• il y a 6 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'union de la gauche qui est en train de se dessiner sans Jean-Luc Mélenchon. Car si des manœuvres sont en cours entre les forces politiques de gauche comme le PS, le PCF ou encore EELV, la plupart des représentants sont contre l'alliance avec le fondateur de LFI. Mais une alliance des gauches sans les insoumis est-elle possible ?
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Transcription
00:00On va parler de la gauche, parce que c'est intéressant, parce que quand je disais qu'il va y avoir peut-être une union de la gauche,
00:05et bien c'est peut-être de ce côté-là qu'il y aura de l'union, et pas du côté de la droite.
00:09Écoutez ce que disait Fabien Roussel ce matin, à propos de, évidemment, la question de Jean-Luc Mélenchon,
00:15allié encombrant, s'il en est. Écoutez la réponse de M. Roussel.
00:19Jean-Luc Mélenchon, il n'était pas dans les discussions.
00:20Il est hors-leur ou pas ?
00:21Nous sommes en train de construire autre chose.
00:22Sans lui ?
00:23Nous sommes en train de construire autre chose.
00:25Sans lui ?
00:25Bah, en tout cas, il n'était pas là.
00:27Donc, oui.
00:28Oui, sans lui.
00:30Nous construisons autre chose.
00:32Et la force de ce rassemblement, c'est que nous serons beaucoup plus que les quatre forces politiques qui avaient composé la NUPES.
00:38Nous sommes beaucoup plus nombreux.
00:40Nous le faisons avec les syndicats.
00:42Nous le faisons avec les associations.
00:44Voilà pour Fabien Roussel. Comment est-ce qu'ils vont construire une alliance politique avec la France Insoumise sans Jean-Luc Mélenchon ?
00:50Moi, c'est ma vraie question, en fait.
00:52Je ne sais pas comment ils le feront, en fait.
00:54Moi aussi, effectivement.
00:57Jean-Luc Mélenchon, c'est la France Insoumise.
00:59Exactement. On sait très bien qu'il donne le là et qu'il l'a fait notamment via les réseaux sociaux où il avait tous les représentants de la LFI
01:05qui répétaient les éléments de langage de Jean-Luc Mélenchon à chaque événement
01:09avec un vocable d'une haine et d'une violence particulièrement rares.
01:14Ce que je sais aujourd'hui, c'est qu'il y a beaucoup de citoyens de gauche, de la gauche républicaine,
01:20notamment de la gauche qui a la laïcité au cœur, qui a l'Europe au cœur,
01:26qui, là, a un sentiment de trahison extrêmement fort.
01:32Il y a des gens qui ont voté pour Glucksmann qui se disent qu'ils ont été trahis.
01:36Exactement. Et d'ailleurs, il y a même des personnes qui l'avaient annoncé dès le dimanche.
01:42C'est la dernière fois que je vote pour l'EPS si jamais il y a une alliance entre les gauches.
01:49En plus, c'est une double trahison puisqu'on se souvient que M. Roussel avait été vitupéré
01:55par Mme Sofia Chikirou, l'accusant d'être un traître.
01:59Elle avait dit que c'était le Jacques Doriot de la France insoumise lorsqu'il n'avait pas pris parti
02:03pour je ne sais pas encore quel propos.
02:05À l'époque, le traître lui-même s'auto-traîtrise, on va dire ça, en ralliant un front populaire
02:11dans le cadre, encore une fois, de la nupèce avec ou sans Jean-Luc Mélenchon.
02:16De toute façon, ça ne change rien puisque Jean-Luc Mélenchon n'est pas présent, par exemple,
02:20à l'Assemblée nationale et pourtant, ça n'empêche que son parti, encore une fois,
02:24est le parti de la sédition et le parti du chaos et le parti de l'exaltation
02:28de toutes les passions identitaires qui sont des passions schismatiques
02:32qui divisent le pays à travers ses représentants.
02:37C'est un parti qui est notoirement antisémite, on va le dire et le redire,
02:42raciste, c'est un parti qui érige un chanteur comme Médine en icône,
02:47c'est un parti qui explique que la police tue, que la France est raciste, islamophobe,
02:52qui lutte contre l'interdiction du port de la baïa, c'est-à-dire l'identitarisme religieux
02:57sur le corps des petites filles à l'école.
