• il y a 6 mois
La carrière d'Aurélie Muller est faite de hauts et de bas. Ce documentaire s'intéresse au concept de résilience tout autant qu'à l'échec.

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Sport
Transcription
00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:30...
00:58J'ai toujours été dehors,
00:59en fait, quand j'étais petite,
01:01j'adorais être avec mes copains et mes copines,
01:04j'allais jouer au foot, faire des activités, monter dans les arbres.
01:08C'est vrai que dehors, c'est là où je peux m'exprimer.
01:12...
01:19C'est vraiment l'histoire d'une gamine
01:23qui est dans une petite ville, dans un petit village
01:26et qui, en fait, apprend à travers les autres,
01:30à travers la nature,
01:32et qui s'exprime plutôt pas mal là-dedans, quoi.
01:36...
01:53Je viens d'avoir 33 ans,
01:54et quand je fais un peu le calcul,
01:55c'est vrai que ça fait presque 15 ans que je fais ça.
01:58Donc, oui, j'ai presque...
02:00J'ai plus nagé dans ma vie, j'ai plus nagé que marché, quoi.
02:04J'ai passé ma vie dans l'eau.
02:07...
02:09Ma carrière, c'est vraiment les montagnes russes, quoi.
02:12C'est des hauts, des bas,
02:14et c'est plutôt des très, très hauts et des très, très bas.
02:17Mais non, il y a toujours cette petite flamme,
02:19ce petit truc qui me dit...
02:21Voilà, tu peux être capable, quoi.
02:24Tu peux accrocher un podium olympique,
02:27et en tout cas, c'est ce qui me motive tous les jours, quoi.
02:31...
02:38Et on en vient aux Jeux de Rio,
02:40avec la cruelle déception de la nageuse Aurélie Muller,
02:43privée de médaille d'argent,
02:44pour avoir gêné sa concurrente sur la ligne d'arrivée.
02:47...
02:494 années d'entraînement acharnées,
02:521h56 d'un marathon nautique,
02:55une remontée fantastique de la 8e à la 2e place,
02:59pour rien.
03:00...
03:15Muller, le cauchemar.
03:17...
03:29Une arnaque.
03:31Du vol.
03:36C'est tout. C'est pas du sport, ça.
03:38...
03:49J'étais favorite, hein. J'étais favorite à Rio.
03:51Je suis championne du monde.
03:53Mon 1er titre de championne du monde, j'avais atteint le Graal.
03:57C'est la meilleure nageuse au monde, à ce moment-là, quoi, je veux dire.
04:01Elle est championne d'Europe, juste avant,
04:03donc elle est dans le truc, quoi, voilà.
04:06C'est ses jeux, c'est elle.
04:08C'est sa course, c'est la course de sa vie, quoi.
04:11...
04:13J'ai fait une course incroyable,
04:15en revenant dans le dernier tour,
04:19comme une bombe, quoi.
04:21Dernière ligne droite, je dépasse la brésilienne,
04:24et puis j'arrive dans le chenal d'arrivée.
04:26À ce moment-là, Aurélie est 2e,
04:29elle est même devant, ils sont au milieu du chenal.
04:32L'Italienne est à côté, elle est derrière, on le voit très bien.
04:35Elle se met un petit peu au niveau et elle la pousse.
04:37L'avant-dernier coup de bras, quand je veux le faire,
04:40j'ai une bouée qui est en face de moi,
04:44qui, normalement, est à l'extérieur de la ligne,
04:47plutôt qu'à l'intérieur,
04:49et donc la seule solution que j'ai pour toucher la plaque d'arrivée,
04:52c'est de me décaler
04:54et de mettre mon dernier coup de bras pour toucher la plaque.
04:58Sauf que sous son dernier coup de bras,
05:00malheureusement, il y a l'Italienne qui est là.
05:02Ce n'est pas intentionnel de lui mettre la tête sous l'eau pour toucher avant.
05:05Quand vous êtes dans le sprint, dans la course,
05:09à la limite, ne regardez pas ce qu'il y a à côté,
05:12monte sur elle, allumez la tête sous l'eau,
05:15mais ce n'est pas du tout volontaire, loin de là,
05:18ce n'est pas antisportif, ce n'est pas volontaire,
05:21ce sont les aléas de la course et il n'y avait rien du tout.
05:25Je touche la plaque d'arrivée, on se félicite.
05:28Pour nous, c'est clair, je suis 2e, elle est 3e,
05:31et bien sûr, Charonne, je n'ai pas réussi à la rattraper,
05:34donc elle est championne olympique.
05:36Je suis super contente parce qu'elle s'entraîne avec moi à cette époque-là.
05:40Charonne, 1re, moi, 2e.
05:43Banco, quoi.
05:45Philippe a fait son taf et nous, on l'a fait aussi.
05:48Je vois Bruni d'Italie, je vois Aurélie,
05:51on se félicite et je vais au podium.
