L'ancien président de la République François Hollande a annoncé qu'il se portait bien candidat en Corrèze pour les élections législatives. Il a été investi par la fédération départementale du Parti socialiste dans le cadre du Nouveau Front populaire.
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00:00— Mathieu Coissandou, vous revenez ce matin sur une des surprises du week-end. La candidature de François Hollande en Corrèze. Mais pourquoi ?
00:06— Ah bah je vous propose qu'on l'écoute. Regardez ce qu'il disait.
00:09— Si j'ai pris cette décision, c'est parce que j'ai estimé que la situation était grave. Jamais l'extrême-droite n'a été aussi proche du pouvoir depuis la libération. Comment rester indifférent ?
00:22— Alors du point de vue de François Hollande, qui a toujours combattu l'extrême-droite, c'est vrai. Il y a le risque que l'extrême-droite et le RN en particulier s'installent au pouvoir,
00:29d'où la nécessité pour lui de rassembler la gauche, dit-il, puis ensuite et surtout les Français. Mais après cet impératif politique, il y a une deuxième raison
00:36qui est avancée par l'ancien président de la République. On l'écoute.
00:39— S'est installée notamment depuis plusieurs jours une confusion politique regrettable. Des ralliements, des conciliabules qui ne donnent pas envie pour les citoyens
00:50de se réengager. Or, ils font qu'ils se réengagent. Et c'est pourquoi j'ai soutenu le nouveau Front populaire, au sens où il représente ce barrage
01:01et aussi cette capacité à travailler, même si nous connaissons les divergences qui ont pu à un moment s'installer.
01:08— Les conciliabules, les petites blagues de François Hollande nous avaient manqué, en fait. — Bah voilà. C'est pas faux, ce qu'il dit.
01:13Mais ça manque pas de sels de sa part, parce que des conciliabules, des petites confusions, il y en a eu plein, y compris pour sa propre candidature.
01:20Au départ, ça devait échouer à Bernard Combes. Bernard Combes, c'était son ancien attaché parlementaire, son ancien supplément. Hop, hop, hop, homme de paille.
01:27Bernard Combes n'a pas eu d'investiture. Il l'a laissée à François Hollande, à la grande surprise du PS. Personne n'était au courant au PS, à commencer par Olivier Faure,
01:33le premier secrétaire. Ensuite, il en dit un mot, François Hollande, s'allier sous la bannière au nouveau Front populaire avec des gens comme Philippe Poutou,
01:42du NPA. Ça dit long sur l'énorme grand écart qu'il va devoir faire. Alors il dit que la nécessité fait loi, au fond. Il faut faire barrage au RN.
01:51Donc voilà pourquoi il s'allie avec eux. Mais même au sein de son propre camp, chez les socialistes, c'est tous les gens qui voulaient plus voir François Hollande,
01:57qui disaient pique-pente dans son bilan, dans le programme du nouveau Front populaire. Et il y a du détricotage de mesures prises sur François Hollande.
02:04Et ça empêche pas d'y aller. — Mais vous pensez quoi ? Qu'il pense... Qu'il songe à autre chose ? — Ah bah il pense évidemment à la suite.
02:11Pourquoi pas à 2027 ? Il prend date, en fait. Il y a deux choses. D'abord, il prend date. Et lui, il considère que ça va se passer à l'Assemblée nationale.
02:18Donc c'est là qu'il faut être. Pourquoi ? Parce que François Hollande, il fait partie de ces politiques qui considèrent qu'il faut être en situation pour être élu.
02:26Alors vous allez me dire que c'est une tarte à la crème. Mais en gros, il y a des politiques qui pensent qu'accéder au pouvoir, c'est une longue et lente conquête,
02:31élection après élection. Vous prenez l'exemple Marine Le Pen, vous voyez, petit à petit. François Hollande, lui, dit qu'il faut être là au bon moment,
02:36dans l'offre politique. Ça lui a toujours servi. C'est comme ça qu'il a été premier secrétaire du Parti socialiste. La gauche s'était retrouvée au pouvoir.
02:42Surprise, hop, François Hollande s'est retrouvée premier secrétaire. Ça lui a servi. En 2012, c'était pas lui qui devait être candidat. C'était Dominique Choscan,
02:48puis Martine Aubry, hop, hop, hop. Mais il était là. Il avait pris date. Et ça lui a permis d'en être. — Tout ce que vous décrivez là, c'est ce dont les Français
02:54n'en peuvent plus encore. — C'est l'ancien monde. — C'est tout ce qu'ils détestent. Toutes ces magouilles, tous ces petits arrangements, tout ça.
03:00— On parle pas forcément de magouilles, mais avec un bémol... — Si, c'est des petits arrangements. — Ah, ce sont des petits arrangements sur les principes.
03:08Ça, évidemment. — Mais est-ce qu'il pourrait être premier ministre d'Emmanuel Macron ? — Ah bah factuellement, tout est possible.
03:13— Ce serait drôle. — Tout est possible. Ça ne manquerait pas de sel. C'est pas l'hypothèse la plus probable. Mais François Hollande, il y a un bémol quand même.
03:20C'est que peut-être que les Français détestent ces petits arrangements. Et c'est vrai. Mais il jouit quand même d'un regain de popularité depuis qu'il est parti.
03:27Il faut le dire. Il fait partie des personnalités politiques... — Mais c'est pour ça que la majorité présidentielle investit personne face à lui en Corrèze ?
03:32— Alors oui. Ça pouvait paraître curieux au premier abord, surtout quand on entend Éric Dupond-Moretti, ce week-end, qui dit que c'est pathétique,
03:37cette candidature de François Hollande. Le fait est que la majorité présidentielle ne met pas de candidats en face de lui. Alors ça n'est pas un soutien,
03:44a répété hier le chef de l'État face à ses proches et au ministre qu'il avait convoqué à l'Élysée. C'est pas de l'idée. C'est pas de soutenir François Hollande.
03:53Mais c'est de ne pas insulter l'avenir. D'abord, c'est un ancien président. Mais c'est surtout au cas où François Hollande pourrait toujours servir.
04:00Seule chose, c'est de pas gagner les résultats des Européennes dans la circonscription. Jordan Bardella était arrivé en tête avec 32,5 % contre un peu plus de 15 % pour Valérie Ayé.
04:09— On verra ce qu'en dit l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, qui est l'invité du face-à-face tout à l'heure avec... — Raphaël Glucksmann, oui.
04:15— ...avec Apolline de Malherbe à 8 h 30 sur BFM et RMC. Tout de suite, culturez-vous, Lorraine.