• il y a 5 mois
Invité Axel Alletru pilote de para moto enduro.

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Sport
Transcription
00:00Bonjour à toutes et bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour ce nouveau numéro
00:18d'Avomark, votre rendez-vous 100% Parasport à retrouver en exclusivité sur Sport en
00:23France.
00:24Mon invité aujourd'hui, Axel Alétru, est avec moi.
00:26Bonjour Axel.
00:27Bonjour.
00:28C'est la première édition de Sport en France.
00:30Axel, vous êtes un para-athlète de haut niveau, multi-discipline, vous êtes surtout
00:33un modèle de vie et de détermination.
00:35Dans la première partie de cette émission, nous allons parler de votre parcours et on
00:39reviendra dans la seconde partie sur votre dernier défi, vous avez participé à l'Enduropale
00:44du Touquet.
00:45C'est donc parti pour ce numéro d'Avomark dédié à Axel Alétru.
00:51Axel, vous êtes né le 5 février 1990 à Lesquien dans les Hauts-de-France et vous
00:58avez toujours été un grand sportif, vous avez été champion de BMX que vous avez commencé
01:03à l'âge de 5 ans et très rapidement, vous découvrez une nouvelle passion, le motocross.
01:09Comment débute cette carrière en motocross ? Vous progressez assez vite je crois.
01:14C'est vrai, alors je commence la moto de par mon père qui était déjà un peu dans
01:19le milieu.
01:20Il était pilote et faisait beaucoup de compétitions donc quand j'étais petit, j'ai très vite
01:24adhéré à tout ça.
01:26J'ai commencé tout de même par le vélo pour me former.
01:29BMX.
01:30BMX et très vite, j'ai switché avec le motocross.
01:33Vous avez eu des bonnes performances en BMX.
01:35Trois fois champion de France et trois fois champion d'Europe.
01:37A quel âge on est champion de France et champion d'Europe en BMX ?
01:39J'ai commencé tôt, j'ai fait du BMX de mes 6 à 10 ans.
01:42Et là, vous avez été trois fois champion de France et champion d'Europe entre 6 et 10 ans.
01:47C'est ça.
01:48D'accord, il y a déjà des compétitions nationales, internationales à cet âge-là.
01:52Tout simple, minime, etc.
01:54On est intégré avec les plus grands donc il y a un championnat qui est dédié pour ça.
01:58Donc j'ai pu voyager très jeune déjà.
02:00Et alors après le BMX, le motocross, vous l'avez dit, votre père était pilote.
02:04Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous attire dans le motocross ?
02:08L'adrénaline, le fait de pouvoir devenir pilote professionnel, c'était quelque chose
02:13qui était important pour moi.
02:14À l'époque, le BMX n'était pas aux Jeux Olympiques et donc moi, je n'avais qu'un
02:19rêve en tête, c'était de pouvoir devenir pilote professionnel de BMX ou motocross.
02:23C'était votre objectif ?
02:24C'était un leitmotiv pour moi quand j'étais petit et donc dans la moto, je voyais des
02:29stades complets aux Etats-Unis et je m'étais dit, ça peut être génial de devenir pro
02:32et faire de la moto mon job.
02:35C'était génial, l'adrénaline, les sauts, les virages, c'est dingue.
02:39Et à l'école, ça se passait comment ? Parce que quand on veut devenir pilote de motocross
02:44professionnel, j'imagine que le français, les maths, l'histoire, la géo, on s'en
02:49fout un peu ou je me trompe ?
02:50J'étais un bon étudiant, mais je voyageais beaucoup et donc je ne pouvais plus concilier
02:56sport et études à la fois, donc j'ai arrêté les études très jeunes, à 15 ans, j'ai
03:01stoppé l'école.
03:02Comme je dis souvent, je suis autodidacte de la vie.
03:05Pour devenir pilote professionnel ?
03:06Pour devenir pilote professionnel.
03:07Vous réalisez votre rêve ?
03:08Je déménage carrément en Autriche.
03:10En Autriche ?
03:11En Autriche, chez l'équipe KTM.
03:13Et vous parlez allemand couramment ?
03:14Anglais.
03:15Ah, anglais.
03:16Vous devenez donc pilote professionnel, vous êtes considéré comme un grand espoir du
03:21motocross français et en 2010, vous venez de le dire, vous intégrez l'équipe KTM
03:27et le début de la saison est marqué par plusieurs top 20, notamment en France à
03:32Saint-Jean d'Angélie.
03:33Donc tout se passe très bien.
03:34À ce moment-là, vous vous voyez comme un champion de motocross, vous voyez en faire
03:40votre vie ?
03:42Oui, complètement.
03:43Première année chez les pros, des très bons résultats pour moi et l'équipe, top
03:4915 voire top 10.
03:50Donc c'est des super résultats pour une première année.