05:55Puis je vois Philippe et il me dit
05:58« Félicitations, mentalement, tu étais à 200 %, »
06:01et là, il me dit
06:04« Pourquoi Aurélie, elle est disqualifiée ? »
06:07Et je me dis « C'est parce qu'elle est disqualifiée,
06:11c'est parce qu'elle n'a pas fait son taf,
06:14c'est parce qu'elle n'a pas fait son taf,
06:17c'est parce qu'elle est disqualifiée.
06:20Aurélie est disqualifiée. »
06:23C'est quelqu'un qui vient le dire au juge arbitre, c'est bidon.
06:26Donc là, c'est très dur, très difficile.
06:30Là, forcément, je m'effondre et c'est le début de l'enfer.
06:33Je ne comprends pas pourquoi,
06:36je ne comprends pas ce qui se passe, etc.
06:39Donc on m'éjecte de tout ce monde, etc.
06:42et on me protège.
06:48On est quand même discipline,
06:51c'est du one-shot,
06:54il faut être présent le jour J.
06:57Quand on voyait sa course,
07:00elle n'a pas volé sa médaille,
07:04même si on l'avait rétrogradée,
07:07elle méritait au moins une médaille de bronze sur les Jeux.
07:10C'est arrivé ce jour-là et c'est tombé sur elle
07:13et ça a été quelque chose d'horrible.
07:16On a vraiment travaillé pour ça pendant des années
07:19et à la fin,
07:23en 2008,
07:26tu fais 22e sur 25
07:29et puis en 2016,
07:32tu es tout en bas et tu es DSQ.
07:35Donc c'est ta péché.
07:39Pour moi, je répète,
07:42pour moi, les Viches Olympiques,
07:45c'est la même chose.
07:48Sa médaille, c'est elle,
07:51ce n'est pas la 4e.
07:54Et l'autre, elle n'est pas 2e, elle est 3e.
07:58Point.
08:15Le jour où elle est rentrée de Rio,
08:18on était allés la chercher
08:21et je ne savais pas comment la prendre,
08:24je ne savais pas ce que je dois la prendre dans mes bras.
08:28Et je voyais qu'elle ne voulait pas qu'on la prenne,
08:31je voyais qu'il y avait un recul.
08:34Et on est rentrés à la maison,
08:37la première chose qu'elle a faite,
08:40elle s'est déshabillée et est allée la chercher.
08:43Elle n'est plus sortie de sa chambre.
08:47Je me suis dit qu'elle allait me faire une dépression.
08:50Je rentrais dans la chambre, elle ne voulait même pas manger.
08:53J'avais vraiment peur pendant 2-3 jours.
08:56Elle ne se lavait même plus, elle n'avait plus envie de quoi que ce soit.
08:59Il y avait juste le téléphone.
09:03Je voyais qu'elle communiquait avec quelqu'un, mais je ne savais pas avec qui.
09:06Après, je lui ai dit qu'il faut que je bouge, qu'il faut que je sorte.
09:09On est sortis, mais c'était compliqué.
09:13Et là, j'ai remarqué qu'elle avait changé un peu.
09:16Elle était plus dure, encore plus dure.
09:42J'ai quelques images, mais je ne me souviens pas vraiment.
09:45Mais c'est vrai que souvent, on me dit...
09:48Dès que j'arrivais à la piscine, il fallait que je coure dedans.
09:52Je m'éclatais aux bébés nageurs, etc.
09:55Même les bébés nageurs, à l'époque,
09:58ils me disaient qu'elles sauraient nager avant de marcher.
10:01Et c'est vrai qu'en fait,
10:04les bébés nageurs, à l'époque,
10:08ils ne sauraient pas nager avant de marcher.
10:11En gros, c'est ce qui arrivait.
10:15Elles ne nageaient pas, elles flottaient,
10:18comme tous les gamins.
10:21Et puis j'ai vu qu'elles faisaient des petits battements de jambes.
10:24Je me suis dit que c'était bon, qu'elles seraient nageuses.
10:27Quand elle a su nager, c'était encore pire.
10:31Parce que non seulement, comme moi, je me rhabillais,
10:34elle s'est retrouvée deux fois toute habillée dans la piscine.
10:37Parce qu'elle arrivait à se profiler.
10:41Donc on rentrait le dimanche matin dans une couverture.
10:44Maman avait compris.
10:47Elle est retournée dans l'eau tellement ça lui plaisait.
10:50C'est tout.
10:56Quand tu es dans l'eau, tu n'as pas ton téléphone.
11:00Tu es seul avec toi-même.
11:03Tu n'as pas de bruit.
11:06Tu as le bruit de l'eau, mais c'est le silence.
11:09Peut-être que l'eau libre est venue à moi.
11:12J'aimais être en extérieur.
11:15Cloîtrer dans une piscine, ce n'était pas mon truc.
11:19J'aime beaucoup l'aspect adaptation.
11:22Adaptation à ton milieu.
11:25Adaptation à ce que la nature t'offre.
11:28Que ce soit les vagues, l'eau chaude, l'eau froide, les animaux.
11:31Le courant, etc.
11:35C'est vraiment une rencontre
11:38entre un élément et un nageur.
11:42Ça plaît ou ça ne plaît pas.
11:45Tous les nageurs ne seront pas intéressés par l'eau libre.
