Le documentaire "Nés sous X, ils ont été abandonnés à la naissance" aborde un sujet sensible et complexe : les enfants nés sous le régime de l'accouchement sous X en France et leur quête d'identité. L'accouchement sous X est une procédure légale en France depuis 1942, permettant à une femme d'accoucher anonymement et de confier son enfant à l'adoption. Ce dispositif, bien qu'il offre une solution à certaines femmes en détresse, laisse de profondes séquelles tant chez les mères que chez les enfants. Le documentaire se concentre sur le parcours des personnes nées sous X, devenues adultes, qui cherchent à connaître leurs origines. Cette quête d'identité est souvent longue et difficile, marquée par des questionnements existentiels et un sentiment d'abandon. Le film met en lumière les procédures de recherche, notamment via le CNAOP (Centre national pour l'accès aux origines personnelles), qui permet parfois aux enfants nés sous X et à leurs mères biologiques de se retrouver. Cependant, ces retrouvailles ne sont pas toujours possibles, laissant certains dans l'attente et l'espoir. Le documentaire aborde également le processus d'adoption et le travail des services sociaux qui prennent en charge ces enfants dès leur naissance. Il montre les premiers moments de vie d'un bébé né sous X, de la maternité à son placement en famille d'accueil, illustrant la complexité émotionnelle de ces situations. En donnant la parole à ces adultes nés sous X, le film explore les conséquences psychologiques et émotionnelles de l'abandon à la naissance. Il met en évidence le besoin fondamental de connaître ses origines et l'impact à long terme de cette absence d'information sur la construction identitaire. Ce documentaire s'inscrit dans une démarche de sensibilisation et d'information sur un sujet encore tabou dans la société française, contribuant à ouvrir le dialogue sur les enjeux éthiques et humains de l'accouchement sous X.
Category
📺
TVTranscription
00:00Au pied de la chaîne des Pyrénées près de Tarbes, une jeune femme née sous X s'est lancée sur les
00:09traces de sa mère biologique. Nous retrouvons Sarah, séparée, elle est maman de deux enfants,
00:21Noah, 13 ans et Mia, 8 ans.
00:23Bras de me dire, on me dit oh ma pauvre t'as été adoptée, tu es née sous X, alors oui,
00:32d'un côté c'est compliqué et de l'autre je dis toujours mes parents ils m'ont pas attendu neuf
00:37mois, ils m'ont attendu huit ans. Qui attend huit ans un enfant ? Donc on a été plus que désirés
00:42d'un côté et abandonnés de l'autre. Pendant 34 ans, Sarah vit avec une vision tourmentée de sa
00:49naissance. Mais il y a trois ans, la jeune femme décide de trouver qui se cache derrière ce X.
00:54Je suis arrivée à un stade de ma vie où je me suis dit bah si tu le fais pas maintenant tu le
01:00feras jamais, si tu le fais pas maintenant un jour tu auras peut-être des regrets et puis tout
01:05simplement parce que mes enfants commençaient à me poser beaucoup de questions aussi et j'avais
01:10envie de pouvoir leur répondre. Devant un placement réservé personnel enseignant.
01:14A ce soir mon coeur, oui à tout à l'heure, ah oui à midi, pépé il vient te chercher à midi.
01:24Comme tous les enfants nés sous X, Sarah ne connaît rien de ses parents biologiques à part
01:34quelques rares informations. Celles obtenues dans son dossier récupéré auprès de l'aide
01:39sociale à l'enfance. Quelques feuilles où elle a découvert son nom de pupille,
01:44Marie-Sarah et un matricule. 61-1-10-701. On est immatriculé comme comme un peu une voiture quoi
01:57comme un objet et pas tellement comme un être humain. Mais le plus douloureux pour Sarah c'est
02:03la lecture du rapport rédigé par l'assistante sociale en charge de cette mère, qui le 14
02:08février 1987 décide de confier son enfant à l'adoption. Madame X âgée de 28 ans niait sa
02:16grossesse quelques semaines encore avant son accouchement. Elle ne pouvait l'admettre ne
02:20supportait pas l'idée de garder cet enfant. Madame X s'est donc orientée vers le consentement à
02:25l'adoption, décision qu'elle maintient à ce jour. Ses conditions de vie ne lui permettent pas selon
02:30elle d'assumer seul l'entretien et l'éducation d'un enfant. Psychologiquement elle ne se sent pas
02:36du tout prête et a choisi de donner un maximum de garantie à son bébé. Quand je lis le mot ne
02:41supportait pas l'idée de garder cet enfant, je me dis que vraiment je ne suis absolument pas désirée,
02:48il n'y a aucune hésitation de son côté. Voilà donc je me dis c'est clair et net, elle n'a pas
02:56hésité une seconde, voilà ce que je me dis, qu'elle n'a pas hésité. Tu prends les infos et c'est
03:03comme ça, elles font mal, elles sont dures mais de toute façon tu n'as pas le choix, l'info elle est là,
03:08donc tu dois l'encaisser, soit tu l'encaisses, soit tu t'écroules. Je n'ai pas le droit de m'écrouler,
03:12je n'ai pas le droit de m'écrouler ni pour mes enfants, ni pour mon mari à l'époque,
03:15ni pour mon père, je n'ai pas le droit donc je pense sur moi.
