Sur France Bleu Nord, Xavier Bertrand plaide pour une autre politique.
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00:00Bonjour Xavier Bertrand, hier après-midi, vous étiez en déplacement dans les Flandres
00:04pour soutenir la candidature de Jean-Pierre Bataille, maire de Stainvorde, qui se présente
00:07dans la 15e circonscription pour législative.
00:09Il a pour suppléant Valentin Belleval, maire d'Hasbro, qui est élu chez Horizon.
00:13Alors on a Jean-Pierre Bataille d'un côté soutenu par vous, par la droite, Valentin
00:17Belleval qui est soutenu plutôt par la majorité.
00:19On vote pour qui dans cette circonscription ?
00:21Vous l'avez dit, Jean-Pierre Bataille, Belleval, le bon tandem, c'est des gens du cru, c'est
00:27des gens qui se battent.
00:28Je connais bien Jean-Pierre Bataille, vous savez, c'est un super vice-président à
00:31la région, aux finances, c'est quelqu'un qui ne lâche pas, je dis aux agriculteurs,
00:35vous voulez quelqu'un qui vous défende ? Monsieur Bataille, et personne d'autre.
00:38Et on a une forme d'alliance, malgré tout, avec Valentin Belleval, son suppléant, qui
00:43est soutenu, ils ont même l'investiture ensemble, pour le coup, sur les fichiers de
00:46la préfecture.
00:47On va pas passer un siècle sur ces questions-là.
00:49Il a dit une chose, il est indépendant, il est comme moi, 100%, une droite républicaine
00:55100% indépendante.
00:56Les choses sont claires, vous ne voulez pas des extrêmes, vous ne voulez pas de Mélenchon,
01:00vous ne voulez pas de Bardella-Le Pen, dans cette circonscription, c'est Bataille.
01:04Donc on n'a pas du tout d'alliance entre, ici, la droite majorité à la région et
01:09aussi des partis qui sont aujourd'hui dans la majorité indépendante.
01:12Indépendant, à 100% ou 150% si vous voulez.
01:14Dans la 10e circonscription du Nord, autre catégorie.
01:16Et vous savez quoi ? Je sais que par les temps qui courent, c'est bizarre, c'est des gens
01:19qui tiennent droit, qui ont des valeurs.
01:21C'est une droite qui est une droite sociale, qui rassemble.
01:25Et c'est celle que j'incarne, c'est celle qu'incarnent mes candidats, que ce soit dans
01:28la région des Hauts-de-France ou aussi partout en France.
01:30– Autre cas de figure, là pour le coup, avec un candidat qui se dit lui, indépendant,
01:35Jérôme Garcia, qui a été investi dans la 10e circonscription du Nord, investi par
01:38les Républicains face à Gérald Darmanin, alors a priori investi par Paris, contre
01:42l'avis de la fédération locale.
01:44Vous étiez contre, vous, que les Républicains investissent quelqu'un face au Médecin de
01:47l'Intérieur ?
01:48– On parle des Français un peu ou on fait de la politicaillerie ou le truc comme ça ?
01:52Vous savez à qui j'étais il y a, l'entreprise Alstrom, une entreprise qui ferme, et on se
01:57bat avec qui ? Avec Gérald Darmanin, avec Vincent Ledoux, ça ne plaît pas à certains,
02:02je m'en moque, je me bats pour les salariés, avec ceux qui sont là.
02:06– Mais ça montre quoi ?
02:07– Une entente avec des personnalités de la majorité est aussi possible, on a reçu
02:10ici même Gérald Darmanin qui nous a cité aussi l'exemple d'Alstrom, qui a dit je
02:13me bats avec Xavier Bertrand, on est capables.
02:15– Et vous voyez ça c'est le décalage, parce que les salariés hier, ils n'en ont
02:19rien à cirer, de savoir qui fait quoi, qui pense quoi, qui vote quoi, ils veulent savoir
02:23qui est à leur côté.
02:24Et hier, et ce n'était pas la première fois et ce n'était pas la dernière fois,
02:28on va se battre pour le retrouver du boulot, on va se battre également pour qu'il puisse
02:33être respecté par la direction qui a décidé de fermer pour se barrer dans une autre région
02:38sur une seule usine, ça c'est injuste.
02:40Eh bien moi je vais vous dire une chose, c'est avec Darmanin que je bosse, ça plaît ou
02:44ça ne plaît pas, je m'en moque, je me bats pour les gens.
02:46– Xavier Bertrand, la région des Hauts-de-France, dont vous êtes le président, a massivement
02:49voté pour le Rassemblement National aux dernières élections européennes, 47% pour le RN dans
02:54le Pas-de-Calais, 37% dans le Nord, comment est-ce que vous analysez ces résultats ?
02:59Est-ce que vous y voyez une forme d'échec ?
03:00– À qui vous posez la question ?
03:03– À vous, en tant que président de la région des Hauts-de-France.
03:05– L'échec de ma part ?
03:06– Lors des précédentes élections, vous étiez posé en forme de rempart contre le
03:10Rassemblement National, vous avez dit je suis le seul à pouvoir battre Marine Le Pen, là
03:13on est dans une région qui vote massivement pour le Rassemblement National.