03:00Il y a tout un tas, malheureusement, de paradigmes et on pensait vraiment
03:04qu'avec cette dissolution de l'Assemblée nationale, il y allait avoir une réflexion
03:08quand même sur les conclusions de ce qu'ils ont pu tirer de leur bilan
03:11et on se rend compte qu'en réalité, c'est bis repetita qu'on aura encore une fois
03:16les mêmes mécanismes de faction, les mêmes aphorismes, les mêmes passions,
03:23les mêmes déchaînements, le même chaos qu'ils vont encore une fois exalter,
03:27que ce soit à l'Assemblée nationale ou même à travers leurs militants.
03:30On l'a encore vu hier soir à la place de République.
03:32Jean-Luc Saint-Denis, il y a des manifestations prévues aussi ce soir un peu partout.
03:36Je me pose une question, c'est est-ce que Jean-Luc Mélenchon ne va pas essayer
03:39justement de revenir à l'Assemblée nationale ?
03:41De se présenter à Marseille ?
03:43Il a beaucoup souffert, c'est-à-dire que sa violence verbale depuis deux ans
03:48tient aussi au fait qu'il n'était plus à l'Assemblée nationale
03:51et qu'il devait sans cesse, encore une fois d'un point de vue purement technique,
03:55il devait sans cesse en quelque sorte hausser le ton, créer des polémiques
03:58pour obliger ses supporters à le soutenir.
04:01Effectivement, il doit être actuellement très tenté de revenir à l'Assemblée nationale,
04:05parce que c'est sans doute pour lui, de son côté, une erreur.
04:08C'est intéressant ce que dit Jérôme Sainte-Marie.
04:10Moi, je suis convaincu que la prochaine présidentielle, on n'est pas très habitué à ça,
04:14mais se jouera en fait à l'Assemblée nationale.
04:16La campagne présidentielle se jouera à l'Assemblée nationale.
04:19Laurent Wauquiez, la raison pour laquelle il se déclare candidat aux élections législatives,
04:23alors que lui, il est président de région, tout va bien, il n'est pas menacé.
04:28La raison pour laquelle il se présente, c'est parce que Marine Le Pen est déjà députée.
04:31Elle va se présenter à sa réélection.
04:33Et donc, comme on est dans un système où on aura le pire de la Quatrième République,
04:37je ne sais pas à quelle couleur ce sera,
04:39mais la certitude, c'est que ce sera très, très difficile à gouverner.
04:43Ça va être le chaos total avec des jeux d'alliances, de micro-alliances,
04:46avec des micro-parties et tout ça.
04:47Ça va être très compliqué.
04:49Et donc, tout va se jouer à l'Assemblée nationale.
04:51Et je pense que c'est une des raisons pour lesquelles Jean-Luc Mélenchon,
04:54effectivement, s'est mordu les doigts de ne pas s'être présenté la dernière fois aux élections législatives.
04:59Là, pour le coup, il ne va pas commettre une deuxième fois la même erreur.
05:02Et c'est une des raisons pour lesquelles les négociations entre les parties de gauche sont compliquées.
05:09Oui, mais elles peuvent aboutir, parce qu'ils veulent tout cela aussi.
05:12Les parties de gauche ne veulent pas non plus investir Jean-Luc Mélenchon aux législatives,
05:15parce qu'ils savent que dès lors qu'il sera de retour à l'Assemblée nationale,
05:19c'est lui qui prendra toute la place.
05:21Évidemment.
05:22Louis, à quel moment ils vont parler des Français et des grands sujets ?
05:26À quel moment on va s'occuper des grands sujets ?
05:29Je reconnais que c'est quelque chose de...
05:32Vous vous rendez compte ?
05:33À quel moment ils vont nous dire, voilà, sur tel sujet, voilà ce que je vous propose,
05:36sur l'émigration, sur la stabilité, sur l'économie ?
05:39Je pense qu'il faudrait que des politiques aussi reconnaissent le spectacle totalement indécent
05:45qu'ils offrent comme ça.
05:46Tout est mis à nu, le capot est ouvert, on voit toutes les coulisses.
