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François Trillo reçoit Antoine Dupont star du XV de France et du Stade Toulousain pour une interview exclusive Sud Radio

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##INTERVIEW_ANTOINE_DUPONT-2024-11-01##

Category

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Sport
Transcription
00:00SUD RADIO, l'interview exclusive d'Antoine Dupont, François Triot.
00:06Bonjour à tous et merci d'être sur Sud Radio.
00:09Bonjour Antoine Dupont.
00:10Bonjour.
00:11Je suis très honoré d'être ici avec toi.
00:13On va se tutoyer pour cette interview exclusive.
00:16Je suis le représentant de la team rugby bien sûr de Sud Radio
00:20qui est la radio du rugby, celle qui fait vivre bien sûr
00:22la Pro D2, le Top 14 et tout le rugby international.
00:25On est heureux d'être au Stade Toulousain avec toi Antoine
00:28pour cette interview.
00:31Tout d'abord, félicitations parce qu'aujourd'hui
00:33et depuis quelques jours, on le sait, tu vas réintégrer le 15 de France.
00:38Ce n'est pas franchement une surprise.
00:40Non mais bon, c'était quand même une période qui a été longue au final.
00:45La plus longue peut-être pour moi sans jouer avec l'équipe de France.
00:48Évidemment, j'ai suivi le tournoi à distance
00:51et j'ai été déçu comme mes coéquipiers des prestations
00:55qui n'étaient pas forcément au niveau de nos espérances.
00:58On espère qu'on pourra redresser la barre pour cette tournée.
01:01Tournée de novembre, on va en reparler un petit peu plus tard.
01:04Retour à la compétition là aussi il y a quelques semaines.
01:07Tu le juges comment ton retour à la compétition au rugby à 15 ?
01:11On a eu deux victoires en deux matchs.
01:13C'était plutôt positif.
01:15Évidemment, ce triplet qui a fait beaucoup parler
01:18pour le match où je suis revenu contre Clermont.
01:21Au final, c'est des situations où j'essaye d'être à tous les matchs.
01:25Quand je reviens de trois mois de vacances, ça marche.
01:27Peut-être que je leur avais manqué.
01:29Ils voulaient me faire des passes plus que d'habitude.
01:31Un triplet en neuf minutes, c'est rare.
01:33C'est ça surtout.
01:35Aussi, au-delà du triplet, c'était le fait qu'ils soient si rapprochés.
01:41Tu penses que ton retour a été bon.
01:43Tu te mets quelle note sur ces premiers matchs ?
01:46Je laisse les journalistes me noter. Ils adorent faire ça.
01:50Souvent, c'est très bon pour toi.
01:53En tout cas, en termes de sensation,
01:55on se réadapte vite quand tu as terminé sur le 7.
01:59Ensuite, il y a eu dix semaines de vacances sans rugby.
02:04Est-ce qu'on retrouve vite les habitudes ?
02:07J'étais quand même passé au club deux ou trois fois.
02:10Pendant le mois de septembre, je venais.
02:12Je faisais un ou deux jours où je faisais de la prépa.
02:14Je faisais les séances collectives avec l'équipe.
02:16Ça me permettait de garder un pied dedans.
02:18Le système n'a pas beaucoup changé.
02:21Il y a quelques évolutions.
02:22Tous les joueurs, je les connais par cœur.
02:24Au bout de quelques jours d'entraînement, ça revient très vite.
02:28On sait que dans un groupe de rugby, notamment au Stade Toulousain,
02:30il y a une bonne ambiance.
02:32Quand on est absent si longtemps, forcément, il y a un accueil.
02:35Est-ce que tu as dû faire quelque chose ?
02:37La Corée, évidemment.
02:39Avec Nelson, on n'y a pas échappé dès qu'on est revenus tous les deux.
02:42On a dû leur montrer un peu parce qu'ils étaient quand même hyper impressionnés.
02:46La danse du rugby à 7.
02:49Au bout d'un moment, c'était un peu…
02:52Un peu redondant, oui.
02:54J'ai cru percevoir sur certaines,
02:56notamment sur la célébration du 14 septembre, je crois,
02:59où tu étais un peu à l'écart.
03:00Tu étais moins dans le rythme.
03:02J'étais toujours un peu à l'écart au cas où il y a une fausse note.
03:05Je préférais me cacher un peu.
03:07C'est le plaisir quand même de retrouver le Stade Toulousain.
03:09C'est un peu la maison.
03:10Oui, bien sûr.
03:11Quand on part pendant la période qui a été la mienne de repos,
03:15j'ai pu me régénérer, me profiter pour faire d'autres choses aussi.
03:19Mais j'étais content aussi de revenir au club.
03:22Au-delà du rugby, j'ai beaucoup d'amis dans l'équipe.
03:25Et de pouvoir retrouver ce quotidien de l'équipe,
03:28déconner avec les mecs, pouvoir s'entraîner aussi.
03:31Puisque le retour au terrain, évidemment, ça me titillait un peu à force.
03:36Donc il y avait beaucoup d'enthousiasme quand je suis revenu.
03:3810 semaines, c'était ton choix ?
03:39Ou c'était une obligation légale, par exemple ?
03:42Non, c'était une discussion qu'on avait eue avec Hugo déjà la saison passée.
03:46De savoir combien de temps serait ma coupure.
03:49J'ai aussi réfléchi en fonction de la tournée avec l'équipe de France,
03:53la tournée de novembre, où je savais qu'il me faudrait quelques semaines
03:56pour me remettre en jambe.
03:58On est tombé sur cette date-là qui concordait pas trop mal.
04:02Une reprise, tu es rentré le lundi et tu étais dans le groupe dès le samedi.
04:07Je savais depuis le début que j'étais pressenti pour être sur la feuille
04:11dès le week-end qui arrivait.
04:13Donc il fallait que j'arrive quand même en forme.
04:15On a vu quand même ton été, si on te suit sur les réseaux sociaux.
04:18On a vu que tu as joué à toucher, que tu as fait du tennis,
04:21que tu es allé faire un peu de foot américain.
04:23Tu as un peu varié les plaisirs.
04:25Le sport fait partie intégrante de ton quotidien.
04:27Oui, bien sûr. Je me passionnais de sport à la base.
04:31Quand j'étais petit, je pratiquais un peu tous les sports.
04:34Au moment qu'il y avait un ballon, quelque chose de ludique, ça m'intéressait.
04:38C'est vrai qu'avec nos carrières, on n'a pas forcément l'occasion
04:41d'avoir des plages à part l'été, de pouvoir faire d'autres choses,
04:44de pouvoir se dépenser en faisant autre chose que du rugby.
04:48Comme ça m'avait un peu manqué aussi cette période d'innocence presque,
04:53où juste on s'amuse avec les copains, j'ai pu en profiter cet été.
