simplement parce que c'est
27:32pas capitaliste comme structure.
27:34C'est-à-dire qu'on va se répartir
27:36quand même le bénéfice de notre entreprise
27:38mais pas en se rémunérant
27:40sur la part sociale, mais plutôt en se partageant
27:42le bénéfice de l'année entre
27:44les associés et aussi les salariés.
27:46Mais attention, pour que cela fonctionne,
27:48chaque acteur de l'entreprise doit se former
27:50à la gouvernance partagée.
27:52Une formalité qui, à terme, apporte beaucoup.
27:54En fait on est beaucoup plus adaptables qu'une boulangerie classique
27:56parce qu'on n'a pas besoin de faire
27:58remonter l'information à une tête
28:00pensante ou à un patron qui
28:02ensuite prendrait une décision et l'appliquerait.
28:04On peut monter
28:06prendre des décisions ensemble,
28:08les voir, parce qu'on est sur le terrain
28:10et du coup prendre des virages
28:12selon nos envies, nos besoins
28:14et l'envie de la clientèle aussi.
28:16À cela s'ajoute une meilleure répartition
28:18des bénéfices avec des salaires
28:20supérieurs à la moyenne du secteur
28:22mais aussi des semaines de travail
28:24allégées de 32 heures.
28:26Et bien sûr, le principal...
28:28C'est une entreprise qui fonctionne,
28:30on vient de dépasser le million de chiffres d'affaires
28:32cette année à l'exercice comptable.
28:34On est 15 à bosser,
28:3610 associés et
28:38le reste de salariés
28:40qui ont vocation à monter associés aussi.
28:42Le Pain des Cairnes fait partie d'une des
28:444500 scopes que compte la France,
28:46des structures de plus en plus nombreuses
28:48remettant en cause la domination patronale
28:50et les schémas classiques d'organisation
28:52d'une entreprise.
28:54Le Pain des Cairnes, c'est rue
28:56Abbé Grégoire à Grenoble, alors on précise que dans une scope
28:58les associés détiennent au moins 51%
29:00du capital social et 65%
29:02des droits de vote et qu'il existe
29:04aussi des scopes d'amorçage.
29:06Elles permettent de favoriser la reprise
29:08d'une entreprise par ses salariés
29:10et peuvent alors temporairement accueillir
29:12des associés non coopérateurs.
29:14Alpe Décideur
29:19Alpe Décideur vous donne la possibilité
29:21de poser vos questions à notre expert.
29:23Écrivez-nous alpedecideur
29:25at telegrenoble.net
29:27Aujourd'hui une question de Sylvie
29:29qui veut avoir des précisions sur ces fameux
29:31frais de notaire qu'on paye quand on achète
29:33un bien immobilier.
29:35Oui, alors on va rendre
29:37à César ce qui est à César, les frais de notaire
29:39ce n'est pas pour les notaires.
29:41En fait il vaut mieux appeler ça des impôts ou des taxes
29:43puisque juridiquement
29:45on parle plutôt de droits de mutation.
29:47Donc des droits de mutation c'est des droits
29:49qui sont versés à l'Etat et aux différentes
29:51collectivités locales lors de l'achat d'un bien.
29:53Ils sont de l'ordre suivant les régions
29:55de 5 à 7% de la valeur du bien
29:57quand c'est un bien ancien
29:59et de 2 à 3% quand c'est un bien neuf.
30:01Donc ça c'est vraiment
30:03des taxes diverses
30:05et qui font vivre les collectivités.
30:07Ce qui explique d'ailleurs que certaines collectivités
30:09sont un peu en difficulté. Au moment où il y a
30:11moins de transactions, elles encaissent moins
30:13de droits de mutation.
30:15Les honoraires du notaire et non pas les frais de notaire
30:17sont de l'ordre de 0,8 à 1%
30:19en moyenne
30:21du prix de la transaction.
30:23Donc voilà, la confusion malheureusement
30:25pour les notaires. Les frais de notaire
30:27ne sont pas pour les notaires. Eux ils touchent des honoraires
30:29qui sont bien moindres et puis après il y a
30:31quelques frais divers, des frais d'actes,
30:33de documents administratifs, d'enregistrement aux greffes
30:35et aux hypothèques diverses et puis de publicité
30:37foncière. Mais voilà, ce qu'il faut retenir
30:39c'est que grosso modo, l'ordre de grandeur
30:41c'est 7-8% sur un bien ancien,
30:432 à 3% sur un bien neuf et que là-dessus
30:45il y a 1% seulement
30:47entre guillemets qui va au notaire.