11:48C'est un milieu beaucoup moins aseptisé que la piscine.
11:51Il faut vraiment aimer, découvrir et apprécier.
11:54On apprécie parce qu'on apprécie de nager en milieu naturel.
11:58On apprécie de s'adapter à les circonstances qu'on a.
12:01Les stratégies à mettre dans la course.
12:04C'est quand même partie d'échec.
12:07Des fois, il faut défendre.
12:10Il faut trouver le bon moment pour miser toutes ses cartes
12:13et aller chercher la victoire.
12:17Ça permettait d'exprimer pleinement ses qualités d'endurance
12:20et sa volonté surtout.
12:23C'est quand même une discipline
12:26qui demande beaucoup de mental
12:29et de stratégie dans la course.
12:38Allez au pied !
12:41Tu es concentré pendant deux heures.
12:44Quand tu touches à la fin et que tu vas dans le bus à ton hôtel,
12:47tu es épuisé.
12:51Moi, je ne peux plus penser.
12:54Quand on me demande quelque chose, je réponds 10 secondes plus tard
12:57parce que ça ne fonctionne plus.
13:00Il faut vraiment faire un certain kilomètre et de l'intensité.
13:03Que votre corps soit habitué à cet effort dur et long.
13:06Si votre corps n'est pas habitué, c'est impossible.
13:30En 2008, c'est la première année où l'eau libre est olympique.
13:34Elle était championne du monde junior en 2006 du 1500.
13:37À cette époque-là, il y a beaucoup de concurrence
13:40parce que je suis une jeune athlète qui vient d'arriver.
13:43Et ces années-là, il y a Sophie Hubert qui nage avec moi,
13:47il y a Lormann Audoux,
13:50il y en a plein d'autres.
13:53La question se pose,
13:56pourquoi ne pas passer en eau libre ?
14:00Pour faire de l'eau libre,
14:03on allait chercher à l'époque les meilleures demi-fronteuses
14:06et on les poussait à aller vers la discipline-là.
14:09C'était une opportunité pour être tout de suite olympique dès 2008.
14:16L'entraîneur de l'époque, Olivier Antoine,
14:19a fait le choix d'essayer sur l'eau libre.
14:22C'est quelque chose qui lui a plu.
14:25Il a rapidement performé.
14:28C'est très vite enchaîné.
14:32Je me suis qualifiée au championnat de France,
14:35au championnat du monde et je finis 9e.
14:38À 18 ans, j'ai participé à mes premiers Jeux olympiques.
14:41Pourquoi ne pas rêver un peu plus grand à chaque fois ?
14:44Et si ça passe, on continue.
14:48Une fois que, intellectuellement et psychologiquement,
14:51on se dit qu'on l'a fait, il n'y a plus rien qui vous arrête.
14:54Aurélie Muller s'est qualifiée pour les Jeux de Pékin.
14:57Elle concourra en eau libre, dont elle a fait sa spécialité.
15:00Samedi dernier, dans les eaux du fleuve espagnol Guadalquivir,
15:03elle terminait 9e du 10 km lors des championnats du monde de Séville.
15:07Toutes nos félicitations à elle et à son club
15:10qui compte deux nageuses sur les 38 nageurs engagés
15:13pour les Jeux de Pékin.
15:28J'avais une fille sans en avoir une parce qu'elle n'était jamais là.
15:31Elle allait toujours où ? Elle partait en compétition,
15:34il y avait une compétition, il fallait la ramener.
15:38Après, il y avait l'école, je ne la voyais pas de la journée.
15:41J'allais la chercher le soir, on se voyait juste au moment du repas.
15:44Après, elle allait au lit, je ne la voyais pas beaucoup.
15:47Le week-end, elle partait, elle était toujours en compétition.
15:50Moi, je me disais, comment elle fait ?
15:54Mais elle tenait toujours le coup.
15:57C'était dur pour la lever, mais elle y allait toujours.
16:00C'était toujours, il faut, il faut.
16:03C'était des journées de fous.
16:06On commençait les cours à 8h, on arrêtait 11h à midi,
16:09on allait s'entraîner pendant 1h, 1h30.
16:13On rentrait, on mangeait à la cantine,
16:16on avait toute l'après-midi de cours,
16:19et on retournait le soir à l'entraînement à 17h, 19h.
16:22Et ça, 6 jours sur 7.
16:25L'entraînement, c'est un sport très exigeant et très ingrat.
16:28À partir de la 6e,
16:32les jeunes nagent en moyenne 5 à 6 fois par semaine,
16:35en plus de leurs études, de leurs cours.
16:38Et très rapidement,
16:41en fonction du niveau qui augmente,
16:44ça passe à 8 pour après être à 10 entraînements et de manœuvres.
16:55J'étais toujours à côté,
16:58pas dans les cases de la normalité,
17:02mais ça me plaisait bien.
17:05Les amis que j'avais en primaire,
17:08je les ai vite perdus.
17:11Au collège, forcément, j'ai changé de collège,
17:14mais les soirs, je n'étais pas là
17:18parce qu'après les cours, j'étais à l'entraînement.
17:21Pour les anniversaires, je n'étais pas là
17:24parce que j'étais en compétition.
