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Procès des massacres : Moussa Dadis s'en prend aux procureurs (Plaidoiries)

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00:00Sans donner, réitérer mes condoléances les plus attristées aux familles éplurées
00:16qui ont perdu leurs fils, leurs enfants, au stade du même nom du 28 septembre.
00:27Monsieur le Président, éminents ancesteurs, je me permettrai de remercier d'abord mes
00:45éminents avocats, qu'ils vous plaisent, mes éminents avocats, que l'officier, c'est
00:54le terrain qui commande.
00:55Voilà, monsieur le Président, je suis un homme qui écoute.
01:02Il était question que je vienne en quelques peu de mots pour que je puisse faire ma déclaration.
01:14Mais je suis choqué par un des éminents avocats de la partie civile, en l'occurrence,
01:33monsieur Gilbert, lorsqu'il a tenté d'attacher, après toutes les plaidoiries, ma défense,
01:48en donnant des propos infondés pour troubler l'esprit de votre haut-cour, lorsqu'il dit
02:01que c'est le Président d'Addis qui a envoyé Toumba au stade, Toumba a été clair même
02:12que l'incident.
02:13C'est ça qu'il a dit.
02:15Ce ne sont pas des imaginations ici, ce sont des faits qui sont concrets.
02:21Je me demande, je tombe du ciel, étiez-vous là quand le commandant Toumba passait ?
02:30Ça ne marchera pas, on va se défendre.
02:34C'est pour cette raison, monsieur le Président, que j'ai demandé excuse à mes avocats que
02:46je ne ferais pas ça.
02:47Par la même occasion, je remercie le royaume shérifien, en l'occurrence, sa majesté
03:01Mohamed VI, qui a bien voulu me réserver, à un moment donné, sur le sol shérifien
03:14pour mes soins.
03:16Parallèlement, au peuple du Burkina Faso, peuple interne, qui m'ont adopté comme leur
03:26professeur et qui m'ont considéré mon statut d'ancien Président, tous les dîners m'envoyaient
03:36lorsqu'il y avait des cérémonies, ce n'est pas donné à tout le monde que ce peuple
03:41du Burkina Faso soit remercié, le peuple shérifien.
03:45Que Dieu protège le Burkina Faso afin qu'il puisse récupérer toute la totalité de son
03:59territoire.
04:00Cependant, monsieur le Président, je ne viendrai pas, je n'attaquerai pas les faits sans remercier
04:10le colonel Mamadou Doumbouia, excusez-moi de l'expression, mon jeune, je suis son ancien,
04:25ça c'est le jargon militaire, qui a bien voulu accepter pour l'ouverture de ce procès.
04:32Monsieur le Président, l'être humain, c'est la dignité.
04:37Si j'ai accepté, monsieur le Président, après une tentative de rentrer au pays, c'était
04:49pour la tenue de ce procès.
04:50A cette époque, monsieur le Président, je me suis décidé que je vais rentrer.
04:56Si le professeur Alpha veut m'emprisonner, qu'il m'emprisonne.
05:00L'avion fut détourné en direction d'Akra et lorsque le Président Mamadou Doumbouia
05:10a accepté l'ouverture de ce procès, je n'ai pas attendu pour que le ministre de la justice
05:21fasse mon biais.
05:22C'est moi-même qui ai payé mon biais pour venir.
05:26Je ne l'ai pas fait, monsieur le Président, pour faire plaisir à ceux qui pensent que
05:32j'avais une pression.
05:33Je n'avais pas de pression, monsieur le Président.
05:37Il y a 13 ans de cela, je suis au Burkina Faso.
05:41J'étais dans mes droits, même à l'heure où je suis, d'avoir la nationalité, je
05:50pouvais refuser.
05:51Mais, monsieur le Président, je suis un officier assermenté et l'officier, par définition,
06:05c'est un homme de caractère au sens le plus élevé de l'honneur et de la dignité.
06:10Un homme qui a été président, pas par sa force, pas par son intelligence, par le fait
06:22du destin.
06:23À un moment donné de son histoire, tout le peuple lui a réclamé qu'il y a des événements
06:30de ce genre et que cet homme veut se soustraire, mourir, vomir.
06:39C'est pourquoi, monsieur le Président, j'ai toujours imploré Dieu, j'ai dit Dieu, si à
06:47un moment donné de l'histoire, à quelques microns, pas plus d'un mètre, j'ai frôlé
06:55la mort, c'était dans mon destin, mais aide-moi, ne me rappelez pas, tant que ce procès-là
07:06ne sort pas de mon vivant, qu'est-ce que mes enfants diront de moi ?
07:11Cependant, c'est là où même j'en viens pour remercier, quoique je puisse avoir des griffes
07:20à l'éminent procureur, ce trône.
07:25Quand je me suis brûlé, monsieur le Président, je ne pouvais même pas marcher pour rentrer
07:33dans les toilettes.