30:49Droit de mutation et pas frais de notaire,
30:51j'ai bien compris. Merci François.
30:53Si vous voulez interroger notre expert,
30:55écrivez-nous alpedecideur
30:57à telegrenoble.net
31:04Saviez-vous qu'il se vend chaque année en France
31:06pour 30 millions d'euros de serpillères
31:08et 130 millions d'euros de balais ?
31:10Les accessoires de ménage représentent
31:12un marché considérable et tout près de Grenoble,
31:14une entreprise s'est mise en tête
31:16de dépoussiérer ce rayon dans vos supermarchés.
31:18Le bien-nommé Remu Ménage
31:20fait ses 20 ans et veut franchir
31:22un nouveau cap, en particulier dans le monde
31:24de la microfibre. On en parle
31:26avec Cécile Mancredamers. Bonjour.
31:28Bonjour Christophe. Vous êtes présidente
31:30de Remu Ménage,
31:32la marque qu'on connaît et qu'on voit
31:34en supermarché c'est Big Bross,
31:36spécialiste de la brosserie de ménage
31:38depuis 20 ans. Oui, c'est ça.
31:40En fait, on commercialise
31:42dans le rayon
31:44des magasins de grande distribution alimentaire,
31:46bricolage, l'ensemble
31:48des accessoires qui vont vous permettre
31:50de rendre votre maison étincelante.
31:52Et ça fait un catalogue qui est considérable,
31:54près de 250 références, c'est ça ?
31:56Oui, parce qu'on va du balai
31:58au seau, à la microfibre,
32:00aux serpillères,
32:02à la brosse adhésive,
32:04enfin bon, voilà, c'est tout un tas de produits
32:06pour rendre votre intérieur
32:08propre.
32:10Et une entreprise, du coup, qui est en
32:12plein développement, on va le voir dans cette émission.
32:14Remu Ménage est installée à Sassnage.
32:16Vous avez récemment
32:18aussi créé une filiale,
32:20Atelier Textiles des Alpes, qui est à Moirans.
32:22Oui, c'est un projet de relocalisation
32:24qui me tenait à cœur.
32:26Ça faisait plusieurs années
32:28que j'avais envie de retrouver
32:30de la fabrication, puisque familialement
32:32j'avais un père
32:34qui avait une entreprise à l'époque bien connue
32:36de fabricant de balais sur Grenoble.
32:38Et donc j'avais envie
32:40de retrouver cette expérience industrielle.
32:44Je ne voulais pas
32:46reproduire nécessairement
32:48le modèle familial.
32:50Et
32:52notre expérience
32:54de produit
32:56a fait que
32:58la relocalisation
33:00de confections d'articles
33:02en microfibre était quelque chose de pertinent.
33:04Sur un modèle
33:06de start-up,
33:08on a développé un tout
33:10nouvel outil de production.
33:12C'est assez valeureux de relocaliser ce type
33:14de production, qu'on imagine évidemment
33:16très concurrentielle.
33:18Valeureux, courageux.
33:20On peut le dire.
33:22Oui,
33:24ce n'est pas simple, parce que
33:26ça veut dire prendre un modèle de production
33:28où aujourd'hui tout se fabrique
33:30principalement en Chine.
33:32Très clairement.
33:34Et arriver à monter un modèle économique
33:36qui apporte une valeur ajoutée
33:38par rapport à des produits qu'on va acheter
33:40à Bakou en Chine.
33:42Tout en intégrant l'ensemble
33:44des contraintes. J'en ai entendu parler
33:46sur le bâtiment, mais on pourrait avoir
33:48exactement le même débat concernant
33:50notre
33:52industrie et nos produits.
33:54Donc c'est d'arriver à monter un modèle
33:56économique pertinent et qui soit intéressant
33:58pour le consommateur et pour notre acheteur.
34:00Avec une vraie valeur ajoutée et on va
34:02parler de tout ça. On va d'abord découvrir
34:04votre univers avec ce reportage.
34:06Des brosses, des balais, des pelles,
34:08des seaux, l'entreprise Iseroise
34:10Remu Ménage se place comme un indispensable
34:12pour vos corvées ménagères.
34:14Notamment avec sa marque Big Brosse,
34:16qui s'inscrit dans une démarche écologique.
34:18Nous, on s'est beaucoup attaché au travail
34:20sur la réduction des emballages.