03:27Mes parents ne m'ont jamais menti sur mon histoire, je ne mentirai jamais à mes enfants sur la
03:33mienne en fait. Mais pour Sarah, pas question de baisser les bras, même si à ce stade la jeune
03:39femme ne dispose plus d'aucun indice pour avancer. Je veux connaître la vérité et j'irai jusqu'au
03:46bout, madame x restera pas madame x toute ma vie, c'est sûr. Or justement une rencontre va
03:53bientôt bouleverser la donne, un homme qui va lui apporter de précieuses informations.
04:05A l'autre bout de la France, près de Rennes, Marie elle aussi.
04:14C'est pas possible. Elle va symboliser quelque chose pour ma mère biologique mais elle doit y
04:21penser. C'est pas un acte anodin d'accoucher et encore bon de laisser son enfant donc je
04:28sais pas si j'espère qu'elle pense à moi mais c'est une date particulière. Cette date c'est
04:36la seule chose qui la relie à sa mère de naissance et à ses racines dont elle ignore
04:41tout. Aujourd'hui Marie veut la vérité, une démarche légitime pour Isabelle.
04:47Marie on se pose pas la question, c'est notre fille point. On l'a eu à trois mois,
04:53elle a une histoire avant et cette histoire on pourra jamais l'effacer. C'est pour ça qu'on la soutient.
04:59Un lieu de transition entre la maternité et ses nouveaux parents dont elle va bouleverser la vie.
05:12Tu arrives à la pouponnière et tu découvres de nouvelles personnes et de nouveaux lieux. Tu es
05:16dans l'unité de vie de deux. Le 4 janvier 2005 tu rencontres tes parents, tu observes
05:20attentivement maman, tu lui souris deux fois, tu tournes la tête vers papa et tu le dévisages.
05:25Fille unique d'Isabelle et Laurent, Marie grandit avec la vérité sur sa naissance. Elle passe une
05:31enfance heureuse mais très vite les questions surgissent sur son passé. En fait on s'attend
05:37toujours qu'un enfant pose des questions et c'est normal mais elle avait quatre ans,
05:42c'est un peu tôt, on est en train de manger et d'un seul coup elle pose sa fourchette,
05:47je lui dis t'as l'air bien triste. Oui parce que je vais pas connaître ma maman de 20 ans.
05:52Ok et là on se dit allez c'est parti, faut y aller, faut répondre, on n'a pas le choix.
05:57Et puis on a commencé à parler, après on lui a donné un prénom donc on l'a appelé Eva.
06:02Alors est-ce qu'Eva elle a les yeux bleus ? Je dis je ne sais pas, je la connais pas.
06:06Tu crois qu'elle me ressemble ? Je dis peut-être. Pourtant un vide persiste,
06:12aujourd'hui Marie aimerait mettre un visage sur celle qui lui a donné la vie.