07:35Vous l'avez constaté, je ne venais pas au procès, mais cet homme, le jour où il a jugé
07:43nécessaire de venir me saluer, pour aller à la toilette, il fallait que les gens viennent
07:51me prendre avec béquilles, mais quand il est venu, deux mots, il a parlé de Dieu,
08:05du dessein et de mon frère, Maman Okulé, chauffeur du premier juge et procureur de
08:19Jérusalem.
08:20A peine qu'il quitte, j'ai appelé mon ami d'enfance, Ismaël, j'ai dit « Viens, il y a un miracle.
08:32» Il vient, je me lève, je commence à marcher.
08:35Il m'a donné des remèdes, je ne peux pas quitter cette salle sans lui rendre ce bienfait
08:46que Dieu voulait rendre aux sans-tupes.
08:48Cependant, monsieur le Président, force est de constater que je suis bleuversé, stigmatiqué
09:04par les propos détournés de Me Gilbert.
09:11On est dans un procès pénal, on ne doit pas déformer les propos des accusés, c'est
09:20une infraction notoire.
09:24C'est ce qui a fait que, monsieur le Président, j'ai changé de camp et j'ai demandé pardon
09:32à mes avocats.
09:33Parallèlement au parquet, que je voudrais bien vouloir par modestie, parce qu'il y
09:44a un homme qui est là, je ne m'adresserai pas à cet homme comme je le veux, je n'ai
09:54pas ce droit.
09:55Si je le fais, c'est Dieu qui va me punir, parce qu'il m'a guéri quand il a parlé
10:00de mon père, quand il a parlé de Dieu, et c'est ce que je veux que demain mes enfants
10:06le fassent, mais que cela n'en demeure pas moins, monsieur le Président, que je puisse
10:13un peu aborder par rapport aux faits.
10:17Ceci étant, monsieur le Président, nous ne sommes pas là, nous ne sommes pas dans
10:27une salle de théâtre, nous sommes devant un tribunal criminel.
10:32Les faits sont sérieux, ce qui s'est passé du 28 septembre au 28 septembre sont capuleux.
10:44Alors, monsieur le Président, lorsque l'éminent procureur, quand il a fait l'introduction,
11:01il a fait un bon résumé de la République du Guinée, que vous en soyez remercié, mais
11:09quand le procureur Sidiqui a tenté de prendre son soi-disant preuve, quelle preuve avez-vous
11:19contre monsieur Moussa Nadir Skamara ? Quelle preuve avez-vous déposée devant le Président
11:28et ses assoceurs ?
11:29Et j'ai défini qu'un procureur, l'un des éminents procureurs, a défini le droit pénal,
11:46à l'occurrence, monsieur Eric Dupond-Moretti, l'actuel ministre de la Justice, il disait
11:56que le procès pénal, ce ne sont pas des hypothèses, ça suffit largement pour ceux
12:06qui veulent développer un gendarmerie en cela, ce ne sont pas des déductions, des
12:11imaginations.
12:12Avez-vous des preuves qui ont été discutées ici ? Les huit chefs d'accusation devant
12:23le Président, on a fait pratiquement un an et quelques, disons deux ans, j'ai beaucoup
12:31appris ici, bien que je n'ai pas le verbe, le langage, mais j'ai beaucoup appris.
12:38Ce qui me reste, c'est juste peut-être demander à maître Sylla et maître Sovogi pour des
12:48cours théoriques.
12:50Je suis à un stage ici, le Président m'a beaucoup cadré, ce poste que ses associeurs
12:59occupent, que le Président occupe, je ne peux pas l'occuper, je n'ai pas cette
13:07sagesse.
13:08Donc, je vous mets au défi et je définis à travers le pas de temps que j'ai eu à
13:16faire ici.
13:17J'ai défini.
13:18Maître Sylla, prenez cette définition et maître Sovogi pour que vous enseignez à
13:25vos étudiants.
13:26Un Président, c'est la reine thermitière.
13:31Un Président de juge et ses associeurs, c'est la reine thermitière.
13:39Pour tous ceux qui connaissent la thermitière, son fonctionnement, il est au bon lieu.
13:47On ne la reconnaît que sa tête, tout le corps est blanc, luisant, il a des cordons.
13:58Cependant, dans le fonctionnement, les fourmis, chacune va à ses affaires pour venir.
14:10Alimenter la reine thermitière, ça veut dire quoi ?
14:15Ça veut dire que le rôle d'un Président et ses associeurs, ce n'est pas aller à
14:23la recherche des preuves.
14:24Ce n'est pas son rôle.
14:27La reine thermitière, elle est là, elle ne bouge pas.
14:30C'est vous qui devrez chercher des preuves.
14:32Vous avez cherché des preuves avec le cas de Marocana, dont je respecte le baobab,
14:45après qu'il ait été trompé par un soi-disant Charlie Leloup.
14:49Concernant Marocana, ce débat a été clos.
14:59Vous connaissant, éminent magistrat, monsieur Sidiqui, vous pensez que nous ne savions pas
15:15que vous avez passé partout.
