Avec Gérald Olivier, journaliste franco-américain, auteur de "Cover Up" publié aux éditions Konfident ; Nicolas Cadène, candidat du Nouveau Front Populaire dans la 6e circonscription du Gard pour les élections législatives.
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, midi 13h, Alexis Poulin, sans réserve.
00:07Et bonjour à tous, on est ensemble jusqu'à 13h sur Sud Radio pour Poulin sans réserve.
00:12Au sommaire de l'émission aujourd'hui, on va bien sûr revenir sur le débat Trump-Biden.
00:17Que faut-il en retenir ? Dans quel état est Joe Biden ?
00:21Et de quoi ont discuté les deux candidats à l'élection présidentielle américaine ?
00:24Notre invité sera Gérald Olivier, un journaliste franco-américain.
00:27Et puis on va parler également des législatives.
00:30Autre élection, cette fois en France, avec Nicolas Cadenne, candidat du Nouveau Front Populaire.
00:35Dans le Gard, on va surtout parler de cette fake news qui a été appareil à fake news lancée par Renaissance.
00:41Avec d'ailleurs une procédure lancée par le Front Populaire contre cette fake news en campagne.
00:47Si vous souhaitez réagir, posez des questions à nos invités, 0 826 300 300, le standard.
00:53Vous êtes sur Sud Radio, à tout de suite.
00:55Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai.
00:59Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
01:03Notre invité, c'est Nicolas Cadenne, candidat Nouveau Front Populaire dans la 6e circonscription du Gard
01:10et ancien référent pour l'observatoire de la laïcité. Bonjour M. Cadenne.
01:15Bonjour.
01:16Alors d'abord, cette nouvelle assez étonnante.
01:19On a eu hier le débat entre Olivier Faure, Jordan Bardella et Gabriel Attal.
01:25Et lors du débat, Gabriel Attal a montré un simulateur de calcul des retraites.
01:31Pendant le débat, simulateur qui s'avère être une fabrique en fait à fake news basée sur de fausses données.
01:37On apprend ce matin par un communiqué relayé par Manuel Bompard et d'autres
01:42que le Front Populaire va donc lancer une procédure pour diffusion de fausses informations
01:47en période électorale contre Renaissance.
01:50Qu'est-ce que ça vous évoque, ces pratiques, en dernière ligne droite de campagne législative express ?
01:57C'est assez inquiétant et malheureusement ce n'est pas une première.
02:00On a pu constater, y compris sur les circonscriptions dans tel ou tel département,
02:07qu'on avait droit à une multitude d'accusations, de calomnies, de mensonges diffusés.
02:13À notre rencontre, on a l'impression qu'un petit peu tout est permis, tous les coups sont permis.
02:18Pourtant non, tous les coups ne sont pas permis.
02:20Moi-même, j'ai dû faire un communiqué de presse localement
02:23pour rappeler que tout mensonge qui serait relayé à notre rencontre
02:27serait l'occasion d'une plainte en décharnation.
02:31Parce que cette campagne, elle a été assez violente pour beaucoup de candidats.
02:38Vous-même en avez fait les frais, vous avez été interpellé et pris pour cible.
02:45Comment se fait-il que le climat soit à ce point-là électrique ?
02:50Effectivement, il y a une libération de la parole, en particulier du côté de l'extrême droite, qui est très nette.
02:57Je pense qu'effectivement, le climat est électrique parce que la dissolution a été rapide,
03:04avec une absence totale de campagne et donc une nécessité de se mettre en œuvre extrêmement vite.
03:11On n'a finalement que deux semaines de campagne et dans un lapsus si court,
03:16visiblement, beaucoup de candidats considèrent que là encore,
03:20tous les coups sont permis pour gagner quelques voix ici ou là.
03:25Mais tous les coups ne sont pas permis, en l'occurrence pas de diffusion de fausses informations.
03:30Des propos racistes tenus également par certains candidats,
03:34à propos de l'ancienne ministre de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, qui est un de vos soutiens.
03:39Cette libération de la parole raciste qui va aussi sur des actes violents.
03:45Une boulangerie qui a été brûlée avec des tags homophobes et racistes.
03:51Est-ce que la situation du pays vous inquiète ?
03:55Oui, ça m'inquiète beaucoup. Visiblement, l'extrême droite, ou tout du moins beaucoup d'entre eux,
04:01considèrent être déjà aux manettes et donc dans la capacité de pouvoir s'en prendre
04:09à toutes celles et tous ceux qui ne le ressemblent pas, qui ne pensent pas comme eux
04:13et qu'ils voient comme des minorités nuisibles.
04:15C'est absolument gravissime et ça rappelle que l'élection de dimanche est un moment extrêmement important.
04:23C'est la gravité du moment et raison de plus pour rappeler tout le monde à un vote responsable
04:30pour éviter le pire et notamment d'une extrême droite qui se veut très lisse dans les médias
04:38via son leader Bardella-Houdot, mais qui en réalité est derrière et qui est portée par des gens d'une grande violence.
04:46Et quelle est la responsabilité d'Emmanuel Macron dans cette montée irrésistible de l'extrême droite ?
04:52En réalité, puisque vous avez été, comme je le disais, à la tête de l'Observatoire de la laïcité
04:57qui avait été critiqué à l'époque par la majorité présidentielle,
05:01puis on a vu ensuite la façon dont Emmanuel Macron a géré sa relation particulière avec le RN
05:08comme le présentant systématiquement comme le parti d'opposition unique face à lui.
05:12Est-ce que ce n'est pas aujourd'hui une situation totalement créée par Emmanuel Macron ?
05:19Clairement, je pense qu'il a une énorme part de responsabilité dans la normalisation des thèses de l'extrême droite.
05:25On a effectivement un pouvoir qui a cherché à imposer un duel RN-Macroni
05:30avec toujours l'espoir que la gauche et les progressistes votent pour la Macroni en vote barrage.
05:37Alors même qu'aujourd'hui, d'ailleurs, on voit que vous n'allez pas forcément faire la même chose dans l'autre sens.
05:42Et effectivement, ils ont très largement et parfois même, ça s'est traduit par des lois très contestables
05:48pour porter des thématiques jusqu'à l'extrême droite.
05:51On les légitimant, on les normalisant considérant que finalement, y compris, vous l'avez dit, sur la laïcité,
05:56parfois en portant des discours discriminants, en portant des discours très problématiques
06:01en ce qu'elles visaient est stigmatiser telle ou telle minorité,
06:05parce que ça s'est vu aussi sur d'autres champs, sur d'autres thématiques,
06:08avec effectivement aussi parfois le soutien de quelques médias.
