• il y a 6 mois
Cette semaine, Alexande Delpérier reçoit Floriane Hot, championne du monde du 100 km et Aline Friess, gymnaste de l'équipe de France.

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Sport
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00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21bienvenue dans votre rendez-vous dédié aux femmes dans le sport.
00:24Bienvenue, comme toutes les semaines,
00:26avec deux femmes particulièrement inspirantes
00:29que nous avons le plaisir d'accueillir avec Salim.
00:31Elle a 31 ans, elle vient d'Aix-en-Provence
00:34et elle est championne du monde du 100 km en courant.
00:37Floriane Hoth est à l'honneur aujourd'hui,
00:39retour sur un parcours pas comme les autres.
00:41Et puis, focus sur la jeune gymnaste française,
00:44Aline Friis, 19 ans seulement, médaillée de bronze
00:47au dernier championnat d'Europe.
00:48Elle vise désormais plus haut, objectif, Paris 2024.
00:51Voilà pour le sommaire.
00:53Soyez les bienvenus. Bonjour, mon cher Salim.
00:55Bonjour, Alex.
00:56Salim, ôte-moi d'un doute.
00:58Notre hôte s'appelle bien Hoth.
01:00Absolument, je crois que ça y est.
01:02Elles sont toutes faites, on peut donc accueillir Floriane.
01:05Bonjour, Floriane.
01:06Bonjour, Salim. Bonjour à tous les deux.
01:09Bonjour à tous.
01:10On est ravis de t'accueillir. Tu as déjà un palmarès exceptionnel.
01:13Tu as quel âge, Floriane ?
01:15J'ai 31 ans.
01:1631 ans, et tu pourras toujours te dire
01:18que l'année 2022 a été exceptionnelle,
01:20puisque depuis cette année, tu es championne de France
01:23du 100 km, mais également championne du monde.
01:26Ça claque sévère, ça, Floriane.
01:28Oui, c'est vrai que je n'aurais pas imaginé ça
01:30il y a quelques années, même mois, j'allais dire,
01:34mais c'est vrai que ça s'est un peu enchaîné cette année-là
01:37et je pense qu'elle restera inoubliable.
01:39J'ai besoin de comprendre, et après, on va retracer ton parcours.
01:42Floriane, 31 ans, c'est un âge qui est comment ?
01:45Qui est bon, qui est très bon pour faire du...
01:47On appelle ça comment ?
01:48C'est pas du trail, c'est de l'ultra-long, c'est quoi ?
01:51Oui, voilà, c'est de l'ultra-distance, on va dire.
01:54Donc je pense que 31 ans, ça commence à être...
01:57Enfin, plus, on va dire, plus les distances sont longues,
02:00plus on peut avancer en âge, donc ça va,
02:02je ne suis pas encore trop vieille pour cette distance.
02:04C'est bon à savoir, me voilà rassurée, merci beaucoup.
02:07Oui, parce qu'à 66 ans, il peut faire quoi, Salim ?
02:09Écoute-le.
02:12Alors, retour sur ce parcours.
02:14Toi, t'es originaire de Toulouse,
02:15et tu commences la danse et l'athlétisme à 7 ans.
02:17C'est tes parents qui voulaient te faire faire du sport ?
02:19T'étais hyper active ou c'est une famille de sportifs ?
02:22C'est un peu les trois, je crois.
02:25Donc oui, c'était un mix.
02:26Mes parents, ils ont toujours été à fond dans le sport,
02:28mais sans nous obliger ou quoi que ce soit,
02:29mais voilà, c'était important.
02:31Et je pense effectivement que depuis tout petit,
02:33c'est important de faire du sport, c'est un bon équilibre.
02:35Donc voilà, j'ai fait un peu de danse et rapidement,
02:39voilà, un peu d'athlétisme aussi, mais comme ça,
02:41on va dire, dans mon village.
02:43Et puis après, je me suis tournée plus vers le foot,
02:47avec une petite parenthèse motocross, du coup.
02:49Oui, parce qu'il faut que tu nous expliques un truc.
02:51Il y a un moment, tu quittes la France et tu pars en...
02:54En Guyane.
02:55Je ne quitte pas la France, du coup.
02:56Oui, évidemment.
02:57Mais en Guyane-France...
02:58Excusez-moi.
03:00Donc tu pars en Guyane, tu as quel âge ?
03:02J'ai 7 ans, de 7 ans à 10 ans.
03:04OK, et donc là, tu vas découvrir le...
03:07Le motocross.
03:09Comment est-ce qu'on passe de la danse au motocross ?
03:14Plutôt bien, non ?
03:16J'ai toujours aimé les...
03:17J'étais un peu garçon manqué quand même, étant plus jeune,
03:19donc c'est vrai que tous ces sports-là, ça m'a attirée.
03:23Et puis en Guyane, ça s'y prêtait bien,
03:24on avait un terrain de motocross à côté de la maison,
03:26donc du coup, voilà, avec mon frère, on s'y est mis assez rapidement.
03:30Donc la Guyane, c'est de 7 à 10 ans.
03:32Est-ce que tu avais déjà l'esprit de compète
03:34ou c'était juste pour le fun ?
03:36Ah non, c'était juste pour le fun, comme ça.
03:39Après, on y allait très souvent et on faisait de la compétition,
03:41mais vraiment, oui, pour le plaisir.
03:44À 13 ans... Enfin, à 10 ans, vous rentrez en France,
03:46à 13 ans, tu découvres le foot.
