Le député sortant insoumis de la Somme François Ruffin déplore en marge de la manifestation anti-extrême droite à Amiens "le retour des rancœurs" à gauche après la constitution d'un Nouveau Front populaire. "Dimanche soir, la gauche a rallumé la lumière. En 24 heures, on revient aux rancœurs, ce n'est pas à la hauteur", dit-il.
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00:00Ruffin s'exprime, on va aller l'écouter, il est à Amiens.
00:02Il faut voir ce qui se passe là, derrière nous on a les syndicats
00:05et qui sont un modèle et un espoir parce que depuis un an, depuis la réforme des retraites,
00:09ils sont unis malgré leurs différences et leurs divergences.
00:12Et tout de suite ils ont saisi la balle au bon pour se mettre dans ce Front populaire.
00:17Il faut voir le chemin parcouru dans un pays qui se déchire, qui est en dépression.
00:23Dimanche soir, la gauche a rallumé la lumière en se mettant derrière la bannière du Front populaire.
00:28En quatre jours, il y avait un programme avec des centaines de milliers de gens
00:33qui signaient pour dire « Allez, arrêtez vos conneries, soyez unis ».
00:36Et voilà qu'en 24 heures, on revient au rancœur.
00:40Et je le dis, ce n'est pas à la hauteur et il faut bien qu'on prenne conscience,
00:45nous les dirigeants politiques, que le Front populaire, ce n'est pas nous.
00:50Le Front populaire aujourd'hui, c'est presque plus l'ENA situation, Marcus Thuram et Squeezie.
00:56Le Front populaire, ce sont les gens qui sont derrière moi.
00:59Ce sont des gens qui travaillent et qui n'ont qu'une inspiration,
01:02c'est que de bien pouvoir vivre dans leur travail et pas en survivre.
01:06Ce sont des gens qui sont soucieux de justice sociale et qui disent que les petits doivent payer petits
01:10et les gros doivent payer gros. Et on doit être à la hauteur de ça.
01:13Vous savez, moi, je sors d'un porte-à-porte à Flixecours ce matin
01:17et plus de 60% de voix pour Jordan Bardella dimanche dernier.
01:22Je sais quel est notre adversaire.
01:23Notre adversaire, c'est bien sûr le Rassemblement national, mais encore pire.
01:29C'est la finance, toujours, mais c'est l'indifférence, c'est la résignation,
01:33c'est l'abattement qui engraine le cœur des gens.
01:36Et moi, j'enjoins mes amis à nouveau à se réunir, à nouveau à aller ensemble,
01:45à partir en campagne ensemble pour retourner les cœurs.
01:48C'est ce que nous avons à faire. Il nous reste 15 jours pour ça.
01:51On ne peut pas perdre de temps à se déchirer.
01:54Il faut maintenant qu'on apporte au pays l'apaisement.
01:58Mais il faut qu'on en soit l'image de nous-mêmes.
02:00On doit apporter au pays la confiance.
02:02On doit l'incarner nous-mêmes.
02:04Nous devons rassurer le pays.
02:06Donc, ce n'est pas en se jetant des injures à la figure qu'on va y parvenir.
02:11Voilà.
02:11— Est-ce que ce truc, c'est un peu un point de retour avec Jean-Luc Mélenchon ?
02:16— Je trouve que le comportement de Jean-Luc Mélenchon depuis deux semaines,
02:20je trouve que le comportement de Jean-Luc Mélenchon depuis lundi,
02:24sa décision de se mettre en retrait est une bonne nouvelle.
02:28Donc il faut que ça dure pour qu'on puisse parvenir à avoir une campagne
02:33le plus sereine, la plus apaisée possible.
02:36— Et c'est ça, je crois.
02:39— Mais apparemment, ce n'est pas les socialistes qui l'ont nommé, François Hollande.
02:43— Il n'est pas investi par les socialistes.
02:45— Il n'est pas... Non.
02:46François Hollande, apparemment, n'est pas investi par les socialistes.
02:49Je veux le dire.
02:50François Hollande a, comme tout citoyen de ce pays,
02:52une légitimité à se présenter à des élections,
02:55comme vous pouvez la voir, comme je peux la voir.
02:57Maintenant, est-ce que ça doit être derrière la bannière du Front populaire ?
03:00Est-ce qu'on peut croire que M. Hollande s'est converti en une nuit,
03:05que d'un seul coup, le voilà favorable à la retraite à 60 ans,
03:09que d'un seul coup, le voilà favorable à l'indexation des salaires sur l'inflation ?
03:13S'il a eu une épiphanie, si un miracle est passé par là,
03:16j'en suis ravi, mais j'en doute.
03:19Et je voudrais pas qu'il ne se mêle à ça, à une part d'hypocrisie.
03:22— Ouais, vous parlez d'apaisement, mais ce tweet, c'est...
03:25Ça semble communiqué à la table.
03:26Qu'est-ce que vous répondez à vos adversaires,
03:28qui doivent se prendre les mains à cette affaire ?
03:29— Eh bien, c'est pour ça que j'appelle ma famille à se réunir,
03:32à prendre conscience de la responsabili...
03:35C'est pour ça que j'appelle ma famille à se réunir,
03:37à prendre conscience de leur responsabilité,
03:41de la nôtre, de la gravité du moment,
03:44qu'il y a des tas de gens qui sont là, rassemblés,
03:46et qu'ils veuillent qu'on aille vers le mieux,
03:50et non pas qu'on dévale la pente du pire.