06:12Je pense qu'il y a aussi une responsabilité de certains collègues.
06:16Et aujourd'hui, on se retrouve avec finalement une extrême droite qui va être vue comme une droite classique
06:22et une gauche qui va être vue comme une extrême gauche, qui est une aberration.
06:25Même le Conseil d'État rappelle que les composantes du Front Populaire
06:29ne sont que de gauche et évidemment pas d'extrême gauche.
06:32On voit évidemment clairement le ni-ni du camp présidentiel se profiler au second tour
06:39en disant on ne fera le choix ni entre le Front Populaire parce qu'il y a la France Insoumise et le NPA.
06:45Ni le Rassemblement National, ce qui donne finalement un avantage au RN
06:50compte tenu du rapprochement des LR avec le RN
06:54et de la normalisation qui a été poussée depuis des années par Marine Le Pen.
06:59Est-ce que vous êtes confiant vous sur le résultat du Front Populaire de dimanche ?
07:04Ou est-ce que vous pensez que cette victoire attendue dans les sondages du RN est inéluctable ?
07:11Elle n'est pas inéluctable mais elle suppose en effet une mobilisation absolument massive
07:15de l'ensemble des électrices et électeurs pour s'opposer à ce drame-là
07:21parce que je pense que ce serait un drame de voir arriver l'extrême droite.
07:24Je le rappelle, ce n'est pas anodin, ça n'est jamais arrivé depuis la guerre.
07:28L'extrême droite a beau être rélie sur ses vidéos TikTok ou sur les médias,
07:32ce sont derrière des gens d'une grande violence qui veulent imposer un programme de casse démocratique déjà
07:38en remettant en cause un certain nombre de droits pour des minorités,
07:42mais en réalité toute minorité et tout le monde se retrouve un moment ou un autre dans une minorité.
07:46Il y a aussi une casse de nos libertés, une casse du pluralisme médiatique
07:51et de la liberté d'expression et des médias, mais aussi une casse de tout un tas de droits fondamentaux,
07:58mais aussi, et ça c'est important de le rappeler, une casse sociale,
08:00à l'inverse de ce qu'avance le RN, c'est une grande escroquerie de sa part.
08:05Ce n'est pas du tout une formation qui veut défendre les classes moyennes,
08:08qui veut défendre les classes populaires ou qui veut défendre ceux qui se sentent déclassés,
08:12pas du tout, c'est un parti en réalité, quand vous lisez son programme,
08:15qui est très favorable aux plus puissants, aux super super riches
08:19et en aucun cas aux 90, 94, 99% même de la population.
08:24Donc il faut y être attentif et il faut rappeler aux Françaises et aux Français
08:29que c'est une escroquerie, qu'ils ne les aideront pas.
08:32Alors qu'en face, là pour le coup, il y a une alternative crédible, financée,
08:36on a beau dire que oui, on dépense beaucoup aux nouveaux fonds populaires,
08:39c'est quand même le programme qui a le chiffrage le plus précis,
08:42qui est soutenu par des économistes de renom, y compris par une prix Nobel
08:46qui a été concière d'Obama, donc a priori ce n'est pas une extrémiste,
08:49et qui va proposer sur le coup des actions très concrètes
08:53pour augmenter le pouvoir d'achat des Françaises et des Français,
08:58indexer les salaires sur l'inflation, revaloriser les petites retraites, etc.
09:02Et en plus également, réellement lutter contre le dérèglement climatique
09:06et réinstaurer une démocratie plus directe qui prend en considération les uns et les autres,
09:10parce que là on l'a vu, on est à la fin d'un cycle
09:14où il y a eu une immense brutalité du pouvoir, une immense gesticalité du pouvoir,
09:18une condescendance de la part du camp présidentiel,
09:22et là on souhaite une réforme institutionnelle qui prend davantage en compte
09:26les uns et les autres, et qui nous engage si on est élu.
09:29C'est-à-dire que c'est un contrat de législature qui est proposé là,
09:31ce n'est pas juste un programme, et donc effectivement on pourra être appelé à l'heure,
09:35sanctionné, si nos engagements ne sont pas tenus.
09:38Et sur la proposition par exemple, comme le disait Gabriel Attal hier soir lors du débat,
09:42d'un référendum annuel sur un sujet pour les Français,
09:46vous pensez que c'est une bonne idée ? Enfin, c'est un peu tard de la part
09:50de quelqu'un qui est au pouvoir depuis 7 ans, mais est-ce que c'est une idée
09:54qui pourrait être prise par le Front Populaire, cette idée de la voie référendaire ?
09:58La voie référendaire est déjà en effet inscrite dans notre contrat de législature,
10:03avec une simplification de la possibilité de mettre à référendum un sujet
10:08souhaité par la population. On n'a pas attendu en effet 2 jours avant l'élection,
10:12et effectivement comme vous l'avez dit, ça fait 7 ans qu'ils sont aux manettes,
10:16et effectivement on constate que le camp présidentiel sort sous un tas de mesures gadget
10:20au dernier moment, alors que ça fait 7 ans qu'ils sont aux manettes.
10:22C'est un peu tard effectivement, on sent l'énergie du désespoir parfois
10:26dans les promesses qui sont sorties par Gabriel Attal.
10:30Autre question et d'importance, celle-là, on apprend par l'INSEE
10:35que la dette française a encore augmenté à 110,7% du PIB
10:40à la fin du premier trimestre. C'est 58 milliards d'euros de plus de dette,
10:45un total maintenant de 3 160 milliards.
10:49Comment faire pour gérer une situation aussi catastrophique ?
10:53Voilà, vous l'avez très bien résumé, la dette est colossale,
10:57à l'inverse donc de ce qu'on entend, le camp présidentiel,
11:00c'est pas du tout des génies de la finance, et c'est pas du tout des gens
11:03qui savent gérer si bien que cela l'économie.
11:06On constate finalement que dans ce pays, quand l'économie a été mieux gérée,
11:09c'était plutôt sous l'union de la gauche, tout ce qu'a Donald Jospin la dernière fois.
11:13Bon, là, c'est vraiment la catastrophe. Ce que propose le nouveau Front populaire,
11:17c'est une redistribution des richesses et d'aller chercher l'argent là où il est,
11:21même si ça ne plaît pas en effet aux consortants ni aux RM d'ailleurs,
11:24c'est-à-dire tout simplement que les super-riches,
11:27on parle même pas des riches, on parle des très très très hauts revenus,
11:30et les très grands groupes prennent leur part à l'effort national,
11:34et que ce ne soit pas simplement les classes moyennes, les TPE, les PME,
11:37qui aient à supporter cette charge qui aujourd'hui en réalité leur revient beaucoup trop.
