Édouard Philippe était l’invité de BFMTV pour évoquer les législatives anticipées convoquées après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron
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00:00Nos finances ne sont pas bonnes, on a été dégradé par une agence de notation, on voit que les taux d'intérêt de la dette progressent.
00:09Est-ce que c'était le bon moment de créer une instabilité politique ?
00:14Encore une fois, c'est une décision qui appartient au Président de la République, c'est lui qui l'expliquera, notamment aux enjeux financiers.
00:20Les enjeux, ils sont là. Le fait que pendant trop longtemps, on a laissé dériver et prospérer une forme d'addiction française à la dépense publique,
00:32le fait qu'aujourd'hui, notre dette est très élevée, pour des raisons qui d'ailleurs parfois s'expliquent très bien, parfois sont plus considérables,
00:39mais parfois s'expliquent très bien. Le choc du Covid a conduit en effet à une augmentation assez considérable de la dette publique.
00:45Toutes les dépenses étaient justifiées ? Avec le recul, maintenant, on peut...
00:48C'est plus facile à dire maintenant que sur le moment.
00:51Avec le recul.
00:52En tout cas, ce qui est certain, c'est que ce niveau de dette est un sujet. Ce niveau de dette crée une fragilité française,
01:01une dépendance et une forme d'atteinte à notre sécurité et à notre souveraineté, c'est ce que je crois. Je le crois profondément.
01:07Je n'ai jamais compris, jamais, ceux qui pensaient que le sujet de la dette n'était pas un sujet ou qui n'était pas grave.
01:13Je le dis, ce n'est pas toujours hyper populaire, parfois ça l'est. Je crois qu'il y a beaucoup de Français qui savent qu'il ne faut pas être dans une approche strictement comptable.
01:21Je sais bien qu'on n'est pas là pour dire qu'il faut que ce soit à la virgule près, peut-être.
01:28Ce que je dis, c'est que l'argent public, c'est important et qu'un trop haut niveau de dette publique, c'est une faiblesse et c'est une faiblesse pour la France.
01:39Et je pense que nous ne devons pas accepter ces faiblesses.
01:41Notre étape providence, notre système à la française est menacée, justement.
01:46Mais je pense que notre système est menacé, mais ce n'est pas simplement notre système social qui est menacé.
01:50C'est d'une certaine façon notre capacité à réagir à des crises. C'est notre capacité à faire des choix et à les financer.
01:57Ce sont nos marges de manœuvre. C'est un peu techno de dire les marges de manœuvre.
02:00Mais quand il y a un problème, c'est mieux de l'aborder avec des marges de manœuvre que sans.
02:04C'est mieux de l'aborder avec un peu de liberté qu'avec beaucoup de contrainte.
02:07Et tout le monde sait ça.
02:09Après, c'est très difficile de réduire la dépense publique. Je le sais.
02:13Moi, j'ai essayé de la contenir. J'ai pris parfois des décisions difficiles.
02:15Pourquoi c'est difficile en fait ?
02:17Parce que je vous dirais assez volontiers, et je m'excuse de cette comparaison,
02:22que globalement, pas tout le monde, pas tout le temps, mais globalement, notre pays, depuis 50 ans,
02:30écoutez, ce n'est pas compliqué, j'ai 53 ans, je suis né en 1970, le dernier budget en équilibre c'est 1974,
02:36ça fait 50 ans.
02:38On vit au-dessus de nos moyens.
02:40Depuis 50 ans, nous avons une forme d'addiction à la dépense publique.
02:44Et pourquoi je dis une addiction ?
02:46Parce qu'à chaque fois qu'il y a un problème, alors même qu'on sait que c'est un sujet, on en demande plus.
02:50C'est très exactement la définition d'une addiction.