03:52Voilà ce qu'ils attendent de nous.
03:53Je le dis, le Front Populaire, ça n'est pas François Ruffin,
03:56ça n'est pas Jean-Luc Mélenchon, ça n'est pas Marine Tendelier,
03:58ça n'est pas Olivier Faure, ça n'est pas Fabien Roussel,
04:00ça n'est pas ça, le Front Populaire.
04:02Le Front Populaire, ce sont les centaines de milliers de personnes
04:04qui, dès qu'on a prononcé ce mot, sont allées dire
04:06« Je soutiens, voilà ce que je veux ».
04:08Ce sont les syndicats qui, aussitôt, ont pris la balle au bon,
04:11et ont dit « Je veux ce Front Populaire ».
04:12Ce sont les manifestants qui sont aujourd'hui sur toutes les places du pays
04:17pour dire « Voilà, nous voulons ce Front Populaire ».
04:19C'est Squeezie, c'est Marcus Thuram, c'est la situation,
04:22qui disent « Non, l'extrême droite, on n'en veut pas.
04:24On ne veut pas que le pays se déchire, qu'on ait des Français et des sous-Français.
04:28Voilà ce qu'est le Front Populaire ».
04:30Et donc, que tous les dirigeants politiques se unissent
04:34à la hauteur des gens qui sont derrière nous,
04:36se le hissent à la hauteur de Marcus Thuram, Squeezie et Léna Situations.
04:40– Pour vous, ça n'a pas un point de rupture avec Mélenchon ?
04:43– Clairement pas.
04:43Aujourd'hui, j'ai un enjeu, vous savez, c'est de gagner.
04:47Je veux que nous gagnions.
04:49Je veux que gagner, dans ma circonscription, et le chemin est rude.
04:54Je le mesure tous les jours dans les portes à porte.
04:57Si je veux gagner, je veux que nous soyons unis,
05:00que la famille soit unie au maximum.
05:02Je l'ai demandé dimanche soir en disant au parti
05:05« Arrêtez vos conneries, soyez unis ».
05:07Et je pense que ça a trouvé un écho, évidemment, dans le pays,
05:11dans la gauche de ce pays qui demandait ça,
05:12qui demandait à ce qu'on soit unis, qu'on arrête nos conneries.
05:15Eh bien, il faudrait le répéter aujourd'hui.
05:17« Soyons unis, arrêtons nos conneries ».
05:20Et elle est là.
05:23Elle tient dans au moins 570 circonscriptions sur 577, d'accord ?
05:28Donc, il y a des difficultés sur les sept circonscriptions restantes.
05:32Il faut y travailler, d'accord ?
05:34Moi, je le dis clairement, j'apporte mon soutien
05:37aux cinq purgés de la France insoumise.
05:40Et ma conviction est que, dans 15 jours, ils seront élus
05:44et nous nous retrouverons à l'Assemblée nationale
05:46pour travailler ensemble. Voilà ma conviction.
05:48Est-ce qu'il faut que les personnes clivantes fassent un bas de côté ?
05:51Vous pensez à qui ?
05:52Il y en a plein des noms qui sortent de personnes clivantes.
05:55Je pense à Mélenchon.
05:56J'ai dit que, pour moi, c'est une bonne nouvelle
05:59que Jean-Luc Mélenchon se mette en retrait,
06:01comme il l'a dit depuis lundi,
06:04parce que ça peut susciter de l'inquiétude, du clivage,
06:08et qu'aujourd'hui, on a besoin de se rassembler
06:10et on a besoin de s'apaiser.
06:11Est-ce que vous accepterez de ne pas être Premier ministre ?
06:14Ce n'est pas le sujet aujourd'hui, vous savez.
06:15Le sujet, c'est de gagner.
06:17Vous mesurez.
06:18Pour moi, c'est comme parler de la Lune, là, d'accord ?
06:21Moi, j'ai arraché les voix à Flixecourt, à Bertheaucourt,
06:26à Amiens Nord aussi.
06:28Je dois aller faire ce travail-là et on devrait parler
06:31comme si on avait déjà tué la peau de l'ours.
06:34Pardon, c'est comme si...
06:36Non, c'est ça, non ?
06:37Quand vous me posez cette question-là,
06:41c'est comme si on avait déjà tué l'ours
06:43et qu'il ne restait plus qu'à vendre sa peau.
06:45Mais non, ce n'est pas fait du tout.
06:46Le travail à faire, il est gigantesque
06:48et il nous faut d'abord gagner, gagner, gagner, gagner.
06:50Moi, je me lève le matin en me disant, nous devons gagner.
06:54Je prends mon petit-déjeuner en pensant, nous devons gagner.
06:57Et le soir, je rentre chez moi épuisé,
07:00mais en me disant, peut-être que ce que j'ai fait,
07:01ça va nous aider à gagner.
07:03Est-ce que ça va compter la chute, justement, pour gagner ?
07:05C'est ce qu'on va mesurer, en gros, qu'il y a des curées, comme ça ?
07:08Mais c'est pour ça que je dis, voilà, je vous l'ai assez répété.
07:10Il me semble que le message est clairement passé, là.