03:51Et c'est vrai qu'on se projette pour l'avenir et je savais que si je continuais
03:57sur cette lancée, je pouvais potentiellement faire des podiums, voire devenir champion
04:01du monde.
04:02Et donc avoir une longue carrière et enchaîner les titres derrière.
04:04Une chute en Lettonie, le 27 juin 2010, ça marque le tournant de votre vie.
04:10Est-ce que vous pouvez me raconter, raconter à nos téléspectateurs ce qui s'est passé
04:14ce jour-là ?
04:15Le 27 juin 2010, Grand Prix de Lettonie.
04:18Alors pour remettre un petit peu le contexte, c'est un Grand Prix qui est assez difficile
04:23parce qu'il a une texture qui est sablonneuse, un sable qui est mou et glissant à la fois.
04:27Et je n'ai pas forcément l'habitude de ce type de circuit, contrairement à des
04:31concurrents qui ont plus l'expérience que moi.
04:33Et donc la veille, mauvaise qualification, 24e place, je ne me sens pas bien sur la
04:37piste, des mauvaises trajectoires.
04:40Le lendemain, on améliore un petit peu la moto avec mon mécanicien.
04:43Et première manche, il est midi, je fais un très bon départ, top 5.
04:48Donc on est à peu près…
04:49Donc ça se passe bien ?
04:50Ben oui, on est 40 pilotes sur une grille, donc top 5, c'est ce qu'il y a.
04:53Donc la veille, ça se passe pas bien.
04:54Voilà.
04:55Mais là, vous vous sentez bien, c'est ce que j'avais noté, vous vous sentez bien
04:57sur la piste.
04:58J'ai l'impression de survoler la piste.
05:00Ah bon ?
05:01À ce moment-là, je me sens pousser des ailes, comme on peut dire.
05:03Et j'arrive sur cette fameuse bosse.
05:05Donc là, c'est une bosse classique, mais je prends l'appel de ce saut, et là, la
05:10moto m'éjecte.
05:11La moto vous éjecte ?
05:12Elle m'éjecte littéralement.
05:13Bon, je ne suis pas champion de motocross, je ne l'ai jamais fait dans ma vie.
05:18Je suis assis sur ma moto, je prends l'appel du saut, et là, au moment de décoller,
05:23la moto me catapulte littéralement en avant.
05:25Mais il y a une raison pour ça ?
05:26À cause des ornières, à cause des trous qui se forment chaque cours.
05:31Voilà, donc, éjecté, et donc là, je réceptionne sur le bas du dos, et là, je sens un grand
05:37crac dans la moelle épinière.
05:38Et quand on sent ce grand crac dans la moelle épinière, qu'est-ce que vous vous dites
05:42tout de suite ?
05:43Déjà, vous êtes conscient ou pas ?
05:44J'ai la chance de rester conscient, c'est important, parce que ça me permet de comprendre
05:48la situation, de gérer les services de secours qui sont arrivés.
05:51Qu'est-ce que vous comprenez de la situation, à ce moment-là ?
05:53Et là, je me dis que c'est très grave, que tout de suite, je ne sens plus mes jambes.
05:59Donc, je suis tout de suite, en une fraction de seconde, paralysé, je ne peux plus me relever.
06:04Je suis vraiment…
06:05Et là, vous savez ?
06:06Je sais que ce n'est pas terminé, mais en tout cas, je sais que c'est un moment qui est…
06:11On se dit, ça y est, c'est mon tour.
06:13Dans le milieu, on a tous vu, on a entendu qu'il y avait des accidents, etc.
06:17Et là, je me dis, waouh, c'est aujourd'hui, c'est mon tour.
06:20Et là, vous vous dites, toute cette jeunesse sacrifiée, tout ça pour ça, finalement ?
06:25Pour ça, effectivement, je me dis, tellement d'entraînements, de sacrifices, de voyages,
06:34pour en arriver là, pour me retrouver paraplégique, privé de mes jambes, à 20 ans seulement.
06:39Et ça, c'est quelque chose qui m'a marqué mentalement, parce qu'on travaille tellement dur.
06:43Et là, se retrouver d'un seul coup paralysé, on se dit, tout est foutu en l'air.
06:48Tous les objectifs que j'avais, tout ça part en fumée.
06:53– Il faut contextualiser, là, on se trouve à Riga, en 2010, donc en Lettonie.
06:58Et là, il faut quand même vous évacuer de la piste et vous raconter que cette évacuation,
07:02bon, ça se fait dans une ambulance des années 80, ce n'était pas idéal.
07:06Sauf que vous, vous avez quand même, vous l'avez dit, vous êtes resté conscient.
07:10Pourquoi ça a été si important de rester conscient à ce moment-là ?
07:14– On est en Lettonie, je n'ai rien contre la Lettonie, mais il y a 13 ans,
07:16les Lettonies, ce sont des moyens qui ne sont pas du tout les mêmes que chez nous.