03:49Oui, voilà, c'est ça, j'ai un peu enchaîné.
03:51Toujours grâce à mon frère et mon père, qui étaient un peu là-dedans,
03:54et du coup, j'ai voulu essayer aussi.
03:56J'adorais cette ambiance sur les tournois, l'esprit d'équipe et tout,
04:00donc c'est vraiment ce qui m'a plu au début.
04:02Et puis après, j'ai adoré le foot aussi,
04:04donc du coup, c'était une bonne chose.
04:06Toujours avec l'athlète, Antoine Defont,
04:08ou tu as fait une pause sportive de 10 à 13 ans, si on peut dire ?
04:13Non, mais en fait, avec le foot, on a toujours un peu une...
04:16Enfin, pour la condition physique, on courait aussi,
04:18donc en fait, j'ai toujours un peu couru,
04:19mais ce n'était pas, on va dire, le sport principal.
04:21Mais par contre, pour garder la forme, même avec le foot,
04:24je faisais quand même de la course à pied un petit peu.
04:26Et est-ce que c'est le lycée et le cross
04:28qui te ramènent véritablement à l'athlète ?
04:30Alors non, pas vraiment.
04:32C'est vrai que j'ai recommencé,
04:33j'avais participé au championnat de France UNSS avec des copines,
04:37donc c'est ça qui m'a refait faire un peu d'athlète,
04:39mais je faisais trop de foot, j'avais trop d'entraînement,
04:41donc du coup, je ne pouvais pas faire les deux.
04:43Et c'est plus tard que je me suis remise à la course à pied,
04:48suite à un défi qu'on m'a fait,
04:50on m'a dit, si on faisait un marathon dans quatre mois,
04:52et donc moi, toujours partante, je me suis dit, allez, pourquoi pas ?
04:55Et c'est là que j'ai fait, en fait, c'est ma première course officielle,
04:58c'est un marathon, du coup,
04:59et suite à ça, je me suis dit, mais j'adore, en fait.
05:02Et du coup, j'avais déménagé, en plus, entre-temps,
05:05donc je n'avais plus mon équipe de foot,
05:06et je me suis dit, c'est l'occasion.
05:08Et du coup, j'ai rejoint un club d'athlètes en 2016,
05:12et depuis, je n'ai pas arrêté.
05:13Donc, tu as arrêté le foot parce que tu as déménagé ?
05:17Voilà, c'est ça.
05:18OK. Ce premier marathon, tu le cours en combien ?
05:21En 3h40.
05:23Ouais, donc déjà, il y a une bonne prédisposition.
05:25T'as quel âge à ce moment-là ?
05:27J'ai...
05:29C'était en 2014, donc j'avais 23 ans.
05:32Et tes copines, elles font combien, elles ?
05:34En quoi ? En chrono ?
05:35En marathon, ouais.
05:37Un peu plus, mais on a fait une bonne partie de la course ensemble,
05:40on va dire la première moitié,
05:41et puis ensuite, après, on s'est un peu dispersées.
05:44C'est ça qui est intéressant à savoir aussi,
05:45c'est que tes 3h40, tu les as sorties
05:48par un entraînement artisanal un petit peu que t'as fait.
05:51Oui, oui. On peut dire ça, ouais.
05:53Non, mais comment t'as géré ça ?
05:55En vrai, tu t'es renseignée ou est-ce que tu as été au feeling ?
05:59Même pas. En plus, je me dis, c'est...
06:01Après, c'était en 2014, il y avait moins de plans
06:04qu'on pouvait trouver des fois, même sur Internet,
06:06sur des magazines, j'ai l'impression qu'on en voit de plus en plus.
06:08Mais c'est vrai qu'à l'époque, j'avais même pas de montre GPS.
06:11Je courais autant, je me disais, bon, là, je cours tant.
06:13J'avais un petit parc à côté de chez moi,
06:15Ex me disait, allez, un tour, là, deux tours, trois tours.
06:18En fait, je faisais un peu comme ça,
06:20mais je courais trois fois par semaine, max.
06:22Et c'était vraiment... Voilà, c'était vraiment le début, on va dire.
06:26Tu poursuivais des études en même temps ?
06:29Oui, oui, oui. J'avais fini mes études quand je suis arrivée sur Ex,
06:32parce que c'est là que j'ai commencé à travailler.
06:34Mais du coup, je faisais, oui, les deux en même temps,
06:38mais c'était cool.
06:39Après, le travail, ça m'a aussi permis de rencontrer du monde
06:41parce que c'est vrai que je suis arrivée sur Ex,
06:43je ne connaissais personne, vu que j'étais de Toulouse à la base.
06:45Et du coup, ça m'a permis aussi de rencontrer du monde.
06:48À quel moment tu te dis, bon, tiens, un, je vais renouveler l'expérience
06:51et pourquoi pas faire du plus long ?
06:54Peut-être que le plus long n'est pas arrivé tout de suite, d'ailleurs.
06:56Non, parce qu'en fait, quand même, après mon premier marathon,
06:59j'ai eu très mal à la genoue pendant longtemps.
07:01Je pense que le corps a accepté de courir le marathon,
07:04mais il n'était pas prêt pour l'encaisser,
07:05donc j'ai eu du mal, après, à pouvoir courir assez tôt.