03:16Vous êtes sérieux quand vous dites ça ? On prend le résultat des dernières élections
03:18régionales ?
03:19J'ai été élu en 2015 dans cette région, je suis un homme de droite, dans une région
03:23qui a toujours voté à gauche.
03:25Je suis élu parce que Pierre de Saint-Ignon, Martine Aubry, Daniel Perchoron, les électeurs
03:30de gauche, je ne suis pas sûr qu'ils m'aiment, mais ils détestent l'idée que le Front
03:34National soit la tête de cette région, et ils se retirent sans discussion, sans négociation.
03:38– Comment est-ce que vous citésez ce score alors à l'échelle de la région ?
03:41– Je vais finir.
03:42Et ensuite je décide dans cette région de donner tout ce que j'ai pour essayer de
03:46rassembler et de faire une politique pour tous et surtout d'avoir conscience que la
03:50politique, au lieu de se perdre dans ces trucs de boutique dont vous me parlez depuis tout
03:54à l'heure, la politique elle doit donner des résultats et redonner de l'espoir.
03:586 ans après, je suis à nouveau candidat, j'ai tout le monde contre moi, la gauche
04:01qui a déjà fait la nupèce avant l'heure, M. Macron qui m'envoie 5 ministres, le Front
04:06National parce que Mme Le Pen ne veut plus venir, elle se débine, elle sent bien les
04:08choses venir, l'échec venir, m'envoie M. Chenu, 6 ans après, je fais reculer le
04:14Front National de 17%, je ne suis pas un magicien, ce n'est pas que les gens sont devenus amoureux
04:18de moi, mais ils se disent, lui il se bat, et il y a des résultats, et vous le voyez
04:22les résultats.
04:23– Et 3 ans plus tard, on arrive néanmoins à ces chiffres qui sont extrêmement élevés,
04:27comment vous l'expliquez ?
04:28– Vous ne trouvez pas qu'il y a une relation de cause à effet ? Quand je suis candidat
04:31je les fais reculer, pourquoi ? Parce que les gens savent que sincèrement je me bats,
04:35et c'est ça qui compte, aujourd'hui en politique, il n'y a plus de politique qui
04:39est menée pour eux, regardez, M. Macron, quand il y a eu l'essence à 1,50€, il
04:44y a certains des gilets jaunes qui s'en sont pris à l'arc de triomphe, à 2,20€, M.
04:49Macron s'est dit, il n'y a personne qui dit rien, on va continuer comme ça, les gens
04:53ils n'en peuvent plus, ils sont incapables de sentir les choses, et moi parce que je
04:57suis sur le terrain, parce que mes élus, pas seulement les candidats au licitatif sont
05:00sur le terrain, on se bat en permanence, c'est notre ADN, sur tous les sujets, les
05:05inondations dans le Pas-de-Calais, je vais vous dire une chose, on est deux en France
05:07à avoir battu Mme Le Pen, M. Macron et moi, sauf que M. Macron, entre deux élections
05:13présidentielles, le Front National est monté en flèche, et quand je suis candidat, le
05:17Front National recule, parce qu'encore une fois, il y a des résultats et qu'on se bat.
05:218h10, vous êtes sur France Bleu Nord et nous sommes en direct avec Xavier Bertrand, président
05:25de la région Hauts-de-France, vous avez cité Xavier Bertrand, le carburant qui pour le
05:29coup est redescendu aujourd'hui aux alentours d'1,60€, je suis passé dans une station
05:32de service hier, les thématiques de pouvoir d'achat, elles sont présentes dans cette
05:37campagne, que porte votre camp sur ces problématiques ?
