• il y a 6 mois
"Tout est prêt, nous sommes très sereins et nous avons hâte que cela commence", assure sur France Inter Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, à un mois du lancement des Jeux Olympiques de Paris. "Les renforts territoriaux de policiers et gendarmes commencent à arriver", dit-il.
Laurent Nuñez a souligné "la persistance du risque d'attentat islamiste". "Les Jeux Olympiques sont apparus dans un certain nombre de propagandes visant à inciter des actions terroristes sur le territoire national et nous sommes très attentifs à cette menace", selon lui. Des risques d'attentats venant également de l'ultra droite assure-t-il. "Ces dernières années nous avons eu plus d'une dizaine de dossiers ouverts par le parquet national antiterroriste au titre de l'ultra droite en France", d'après Laurent Nuñez. "On reste attentifs à tous types de menaces", selon lui. Les organisateurs des Jeux olympiques assurent rechercher encore plusieurs centaines d'agents de sécurité privés. "Tous les agents ont été recrutés", selon Laurent Nuñez. "Il n'y a pas de difficulté" sur ce point, dit-il.

Retrouvez les entretiens de 7h50 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50

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Transcription
00:00Sonia Devillers, votre invitée, ce matin, est le préfet de police de Paris.
00:03Bonjour Laurent Nunez, dans un mois pile, jour pour jour, aura lieu la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris en termes de sécurité ? Tout est prêt ?
00:12Oui, tout est prêt, nous sommes prêts, on a même hâte maintenant que ça commence.
00:15Tous les dispositifs de sécurisation des sites, de la cérémonie, les dispositifs de lutte contre la délinquance, de protection des sites touristiques, voilà, tout est prêt.
00:24Cérémonie dont plus on découvre des éléments et plus on mesure le défi en termes de sécurité, qui intègre les monuments de Paris type le Louvre et Notre-Dame,
00:35qui mobilisera des artistes et des figurants qui se produiront sur les ponts et sur les toits de Paris. Vous dormez bien ?
00:42Je dors très bien, on est très sereins, je ne dors pas beaucoup mais je dors très bien.
00:46Non, non, nous sommes très sereins, tout est prêt, on ne découvre plus vraiment d'éléments maintenant, tout est calé.
00:50Et voilà, les renforts d'ailleurs qui vont venir sur la plaque francilienne pour nous renforcer, renforcer la préfecture de police, les forces mobiles, les renforts territoriaux de policiers et de gendarmes,
01:02commencent à arriver et donc leur action est très visible dans l'espace public en région Paris.
01:06Alors Laurent Nunez, parlons du risque d'attentat. En conférence de presse, vous avez souligné la persistance du risque d'attentat islamiste.
01:13Est-ce que la France est visée ou est-ce que c'est spécifiquement les Jeux Olympiques qui sont... ?
01:18D'une manière générale, beaucoup de pays occidentaux sont visés par la propagande notamment de l'Etat islamique, évidemment.
01:23Et puis la France, elle est également en particulier et les Jeux Olympiques sont apparus dans un certain nombre de propagandes visant à inciter à des actions terroristes sur le territoire national, évidemment.
01:34Comme l'a répété, le redit le ministre de l'Intérieur, nous sommes évidemment très attentifs à cette menace.
01:39D'ailleurs, nous sommes en plan J.Pirat, urgence, attentat et ça n'est pas pour rien.
01:44Est-ce qu'il existe d'autres risques d'attentat commis par des mouvances politiques, des mouvances d'ultra-droite, des mouvances d'ultra-gauche, des mouvances pro-palestinienne, mais collo-radicales ?
01:54Il y a des risques de contestation de ces mouvances, même si côté ultra-droite, les services d'enseignement sont aussi attentifs aux risques terroristes.
02:02Vous savez, ces dernières années, on a eu une dizaine de dossiers, plus d'une dizaine de dossiers qui ont été ouverts par le parquet national antiterroriste au titre de l'ultra-droite.
02:10En France, bien sûr, et on reste évidemment extrêmement attentifs, même s'il n'y a jamais eu d'attentat commis à ce titre, on reste évidemment extrêmement attentifs à tout type de menaces.
02:19La menace de l'État islamique et la menace de terroristes islamistes étant évidemment la plus importante.