17:27Les vacances scolaires, je n'étais pas là non plus
17:30parce que j'étais en stage.
17:33Très vite, j'avais une vie différente.
17:37C'est une vie de sacrifice, mais c'est elle qui l'a choisie.
17:40Il faut la soutenir, c'est tout.
17:43Voilà.
17:47Nous, on va explorer ensemble la question de la blessure.
17:50La blessure, est-ce que ça existe ?
17:53On verra ça ensemble.
17:57La blessure chez le sportif,
18:00et plus précisément, parce que c'est ça qui va nous intéresser,
18:03la question de l'accompagnement.
18:06Comme vous êtes dans une approche globale,
18:09vous devez être attentif aussi bien à ce qui va être visible,
18:12plus facile peut-être à évaluer,
18:16mais aussi à ce qui est invisible.
18:19Il va falloir aller rechercher de façon un peu différente.
18:22Parfois, inconsciemment, une blessure physique va survenir
18:25parce qu'il y a une autre blessure invisible,
18:28plus psychologique, qui ne peut pas s'exprimer
18:32et à un moment, c'est le corps qui va prendre le relais.
18:35Il y a certaines blessures qui peuvent s'expliquer
18:38de cette façon-là.
18:42Beaucoup de sportifs, je ne parle pas forcément d'Aurélie,
18:45mais beaucoup de sportifs de très haut niveau,
18:48surtout quand ils commencent,
18:51comme souvent très jeunes,
18:55sont sur ce chemin-là du travail,
18:58de l'entraînement, des sacrifices, etc.
19:01Quand il y a un échec ou une blessure tellement grave
19:04que ça peut mettre un terme définitif ou pas
19:07à une carrière,
19:10on peut être confronté
19:14à une forme de néant.
19:28Ce qu'elle a vécu à Rio,
19:31c'est d'une violence inouïe.
19:34Et pour pouvoir élaborer un trauma,
19:37à un moment, il faut arriver
19:40à un événement qui ait du sens.
19:44L'être humain a besoin de comprendre ce qui se passe
19:47pour pouvoir l'élaborer et en faire quelque chose,
19:50pour pouvoir faire le deuil, trouver des stratégies.
19:53Là, c'est très compliqué
19:56parce qu'on est sur une injustice
20:00et on ne peut pas donner du sens à l'injustice.
20:03Tu ne penses qu'à ça. Tu te dis
20:06qu'est-ce que j'ai fait de mal,
20:10tu ne te poses pas de questions.
20:13Mais en fait,
20:16c'est venu assez rapidement
20:19le fait de dire
20:23que je ne vais pas m'arrêter là.
20:34On a cherché, avec l'encadrement de l'équipe de France,
20:37ce qui pouvait réparer,
20:41pas rattraper, mais être valorisant.
20:44C'est vrai que c'était un défi
20:47qui était à la mesure du travail qu'elle avait fait
20:50pour être championne olympique
20:53et à la mesure de la déception d'être passée à côté.
20:57Elle est rentrée à Noël et on était assis.
21:00Elle me dit qu'elle allait faire un 57 km.
21:03Je dis que c'est de la connerie.
21:06C'est de la connerie pour avoir cette médaille qu'elle n'a pas eue.
21:09C'était comme une revanche qu'elle voulait faire ça.
21:12Je le sentais, je voyais qu'elle voulait le faire
21:16parce qu'elle n'a pas eu sa médaille.
21:19Pendant les fêtes de Noël, je décide de faire cette course
21:22qui est quand même début février.
21:25J'ai très peu de temps pour pouvoir me préparer.
21:28Je me suis inquiétée.
21:32Je lui disais que je n'allais pas le faire.
21:35Je pouvais faire comme je voulais.
21:45La course en elle-même
21:49et le dépassement de soi,
21:52les limites que je m'étais posées ont explosé en plein vol.
21:55Parce que 57 km,
21:58je l'ai fait, mais je ne le referai plus.
22:01Plus jamais.
22:05Il y a 9 heures où elle n'a absolument jamais baissé les bras
22:08et elle voulait vraiment démontrer sa valeur.
22:11C'était une thérapie pour elle parce qu'elle en avait besoin.
22:14Ça lui a fait du bien de ressortir de cette course
22:17et de montrer que je suis là.
22:21Je suis toujours là malgré ça.
22:24Ça a été mon point final.
22:27Ça y est, février 2017,
22:30Rio de Janeiro, c'est fini.
22:36La fin de la course
22:39Et puis derrière, boum !
22:42Elle a refait championne du monde !
22:45La récompense
22:48Le dernier temps
22:52Pour Eveline
22:55Beaucoup d'émotions parce que ça réparait beaucoup de choses.
22:58On était dans une dynamique collective,
23:01l'équipe de France qui était incroyable
23:05Elle est vice-championne du monde du 5 km,
23:08elle est championne du monde du relais,
23:11on casse la baraque, les copains vont bien.
23:15Il y a une très bonne ambiance en équipe de France
23:18avec cette volonté d'oublier un peu Rio et de penser les plaies.