11:41Mais est-ce qu'il n'y a pas un risque de mur de l'argent, de fuite des capitaux,
11:46ou même de procédure du FMI, de l'Union Européenne,
11:49qui a déjà mis en garde d'ailleurs sur les dérapages budgétaires ?
11:52Non, je ne pense pas, parce que bon, déjà, les taxes type exit tax
11:57pour justement contrer l'évasion fiscale existe déjà dans d'autres pays,
12:00y compris aux Etats-Unis, c'est quelque chose qu'on peut mettre en place qui n'existe pas en France.
12:05Je ne crois pas que ce soit un problème.
12:07L'Union Européenne ne s'opposera pas à ce qu'on taxe davantage les très hauts revenus,
12:11puisque sur le coup, on dit toujours la France est le pays qui impose le plus.
12:14Sauf que c'est faux concernant justement ces très hauts revenus.
12:17On n'est pas du tout le pays qui impose le plus, on est à ce niveau-là.
12:20On est un pays, d'ailleurs, on s'en enorgueille souvent qu'il y aurait plein de milliardaires.
12:24Ben oui, mais bon, on pourrait avoir des milliardaires un peu moins milliardaires peut-être,
12:28pour qu'ils payent un peu plus sur l'effort national.
12:30C'est tout à fait faisable et ce n'est pas contradictoire avec les traités qui nous engagent.
12:34Et enfin, je voulais revenir sur votre expérience en tant que responsable
12:39de l'Observatoire National de la Laïcité,
12:41devant l'explosion des actes antisémites et aussi du racisme.
12:47Qu'est-ce qui fait qu'on en arrive là aussi en France,
12:51alors que pourtant les lois sur la laïcité sont assez bien écrites et assez simples ?
12:57Est-ce qu'il y a eu un abandon aussi de la part des pouvoirs publics de cette question ?
13:02Moi, je crois clairement que l'abandon, il est dans le fait que les pouvoirs publics,
13:07depuis 30, 40 ans, et encore plus de manière accentuée ces dernières années,
13:11ont laissé des communautés vivre les unes à côté des autres.
13:16Il y a un énorme enjeu de mixité sociale dans ce pays.
13:19Si vous mettez des quartiers entiers avec une population parfaitement homogène,
13:24vous aurez forcément des replis communautaires
13:26et des peurs qu'ils montreront envers les autres, dans tous les sens.
13:30Donc, il y a nécessité à mélanger les quartiers.
13:32Ça ne veut pas dire que les gens qui ne s'aiment pas vont vivre ensemble,
13:35ça veut juste dire qu'ils font un peu de tout, à petite dose, dans tous les quartiers,
13:38pour créer du débat, de l'interaction sociale, du commun,
13:42pour que finalement les peurs, les a priori, cessent et chutent.
13:46On a déjà lancé des expérimentations à l'école où on a un peu plus mélangé les publics.
13:51Je le répète, c'est une vraie mixité sociale.
13:53Ce n'est pas 80 % de publics précaires, par exemple, et 20 % de publics aisés.
13:57Évidemment pas. C'est une vraie mixité sociale à petite dose.
13:59Ça fonctionne. Là, partout où on l'a fait, ça a fonctionné.
14:03Par exemple, dans les collèges où ça a été fait,
14:05dans une trentaine de collèges en France où ça a été fait,
14:07il y a eu une chute totale des atteintes à la laïcité.
14:10Et pourtant, le camp présidentiel sortant, avec à l'époque le ministre Blanquer,
14:14a complètement arrêté cette expérimentation,
14:16préférant maintenir des ghettos pauvres d'un côté et très aisés de l'autre.
14:22Ce n'est pas comme ça qu'on peut vivre ensemble à terme.
14:24Il faut évidemment accepter la différence, vivre ensemble,
14:29sans que cela crée de difficultés quelconques ou d'insécurité, évidemment.
14:33Mais est-ce que ce n'est pas un peu tard, quand on voit le nombre de concitoyens
14:38de confession juive qui préfèrent quitter la France ?
14:42Est-ce que là, il n'y a pas un vrai problème ?
14:45Si, ça montre notre échec de ces dernières années.
14:47Comme vous le savez, il y a 40 ans en arrière,
14:50vous aviez encore des quartiers très mélangés
14:53avec des personnes défendant cette confession juive,
14:56musulmanes, catholiques, protestantes, etc.
14:58dans les mêmes quartiers, ça se passait bien.
15:00Là, force est de constater que cette ghettoisation,
15:03cette communautarisation s'est faite ces dernières années,
15:06et donc il y a nécessité de rattraper ce retard
15:09par des engagements dans les nouvelles constructions de logements
15:12en termes de mixité sociale et aussi au niveau des établissements scolaires.
15:15Mais vous avez raison, on a un retard colossal.
15:17C'est donc un travail titanesque.
15:19Mais si on ne le fait pas, ce sera encore un peu pire demain.
15:23Merci beaucoup Nicolas Cadenne,
15:26candidat au législatif pour le Nouveau Front Populaire,
15:29d'avoir répondu à nos questions.
15:31On se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
15:34Restez avec nous.
15:44Alors que certains et certaines d'ailleurs se demandent
15:47s'ils vont retrouver leur siège de député à l'issue de la campagne législative,
15:51eh bien il y en a une qui est à peu près assurée
15:53de retrouver son siège de présidente de la Commission Européenne.
15:56C'est Ursula von der Leyen.
15:58Eh oui, Ursula, la revoilà.
16:00Le sommet européen qui a lieu hier et aujourd'hui,
16:04eh bien nos chers leaders se sont mis d'accord
16:06pour reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission Européenne,
16:10mais de proposer aussi Kaya Kalas,
16:13qui est l'actuelle Première Ministre de l'Estonie,
16:16pour faire la tête de la diplomatie européenne.
16:20Et puis l'ex-Premier ministre portugais Antonio Costa
16:23deviendrait le nouveau président du Conseil Européen
16:25en remplacement de Charles Michel.
16:27Alors c'est vrai, ça peut poser question,
16:29ces magouilles européennes entre les partis
16:32qui sont majoritaires au Parlement Européen,
16:34notamment le PPE, le Parti Populaire Européen,
16:37qui est le parti de Madame von der Leyen,
16:39de voir qu'il y a vraiment très peu de démocratie dans tout ça.
16:43La seule petite question, c'est,
16:46est-ce que le Parlement va voter et valider ce choix
16:50des leaders européens d'Ursula von der Leyen
16:52à la tête de la Commission Européenne ?