06:16Quand je me regarde dans le miroir je vais voir mon reflet mais je ne sais pas trop à qui je
06:23ressemble, je me demande à qui je dois ses cheveux bouclés, ses grains de beauté, ses paumes, ses
06:33yeux bleus gris. C'est un reflet un peu flou en fait. Pour tenter de répondre à ces interrogations,
06:39il y a trois ans Marie demande l'accès à son dossier aux services sociaux. Sur la première
06:46page elle y découvre son identité de pupille de l'état, trois prénoms, Marie, Chloé, Michel,
06:52qui fera office de nom de famille jusqu'à son adoption. Sur le rapport de l'assistante sociale,
06:58quelques lignes pour résumer son histoire. J'ai déjà rencontré la maman une première fois
07:06durant sa grossesse, en effet madame a découvert sa grossesse tardivement,
07:10mariée elle a deux enfants de 11 et 2 ans, son mari est au chômage, sans ressources la famille
07:15vit dans une précarité sociale et madame ne conçoit pas l'accueil d'un autre enfant dans
07:18une telle situation, elle entame donc des démarches pour examiner la possibilité de
07:22confier l'enfant à l'adoption dès la naissance dans le cadre d'un accouchement sous X. Voilà,
07:27c'est un peu dur parce que c'est pas énorme, c'est une demi page et c'est censé résumer tout
07:38ce qui s'est passé avant mon adoption. Aucune information concernant ses parents biologiques,
07:44seul leur âge 35 ans pour la mère et 44 ans pour le père mais ce qui révolte Marie c'est
07:51le motif de l'abandon. En fait la seule raison qu'on m'expose c'est la précarité sociale,
07:59précarité financière aussi, pour moi c'est pas une raison assez grave, dans mon dossier il y a
08:07une page et demie d'aides auxquelles elle avait droit et j'ai la liste moi des aides qui lui ont
08:11été proposées, toutes les facilités seraient données à la mère pour lui procurer du travail,
08:15une structure de garde à la journée de l'enfant, crèche ou assistante maternelle, disons qu'elle
08:20avait droit à des aides financières et humaines aussi en l'occurrence et en fait ça n'a pas été
08:27suffisant. Une mère biologique que Marie est bien décidée à retrouver, pour cela elle va bientôt
08:33tenter le tout pour le tout. Nous prenons la direction de Marseille pour découvrir l'une
08:43de ces mères de l'ombre qui a justement accouché sous X. Eliane, cette retraitée de 80 ans,
08:50est une femme meurtrie par l'abandon forcé de son bébé. C'était en mars 1962, elle n'a alors que
09:0018 ans. Fille d'agriculteur, Eliane est la cadette d'une famille de trois filles. Chez elle, comme
09:07souvent dans les années 60, on ne parle pas de sexualité et d'amour. Un tabou dont Eliane va
09:14payer le prix fort. Elle qui a retrouvé son fils 33 ans plus tard, revient sur cet acte qui a brisé
09:21sa vie. Je suis tombée enceinte bêtement parce que je voulais savoir ce que c'était. Donc comme
09:28je flirtais sur les bancs publics de Montélimar avec un monsieur qui m'a dit être mariée, un jour
09:38il m'a dit ça me gêne d'être ici parce qu'on peut me voir et si on rapporte ça à ma femme ça
09:47sera un peu gênant. Donc c'était au mois de juillet et il m'a dit j'ai un copain qui est parti en
09:54vacances qui m'a laissé les clés de son appart. Donc on va dans son appart. Évidemment il est
10:04arrivé ce qui devait arriver, c'est à dire que la première fois ça a été la bonne, je me suis
10:08retrouvée enceinte. Son amant d'un soir marié n'en saura jamais rien. À l'époque la majorité est à
10:1421 ans, Eliane n'a pas son mot à dire. Quand ma mère a compris que j'étais enceinte, elle a décidé
10:21cet enfant ne rentrera pas à la maison. J'ai été envoyée dans une clinique pour accoucher et la
10:30sage femme qui devait peser 80 kilos était à cheval sur moi pour pousser le petit. Après je
10:40l'ai entendu pleurer mais j'ai jamais pu le voir. Ils m'ont fait signer le certificat d'abandon et
10:49on s'était débarrassé du paquet en commun. Eliane va regretter toute sa vie. Et puis après que vous
10:57dire ben je vis au rythme de la culpabilité, parce que c'est pas permis de faire ça à un petit
11:08bébé comme ça qui n'a rien demandé, qui est innocent. C'est pas permis, ça devrait pas être
11:14permis. Je peux dire que je pleure sur moi parce que c'est deux vies gâchées, la mienne et celle
11:24de mon fils parce que mon fils il pourra jamais rayer de ses tablettes le mot abandon, moi non
11:34plus. Eliane va bientôt passer quelques jours avec ce fils qu'elle a fini par retrouver 33 ans après.