02:24La plus forte ?
02:24C'est la plus forte, oui. C'est ce qui fait que les services de renseignement sont complètement mobilisés.
02:28Le ministre de l'Intérieur a demandé la mise en œuvre de beaucoup d'actions qui sont permises par la loi votée en 2017, la loi de lutte antiterroriste,
02:37qui nous permet de faire des visites domiciliaires, d'assigner à résidence un certain nombre d'objectifs connus, et ces mesures sont utilisées à plein en ce moment à la demande du ministre de l'État.
02:45Mais est-ce que le contexte politique, cette dissolution, ces élections précipitées, une forte poussée électorale de l'extrême droite accroît le risque d'attentat politique ?
02:54Le risque, il est permanent. Je ne pense pas que le contexte politique sur la menace terroriste ait un impact, mais on est vigilant de tout temps.
03:01Selon le directeur de la sécurité des JO, les organisateurs des jeux recherchent encore plusieurs centaines d'agents de sécurité privés, parce qu'il n'y a pas que les forces de l'ordre. On en est où de ces recrutements ?
03:12Les contrats ont été passés avec toutes les sociétés, et la feuille de route est remplie côté COJO, donc on travaille évidemment étroitement avec eux.
03:21Donc ils ont un volume d'agents de sécurité à trouver.
03:25Donc les 400, 500 qui manquaient ont été recrutés ?
03:27Tous les agents ont été recrutés. D'ailleurs, sur la cérémonie d'ouverture, le ministre de l'Intérieur a souhaité que les forces de sécurité intérieure prennent en compte des missions qui normalement relèvent de la sécurité privée.
03:39Donc on va même les décharger un peu de certaines missions, et donc c'est plutôt positif.
03:44Mais pour les autres sites, pour toutes les autres missions, le COJO est à l'heure, et donc il n'y a pas de difficultés avec le recrutement des agents de sécurité privée.
03:54Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, pointe des notes de services de renseignement qui évoquent de possibles troubles les soirs d'élection.
04:02Comment vous vous y préparez à court terme, le 30 et le 7 juillet, et comment vous vous y préparez à plus long terme ?
04:08C'est-à-dire, est-ce que ça peut venir percuter les Jeux Olympiques ?
04:12Le ministre a rappelé qu'il y a toujours des risques de troubles à l'ordre public, notamment les soirs d'élection, mais pas que.
04:19On l'a vécu par le passé. Effectivement, les services de renseignement prévoient que ça peut être possible dans certaines configurations.
04:24Donc là, on parle du 30 juin et du 7 juillet, premier tour, second tour.
04:27On peut avoir des manifestations de voix publiques qui peuvent dégénérer. Donc voilà, on se prépare à gérer les deux situations.
04:33D'ailleurs, le ministre nous réunit dans quelques minutes maintenant pour évoquer, avec le directeur général de la Gendarmerie et le directeur général de la Police Nationale, cette hypothèse.
04:42Évidemment, oui, on s'y prépare.
04:44Voilà. Plus particulièrement là, dans ce contexte électoratique ?
04:47Oui, bien sûr. Dans ce contexte, on l'a vu le soir des élections européennes, on a eu des manifestations qui se sont bien passées au niveau.
04:53Quant à nous, ce sont produits sous forme de rassemblements.
04:55Puis on a eu ensuite des déambulations sauvages dans les rues de Paris où il a fallu faire intervenir la force pour éviter des dégradations.
05:02Lors de ces déambulations sauvages, j'insiste, les manifestations en elles-mêmes, les rassemblements, n'ont pas entraîné de troubles à l'ordre public.
05:07Et alors, est-ce que vous craignez que ça perdure, que ça s'installe ?
05:10La cérémonie des Jeux d'ouverture intervient trois semaines après le second tour.
05:14Est-ce que ce contexte d'agitation politique, de remous politiques, peut percuter les JO ?
05:21Non. D'abord, on se prépare, on craint rien du tout.
05:24On se prépare évidemment à ce type de contestation.
05:27Et on aura un volume d'effectifs qui sera extrêmement conséquent sur la région francilienne.
05:3145 000 policiers, gendarmes, sans compter les militaires du dispositif Sentinelle, 10 000.
