Après une 12ème place aux Mondiaux d’athlétisme en 2023 sur l’Heptathlon, Aurianna Lazraq-Khlass vise une qualification pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Maxine part à sa rencontre à Metz mais aussi en Allemagne.
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00:16Coucou tout le monde, me voilà dans l'Est de la France à Metz
00:19pour commencer en beauté cette année 2024.
00:22Alors évidemment, je vous ai prévu plein de pépites croustillantes.
00:26D'ailleurs, je m'apprête à aller retrouver une magnifique jeune femme.
00:29Elle fait du 100 mètres, du saut en longueur, en hauteur, du lancé de poids,
00:33du lancé de javelot, du 200 mètres et du 800 mètres.
00:36Oui, oui, tout ça pour une seule et même personne.
00:39En résumé, c'est l'une des meilleures heptathlètes du monde.
00:42Allez venez, je vous emmène rencontrer la grande, la machine, Oriana Lasraque.
00:50Regardez-moi qui on a retrouvé là.
00:52Let's go, en voiture.
00:54Elle sort me faire un bisou.
00:55Ça va ? Très bien, Oriana ?
00:57Super.
00:58Je suis trop contente.
00:59Moi aussi.
01:00C'est la première heptathlète que je rencontre, la classe.
01:02Et je crois qu'on est pressée.
01:04Là, ce matin, on part direct en Allemagne.
01:06On va aller voir mon coach allemand qui va m'apprendre à lancer le poids et le javelot ce matin.
01:09Ok, pourquoi t'apprendre ? Tu sais déjà le faire.
01:11Non, non, non, la rotation c'est nouveau, donc c'est lui qui m'apprend.
01:14Donc il faut qu'on se mine la voiture.
01:16On va tout embarquer vite fait.
01:17Allez, on y va, en voiture.
01:19Et hop là, le petit sac à dos avec le dosar.
01:22Je ne l'enlève pas.
01:23Attends, c'est celui des championnats du monde, ça ?
01:25Eh bien, oui.
01:27Un sarbrouk.
01:28Guten tag.
01:29Sarbrouk.
01:49Pour vous en dire un petit peu plus sur Oriana,
01:52elle a 24 ans, elle a quasiment toujours vécu à Metz.
01:55Elle commence l'athlétisme à l'âge de 5 ans,
01:57les yeux remplis d'étoiles et d'espoir devant les Jeux Olympiques d'Athènes.
02:01Sa saison 2023 est clairement la plus belle de sa carrière.
02:05Elle termine 12e au championnat du monde en heptathlon à Budapest l'été dernier.
02:09Elle y obtient d'ailleurs son meilleur score, 6179 points.
02:13Ce score la place maintenant parmi les meilleures du monde.
02:16Paris 2024, ce n'est plus un rêve, mais clairement un objectif qu'elle compte bien atteindre.
02:33Non, non.
02:34Pas le rythme et tu tombes sur gauche.
02:37Trois est parfait, mais pas la balance.
02:40Oui, c'est parce que je suis tombée.
02:47Oh, il est vite.
02:49Oh, vite, très vite même.
02:51C'est l'objectif maintenant.
02:53Premièrement, nous voulons consolider le début.
02:59Et après, nous nous concentrons sur la fin.
03:11L'heptathlon, oui, c'est ça.
03:14Alors, l'heptathlon, oui, ma chère Auriane.
03:17Comment ça fonctionne en compète ?
03:19C'est sur deux jours déjà.
03:20On fait quatre disciplines le samedi et trois le dimanche.
03:23Le samedi, on commence par le 100 mètres haies.
03:25On enchaîne avec le saut en hauteur, le lancé de poids et on finit par le 200 mètres.
03:29On revient le lendemain, on fait le saut en longueur, le lancé de javelot et on finit par le 800 mètres.
03:35Comment tu organises tout ça, du coup, toi, dans ton quotidien ?
03:39J'ai plusieurs choses.