16:54Alors, habituellement ça passe,
16:56mais cette fois-ci, avec un PPE un peu effrité au Parlement Européen,
17:02ça pourrait être difficile,
17:04ou un peu plus compliqué pour Ursula von der Leyen
17:06de retrouver sa place.
17:08Sans compter qu'elle a été poursuivie pénalement,
17:11Ursula von der Leyen a violé les traités,
17:13le code de conduite, mais aussi le code de l'éthique.
17:15On se rappelle, bien sûr,
17:17ces SMS échangés avec Albert Bourla,
17:20le patron de Pfizer,
17:22pour l'achat par millions de vaccins pour les Européens.
17:25Tout ça, bien sûr, ça se passe en ce moment.
17:28Et puis, un autre qui est reconduit,
17:30c'est Thierry Breton.
17:32Emmanuel Macron a choisi de reconduire
17:34le commissaire européen français,
17:36qui est au poste du commissaire au marché intérieur,
17:40qui inclut le numérique, l'industrie,
17:42l'ennemi des GAFAM, quasiment, Thierry Breton.
17:45Et Marine Le Pen a d'ailleurs contesté ce choix,
17:48avec un bras de fer.
17:50Vous avez vu sur les prérogatives du Premier ministre,
17:53en cas de victoire du RN,
17:55et du Président de la République.
17:57En tout cas, voilà où en est la démocratie européenne.
17:59C'est à peu près toujours pareil,
18:01on en choisit certains, et puis nous,
18:03nous n'avons rien à dire.
18:05Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
18:08Et notre invité pour parler du débat
18:10entre Donald Trump et Joe Biden,
18:13c'est Gérald Olivier.
18:15Vous êtes un journaliste franco-américain,
18:17auteur de cover-up aux éditions Confidents.
18:19Bonjour.
18:20Bonjour.
18:21Alors, vous n'êtes pas resté éveillé toute la nuit.
18:23Vous avez regardé ce matin, très tôt,
18:25le replay du débat.
18:26Je vous l'ai avoué hors en tête.
18:27Vous me l'avez avoué.
18:28En direct, c'était à 3h du matin,
18:30de 3h à 4h30.
18:31Non, j'ai dormi, mais je me suis levé tôt,
18:33et je l'ai vu ce matin.
18:34Et alors, qu'est-ce que vous avez vu ce matin ?
18:36Et est-ce que vous avez trouvé que c'était un bon débat ?
18:39Qu'est-ce que vous en avez retenu
18:40comme élément essentiel ?
18:42Alors, l'élément essentiel,
18:43c'est que ça a été une catastrophe pour Joe Biden.
18:45Donald Trump a été bon sans être excellent.
18:48Mais la question qu'il fallait se poser avant,
18:51c'est pourquoi un débat maintenant ?
18:53C'est-à-dire que nous sommes à 130 jours du scrutin.
18:56On est le 27 juin.
18:57Il y a des débats présidentiels,
18:59il y en a eu avant, à la télévision, etc.
19:01En général, c'est au mois d'octobre,
19:03quelques semaines avant l'élection.
19:05Là, on est avant l'été.
19:06Les conventions nationales n'ont même pas encore eu lieu.
19:08Or, ce sont celles qui officialisent
19:10les investitures des candidats.
19:12Et moi, j'ai une explication,
19:13je ne suis pas le seul à l'avoir,
19:15mais il y a toujours des doutes côté démocrate
19:18sur la candidature de Joe Biden.
19:20C'est-à-dire qu'il y a le problème de son âge,
19:22il y a le problème de ses capacités
19:24intellectuelles et cognitives, comme on dit.
19:26Et je pense que s'ils ont accepté récemment,
19:30parce que le débat a été monté très vite,
19:32au début du printemps,
19:34Biden disait qu'il ne voulait pas débattre avec Trump,
19:37qu'il méprise profondément.
19:39Et puis, il a vu sa cote chuter dans les sondages.
19:42Il y a eu la condamnation au pénal de Trump à New York.
19:46Et à ce moment-là, les démocrates ont changé
19:48un petit peu leur fusil d'épaule,
19:49en disant qu'ils étaient prêts à débattre
19:51et à le faire très vite.
19:52Or, il faut savoir qu'il y a au sein du camp démocrate
19:54des gens qui ne sont pas favorables
19:56à la candidature de Joe Biden.
19:57Mais est-ce qu'ils peuvent changer d'idée
19:59de candidat en cours de campagne ?
20:01Oui, c'était l'objectif.
20:02L'objectif, c'était si Biden avait une performance
20:06au-dessous de la moyenne,
20:08qu'il montrait qu'il n'était pas capable d'être candidat
20:10et surtout d'être président pendant 4 ans,
20:12on chercherait à le remplacer au dernier moment.
20:14Et je pense que c'est ce qui va se passer maintenant.
20:16Oui, là, parce que ce qu'on a vu hier,
20:18c'est un Joe Biden qui cherche ses mots,
20:20très faible, très affaibli.
20:22Trump qui l'a humilié à plusieurs reprises.
20:25Absolument, à tous les points de vue.
20:26Et qui ressort grand gagnant de ce débat,
20:29dans les sondages de sortie de débat.
20:31Mais la question, c'est pourquoi les démocrates
20:34n'ont pas pris les devants ?
20:36Et on dit, on ne va pas reconduire Joe Biden,
20:38ça fait des mois maintenant qu'on sait
20:40qu'il a des problèmes liés à l'âge et cognitif.
20:43Pourquoi les démocrates ont attendu ce moment-là ?
20:45C'est la question de fond.
20:47Il y a deux raisons.
20:49La première, c'est que Joe Biden a battu Trump en 2020.
20:52Et il a été acquis très tôt que côté républicain,
20:55le candidat serait Trump.
20:56Donc il l'a battu une fois,
20:58sans doute le battre une deuxième fois.
21:00C'était, du moins je pense, leur axe de pensée.
21:02Le deuxième, c'est que c'est le candidat légitime
21:04parce qu'il est président en place.
21:05Et qu'un président en place, constitutionnellement,
21:08peut briguer un second mandat.
21:10Mais qu'à Trump, ça paraît impossible,
21:12quand on voit l'état de Joe Biden.
21:13Aujourd'hui, oui.
21:14Il y a un déclin très net du président américain.
21:17Les démocrates ont été longtemps, comme on dit en anglais,
21:20en état de déni à Indiana.
21:22Mais aujourd'hui, ça s'est vu.
21:25Cette nuit, ça s'est vu dans le débat.
21:27Ça s'est vu aux cérémonies du débarquement,
21:29il y a quelques semaines, en France.
21:31Ça se voit à chaque fois que Joe Biden
21:34fait une apparition télévisée.
21:36Il a du mal à savoir où il est.