23:21Une très bonne dynamique collective
23:24avec des résultats qui étaient vraiment très forts.
23:27Pour moi, ces championnats du monde,
23:31c'était aussi une réponse de moi
23:34à l'ensemble du système.
23:37Vous avez disqualifié l'année dernière une fille,
23:40voilà la réponse qu'on vous donne.
23:432016, c'était ma pire année
23:46et 2017, c'était ma meilleure année.
23:50L'équipe de Rio de Janeiro
23:53L'équipe de Rio de Janeiro
23:56L'équipe de Rio de Janeiro
23:59L'équipe de Rio de Janeiro
24:02L'équipe de Rio de Janeiro
24:05L'équipe de Rio de Janeiro
24:09L'équipe de Rio de Janeiro
24:12L'équipe de Rio de Janeiro
24:15L'équipe de Rio de Janeiro
24:18L'équipe de Rio de Janeiro
24:21L'équipe de Rio de Janeiro
24:25L'équipe de Rio de Janeiro
24:28L'équipe de Rio de Janeiro
24:31C'est quelqu'un qui arrive à faire de ses échecs une force.
24:37Auré, en termes de longévité de travail
24:40et de résilience,
24:43c'est quand même un modèle pour tout le monde.
24:47Aujourd'hui, dans la société d'immédiateté qu'on est,
24:50les gamins, ils veulent travailler, ils veulent avoir le résultat.
24:53Mais tu peux travailler, tu peux te prendre une claque,
24:56tu peux retravailler, reprendre une deuxième claque,
24:59reprendre le troisième cycle, voire le quatrième.
25:02Et ça, Aurélie, à un moment donné, c'est l'exemple.
25:06L'équipe de Rio de Janeiro
25:09L'équipe de Rio de Janeiro
25:12L'équipe de Rio de Janeiro
25:15L'équipe de Rio de Janeiro
25:18Quand elle a échoué, c'est quand elle s'est projetée.
25:22Quand elle s'est projetée sur l'après.
25:25Quand elle ne s'est pas qualifiée, elle pensait déjà être championne olympique
25:28ou quand elle se qualifie.
25:32À chaque fois qu'elle se prend une casquette,
25:35c'est parce qu'elle s'est projetée sur le point d'après.
25:38L'équipe de Rio de Janeiro
25:41L'équipe de Rio de Janeiro
25:44L'équipe de Rio de Janeiro
25:48L'équipe de Rio de Janeiro
25:51Pour la qualif des Jeux de Tokyo, c'est aussi compliqué
25:54parce que je rate ma qualif en 2019
25:57pour 1 centième, il fallait terminer dans le top 10
26:00et je termine 11e malheureusement.
26:03Si on résume, elle est 11e à 1 centième
26:07sachant que la 10e est Sharon qui est la championne olympique
26:10et qu'Aurélie a été première jusqu'à 9 800 mètres
26:13et que dans les deux derniers 200 mètres
26:16il y a une accélération du peloton
26:19elle se fait passer et malheureusement, à la photo finish
26:23à 1 centième, les juges auraient peut-être pu dire
26:26qu'ils sont 10 ex aequo, mais non, il a fallu qu'il y ait une 11e
26:29et il a fallu que ce soit elle à 1 centième
26:32et à nouveau une grosse désillusion.
26:35Il y a des courses qu'il ne faut pas louper
26:38il y a des moments, il faut être là
26:42parce que c'est un moment qui peut changer votre vie
26:45ça peut être une consécration, mais le lendemain
26:48à rebondir, à refaire vice-championne du monde du 5 km
26:51Je crois qu'il n'y a pas de hasard dans la vie
26:54et que cette histoire qu'on traîne avec les Jeux Olympiques
26:57ça fait partie de ma carrière
27:14Il y a des moments où il faut aller dans le coin du ring
27:17voir, il faut descendre du ring et se dire
27:20est-ce que j'ai envie d'y retourner ou pas
27:23ça serait une espèce de folie, ça ne serait pas tout à fait sain
27:26alors que là, de manière assez normée
27:29elle se pose la question de se dire
27:33est-ce que tout ça vaut la peine et est-ce que j'ai envie d'y retourner
27:36parce que je sais que je prends des coups à chaque fois
27:39À un moment, on s'essouffle
27:42ou que cette balance entre la contribution
27:45et la rétribution est déséquilibrée
27:49on peut avoir la sensation qu'on fait beaucoup de sacrifices
27:52mais que les résultats, que la reconnaissance
27:56qu'on obtient n'est plus là
27:59Oui, mais si j'arrête
28:02je fais quoi à la place ?
28:05Alors, ici et maintenant
28:08ici et maintenant
28:12tu tiens comme ça
28:15tu tends tes bras, tu entrelaces tes mains
28:18tu ramènes les mains à la poitrine
28:21et tu remets les mains au palais
28:24quand tu expires, tu la décolles
28:27J'ai fait 16 ans de natation en compétition
28:31le plus beau résultat, si je peux dire
28:34un titre de championne de France aux 200 mètres brasses en 2016
28:37et une qualification J.O. loupée à 33 centièmes
28:40je crois, sur le 200 mètres catenage en 2021
28:43Les derniers mois, même avant la qualif au jeu
28:47j'avais vraiment une baisse de...