07:20Et pour être évacué, j'ai besoin de minimiser les chocs, etc.
07:27Les services de secours me transportent carrément sur une planche de bois,
07:31au lieu d'avoir un brancard, et me mettent ensuite dans une ambulance des années 90, voire 80.
07:36Et à défaut d'hélicoptère, dans ce pays, je vais devoir faire presque une heure de route
07:40avec des chocs dans la colonne, avec des trous.
07:43En Lettonie, à l'époque, les routes, ce n'est pas comme chez nous,
07:46c'est des routes qui sont délabrées, donc très compliquées.
07:49Donc, ça a été un transfert, et je dirais que les conditions n'ont pas été optimales
07:54pour me transférer jusqu'à l'hôpital.
07:56– L'hôpital, c'est là-bas que vous faites votre rééducation,
07:58ou vous êtes rapatrié en France ?
07:59– Je suis opéré directement dans la foulée, en urgence.
08:02– Et vous revenez après ?
08:03– Et je suis rapatrié ensuite en France, à Lille.
08:05– Donc là, vous faites, après deux opérations, vous faites cette rééducation,
08:10et pendant cette rééducation, il se passe quelque chose quand même,
08:12c'est que vous sentez quand même une petite contraction dans la jambe gauche.
08:15J'aimerais qu'on revienne sur cette contraction, parce qu'elle est très importante.
08:20Vous dites, moi, cette contraction, il faut que je la travaille,
08:24et bizarrement, les médecins, je ne veux pas dire vous en empêchent,
08:27mais ils vous disent, oui, mais ce n'est pas le protocole, racontez-moi.
08:30– En fait, quand on a une blessure comme la colonne vertébrale,
08:35malheureusement, on n'a aucune perspective, on est dans l'interrogation complète,
08:38aucun médecin ne pourra nous prédire l'avenir.
08:40En 2010, mais encore en 2024, c'est exactement la même chose.
08:44Donc, on n'a pas de visibilité, je ne sais pas comment me projeter,
08:46je me dis, est-ce que je vais devoir travailler deux ans, trois ans,
08:49me battre contre un mur et vouloir espérer des muscles qui, peut-être, ne reviendront jamais.
08:54Et donc, là, moi, je décide de partir au combat pendant deux ans,
08:56je considérais que deux ans, c'était déjà quand même pas mal,
08:59et au fur et à mesure, je commence à récupérer une petite contraction dans la cuisse de gauche.
09:03– Ah, ok.
09:04– Et là, tout de suite, je sens qu'il y a des choses qui arrivent,
09:06et moi, je veux en faire plus, je veux aller de l'avant.
09:07– C'est l'espoir, quoi.
09:09– Pour moi, c'est hyper important. – Ça marche.
09:12– Et les médecins me disent, attention, il ne faut pas aller trop vite,
09:15alors que moi, je veux travailler encore plus.
09:16– Ça, vous comprenez.
09:17– Je ne comprends pas, c'est une incompréhension totale pour moi.
09:20Donc, je suis heurté à un protocole qui est classique pour chaque patient lambda,
09:25alors que moi, j'étais un athlète de haut niveau qui connaît quand même bien mon corps.
09:28Donc, c'est vrai qu'au début, ça a été un petit peu compliqué,
09:30on a voulu carrément me virer du centre de rééducation.
09:33– Oui, oui, c'est ça qui…
09:34– Bon, aujourd'hui, je suis en bons termes avec le médecin, tout va bien,
09:38il a d'ailleurs témoigné avec moi dans une émission, donc aucun problème.
09:40– Vous commencez la balnéothérapie, c'est là que vous vous remettez debout,
09:44donc dans une piscine, juste dans la piscine,
09:47où je crois qu'on vous fait mettre sur des barres parallèles
09:49assez rapidement pour vous remettre debout.
09:51– En réalité, dans la balnéothérapie, il y avait des barres parallèles
09:54qui me permettaient de me tenir debout.
09:56Donc, des barres parallèles qui étaient ajustables,
09:58donc ça me permettait de pouvoir me tenir debout en équilibre.
10:02– Ça, ça te fait une sensation…
10:03– J'arrivais à descendre l'eau jusque la poitrine, puis ensuite jusque la taille.
10:06Donc, ça a été une première victoire pour moi, pour l'équipe,
10:09pour les gens qui m'entouraient.
10:10On n'est pas seuls dans une rééducation.
10:12Donc, avoir des petites victoires comme ça, les valoriser, c'était hyper important.
10:16– Et très vite, vous sortez de l'eau ou pas ?
10:20Pas tout de suite ?
10:22– Il se passe quand même un an et demi.
10:25Et au bout d'un an et demi, je sens que je stagne,
10:27mes muscles ne veulent pas forcément récupérer.