04:57On est content en tout cas de te retrouver.
04:59On est sur Sud Radio pour cette émission spéciale avec Antoine Dupont.
05:02Une interview exclusive. La tournée de novembre arrive avec le 15 de France.
05:07Tu vas réintégrer, après un an d'absence, après ce quart de finale perdu,
05:11on y reviendra, mais un an sans match international à 15,
05:15tu redoutes un peu le retour, même toi Antoine Dupont ?
05:18Oui, bien sûr, il y aura toujours de l'appréhension,
05:21comme j'en avais avant de revenir le week-end contre Clermont.
05:24Mais c'est ça qui est stimulant aussi, qui nous motive à faire les efforts au quotidien,
05:30à se préparer de la meilleure manière pour essayer de répondre aux exigences du niveau international.
05:35On le sait, on est quand même au-dessus du top 14,
05:38surtout qu'on a quand même du lourd qui arrive en novembre et il faudrait être prêt.
05:43Je crois qu'il y a les All Blacks, le 16 novembre.
05:47C'est pas mal, un an après la Coupe du Monde, match d'ouverture, victoire,
05:50dans l'étuve du Stade de France.
05:53Oui, bien sûr, c'est toujours quand même des matchs mythiques,
05:56de pouvoir avoir la chance de jouer les All Blacks.
05:59En plus, à Paris, évidemment, il n'y aura pas que ce match-là,
06:02mais bien sûr que ce sera le match phare de la tournée.
06:05C'est le coup d'envoi aussi, un nouveau cycle pour toi, cette tournée ?
06:09C'est le coup d'envoi vers la Coupe du Monde 2027 ?
06:12Oui, bien sûr, et puis aussi le nouveau staff que je n'ai pas pu côtoyer au quotidien,
06:16même s'il y a eu des échanges, il y a eu de la nouveauté dans le staff,
06:21physique, rugby, aussi sur le terrain.
06:24Beaucoup de nouveaux joueurs aussi, on l'a vu dans cette liste,
06:27que je n'ai pas trop côtoyé non plus, si ce n'est les week-ends en top 14,
06:31mais dans l'équipe d'en face.
06:33Donc oui, il y aura pas mal de nouveautés,
06:36et évidemment que ça nous projette vers le prochain objectif ultime,
06:39qui sera la prochaine Coupe du Monde.
06:41Voilà, le titre qui te manque, mais on ne va pas remuer le couteau dans la tête.
06:45Patrick Carlettas, donc, fait partie des nouvelles têtes que tu vas découvrir.
06:48Il y a aussi un nouveau concurrent, Nolan Legarek.
06:51Là aussi, ça fait partie des nouveautés.
06:53Tu vois ça de quel œil, cette jeune génération ?
06:57Tu n'as que 27 ans, tu en auras bientôt 28, mi-novembre,
07:01mais même un joueur comme toi se dit, tiens, attention à ce concurrent ?
07:06Quand on regarde les dates de naissance de certains dans la liste,
07:09même moi, je prends quand même un coup de vieux.
07:12Et oui, ils ont eu de très bons résultats avec les équipes de France jeunes,
07:15et c'est normal qu'avec les prestations qu'ils font en top 14,
07:18ils soient appelés Nolan, Emilien, Théo, Atti Sogbe, Paul Coste de chez nous,
07:23qui va arriver aussi.
07:25Nolan, j'ai eu l'occasion de le côtoyer déjà au tournoi, c'était 2023, je crois,
07:29où il avait fait une feuille de match où il n'était finalement pas rentré,
07:32mais qui était venu s'entraîner plusieurs fois avec nous.
07:35Et évidemment, à chaque fois qu'il y a un joueur de qualité à son poste,
07:39ça pousse toujours à essayer d'être meilleur,
07:42à essayer de se surpasser au quotidien et le week-end,
07:45et ça ne peut avoir qu'un impact positif.
07:47Alors, j'ai des questions de journalistes.
07:49Une, m'essoufflée par un certain Yoann Huger,
07:51qui est notre consultant rugby, qui est ton ancien coéquipier.
07:54M'inquiète.
07:55Non, ne sois pas inquiet.
07:56Il me dit, demande-lui ce qu'il pense du nouveau cadre
07:59qui va être fixé aux joueurs à la suite des dérapages en Argentine.
08:04Qu'est-ce qu'il pense de ça ?
08:06Et est-ce que toi, en tant que capitaine, tu as été, par exemple,
08:08consulté pour concevoir ce nouveau cadre par l'équipe en place,
08:12Jean-Marc Lhermé et Fabien Galtier ?
08:14Pour une fois qu'il a une question sérieuse, Yoann, c'est bien.
08:17Mais oui, évidemment, j'étais extérieur à tout ce qui s'est passé,
08:21que ce soit au tournoi, à la tournée de novembre.
08:23Moi, j'ai vécu ça de loin, même s'il y avait des échanges avec le staff
08:26et on a discuté avec Fabien.
08:28Et oui, bien sûr qu'il y a eu une réelle prise en compte des événements passés.
08:33Il y a des choses qui seront mises en place dès qu'on en a discuté
08:35et qu'il faudra qu'on en discute encore quand on va se retrouver.
08:39Mais oui, bien sûr que ça fera partie aussi des nouveautés sur cette tournée.
08:43Ça prouve que tu es sûr d'être capitaine.
08:45Et non, pas encore.
08:47On a discuté aussi avec Fabien et le staff qui, je pense, ont leurs petites idées.
08:51Tu sais que tu vas battre un record dans cette tournée de novembre.
08:55Si tu es capitaine une fois, tu égaleras Jacques Fouroux.
08:58C'est quand même…
08:59C'est beau, oui.
09:00Oui, c'est pour toi qui as joué à Hoche, ça veut dire…
09:02Ça me parle, oui.
09:03Oui, ça te parle.
09:04Et si tu es capitaine deux fois, tu égaleras Michel Krost, le Pyrénéen que tu es.
09:08Alors, c'est plus ancien.
09:09C'est plus ancien, mais oui, bien sûr.
09:10Mais ça fait partie des grands noms du rugby français.
09:12Tu suis toujours cette culture du rugby.
09:16Même si on t'est pris dans ton quotidien, cette histoire de rugby, elle a accompagné ton enfance.
09:24Oui, bien sûr.
09:25Et toujours encore ?
09:26Oui, toujours.
09:27Et ça le sera toujours.
09:28Le rugby a toujours une place hyper importante dans ma vie.
09:32Et cette passion-là, vu que je l'ai depuis petit, j'ai pu la nourrir aussi des joueurs
09:36que je regardais quand j'étais petit, mais aussi des joueurs qui ont fait partie
09:39des grands moments de l'équipe de France.