21:38Il n'a pas de point de repère.
21:39Il a du mal à s'exprimer.
21:41Il marche avec difficulté, on va dire.
21:44Pour moi, il a perdu le débat hier,
21:46avant même que le débat débute,
21:48à sa façon de se diriger vers le podium.
21:50Il est rentré, il avait une démarche très fragile.
21:53Il a levé la main pour saluer une foule qui était absente,
21:55puisque le débat n'était pas en public.
21:57Il a pointé vers son podium,
21:59pour être sûr que c'était bien le sien.
22:01Et on voyait un vieil homme en difficulté.
22:03Trump a pris la parole le premier.
22:05Biden a répondu.
22:07Et il a été incapable, dès ses premières phrases,
22:10d'être clair.
22:11Il a bafouillé.
22:12On n'a pas compris ce qu'il a voulu dire.
22:14Il a perdu le fil de sa pensée.
22:15Il n'a pas répondu à la question.
22:17Son début de débat a été catastrophique.
22:19Et il s'est à peine rattrapé derrière.
22:22Les démocrates ont cru, pendant un certain temps,
22:26qu'il allait tenir le coup.
22:27J'ai écrit un article, il y a quelques semaines,
22:29sur mon blog, quelques mois sur mon blog.
22:31Est-ce que Joe Biden peut tenir ?
22:33La réponse, c'est que non.
22:36Et ça se voit de plus en plus.
22:38Et qui pour l'an passé ?
22:40C'est toute la question.
22:41C'est aussi la raison pour laquelle les démocrates
22:43n'ont pas voulu se débarrasser de lui.
22:45Aux Etats-Unis, vous avez deux personnes sur le ticket.
22:48Sa vice-présidente actuelle et Kamala Harris.
22:51Kamala Harris est invisible sur la scène internationale.
22:54Elle est très impopulaire quand elle est visible.
22:56Autant la cacher.
22:57Mais c'est surtout une femme,
22:58et c'est surtout une personne de la communauté noire.
23:00Oui, mais ça ne fait pas tout.
23:01Non, mais ce sont deux groupes d'électeurs
23:03sur lesquels les démocrates comptent.
23:06Et si vous retirez Joe Biden du ticket,
23:10techniquement, c'est Kamala Harris qui monte.
23:12Et comme dans les sondages,
23:13elle est encore moins populaire que lui,
23:15ce n'est pas le ticket gagnant.
23:17Donc la réalité, ce qu'il faut aux démocrates,
23:20ce qu'il n'y a rien à faire,
23:21c'est que les deux personnes du ticket soient remplacées.
23:23Donc on peut avoir, on peut imaginer,
23:25je ne dis pas que ce soit le scénario,
23:27ça a été mentionné par quelques journalistes aux Etats-Unis,
23:30mais vous avez une sorte de scénario catastrophe,
23:33je dirais de mobilisation générale,
23:36où juste avant la convention, on demande,
23:39et on va voir des démocrates
23:41qui vont aller auprès de Joe Biden et de Jill Biden,
23:44parce que son épouse compte,
23:45pour les persuader de lui demander de se retirer.
23:48Et est-ce que c'est le retour d'Obama ?
23:50Est-ce qu'il peut revenir ?
23:51Non, pas lui, mais sa femme.
23:52Michel Obama, c'est le ticket démocrate.
23:55C'est une femme et elle est noire.
23:57C'est la seule qui pourrait justifier
23:59que l'on retire Kamala Harris.
24:01Michel Obama dit qu'elle ne veut pas de la présidence,
24:03elle ne veut surtout pas.
24:04Maintenant, l'appétit vient en mangeant,
24:06on ne sait jamais.
24:07Et puis si la nation vous appelle,
24:08vous ne pouvez pas ne pas répondre.
24:10Mais qui dirige les Etats-Unis aujourd'hui,
24:11quand on voit l'état de Joe Biden ?
24:12Ce sont les vétérans de l'équipe Obama.
24:14Et certains disent que c'est toujours Barack Obama lui-même.
24:17Mais la plupart des très hauts fonctionnaires de l'administration
24:20sont des gens qui travaillaient déjà
24:22sous les deux mandats de Barack Obama
24:24et qui aujourd'hui prennent les décisions
24:26et guident Joe Biden.
24:28C'est une évidence.
24:29Après, vous avez la solution extérieure
24:31où on va chercher quelqu'un comme Gavin Newsom.
24:33Gavin Newsom est le gouverneur de la Californie.
24:36C'est peut-être le démocrate le plus en vue aujourd'hui.
24:39C'est un libéral très bontun.
24:41La Californie est un état très riche.
24:43Il a derrière les moyens de mobiliser de l'argent
24:45et de monter une campagne de manière assez rapide.
24:48Il faudrait qu'il se trouve un vice-président
24:50ou une vice-présidente.
24:52Mais ce qu'il faut bien comprendre,
24:54c'est que tant que la convention n'a pas eu lieu,
24:56il n'est pas trop tard pour changer de candidat.
24:59Et parfois, lorsque les circonstances l'imposent,
25:01il n'est jamais trop tard.
25:03Souvenez-vous de 1968.
25:05Le candidat, c'était Robert Kennedy.
25:07Il est assassiné fin juin à Los Angeles.
25:10Donc, il faut trouver quelqu'un d'autre.
25:12Là, on n'a pas le choix.
25:13Et les démocrates l'ont trouvé.
25:14A l'époque, c'était un monsieur qui s'appelait
25:16Humbert Humphrey, qui a d'ailleurs été battu
25:18à cette élection par Richard Nixon.
25:20Mais voilà, lorsque la nécessité l'impose,
25:22on peut changer de candidat au dernier moment.
25:24Les démocrates n'ont pas choisi
25:27de remplacer Joe Biden
25:29lorsqu'ils auraient pu le faire.
25:31Avec les explications que je vous ai données
25:33qui ne sont peut-être pas les seules.
25:35Là, je pense qu'ils se retrouvent dos au mur
25:37et que l'objectif de ce débat,
25:39c'était de forcer Joe Biden à comprendre
25:41qu'il n'a pas la capacité à se présenter
25:44Il faut qu'il accepte de se retirer.
25:46Et à partir de là, on se retourne
25:48et on trouve une paire de candidats à présenter.
25:51Quelqu'un comme Anthony Blinken,
25:52qui est très présent, lui,
25:53sur la scène internationale en Ukraine,
25:55mais aussi au Proche-Orient,
25:56enfin, qui est très visible.
25:57Est-ce qu'il a une chance aussi ?
25:59Pour moi, non.
26:00Parce que ce n'est pas le profil qu'il faut.
26:02Il est présent sur la scène internationale.