28:50quand j'allais à l'entraînement
28:53il manquait un peu cette flamme que je ressentais avant
28:56et que je ne ressentais plus autant
28:59et j'ai eu du mal à identifier ce que c'était au début
29:03je me disais, c'est pas possible quand même
29:06tu vas jouer une qualif au jeu, tu devrais avoir la niaque
29:09et avant de réaliser que c'était ça
29:12que je voulais arrêter
29:15il m'a fallu quelques mois, quelques séances chez une psy
29:18une fois que je l'ai dit à mon entourage
29:22je me suis sentie plus légère
29:25j'ai envie d'arrêter
29:28et ce qui m'empêchait de le dire, c'était
29:31qu'est-ce que les gens vont penser
29:34elle arrête alors qu'il y a Paris
29:38elle est passée pas loin, à Paris ça va le faire
29:41il a fallu mettre ça de côté et se demander
29:44est-ce que j'avais plus envie
29:47d'arriver par jour, ce rythme effréné
29:50j'avais envie d'autre chose
29:53ce sentiment de dire, en étant sportive de haut niveau
29:57en étant dans ces filières-là
30:00je suis quelqu'un d'extraordinaire
30:03toujours la figure du super-héros
30:06alors que ce sont des humains
30:09si je ne suis plus extraordinaire, qui suis-je ?
30:13comme monsieur, madame, tout le monde
30:16le fait d'être quelqu'un d'exceptionnel
30:20même si je n'avais pas des médailles internationales
30:23comme Aurélie
30:26on n'est pas une personne lambda
30:29je pensais être qu'une athlète ou qu'une nageuse
30:32je pensais être que ça
30:36forcément quand il n'y a plus ça
30:39on se dit, je suis qui ?
30:42comment je vais exister maintenant ?
30:45ça c'est tout un chemin qui se fait
30:48quand on m'arrête, c'est sûr
30:59c'est normal que des fois dans la tête c'est compliqué
31:03ce n'est pas facile tous les jours
31:06il fait froid, il y a du vent, l'eau n'est pas chaude
31:09il faut se faire mal et on recommence après-midi
31:12les entraînements ne sont pas toujours les mêmes
31:15sur l'intensité, mais c'est dur
31:18on ne les oblige pas à faire ça
31:22pourquoi je nage ?
31:25je peux arrêter aussi
31:28le lendemain tu te lèves et tu te dis
31:31la prochaine fois je suis sur le podium
31:34je suis toujours là
31:38si je n'avais pas eu ces hauts et ces bas
31:41je me serais dit, on fait autre chose
31:44c'est super challengeant
31:47même si des fois je me fatigue moi-même
31:51quand ça ne réussit pas, je me dis
31:54Aurélie, ce n'est pas possible
31:57tu n'as pas fait tout ça pour ça
32:00à un moment donné il faut que ça paye
32:03elle y retourne, il n'y a personne qui la pousse
32:07les gens qui la suivent, les gens qui l'aiment
32:10sont plutôt à dire, tu as fait ton job
32:13c'est bien et c'est elle
32:16elle dit non, j'y retourne parce que j'ai un rêve olympique
32:19je suis championne du monde, je suis championne d'Europe
32:23je suis championne de France, mais je n'ai toujours pas ma médaille olympique
32:26donc je ne lâcherai pas et j'y retourne
32:29c'est Aurélie, la définition d'Aurélie c'est ça
32:32elle sait rebondir, elle ne se laisse pas abattre
32:35elle analyse beaucoup, elle change d'approche
32:39elle change de chemin
32:42pour arriver à ses objectifs
32:45elle réfléchit beaucoup
32:49et elle y va
33:09la performance, il ne faut pas l'oublier
33:13c'est une création
33:16Aurélie a cette capacité
33:19même si par moment je pense qu'elle l'oublie un peu
33:22elle a cette capacité d'invention et de réinvention
33:25c'est ça la résilience
33:29c'est être capable de se réinventer
33:32c'est faire une pause
33:35c'est passé ça, ça
33:38ce sont les événements de quoi j'ai envie
33:41j'adore sortir de ma zone de confort
33:44même si ça ne fonctionne pas
33:48le plus dur dans ma carrière c'est d'arriver à me renouveler
33:51ça fait 15 ans que je fais ça
33:54je me connais par coeur
33:57je sais exactement le nombre de coups de bras
34:00que je fais par longueur
34:04je connais mes pulsations
34:07c'est ce que je fais
34:10c'est ce que je fais
34:13c'est ce que je fais
34:16le bloc n'est pas compliqué
34:19c'est 3x400, 4x50
34:233x3, 4x50, 3x2, 4x50
34:26les 400, les 300, les 200
34:29quand on remonte, c'est de l'aéroport
34:32avec différents matériels
34:35en place
34:38la tête dans l'eau
34:42et hop
34:45Aurélie se connait tellement bien
34:48qu'à un moment donné
34:51il faut que tu joues avec les réservoirs toute la semaine
34:54et il faut que quand tu veux que ça soit très dur
34:58qu'elle ait la fraîcheur mentale
35:01pour qu'elle se la colle