09:42On a toujours beaucoup de respect pour tous ces anciens joueurs de l'équipe de France
09:46avec qui on a peu l'occasion d'échanger au final, mais il y a quand même toujours
09:50beaucoup de respect.
09:51Du respect, bien sûr.
09:52Et surtout, quand même, une année 24 qui restera gravée à jamais dans ta tête,
09:58en tout cas dans l'histoire du rugby français, mais aussi pour toi.
10:02En termes d'émotion, où tu places la barre entre le doublé, par exemple, toulousain,
10:06qui est assez rare.
10:08C'est le deuxième, mais ce n'est quand même pas fréquent.
10:11Et ce type de championnat olympique, en termes d'émotion, c'était quoi le plus fort ?
10:15C'est toujours très difficile de graduer les émotions qu'on vit dans des moments
10:20comme ça.
10:21Et c'est très souvent lié aussi au scénario, à comment se passe le match.
10:28Au final, la plus dure finale des trois, ça a été celle de la Coupe d'Europe.
10:32On a eu un scénario compliqué avec des prolongations.
10:36On finit avec un carton rouge, donc beaucoup de tensions.
10:40Évidemment, quand il y a un match qui est aussi tendu qu'il y a un dénouement heureux,
10:44il y a tout un relâchement de tout ce qu'on a magasiné pendant 100 minutes.
10:48Je pense que le coup de sifflet final, ça a été peut-être le plus fort sur la Coupe d'Europe.
10:53Et malgré ça, il y a ce doublé avec ce match et ce scénario qu'on connaît, qui au final
10:59ne nous a pas laissé de suspense.
11:01Mais une fois qu'on réalise qu'on a fait un deuxième doublé qui reste historique
11:05dans le rugby français, on se rend vraiment compte qu'on a fait quelque chose de grand.
11:11Et trois semaines après, un mois après, je me retrouve avec une médaille d'or olympique
11:15autour du cou.
11:16Je pense qu'on a presque tous été dépassés par ce qui nous est arrivé.
11:21C'était le premier jour des JO officiels, puisque c'était le lendemain de la cérémonie
11:24d'ouverture.
11:26Une fois qu'on a eu cette médaille autour du cou et tout ce qui s'en est suivi, ça
11:29a été des moments incroyables.
11:33Ce qu'on n'aurait pas pu imaginer, c'est qu'on a vraiment pu mesurer l'impact que
11:38peuvent avoir les JO dans le monde entier et encore plus en France, puisqu'on recevait
11:44ces jeux.
11:45On a vraiment eu cette sensation d'avoir déjà lancé ces jeux pour toutes les équipes
11:49de France.
11:50Je pense que ça a donné beaucoup de motivation, peut-être plus aussi aux équipes collectives,
11:56puisqu'on s'y retrouve un peu plus.
11:58Mais même dans les sports individuels, on a vu d'autres joueurs, d'autres athlètes
12:01qui ont gagné et qui ont dit que ça les avait motivés.
12:05De ressentir tout cet amour des gens, c'est dur à mesurer, c'est dur de mettre des mots
12:11dessus, mais c'était bien sûr une joie incommensurable.
12:14Et à la fois, j'étais au tournoi de Madrid, j'ai vu les JO, tu as dégagé une telle
12:21impression de facilité qu'on avait l'impression que c'était tranquille.
12:25Ça m'intéressait justement que tu me racontes ça de l'intérieur.
12:30Parce que quand tu rentres face au Fiji en finale, on a l'impression qu'un sprint,
12:34une dormise intérieure à Grand Didier, tout semblait facile.
12:39Il y a des fois où les planètes s'alignent.
12:42Après, on voit mon sprint, mais si on regarde la hauteur où saute Aaron pour récupérer
12:48le coup d'envoi, on le sait, à 7, les coups d'envoi, c'est quelque chose de crucial
12:52si on veut pouvoir être performant.
12:54Et après, je me retrouve avec mon premier ballon à avoir un boulevard devant moi, avec
12:59un joueur qui revient, mais avec du champ.
13:02C'est un boulevard.
13:04J'ai quand même de la place.
13:07Après, je suis rentré avec beaucoup d'envie, de motivation.
13:11Je me rends compte de l'extérieur où ça passe.
13:13Cette action-là, je pense qu'elle nous donne un coup de boost pour la fin du match.
13:17Mentalement, je pense que c'est là qu'on est passé devant les Fijiens, qui ont senti
13:22qu'il y avait une énergie au sein de nous qui allait nous pousser, et qui allait surtout
13:31les pousser à eux, pour le dénouement qu'on connaît.
13:34Je savais que tu allais plus ou moins me répondre ça.
13:38Mais quand tu es à Madrid, dans ce quart de finale, c'est contre la Grande-Bretagne,
13:42que tu as le meilleur joueur anglais, Ferguson, et que tu le repousses sur 20 mètres.
13:47Il allait te pousser en touche.
13:49Il en va quand même de la suite du tournoi pour l'équipe.
13:52On a l'impression que c'est simple.
13:56Quand on me voit dans l'état dans lequel j'étais dans l'ambute après, ce n'était
14:00pas simple, parce que le rugby à 7, il te pousse dans tes retranchements physiques,
14:05où j'ai fini, où j'ai été pendant les matchs dans des états où ça ne m'est
14:09jamais arrivé d'être à 15.
14:11On voit des fois que ce n'est plus le corps qui parle, c'est la tête.
14:16Je me retrouve face à ce joueur qui était le moins costaud de l'équipe.
14:21Je savais que j'avais plus de chances de pouvoir l'éliminer en lui rentrant dedans.
14:26Au final, je n'avais pas d'espace.
14:29Je tente beaucoup de choses sur le terrain.
14:33Quand ça arrive dans des moments importants comme celui-là, ça pousse aussi toute l'équipe.
14:39On est toujours avec Antoine Dupont sur Sud Radio Interview, exclusive pour revenir pour
14:45vous, les amateurs de rugby, sur cette saison assez incroyable.
14:49Qu'est-ce que ça t'a apporté le 7, notamment pour le meilleur point d'amélioration que
14:53le 7 t'a apporté ?
14:55Je pense que ça a été surtout mental.
14:59Je l'avais dit et répété que ça m'avait fait énormément de bien de vivre une nouvelle
15:03aventure, de vivre quelque chose de nouveau, de casser ma routine, de sortir de ma zone
15:07de confort, même si ce n'était pas évident.
15:09Au début, le pari a été réussi et ça m'a donné énormément d'énergie à chaque fois
15:13que je revenais avec le stade toulousain.
15:16Je pense que ça s'est vu sur la fin de saison.