10:30Et donc là, je me dis, OK, au lieu de subir le changement,
10:34pourquoi pas créer le changement, m'adapter, trouver des solutions,
10:38essayer d'innover pour pallier à ces muscles qui sont paralysés.
10:42En fait, je développe avec le père d'un ami d'enfance,
10:44des attelles qui vont tenir mes chevilles à 80 degrés
10:48et des attelles qui vont faire office du rôle des mollets.
10:50Et avec ça, je vais pouvoir me remettre non plus debout dans l'eau,
10:53mais sur la terre ferme.
10:55– Grâce à ces attelles que vous développez avec le père de votre ami.
10:58Alors, l'appel du sport, il se fait sentir assez vite.
11:02Le motocross, a priori, pour l'instant, c'est un peu derrière vous.
11:08Et vous, vous trouvez une nouvelle passion, celle de la natation.
11:14Racontez-moi comment est-ce que vous arrivez en natation
11:17et cette carrière que vous avez eue ?
11:18Parce que vous remportez quand même pas mal de médailles.
11:23On est en quoi, à peu près ? – 2012.
11:26Je commence en 2012.
11:29Je souhaite faire de la natation parce que, d'une part,
11:32la natation, c'est quelque chose, un environnement où je me sens libre.
11:36Je flotte.
11:37Un environnement où on voit d'abord un athlète et après le handicap.
11:41Ça, ça me tenait à cœur.
11:42Et je voulais prouver que, malgré le handicap,
11:44je pouvais devenir, une nouvelle fois, aussi un champion.
11:45– Et là, vous êtes 12 fois champion de France.
11:47– Je deviens 12 fois champion de France, vainqueur des European Master Games.
11:50Et surtout, je décroche 3 records de France.
11:5450 mètres papillon, 50 mètres crawl et 100 mètres crawl.
11:56– Et là, on se dit, il va participer aux championnats d'Europe,
11:59aux championnats du monde, aux Jeux paralympiques,
12:01mais pas du tout, parce qu'on vous change de catégorie, de classification.
12:07– C'est un peu complexe.
12:09On me change de catégorie de handicap.
12:12– En gros, vous n'étiez pas assez handicapé pour votre catégorie.
12:15– Grossièrement, c'est un peu ça.
12:16On a des catégories selon notre déficience.
12:18Et là, on est dans une catégorie supérieure avec des gens qui ont,
12:22si je peux dire, juste la main coupée ou les doigts coupés.
12:25Mais on le voit sur le plongeon là, ou rien que sur les battements de jambes.
12:28Moi, je ne peux rien faire sur un 50 mètres
12:30où eux peuvent plonger et faire des demi-tours.
12:31– Donc, vous abandonnez un petit peu la natation.
12:33Du coup, les débouchés sont moins évidents.
12:36Qu'est-ce que vous faites après la natation ?
12:37Comment ? Parce que vous vous réinventez à chaque fois.
12:40Et là, qu'est-ce qui se passe ?
12:41– Je me dis que si je suis trop valide, je vais aller challenger les valides.
12:43– Ah, d'accord.
12:44– Et là, je me pense à un rêve qui était de participer au rallye Dakar.
12:48– Ah oui.
12:49– Rallye que tout le monde doit connaître.
12:5110 000 kilomètres en 15 jours, le rallye qui est le plus dur au monde.
12:56Et là, je me dis, pourquoi pas le faire en voiture ?
12:58Donc, je développe une équipe.
13:00On avait un slogan qui était « Hashtag je peux 2020 » à l'époque.
13:04Et on lève les fonds, on développe une voiture
13:06pour que je puisse rouler malgré le handicap.
13:08Et non seulement ce Dakar, on le termine avec mon copilote,
13:13mais en plus de ça, je deviens officiellement la première personne au monde handicapée
13:16à avoir gagné une catégorie sur le Dakar devant les valides.
13:19Donc, une première historique, ça ne s'est jamais fait.
13:20– La voiture était adaptée, racontez-nous un petit peu comment…
13:24– On a adapté des choses pour que je puisse rouler
13:27avec des commandes au volant, mais aussi au pied.
13:30Un baquet spécifique pour que je puisse enchaîner les chocs dans la cône vertébrale.
13:35Aussi, des choses pour que je puisse changer les pneus par mes propres moyens,
13:39en aidant mon copilote.
13:40Donc, ça a été beaucoup de développement, des mois d'entraînement.
13:45– Vous pouvez nous rappeler ce que ça représente le Dakar pour un pilote ?
13:48Combien de temps ? Combien de kilomètres ?
13:51Quels sont les risques ?
13:53Pour que les téléspectateurs, vraiment, s'imaginent, vous,
13:57sans l'usage de vos jambes, dans une voiture pendant le Dakar.
14:00Parce que c'est très physique.
14:01– Pour résumer ça, tout simplement, le Dakar, quand on le termine,
14:04en tant que valide, on vous appelle le héros.