07:09Donc c'est vrai que j'avais un peu peur de refaire un marathon,
07:11mais en même temps, je me suis dit, en étant encadrée, en étant suivie,
07:15ça devrait marcher,
07:17tout le monde ne se blesse pas à chaque fois qu'il fait un marathon.
07:20Donc non, j'ai repris avec des petites courses
07:22et assez vite, j'ai dit à mon coach de l'époque,
07:26j'aimerais bien refaire un marathon.
07:28Il y avait le marathon de Paris,
07:29et du coup, ça a été l'objectif assez vite quand même.
07:31Tu l'as fait combien, le marathon de Paris ? En combien, pardon ?
07:34En 3h20, cette fois-là.
07:36Donc déjà, tu gagnes 20 minutes.
07:39Et puis on va accélérer, et on passe à 2021,
07:42le marathon de Valence.
07:43Écoute bien, Salim, tu le fais en combien ?
07:452h41.
07:46Ah ouais, ben là, voilà quoi, l'entraînement, c'est sûr que...
07:50Là, on a changé de dimension, voilà.
07:53Oui, c'est sûr que là, l'entraînement n'est pas celui de 2014,
07:56là, c'est certain.
07:57Non, et puis l'expérience est là aussi.
07:59C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qui rentrent en ligne de compte,
08:01notamment la récupération.
08:02Tu parlais de ton genou, après.
08:04On sait bien que le corps met du temps à s'en remettre aussi,
08:06que ça fait partie du jeu.
08:08Il faut le savoir, bon, tu as bien suggéré ça aussi.
08:12Oui, oui, non, c'est sûr que c'est un tout.
08:13Après, c'est la charge d'entraînement qui a augmenté,
08:16mais c'est aussi tout ce qui est à côté,
08:17le suivi kiné, ostéo...
08:19Nutrition.
08:20La nutrition aussi, la récupération, tout ça.
08:24C'est vrai que c'est un tout.
08:26C'est pas que l'entraînement pur.
08:28Oui, voilà, un petit peu à mon niveau,
08:31mais c'est un peu ça, oui.
08:32Mais à quel moment, parce que là, le marathon de Valence,
08:342h40, c'est en 2021,
08:36à quel moment tu te dis, bon, 42 kilomètres, c'est mignon,
08:38mais maintenant, je vais faire 100 bornes ?
08:41Allez.
08:42En fait, c'est mon copain qui court aussi beaucoup
08:44et qui fait du marathon.
08:46En début d'année, cette année,
08:48j'hésitais à refaire un marathon en avril ou pas,
08:51et c'est lui qui m'a parlé du 100 kilomètres,
08:53parce qu'il sait que j'aime bien courir longtemps,
08:56que souvent, je rajoute des kilomètres sur mes séances,
08:59et il me dit, vu que t'aimes tant courir,
09:01tu sais qu'il existe le 100 kilomètres,
09:03et il m'a dit, allez, championnat de France en avril.
09:06Pourquoi tu t'entraînerais pas à ça ?
09:08Et ?
09:09Et du coup, il me l'a dit une fois,
09:11et après, c'était parti, quoi.
09:13Mais t'es sûre qu'il veut pas se débarrasser de toi
09:15pour que tu cours plus la semaine ?
09:16Ouais, je pense que c'était un peu pour m'occuper,
09:19comme tu disais, le petit truc un peu hyperactif, tout ça,
09:21et il s'est dit, bon, là, à moins, ça devrait le faire, quoi.
09:24Ça devrait l'occuper matin et soir, du coup, sur les entraînements.
09:27Donc si je comprends bien, en janvier, il te dit,
09:29mais pourquoi tu t'attaques pas aux courses de 100 kilomètres ?
09:314 mois après, t'es championne de France, c'est ça ?
09:34C'est ça.
09:35C'est...
09:37Comment tu le vis, ce truc ?
09:38Parce que forcément, tu t'y attendais pas.
09:41Ah non, non, pas du tout.
09:42Moi, c'est vrai que ça a été plus le défi.
09:44Je m'étais dit, écoute, je vais faire 100 kilomètres dans ma vie,
09:47comme j'aimerais bien aussi faire un Ironman une fois dans ma vie.
09:50Bon, là, c'est sûr que, vu mon niveau en natation et en vélo,
09:53ça serait pas la même, mais c'était plus un défi.
09:56Et je me suis dit, déjà, ça me plaisait.
09:58Je pense que, de toute façon, il faut que ça plaise.
09:59C'est tellement d'entraînement, tellement quand même de...
10:02C'est pas des contraintes, mais on doit quand même faire des choix
10:05dans notre vie de tous les jours
10:06pour caser autant d'entraînement et de kilomètres.
10:08Donc, je pense qu'il faut aimer ça à la base.
10:10Et après, c'est vrai que, voilà, ça s'est bien passé pour moi.
10:15Enfin, j'ai pris beaucoup de plaisir sur le premier.
10:18Et du coup, c'est vrai que ça a été pour moi aussi un peu un rêve
10:22parce que ça m'a permis d'accéder au maillot d'équipe de France.
10:24Et ça, j'aurais jamais cru une fois dans ma vie.
10:27Dis donc, il y a une chose qui est importante.
10:29T'es partie t'entraîner au Kenya.
10:31C'était quand ? Combien de temps ? Explique-nous.
10:34Alors, je suis partie...
10:35En fait, on avait déjà prévu de partir au Kenya aussi
10:37parce que c'était une expérience que j'avais vraiment envie de vivre.
10:40Nico, mon copain, y était déjà allé.