15:18J'avais un enthousiasme que je n'ai quasiment jamais eu sur une fin de saison avec Toulouse
15:23parce que physiquement, les saisons sont très longues, mentalement aussi.
15:27Je pense que ça m'a déjà apporté ça.
15:29Après, sur le rugby, il y a toujours des spécificités.
15:32On m'a parlé sur le rugby, par exemple, que je ne travaillais pas jusqu'à présent
15:36et qui m'a permis d'avoir une corde plus à mon arc.
15:41Et sur la préparation physique, puisque j'ai fait des séances spécifiques pour travailler
15:47les longues courses, les longues distances et ça m'a permis d'améliorer ma vitesse
15:51aussi qui m'a forcément servi à 15 derrière.
15:54Ça a été dur ce double projet pendant quasiment un an ?
15:58Pendant six mois, oui.
16:00Ça a été quand même raide.
16:02Parce que faire les allers-retours, à chaque fois, il fallait que je me prépare pour le set.
16:07Quand je revenais, il fallait que je rebascule sur les efforts du 15.
16:09Physiquement, c'était quand même très dur.
16:12Surtout que le tour de Madrid est arrivé six jours après la finale de la Coupe d'Europe.
16:16Tu n'as pas pu la fêter cette finale de la Coupe d'Europe ?
16:19J'ai fait le soir même pour marquer le coup.
16:22Mais après, dès le lendemain, j'étais avec les mecs, mais je ne fêtais plus.
16:26Parce que je savais que le lendemain, je prenais l'avion pour aller à Madrid.
16:30Et c'était un moment où, sur le coup, c'était dur.
16:33Parce qu'on s'entraîne tellement dur pour arriver à vivre des moments de joie et de
16:38liesse comme ça, que quand tu ne peux pas en profiter, c'était dur de partir.
16:42Mais je savais depuis le début que j'allais avoir six mois où j'allais devoir faire
16:46des sacrifices pour arriver à quelque chose de grand, espérer quelque chose de grand
16:50à la fin.
16:51Et évidemment qu'à chaque fois, les événements et les résultats m'ont donné raison.
16:55Oui, c'est vrai.
16:57Qu'est-ce que tu peux importer de ce que tu as appris du set dans ton quotidien aujourd'hui
17:01de quinziste ? Est-ce qu'il y a des choses que tu vas garder sur la préparation physique,
17:04sur la préparation mentale ?
17:06Oui, je pense que sur la préparation physique, je vais essayer de garder un peu tout ce
17:10qu'on a travaillé, aussi sur tout le travail d'appui, puisqu'évidemment, on le sait,
17:14le jeu de duel à 7, il est hyper important.
17:16Et nous, à 15, des fois, on se concentre plus sur l'organisation collective, les schémas
17:20collectifs, se trouver, trouver du lien.
17:23Et toute cette qualité de duelliste que j'avais, je l'avais un peu perdue, laissée de côté
17:29sur le terrain, mais aussi à l'entraînement la semaine et de pouvoir le retravailler.
17:33J'ai repris aussi du plaisir là-dedans.
17:35Et donc, tout ce travail-là, j'arrive à le continuer aussi.
17:39Et je pense aussi sur la préparation du match.
17:42Il y a beaucoup plus, je n'ai pas envie de dire de légèreté, mais de décontraction
17:47quand on est avec le 7.
17:49Il y a toujours cette idée de l'ambiance avec la musique.
17:52Mais elle est réelle.
17:54Quand tu joues trois matchs dans la journée, tu ne peux pas passer toute une journée hyper
17:58focus, tu perds trop d'influx, trop d'énergie.
18:01Et tu as besoin d'avoir ces moments où tu peux déconner.
18:04Et malgré ça, cinq minutes après, tu switches, tu prépares ta vidéo et ton match qui est
18:09une demi-heure ou trois quarts d'heure après.
18:11Et ça, ça m'a quand même aussi fait beaucoup de bien.
18:14Et de me dire qu'aussi, j'étais capable d'avoir cette décontraction qui ne m'empêchait
18:20pas d'être hyper concentré et prêt le moment d'après.
18:23Qu'est-ce que tu vas garder du 7 ? Tu vas suivre encore le circuit ? Tu vas aller les voir ?
18:29Aller les voir, ça va être compliqué.
18:32C'est une étape en Europe.
18:34Mais oui, les suivre bien sûr.
18:36Au-delà des joueurs, on a vécu une aventure incroyable entre nous.
18:41Il y en a pas mal qui sont restés dans le circuit.
18:43Donc, continuer à garder contact évidemment.
18:46Et là, je pense qu'on va se croiser aussi quand on sera à Marcousi.
18:49Donc, ça sera sympa de pouvoir échanger.
18:52Eux, ils préparent Ronde-Dubaï qui arrivera à la fin du mois.
18:55Et ça sera cool de pouvoir continuer à aller voir.
18:59Et puis, ceux qui sont en top 14, quand on croise les week-ends.
19:02Là, j'ai croisé Aaron, Grandidi et Apo qui n'étaient pas sur le terrain.
19:06Mais avec qui j'ai pu discuter un peu après.
19:09C'est toujours des moments sympas.
19:12C'était aussi cette expérience à 7 une façon de mieux oublier ou digérer la Coupe du Monde 2023.
19:19Tu l'avais certes anticipé avant.
19:22Ça s'est retrouvé être un peu ça, oui.
19:25Parce que c'est arrivé juste quelques mois après ce quart de finale.
19:30Donc oui, bien sûr que ça m'a permis de me plonger dans une aventure différente.
19:33De me remotiver avec de nouveaux objectifs.
19:36Mais oui, comme je l'avais dit, ça faisait plus d'un an et demi que tout était calé.
19:40Avec le club, avec la FED.
19:42Donc la principale motivation n'était pas là.
19:45Mais ça s'est avéré être un peu ça.
19:48Bien sûr que ça m'a fait du bien.
19:50Un an après, l'Afrique du Sud, c'est la plus dure défaite de ta carrière.
19:57Elle est comment ? Tu l'as digérée ? Tu l'as re-regardée le match ?
20:00Oui, je l'avais regardée le lendemain directement.
20:03Parce qu'il y avait évidemment beaucoup de frustration.
20:06Mais oui, bien sûr que ça sera toujours douloureux.
20:09Je pense que ça le sera certainement toute notre vie.
20:12Mais malheureusement, on ne peut pas revenir dessus.
20:15Il faut arriver à vivre avec, à relativiser, bien sûr.
20:19Mais il y aura toujours des regrets sur ce match.
20:22On en parlera pendant encore longtemps, je pense.
20:26C'est aussi un moteur pour les trois ans qui arrivent.
20:29C'est la tournée, le tournoi qui va arriver.
20:34C'est aussi penser à ces moments difficiles pour avancer ?