34:22Et à commencer déjà par
34:24des emballages plus responsables,
34:26supprimant
34:28les plastiques dès que cela était
34:30possible. Le client, il va
34:32choisir et sélectionner
34:34ses produits la plupart du temps en
34:36les touchant. Et le fait qu'ils ne soient
34:38pas en plastique
34:40les rend facilement accessibles.
34:42Il va pouvoir se rendre compte
34:44de la dureté des fibres,
34:46de la surface de balayage.
34:48Le client pourra donc faire le tour des
34:50250 références que compte la marque.
34:52En particulier de ses produits phares
34:54en microfibres, des textiles
34:56nettoyants de haute qualité.
34:58La qualité, c'est l'épaisseur
35:00et la densité de la microfibre
35:02qui fait que
35:04nos produits sont particulièrement absorbants
35:06et la microfibre, simplement utilisée
35:08à l'eau claire, a des pouvoirs
35:10de dégraissage naturel.
35:12Avec en plus une durée de vie très longue
35:14et dans une volonté de relocaliser la production
35:16en France, l'entreprise a confectionné
35:18une machine dans le but d'automatiser
35:20la découpe et le pliage
35:22de ses produits en microfibres.
35:24Et ce, non sans difficulté.
35:26C'est facile d'avoir une idée.
35:28C'est moins facile de développer
35:30la machine qui va derrière.
35:32Parce que le textile, ça reste un produit vivant.
35:34On maîtrise la partie automatisme,
35:36partie déplacement de mouvements,
35:38partie programmation, conception.
35:40Mais ce qu'on maîtrisait moins,
35:42c'était la partie phénomène aléatoire dans le tissu.
35:44Le fait de comment
35:46le tissu allait se comporter
35:48en permettant un process industriel
35:50à celui-ci.
35:52C'est toute la difficulté.
35:54Deux ans et demi de design et un an
35:56de développement plus tard, la machine
35:58devrait être opérationnelle en fin d'année.
36:00De quoi ouvrir les perspectives de Remus Ménage.
36:02On développe cette nouvelle activité
36:04qui va concerner
36:06les accessoires de ménage,
36:08qui est l'activité qu'a Remus Ménage
36:10depuis le démarrage, puisqu'on fait déjà
36:12des balais, des seaux, etc.
36:14Mais qui a également
36:16pour ambition d'aller vers d'autres marchés.
36:18On est en train d'en voir le bout,
36:20tout doucement.
36:22Je compte faire
36:24de cette entreprise
36:26une belle industrie
36:28dans les années qui viennent.
36:30Une belle industrie.
36:32Alors on comprend bien l'esprit
36:34start-up dont vous parliez.
36:36La belle industrie, l'objectif c'est d'atteindre
36:38les 10 millions d'euros dans les 4-5 ans qui viennent, c'est ça ?
36:40Oui, exactement. On a à la fois
36:42rencontré nos marchés et
36:44rencontré, entre guillemets,
36:46l'attente de la grande distribution alimentaire
36:48et bricolage qui est de plus en plus
36:50en recherche de produits
36:52de conception
36:54et de fabrication française.
36:56Donc ça c'est un point important.
36:58Et par ailleurs, également aller chercher
37:00de nouveaux marchés, puisqu'à partir du moment
37:02où on fait de la découpe de microfibres,
37:04on peut potentiellement aller chercher du marché
37:06de linge de maison, etc.
37:08Donc ça c'est une phase de développement possible ?
37:10C'est une phase de développement possible.
37:12C'est un démarrage, donc on ne va pas s'emballer.
37:14Mais oui,
37:16on sait qu'il y a des perspectives
37:18qui sont vraiment intéressantes
37:20et d'autant qu'on est sur un marché
37:22de biens
37:24considérés comme des besoins
37:26essentiels.
37:28Donc voilà,
37:30il y a de quoi faire, il suffit d'avoir
37:32les bonnes idées et d'arriver
37:34à les mettre en application.
37:36En tout cas, la phase de développement
37:38est bien embrayée, on va y revenir.
37:40Avant cela, un rayon ménage
37:42a dépoussiéré et on le voit,
37:44le design de ces produits évolue beaucoup.
37:46Alors, il y a beaucoup de choses
37:48qui évoluent. On assiste depuis,
37:50on va dire depuis le Covid,
37:52mais bon, je pense que c'était déjà un peu avant,
37:54mais le Covid a été un accélérateur
37:56avec l'augmentation des prix
37:58des matières premières, etc. Sur notre marché,
38:00on assiste à une baisse
38:02assez considérable de la qualité
38:04des produits, y compris des accessoires
38:06de ménage pour arriver à maintenir des prix bas.