14:07On a une médaille, on est le héros.
14:09Tellement que c'est exigeant, c'est des contraintes extrêmes.
14:1510 000 kilomètres en 15 jours, du sable, des dunes, des cailloux,
14:18on n'est pas sur l'autoroute.
14:19– La chaleur.
14:20– La chaleur, le froid aussi, parce qu'on a des variantes de température.
14:24Et 12 heures par jour dans la voiture.
14:26Encaisser les chocs, être concentré, on rentre le soir,
14:29on ne peut pas forcément dormir parce qu'il y a du bruit dans le bivouac.
14:32Donc c'est ça qui est très fatigant.
14:35Et les valides, quand les valides me voyaient, ils me disaient,
14:38mais attends, déjà moi, je suis épuisé, je n'imagine même pas toi.
14:42Et en plus, toute la logistique qu'il y a sur le bivouac.
14:45Je suis en chaise roulante, on est dans le désert.
14:48– Vous avez pensé à abandonner un mois ?
14:49– Essayez la chaise roulante dans le désert, vous allez voir.
14:51– Non, non, merci.
14:53Mais vous avez pensé à abandonner
14:55ou ça ne vous a même pas traversé l'esprit à aucun moment ?
14:58– Je n'ai pas pensé du tout à abandonner
15:01parce que premièrement, on était très bien classé.
15:04Deuxièmement, on a eu un super Dakar où tout s'est bien déroulé.
15:07Donc ça a été une aventure humaine qui a été extraordinaire.
15:12On a eu beaucoup d'émotions.
15:14– C'était en 2020. – 2020.
15:16– Vous auriez envie de le refaire ? C'est dans le tuyau ?
15:19– C'est un projet que je veux refaire, pas tout de suite, mais qui reviendra.
15:24Il n'est jamais trop tard pour faire le Dakar, on peut rouler tard.
15:28– Alors là, on est dans une voiture et puis vous revenez à vos premiers amours, le vélo.
15:34Vous participez au ROC d'Azur en VTT fin 2023.
15:38Racontez-moi comment, sans l'usage de vos jambes,
15:41vous pouvez monter sur un vélo et participer à une course ?
15:45– Alors tout ça est parti d'un défi.
15:48Donc j'interviens beaucoup en entreprise sur la résilience, motivation, etc.
15:52Et j'interviens sur un séminaire où construisent des vélos.
15:58Et là, on me dit à la fin, Axel, tu as fait le motocross, tu as fait la natation, etc.
16:04J'ai un challenge pour toi, faire le ROC d'Azur avec nous.
16:06Et là, j'aurais dit, ok, si on développe ensemble un vélo, je viens avec vous.
16:10Donc on a fait le ROC d'Azur qui était assez costaud.
16:13150 kilomètres dans la montagne avec 1200 mètres de dénivelé.
16:16– Mais quel type d'adaptation ont été faites sur le vélo pour que vous puissiez le faire ?
16:20– Alors j'avais un vélo qui était électrique avec une surbatterie.
16:23J'avais un vélo où je pouvais régler la selle.
16:25J'avais aussi des freins spéciaux.
16:27J'avais des pédales avec des aimants parce que je n'ai aucune sensibilité dans les jambes.
16:32J'avais aussi des helpers pour m'aider au cas où.
16:35Enfin voilà, ça a été une grosse organisation.
16:37– Alors Axel, ça c'était un de vos derniers défis.
16:41Votre dernier défi, vous avez fait l'Enduropal du Touquet.
16:44Vous êtes né dans le Nord.
16:46C'est une course qui comptait pour vous.
16:49On va découvrir ce dernier défi dans la seconde partie de cette émission.
16:53– De retour dans Avomar pour la seconde partie de votre émission
17:01avec Axel Alétruc qui nous fait l'amitié d'être là aujourd'hui.
17:05Axel, vous en avez vécu des vies, j'ai envie de dire.
17:10Et le dernier défi que vous êtes lancé, vous êtes originaire du Nord,
17:15c'est l'Enduropal du Touquet.
17:18Pour nos téléspectateurs qui ne savent pas ce qu'est cette compétition,
17:22est-ce que vous pourriez nous en faire une brève présentation ?
17:26– Le Touquet, c'est une course de moto sur la plage.
17:301300 pilotes, fou furieux, avec 3 heures de course.
17:34Du sable, avec des trous.
17:36C'est juste la course la plus dure au monde dans la moto.
17:40– Pas une seule personne en situation de handicap et jamais ?
17:45– Jamais fait.
17:47Donc c'était une première.
17:49L'envie de boucler la boucle, remonter sur une moto
17:52et surtout réaliser cette course qui est chez moi, mythique.
17:56Ça ramène 600 000 spectateurs pour rappel,
17:59donc c'est quand même vraiment un énorme événement dans le Nord.
