Championne olympique de handball à Tokyo en 2021, championne du monde en 2023, Coralie Lassource espère briller à nouveau à Paris en 2024. La capitaine de l’Équipe de France féminine de handball revient sur son parcours, les joies et les doutes qui ont fait d’elle une championne unique.
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00:00Je suis Coralie La Source, joueuse de l'équipe de France et championne olympique.
00:13J'ai commencé cette discipline parce que j'habitais en Martinique, que j'étais jeune,
00:27j'avais 11 ans et que je ne faisais pas grand-chose de mes week-ends et j'avais pas trop le droit
00:31de sortir parce que j'habitais dans un quartier chaud.
00:34J'entendais des coups de sifflet peut-être chez moi, donc un jour j'ai dit à ma mère
00:37« est-ce qu'on peut aller voir ce qu'il se passe ? » et j'ai vu que c'était du hand
00:40et pour pouvoir sortir un peu de chez moi, j'ai dit à ma mère « est-ce que je peux
00:43faire ce sport-là ? » et du coup, voilà où je suis aujourd'hui.
00:46De base, c'était vraiment du loisir, c'était vraiment pour sortir de chez moi et puis quand
00:53j'ai vu les choses comme elles avançaient, je me suis dit pourquoi pas en fait.
00:57J'ai fait les équipes de France jeunes, juniors, etc. et en fait, ça m'a plu et je me suis
01:01dit « allez, on fait tout pour être professionnelle ».
01:03Les Jeux de Tokyo, le début, je ne vais pas dire catastrophique mais pas top et puis
01:11il y a eu ce match déclencheur contre le Brésil où si on gagnait, on était qualifié, si
01:18on perdait, on était éliminé.
01:19En fait, ça a été l'élément déclencheur des Jeux olympiques.
01:22On était invincibles.
01:23En tout cas, entre nous, on se le disait, on le ressentait et c'est ce qui est arrivé,
01:28c'est qu'à chaque fois, tous les matchs, on gagnait, même s'il y avait des matchs
01:30qui étaient super durs et que ça s'est décanté vers la fin.
01:33Mais franchement, à partir de ce match-là contre le Brésil, magnifique.
01:39Personnellement, moi, c'était ma revanche face à Rio parce que je me suis blessée juste
01:46avant Rio.
01:47Ça m'avait beaucoup affectée et pour moi, c'était ma revanche.
01:50Je me suis dit, ça y est, tu l'as fait, t'y es, t'as participé.
01:54En plus de ça, t'as la chance d'être la capitaine de cette équipe.
01:56Enfin, c'était que de la fierté, de la reconnaissance par rapport à mon travail.
02:03J'ai beaucoup galéré, j'ai beaucoup travaillé pour ça et forcément, mes parents, je pense
02:07qu'ils ont été très fiers que je puisse ramener cette médaille à la maison.
02:11Il y a aussi le retour des Jeux olympiques où on a un contre-coup et c'est vrai qu'il
02:14y a un petit coup de dépression, entre guillemets, qui s'installe et qui est très difficile
02:20à gérer.
02:21Dans une saison, il y a des périodes où c'est beaucoup plus difficile, où on a l'impression
02:24qu'on est tout le temps en échec, qu'on n'arrive pas à se relever et puis on se
02:27dit, pourquoi je fais tout ça ? J'ai commencé un suivi par rapport à ça parce que c'était
02:32vraiment très très dur.
02:33J'ai rencontré aussi mon copain qui m'a aussi beaucoup beaucoup aidé et je pense
02:38que c'est ces petites choses-là qui ont fait qu'aujourd'hui, ça va beaucoup mieux.
02:41À Tokyo, on n'a pas eu la chance d'avoir du public.
02:48Je vais voir un peu ce que c'est les vrais Jeux avec l'engouement, les supporters, etc.
02:54Je ne sais pas quand ça se reproduira dans les générations futures.
02:57En tout cas, moi, ça se trouve, on ne sait pas, demain, ce sera peut-être mes derniers
03:01Jeux olympiques.
03:02Je veux juste prendre du plaisir, profiter de chaque instant et je croise les doigts
03:08pour qu'on ait la médaille à la maison.