11:41Mais pas évident de retisser des liens après une vie passée sans se connaître. Pour tenter de
11:49collecter des indices, il y a quelques mois la jeune femme a même contourné la loi en faisant
11:54comme plus de 100 000 français chaque année. Sarah a commandé un test ADN sur un site étranger. Pour
12:01100 euros, l'analyse lui révèle alors ses origines ethniques. Elle serait française et portugaise. Sur
12:09près de 8 millions d'ADN présents dans la base de données du site, Sarah découvre que le sien
12:14match avec celui de 3186 personnes. En clair, des cousins plus ou moins éloignés. Et après du coup
12:24je vais voir les correspondances ADN et là je vois que j'ai une correspondance, un match le plus
12:30élevé à 6% avec un Gabriel. Donc j'envoie un message, j'ai pas eu de réponse, j'ai envoyé deux
12:35messages, trois messages, mais j'ai jamais eu de réponse. Avec 6% de gêne en commun avec Sarah,
12:41ce jeune homme serait donc le plus proche de ses cousins, client du site. Mais comment
12:46découvrir quel est leur parent ? L'ADN, ça devient très très très compliqué. Moi je me perds, comment
12:51s'appelle ta mère, comment s'appelle... Sarah décide alors de faire appel à un détective privé dont
12:57c'est la spécialité. Une enquête qui peut durer des années et qui coûte cher, jusqu'à 5000 euros.
13:04C'est un budget conséquent, on fait un choix, c'est un beau voyage familial, c'est une petite
13:12voiture, c'est voilà, mais on sait pourquoi on le fait. Je pourrais pas avancer toute seule,
13:18donc j'ai pas le choix d'un côté de faire appel à un pro. Ce pro auquel elle a fait appel travaille
13:30près de tour. Détective privé, Fabrice Brault a déjà résolu plus de 5000 enquêtes comme celle
13:36de Sarah. Pourriez-vous me répéter le contexte de votre histoire ? Quels sont les éléments
13:44identifiants que vous avez concernant ce père ? On peut situer sa date de naissance dans les années
13:4960-67. Depuis près de 30 ans, Fabrice aide notamment toutes ces personnes nées sous X en
13:56quête de leurs origines. Ces clients-là, on s'y attache beaucoup, parce que forcément il y a
14:02une grande souffrance. J'ai moi-même des cousins et des cousines adoptés, j'ai été baigné dans
14:07mon enfance par cette adoption qui m'a beaucoup marqué, et je sais combien c'est difficile de
14:12se construire quand on est adopté. Depuis trois ans maintenant, Fabrice enquête donc pour retrouver
14:17la mère biologique de Sarah, à partir des fameuses correspondances ADN révélées par le site étranger.
14:24Nous avons 3200 correspondances ADN qui ressortent, dont un certain Gabriel qui
14:32matche à 6,1% qui est un taux incroyable, c'est très rare que l'on ait autant de correspondances
14:38avec un cousin, donc c'est très encourageant. Ce pourcentage, c'est le degré de parenté qui
14:44existe entre Sarah et ce fameux Gabriel. En effet, à notre naissance, notre ADN est...
14:51A partir de ces pourcentages, et en fouillant dans les registres de l'état civil, Fabrice
14:57reconstitue peu à peu l'arbre généalogique de Sarah. Quand de nouveaux noms apparaissent,
15:02et que ces personnes acceptent de passer un test génétique, cela donne parfois de bonnes surprises.
15:07On s'aperçoit que donc un oncle ou une tante de Gabriel pourrait être le parent de Sarah avec
15:14un score de 749. Et la deuxième probabilité qui nous reste, c'est que Manuel soit le père
15:23de cette tante, donc c'est quelque chose d'incroyable. Tous les indices s'orientent
15:29vers ce Manuel. Fabrice l'appelle aussitôt. Oui, bonjour, je suis Fabrice Brault, je suis
15:38moi-même donc généalogiste. Durant l'été 86, vous n'avez pas passé une petite semaine à Pau?
15:43Si ce n'est pas indiscret, votre vie amoureuse à l'époque en 86, est-ce que vous aviez...
