Xavier Bertrand, président Les Républicains de la région Hauts-de-France, était l'invité de Benjamin Duhamel dans "C'est pas tous les jours dimanche", sur BFMTV.
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00:00Une des raisons pour lesquelles vous n'avez pas été nommé, c'est parce que Marine Le Pen a mis son veto.
00:03Elle a dit, le Rassemblement national a fait savoir, si c'est Xavier Bertrand, on censure dans la seconde,
00:07compte tenu des prises de position, des propos qui ont été les vôtres, notamment cette phrase en 2021,
00:12quand vous avez gagné aux régionales dans les Hauts-de-France, vous disiez avoir, je cite,
00:16« brisé les mâchoires du RN ».
00:18Avec le recul, vous regrettez ces propos qui vous ont empêché d'avoir été nommé à Matignon ?
00:22Je ne regrette certainement pas ces propos et je ne regrette pas mon action.
00:26Pourquoi elle a cette attitude, Madame Le Pen, à votre avis ?
00:29Parce qu'en 2016, elle est sur sa trajectoire présidentielle,
00:33elle pense qu'elle va gagner sans coup ferré aux Hauts-de-France.
00:35Elle ne gagne pas, pourquoi ? Parce qu'à l'époque, la gauche décide de se retirer
00:39et sans négociation, appelle à voter pour moi.
00:42Et quand je suis élu, je décide de mener une politique qui est une politique
00:46qui clairement vise à obtenir avant tout des résultats.
00:49Vous dites qu'elle a peur de vous ?
00:50Bien sûr.
00:51Mais est-ce que ce n'est pas juste qu'elle ne veut pas d'un Premier ministre qui a eu des propos comme cela ?
00:56Non, c'est parce qu'elle sait pertinemment qu'à Matignon, j'aurais fait la même chose que dans les Hauts-de-France.
01:00Et qu'est-ce que j'ai fait dans les Hauts-de-France ?
01:02En 2016, j'engage une action résolue notamment pour la réindustrialisation de la région.
01:06Et vous le savez, c'est la région qui accueille aujourd'hui la vallée des batteries électriques
01:10qui vont être l'industrie de demain pour l'automobile.
01:13Et j'obtiens avec Bernard Cazeneuve le démantèlement de la jungle de Calais.
01:17Il y avait 10 000 migrants qui étaient exploités par les passeurs qui étaient là.
01:20On obtient le démantèlement.
01:21Ce n'est pas elle qui l'a demandé, ce n'est pas elle qui l'a obtenu.
01:23Donc Marine Le Pen avait peur de vous.
01:25Elle sait pertinemment que j'aurais eu la même action.
01:27Et c'est-à-dire que contrairement à ce qu'il dit, je respecte tous les électeurs dans ma région comme au niveau national.
01:32Qu'ils m'aiment ou qu'ils ne m'aiment pas, qu'ils votent pour moi ou qu'ils ne votent pas pour moi.
01:35Mais ils savent pertinemment que j'ai des résultats.
01:38Et quand vous vous attaquez à la colère des gens, quand vous vous attaquez à la détresse,
01:42eh bien ils ne sont pas, eux, dans les mains du Front National.
01:45Ils veulent tout simplement des responsables politiques qui bossent et qui obtiennent des résultats.
01:49Vous auriez été censuré immédiatement si vous aviez été nommé.
01:52Qu'est-ce que vous en savez ?
01:53Quand toute la gauche dit qu'on censure et que le Rassemblement National censure,
01:57ça fait plus de 289 voix pour faire tomber le gouvernement.
02:00Et donc vous seriez tombé immédiatement.
02:01Écoutez, en tout état de cause, moi je vais vous dire, je n'ai pas de regrets par rapport à ce qui s'est passé.
02:06C'est la vie politique qui est ainsi faite.
02:08Je pense sincèrement qu'aujourd'hui, il ne faut pas croire que le Rassemblement National,
02:13c'est l'alpha et l'oméga de la vie politique française.
02:16Quand on voit que Michel Barnier appelle Marine Le Pen après des propos de celui qui était à votre place il y a un instant,
02:23Antoine Armand, parce qu'il a dit que le RN ne faisait pas partie de l'arc républicain,
02:26ça ressemble à une forme de tutelle.
02:28Le Rassemblement National, ça ne rime pas avec intérêt général.
02:31Il n'y a que ses intérêts pour accéder au pouvoir.
02:33Elle se moque de la détresse des gens.
02:35Elle ne veut qu'en profiter.
02:36Voilà la vérité.
02:37Et l'histoire du Rassemblement National, c'est ça.
02:39Vous voyez, je viens devant vous ce soir.
02:41Je ne change pas d'attitude.
02:42Mes valeurs sont totalement les mêmes.
02:44Et je reste persuadé qu'il ne faut dire ni LFI ni RN.
02:48Les deux, aujourd'hui, ne visent qu'à profiter des problèmes.
02:51Vous, à ma tenue, vous auriez appelé Marine Le Pen ?
02:52Vous avez la réponse.
02:53Vous savez bien qu'il est appelé, le ministre Armand, suite à ses propos.
02:57C'est normal.
02:58Et ça s'arrêtait là.
02:59Si Michel Barnier tombe, vous êtes prêts à relever le gant ou pas ?
03:02Si Michel Barnier tombe, ça veut dire que vous n'aurez pas une crise politique,
03:05mais une crise institutionnelle.
03:07Et derrière la crise institutionnelle, aussitôt vous aurez une crise financière et une crise sociale.
03:12Je veux éviter cela.
03:13Il n'empêche que c'est une possibilité.
03:15Non, parce que la question n'est pas là.
03:17C'est qu'il n'y aura pas la question d'un recours.
03:19Il y aura la question d'une crise encore plus importante à gérer.
03:22Alors, on doit l'aider et souhaiter qu'il réussisse.