38:08On a pris
38:10un chemin complètement différent
38:12chez Romu Ménage, en disant
38:14on veut absolument maintenir la qualité
38:16des produits,
38:18et ne serait-ce que par
38:20souvenir de mon cher père,
38:22pour arriver
38:24en fait à produire
38:26des articles, non pas avec
38:28des prix bas, mais avec un bon rapport qualité-prix.
38:30Donc ça, ça nous amène à travailler
38:32à la fois sur le produit en lui-même,
38:34en disant, ben voilà, qu'est-ce qu'on peut faire pour
38:36maintenir la qualité du produit ?
38:38Ça veut dire qu'on va abandonner
38:40d'autres choses. Je vais vous donner un exemple tout bête
38:42sur un manche à balais qui est vernis.
38:44Le vernis sur un manche à balais en bois,
38:46ça ne sert pas à grand-chose.
38:48Alors ça, on essaye de lutter
38:50avec nos clients. Ce n'est pas toujours facile,
38:52mais parfois, on y arrive.
38:54Et puis, on essaye
38:56de travailler,
38:58et ça, c'est un gros chantier qu'on a démarré en 2020
39:00et qui est terminé,
39:02et notre directrice marketing l'évoquait dans le reportage,
39:04de supprimer
39:06l'ensemble des emballages.
39:08Alors, on a une première phase qui a été de supprimer
39:10les emballages plastiques, et on a été
39:12les premiers à faire ça dans notre métier.
39:14Vous imaginez que sur les millions
39:16d'articles qui se vendent,
39:18ne serait-ce que si
39:20toutes les industries qui sont dans des produits comme nous
39:22faisaient la même chose,
39:24on ferait un petit effort pour la planète
39:26et pour des emballages
39:28qui terminent à la poubelle.
39:30Et ensuite, c'est d'arriver effectivement
39:32à maintenir la qualité des produits
39:34en contrôlant aussi les matières premières
39:36qu'on met dedans.
39:38Ça n'a pas l'air comme ça, c'est un métier très technique
39:40puisqu'on a affaire
39:42à plusieurs industries,
39:44que ce soit des industries d'injection,
39:46des industries textiles,
39:48métal, bois, etc.
39:50On va revenir un peu sur l'atelier textile des Alpes,
39:52cette filiale que vous avez créée
39:54il y a maintenant deux ans, qui est installée à Moiran.
39:56On en voit quelques images ici.
39:58L'objectif, c'était d'intégrer précisément
40:00l'opération de découpe,
40:02la confection, l'emballage de ces fameux produits textiles.
40:04C'est ça ?
40:06Oui, donc le rouleau, très clairement de microfibres,
40:08arrive d'Asie, puisque de toute façon,
40:10on n'a pas de fabrication de ce type
40:12de produit en Europe.
40:14Ou, si quelqu'un le fait, qu'il se déclare,
40:16parce que je n'en ai pas trouvé,
40:18malgré mes recherches.
40:22Donc le rouleau arrive, mais après, il faut le traiter.
40:24Voilà, le rouleau arrive, mais après, il faut le traiter.
40:26Déjà, première étape
40:28hyper importante, c'est que nous,
40:30on est présent avec notre filiale en Asie
40:32depuis 13 ans.
40:34Donc on a
40:36une vraie collaboration de sous-traitance
40:38avec l'entreprise qui fabrique ces rouleaux
40:40sous un certain nombre de,
40:42on ne va pas dire de contraintes, mais sur un cahier
40:44des charges qui est extrêmement précis.
40:46Et ensuite, on a l'ensemble des opérations
40:48de découpe, de pose d'étiquette,
40:50d'emballage, et on est allé même
40:52plus loin, puisqu'on a intégré
40:54la partie packaging en interne
40:56pour éviter d'avoir
41:00à faire fabriquer
41:02des packagings par 10, 20, 30 000.
41:04C'est-à-dire qu'on est capable de s'adapter
41:06entre guillemets au nombre de pièces sur les emballages
41:08et sur les impressions d'étiquettes
41:10qu'on va faire.
41:12Ça, c'est important, parce que vous parliez de valeur ajoutée,
41:14précisément les cartonnettes qu'on peut mettre sur les produits,
41:16vous les imprimez vous-même,
41:18vous imprimez même certains tissus.