26:04On le voit peut-être plus à l'étranger
26:05que les Américains ne le voient eux-mêmes.
26:07C'est le secrétaire d'État.
26:09Donc, il cherche à résoudre les problèmes
26:11au Moyen-Orient.
26:12Il cherche à résoudre les problèmes en Ukraine
26:14avec un succès au passage très, très mitigé.
26:17Et puis, c'est une personnalité
26:18qui a toujours été d'appoint.
26:20Il n'a jamais été élu à quoi que ce soit.
26:22C'est un haut fonctionnaire.
26:23C'est un homme d'équipe.
26:24C'est un homme d'état-major.
26:25Ce n'est pas forcément un leader de campagne.
26:28Donc, les démocrates seraient à se chercher
26:30d'autres personnes, inévitablement.
26:32Si la porte s'ouvre,
26:34vous verrez les candidatures apparaître,
26:36inévitablement.
26:37Et actuellement, la porte est très fermée
26:39parce que les démocrates ont toujours, au contraire,
26:41voulu protéger Joe Biden.
26:44Joe Biden n'a pas eu, véritablement,
26:47à faire campagne pour la nomination démocrate.
26:50Il y a un seul représentant,
26:52un monsieur qui s'appelle Dean Phillips, du Minnesota,
26:54qui a osé dire, dès l'automne dernier,
26:57que Biden n'avait pas la capacité
26:59à être président pendant quatre nouvelles années
27:02et qu'il fallait donc quelqu'un d'autre.
27:04Il s'est présenté,
27:05et il a eu beaucoup de mal à être entendu.
27:08C'est étonnant, quand même,
27:09qu'un parti comme les démocrates
27:11n'ait pas eu préparé
27:13ce départ de Joe Biden.
27:15Tout le monde voit bien
27:18qu'il ne peut pas tenir quatre ans de plus
27:20à la tête des Etats-Unis.
27:22Et l'autre explication, c'est Donald Trump.
27:24Donald Trump a cette capacité
27:26à affoler le camp adverse.
27:28Il fait peur à tout le monde.
27:29Il fait peur, sur certains de ses points de vue,
27:32d'ailleurs, à tort,
27:33parce que, pour moi,
27:34le parti républicain est beaucoup plus fidèle
27:36à ce qu'il a toujours été que le parti démocrate.
27:38C'est le parti démocrate
27:39qui a totalement dérivé vers la gauche.
27:41Ce n'est absolument pas le parti républicain
27:43qui a dérivé vers la droite,
27:44et ça, on pourrait le prouver point par point
27:47à travers les différents thèmes de la campagne, d'ailleurs.
27:49Mais Trump fait peur,
27:51parce que beaucoup de hauts fonctionnaires
27:53pensent qu'il va s'attaquer à l'État profond,
27:55qu'il va les virer,
27:56qu'il va changer certaines choses
27:58pour se débarrasser d'un certain nombre d'élus.
28:00Et donc, la priorité dans le camp démocrate,
28:03ça a toujours été de faire barrage à Trump.
28:05Encore une fois,
28:06Joe Biden avait eu le mérite,
28:08la chance, l'opportunité,
28:10les moyens de gagner en 2020,
28:13et à partir du moment où il a dit
28:16« Je continue »,
28:17on a laissé faire.
28:18Tout le monde n'a pas été d'accord.
28:20Vous avez notamment un conseiller de Barack Obama
28:22qui s'appelle Axelrod,
28:24qui, lui, dès le départ, a dit
28:26« Non, non, il ne va pas tenir, il faut quelqu'un d'autre. »
28:28Ce n'est pas ce que le reste du parti a décidé,
28:30et on a donc suivi.
28:31On va parler dans un instant, évidemment,
28:33de Donald Trump également.
28:35Pour revenir sur ce débat présidentiel
28:37avec notre invité Gérald Dolivier,
28:39si vous souhaitez nous rejoindre,
28:41poser une question, 0800 26 300 300,
28:44le standard.
28:45A tout de suite sur Sud Radio.
28:58Nous revenons avec notre invité Gérald Dolivier,
29:00journaliste franco-américain,
29:01auteur de cover-up aux éditions Confidents
29:03sur ce débat présidentiel
29:05Joe Biden-Donald Trump,
29:06qui a eu lieu dans la nuit.
29:08Un débat où on a d'abord parlé,
29:10à l'instant, du déclin
29:12cognitif de Joe Biden,
29:14assez visible.
29:16Autre candidat,
29:18c'est Donald Trump.
29:19Lui, il reste fidèle à lui-même.
29:22On l'a vu vanter ses qualités au golf,
29:24par exemple,
29:25durant ce débat, en disant
29:26« Moi, je suis super bien placé,
29:27je sais encore jouer au golf. »
29:28Lui, il en est incapable.
29:30Et puis, il y a eu ce moment lunaire
29:32où, quand même, Joe Biden l'accuse
29:33d'avoir eu un rapport sexuel
29:35avec une pornstar.
29:37Parce qu'on en est là.
29:38C'était ce niveau-là.
29:39On parlait à la fois de l'Ukraine,
29:41à la fois du problème migratoire aux Etats-Unis.
29:43Et puis après, on envoyait des tacles
29:45sur les procès en cours,
29:47que ce soit sur Hunter Biden ou Donald Trump.
29:50Alors, heureusement, c'est venu
29:51dans la deuxième moitié du débat
29:52et le golf tout à la fin.
29:54Mais c'est vrai que
29:56les déboires judiciaires de Donald Trump
29:59ont été utilisées
30:01par Joe Biden.
30:03D'ailleurs, il y a une publicité
30:05qui est sortie sur les réseaux sociaux
30:07juste avant le débat.
30:09Elle n'est pas de Joe Biden lui-même,
30:11mais elle est de sympathisants démocrates.
30:13On accuse donc Trump
30:15d'être un criminel condamné
30:17et qu'à partir de là,
30:18il n'a plus de justification à se présenter.
30:20Mais inévitablement,
30:21c'était une ligne d'attaque qui allait venir.
30:23Trump, lui-même, a clairement indiqué
30:25que pour lui, les poursuites judiciaires
30:27dont il avait fait l'objet
30:29étaient sans fondement
30:30et n'auraient pas eu lieu
30:31s'il n'était pas candidat à la présidence
30:33et étaient manipulés au départ
30:35par la Maison-Blanche.
30:37Et il a clairement souligné
30:38qu'un très haut fonctionnaire
30:40du ministère de la Justice
30:42avait quitté son poste au ministère de la Justice
30:44pour rejoindre l'équipe du procureur de Manhattan
30:46juste avant, comme par hasard,
30:48que Donald Trump ne soit mis en accusation.
