• il y a 3 mois
L’ancien Premier ministre Édouard Philippe était l’invité de “Tout le monde veut savoir”, après s’être déclaré candidat à l’élection présidentielle de 2027.

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Transcription
00:00Après des révélations de nos confrères de Libération, vous aviez dit, assumé, le fait d'avoir partagé un dîner avec elle, avec Marine Le Pen.
00:08Est-ce que si c'était à refaire, vous le referiez ? Et est-ce que vous vous laissez la possibilité de dîner de nouveau avec elle avant la prochaine élection présidentielle ?
00:15— Écoutez, j'ai dîné une fois avec Mme Le Pen. Ça m'a permis de comprendre un certain nombre de choses, de me faire un avis sur un certain nombre de sujets.
00:26— Lesquels ? — Je le garderai pour moi. Voilà. J'ai pas vocation à passer ma vie à dîner avec Mme Le Pen, vous voyez ?
00:33— Et vous pourriez redîner avec elle ? — Je comprends pas, là, encore, M. Duhamel. Alors pour le coup, c'est pas du tout vous que je mets en cause. Je ne comprends pas cette...
00:43Il y a une liste de gens avec lesquels j'ai pas le droit de parler ? — Non, mais il y a, Édouard Philippe, cette impression, au fond, qu'on peut avoir les Français.
00:49C'est du théâtre. Vous passez la journée sur les plateaux de télévision, dans l'hémicycle, à vous dire des choses très rudes, et derrière, vous vous retrouvez à dîner, comme si au fond, tout ça était mis de côté.
01:01— Vous ne comprenez pas qu'on peut être en désaccord profond avec quelqu'un, en désaccord profond avec l'analyse que l'on fait de la situation du pays, en désaccord profond avec ce que l'on propose pour l'avenir du pays,
01:13et néanmoins, parce que l'autre, en face, est un citoyen français, parce que l'autre, en face, est un élu du peuple français, avoir suffisamment de respect pour se parler ?
01:23Il y a quelque chose qui vous choque ? Mais attendez, c'est la vie de millions de Français. Si on commence, dans une démocratie, à se dire qu'on ne doit même pas parler avec des gens avec lesquels on n'est pas d'accord,
01:34mais où on va ? J'assume parfaitement de pouvoir discuter calmement avec des gens avec lesquels je suis en profond désaccord. Et permettez-moi de penser que quand je dis qu'il faut battre le Rassemblement national,
01:45et je l'ai dit, je l'ai dit de façon systématique, je l'ai même pratiqué, bon, eh bien ça compte au moins autant, et c'est au moins aussi essentiel.
01:56Mais arrêtons de penser, dans ce pays, qu'il y aurait des gens avec lesquels, des élus de la République, des parlementaires, avec lesquels on ne pourrait pas parler.
02:05On peut être en désaccord profond, manifeste, assumé, et parler aux gens. Un peu de civilité ne nuit pas, me semble-t-il. Et je vois le débat public, aujourd'hui.
02:16Je vois la violence, la violence du débat public. Pas simplement l'opposition des idées. Les anathèmes, les injures que chacun s'envoie à la figure sur le thème « vous n'êtes pas légitime, vous avez été élu par les Français comme moi, mais vous n'êtes pas légitime ».
02:36Ça, c'est la fin de la démocratie. Si on laisse prospérer ça, c'est la fin de la démocratie. J'en veux pas, je suis un démocrate, je me bats pour une démocratie vivante, je me bats pour une France prospère, pour une France puissante, et j'assume parfaitement, parce que je sais ce que je pense, parce que je sais où je suis, de parler à des gens avec qui je ne suis pas d'accord. Voilà.

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