03:41Je travaille techniquement déjà.
03:43Je t'avoue que le 800 mètres, on ne le travaille pas trop techniquement.
03:46On fait beaucoup d'aérobies pour pouvoir avoir la capacité de le tenir,
03:49mais on ne va pas le travailler techniquement tous les jours.
03:52Et en dehors de ça, on a deux muscu pour tenir la équilatance quand même,
03:55parce qu'il faut quand même que j'ai la force pour faire les sept épreuves.
03:58Et du coup, les lancés, je les travaille deux fois par semaine en Allemagne,
04:02ici avec le coach allemand.
04:04Non, non, non, non, non, non, non, non.
04:08Je vois le problème.
04:10Le genou avant, avant.
04:13Et le reste du temps, je suis avec mon groupe d'entraînement le soir.
04:17On fait deux heures, deux heures et demie de séance et on travaille les spécialités.
04:20Mon entraîneur, il aime bien dire que je suis plus sauteuse-coureuse qu'heptathlète.
04:24Du coup, il m'entraîne comme une sprinteuse
04:26pour que j'ai la vitesse pour faire les sauts et les courses.
04:31Et alors pourquoi, du coup, tu viens en Allemagne ?
04:34Parce que mon coach, du coup, il est prof de PS
04:36et il n'a pas été déchargé pour que je puisse m'entraîner avec lui tous les jours.
04:39Donc, il n'avait pas forcément le temps pour moi de faire le lancer.
04:44Bien sûr, il prenait le temps, il me donnait les exercices, etc.
04:46Mais s'entraîner seule, ça reste quand même une difficulté supplémentaire.
04:49Et il se trouve que le coach allemand l'a rencontré par un échange entre lycées
04:53et on s'est super bien entendus.
04:55Lui, il a les compétences qu'il me faut et il était OK pour m'entraîner.
04:59Donc, c'est pour ça que je suis en Allemagne.
05:00C'est incroyable.
05:01Et dans quelle discipline tu dirais que tu es la meilleure ?
05:04Moi, la discipline où je suis la meilleure, c'est l'heptathlon
05:07parce que je suis hyper complète.
05:08J'adore cette réponse !
05:09Et je n'aime pas dire que j'ai une discipline que je préfère.
05:12C'est l'enchaînement, en fait.
05:14C'est vivre ta vie sur deux jours.
05:16C'est ça que je kiffe.
05:18C'est pour ça que je suis la meilleure.
05:20Mais j'ai une petite préférence pour le 200 quand même.
05:22On a réussi à gratter, info !
05:28J'adore !
05:29C'est toutes les médailles, ça ?
05:31C'est seulement les cordons des médailles.
05:34Parce que du coup, toutes les médailles, elles sont là.
05:38Et tu me disais que tu avais gagné trois fois de chute en France.
05:41Donc, c'est ces médailles-là ?
05:42Oui, c'est celles-là.
05:43Ça, c'est le deuxième, le dessert qu'il faut que j'accroche.
05:46Celui qui est sur ton sac à dos ?
05:48Oui, c'est aussi celui qui est sur mon sac à dos.
05:50C'est vide à peste, quoi.
05:53Je suis trop fière !
05:59Pour t'avoir un peu regardée la télé,
06:01j'ai eu l'impression, je te jure, que t'étais comme une petite folle.
06:04Genre, tu t'éclatais comme une petite folle.
06:06Déjà parce que t'avais peut-être pas anticipé le fait que tu serais qualifiée.
06:09Déjà.
06:10Et du coup, j'ai l'impression que chaque épreuve, tu la vivais.
06:14Mais en mode...
06:15Je kiffe, je...
06:17Mais putain, regardez-moi, je suis trop contente d'être là, en fait !
06:19Mais grave, c'est juste ça !
06:20Mais t'étais un rayon de soleil !
06:22T'as tapé la bise à Nelson.
06:24Déjà !
06:25Ça, franchement, c'est une grande fierté.
