Avec Daniel Herrero, la voix du rugby sur Sud Radio
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00:00On a vécu un sacré match, un sacré événement, une sacrée raclée ou alors un sacré triomphe.
00:07Tout le champ lexical peut y passer, c'est incroyable, je le répète, le stade Toulousain a remporté la finale du Top 14, 59 à 3 contre l'Union Bordeaux-Bègle.
00:15C'était au stade Vélodrome de Marseille hier, on l'a vécu avec la voix du Rugby sur Sud Radio. Daniel Herrero, bonjour !
00:21Amis de Sud Radio, bonjour ! Jean-Marie, bonjour à tous !
00:26Alors, Daniel, je ne sais pas combien de finales du Top 14 vous avez commentées, en revanche là, hier, on a eu un record, vous ne l'aviez jamais vécu.
00:34Même vous qui avez tout commenté, vous n'aviez jamais vu un tel écart entre le champion et son dauphin.
00:40Il est vrai, Jean-Marie, que j'ai eu le privilège d'en jouer quelques-unes de finales, mais ça remonte au calme de Greg,
00:47d'en voir, évidemment, des palanqués de toute la fin de ce XXe siècle et, évidemment, tout le début du XXIe.
00:53Jamais nous n'avons assisté à un match de cet ordre-là et surtout à un score de cette ampleur-là.
01:00Des matchs de rugby de très haut niveau, la finale à Nettun, qui ont eu des caractéristiques originales sur le plan du contenu,
01:09sur le plan du jeu, sur le plan de l'explosion de quelques talents,
01:12mais sur le plan d'une domination, de quelque chose d'inexorable tout le long du match,
01:18de l'éclat de quel joueur de l'équipe de Toulouse et, en même temps, de cette sérénité d'un rugby produit, ça, nous ne l'avions jamais vu.
01:2760 points à l'issue de la rencontre, c'est incontestablement un record.
01:32Il est pour les jeunes, tu le disais Jean-Marie, flamboyant, il relève de l'exploit le plus considérable
01:40et pour les autres, quand même, d'une raclée terrible et même d'une douleur, pour ne pas dire d'une humiliation, assez conséquente à digérer.
01:50Et on entendait d'ailleurs ce matin le témoignage du bordelais Mathieu Jalibert sonner, il était hier à votre micro sur Sud Radio,
01:58le micro du service des sports de Sud Radio.
02:00Qu'est-ce qui fait qu'une équipe peut subir à ce point-là et ne marquer que 3 points sur une finale ?
02:07Il est probable, Jean-Marie, que l'ensemble des paramètres qui occupent et qui habitent un match se sont tous révélés du côté des Toulousains.
02:24Les Toulousains étaient sans aucun doute en meilleure santé, en plus belle fraîcheur, en qualité athlétique sur ce jour-là, incontestablement au-dessus.
02:33Les Toulousains sont arrivés avec un jeu en place, maîtrisé, rodé, fluide et en même temps avec la pugnacité, c'est-à-dire la qualité de la constance qui ont donné un caractère inexorable.
02:48Les Toulousains hier, c'est un indicateur que les bordelais vont devoir prendre en charge, tous les Toulousains qui ont joué, ils ont été 23 rentrés sur le terrain,
02:59tous ont été meilleurs que leur adversaire direct. Aucun bordelais ne s'est hissé au niveau, ou à plus forte raison, à dominer son adversaire.
03:09Donc tous les talents nécessaires à la performance étaient du côté Toulousain et en même temps, il s'est passé le déroulé le plus à la fois redouté et qui est le plus terrifiant,
03:30c'est que Bordeaux n'a pas très bien commencé, assez rapidement ils se sont trouvés un peu accablés, en fin de première mi-temps, ils avaient déjà 4 essais dans le nez et le destin du match leur avait échappé,
03:44la désespérance a commencé à habiter l'allure des joueurs bordelais et lentement mais sûrement, fissure en deuxième mi-temps, milieu de la deuxième mi-temps, fracture,
03:55fin du match, déchirure absolue, abandon et effondrement, dans le délicateur les Toulousains ont marqué 4 essais, j'allais dire presque un drame humain qui m'aurait fait jouer.
04:08Comme à la parade, tout simplement, comme à l'entraînement presque pour les Toulousains.