10:41On en avait parlé.
10:42Attends, t'avais prévu d'aller au Kenya pour faire du tourisme
10:45ou pour faire de l'athlétisme ?
10:46Non, pour m'entraîner et pour préparer un marathon.
10:48Et ensuite, c'est vrai que quand il m'a parlé du 100 km,
10:51je me suis dit que ça peut être le moment rêvé.
10:53C'est la première fois que je vais faire un stage d'athlète.
10:54Donc, pendant trois semaines, je vais me consacrer qu'à ça,
10:57qu'à la course à pied.
10:58Et du coup, je me dis que ça tombe trop bien.
11:00C'est pour préparer un 100 km.
11:02Il faut faire encore plus de kilomètres qu'un marathon.
11:04Je me suis dit que du coup, ça pouvait vraiment être le bon timing
11:07de partir, qu'en plus, on avait prévu de partir au Kenya.
11:10Donc, je pense que c'est aussi ça qui m'a décidé.
11:13Et vu qu'on est entre nous, tu peux nous donner le secret des Kenyans,
11:16alors, pour être si bon que ça ?
11:18Ils font comme elles.
11:20Non, mais il y a tout depuis...
11:22Oui, ça doit être ça, oui.
11:25Pardon. Non, mais moi, je veux comprendre un truc.
11:28Il y a l'entraînement au Kenya.
11:29Il y a cette performance sur 100 km.
11:31Quand tu es championne de France, tu te dis quoi ?
11:33Tu dis, waouh, je peux ?
11:36Ou tu te dis, c'est un rêve ?
11:38Ou tu te dis, si je peux faire ça, je peux faire beaucoup mieux ?
11:41Qu'est-ce qui se passe dans ta tête à ce moment-là ?
11:44Je me dis...
11:45Déjà, je me dis waouh, parce que oui, c'était mon premier 100 km.
11:48Je ne savais même pas si j'allais le terminer ou pas.
11:50C'est ce que je dis toujours.
11:51Et puis, surtout, je me dis, bon, là, je touche un rêve du doigt.
11:55C'est-à-dire que potentiellement, je peux être appelée en équipe de France
11:58pour aller au Mondiaux cet été.
12:00Donc, il y a tout ça qui se bouscule.
12:02Et en même temps, il y a aussi beaucoup de pression,
12:04parce que je me dis, si je suis en équipe de France,
12:06il faut que j'assure,
12:07parce qu'on a toujours envie d'honorer le maillot tricolore.
12:10Donc, c'est vrai que c'est beaucoup de sentiments.
12:12Et en même temps, je suis très motivée à l'idée de refaire un 100 km,
12:16parce que je me suis régalée sur mon premier,
12:19que ça s'est bien passé,
12:20et que je me suis régalée aussi sur la prépa.
12:23Donc, je suis de suite...
12:24Enfin, quand j'apprends que je suis appelée en équipe de France,
12:27je suis de suite très motivée.
12:29Et je me dis, c'est reparti pour un tour.
12:31Attends, pour bien comprendre.
12:33T'es championne de France au mois d'avril.
12:35Les Mondiaux ont eu lieu au mois d'août.
12:36Quand est-ce que tu sais que tu es appelée en équipe de France
12:38et que tu vas faire ces Mondiaux ?
12:40Quasiment de suite.
12:41On est obligés de le savoir assez rapidement,
12:42parce que les prépas sont quand même intenses.
12:45Tu sais que tu vas être au Mondiaux.
12:47Là, tu te dis quoi ?
12:48Je vais y aller pour voir ?
12:49Ou tu sais déjà qu'il y a moyen de faire un truc ?
12:52Attends, pardon, excuse-moi.
12:54Tu as fait quel temps au championnat de France
12:56sur les 100 kilomètres ?
12:587h42.
12:59Et 7h42, c'est une performance, j'allais dire, exceptionnelle
13:05ou pas encore au niveau international ?
13:09Alors, après, pour donner un petit ordre d'idée,
13:11pour se qualifier, pour être en équipe de France,
13:14il fallait faire les minimas qui étaient de 8h10.
13:17Donc, du coup, 7h40, j'étais déjà dans les minimas.
13:21Après, c'était un parcours vallonné,
13:23donc c'était un parcours où il y avait pas mal de dénivelés,
13:26je ne sais plus exactement,
13:27mais je crois que c'était de l'ordre des 600 ou des 800.
13:30Après, c'est sur 100 kilomètres, donc c'est assez étalé,
13:33mais ce n'est quand même pas plat.
13:34Mais en même temps, c'était un parcours qui était hyper sympa
13:38en Dordogne, et donc, du coup, c'était pesant,
13:41ce qui n'était pas le cas à Berlin, par exemple.
13:43C'était où, en Dordogne ?
13:45Tu veux faire un euro ?
13:46Bellevesse.
13:47Oui, je connais bien le bug Aimé-Bellevesse.
13:50C'est chez moi.
13:50On est passées à Montpesas, je crois.
13:53Il y a un village où on va vers là-bas.
13:55On flanquait à Montpesas, enfin, il y a tout ça.
13:57Bon, bref.
13:58Montpesas, Berceau de l'ULM, pardon,
14:00mais ça compte aussi dans ton parcours.
14:03Désolé, il faut le dire.
14:04Effectivement, c'est peut-être pour ça, alors que ça m'a réussi.
14:07Et puis, toi, on a fait des trucs.
14:08Dans chaque village de France, on est passés.