41:20Oui, c'est ça. Donc en fait, le tissu arrive,
41:22on va le découper,
41:24en fonction de différentes formes
41:26et de l'attendue du cas et des charges
41:30de notre client.
41:32On va également imprimer l'étiquette
41:34produit, puisqu'on est obligé
41:36de mettre un gène code, etc.,
41:38une compo produit.
41:40Et on a également la cartonnette
41:42et le carton qui permettent
41:44d'avoir un produit qu'on appelle OEM
41:46pour le client.
41:50C'est-à-dire un produit confectionné
41:52spécifiquement pour le client
41:54et ses demandes. Bon, ces solutions d'emballage,
41:56elles sont évidemment imprimées sur place à Moiran.
41:58Exactement, et à la fois sur de la petite
42:00et de la grande série.
42:02C'est un investissement important, on le voit dans le reportage,
42:04cette machine qui va entrer en fonctionnement
42:06en fin d'année 2024.
42:08On imagine, vous évoquiez précisément
42:10ce modèle start-up,
42:12donc il y a de l'innovation aussi dans l'entreprise.
42:14Oui, parce que c'est une machine qui n'existait pas.
42:18On a eu la chance de collaborer
42:20avec une société
42:22qui est implantée
42:24sur le bassin Iserois
42:26qui nous fait ce développement
42:28d'outils industriels
42:30qui est très long à faire
42:32puisqu'on est partis
42:34clairement from scratch.
42:36C'est deux ans de mises au point finalement.
42:38Et on n'a pas terminé.
42:40Et je pense qu'on est encore pour...
42:42Là, on est dans la phase
42:44de livrer, entre guillemets,
42:46une machine qui fonctionne.
42:48On est encore dans la phase d'optimisation
42:50du modèle industriel
42:52qui va se faire
42:54au fil de l'eau, très clairement.
42:56C'est pour ça que je dis qu'on est vraiment dans un modèle start-up.
42:58Et c'est cette machine qui vous permettra de développer
43:00les nouveaux marchés que vous évoquiez tout à l'heure.
43:02Elle a été mise au point aussi pour ça.
43:04Comment ça se passe ?
43:06Comment on met au point une machine-outil ?
43:08Parce qu'on est véritablement sur une machine-outil.
43:10On arrive chez...
43:12On fait son marché.
43:14Je veux qu'on me découpe des microfibres
43:16et qu'on me dise, en 1960,
43:18débrouillez-vous et organisez-moi ça.
43:20C'est ça ?
43:22Oui.
43:24D'abord, c'est une collaboration
43:26qui a été faite avec une société
43:28de développement de machine-outils.
43:30On a également travaillé
43:32avec une société de conseils
43:34et des ingénieurs
43:36avec qui il y a eu
43:38un formalisme, entre guillemets,
43:40de cahier des charges
43:42qui a été réalisé
43:44sur plusieurs projets
43:46sur lesquels on a été aidé
43:48par la région,
43:50puisque le projet de relocalisation
43:52n'a absolument pas été aidé par la région.
43:54Et puis un ingénieur textile,
43:56puisque
43:58je l'ai découvert depuis deux ans,
44:00le textile est une matière vivante.
44:02Ah oui ?
44:04Il faut s'en méfier.
44:06C'est une blague,
44:08mais c'est une matière
44:10qui évolue, bien sûr,
44:12c'est une matière molle
44:14et quand on la déplace,
44:16elle n'a pas toujours,
44:18en fonction de l'hydrométrie,
44:20la même réaction
44:22de ce qu'on pourrait attendre.
44:24En tout cas, un marché
44:26qui est assez passionnant.
44:28Il l'a explosé avec la période
44:30de Covid, bien sûr.
44:32Depuis, on est revenu
44:34à des étiages un peu plus raisonnables.
44:36C'est aussi un marché
44:38qui nécessite de forts arbitrages
44:40La difficulté qu'on a sur notre marché,
44:42c'est que le consommateur, lorsqu'il va
44:44acheter... Alors déjà, un,
44:46le consommateur n'a jamais sur sa liste de course
44:48acheté de microfibres, un balai,
44:50un seau.
44:52C'est un constat qu'on a.
44:54Donc le consommateur va rentrer
44:56dans un magasin et en passant devant un rayon,
44:58va dire, ah oui, j'ai besoin
45:00de tel ou tel produit.