06:26Parce que ma grand-mère a regardé les championnats et tout.
06:29Je sais qu'elle aimait trop Nelson, du coup...
06:31Petite dédicace, Nelson.
06:33Ça m'a fait.
06:34Du coup, j'ai trop aimé cette compétition.
06:36En fait, c'est celle auquel je garde le meilleur souvenir pour l'instant,
06:40parce que j'ai pu m'exprimer.
06:41Et être la meilleure au moment où tu dois l'être,
06:44c'est tellement dur dans notre sport.
06:46C'était des super émotions, quoi.
06:47Déjà...
06:50Quand on est arrivés sur le stade, elle et moi, on s'est dit,
06:52on est faits pour faire ça.
06:53C'est vrai ?
06:54Parce que moi, je suis bénévole.
06:56La récompense, c'est ça.
06:57Et quand on y était, on n'était pas impressionnés.
06:59On était vraiment chez nous, quoi.
07:00Donc déjà, ça, c'était super.
07:02Et après, au fil de l'eau, elle fait ménager le suspense.
07:06C'était une belle pièce de théâtre qu'elle nous a fait.
07:09Je savais ce que ça représentait, déjà, d'être là
07:11et de faire ce que j'étais en train de faire.
07:13Et du coup, en fait, je voulais juste le vivre intensément, quoi.
07:17Pleinement, j'étais habitée par mon neptatlon.
07:19Je voulais juste continuer à vivre ça.
07:22Surtout, ne me redescendez pas sur terre, quoi.
07:28Je t'ai toujours entraînée à Metz,
07:31sauf à un moment dans ta carrière où tu es partie à Montpellier.
07:34Comment ça s'est passé, là-bas ?
07:36Je suis partie après mon bac, donc en 2017.
07:39Là-bas, il faut savoir, c'est le pôle France,
07:41donc il y a les meilleures.
07:42J'ai rencontré Kevin Meyer, Antoinette Nanajimou.
07:45Je me suis entraînée avec Katharina Johnson-Thompson,
07:47qui est actuellement championne du monde.
07:49La première année, je fais championne de France l'hiver
07:51et vice-championne de France l'été.
07:53Donc, super année.
07:55J'étais hyper contente d'avoir trouvé quelque chose qui me convenait.
07:58Et après, malheureusement, je me blesse
08:00et c'est un peu la descente aux enfers.
08:02Et à la rentrée, en fait, pour les Jeux de 2020,
08:05ils ont réduit l'effectif du pôle France
08:07et ils me l'ont annoncé que quand je suis revenue.
08:09Donc, c'était un peu triste.
08:12C'est à ce moment-là, justement, que j'ai appelé mon coach de maintenant.
08:15J'ai besoin de toi.
08:16J'ai besoin d'aide, en fait.
08:17Il me faut quelque chose pour que je puisse continuer
08:19et pour que je puisse progresser,
08:21parce que là, je n'ai plus personne pour m'aider.
08:23Ce qui est marrant, c'est que Julien,
08:25ce n'est même pas quelqu'un de la fédération.
08:27Ce n'est même pas un entraîneur de fédération.
08:29C'est ça qui est fou.
08:30C'est que toi, tu évolues aujourd'hui ici à Metz
08:33dans un truc qui est totalement, on est d'accord,
08:35en dehors de la FEDE.
08:36Oui.
08:37Du coup, maintenant, la FEDE,
08:38ils savent qu'il faut compter sur moi
08:39parce que ça y est, je ne m'effacerai pas des tablettes
08:42et ils peuvent compter sur moi pendant un certain nombre d'années.
08:45Mais oui, Julien, il n'est pas ni cadre fédéral
08:48ni déchargé par l'État
08:50ni par la FEDE.
08:51Et du coup, c'est comme ça.
08:53Moi, c'est le cadre qui me convient.