20:38Oui, non. Je ne pense pas que ce soit un motif de revanche ou quoi que ce soit.
20:43Mais on sait que chaque match international qu'on va jouer là,
20:48on va le jouer pour préparer la Coupe du Monde qui arrive en 2027.
20:52Il y aura plein de nouveaux objectifs à court terme, à moyen terme d'ici là.
20:56Avec les échéances qu'on connaît.
20:58Mais je pense que maintenant, on a cette expérience-là.
21:01On est arrivé après la Coupe du Monde 2019.
21:03Au premier tournoi 2020, on ne savait pas trop où on mettait les pieds.
21:06On était très jeunes.
21:08Pour la plupart, on avait peu connu de victoire avec l'équipe de France.
21:12On sait tout le chemin qu'on a parcouru et toute la confiance qu'on a gagnée
21:16pour arriver le plus près possible pour cette Coupe du Monde.
21:19On sait le travail qu'il nous reste à faire sur les trois prochaines années
21:22pour pouvoir postuler et prétendre à gagner ce titre.
21:25Ce titre que tout le rugby français attend.
21:28Antoine Dupont, les Jeux, en termes de notoriété, tu as senti un impact ?
21:34Par rapport à ton notoriété qui était très importante.
21:37Et le boost de notoriété lié au jeu ?
21:40Oui, bien sûr.
21:41Déjà avant, quand j'étais en fin de saison,
21:44quand j'ai commencé à annoncer que j'allais jouer avec le CET après les premiers tournois,
21:47les gens, quand ils me croisaient, me disaient qu'une chose,
21:49c'était bonne chance pour les JO.
21:50Il n'y avait plus de top 14 de Coupe d'Europe.
21:53On sent vraiment que les JO, il n'y a rien de plus fédérateur dans le sport.
21:58Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui n'étaient pas passionnés de rugby,
22:02même pas de sport de base, qui se sont mis à nous soutenir
22:05et à nous féliciter une fois qu'on a eu gagné ce titre.
22:09On a pu tous se rendre compte de l'ampleur que ça avait pu avoir dans le pays.
22:14J'avais déjà une image, une notoriété qui était assez importante,
22:20mais qui a un peu grossi encore cet été.
22:24C'est quoi l'impact sur ton quotidien ?
22:26C'est compliqué de sortir dans la rue ?
22:29Un peu comme Mbappé, parfois on entend son quotidien qui n'est pas facile.
22:33Est-ce que c'est devenu comme ça pour toi ?
22:35Oui et non.
22:37À chaque fois que je sors, les gens me reconnaissent,
22:40mais ce n'est pas pour ça qu'ils viennent me déranger.
22:43Ils respectent aussi, je pense qu'ils sont très respectueux.
22:45Ils sont habitués à me croiser aussi à Toulouse.
22:49Ça n'empêche pas que j'ai une très belle collection de casquettes.
22:53Malgré ça, ça ne m'empêche pas d'avoir une vie quasi normale.
22:58Je pense qu'on a la chance dans le rugby d'avoir un public
23:01et des gens qui sont respectueux de notre vie et de notre personne.
23:06Comme je le disais, c'est toujours du positif.
23:08C'est dur de dire non.
23:10Tu sais que ma maman qui est gerçoise, qui a son franc parlé, elle a peur.
23:16Elle dit « j'ai peur pour Antoine » parce que maintenant tout le monde t'appelle Antoine.
23:19« Ils vont me le polluer », elle dit.
23:21Cette notoriété, il n'y a pas de risque.
23:24Tu vas rester le Antoine authentique qu'on connaît de Castelnau.
23:28Je n'ai pas eu comme peuvent l'avoir certains athlètes,
23:31je pense par exemple avec les JO.
23:33Un jour, personne ne te connaît.
23:34Le lendemain, tout le monde connaît ton nom.
23:37J'ai quand même eu une graduation.
23:40C'est arrivé progressivement.
23:42J'ai pu m'y accoutumer petit à petit.
23:44Que ce soit la notoriété, que ce soit les sollicitations extérieures,
23:48le partenariat.
23:49Je pense que j'ai maintenant une méthode qui fonctionne au quotidien,
23:54avec mon agent, avec mon club,
23:56dans lequel j'arrive à me retrouver, à m'épanouir
23:59et surtout à continuer à être performant sur le terrain
24:02parce que c'est ça qui reste le plus important.
24:05Je n'ai pas eu un énorme changement cet été,
24:07donc il ne devrait pas y avoir de changement sur moi personne non plus.
24:10Je peux rassurer ma maman.
24:12Tu as rencontré Lebron James, tu as rencontré Leo Messi.
24:15C'est quand même des superstars mondiaux du rugby.
24:19L'échange a porté sur quoi ?
24:21Ils connaissaient le rugby ? Ils avaient suivi le Seven ?
24:25Avec Lebron, c'était très bref.
24:27Il n'y a pas vraiment eu de discussion.
24:29Avec Messi, j'ai eu l'occasion de discuter plus longtemps
24:33de ce qu'on avait fait cet été.
24:35Il avait gagné la médaille à Pékin avec l'Argentine.
24:39De sa vie là-bas, de sa vie en France.
24:42Des échanges plutôt normaux,
24:44même si la personne en face de moi n'était pas vraiment.
24:47C'était assez impressionnant, évidemment,
24:52mais c'était quand même hyper cool
24:54de pouvoir avoir la chance de vivre des expériences comme ça.
24:56Tu es aussi allé voir les Chargers à Los Angeles,
25:01l'équipe de football américain.
25:03Est-ce que là, tu as observé des choses sur l'entraînement
25:06qui pouvaient t'intéresser,
25:08ou d'organisation, des choses que tu as pu peut-être répercuter au stade ?
25:13Si on a le même budget pour faire le centre d'entraînement,
25:15ça serait sympa.
25:17Leur stade, c'est 5 milliards.
25:19Le centre d'entraînement, c'était 400 millions.
25:21C'est pas mal.
25:23Il y a de quoi faire, mais c'est un autre monde.
25:26C'est un sport qui est complètement différent,
25:29mais évidemment qu'on peut y trouver quelques similitudes.
25:32J'ai pu échanger avec les staffs,
25:34de savoir comment ils travaillaient sur la défense,
25:37sur les changements de direction, les appuis.
25:40Sur le côté technique, c'est différent,
25:42mais je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup de choses
25:44qu'on puisse prendre en nous, ici, dans le rugby.
25:47Hugo Mola dit qu'il a souvent besoin de toi, Romain,
25:51les plus grands joueurs du stade,
25:53il a besoin de vous nourrir par des choses nouvelles.
25:55Toi aussi, tu as besoin d'aller chercher des nouvelles choses,
25:58autour de la préparation, de la data, de la diététique,
26:01de détails pour améliorer ta performance ?