18:02Et donc là, on a développé une moto pour que je puisse rouler,
18:06malgré le handicap, et ça a plutôt bien fonctionné
18:09parce que j'ai déjà réussi à être au départ,
18:12ce qui était extraordinaire, je peux vous le dire.
18:14Ça a été un long chemin pour arriver juste sur la grille de départ.
18:18– Ah oui, mais là on parle juste de la ville du Touquet
18:21jusqu'à la grille de départ. – Jusqu'à la plage.
18:23– On découvre les images qui ont été tournées
18:26par notre reporter Fabien Lourne.
18:29Là, on vous voit… – On voit la moto adaptée déjà.
18:33– Là, c'était pas la ligne droite.
18:36– Non, c'était l'entraînement.
18:37Donc là, on est dans le convoi,
18:39c'est ce qui est avant d'arriver sur la plage.
18:42Mais pour aller sur la plage, on a deux kilomètres de route
18:45pour aller sur la grille de départ.
18:47Donc là, c'est très exigeant parce qu'on est tous serrés dans le convoi,
18:51on peut tomber, faire une erreur.
18:53Les rues sont très étriquées,
18:55donc c'est pas comme sur la plage où on a 100 mètres de largeur.
18:58Là, c'est vraiment un moment qui est crucial pour arriver sur la grille.
19:01– Comment est-ce que vous avez eu cette idée de participer à cette compétition ?
19:05Depuis quand ça vous trottait dans la tête ?
19:08– Alors, pour être honnête, j'y ai pensé quand j'étais en rééducation,
19:12donc il y a très très longtemps, 10 ans.
19:14Je m'étais dit, un jour, ça pourrait être énorme
19:16de remonter sur une moto et faire le touki.
19:18– Ah ouais ?
19:20Vous venez d'avoir un accident de moto et vous vous dites…
19:23– Et là, je me dis, OK, c'est quelque chose qui est dans ma tête,
19:26mais je verrai quand je vais le faire.
19:28Et au fur et à mesure des années, ça a maturé.
19:31Et voilà, j'ai progressé un petit peu sur mon handicap.
19:35Enfin, du moins, je me suis adapté à beaucoup de choses.
19:38Et en 2022, je suis allé voir un petit peu comment se déroulait le touki,
19:43voir les procédures de départ, si j'en étais capable.
19:46J'ai vu que c'était possible, et à partir de là…
19:48– Vous, vous avez vu que c'était possible.
19:50Mais est-ce que l'organisateur, lui, quand vous lui avez…
19:54– C'est une autre histoire, ça.
19:56– …posé votre candidature, il a vu que c'était possible aussi ?
20:00Est-ce que ça a été difficile, finalement ?
20:02– Ça a été un travail commun.
20:06Mais c'est vrai que quand on me voit arriver en chaise roulante…
20:09– Il vous dit quoi ?
20:10– On me dit que c'était complètement fou.
20:12– Donc, ils vous ont fait passer des tests ?
20:14– On me fait passer des tests pour voir si je suis apte à rouler sur une moto,
20:17la relever, savoir si j'étais pas un danger pour les autres et pour moi-même.
20:21Mais malgré ça, il y a eu beaucoup de réticence
20:23parce que c'est vrai que le handicap fait peur, malheureusement.
20:26Et aujourd'hui, quand on voit le résultat,
20:28je pense qu'ils ont raison de me faire confiance.
20:31– Alors, moi, j'aimerais que vous me racontiez un petit peu
20:33comment s'est passée la course.
20:34Et justement, on a des images du départ.
20:36Et vous pouvez les regarder, elles sont devant vous.
20:38Et peut-être les commenter, comme ça, sur…
20:42– Donc là, le départ, je me fais très vite déborder parce que j'ai…
20:46– Vous êtes où, là ?
20:47– Là, je suis…
20:48– À droite ?
20:49– Je suis au milieu.
20:50– Au milieu, ok.
20:51– On verra que tout doucement, je commence à remonter.
20:53Je suis en blanc, avec un chasuble couleur fluo.
20:55– Ok.
20:56– Et donc là, on est directement au bout de la ligne droite.
20:58Et là, je suis à droite, là.
21:00– Ok.
21:01– Juste en blanc.
21:02– Une ligne droite de 6 km.
21:03– Voilà, à 170 km heure.
21:05– Ah oui, ok.
21:06– Donc là, on arrive au virage.
21:08Et donc là, mission accomplie.
21:09Je suis arrivé sain et sauf.
21:10– Vous, c'était votre mission ?
21:12C'est vous qu'on a vu tomber, là ?
21:13– Je me jette dans les bras de mon mécanicien.
21:15– D'accord.
21:16– Voilà, aller plus loin, c'était un très gros risque.
21:18– Ok.
21:19– Il n'y avait aucun équilibre.