35:05c'est difficile, c'est le plus difficile pour moi
35:18Je ne pense pas qu'on aurait été capable
35:21de faire une carrière à faire 3 ou 4 Olympiades
35:24avec le même entraîneur ou avec la même structure
35:27pas parce que ça ne s'entendait plus
35:30mais parce qu'elle aurait pu trouver le moteur
35:34je crois qu'elle n'aime pas refaire
35:37ce qu'elle a déjà fait
35:41pour faire simple
35:44il faut trouver des lieux de stage différents
35:47moi je suis un fada de l'altitude
35:50s'entraîner en altitude, les gobules rouges
35:53et tout ce qui s'en suit
35:57les sites en altitude, il n'y en a pas des masses
36:00il faut trouver ces sites
36:03jouer avec, trouver des activités
36:06ou des moments où c'est un peu plus soft
36:09dans l'eau pour faire autre chose
36:12et ça c'est mon job
36:24C'est la première fois que je teste les chambres hypoxiques
36:28on calcule à l'altitude à laquelle je suis
36:31j'ai commencé le stage à 2000, je vais monter à 2005
36:34et ensuite je vais monter à 3000
36:37en fonction de comment je me sens, de comment mes analyses
36:40de sommeil, d'urine et d'hydratation sont bonnes ou pas
36:43le but de l'hypoxie c'est que ça permet
36:47d'augmenter les globules rouges
36:50et donc la capacité à respirer
36:53Ne parlez pas et restez immobile pendant le test
36:56C'est une pesée tous les matins
36:59pour voir comment notre corps évolue
37:02si on a perdu du poids, pris du poids
37:06surtout le taux d'hydratation
37:09et si on a pris de la graisse, du muscle
37:12c'est un suivi quotidien qui permet de voir les effets de l'altitude
37:15et qui permet d'adapter sur la façon dont on travaille
37:24Dormir en chambre hypoxique, se préparer à l'altitude
37:28une fois qu'on est en altitude
37:31être prêt à envoyer du lourd à l'entraînement
37:35à 1800 mètres d'altitude
37:38dormir à 3000 mètres d'altitude
37:41ça fait partie des détails
37:44pour améliorer la performance
37:47et continuer à avancer
37:57Dormir en chambre hypoxique, se préparer à l'altitude
38:00une fois qu'on est en altitude
38:04être prêt à envoyer du lourd à l'entraînement
38:07à 1800 mètres d'altitude
38:10dormir à 3000 mètres d'altitude
38:13à 1500 mètres d'altitude
38:16à 1500 mètres d'altitude
38:20Je le fais parce que c'est un détail
38:23et aujourd'hui, les courses d'eau libre
38:27c'est au détail
38:30c'est plus dans l'entraînement de faire 6, 7, 8 kilomètres
38:33ça, tout le monde le fait aujourd'hui
38:36tout le monde fait des kilomètres, tout le monde fait de l'intensité
38:39c'est comment trouver d'autres moyens
38:43et l'altitude, pour moi, en fait partie
38:46ça se gagne au centième près
38:49si je dois dormir 5 semaines en chambre hypoxique
38:52pour gagner le centième qui me permettra d'être championne du monde
38:55c'est ce que je fais
39:13Au-delà de la préparation physique
39:17au-delà de la préparation physio, du volume
39:20tous les jours, ce que je lui propose
39:23c'est l'actif mentalement parlant
39:26il faut que j'innove, on ne peut pas innover tous les jours
39:29c'est pas possible, mais il faut que je la bouge
39:32il faut que je l'interroge
39:36il faut que je la remette au centre du projet
39:39que je la tire sur des choses à droite, à gauche
39:42il faut tout le temps jouer
39:45jouer et se réinventer
39:48À la place de faire une séance d'aéroport dans l'eau
39:52où je crée de la lassitude
39:55je crée de l'envie en sortant sur le vélo
39:58mais ce n'est pas des parcours classiques
40:01c'est des parcours qui sont réfléchis, construits
40:04qui durent un peu plus qu'une course d'eau libre
40:08avec des variations
40:11qui, à un moment donné, ne sont pas des courses
40:14qui ne sont pas des courses qui ne sont pas des courses
40:17qui, à un moment donné de la course
40:20amènent la stratégie qu'on voudra avoir
40:23sur les sélections, sur les champions du monde qualificatif
40:27et sur les Jeux Olympiques
40:30Je passe quand même entre 25 et 30 heures
40:33la tête dans l'eau
40:36donc c'est vrai qu'après toutes ces années
40:39ça fait du bien de voir un peu autre chose
40:43Je suis déjà assez seule dans la piscine ou dans l'eau
40:46je peux trouver des sparring partners dans l'eau
40:49et là en vélo c'est plus facile pour mon coach
40:52et ça permet lui aussi de connaître l'effort en vélo
41:09Quand on a la tête dans l'eau, on n'échange pas
41:12on ne déconne pas, on ne construit pas
41:16et quand on est en salle du muscu
41:19c'est plus facile de discuter