05:40Tout d'abord sur la question du prix du gaz et de l'électricité, j'avais été
05:43le premier sur les prix de l'électricité en février en dénonçant les mensonges, il
05:48paraît que les impôts n'augmentent pas, ah oui c'est les taxes, ah bah non les taxes
05:51elles n'augmentent pas nous dit le gouvernement, elles reviennent à la normale, elles augmentent,
05:55faut respecter les gens, faut arrêter de leur raconter des histoires, et donc moi j'ai
05:59une idée qui est très simple, on aide les français le pouvoir d'achat par le travail,
06:03ce qu'on fait dans la région, dans la région vous le savez, vous prenez votre voiture pour
06:07aller travailler, la région vous aide directement financièrement, vous faites 20km, 240€ par
06:12an, c'est pas beaucoup, mais normalement c'est pas à moi de le faire, c'est au gouvernement
06:16de le faire, et vous savez qu'on prend en charge à peu près les 2 tiers du prix du
06:19billet du train à la région, c'est aussi une façon d'aider ceux qui travaillent, vous
06:24travaillez, vous faites garder vos enfants dans la région, vous êtes aidé financièrement,
06:28et encore plus quand vous élevez vos enfants seuls, pourquoi c'est la région de haute
06:31France qui le fait, pourquoi c'est pas l'état qui le fait, et c'est le rôle, c'est vrai
06:37de nous battre pour avoir, je viens de vous expliquer, parce que c'est pas nous qui sommes
06:42au pouvoir, parce que moi j'ai la préoccupation des classes moyennes, j'ai la préoccupation
06:46des invisibles, des oubliés, ceux qui ont milieu rural, regardez, il est 7h52, il y
06:52a des enfants dans la région, ça fait plus de 2h qui sont levés, parce qu'ils doivent
06:56prendre les transports scolaires, et qu'est-ce qu'on fait nous la région ? Les transports
06:59scolaires dans cette région sont entièrement gratuits, parce que c'est une façon de n'oublier
07:04personne, et puis vous avez aussi une autre catégorie de nos concitoyens, ce sont les
07:08stigmatisés, les stigmatisés, leur couleur de peau, leur religion, leur prénom, ceux-là
07:14aujourd'hui ne se sentent plus à leur place, moi je veux qu'ils se sentent totalement à
07:17leur place, et aujourd'hui la place des extrêmes dans le débat fait qu'ils se sentent plus
07:22vraiment à l'aise dans la société française, je veux aussi me battre pour eux pour qu'ils
07:26se sentent pleinement à l'aise, donc vous voyez, il y a l'autorité, si vous m'invitez,
07:32ou alors faites les réponses, je me bats pour l'autorité et la sécurité, je me bats
07:36pour le travail, et aussi pour les services publics, la santé, vous ne voyez pas la pénurie
07:41de médicaments dans notre pays là, le scandale que ça représente, avec des pharmaciens démunis
07:46parce qu'ils ne sont pas approvisionnés, et le gouvernement qui nous dit, vous inquiétez
07:50pas, il y a ce qu'il faut dans les rayons, mais qu'ils y aillent dans les pharmacies
07:52pour voir le nombre de français sans médecin traitant, alors on va se battre nous, les
07:57candidats des républicains, indépendants, la santé, l'école, les transports, le logement,
08:02c'est ça les priorités.
08:03Emmanuel Macron avec cette dissolution de l'Assemblée Nationale sans vouloir constituer
08:07un arc républicain entre guillemets en excluant en tout cas les extrêmes, vous pourriez vous
08:11appeler à une alliance entre ensemble, la droite, voire avec des socialistes qui ne
08:16seraient pas engagés avec la France Insoumise après le second tour, vous avez souligné
08:19effectivement que vous n'étiez pas au pouvoir, si jamais les républicains n'ont pas de majorité
08:22absolue, vous ne le serez pas non plus, est-ce que vous pourriez vous allier au niveau national
08:25parce qu'en grande voie, vous avez cité des exemples régionaux, une alliance au niveau
08:29national entre certains républicains, certains socialistes, certains chez Ensemble, chez
08:34les macronistes, est-ce que c'est possible ?
08:35Mes réponses vous intéressent ou pas ?
08:36Oui, mais je vous pose une question, c'est pas possible, pas d'alliance, du tout, c'est-à-dire
08:41si ce sera la majorité absolue pour les républicains ou rien ?
08:43Non mais, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'alliance possible ?
08:47Une autre politique, une autre politique, les français ne veulent plus de la politique
08:51de Macron et ils ne veulent pas des extrêmes pour la plupart d'entre eux, alors c'est à
08:55nous d'incarner cette voie, moi ce que je veux c'est une cohabitation, une cohabitation
08:58c'est une autre politique, bon je suis plutôt jeune, je dois être le plus âgé là, sur
09:01ce plateau, mais, non on est deux, on est deux, les cohabitations sous François Mitterrand,
09:09sous Jacques Chirac, une cohabitation c'est une autre politique, moi je veux une autre
09:13politique, et puis monsieur Macron, honnêtement, il avait la voiture, il avait le volant, il
09:19nous a mis dans le fossé, il faut lui enlever les mains du volant, parce qu'autrement il
09:23va finir par nous mettre dans le ravin, et c'est aussi pour ça que je me bats, pour
09:26qu'on impose une autre conduite et une autre trajectoire pour notre pays, une bien meilleure.
09:30Donc une cohabitation avec les républicains, si j'ai bien compris, qui seraient premiers
09:33ministres ?
09:34Les indépendants.
09:35Qui seraient premiers ministres selon vous ?
09:36C'est pas la question, vous savez vous qu'est-ce qui va sortir des journées ?
09:39Non mais si vous vous appelez à une cohabitation, il faudrait un premier ministre issu de votre
09:42camp, je ne sais pas si vous avez un nom, quel vous pensez, si vous vous proposiez
09:46éventuellement ?
09:47Pardon, je ne suis pas venu vous déposer un CV moi ici, ce matin sur France Bleu Nord,
09:51et je suis à la tête de la région, je fais campagne dans des dizaines de circonscriptions
09:55partout, je me bats, mais je ne suis pas venu vous déposer un CV, ni pour vous, ni pour
09:59qui que ce soit.
10:00Vous battez donc pour les candidats républicains ?
10:02Exactement.
10:03Merci beaucoup Xavier Bertrand d'avoir accepté notre invitation ce matin sur France Bleu
10:06Nord, président de la région des Hauts-de-France, bonne journée.