15:50D'accord, donc vous aviez une amoureuse au Portugal, voilà, qui n'est pas arrivée en France tout de
16:02suite. Malgré un fort accent portugais, Fabrice comprend que cette histoire n'évoque rien à
16:08Manuel, mais il le convainc de passer un test ADN. Merci de votre aide, bonne journée, au revoir
16:15monsieur. Mais dans cette quête de vérité, Fabrice ne s'arrête pas là. En fouillant sur les réseaux
16:21sociaux, il retrouve des profils de cette famille et tombe notamment sur cette jeune femme qui
16:27pourrait être une demi-sœur de Sarah. Dans le profil, je trouve qu'elle a un nez qui ressemble
16:36un petit peu à celui de Sarah. Je trouve la ressemblance assez troublante. Regardez un peu
16:39la dentition également. Je m'emballe peut-être, mais... Voyez m'excuser monsieur, je suis en fait
16:45spécialisé dans les recherches d'origine pour les enfants des sous-x et il s'avère que nos
16:50recherches nous a amenés vers vous. Vous-même, vous êtes la fille de José, c'est bien ça? Oui.
16:56D'accord, très bien. Je me doute d'où ça vient, mais si vous voulez, j'ai découvert que j'avais plein de frères et soeurs que je ne connaissais pas, et puis voilà, je sais qu'elle a fait des gosses partout, c'est la seule chose que je me souviens.
17:06Mais ce qu'il fait aujourd'hui, je n'en ai aucune idée, je ne sais pas où il travaille, je ne sais pas où il habite, vraiment, je ne sais rien du tout.
17:14Pour aider Fabrice dans son enquête, la jeune femme accepte de réaliser un test génétique.
17:22Alors son père serait-il aussi celui de Sarah? Pour Fabrice, c'est la meilleure piste depuis longtemps.
17:27Merci encore et à très bientôt, merci beaucoup. Au revoir. On a un profil de père qui est un homme à
17:39femme, qui n'a pas reconnu beaucoup d'enfants. On arrive à 11 enfants, dont 4 qu'il aurait reconnu
17:45simplement, ce qui ne fait pas beaucoup. Il a vraiment le profil du père, du géniteur qu'on
17:53recherche maintenant. Seuls les résultats d'un test nous confirmera. Dans quelques semaines,
17:59Fabrice saura avec certitude si la jeune femme sur Internet est bien la demi-sœur de Sarah.
18:10Pour l'heure, nous retrouvons Marie à Rennes. La jeune étudiante recherche également sa mère
18:16biologique. Il y a deux semaines, elle aussi s'est décidée à passer un test génétique,
18:21car elle n'a aucune information sur ses origines. Soutenue par Isabelle, sa mère adoptive,
18:29c'est peut-être le seul moyen de découvrir un parent, grâce à la base de données du site.
18:34T'as un truc bleu comme ça? Oui. Et t'as le tube. On est d'accord? Oui. Faut pas qu'on loupe,
18:43parce que c'est pas la dernière chance, mais si quand même, un petit peu. Les résultats,
18:48j'espère qu'il y en aura, qu'on arrivera à trouver quelque chose. Parce que là,
18:51s'il n'y en a pas, c'est un mur et on pourra pas trouver d'autres solutions, je pense. Moi,
18:56je préfère prendre du recul. Je pense que cette réalité là, je me la prendrai en pleine figure
19:01au moment des résultats. Dans le kit ADN envoyé par le site, moyennant 100 euros,
19:06tout le nécessaire pour faire un prélèvement. C'est parti. Ça me stresse.
19:18Je pense que c'est assez bon là. J'ai mis le tube dedans comme ça. Je crois que c'est bon.
19:29Voilà, à la fois. C'est un peu étrange comme moment quand même. L'ADN de Marie va être
19:36analysé par le laboratoire situé aux Etats-Unis. Nickel. Dans quelques semaines, la vie de la
19:43jeune femme pourrait bien basculer. Parmi les 12 millions de profils génétiques répertoriés sur
19:48le site, l'un d'eux va-t-il correspondre à celui de Marie? De retour à Marseille,
19:57nous retrouvons Eliane qui, souvenez-vous, a dû accoucher sous X à 18 ans, abandonnant son petit
20:03garçon. Le couple donne naissance à une petite fille. Pourtant, Eliane ne parvient pas à oublier
20:09cet autre enfant qu'elle ne voit pas grandir. On m'avait enlevé une partie du coeur. On m'avait
20:16enlevé une partie de moi. Quand je voyais un petit, je me disais c'est peut-être lui. Je le voyais
20:26partout. Je l'ai vu grandir à travers les autres. Je me disais tiens, il peut être comme ça. Jamais.