15:16Qui pouvait penser que vous pouviez écrire à Ambroise Paré par rapport à Marcel, par
15:23rapport à Claude Pivy et à la Banque centrale ?
15:26Vous ne l'avez pas fait ?
15:27Vous avez passé à Marocana, vous n'avez rien trouvé ?
15:30Vous n'avez pas de preuves, aucune preuve, et ce sont des preuves qui sont discutées
15:40contradictoirement devant le Président et ses associeurs pour faire asseoir la conclusion,
15:47la conviction du président du tribunal.
15:50Mais ça ne marchera pas.
15:54Vous voulez insidieusement, d'une manière insidieuse, en passant par cette fameuse réqualification.
16:04Parce que vous n'avez pas de preuves, vous n'avez pas aidé le procureur, vous n'avez
16:12pas de preuves.
16:13Si vous avez les preuves, amenez-les, nous allons les discuter contradictoirement devant
16:18le Président.
16:19Vous ne les avez pas, aucunement.
16:23Il fallait donc passer par cette réqualification.
16:26Et la réqualification, là vous parlez de la CPI, je suis d'accord, c'est comme si un
16:37étudiant sortait de l'université de droit, qui vient et qui veut être procureur, qui
16:46veut être président de juge.
16:47Non, les maîtres syllabes qui sont là, les maîtres allemands, ils ont fait des stages,
16:57c'est le stage de la professionnalisation qui fait de l'homme professionnel dans les
17:05grandes institutions un vrai professionnaliste.
17:09Avez-vous reçu ces stages-là ? Vous pensez que la CPI a des structures comme le Président
17:20a aussi ses structures ? Vous voulez passer, prendre un fardeau, mettre devant le Président
17:31et qu'après, à un moment donné, qu'on dise non, c'est le Président qui a fait ça.
17:35Monsieur le Président, messieurs les assoceurs et la partie civile, maître Gilbert qui parle,
17:50qu'il vienne ici parce que c'est un professionnel, qu'il mérite des preuves, sinon que des déclarations
17:57imaginaires.
17:59On ne peut pas se fonder sur des déclarations, sur des imaginations pour faire asseoir la
18:05conviction d'un Président.
18:07Est-ce que vous pouvez clore maintenant ?
18:09Pour clore, monsieur le Président, on parle même de responsabilité de commandement,
18:16mais c'est un Président que vous voulez créer en Guinée.
18:20Autrement dit, tous les anciens Présidents passeront un jour, parce qu'il n'y a pas
18:27un seul Président sous son règne qui n'ait pas eu de mort.
18:31Vous voulez même créer des Présidents au Président Dumouille, il faut que je vous le dise.
18:38Alors, monsieur le Président, ça ne marchera pas.
18:43Je suis convaincu, monsieur le Président, que personne ne va vous induire en erreur.
18:53Je suis à la maison centrale.
18:56Je demande pas mal des pénitentiaires et pénitentiaires.
19:04Le caractère que vous avez, vous avez cadré tout le monde ici.
19:09Moi, je ne pouvais pas imaginer que cela pouvait passer.
19:15Monsieur le Président, dans la vie d'un homme, le journal de Gaulle l'a dit, ne peuvent
19:21revenir des grands hommes que ceux qui le veulent.
19:26Je sais que, monsieur le Président, quand vous allez être dans votre secret, vous allez
19:34prendre infraction par infraction.
19:37Oui, infraction, monsieur Moussa Dadis-Kamara.
19:41Si les trois éléments constitutifs qui font d'une infraction ne sont pas constitués,
19:48c'est purement et simplement à rejeter.
19:51C'est ce que le Président va faire.
19:54Vous voulez le piéger, mais vous n'allez pas pour le pouvoir.
19:57La Guinée a besoin des hommes quarts, des hommes internes.
20:01Monsieur le Président, je ne suis pas en train de vous flatter.
20:06Ce peuple a besoin des hommes honnêtes.
20:10Ce jugement, quand vous allez le rendre, quand vous allez prendre toutes les infractions,
20:17s'il n'y a pas de preuve, c'est toute la Guinée, toute la Guinée dans son entièreté
20:23va vous rechercher.
20:25La Basse-Côte, la Moyenne-Guinée, la Horte-Guinée, la Guinée-Forestière, en pleine journée,
20:31ils vont vous chercher avec torche, avec vos assesseurs.
20:35On ne devient pas grand quand on n'est pas honnête, monsieur le Président.
20:41Ils veulent créer une situation, une situation de nature à créer un précédent, un très mauvais précédent.
20:55Donc, vous n'avez pas de preuves, vous n'avez pas cherché.
21:00Monsieur le procureur Siriki, vous n'avez pas aidé le procureur, votre chef, pour des preuves.
21:09Vous n'êtes pas parti à Caléa.
21:11Vous avez vu qui est venu discuter contradictoirement ici.
21:16Merci monsieur le Président.

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