05:35En moyenne, c'est 30 000 fonctionnaires de police et militaires de gendarmerie par jour.
05:40Non. S'il devait y avoir des manifestations, évidemment, on se prépare à les gérer.
05:44Et nous avons beaucoup d'expériences.
05:46Des déploiements de banderoles, des envahissements de scies ?
05:49Il y a plusieurs choses. Vous avez des manifestations de voie publique qui peuvent dégénérer.
05:52Ça, nous les encadrons. Et puis, il y a effectivement, pendant les Jeux,
05:55il peut y avoir des mouvements revendicatifs, des actions politiques qui ne sont pas permises dans les stades.
06:00Et donc ça, ça relève plutôt de la sécurité privée qui, généralement,
06:03met un terme aux déploiements de banderoles et autres.
06:05Et quand le chef de l'État emploie une expression qui est franchement effrayante,
06:10un risque de guerre civile ?
06:12Oui. Je ne comprendrai que dans la période de réserve actuelle. Je n'ai pas de commentaire à faire.
06:17Oui, mais en termes de sécurité, la guerre civile, ça veut dire quelque chose.
06:20En termes de sécurité, nous sommes extrêmement attentifs à toutes les situations.
06:25On est rôdés, on est prêts. On a démontré par le passé qu'on savait gérer des multitudes d'événements,
06:29à la fois des grands événements qui peuvent effectivement donner lieu à manifestations
06:33ou des manifestations qui n'ont rien à voir avec l'événement, mais que nous savons gérer en même temps.
06:37Alors, entre une prise de parole dans le Parisien, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
06:42et une autre prise de parole sur les antennes de BFM à Lille,
06:45on n'a pas très bien compris si Gérald Darmanin, en fonction du résultat des élections législatives à venir,
06:51souhaitait rester au gouvernement s'il en a la possibilité, ou pas du tout, dès le second tour.
06:59Vous risquez quand même de vous retrouver avec un nouveau ministre de l'Intérieur.
07:03Est-ce que ça peut peser et ça peut nuire à l'organisation des JO ?
07:07Alors d'abord, Gérald Darmanin, il est ministre de l'Intérieur.
07:10Au moment où je vous parle, c'est avec lui que nous travaillons, c'est avec lui qu'on a préparé les jeux,
07:14c'est avec lui que nous allons avoir une réunion dans quelques minutes pour préparer les soirées électorales,
07:19le premier et le deuxième tour. Il y a un plan qui est préparé, qui est prêt.
07:25Il y a la sécurisation des JO, les plans sont arrêtés et il n'y a aucune raison que ces plans ne soient pas mis en œuvre.
07:31Le ministre de l'Intérieur l'a rappelé dans un entretien au Parisien ce matin.
07:34Tout est prêt et nous sommes prêts, tous les hauts fonctionnaires sont prêts,
07:37le préfet de police qui est responsable de la sécurité pour toute l'île de France pendant les JO,
07:41tous les militaires de la gendarmerie, tous les policiers sont prêts.
07:44Alors garantir la sécurité pendant les JO, c'est aussi se prémunir contre des cyberattaques.
07:50Et là, les spécialistes et les organisations en charge de cette cybersécurité
07:55admettent qu'il va falloir faire face à des attaques qui se chiffrent en milliards.
08:00On peut répondre à des milliards d'attaques ?
08:03Absolument. D'abord, ce risque est documenté parce que lors des précédents JO, il y a eu un nombre impressionnant d'attaques.
08:08Et là, on pense qu'il va être multiplié par 8 ou par 10 ?
08:11Probablement. Il y a certains états qui se livrent à des attaques cyber, soit directement, soit en utilisant des groupes de cybercriminalité
08:18qui sont utilisés à des fins d'ingérence. Oui, on s'y prépare clairement.
08:21Alors ça, ça relève de l'ANSI, l'Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d'Information, qui relève du Premier ministre.
08:26Mais il n'empêche que chaque service, à commencer par au ministère de l'Intérieur, la préfecture de police,
08:31on renforce nos systèmes d'information, on les sécurise beaucoup mieux.
08:34Il y a tout un travail qui a été engagé ces dernières années pour y faire face.
08:38Merci Laurent Nunez.
08:39Merci.

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