20:34Pendant 33 ans, Eliane vit avec le fantôme de ce fils dont elle a pourtant parlé à son mari,
20:41décédé depuis. Jusqu'à ce jour de 1995 où elle décide de contacter la DAS pour connaître son
20:48identité. Une démarche que seule une poignée de mères de naissance entreprennent, mais qui va payer.
20:53Quatre jours plus tôt, son fils s'est manifesté pour les mêmes raisons. Quand la DAS m'a appelé
20:59pour me dire voilà, votre fils vous recherche aussi. Il est là. Il est là. C'est le petit
21:14garçon. C'est toujours mon enfant. C'est toujours mon gros bébé que j'ai jamais pu prendre dans
21:21mes bras. Ces trois petites filles ont prévu de lui rendre visite. Sive, après trois ans
21:29d'investigation, il a une grande nouvelle à annoncer à Sarah. Bonjour Sarah. Bonjour Fabrice.
21:34Ça va ? Super. Merci de m'accueillir. Ça va, pas trop stressé ? Si, un peu stressé, oui. Je n'ai pas
21:44trop dormi. La nuit a été longue. Oui, c'est ça. La jeune femme ignore totalement ce qu'il a
21:52découvert. Les choses ont évolué, ont avancé. Cet arbre généalogique matché avec toi, on a pu
22:00trouver donc une certaine Claire qui a été très compréhensive. Pourquoi ? Parce qu'elle me dit
22:07qu'elle avait été contactée il y a environ cinq ans par trois ou quatre enfants qui se sont
22:13présentés comme de l'humifrère et soeur. Et donc je lui ai proposé le test et elle a dit oui tout
22:18de suite. Donc on a les résultats de Claire. Voilà. A désormais un père biologique, des frères et
22:25soeurs, mais c'est une nouvelle enquête qui débute pour un jour, elle l'espère, reconstituer le puzzle
22:30de son histoire. Nous partons à Nantes où Marie est étudiante. Il y a un mois, elle a donc effectué
22:44un test ADN sur un site américain pour tenter d'en savoir plus sur ses origines.
22:48Ce matin, les résultats sont enfin consultables.
22:54Ça symbolise beaucoup de choses parce que, en fait, j'ai quand même tenté pas mal de démarches et
23:03disons que pour être un peu renseignée, les tests ADN sont censés apporter des résultats. Donc s'il
23:09y en a pas là, il y a un peu ce truc de... Est-ce qu'il y en aura à un autre moment aussi ? Donc s'il n'y a
23:14pas de réponse, il va peut-être qu'à un moment donné, il va falloir que je commence mon deuil de réponse. Et
23:18c'est un truc que j'en ai conscience, mes soeurs sont françaises et allemandes. J'ai fait espagnol toute
23:23ma vie pour me retrouver allemande. Une sacrée nouvelle tâche donc 0,59% d'ADN avec la jeune
23:31femme, une cousine au quatrième degré. Il y a une personne, on aurait le troisième grand grand
23:40parent commun. Donc il y a ma génération, celle d'au-dessus, celle encore d'au-dessus, encore, encore et encore.
23:46En tout cas, le plus gros pourcentage, c'est 0,59%. Un pourcentage qui inquiète Marie pour la suite de
23:55son enquête. Face à son désarroi et la difficulté d'interpréter les résultats, nous la mettons en
24:01relation avec Fabrice, le détective. Oui, bonjour. Oui, allô, bonjour. En fait, là, je viens de découvrir
24:06les résultats du test. Là, j'ai les pourcentages sous les yeux et la personne avec qui j'ai le plus
24:11de pourcentage en commun, on a 0,59%. Vous avez 0,59%, donc ce n'est pas suffisant pour espérer aboutir.