26:04Oui, et je pense que c'est aussi de casser la routine.
26:08Au final, on est quand même jeunes,
26:10mais c'est ma huitième saison au stade,
26:13et c'est à peu près pareil pour tout le monde.
26:15Les saisons sont quand même répétitives, redondantes.
26:18Il y a beaucoup de matchs.
26:19C'est quand même dur, les semaines d'entraînement.
26:21Elles sont dures, que ce soit physiquement,
26:23parce que le week-end, tu prends des coups,
26:24et que la semaine, il faut t'entraîner dur
26:25pour être bon le week-end d'après.
26:27On a besoin d'avoir ces petites bulles,
26:30soit de faire autre chose, soit de changer la routine.
26:33Ça peut être un changement sur les méthodes d'entraînement.
26:36Ça peut être des améliorations.
26:38Puis aussi, c'est surtout arriver à se remettre en question tout le temps,
26:41parce que si tu refais ce que tu as fait la saison dernière,
26:43ça ne marchera pas,
26:44parce que les autres auront bossé plus,
26:45ils auront trouvé de nouvelles choses.
26:47Donc, tu as toujours besoin de te réinventer.
26:49Je pense que nous, c'est quelque chose
26:50qui nous motive aussi, notre génération,
26:52parce qu'on n'est pas forcément les plus patients, je pense,
26:55et on est très exigeants, que ce soit vers nous-mêmes
26:57ou les gens qui sont autour de nous.
26:59Je pense que ça motive tout le monde à se surpasser.
27:02C'est quoi l'objectif du Stade Toulousain pour 2025 ?
27:05Il est doublé en 2024 ?
27:07Pareil.
27:09C'est tout le temps ça, notre objectif, tous les ans.
27:11Mais évidemment, c'est très dur.
27:14On sait combien les saisons sont longues,
27:16même si je me répète,
27:18mais c'est la vérité.
27:20La Coupe d'Europe, la Champions Cup,
27:23reste un format différent
27:25où il faut être très bon sur chaque rencontre
27:28pour avoir un meilleur ranking pour les phases finales.
27:31Dès les matchs de décembre,
27:34il y aura des matchs à un jeu,
27:36même si ça ne sera pas des matchs couperés,
27:38ça sera tout comme.
27:40Il y aura toujours ces deux objectifs-là
27:43qui arrivent en même temps tous les ans
27:45et dans lesquels on essaie de performer au mieux.
27:47J'ai toujours été frappé dans tes conférences de presse,
27:49tu parlais de la Champions Cup,
27:51mais aussi avec l'équipe de France.
27:53Tu réponds aux médias étrangers désormais en anglais.
27:55C'est un challenge ça pour toi ?
27:57Parce que c'est récent,
28:00c'est depuis deux ans.
28:02Oui, j'avais pris quelques cours ici avec le club.
28:05C'était évidemment pour le terrain,
28:07mais aussi en dehors.
28:09C'est vrai que les étrangers qui sont ici,
28:12ils font souvent les soirs de parler français,
28:14donc vite tu parles en français,
28:16on n'a pas l'occasion de pratiquer l'anglais au quotidien
28:18qui est hyper important, on le sait aujourd'hui.
28:21Donc j'ai essayé de faire cet effort-là
28:23et je pense que c'est aussi apprécié des journalistes.
28:25Même si ce n'est pas toujours très correct,
28:27ils apprécient qu'on fasse l'effort.
28:29C'est très très bon.
28:31Mais c'est pas mal pour parler aux arbitres aussi.
28:33Oui bien sûr, de pouvoir échanger sur le terrain,
28:36on sait que même si ça n'a pas une influence,
28:40on ne va pas le faire changer d'avis,
28:42mais de pouvoir rien que lui poser un questionnement
28:44ou bien comprendre ce qu'il nous demande,
28:46c'est quand même hyper important cette relation-là.
28:48Il y a un débat un peu qui secoue le rugby entre guillemets,
28:51c'est le carton rouge allégé.
28:54La France est contre, on va dire,
28:56la fédération, les instances.
28:58Ton avis sur cette mesure
29:00qui pourrait quand même changer un peu
29:02la physiognomie des matchs ?
29:04C'est-à-dire qu'on met 20 minutes,
29:07l'équipe est à 14,
29:09et ensuite on fait rentrer un autre joueur
29:11que le joueur exclu.
29:13Est-ce que tu trouves cette mesure intéressante ?
29:15C'est dur de se positionner.
29:17Il faudrait faire au cas par cas.
29:19Ça dépend des actions.
29:21Il y a des actions où il y a zéro doute,
29:23où il y a vraiment une volonté de faire mal
29:25ou vraiment un non-respect de la règle
29:27qui mérite un carton rouge sans aucun problème.
29:30Mais il y a des fois, quand c'est à la 10 ou 20e minute du match,
29:33qu'il y a un fait de jeu qui fait que
29:35il y a par exemple un contact épaule-tête
29:37mais sans une grande gravité
29:39et que tu te retrouves avec un carton rouge un joueur à 14.
29:41Mais c'est vrai que ça change beaucoup le match
29:43pour un geste qui n'est pas très méchant à la base.
29:47Mais je pense que les arbitres ont quand même fait des efforts sur ça.
29:50Au début de l'adaptation de cette règle,
29:52il y avait énormément de cartons rouges.
29:54Il y en a quand même moins aujourd'hui
29:57et il y a plus souvent des cartons jaunes sur ce type d'action.
30:01De toute façon, on verra si on le teste.
30:03Oui, on verra.
30:05Mais ça peut aussi complexifier les règles
30:07qui sont déjà compliquées au rugby.
30:09Oui, mais il faut essayer de protéger l'intégrité des joueurs
30:12tout en gardant une certaine équité sur le terrain.
30:15Donc c'est une question qui n'est pas évidente.
30:18L'intégrité des joueurs, le calendrier, il y a un lien quand même.
30:22Aujourd'hui, tu as trouvé le bon rythme, le bon équilibre
30:27avec le Stade Toulousain.
30:29Je crois que l'an dernier, c'était une année spéciale
30:31puisqu'il y a eu le 7 qui s'est rajouté.
30:33Mais en gros, c'est cet équilibre-là,
30:35priorité à la Champions Cup,
30:37les matchs importants de Top 14
30:39et puis le reste, l'équipe de France.
30:42L'équilibre est trouvé ?
30:44Ou c'est encore trop ?
30:46On essaye. J'ai eu la chance d'avoir une gestion
30:48qui a été optimale l'année dernière.
30:51Au final, avec le 7, quand je suis revenu,
30:53il n'y avait pas de match de Top 14.
30:55J'ai pu avoir deux semaines de vacances
30:57après mes deux tournois.