30:50Ces procès n'entachent en rien
30:53l'image de Donald Trump auprès de ses sympathisants,
30:55au contraire même.
30:56Au contraire, voilà.
30:58Les républicains ont encaissé
31:00énormément d'argent dans les jours
31:02et les semaines qui ont suivi sa condamnation.
31:04Ça veut dire que le public américain ne suit pas
31:06ou le public américain, y compris
31:08même les gens qui ne sont pas des sympathisants
31:10de Donald Trump, ont remarqué
31:12qu'il y avait une activité de la Justice
31:14qui allait à l'encontre de Trump,
31:16précisément, et des républicains
31:18en général.
31:19Certains, aujourd'hui, pensent,
31:21et c'est très très grave,
31:22que la Justice américaine a perdu son indépendance.
31:25Que le pouvoir politique
31:27utilise l'appareil judiciaire
31:29pour nuire à ses adversaires politiques.
31:31C'est extrêmement détrimental,
31:33quand on prétend être la première démocratie du monde.
31:35En même temps, le procès du fils de Joe Biden,
31:37Hunter Biden,
31:39c'est ce qui permet de dire que la Justice est indépendante,
31:41d'une certaine façon.
31:43Et c'est peut-être une certaine justification.
31:45Maintenant, les poursuites judiciaires
31:47d'Hunter Biden, elles ont eu lieu
31:49parce que finalement, l'année dernière,
31:51quelqu'un a mis le doigt sur un certain
31:53nombre d'arrangements qui auraient pu tout effacer.
31:55Et on a pu mettre le doigt
31:57sur cet arrangement, parce que des commissions
31:59du Congrès ont mis la lumière
32:01sur ce qui était en train de se passer,
32:03parce que les républicains avaient gagné les élections en novembre.
32:05En vérité, les déboires
32:07de Hunter Biden, qui sont réels,
32:09et qui sont contenus, enfin, dont les éléments
32:11de preuve sont contenus dans le fameux ordinateur.
32:13Oui, qui était, soit disant,
32:15de la désinformation russe,
32:17il y a de sa quatre ans, alors que c'était tout à fait vrai.
32:19Voilà, c'était tout à fait vrai.
32:21Et Joe Biden, lui-même, lors d'un débat,
32:23le fameux débat de 2020,
32:25on voit le fils du président consommer de la drogue,
32:27avoir un pistolet, avoir des relations avec des prostituées,
32:29et puis il y a toute l'affaire aussi
32:31Burisma, où le fils de Joe Biden
32:33avait été payé 70 000 dollars par mois
32:35par une firme ukrainienne d'énergie, Burisma,
32:37pour simplement être au bord,
32:39parce qu'il était le fils du vice-président à l'époque.
32:41Exactement, ça c'est le sujet de mon livre.
32:43Le sujet de mon livre, c'est la corruption
32:45du clan Biden, et le clan Biden,
32:47c'est Joe le père, James le frère,
32:49Hunter le fils,
32:51et puis certaines des épouses et autres
32:53qui ont profité financièrement
32:55de la position d'influence
32:57de Joe Biden quand il était vice-président,
32:59et qui ont monnayé
33:01l'accès au président, ce qui n'est pas toujours
33:03de la corruption ouverte, mais ce qui est
33:05répréhensible, et qui est,
33:07je dirais, couvert par ce qu'on appelle
33:09le trafic d'influence.
33:11Autour de ça, il y a le comportement personnel
33:13d'Hunter Biden,
33:15et c'est pour ce comportement personnel
33:17qu'il a été condamné récemment, pour avoir
33:19fait une arme illégalement,
33:21et c'est, je dirais, une accusation
33:23qu'il était presque parvenu
33:25à effacer, c'est-à-dire qu'il y avait un juge qui était prêt
33:27à passer l'éponge dessus,
33:29on faisait un deal, comme on dit, et puis
33:31on n'en parlait plus, quelqu'un a trouvé
33:33que le deal était quand même trop favorable à
33:35Hunter Biden, a refusé de la valiser,
33:37et à partir de là,
33:39l'affaire a un petit peu explosé au grand jour,
33:41et on s'est rendu compte que le fils du président
33:43bénéficiait d'une clémence
33:45et d'un laxisme de la justice,
33:47ce qui nous rendait justement à conforter l'idée
33:49qu'elle n'était plus à une seule vitesse, mais à deux,
33:51et même à trois, quand on est Hunter Biden,
33:53le fils du vice-président. Donc il a des déboires,
33:55et ils vont se poursuivre,
33:57parce que là il était condamné pour port d'armes
33:59et achats d'armes illégales, mais il va
34:01être en justice au mois de septembre
34:03pour ses affaires fiscales,
34:05et ce sont celles-là qui risquent d'impliquer
34:07le père, parce que
34:09ses affaires fiscales, c'est la conséquence
34:11de ses affaires avec l'Ukraine,
34:13avec la Chine, de l'argent qu'il a
34:15touché, et de l'argent qu'il a partiellement
34:17redistribué et reversé
34:19à Joe Biden. Et tout le monde
34:21sait que Joe Biden est touché
34:23dans ses affaires. Donc là,
34:25ça concerne plus simplement le fils,
34:27ça concerne aussi le père.
34:29Ce serait une autre raison de le faire.
34:31Autre question, qu'est-ce qui préoccupe
34:33aujourd'hui l'électorat américain, parce que ce débat
34:35a parlé beaucoup d'immigration,
34:37et de pouvoir d'achat aussi.
34:39Ça a été le premier sujet. Le premier sujet,
34:41ça a été l'inflation,
34:43le deuxième sujet, ça a été
34:45l'immigration,
34:47le troisième sujet, ça a été l'avortement.
34:49Donc les trois questions de la campagne,
34:51c'est d'abord le coût de la vie.
34:53Et c'est vrai que la politique
34:55mise en place par l'administration
34:57démocrate, notamment en matière
34:59énergétique, notamment
35:01en matière de couverture de la fin
35:03de la pandémie. La pandémie était pratiquement
35:05terminée en janvier 2021, quand
35:07Joe Biden est arrivé,
35:09mais l'État fédéral
35:11a néanmoins distribué plus de
35:131500 milliards de dollars d'aides
35:15supplémentaires, qui ont d'ailleurs
35:17alimenté la masse monétaire et
35:19favorisé l'inflation, alors qu'en
35:21même temps... — Ça rappelle une situation qu'on connaît
35:23ici en France. — Les États-Unis
35:25ne sont pas seuls au monde, exactement.
35:27Et en même temps, Joe Biden a décidé
35:29de commencer à marche
35:31forcée la transition énergétique.