14:10Floriane, tu arrives à ces championnats du monde,
14:13donc ce sont tes premiers championnats du monde,
14:15c'est ton deuxième 100 kilomètres.
14:17Tu as peu de références.
14:19Quand tu arrives là-bas, tu te dis, je peux être championne...
14:22D'abord, à un moment dans ta tête,
14:24tu t'es dit, je peux être championne du monde aujourd'hui ?
14:27C'est ce que je dis toujours.
14:29Bien sûr que quand on se présente sur une course comme ça,
14:31on espère toujours ou on y croit, sinon on n'y va pas.
14:35Mais par contre, je ne me suis jamais dit que j'allais l'être.
14:37Par contre, je me suis dit, je vais tout donner pour.
14:39Je me suis dit que je vais aller faire ce que je savais,
14:42partir sur mon allure, partir sur ce que j'avais travaillé.
14:45Et après, ça dépend aussi des autres filles.
14:46C'est-à-dire que moi, si je fais ma course, mon chrono,
14:48mais que les filles sont meilleures,
14:49les filles sont meilleures, c'est comme ça, on ne peut rien y faire.
14:52Après, sur un 100 kilomètres, je savais aussi que tout pouvait se passer.
14:55Et même si je n'étais pas la meilleure sur le papier,
14:57parce que je n'avais pas le meilleur chrono d'engagement,
14:59je me disais que tout peut se passer pour les filles comme pour moi.
15:04Donc, il faut aller au bout, donner le meilleur de soi
15:06et voir ce qui se passe à l'arrivée.
15:08Regardons les images de l'arrivée.
15:09Et en même temps, je voudrais d'abord que tu m'expliques
15:11comment s'est passée cette course.
15:13Est-ce que tu as été seule à différents moments ?
15:15Est-ce que tu as été loin derrière certaines ?
15:17Bref, fais-nous rapidement le chemin de la course
15:19et parle-nous des émotions à la fin.
15:22En gros, je suis partie dans les 15
15:24et du coup, je suis remontée petit à petit sur la course.
15:28Donc, je n'ai pas vraiment couru seule
15:30parce qu'on était quand même une centaine de filles.
15:32Plus, on est partis en même temps que les garçons,
15:33donc on était environ 200 sur la course.
15:36Et vu que c'était une boucle de 7,5,
15:38on n'a fait que se croiser, en fait.
15:40Donc, c'était dur psychologiquement
15:43parce qu'on faisait le même parcours et qu'en plus, c'était un aller-retour.
15:46Donc, ce n'était pas les paysages de Bellevèse.
15:48Mais par contre, c'était quand même pour moi
15:52assez motivant dans le sens où je savais les filles qui étaient devant moi
15:55et je savais, en gros...
15:59Où tu en étais.
16:00Voilà où j'en étais et je voyais que je remontais.
16:02Et à quel moment tu étais devant ?
16:05Au 87e kilomètre.
16:07Donc, au 87e kilomètre, tu doubles la première
16:10et tu sais que tu es seule, en fait.
16:12Oui, et la deuxième, c'est aussi une Française.
16:14Du coup, on est deux Françaises à finir sur le podium au Mondiaux.
16:18Et tu la bats de combien de secondes ?
16:21Deux minutes et quelques, je crois, il y a à peu près.
16:24Ah oui, donc tu as déposé la seconde.
16:27Je ne sais pas si c'est déposé.
16:28Après, c'est vrai que c'est sur la fin de course,
16:30on est toutes usées différemment.
16:33Et c'est vrai que ça peut aussi aller vite.
16:37Des fois, sur 100 kilomètres, sur la fin,
16:40on n'a plus les mêmes sensations qu'au début.
16:42Et la photo est magnifique avec le drapeau tricolore.
16:44Merci infiniment.
16:45C'est gentil. Merci beaucoup.
16:46Merci, Floriane. On t'embrasse.
16:48Dans quelques secondes, Aline Friis,
16:49l'espoir de la gymnastique française avec nous.
16:52Ça tombe bien, on est à moins de deux ans des JO de Paris.
16:58Comme prévu, direction Saint-Étienne.
17:00Et on va aller au Pôle France de gymnastique
17:04retrouver Aline Friis.
17:05Bonjour, Aline.
17:06Bonjour.
17:08On est ravis de t'accueillir avec Salim.
17:09On va parler de gymnastique
17:11parce qu'il faut savoir, Salim,
17:13qu'Aline est le grand espoir de la gymnastique française.
17:17On va parler de son palmarès.
17:19Il est déjà bien nourri.
17:21Et quand on sait que dans un an et demi,
17:23il y a des JO olympiques, à Paris notamment,
17:25on imagine que ça titille.
17:27Ça titille d'ailleurs, Aline ?
17:28Tu penses ou tu te dis que tu n'as que 19 ans ?
17:31Vous ne mettez pas la pression, les gars ?
17:33Non, bien sûr que j'y pense.
17:35C'est tout le temps dans un coin de ma tête.
17:38Ton palmarès aujourd'hui,
17:39tu as été médaillée de bronze
17:41au saut de cheval au Championnat d'Europe 2022.
17:44Tu avais terminé 6e au JO de Tokyo par équipe,
17:48vice-championne de France en général en 2022,
17:50donc cette année.
17:51Mais tu as été championne de France
17:54sur quels agrés d'ailleurs, dis-le-moi, cette année ?
17:57Haut, bas, sol et 3e en poutre.