05:50C'est l'opération à cœur ouvert de la vie politique, là, qu'on est en train de vivre.
05:55Et puis, un examen de conscience profond de la gauche.
06:00Non mais pardon, parce que là, justement, générer du buzz sur les réseaux sociaux
06:06pour pouvoir exister, être dans cette haine, le spectacle montré à nos jeunes
06:13par rapport à la démocratie, être dans la disqualification permanente,
06:18dans l'écriture inclusive, dans les réunions en non-mixité.
06:23La transidentité.
06:24Exactement, l'islamophobie, la transidentité.
06:29Tous ces concepts-là qui nous viennent d'ailleurs, par ailleurs.
06:32Et qui ne peuvent pas s'imbriquer, d'ailleurs.
06:33Absolument, qui sont incohérents les uns entre les autres,
06:36tout en prenant l'intersectionnalité.
06:38Ça, les Français, forcément, sont complètement aux antipodes de ces préoccupations-là.
06:44Je pense qu'il ne faut pas enterrer Jean-Luc Mélenchon chez Bouette en désaccord.
06:49Ce n'est pas ce qu'on a fait, au contraire.
06:51Oui, je pense que c'est la meilleure carte à jouer de la gauche, pour eux,
06:56pas pour le pays, parce que c'est un leader charismatique.
07:01Sa stratégie a fonctionné.
07:03Elle a fonctionné aux Européennes.
07:04Le score de la France insoumise, c'est trois points de plus
07:07que lors de la dernière élection européenne, d'axer la stratégie sur Gaza.
07:12Au final, ça a fonctionné.
07:14Il n'est qu'à quatre points de Glucksmann.
07:17Et ça a été dit, Jadot faisait le même score que Glucksmann.
07:20Il a ensuite disparu du paysage politique.
07:22Donc, je pense qu'on entendra encore parler longtemps de Jean-Luc Mélenchon.
07:25Là, il est un peu encombrant.
07:27Mais je pense que s'il veut être candidat aux législatives, il le sera.
07:31Et je pense qu'il n'y a pas de leader alternatif pour le moment à gauche.
07:34Donc, ce sera le leader naturel.
07:36Il pourrait se présenter, où ?
07:37À Marseille ?
07:38C'était là qu'il avait été élu, sur la dernière...
07:40Ça va être très compliqué, parce que Jordan Bardella est arrivé en tête.
07:43Et c'est ce que je disais tout à l'heure.
07:44Il compréhende dans les quartiers nord.
07:46C'est-à-dire le pari de la France insoumise.
07:49C'est-à-dire le parti de l'islamisme.
07:51Le parti des délinquants, des narcotrafiquants.
07:54Bardella a fait 39,87 % dans le 13e arrondissement.
07:59C'est le quartier de la Yoda et de la Dezen Mafia,
08:04là où se trouve la Castellane.
08:05Manon Aubry a fait 44,79 % dans le 14e.
08:1049,40 % dans le 15e.
08:12Et Bardella a fait 31,38 % dans le 16e arrondissement de Marseille.
08:17C'est très intéressant, parce que ça montre le clivage, déjà,
08:21de deux représentants de la jeunesse.
08:23Avec un taux de participation assez important.
08:26Un taux de participation de 42 % sur Marseille.
08:29Et c'est ça qui est intéressant.
08:31C'est de voir, en réalité, la jeunesse et les personnes
08:35qui habitent ces quartiers, vers qui ils se tournent.
08:38Et quels sont, finalement, les représentants salutaires
08:42de leur vie au quotidien.
08:43D'un côté, vous avez ceux qui subissent les externalités négatives
08:47de l'immigration à travers les logiques de séquestration,
08:50de narcobanditisme et d'insécurité culturelle.
08:53Et de l'autre, vous avez les aficionados d'une Manon Aubry
08:58qui a fait la conjoncture avec les chefs religieux,
09:03les associations qui font pression sur les jeunes pour aller voter,
09:07c'est-à-dire récupérer des voix dans les cages d'escalier.
09:09C'est le mécanisme traditionnel du communautarisme.
09:12Et c'est intéressant de voir à quel point c'est schismatique,
09:15y compris dans les quartiers nord de Marseille.

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