24:17Oui. Donc c'est vrai qu'on espérait avoir des taux plus importants, à savoir que les taux vont de 0 à 50%,
24:26à savoir qu'un parent a 50% d'ADN commun avec son enfant. Donc là, 0,59%, donc on peut estimer que le lien de
24:37parenté nous amène à un quatrième, voire un sixième arrière-grand parent commun. Je me demandais, au niveau de
24:47tout ce qui était délai et chance d'aboutir, comment... Sincèrement, avec ces taux-là, ça va être trop
24:54difficile, ça va être trop compliqué pour aboutir. Nous, on est entre 3 mois et 3 ans pour aboutir. Le
24:59délai dépendra des taux que vous aurez sur... Fabrice évoque un autre site israélien qui compile lui
25:06aussi l'ADN de près de 8 millions de personnes, majoritairement européennes. Eh ben, je vous
25:14remercie. A très bientôt. Eliane est un peu nerveuse. Elle s'apprête à passer quelques jours avec son fils,
25:22Jean-Christophe. C'est pas pour lui plaire, mais c'est surtout pour ne pas lui déplaire. En 1995,
25:29elle l'avait retrouvé 33 ans après avoir accouché sous X. Depuis, il se revoit au moins une fois
25:37par an. Ben, disons qu'à la place des genoux, il y a des boules de coton. Ça me fait ça à chaque fois
25:43qu'il vient, quoi, parce que je le vois quand même pas souvent. Et ça fait partie de mon petit bonheur.
25:48Ce grand bonheur qui se fait attendre s'appelle donc Jean-Christophe. Il a 62 ans. Arrivé tout
26:00droit de Grenoble, il vient avec ses trois filles. Même si Jean-Christophe reste pudique avec cette
26:13mère qu'il n'a pas connue pendant longtemps. Moi, je jette pas une queue de tomates en
26:17l'avoir senti. Ça me plaît trop, mais en fait, c'est mon corps. On a une foule de choses qui se
26:24rapprochent comme ça. Mais par contre, vous le verrez jamais pendu à mon goût. Jamais.
26:31Pourquoi vous prenez jamais Yann Le Roi? On se dit un bon bonjour, un bon au revoir et ça suffit.
26:38Oui, non, mais on n'a pas besoin de ça. Et après, la complicité, même par verbal ou de regard,
26:46suffit amplement. Et puis, l'amour, il est là. Donc, on sait, on n'a plus besoin de se prouver
26:53quoi que ce soit, ni à l'un ni à l'autre. Bon appétit! Une relation sans effusion,
27:00mais au fil des années, la complicité s'est installée. Tu vois déjà pas vite,
27:06en plus, tu t'arrêtes pour ramasser les conneries. Mais non, mais c'est pas une
27:09connerie. Non, ça ne peut pas servir. Même s'il a construit sa vie sans Eliane,
27:15Jean-Christophe a tenu à lui laisser une place dans sa famille.
27:18Allez, je vais voir les dents, les filles. Allez, merci. Merci beaucoup. Merci beaucoup.
27:25Non, mais ça va. Vous avez le sourire, les souris. C'est super. On est toute la petite
27:30famille avec Eliane. Alors oui, ça fait un souvenir chaque année, un souvenir indéniable. Et puis,
27:38ils sont belles. En plus de ça, c'est un beau moment. Des retrouvailles heureuses,
27:44mais quelques jours dans l'année. Pour Jean-Christophe, ses vrais parents,
27:48ce sont Jacques et Yvette qui l'ont adopté alors qu'il n'avait que trois mois.
27:52Je ne veux pas l'appeler maman, c'est une bonne tante. Et puis, c'est pas ma maman. Ma maman,
27:58c'est celle qui m'a élevée. Non, parce que c'est pas un an que je mérite de sa part. Moi,
28:07je ne suis pas sa maman. Sa maman, c'est elle qui s'est levée la nuit quand il pleurait,
28:12qui lui a changé les couches, qui lui a lavé le derrière. Une maman qui ne pouvait pas avoir
28:17d'enfant, mais Jean-Christophe ne lui a jamais caché qu'il revoyait sa mère biologique. Yvette,
28:23décédée depuis, n'a finalement jamais rencontré Eliane. Mes parents savent. Alors Eliane,
28:29elle était OK, mais... Malgré la distance, mère et fils ont prévu de se retrouver à nouveau
28:35l'été prochain. Depuis notre tournage, Marie, elle, ne baisse pas les bras. Pour retrouver ses
28:42parents biologiques, elle envisage de faire un nouveau test ADN qui lui révélera l'origine.
28:47Enfin, Sarah, de son côté, n'a pas encore rencontré son père biologique, mais elle a
28:55fait la connaissance de sa demi-sœur et projette de rencontrer le reste de la famille. Avec l'espoir,