18:00Il ne manque pas grand-chose, dis-moi.
18:02Oui.
18:04Et tu n'as que 19 ans.
18:05Je voudrais qu'on revienne un peu sur ton parcours.
18:08Salim, est-ce que ça te bluffe, des jeunes filles de seulement 19 ans
18:11qui culminent et qui n'ont qu'un objectif ?
18:13C'est « j'aurai 20 ans et demi », 21 ans, pareil 2024.
18:17C'est forcément incroyable de se dire qu'à 19 ans,
18:19on en est déjà abordé,
18:22à approcher ses 3e JO, si je ne me trompe pas.
18:26Tu n'avais pas fait Rio ?
18:28Non.
18:29Elle n'était pas née à Rio, t'es gentille.
18:32Autant pour moi.
18:33Mais attends, les 2e, ça va.
18:35Excuser du peu à 19 ans, c'est assez incroyable.
18:38Et forcément, on a envie de savoir d'où est-ce que c'est parti, tout ça.
18:42Qu'est-ce qui t'a donné envie, déjà, de découvrir la gymnastique,
18:46de te mettre au sport ? Qu'est-ce qui t'a lancé ?
18:50J'ai commencé à 6 ans, un peu par hasard.
18:53Mes parents m'ont inscrit à la gym.
18:54Ce n'est pas du tout de famille, mais ça m'a plu, donc j'ai continué.
18:57Moi, c'est marrant, mais en préparant l'émission,
18:59j'ai vu qu'il y avait eu d'autres sports au milieu.
19:03Non ?
19:04Tu n'as pensé que de la gym, tout le temps ?
19:05Oui.
19:06Et pourquoi la gym ?
19:10Alors ça, je ne sais pas.
19:12Comme dit, c'était un peu par hasard,
19:14et ça a tout de suite fonctionné, donc je suis restée.
19:17Qu'est-ce qui t'a plu dans les débuts, dans la gym, justement ?
19:20Qu'est-ce qui t'a fait rester ?
19:22Parce que c'est du jeu, quand même, au début, non ?
19:24Oui, mais moi, ce que j'aime bien, c'est chercher la perfection
19:29et travailler sérieusement pour réussir de nouvelles difficultés.
19:34À quel moment tu t'es dit, toi, Aline, la petite fille,
19:39c'est sympa, je m'amuse bien, mais mine de rien, je performe,
19:43j'ai des résultats, je pourrai en faire ma vie ?
19:47Alors en 2015, quand je suis venue à Saint-Étienne, au Pôle,
19:50c'est devenu vraiment plus sérieux.
19:52Après, je ne pensais pas encore forcément au jeu,
19:54mais je dirais que c'est à partir de 2019
19:56où j'ai eu vraiment de bons résultats.
19:59J'ai pensé à ça.
20:01De bons résultats, c'est quoi ? Qu'on comprenne bien.
20:03C'est quoi les éléments déclencheurs qui ont fait que tu t'es dit, pourquoi pas ?
20:09J'ai fait quatrième aux Jeux européens.
20:12J'ai fait un autre tournoi où j'ai terminé deuxième.
20:14Après, j'ai fait les championnats du monde où j'ai terminé onzième.
20:19Donc, c'était ça qui a commencé la bonne lancée.
20:22Onzième au Mondiaux, à quel âge ?
20:25En 2019, j'avais 16 ans.
20:28C'est fou.
20:29Tout ça, est-ce que ça a découlé directement de ton envie de perfection ?
20:33Est-ce que tu avais littéralement travaillé pour ces résultats
20:36et tu les as obtenus ?
20:38Ou est-ce que ça a été un peu surprenant pour toi d'atteindre ce niveau-là ?
20:41J'avais beaucoup travaillé, mais c'est vrai que c'était surprenant
20:44parce qu'un an avant, je posais trois, quatre points de moins.
20:47Donc, j'ai vraiment progressé d'un coup.
20:51Donc, c'était une belle surprise.
20:52Moi, ce que je trouve fascinant dans la gymnastique,
20:55c'est qu'il y a tellement de choses différentes.
20:58Quand on voit qu'aujourd'hui, en 2022, tu es championne de France
21:00au saut, au bar, au sol et médaillée de bronze à la poutre,
21:04je me dis que c'est plus que bluffant.
21:06Tu vois, on pourrait imaginer qu'on a une spécialité, une spécificité
21:11et qu'on galère un peu dans le reste.
21:12Toi, tu as l'air hyper complète.
21:14Qu'est-ce qu'ils en disent, tes entraîneurs ?
21:16Qu'est-ce qu'ils disent de cette complémentarité ?
21:20C'est vrai qu'il y a des gymnastes qui sont axés sur un seul agré.
21:24Et quand on réussit plus à faire les quatre agrés,
21:27c'est qu'on est généraliste et moi, c'est mon profil.
21:31Et ce qu'ils en disent, je pense qu'ils sont contents
21:34parce que la gym, c'est avant tout quand même les quatre agrés.
21:37Donc, je suis contente d'être représentée en tant que généraliste.
21:42Tu te surprends parfois, toi, Aline, toute seule, durant tes 19 ans ?
21:48Non, je ne me surprends pas,
21:50mais parfois, je suis contente de ce que je fais, oui.
21:53T'arrives à avoir ce recul-là, c'est important.
21:56Est-ce que ça a un impact ? J'imagine que oui, bien sûr.
