Bernard-Henri Lévy, philosophe, était en direct ce mercredi dans le Live Switek.
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00:00La démocratie, ce n'est pas le règne du bien, c'est choisir entre le mal et le moindre mal, donc bien sûr que Macron est un populaire,
00:07et je suppose que Gabriel Attal l'est tout autant. Enfin, il y a un moment où il faut savoir si on passe par-dessus cette impopularité-là,
00:18cet agacement, cette humeur. Un peuple, en effet, ce sont des humeurs, Machiavel, etc. Mais il y a un moment donné, face à des choix historiques,
00:27où il faut passer au-delà de l'humeur et se demander qui est en mesure de conduire la politique d'un pays.
00:35Sauf que la question, c'est de savoir à la fois si ce ne sont que des humeurs, ou si c'est plus profond que ça, et ce qui les a provoquées,
00:40ce qui a pu déclencher ces humeurs, comme vous dites. Et la part de responsabilité du Président, pour poser la question clairement.
00:47Oui, probablement. C'est même certain. Mais je ne vois pas quel a été, très honnêtement, quel a été le si grand crime du Président Macron
00:58pour, par-delà l'humeur et l'usure naturelle du pouvoir, récolter aujourd'hui cette impopularité. Franchement, écoutez, qu'a-t-il fait ?
01:08Pardon, mais je peux vous citer l'assurance chômage ces dernières semaines. Je peux vous citer la réforme des retraites l'année dernière.
01:14La réforme des retraites, moi j'étais pour. Nous sommes très nombreux à avoir su, si on met de côté la démagogie et les criailleries,
01:28à avoir su qu'elle était inévitable, parce qu'on ne va pas refaire le débat aujourd'hui. Et en toute hypothèse, même pour ceux qui sont contre,
01:35ce n'est pas un crime contre l'humanité. Donc il y a évidemment, bien sûr, une espèce de vent comme ça, de colère, mais il y a des colères,
01:52des bonnes colères et des mauvaises. Enfin, bonnes et mauvaises, pour celui qui l'exprime. C'est-à-dire qu'il y a des colères qui font avancer les choses
02:00et il y a des colères parfois qui poussent les peuples dans une impasse.