21:20– Donc, votre challenge…
21:21– Si quelqu'un me percute, c'était impossible.
21:23– Votre challenge, c'était de faire ces 6 premiers kilomètres,
21:25cette grande ligne droite.
21:26– Oui.
21:27– Et d'ailleurs, il y a un point d'étape, ici.
21:29C'est-à-dire que…
21:31– Oui, oui, c'était…
21:32– Non, mais vous êtes arrivé…
21:33– Au hole-shot.
21:34On appelle ça le hole-shot.
21:35– D'accord.
21:36– En gros, le premier virage, il y a un prix à gagner,
21:38où chaque pilote souhaite remporter ce hole-shot.
21:41– Un peu meilleur sprinteur, quoi.
21:43– C'est le meilleur sprinteur, un peu, au départ du Touquet.
21:45Et donc, là, moi, je suis arrivé deuxième.
21:47Donc, ça a été une énorme performance, devant les 1300 pilotes.
21:50– Alors, une émotion assez forte, j'imagine, parce que vous retrouvez la motocross.
21:55Et surtout, vous avez dû retrouver d'anciens compagnons de route
21:59qui faisaient de la motocross avec vous.
22:01Et du coup, j'imagine, vous avez perdu de vue, en tout cas, en compétition.
22:05– Oui.
22:06– Quelle a été cette émotion ?
22:07Et comment se sont passées ces retrouvailles ?
22:09Comment est-ce que vous avez été accueillis ?
22:10– Ça a été une ambiance qui a été particulière.
22:12Remonter sur une moto, c'était…
22:14Déjà, je pense que très peu de copains auraient imaginé
22:18que ça puisse se passer un jour.
22:20Mais, ouais, ça a été fou, parce que monter sur une moto,
22:25être avec des copains avec qui j'ai roulé à l'époque,
22:28qui étaient concurrents et qui étaient de nouveau concurrents malgré le handicap,
22:31c'est une image forte.
22:33C'est une image forte, c'est un message fort de « rien n'est impossible »
22:36qui est envoyé au grand public.
22:37– Alors, ça, c'est votre message « rien n'est impossible ».
22:39Vous en avez un autre message, en tout cas une cause.
22:41C'est l'écologie.
22:43Expliquez-nous, déjà, votre moto, elle était électrique.
22:46J'imagine que c'était la seule moto électrique de la compétition.
22:50– C'était beaucoup plus facile de développer une moto électrique.
22:53Pourquoi ?
22:54Parce qu'il n'y avait pas forcément de problème pour caler, pour embrayer.
22:59– C'était une nécessité pour pouvoir faire la course ?
23:01– Pas forcément, mais en tout cas, c'était quelque chose qui me tenait à cœur
23:04et c'était une première.
23:06– Est-ce que vous pensez que ça va faire évoluer la compétition ?
23:09Qu'il va y avoir d'autres…
23:10– Dans 5 ans, je pense que oui.
23:12On est encore aux prémices de la moto électrique.
23:15Mais je pense que d'ici 5 ans, les choses évoluent très vite
23:18et il y a déjà des catégories.
23:20Donc, ça sera après commun.
23:22– Alors, vous vous engagez dans cette cause environnementale et écologique.
23:26Parlez-moi un petit peu de cet engagement que vous avez.
23:31– Alors, on a un partenariat avec Reforest Action qu'on avait déjà au Dakar
23:36où, en gros, là, on allait faire les rallies, on allait faire de la reforestation d'arbres.
23:41Donc, aujourd'hui, on est à 5 milliards d'arbres plantés.
23:45Donc, c'est quelque chose qui est…
23:47– Mais comment vous faites ?
23:48Quel est le mécanisme pour inciter à planter des arbres ?
23:54– Grâce au partenaire qui finance, par exemple, les projets.
23:58Une partie est reversée pour la Reforest Action.
24:01– Alors, c'est un défi qui était une manière de montrer que tout est possible.
24:06Vous avez créé un hashtag « Je peux 2024 ».
24:10Qu'est-ce qu'il veut dire ce hashtag ?
24:13– Alors, il y a eu « Je peux 2020 » avec le Dakar.
24:15Il y a eu « Je peux 2024 » avec le Touquet.
24:18Ce slogan me tient à cœur parce qu'aujourd'hui, je pense qu'on est tous capables de réaliser.
24:23« Je peux », « Tu peux », « Nous pouvons », « Il peut ».
24:26Et ce slogan est important à partager au grand public.
24:30Il démontre que rien n'est impossible.
24:32Donc, j'incite les gens à tous nous rejoindre dans cette aventure
24:36en mettant le hashtag « Je peux 2024 »
24:39et que chacun lance ses défis à sa manière.
24:42N'importe quel défi, qu'il soit grand ou petit, on s'en fout.
24:45Mais que chacun initie quelque chose pour cette année 2024.
24:48Un « Je peux ».