41:22même si on travaille, quand on est sur le vélo
41:25on attaque, on est dans le rouge
41:28mais il y a aussi des périodes où on peut échanger
41:32on peut avoir d'autres sujets de conversation
41:35et cette fraîcheur mentale-là
41:38je crois qu'Aurélie, à 33 ans, elle en a besoin
41:46Elle a déjà eu des titres
41:49et elle l'a déjà expliqué en disant
41:53« je sais comment je suis devenue championne du monde
41:56par contre je n'ai pas trouvé la recette pour être championne olympique
41:59donc je ne peux pas rester dans le même système
42:02parce que si je reste dans le même système
42:05j'aurai le même résultat »
42:12Si je m'étais dit « après Rio j'arrête »
42:15bien sûr, j'aurais raté plein de choses
42:18Si j'avais dit « après Tokyo, c'est bon, je m'arrête »
42:21pareil, j'aurais raté plein de choses
42:24Il y a des moments où je suis super fatiguée
42:27où c'est bon, c'est compliqué, c'est dur
42:31et puis en fait
42:34t'as l'appareil 2024 qui s'éveille
42:37et qui te dit « non ma cocotte, il faut y aller »
42:40Peut-être, imaginez qu'à se qualifier au jeu et qu'à gagner
42:44C'est possible
42:47Ce serait normal
42:51Ce serait normal
42:54Pas normal
42:57par rapport à son histoire
43:00Elle veut monter une fois de plus sur un podium
43:03mais aux Jeux olympiques
43:07C'est des fois quand tu...
43:10« When you believe the dream, it will happen »
43:13Quand tu vois le rêve, que ça va se passer
43:16je pense que c'est ce qu'elle veut
43:19On commence avec ça
43:22Si on rêve, c'est déjà un début
43:44Pour elle, ce rêve ne s'est jamais réalisé
43:47Ça sera forcément une déception
43:50une frustration avec laquelle elle doit vivre
43:53Elle le vit presque plus durement pour les autres
43:56parce qu'elle a l'impression d'avoir déçu
44:00mais je crois qu'elle n'a déçu personne
44:03et puis c'est tout, ça devait être écrit comme ça
44:06On n'a pas le chapitre
44:09On n'a pas le texte
44:12On n'a pas le chapitre final qu'on voudrait avoir
44:15On n'a pas la happy end
44:19Il va falloir vivre avec
44:22et je crois que la force de tous les gens qui l'entourent
44:25et sa force à elle
44:28va permettre de dépasser ça
44:32Je pense que dans la vie
44:35on a tous nos soucis, on a tous nos problèmes
44:38et je pense qu'on est tous capables
44:41de pouvoir aller de l'avant, de rebondir
44:45mais il faut le vouloir
44:48il faut la volonté, il faut rencontrer les bonnes personnes
44:51il faut savoir s'entourer
44:54mais tout le monde est capable
44:57et c'est ce qui fait partie de la vie aujourd'hui
45:00On vit dans un monde de plus en plus compliqué
45:04et dur
45:07et je pense qu'il va falloir s'accrocher
45:10Le sport m'a aidée à apprendre ça
45:13à tomber, à se relever
45:16et à continuer
45:20Et après, j'ai eu l'occasion
45:23d'entraîner des gens
45:26et après, j'ai été éduquée
45:29j'ai évolué avec des valeurs
45:32que ce soit le travail, le respect, le partage
45:35et je pense que ces trois valeurs-là
45:49sont vraiment fondamentales pour moi
45:52mais je pense que c'est des valeurs
45:55auxquelles j'ai envie de donner
45:58beaucoup plus d'importance
46:01J'espère que
46:04par ce que j'ai fait
46:08et par la façon dont je l'ai fait
46:11les gens pourront peut-être
46:14s'identifier
46:17ou que je file un petit mot
46:20sur les valeurs
46:23ou que je file un petit moment
46:27de boost
46:30et qu'ils puissent céder
46:33de la vie que j'ai vécue
46:36pour avancer et pour continuer
46:53J'espère que
46:57les gens pourront
47:00s'identifier
47:03et qu'ils puissent céder
47:06de la vie que j'ai vécue
47:09pour avancer et pour continuer
47:13J'espère que
47:16les gens pourront
47:19s'identifier
47:22et qu'ils puissent céder
47:25de la vie que j'ai vécue
47:28pour avancer et pour continuer
47:32J'espère que
47:35les gens pourront
47:38s'identifier
47:41et qu'ils puissent céder
47:44de la vie que j'ai vécue
47:48pour avancer et pour continuer
47:51J'espère que
47:54les gens pourront
47:57s'identifier
48:00et qu'ils puissent céder
48:03de la vie que j'ai vécue
48:07pour avancer et pour continuer
48:10J'espère que
48:13les gens pourront
48:16s'identifier
48:19et qu'ils puissent céder
48:22de la vie que j'ai vécue
48:26pour avancer et pour continuer
48:29J'espère que
48:32les gens pourront
48:35s'identifier
48:38et qu'ils puissent céder
48:42de la vie que j'ai vécue
48:45pour avancer et pour continuer

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