À l'occasion de l'édition spéciale au lendemain des élections européennes et de l'annonce surprise de la dissolution de l'Assemblée nationale, Dimitri Pavlenko reçoit Nicolas Bay, eurodéputé et vice-président de Reconquête.
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00:00Parole aux politiques aussi à Anne-Charlotte Bézina, on est rejoint par Nicolas Bey,
00:03eurodéputé vice... attendez, est-ce qu'il est encore eurodéputé ?
00:06Bon Nicolas Bey, bonjour !
00:07Oui, vous êtes eurodéputé ce matin, enfin député européen.
00:11Oui, j'étais à la fois sortant et je suis ce matin entrant.
00:14Député français au Parlement européen, je sais que vous n'aimez pas trop cette étiquette d'eurodéputé,
00:20vous êtes aussi vice-président de Reconquête.
00:22Bon, écoutez, je vais mettre les pieds dans le plat très vite avec vous,
00:24Luce était avec nous une auditrice, elle appelait de ses voeux l'union des droites,
00:29on a entendu deux voix hier chez Reconquête, Marion Maréchal en disant
00:34« je suis prête à toutes les réunions qu'il faut pour parler de cette union des droites »
00:37et Éric Zemmour, disons plus prudent, en disant « c'est à Marine Le Pen, c'est au RN de faire le premier pas ».
00:42Ça va se faire ou pas, vous pensez, Nicolas Bey ?
00:44Ecoutez, je pense que c'est à la fois possible et nécessaire.
00:47Nécessaire parce que l'état de la France le justifie, parce que beaucoup de français l'attendent,
00:51et parce que ce serait la plus belle des réponses à Emmanuel Macron,
00:54qui finalement fait un coup politique, essaye de faire oublier le désaveu cinglant qu'il a subi hier soir,
00:59et essaye de reprendre la main en verrouillant, en cadenassant un peu la démocratie,
01:04parce que finalement, cette campagne législative, tout le monde a compris qu'il n'y aurait justement pas
01:08véritablement le temps de faire une campagne, et qu'il y a une volonté d'Emmanuel Macron,
01:13finalement, de tenter une sorte de coup de force pour reprendre la main
01:17et peut-être reconstituer une majorité en sa faveur.
01:21Mais vous allez travailler, vous êtes prêt à travailler avec les républicains
01:26sur lesquels vous avez cogné comme des sourds pendant toute la campagne des européennes ?
01:29Vous savez, le propre d'une campagne électorale, c'est qu'on souligne les différences,
01:32et on peut assumer les différences, et on l'a fait, et Marion Maréchal a souligné en effet
01:37les différences qu'on avait aussi bien d'ailleurs avec LR qu'avec le RN.
01:40Mais nous sommes, nous, à reconquête, attachés à la fois à l'intérêt général,
01:45soucieux, conscients que l'union des droites est le moyen de faire gagner nos idées,
01:51comme d'ailleurs ça existe partout en Europe, partout où des forces politiques,
01:55qui sont nos alliés souvent, sont au pouvoir, c'est dans le cadre de coalitions.
01:58Donc nous, nous souhaitons que cette coalition législative se fasse,
02:03nous tendrons la main de manière très claire au RN, au LR et éventuellement d'ailleurs à d'autres,
02:09je pense au mouvement de Nicolas Dupont-Aignan par exemple.
02:12Nous sommes conscients que le RN a en effet un rôle clé puisqu'il a obtenu un résultat remarquable.
02:17C'est lui qui dispose.
02:19Et voilà.
02:20Il peut gagner tout seul.
02:22Je ne pense pas qu'il puisse gagner seul.
02:24Attendez, vous connaissez le...
02:26Alors vous allez me dire ça à six mois, c'est-à-dire une éternité.
02:29Cette enquête IPSOS pour les Républicains de décembre 23.
02:31L'hémicycle en cas d'élection législative anticipée, RN 243 à 305 sièges.
02:37Ils ont 300 sièges, ils sont en majorité absolue, ils n'ont besoin de personne pour gouverner.
02:42Oui, mais ça reste qu'une hypothèse.
02:44Est-ce que le plus important, ce n'est pas justement de créer toutes les conditions
02:49pour en effet avoir une majorité de droite face à Emmanuel Macron ?
02:53Une majorité absolue dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
02:56Ce serait très imprudent à minima de la part du RN de penser qu'il peut le faire seul.
03:02Je pense que comme toutes les forces politiques qui sont en phase éventuellement d'accéder aux responsabilités,
03:06ils ont aussi besoin d'avoir des alliés.
03:08Donc nous, nous pensons que nous avons un rôle à jouer.
03:10On a vu aux élections européennes hier et d'ailleurs à la présidentielle il y a deux ans
03:15que nous avions une spécificité, une singularité de l'enquête avec un électorat
03:19qui est objectivement différent d'ailleurs de celui du RN.
03:22On voit bien d'ailleurs que...
03:24Il y a des passerelles quand même, on a vu, il y a eu des transferts.
03:28Oui, mais on voit bien que les zones de force de la conquête
03:31ne sont pas forcément les zones de force du Rassemblement national.
03:34On a un autre électorat.
03:35Nous, nous sommes encore une fois attachés à l'essentiel,
03:39c'est-à-dire défendre les Français et sauver la France.
03:42Et pour ça, on est évidemment prêt à travailler avec le RN et avec le LR.
03:46Mais effectivement, il faut que cette main tendue soit prise.
03:51C'est évidemment l'objectif.
03:52Écoutez, on va en tout cas poser la question, favoriser la conversation.
03:57En tout cas, au moins, merci Nicolas B, vous restez avec nous.
03:59On va marquer une courte pause.