45:02La difficulté qu'on a, c'est que
45:04à part la fée du ménage,
45:06il y en a quand même beaucoup,
45:08le consommateur va acheter le produit qu'il va
45:10trouver dans le rayon
45:12au moment où il va faire ses
45:14courses. En revanche,
45:16si le produit n'est pas bon, il n'y aura pas de réachat.
45:18C'est ça. Donc voilà, c'est là
45:20où on essaye de convaincre
45:22nos acheteurs en grande distribution
45:24de dire, le prix, c'est bien,
45:26le rapport qualité-prix, c'est
45:28beaucoup mieux. On entend dans le reportage
45:30que c'était très important de toucher le
45:32produit dans les rayons.
45:34Oui. Comment on a eu
45:36cette baisse de qualité
45:38au fil
45:40des années ? La microfibre
45:42en est, comment dire,
45:44un exemple frappant. Oui, parce qu'il y a
45:46microfibre et microfibre, soyons clairs.
45:48On n'en aurait, je pense, pas à peu près
45:50On ne va pas être trop technique, mais enfin,
45:52ceux qui font le ménage comprennent.
45:54Ceux qui font le ménage comprennent.
45:56Moins on montre le produit,
45:58moins
46:00on sait ce qu'on achète. Bien sûr.
46:02Et on a quand même, malheureusement,
46:04encore aujourd'hui, 70%
46:06de femmes qui achètent les produits
46:08de ménage.
46:10On a beaucoup de fédulogie.
46:12Et ça, on en est très heureux.
46:16Les personnes qui achètent ont besoin d'un produit
46:18efficace. Alors après, c'est par l'utilisation
46:20qu'ils vont mesurer l'efficacité. Ce n'est pas au moment
46:22de l'achat.
46:24Mais déjà, le fait de toucher le produit
46:26effectivement permet de se rendre compte...
46:28Ça va dans le bon sens par rapport à la suppression de l'emballage plastique aussi.
46:30C'est exactement ça.
46:32Mais en revanche,
46:34je peux vous assurer,
46:36quand on a entamé
46:38cette démarche en 2020,
46:40on a eu un réel frein
46:42de nos distributeurs
46:44qui disaient, mais on a toujours
46:46mis ces produits en emballage plastique.
46:48Ça les protège de la poussière.
46:50En même temps, c'est fait pour prendre la poussière.
46:52Et
46:54il a fallu véritablement
46:56les convaincre. Aujourd'hui, je suis très
46:58heureuse que
47:00ce pas et que
47:02cet élan soient pris dans la grande distribution.
47:04En termes d'éco-conception
47:06des produits, je peux vous assurer que ce n'est pas ça.
47:08Même les pinces à linge, on leur a supprimé
47:10leur emballage plastique.
47:12Ça n'a pas grand sens d'en avoir un.
47:14Ça n'a pas grand sens d'en avoir un.
47:16Mais je peux vous assurer que sur le plan industriel,
47:18c'est une vraie réflexion pour adapter
47:20des outils industriels qui vont permettre
47:22de fabriquer les produits
47:24de la façon dont on veut les faire fabriquer.
47:26Des marchés passionnants. Alors, je n'ai pas le marché
47:28de la pince à linge, mais les balais et les lingettes,
47:3090 millions d'euros chaque année en France.
47:32Les accessoires de balayage,
47:34135 millions d'euros.
47:36On achète pour 33 millions d'euros de serpillères.
47:38200 millions d'euros d'éponges
47:40et de tampons à récurrer.
47:42C'est un marché qui vous ouvre
47:44ses bras et on est très
47:46heureux en tout cas d'avoir découvert
47:48votre entreprise Remu Ménage.
47:50Et votre marque Big Bross.
47:52Merci beaucoup, Cécile Mancret. Belle entreprise.
47:54Belle entreprise. Beau défi.
47:56J'aime bien la terminologie de start-up.
47:58Start-up, on pense toujours que c'est des choses dans la high-tech,
48:00etc. Et en fait, il y a des start-up du quotidien
48:02et je trouve que c'est aussi assez réjouissant.
48:04Merci en tout cas d'être venu nous présenter
48:06cette entreprise Remu Ménage.
48:08Merci beaucoup, François.
48:10On se retrouve bien sûr le mois prochain.
48:12Merci à tous de votre fidélité. Vous pouvez bien sûr voir et revoir
48:14Alpes Décideurs sur Internet.
48:16telegrenoble.net. A très vite.
48:26C'était Alpes Décideurs
48:28avec la Caisse d'épargne Rhône-Alpes,
48:30une banque commerciale, régionale
48:32et coopérative.

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