30:59J'ai eu la chance d'avoir mon staff
31:01qui a fait les efforts pour qu'on me permette
31:03d'avoir des plages de récupération.
31:05Le problème, c'est que c'est chaque joueur
31:07qui doit négocier avec son staff
31:09pour pouvoir avoir des périodes de récupération.
31:11C'est ça qui reste le plus compliqué à faire.
31:13Des matchs, il y en a trop.
31:15Tout le monde le sait.
31:17Pourtant, rien ne change.
31:19Nous, on a vu à Toulouse,
31:21avec ce fonctionnement-là,
31:23avec des rotations, ça permet de maintenir
31:25une émulation, d'avoir des joueurs frais
31:27dans les moments qui comptent.
31:29Et surtout, d'avoir émergé d'autres joueurs.
31:31On a vu beaucoup de jeunes joueurs chez nous
31:33qui ont été très performants et qui nous ont permis
31:35d'avoir ce confort au classement sur la fin de saison.
31:37Parce que pendant les doublons,
31:39ils ont fait des super matchs.
31:41Et notamment permis cette magnifique saison,
31:43la saison dernière.
31:45Comment tu te projettes sur l'avenir ?
31:47Qui t'attire ?
31:49Pas vraiment.
31:51Aujourd'hui, je ne me projette pas
31:53dans l'entraînement.
31:55Après, la fin de carrière est encore
31:57normalement loin pour moi.
31:59C'est un objectif ? 4 coupes du monde ?
32:01Ou tu t'imagines aux Etats-Unis ?
32:03Je ne sais pas. Je ne suis pas du tout projeté.
32:05Je verrai comment est mon corps
32:07d'ici là, comment est ma tête aussi.
32:09Parce que c'est ça aussi qui dicte
32:11si on continue
32:13ou si on arrête de jouer à un moment donné.
32:15Je pense que j'aurai besoin à un moment donné
32:17de s'y couper, de faire d'autres choses
32:19quand j'arrêterai ma carrière. Peut-être que j'y reviendrai
32:21par la suite. Mais aujourd'hui, ce n'est pas un objectif.
32:23Donc, entraîner n'est pas une...
32:27Pas pour aujourd'hui, non.
32:29Tu ne seras pas le successeur d'un jour d'Hugo ?
32:31Jamais dire jamais. Mais aujourd'hui,
32:33je ne m'y vois pas quand je vois les horaires
32:35qu'ils font, honnêtement.
32:37Et le stress
32:39qu'ils mettent au quotidien, ça ne me donne pas
32:41envie. Je pense que j'aurais passé
32:43peut-être 15 ans de ma vie à faire
32:45des efforts au quotidien sur mon hygiène de vie,
32:47ma performance, être bon tout le temps,
32:49que j'aurais besoin à un moment donné de me relâcher
32:51et de faire d'autres choses. L'hygiène de vie ?
32:53La diététique, c'est des choses
32:55sur lesquelles tu es pointilleux ?
32:57Au quotidien,
32:59on est toujours en train de faire...
33:01Jamais d'écart ?
33:03Si, bien sûr. J'ai un problème avec le sucre
33:05en plus.
33:07Je n'ai pas une vie d'asset
33:09non plus, mais malgré ça, il faut
33:11toujours se coucher pas trop tard,
33:13bien manger,
33:15récupérer, faire la sieste
33:17pour être en forme toujours le week-end.
33:19Et c'est quand même une routine
33:21qui est hyper exigeante au quotidien.
33:23Contraignante. Ça veut dire que tu fais la sieste tous les jours ?
33:25Ouais, quasiment.
33:27D'accord.
33:29J'ai besoin de beaucoup de sommeil.
33:31Comme Lebron James,
33:33dans un documentaire actuellement qui...
33:35Je le regarde, le 5 majeur.
33:37Tout à fait. Lebron James dit
33:39que s'il est là encore à 30 ans,
33:41c'est parce qu'il dort.
33:43Il a une routine, les jours de match.
33:45Pour un match, le soir, il arrive à la salle à 8h30,
33:47il fait 3h d'entraînement,
33:49il rentre chez lui, 2h de sieste,
33:51il revient. C'est du basket.
33:53Mais il a
33:55une routine
33:57incroyable. Toi, le jour de match,
33:59c'est quoi la tienne ?
34:01Après, c'est complètement différent.
34:03Mais personnellement, ce que tu rajoutes par rapport
34:05au collectif...
34:07C'est pas grand-chose.
34:09Parce que lui, il a son coach
34:11qui vient lui faire des étirements, des massages,
34:13de la cryothérapie.
34:15Je vais regarder, peut-être que ça va m'inspirer,
34:17mais pour le moment, je ne suis pas là.
34:19J'ai encore mon corps qui fonctionne bien.
34:21En tout cas, de ce point de vue-là,
34:23c'est intéressant.
34:25Parmi tes activités, outre le fait
34:27d'être allé aux Etats-Unis,
34:29tu as aussi réouvert
34:31une maison familiale
34:33qui est devenue une maison d'hôtes.
34:35C'est important.
34:37Raconte tout ce projet
34:39parce qu'il dénote aussi ce que tu es,
34:41c'est-à-dire attaché à ta région.
34:43En fait,
34:45c'est à l'intérieur du domaine
34:47qu'on avait déjà rénové avec mon frère.
34:49Ça fait 3 ans maintenant.
34:51Il y a une partie, la maison familiale
34:53dans laquelle j'ai grandi, qui est au cœur du domaine
34:55qu'on loue pour avoir des couchages supplémentaires
34:57sur tous les événements qu'on fait.
34:59Du coup, on a fait cette opération-là
35:01avec Airbnb pour proposer
35:03l'allocation à des gens
35:05qui pourront venir dormir
35:07dans ma maison quand j'étais petit
35:09et pouvoir partager un moment avec eux
35:11dans mon village auquel je passe maintenant.
35:13Tout le monde le sait.
35:15Je suis très attaché parce que j'ai
35:17un noyau familial et amical
35:19très proche
35:21qui est originaire de mon village
35:23avec lequel je suis toujours en contact
35:25au quotidien, donc c'est important pour moi
35:27de pouvoir y revenir souvent.
35:29On peut même faire des passes avec toi, tu dis.
35:31Je vais y passer une après-midi
35:33avec eux, pouvoir échanger.
35:35Mon frère pourra leur faire une visite
35:37de la ferme et découvrir le domaine
35:39dans lequel on va ouvrir
35:41un restaurant au printemps 2025.
35:43Le fait d'être toujours
35:45proche de tes racines,
35:47c'est capital.
35:49Ça veut dire que tu joueras jusqu'à la fin de ta carrière
35:51au Stade Toulousain ?
