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À l'occasion de l'édition spéciale "Élections législatives", Dimitri Pavlenko reçoit Catherine Nay, journaliste à Europe 1. Ensemble, ils reviennent sur le bilan de la campagne des élections législatives après la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale.
Retrouvez "Europe 1 Matin" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-6-9

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Transcription
00:00Peut-être pour commencer, Catherine Ney, un bilan de ces quinze jours de campagne, et j'y ajoute la semaine qui a suivi l'annonce de la dissolution.
00:08Vous vous rappelez, c'était ce dimanche 9 juin, ça a pris tout le monde de cours.
00:13Qu'est-ce que vous retenez, vous, de ces trois semaines de politique complètement folles que l'on vient de vivre ?
00:17Moi, ce que j'en retiens, d'abord, puisqu'on parle beaucoup de constitution en ce moment, savoir quels sont les pouvoirs du président en cas de cohabitation,
00:26moi, je lis que l'article 12 dit que le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des assemblées,
00:33prononcer une dissolution de l'Assemblée nationale.
00:35Or, il n'a pas lu la constitution, parce que, consulté, il a appelé Gérard Larcher, une demi-heure avant sa décision, pour le lui dire.
00:47Ce n'est pas une consultation, c'est l'avertir que la décision a été prise.
00:51Même chose avec la présidente de l'Assemblée nationale.
00:54On aurait dû avoir une décision collégiale, vous dites, entre le président et les présidents des deux chambres.
00:58On en parle, on dit le bien, le pour. Jacques Chirac, lui aussi, avait dissous l'Assemblée,
01:05mais il avait absolument tout le monde avec lui, tout le monde trouvait ça merveilleux,
01:08et même les députés qui sont partis, la fleur au fusil, pensaient revenir en majorité absolue, alors qu'il y en a 200 qui sont morts au combat.
01:16Mais à l'époque, tout le monde était très content, mais il avait ouvert le débat.
01:20Tandis que là, Emmanuel Macron, on ne sait pas pourquoi, a pris cette décision.
01:24Quand l'a-t-il prise ? Peut-être deux jours avant, puisqu'au dîner officiel avec le président Biden,
01:32il a dit à Nicolas Sarkozy, avec lequel il n'a pas, pour une fois, eu un aparté,
01:38il a dit, mais vous allez voir, on va bien se marrer.
01:40Il lui avait dit ça, sans lui dire ce qu'il allait dire.
01:43Donc c'est quand même très inquiétant, donc on va bien se marrer.
01:45Donc il a pris cette décision tout seul, et en tous les cas, d'une certaine manière,
01:48n'ayant pas obéi au texte, on peut dire qu'il a d'une certaine manière violé la Constitution,
01:53j'en sais rien, en tous les cas, il n'a pas respecté la Constitution.
01:56Et Marine Le Pen, qui est attaquée sur sa lecture de la Constitution,
02:00à propos du rôle du chef de l'État, chef des armées,
02:02vous dites finalement qu'Emmanuel Macron, dès le départ, lui aussi, il est attaquable sur ce point.
02:07Oui, parce que c'est vrai que la Constitution dit des choses, à la fois sur les pouvoirs du président
02:11et du Premier ministre, sur la politique étrangère et la défense,
02:15ce qui fait qu'en fait, à la lettre, c'est vraiment, on organise un potentiel conflit,
02:20et que jusqu'ici, on y avait échappé, parce qu'il y avait un consensus,
02:24et comme le président nommait le Premier ministre,
02:26et bien voilà, il y avait un accord tacite pour qu'il mène la politique étrangère qu'il voulait.
02:29Mais là, si vraiment Marine Le Pen et Jordane Bardella veulent avoir une cohabitation dure,
02:35et bien il est sûr qu'Emmanuel Macron va perdre son précaré.

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