Le directeur du CERU, Olivier Vial, s’est exprimé dans l’émission Face à Bock-Côté ce samedi 22 juin sur CNEWS. Il a évoqué les agissements potentiels d'une frange radicale de la gauche, en cas de victoire du RN à l'issue des élections législatives anticipées : «Les mouvements antifas sont associés de façon pleine et entière à une coalition politique»
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00:00C'est déjà le cas, mais en fait, on voit effectivement qu'ils sont sérieux dans leurs menaces.
00:03Aujourd'hui, effectivement, la nouveauté, c'est que le 14 juin dernier,
00:07les soulèvements de la tête, on se rappelle qu'en fait,
00:10depuis qu'on a tenté, que Gérald Darmanin a essayé de les dissoudre,
00:13ils n'ont jamais été aussi puissants.
00:15Aujourd'hui, c'est 120 000 sympathisants, c'est la capacité de mobiliser 7 à 10 000 personnes
00:21dans des actions illégales sur les derniers mouvements qu'ils ont faits,
00:25et c'est 170 comités.
00:26Et eux, ils ont appelé très clairement à attaquer dès le lendemain des législatives,
00:33si la victoire n'était pas pour leur camp, de bloquer les routes,
00:37de bloquer des instances importantes, de s'attaquer aux Jeux olympiques
00:42pour empêcher les Jeux olympiques de passer, et d'organiser du 16 au 21 juillet
00:46un grand village de la résistance, et donc de préparer d'autres actions.
00:51Ce qui est intéressant et ce qui est inquiétant, c'est que ce n'est pas...
00:54Là, on est sur des mouvements qui ont déjà montré leur radicalité.
00:57C'est ceux qui étaient à l'origine de Saint-Sauline,
00:59c'est ceux qui, aujourd'hui, sont en capacité de monter des actions de sabotage
01:03un peu partout en France, et donc on sait qu'ils savent le faire.
01:07Et en plus, aujourd'hui, ils sont dans une logique de dramatisation excessive des enjeux.
01:13Ils essayent aussi de dramatiser sur les incidents à la violence policière.
01:16C'est un moyen pour eux de muscler leurs militants, de leur dire,
01:19attention, on a fait jusqu'à présent des actions un peu sympathiques.
01:24Ils appellent, eux, maintenant à monter le niveau de radicalité
01:27et à se préparer peut-être à des actions clandestines,
01:30de façon à être beaucoup plus efficaces en cas de victoire,
01:34soit du RN, soit en cas de défaite de leur camp.
01:36Alors, allons-y assez concrètement.
01:38Le soir du deuxième tour, imaginons le scénario le pire dans leur esprit.
01:41Le Bloc national l'emporte avec le RN et ses alliés.
01:45À quoi peut-on s'attendre de la part de cette mouvance dans la semaine,
01:49les deux semaines, les trois semaines qui suivent ?
01:51Alors déjà, il y a un, dans le communiqué de presse qu'ils ont défini,
01:56il y a un ennemi désigné, c'est le groupe Bolloré.
01:59Le groupe Bolloré a été désigné comme l'ennemi à abattre avant et après l'illustrative.
02:04Donc, vous êtes déjà dans la première charrette.
02:08Ensuite, effectivement, ils ont annoncé qu'ils allaient essayer de renouer
02:12avec les blocages des ronds-points pour essayer de bloquer certaines infrastructures.
02:17Et puis, l'idée pour eux, c'est de stopper tous les grands chantiers.
02:20Donc, on a des poches de contestation déjà importantes.
02:23La 69, les mégabassines, le Lyon-Turin, où là, on a des mouvements en plus internationaux.
02:29C'est-à-dire qu'ils arrivent à bénéficier du renfort de mouvements extrémistes.
02:33Donc, des antifas qui viennent de partout en Europe.
02:35Et ça, effectivement, c'est la première chose.
02:37La seconde chose qui peut se passer et qui va se passer,
02:41parce que ça, c'est un mouvement de fond qui s'est développé,
02:44c'est la présence des mouvements antifas qui, jusqu'à la fin des années 2010,
02:49étaient assez peu présents.
02:51Aujourd'hui, ils sont beaucoup plus forts qu'avant.
02:53Et là, très clairement, avec le Nouveau Front Populaire,
02:55on leur a donné un débouché politique.
02:57C'est la première fois qu'avec Raphaël Arnaud de la Jeune Garde,
03:00c'est la première fois que les mouvements antifas sont associés
03:05de façon pleine et entière à une coalition politique.