22:00Quel impact ça va avoir sur ta vie, au quotidien, sur ta construction ?
22:04Comment est-ce qu'on vit en étant ce calibre, j'allais dire,
22:08de championne que tu es aujourd'hui ?
22:11Je pense que pour plus tard, ça va m'aider à avoir confiance en moi
22:15et à gérer le stress,
22:17parce que j'ai l'habitude, depuis mon plus jeune âge, à gérer tout ça.
22:22Tu continues l'école en parallèle ? Comment ça se passe, Aline ?
22:26Oui, j'ai un an d'avance, du coup.
22:29J'ai passé le bac il y a assez longtemps,
22:31et là, je suis en troisième année d'école de commerce.
22:33C'est génial.
22:34Donc, alors, avec tes résultats de fou, déjà, de folie,
22:39tu arrives à avoir un an d'avance là où, on ne va pas se le cacher,
22:42c'est parfois compliqué pour des sportifs et des sportives de haut niveau
22:45de suivre le rythme, déjà, on va dire, un rythme normal.
22:51Toi, t'as réussi, en plus, à avoir...
22:53Alors, est-ce que tu as eu... Bon, je ne vais pas dire mention,
22:55mais oui, est-ce que t'as eu un bon résultat, en plus, j'imagine ?
22:59Oui, le bac, j'ai eu mention bien,
23:01mais j'ai eu un an d'avance avant de rentrer en structure de haut niveau,
23:04parce que c'est sûr qu'avec le haut niveau,
23:06c'est compliqué d'avoir un an d'avance,
23:10mais pour l'instant, ça se passe bien.
23:12C'est génial. Aline ?
23:13Oui ?
23:15Moi, franchement, tu me bluffes, c'est hyper inspirant, ton parcours.
23:18Si tu devais te définir, quelle est ta qualité première ?
23:25Qualité, je dirais être sérieuse.
23:28Après, être trop sérieuse, ce n'est pas forcément une qualité,
23:31mais oui, je suis sérieuse dans mon travail.
23:33Attends, ça veut dire quoi ?
23:34Ça veut dire que tu dis que je suis trop sérieuse,
23:36mais être trop sérieuse, ce n'est peut-être pas une qualité ?
23:38C'est ça que tu dis ?
23:39Oui, des fois, c'est aussi bien de lâcher un peu prise.
23:43J'ai un peu du mal, mais ça va.
23:46D'accord. Tu penses que ça, c'est le pendant de ta qualité ?
23:50C'est un peu le revers de la médaille, t'es un peu trop sérieuse ?
23:54Ça dépend pour quelles circonstances.
23:57Des fois, il faut être très sérieux,
23:58mais des fois, c'est bien aussi de le prendre plus avec du recul.
24:03Mais est-ce que ce n'est pas un excès de rigueur ?
24:06Moi, je trouve que c'est une énorme qualité, en fait.
24:08Oui, bien sûr.
24:10Oui, peut-être.
24:12De la même manière, comment est-ce que tu arrives dans ta vie aujourd'hui
24:16à l'école de commerce, entraînement rigoureux à la gym...
24:18Troisième année à 19 ans.
24:20Les pressions des examens, etc.
24:22Comment est-ce que tu fais pour avoir une soupape de décompression ?
24:26Comment est-ce que tu gères ça ? Parce qu'à 19 ans, on en a besoin.
24:30C'est vrai que je ne fais pas grand-chose à côté.
24:34Ma vie, elle se résume clairement à la gym et aux études.
24:38Donc, je ne connais pas trop la vie normale
24:42et je ne me concentre que sur ces deux aspects.
24:46Et ça te va ?
24:48Oui, je ferai autre chose plus tard.
24:50Salim, tu ne vas quand même pas lui dire qu'elle a tort ?
24:53Non, non, non, pas du tout.
24:54Ah bon ?
24:55Au contraire.
24:56Comment ça, tu n'es pas en boîte le week-end ?
24:57Mais enfin !
24:59A ton âge ?
25:00Non, non, non.
25:01Mille fois bravo.
25:02Attends, moi, j'ai quand même une question.
25:03Parce qu'on parle de tes différentes qualités,
25:05mais quand on te regarde performer sur les différents agrés,
25:10moi, je trouve qu'il y a de l'audace, du courage.
25:15C'est une discipline engagée où on prend des risques,
25:18où on va chercher à faire des figures
25:20qu'on ne faisait pas quelques mois auparavant.
25:22Est-ce que tu te trouves audacieuse ?
25:28Je ne sais pas.
25:29Je dirais que oui, il faut du courage
25:32parce que c'est quand même des éléments compliqués
25:35qui peuvent être dangereux,
25:36mais après, on s'entraîne pour ça.
25:38Et quand on les présente en compétition,
25:40c'est qu'on les maîtrise et qu'on a progressé.
25:43Il y a de l'audace, il y a peut-être de la maturité,
25:47notamment, cher Alex, dans la réponse
25:49qu'Aline vient de te faire à l'instant.
25:51C'est vrai que c'est ça que je voulais dire aussi tout à l'heure
25:53par le fait de ne pas aller en boîte tous les week-ends,
25:56mais c'est vrai qu'il y a quelque chose
25:59de l'ordre de la préparation, de l'ordre de la conscience.
26:02Tu viens de nous dire qu'il y a une forme de risque,
26:05en tout cas, dans ce que tu fais.
26:07Comment ça se gère, notamment, dans le fait de montrer
26:11ce que tu fais régulièrement en compétition ?