35:53Aujourd'hui, je ne me vois pas jouer dans un autre club
35:55en top 14 que le Stade Toulousain.
35:57Je n'aurais pas de raison
35:59de changer.
36:01J'ai la chance d'être dans un club
36:03qui est performant,
36:05dans une ville qui est agréable à vivre
36:07et qui n'est pas loin de là où je suis originaire.
36:09J'ai tous les facteurs qui sont réunis
36:11pour pouvoir continuer de m'épanouir ici.
36:13Je ne sais pas si tu veux en parler,
36:15mais je sais que tu as aussi
36:17des intérêts
36:19personnels,
36:21notamment pour certaines startups
36:23qui ont un impact sur la
36:25biodiversité, je pense à Morpho,
36:27dans laquelle tu es engagé
36:29via le fonds d'investissement
36:31TeamPAC de Benjamin Kaiser.
36:33Est-ce que tu peux
36:35nous en parler ?
36:37C'est quand même un aspect
36:39qu'on ne connaît pas trop de ta vie.
36:41Oui, ça fait partie des opportunités
36:43qu'on me propose qui sont
36:45extra-rugby
36:47et qui sont toujours intéressantes, de pouvoir se pencher
36:49sur d'autres secteurs, sur d'autres
36:51milieux, avec TeamPAC
36:53qui propose. Il y a pas mal de joueurs de rugby
36:55qui travaillent avec eux, puisqu'évidemment
36:57Ben Kaiser qui est dedans,
36:59qui m'avait proposé d'investir dans
37:01cette startup qui participe
37:03à la reforestation, planter des arbres
37:05avec des drones dans des zones
37:07qui ne sont pas accessibles. Donc j'ai trouvé
37:09le projet hyper innovant
37:11et hyper cool, et évidemment avec une cause
37:13derrière, donc ça allie
37:15deux choses positives
37:17et ça me permet de pouvoir me pencher sur
37:19d'autres sujets aussi que le rugby.
37:21Mais ça veut dire qu'aujourd'hui,
37:23j'imagine que tu es très sollicité
37:25par des partenaires,
37:27tu regardes toujours l'aspect, on va dire
37:29l'impact est important,
37:31le sens ? Oui, bien sûr,
37:33c'est toujours important d'essayer de donner du sens
37:35aux choses qu'on fait et
37:37l'environnement, aujourd'hui
37:39on n'a pas besoin d'en parler
37:41pour savoir que l'urgence écologique
37:43elle est déjà là, donc sans m'en faire
37:45un porte-parole, j'essaie
37:47d'apporter ma touche comme je peux
37:49au quotidien. Ça veut dire que ça,
37:51ça fait partie des choses que tu t'imagines
37:53après ta carrière pour
37:55ton futur,
37:57ton avenir professionnel ? Je suis curieux
37:59de plein de choses,
38:01comme je me lasse assez vite aussi,
38:03je pense qu'il y aura
38:05beaucoup de secteurs qui m'intéresseront dans lesquels
38:07je pourrai me pencher et j'espère que j'en trouve
38:09rien qui me passionnera autant que le rugby.
38:11Bon alors, on est bientôt
38:13terminé, mais quand même, tes prestations
38:15de chanteur dans les rencontres du Pafautin
38:17ont interpellé quand même,
38:19c'est le moment, voilà !
38:21Je suis en train de préparer mon nouvel album
38:23qui devrait sortir bientôt,
38:25mais non, je n'ai pas découvert
38:27une carrière,
38:29ça m'a fait sortir de ma zone de confort,
38:31mais je ne m'y attendais pas pour le coup, donc je n'ai pas pu me préparer
38:33non plus, prendre le miel et tout
38:35pour avoir ma voix suave,
38:37mais c'était un moment hyper sympa,
38:39touchant, plein de
38:41sincérité,
38:43même si ce n'était pas évident,
38:45évidemment, puisqu'ils n'ont pas
38:47de filtre, ils n'ont pas le même prisme
38:49que nous, mais ils ont une pertinence
38:51que
38:53peu de gens ont,
38:55et c'était hyper intéressant
38:57de pouvoir le faire, cette émission.
38:59Ça fait partie des belles rencontres
39:01liées à ton nouveau statut.
39:03Antoine, on va te remercier
39:05d'avoir été avec nous, Antoine Dupont
39:07qui était donc l'invité exclusif
39:09de Sud Radio, c'était un plaisir,
39:11tu n'as pas un petit message pour Yoann UG, non ?
39:13Je vais te poser une question, parce que du coup,
39:15la dernière fois, il t'avait posé une question.
39:17Oui, mais là, il a été gentil, donc je vais juste
39:19lui passer un petit coucou et
39:21ça sera très bien. Moi, je me souviens qu'il a dit
39:23quand tu es parti aux Etats-Unis, de toute façon,
39:25tu étais parti avec Paul Pimienta, je crois,
39:27de toute façon, il ne peut pas rester tout seul.
39:29Il faut toujours qu'il soit avec un pote
39:31ou il ne peut pas rester seul.
39:33J'ai cet instinct grégaire au fond de moi,
39:35j'ai toujours eu besoin d'avoir du monde autour,
39:37je ne suis pas un solitaire. D'où cet
39:39attachement au rugby ? Bien sûr,
39:41les sports individuels, ça ne m'a jamais trop attiré.
39:43Tu joues au tennis ?
39:45Oui, mais je n'ai pas poussé aussi, je pense,
39:47pour ça, parce que j'avais besoin d'avoir
39:49les copains avec moi tout le temps.
39:51Les copains du Stade Toulousain,
39:53notamment, avec quelques Gersois
39:55qui sont venus, parce qu'il y a toujours cette fidélité
39:57tout au long de ta carrière.
39:59On pense à Anthony Gelon, Paul Graault,
40:01qui sont désormais aussi près de toi
40:03dans ton quotidien. On te remercie,
40:05Antoine Dupont d'avoir été avec nous. C'était un grand plaisir
40:07de partager ce moment. On nomne toute
40:09l'équipe rugby de Suden Radio, tous les auditeurs
40:11qui sont des gros amateurs de rugby.
40:13Tu sais que le rugby, c'est plus de 15 heures
40:15chaque week-end, le vendredi soir,
40:17la Pro D2, bien sûr, et puis ensuite,
40:19le Top 14, ou la Champions Cup en fonction du
40:21programme, ou le rugby international avec Daniel Herrero,
40:23qui te salue, bien évidemment,
40:25et qui nous
40:27égaye tous nos rendez-vous internationaux.
40:29Merci Antoine d'avoir été avec nous.
40:31Grand plaisir, et on se retrouve bien sûr
40:33pour les rendez-vous prochains sur Suden Radio
40:35pour parler rugby.

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