À l'occasion de l'édition spéciale au lendemain des élections européennes et de l'annonce surprise de la dissolution de l'Assemblée nationale, Dimitri Pavlenko reçoit Franck Allisio, député Rassemblement national des Bouches-du-Rhône.
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00:00 Et le député Rassemblement National des Bouches du Rhône, Franck Aliziot. Bonjour Franck Aliziot.
00:04 - Bonjour.
00:05 - Bon, je vous charriez gentiment. Êtes-vous prêt à gouverner la France si jamais les législatives dans trois semaines
00:12 vous permettent de sortir vainqueur de ce nouveau scrutin après ce score historique
00:17 de la liste Bardella aux Européennes hier, plus de 31%.
00:21 On a entendu quand même des "on n'est pas prêt" hier au QG du Rassemblement National à l'annonce de cette dissolution, Franck Aliziot.
00:28 Vous sentez-vous prêt ?
00:30 - Vous avez mal tendu l'oreille. Non, on demande cette dissolution depuis des mois.
00:34 On demande cette dissolution depuis des mois, on la demande régulièrement,
00:37 et Jordan Bardella, on lui a souvent reproché d'ailleurs, a fait la campagne des Européennes avec l'un de ses objectifs
00:43 en disant "envoyez le message le plus clair possible au président et ça l'obligera à revenir devant vous
00:51 à travers une dissolution, à travers une initiative anticipée".
00:54 - Il vous prend en mots, mais vous y attendiez-vous, à être pris au mot par le président ?
00:59 - Il opte en paire à la demande du chef de l'opposition que Jordan Bardella.
01:06 Donc c'est une première victoire.
01:08 L'autre victoire des Français, c'est que plus que jamais, le slogan de Marine "quand le peuple vote, le peuple gagne" se réalise.
01:16 Puisque pour la première fois, les Français se sont mobilisés avec cette idée que
01:21 s'ils envoient un message très clair, le président devra en tirer les conséquences, et ça a marché.
01:27 Donc quand les Français vont voter, quand ils se mobilisent, quand ils sont au rendez-vous,
01:31 ils font plier, y compris le président de la République, qui n'est pourtant pas d'habitude très ouvert à la discussion et à l'écoute.
01:38 - Mais s'il va sur ce terrain-là, Franck Aliziot, il n'est pas idiot le chef de l'État, il a quelque chose à gagner.
01:44 Si ce n'est une victoire électorale, c'est peut-être aussi de vous compliquer la vie.
01:48 Moi j'ai quand même compris qu'on a un Jordan Bardella, tout nouveau député européen réélu,
01:54 qui va conduire cette campagne des législatives pour le Rassemblement National sans être lui-même candidat.
01:59 Ce n'est pas un peu problématique malgré tout ?
02:02 - Non, puisqu'il est candidat à Matignon. Il est candidat à être Premier ministre.
02:05 S'il était candidat aux législatives, ça voudrait dire par définition qu'il n'assumerait pas son mandat,
02:11 puisque dès élu député, il basculerait à Matignon.
02:14 Donc il y a une forme d'honnêteté là-dedans. Je ne vous mentirai pas, je ne me prépare pour Matignon.
02:20 Donc à partir de là, je ne peux pas être candidat face à des électeurs dans une circonscription
02:24 en leur disant "je serai à vos côtés pendant cinq ans".
02:26 Non, il sera à Matignon. En tout cas, c'est notre objectif.
02:29 - Mais attendez, attendez, le Premier ministre à 28 ans, Franck Aliziot,
02:33 enfin je veux dire sans faire injure aux compétences de Jordan Bardella,
02:37 qui a de vrais talents de communicant, qui sait vraiment se mettre les gens dans la poche,
02:41 être Premier ministre, enfin pardonnez-moi, ce n'est pas à la portée de tout le monde.
02:45 Il est prêt, Jordan Bardella ?
02:47 - Vous savez que cet argument n'a plus cours depuis que le Premier ministre de la France à 34 ans.
02:52 - Non, mais je ne l'attaque pas sur l'âge.
02:55 - Vous dites un Premier ministre de 28 ans, du coup, je vous réponds.
02:58 Ensuite, il a un parti qui est aujourd'hui la première force politique du pays derrière lui.
03:03 Il a quelqu'un qui a une grande expérience et qui se prépare à devenir Premier ministre public
03:07 et qui saura lui donner les bons conseils et être à ses côtés, qui s'appelle Marine Le Pen.
03:10 - Donc ce sera elle la vraie Premier ministre ?
03:13 - Non, on a toujours un binôme.
03:16 On ne savait pas qu'il allait devenir Premier ministre avant que Marine devienne Présidente de la République.
03:20 C'est dans cette porte plutôt que dans l'autre.
03:23 Mais évidemment qu'elle sera à ses côtés.
03:25 Et évidemment que ce duo de choc fonctionnera.
03:30 Donc vous savez, ce qui est important, c'est la mise en œuvre du projet.
03:34 Ce qui est important dans ce que fait le Premier ministre public,
03:36 et c'est l'un des mérites de sa dissolution,
03:38 c'est qu'il accélère encore une fois la clarification.
03:42 Il y a d'un côté ceux qui voudront continuer avec Macron.
03:45 Un Macron un petit peu gauchisé, si vous avez remarqué,
03:48 puisque le grand appel de Macron, j'ai entendu quelqu'un y répondre ce matin,
03:52 c'était le maire de Marseille.
03:53 Le maire de Marseille, il est à la tête d'une majorité très très à gauche,
03:56 et là il tend la main à Macron.
03:58 Donc il y a peut-être un retour aux sources de Macron vers la gauche.
04:00 Et nous de notre côté, on rassemble tous ceux qui ne veulent pas continuer avec Macron,
04:04 qui ne veulent pas du retour de la gauche,
04:06 et ça fait une majorité de Français.
04:08 Et cette majorité de Français sait que lorsqu'elle vote, elle gagne.
04:11 Encore hier, elle a eu la preuve.
04:13 C'est le mot clé, Franck Alizio.