04:14Alors il y a quelques jours, c'était sur Sud Radio avec vous Daniel Herrero, vous n'étiez pas très content du niveau de jeu affiché dans la demi-finale qui avait vu Bordeaux se qualifier pour la finale contre son adversaire du soir,
04:25est-ce que ça veut dire que de toute façon c'était joué, de toute façon il y avait un gouffre entre d'un côté Toulouse et de l'autre tous ses adversaires potentiels pour la finale ?
04:35Très honnêtement je le pense, si j'analyse l'ensemble des différents matchs qui se sont déroulés sur le sol national dans cette saison 2023-2024,
04:47Toulouse a toujours été au-dessus, l'allure, la tenue rubistique et la qualité du rubis qu'ils ont produit ces Toulousains a toujours été au-dessus presque de tous.
04:59La quasi-totalité des équipes qui jouent le championnat de France de rubis, meilleur qu'on appelle le top 14, ont presque tous un type de jeu basé sur la rudesse, la prudence, l'application, l'extrême discipline, la rigueur dans la concrétisation par le jeu au pied.
05:16Et il y a Toulouse qui propose des comportements plus modernes, plus enlevés, plus créatifs, qui plus est l'ensemble des joueurs toulousains sont titulaires de talents conséquents,
05:30ils ont une formation qui est considérable, ils ont une cinquantaine de joueurs qui a pu produire à peu près le même type de rubis plutôt moderne et plutôt offensif et ils se sont détachés de façon considérable.
05:42L'ensemble du rubis, excepté peut-être ces bordelais qui ont essayé sur la saison, qui ont essayé de produire, d'innover un tantinet, ils étaient ceux qui avaient conquis une assez belle estime ces bordelais dans la volonté de créer du jeu.
05:58Ils sont loin encore du maître toulousain, Toulouse fait la course en tête comme dirait nos amis du Tour de France aujourd'hui, Toulouse fait la course en tête, Toulouse est assez loin devant, Toulouse est maître de son jeu et Toulouse surtout est d'une modernité que l'ensemble du rubis français pour l'instant a envie et n'arrive pas à rejoindre.
06:16Est-ce que la performance toulousaine peut induire une évolution d'ensemble du rubis français ? Je l'espère.
06:22Oui, en tout cas que ça fasse tâche d'huile, ce serait pratique. Quoi qu'il en soit, dernière question pour vous mon cher Daniel, on a souvent dit avec vous notamment sur Sud Radio, en France on préfère quand même, c'est encore plus prestigieux de décrocher le Brénus que la Coupe d'Europe.
06:36Est-ce qu'on peut quand même dire cette année que c'était plus facile d'être champion de France pour Toulouse que d'être champion d'Europe ?
06:42Si on observe les purs résultats, on pourrait presque dire oui, mais l'analyse doit intégrer l'idée que la Coupe d'Europe c'est 7 matchs à gagner, c'est quand même une compétition courte avec des adversaires récents, 3-4 équipes à dominer ou 4 ou 5.
07:02C'est le parti de la saison, le cœur de la saison qui donne en même temps à ce qu'on pourrait appeler le travail foncier, l'installation de l'équipe, pas tout à fait les mêmes rigueurs.
07:14La Coupe d'Europe c'est quand même évidemment un titre et une consécration superbes, mais le championnat c'est la distance, c'est la vie collective, la groove, c'est l'intégration à une cité et à la morale de la cité.
07:28Le championnat c'est la constance, c'est en même temps la perspective d'une évolution, d'une gestion de la santé qui est incroyablement difficile et à la fois magnifique.
07:38Quand tu peux amener sur 10 mois d'une saison un collectif d'une cinquantaine de joueurs dans une dynamique de croissance, d'évolution et en même temps d'espérance, honnêtement le championnat reste une épreuve sublime et les Toulousiens vont en voir que même dans cet exercice là, ils auraient été encore une fois exceptionnels.
07:58Surtout être capable de faire un sprint de cette cavité là, à la fin d'un marathon de cette longueur là, c'est quand même ahurissant.
08:05Merci beaucoup Daniel Herrero.
08:10Évidemment, La Voix du Rugby sur La Radio du Rugby, Daniel Herrero.
08:14On vous retrouve la saison prochaine parce que c'est quand même un sacré championnat qu'on vient de vivre et ça tombe bien, on a prévu sur Sud Radio de vivre le prochain encore une fois.
08:22Déclaration d'amour au rugby français, c'est ce qu'on pourra vivre tous les week-ends, toujours sur Sud Radio.