35:33Donc il a supprimé ou
35:35considérablement bloqué la production
35:37de pétrole,
35:39la recherche de nouveaux gisements,
35:41l'exploitation de nouveaux gisements, ce qui a d'ailleurs
35:43créé une pénurie temporaire
35:45d'essence à la pompe, avec
35:47une explosion du prix de l'essence.
35:49Donc on a eu conjointement ces deux
35:51éléments qui ont favorisé l'inflation,
35:53une inflation... Le prix de l'essence, ça a
35:55une incidence sur le coût du transport,
35:57qui a une incidence sur le
35:59coût des denrées lorsqu'elles arrivent au supermarché.
36:01Et on a vu des denrées de base,
36:03le lait, les oeufs, la viande, monter,
36:05alors que les revenus ne suivaient pas.
36:07Et puis surtout aux Etats-Unis,
36:09il faut bien comprendre que les Américains
36:11veulent être propriétaires de leur logement.
36:13C'est l'achat, je dirais, de toute une vie.
36:15Le crédit, il se fait sur 30 ans.
36:17Le crédit, il se fait en général à
36:19taux variable. Lorsque l'inflation repart,
36:21les taux de crédit explosent.
36:23Et là, vos paiements mensuels,
36:25vous les voyez augmenter de 30, 40,
36:2750, 100% parfois,
36:29et ça a un impact énorme sur les budgets.
36:31Donc l'inflation aux Etats-Unis,
36:33elle a un impact immédiat,
36:35elle a un impact très dur sur les budgets,
36:37notamment les budgets des ménages, je dirais,
36:39à revenus modestes. Et le premier sujet
36:41de préoccupation des ménages américains
36:43aujourd'hui, c'est le coût de la vie.
36:45Le deuxième, c'est l'immigration, parce que Joe Biden
36:47a également ouvert les frontières.
36:49Avec le Mexique notamment.
36:51La frontière sud, qui communique d'ailleurs
36:53avec le Mexique et l'Amérique centrale.
36:55Mais aujourd'hui, on constate que vous avez une immigration
36:57de gens qui viennent de partout dans le monde,
36:59d'Afrique, d'Asie, de Philippines,
37:01qui arrivent en Amérique centrale,
37:03souvent au Mexique, et qui après rejoignent
37:05des caravanes pour aller passer la frontière sud
37:07des Etats-Unis, sur la fameuse rivière
37:09Rio Grande. Et le premier jour
37:11de son entrée en fonction, le premier jour,
37:13Joe Biden a signé une série
37:15de décrets qui ont totalement
37:17défait la politique mise en place
37:19par Donald Trump
37:21pour bloquer l'immigration à la frontière.
37:23Il avait fait un mur. Il avait commencé le mur.
37:25Il avait promis un mur. Il avait promis,
37:27il n'avait pas beaucoup construit d'ailleurs, c'est un petit peu...
37:29Mais il avait surtout mis en place une politique
37:31qui n'incitait pas à venir
37:33franchir cette frontière.
37:35Si vous vouliez demander l'asile politique aux Etats-Unis,
37:37vous étiez obligés de le faire
37:39depuis un pays extérieur. Du coup, vous ne passiez pas.
37:41Joe Biden a éliminé cette politique.
37:43Du coup, les gens rentrent aux Etats-Unis,
37:45demandent l'asile politique et on ne peut plus les renvoyer
37:47chez eux. Ça a été un appel d'air énorme
37:49et on a vu arriver
37:51par millions. C'est deux à
37:53trois millions de clandestins
37:55tous les ans. Et il y a un certain nombre
37:57de pays d'Amérique centrale, le Venezuela,
37:59l'Équateur et d'autres,
38:01pour ne pas les nommer, qui en ont profité
38:03pour vider leurs prisons.
38:05Vous avez derrière cette immigration
38:07une politique de certains pays
38:09qui disent, attendez,
38:11les Américains acceptent tout et n'importe qui,
38:13et bien nous, on va leur envoyer ce dont on ne veut pas
38:15et qu'on a du mal à gérer.
38:17Ça avait déjà été le cas dans les années 80 avec Cuba.
38:19Il y avait eu le fameux,
38:21il y avait eu le Marielle Bautry,
38:23ça s'était appelé, c'était Reagan qui était président
38:25à l'époque, où Fidel Castro
38:27avait vidé ses prisons
38:29pour envoyer les Cubains dont il ne voulait pas en Floride.
38:31Et là, on a une répétition de ce modèle
38:33mais c'est plus sur la seule Floride,
38:35c'est à l'échelle de l'ensemble du pays
38:37avec la frontière sud. Donc c'est le
38:39deuxième sujet parce que ça apporte une criminalité,
38:41il y a un coût social
38:43et puis évidemment il y a une pression à la baisse
38:45sur les salaires. Parce que les clandestins,
38:47ils acceptent tous les emplois
38:49à n'importe quel prix. Et donc
38:51les Américains de revenus
38:53et de petits métiers et de petits revenus
38:55sont les premiers pénalisés
38:57par cette immigration clandestine.
38:59Donc ces deux questions sont évidemment
39:01très favorables à la candidature de Donald Trump
39:03parce qu'il a une vraie politique pour les gérer.
39:05Le troisième sujet que les démocrates
39:07vont mettre en avant, c'est évidemment l'abortement.
39:09Parce qu'il y a deux ans,
39:11la décision Roe v. Wade qui avait
39:13légalisé cette procédure
39:15sur l'ensemble du territoire américain
39:17a été invalidée et du coup aujourd'hui
39:19l'abortement est géré d'État par État
39:21et vous avez des États plus conservateurs
39:23que d'autres qui mettent des restrictions.
39:25Donc troisième sujet qui sort
39:27et puis un débat qui a montré
39:29la faiblesse de Joe Biden face à
39:31Donald Trump sur le retour
39:33prêt à tout pour prendre sa revanche.
39:35C'est le grand enseignement, la faiblesse intellectuelle
39:37et physique du Président qui aura
39:39beaucoup de mal à justifier d'être candidat
39:41jusqu'au bout. Et de tenir 4 ans de plus. Merci beaucoup
39:43Gérald Olivier d'avoir répondu
39:45à nos questions. Dans un instant c'est la culture
39:47dans tous ces États avec André Bercoff
39:49et Céline Alonso qui vont recevoir
39:51Pierre-Louis Lancel, auteur du livre
39:53Éloge des moches, une dizaine de portraits
39:55d'anthologies d'individus d'exception
39:57qui ont su faire de leur atout
39:59de leur laideur, pardon,
40:01un atout. A tout de suite sur Sud Radio.