26:13Est-ce que tu as un discours là-dessus,
26:15sur le fait de bien s'entraîner,
26:17de gérer la sécurité pour tout ça ?
26:20C'est sûr qu'il faut bien s'entraîner.
26:23Après, la compétition, c'est jamais comme à l'entraînement.
26:26Donc, pour arriver à faire pareil,
26:28il faut travailler sur le plan mental,
26:30et je y travaille.
26:32Et... Et voilà.
26:35On va revenir sur le sportif, Aline.
26:38Tokyo, les Jeux, t'avais quoi ? 17 ans et demi ou 18 ans, déjà ?
26:41J'ai eu 18 ans un mois avant de partir.
26:44OK. Donc, tu venais d'avoir 18 ans.
26:47Parle-nous de cette expérience, et est-ce que, déjà,
26:49tu te disais, bon, j'ai que 18 ans,
26:51je suis là pour apprendre, c'est ce que t'as fait,
26:54et je capitalise pour Paris 2024.
26:56C'était ça, un peu, la démarche ?
27:00Pas trop.
27:01Parce qu'en équipe, l'objectif, c'était de faire une médaille.
27:06J'avais prouvé que j'étais constante auparavant,
27:10et je me suis pas dit, j'ai 18 ans, donc j'ai le droit à l'erreur,
27:13et il fallait que je sois là, et...
27:16Et Paris 2024, c'était pas dans un...
27:20C'était dans un coin de ma tête,
27:21mais j'y pensais pas quand j'étais à Tokyo.
27:22Donc, ça veut dire que 6e par équipe et 25e au général,
27:25t'es revenue déçue ?
27:27Euh...
27:28Pour l'équipe, oui, on était déçus.
27:32Après, le général,
27:34j'étais aussi déçue de pas participer, mais...
27:39J'étais un peu moins déçue
27:40pour ma performance individuelle que pour l'équipe.
27:43Oui, mais t'as acquis de la maturité, de l'expérience.
27:47Cette année, t'as fait médaille de bronze
27:49au saut de cheval au Championnat d'Europe, à Munich.
27:52Ça, c'est quoi ?
27:53C'est une vraie super performance,
27:55t'es étonnée sur ta progression et ton parcours,
27:58ou t'es normale ?
28:00Oui, je suis très contente,
28:01parce que pour faire une finale au saut,
28:03il faut deux sauts différents,
28:04et j'ai travaillé un deuxième saut qu'il y a un an, à peu près.
28:09Du coup, faire ce nouveau saut en si peu de temps
28:12et atteindre la finale et la médaille,
28:14c'était vraiment une super performance.
28:16C'est ouf, ça. Salim.
28:18Tu as des modèles dans ta façon d'aborder le travail.
28:21Il y a des exemples, tu sais,
28:22qui te tirent vers le haut.
28:26En tant que gymnaste, j'adore Simone Baez,
28:28la gymnaste la plus forte et la plus titrée.
28:31Mais je ne m'identifie pas trop à elle,
28:33parce qu'on n'a pas le même profil.
28:35Et après, j'aime bien aussi Angelina Melnikova,
28:39qui est une Russe.
28:40C'est pareil, j'ai pas trop le même profil,
28:42mais j'aime beaucoup leur gym.
28:44Il y a eu une étape qui a été importante
28:46il y a quelques jours, fin septembre.
28:48C'est la Coupe du Monde,
28:50où tu as terminé 6e, si je ne me trompe pas, au bar.
28:53Il se trouve que Bercy, c'est là aussi
28:55où il y aura les Jeux Olympiques de Paris 2024,
28:58donc dans un an et demi maintenant.
28:59Comment ça s'est passé, cette compétition ?
29:02Explique-moi.
29:04C'était incroyable.
29:05Je n'ai jamais fait une compétition
29:07avec autant de public.
29:09On était en France, donc tout le monde criait mon nom.
29:12Donc vraiment, c'était la meilleure expérience
29:15de toute ma vie.
29:16C'était incroyable.
29:17Parce qu'on a vécu des Jeux un peu particuliers.
29:20Je ressors de ce week-end encore plus motivée.
29:24Me dire que Paris, ce sera là-bas,
29:26c'est encore plus motivant.
29:27Aline, merci infiniment. Bravo.
29:30J'espère que tu as bien pris tes marques à Bercy,
29:32parce qu'en 2024, ça va arriver très rapidement,
29:35même s'il y a quand même une année entre les deux.
29:38Merci, on t'embrasse.
29:39C'est encore un immense bravo.
29:41Je ne sais pas si tu as des questions,
29:43mais je vais te poser une question.
29:44C'est encore un immense bravo.
29:46Et puis, je ne sais pas si...
29:48Tu as envie de faire quoi ?
29:49Le diplôme que tu veux obtenir, c'est quoi, après ?
29:52Après, c'est pour travailler dans le commerce,
29:54mais je ne sais pas encore ce que je vais faire exactement.
29:57Quand tu viendras avec ta médaille olympique
30:00pour chercher du boulot à 23 ans...
30:02On peut dire que c'est vendeur, c'est sûr.
30:04On t'embrasse. Merci, Aline.
30:05Merci, Aline.
30:07Merci mille fois.
30:08Merci, Salim.
30:09Merci à vous pour votre fidélité.
30:11Passez une très bonne soirée.
30:13A bientôt.
30:14Sous-titrage ST' 501

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