Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieur : «Il n'y a aucune raison de penser qu'il y a plus de risque d'embrasement aujourd'hui que dans cette France fracturée dans laquelle nous vivons depuis plusieurs années».
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00:00Il y a plusieurs choses dans ce que Gérald Darmanin a dit et de ce que vous rappelez.
00:03Qu'il y ait un risque de terrorisme islamiste, c'est un fait,
00:07dans la séquence, qui est la séquence à venir des Jeux Olympiques,
00:11et sachant que la dissolution crée une fragilité politique par nature,
00:15puisqu'il y a une incertitude sur le gouvernement qui sortira des urnes dans quelques jours.
00:19Ça crée un espace de fragilisation, et les islamistes ont toujours,
00:24historiquement, essayé de jouer sur ces fragilités, qui sont des forces,
00:28c'est la démocratie, mais qui sont des fragilités ponctuelles.
00:31Souvenez-vous de l'épouvantable attentat à Madrid à la gare d'Atocha en mars 2004,
00:35juste trois jours avant les élections législatives en Espagne.
00:38Donc c'est une hypothèse qui est tout à fait possible.
00:40Ensuite, les violences urbaines, parce que là, dans la phrase de Gérald Darmanin,
00:43tout est un peu mélangé. Le risque de violences urbaines, oui, il existe.
00:46Mais Laurence Ferrari, il faut dire à nos compatriotes que des violences urbaines,
00:49en France, il y en a tous les jours. Tous les jours.
00:52Avec des individus identifiés déjà ?
00:54Tous les jours, dans telle ou telle ville, pour un contrôle identifié qui s'est mal passé,
00:58un refus de tempérer, il y a des voitures qui brûlent, des policiers qui sont caillassés, etc.
01:04Donc la question, c'est de savoir s'il y a un risque d'embrasement général.
01:07Moi, je ne crois pas. Après, nous sommes dans un pays tellement tendu
01:10qu'un rien peut déclencher des émeutes, et ensuite, il suffirait qu'il y ait un blessé
01:16ou un mort pour que tout s'enflamme. Mais il n'y a aucune raison objective
01:19de penser qu'il y a plus de risques aujourd'hui que, malheureusement,
01:22dans cette France très gravement fracturée dans laquelle nous vivons depuis plusieurs années.