08:55Je préfère être entourée de bonnes personnes
08:57et être un peu en dehors des cadres
08:59que de rentrer dans le moule et de me sentir mal
09:01et ne pas accompagner comme je l'aimerais.
09:07Ça fait six mois qu'elle arrive à mettre de la continuité
09:09dans l'entraînement.
09:10Elle est huit.
09:11Donc, on peut être sur des projets techniques
09:14un peu plus intéressants, importants,
09:17que ce soit dans les concours surtout
09:19parce que les courses, ça se passe correctement,
09:21même mieux que ça.
09:22Elle se remet quand même d'une opération à l'épaule
09:24en 2020 ou 2021
09:26et d'une opération à la cheville en 2022,
09:30si je ne dis pas de bêtises.
09:31Ça casse Lepta un peu, là.
09:33Non, non, ça, ce n'est pas Lepta.
09:35C'est Oriana qui s'est cassée toute seule
09:37comme une grande, hors de l'entraînement
09:39et hors des compètes.
09:40Donc, du coup, on met en place des projets techniques
09:44pour qu'elle soit capable d'assumer
09:45ce qu'elle a gagné en vitesse et en force.
09:47Et il faut un peu de patience.
09:50Là, elle, elle est dans un mood où,
09:52dès qu'elle fera un Lepta à plus de 6179,
09:55un 6002 ou compagnie,
09:56ça va augmenter son ranking.
09:58Donc, elle est partie pas pour un an,
10:00mais pour deux, trois, quatre, six.
10:02Il faut maintenir l'intégrité physique et pas déconner.
10:04Un peu Paris, mais elle ira jusqu'à Los Angeles.
10:06Ben, Paris, je pense qu'il faut.
10:07Alors, stratégie, on n'y va pas pour voir.
10:10Moi, je déteste les gens qui disent
10:12« Oui, ben, Paris, on peut aller faire du tourisme. »
10:14Mais ce n'est pas le but.
10:15Stade de France, on y va.
10:16C'est pour claquer des perfs.
10:18Un beau Paris pour que, derrière,
10:20Los Angeles a la maturité.
10:22Mais quatre ans chez Oriana Lazarek,
10:24ça vaut trois siècles chez un humain normal.
10:26J'adore.
10:28Elle a un peu d'énergie.
10:30Oui, il faut cadrer.
10:34Mais ça lui va bien, du coup,
10:35de faire sept disciplines au final.
10:37Avec une, elle s'ennuierait.
10:39Oui, c'est le plus fort possible.
10:47Eh bien, c'est une fin de journée
10:49avec la belle Oriana.
10:51Écoute, c'était trop cool.
10:53Franchement, j'ai adoré passer cette journée avec toi.
10:55C'était trop cool.
10:56Franchement, j'étais hyper contente de te rencontrer.
10:58Qu'est-ce que je voulais te dire ?
10:59Évidemment que je te souhaite
11:01de te qualifier pour les Jeux.
11:03Merci.
11:04On le saura au dernier moment,
11:05parce qu'on le saura en juillet.
11:06Vous êtes le dernier sport
11:08où on annonce les qualifs.
11:09Habituel.
11:10Mais est-ce que, finalement,
11:11certes, le fait de se qualifier aux Jeux,
11:13ça sera ouf,
11:14mais est-ce que, finalement, le chemin,
11:15c'est pas ce qui rend le truc encore plus beau ?
11:17Bien sûr.
11:18Toi, l'amoureuse des dictons.
11:23Bien sûr.
11:24C'est au bout du chemin qu'on trouve le Graal,
11:26donc il faut le faire, le chemin, pour arriver.
11:28T'as raison.
11:29Le bonheur.
11:30Au bout du chemin, il y a le bonheur.
11:31Il y a le bonheur.
11:32Écoute, je te laisse le mot de la fin,
11:35comme d'habitude.
11:36Yes.
11:37À bientôt pour de nouvelles Pépites de Maxou.
11:39Elle est trop fin.
11:40Ciao, bisous.
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