24:49– Vous avez même réussi à retrouver votre chef mécanicien
24:54qui était votre chef mécanicien le jour de l'accident.
24:57– Oui.
24:58– Et ça a été votre chef mécanicien sur cette enduropale 2024.
25:02C'est quand même une sorte de… la boucle est bouclée.
25:06– Oui, c'était beaucoup d'émotion pour lui.
25:09Pour moi, qu'il puisse revenir sur une course, ça a été très dur pour lui, évidemment.
25:14Il avait très peur d'un accident.
25:17Tout peut arriver sur un Touquet.
25:20Vous tombez, 1300 pilotes vous passent dessus.
25:23Je vous garantis que les pilotes ne vous voient pas.
25:25On ne voit pas que je suis handicapé.
25:27Donc pour lui, c'était beaucoup de stress.
25:29Et donc il m'attend à l'arrivée où je me jette dans ses bras.
25:32Et ça a été, je pense, une très belle victoire pour lui aussi
25:35parce que quand je lui ai annoncé le projet, il m'a dit
25:37« Maintenant, t'es complètement dingue ».
25:39Mais il m'a dit « Je veux bien que tu fasses ce défi, mais je veux être là avec toi ».
25:43– Aujourd'hui, la vie d'Axel Alétru, elle ressemble à quoi ?
25:46– La vie d'Axel Alétru, elle est partagée entre les défis et les interventions.
25:52J'ai la chance de parler anglais et d'aller beaucoup à l'international pour mes conférences.
25:55Donc j'ai pu développer…
25:57– Des conférences qui sont achetées par les entreprises ?
25:59– Sur le thème de la résilience, dépassement de soi, performance,
26:02esprit d'équipe pour les séminaires d'entreprise,
26:05pour les grands salons, des kick-off, etc.
26:09Les réunions commerciales aussi, pour donner de la motivation aux managers, aux commerciaux.
26:14Donc c'est quelque chose qui fonctionne très bien.
26:16Et les défis, qui sont aussi assez conséquents
26:20parce que ça demande beaucoup de préparation.
26:22Donc chaque année, des défis à la clé.
26:25– Alors justement, cette année, elle vient de commencer, 2024, qu'elle va être ?
26:29– Je suis tranquille pour 2024, là, ça va.
26:32– Ah oui, là ça va, l'Enduropal, c'était le défi de 2024.
26:34– C'était le défi de 2024.
26:35– Donc il n'y aura pas d'autres défis.
26:36Est-ce que vous avez déjà une idée de défi pour 2025 ?
26:39Et peut-être un hashtag « Je peux 2025 » déjà en tête.
26:44Qu'est-ce que vous avez envie de faire vraiment l'année prochaine ?
26:47J'imagine que vous y pensez déjà.
26:49Peut-être que vous voulez vous reposer.
26:50– Je me repose donc là, les six mois à venir.
26:52Mais ça va vite réenchaîner avec le projet de réaliser le Paris-Roubaix en vélo.
26:58– Paris-Roubaix à vélo ?
26:59– À vélo, amateur, oui.
27:01Donc c'est quelque chose qui me tient à cœur.
27:04Il y a ces sensations, évidemment, de deux roues, les pavés.
27:08Et j'ai surtout envie d'embarquer avec moi dans cette aventure,
27:12dans ce hashtag « Je peux 2025 », le maximum de monde.
27:15On va créer un peloton.
27:17Le peloton « Je accèle à l'étrue, je peux 2025 »
27:19où chacun pourra venir faire le Paris-Roubaix avec moi.
27:24Vous êtes le bienvenu pour faire le Paris-Roubaix 2025.
27:26– Moi, je vais aller beaucoup moins vite que vous.
27:28Je pense que je vais arrêter au milieu de l'étape.
27:30– On vous fournit le vélo, la tenue.
27:31Mais en tout cas, tout le monde peut venir rejoindre,
27:33tout le monde peut venir dans ce peloton, hashtag « Je peux 2025 ».
27:36– Écoutez, pourquoi pas.
27:37– On espère être le plus possible.
27:38– Et est-ce que vous pourriez avoir d'autres personnes
27:41en situation de handicap avec vous ?
27:44– Possible, oui.
27:45– Et qui feraient la même démarche que vous, avec des vélos adaptés ?
27:47– On peut avoir des vélos à bras avec nous.
27:49On peut avoir des femmes, des hommes, toutes sortes de personnes avec nous.
27:53– Merci Axel à l'étrue d'être venu sur le plateau d'Avomark.
27:56C'était un plaisir.
27:57Bravo pour tout ce que vous faites.
27:59– Merci.
28:00– Bravo pour votre détermination.
28:01Merci à vous de nous avoir suivis.
28:03On se retrouve dans deux semaines pour une nouvelle émission d'Avomark.
28:06Salut à tous.
28:07– Sous-titrage ST' 501