Après avoir intégré l’INSEP il y a seulement un an, Coralie Haymé se retrouve en finale des championnats du monde junior de judo à Olbia en Sardaigne (Italie) dans la catégorie des +78kg.
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00:00Il y a un an, j'ai été au Pôle France de Strasbourg, puis il y a eu le Covid, donc
00:20il y a eu le confinement et j'avais postulé à l'INSEP et j'avais été acceptée à l'INSEP,
00:24donc c'est comme ça que ça s'est fait.
00:25Ma dernière année au Pôle France de Strasbourg, mon objectif c'était d'intégrer l'INSEP
00:32à l'année qui suivait, donc vraiment pendant les compétitions, c'était vraiment là,
00:37il faut que je performe parce que je veux à tout prix intégrer l'INSEP et je sais
00:40que sur mon CV, mon palmarès, ça va favoriser le fait qu'ils m'acceptent.
00:44Quand j'ai commencé mes premiers mois à l'INSEP, c'était super dur.
00:52J'ai pris les filles de ma catégorie et je me suis dit, est-ce que c'est vraiment
00:57ma catégorie ? Puisque physiquement, je n'étais pas à la hauteur.
01:02Elles étaient toujours avant moi, elles étaient plus physiques que moi, il y en avait qui
01:05étaient plus lourdes.
01:06Gilles Bonhomme, c'est notre entraîneur à l'INSEP, on a beaucoup parlé, il me disait
01:19vraiment à l'entraînement, essaye de travailler la notion de plaisir.
01:22Tu sais faire judo, tu as des bonnes qualités, donc essaye de travailler la notion de plaisir
01:27et tu vas voir, ça va venir tout seul.
01:28Et dans ma tête, vraiment, je me suis concentrée sur ça, je me suis dit vraiment plaisir,
01:32plaisir avant tout.
01:33Et c'est venu tout seul, trois mois après, ça y est, j'avais compris, j'avais chopé
01:38le pli et vraiment, j'étais là pour me faire plaisir et c'est ce qui s'est passé
01:42en finale en fait.
01:43La première séquence, je monte les mains avant elle et carrément, quand je la lâche
01:55l'arbitrerie du maté, je la regarde et elle s'est dit waouh, qu'est-ce que je viens de
02:00me prendre.
02:01Vraiment, je l'ai vu dans son regard, elle a été assez surprise et donc je me suis
02:06dit que j'allais continuer comme ça sur ce terrain là.
02:09Je ne vais pas dire que je n'ai pas de souvenirs du combat parce que je l'ai au moins regardé
02:17trente fois clairement, mais carrément, c'était un automatisme.
02:23La fille, elle mettait ses mains, je faisais péter, je montais, pour moi, c'était j'attaquerais,
02:27je revenais.
02:28En fait, il fallait que je la fasse tomber et même si je ne la faisais pas tomber, il
02:31fallait que je sois à l'initiative.
02:32J'étais tellement concentré que je me disais, peu importe qui je vais prendre, je reste
02:42dans mon schéma et je continue à faire ce que je dois faire.
02:47Par contre, après, mon adversaire, c'est sûr qu'elle s'appelait Marie de Camps, elle
02:51venait du Pays-Bas et je l'avais déjà prise en cadette et je ne l'avais jamais battue.
02:56J'avais toujours pris trois Chido, je n'avais jamais gagné contre elle et donc je savais
03:00vraiment qu'elle allait me pourrir sur ça au Kumikata, qu'elle allait vraiment être
03:04super solide au Kumikata et que si je la laissais saisir mon kimono, ça allait être compliqué
03:09pour faire péter derrière et revenir et m'exprimer.
03:11Et c'est ce que j'ai fait, vraiment, j'ai tout donné et à un moment, elle a deux Chido,
03:33dans ma tête, je ne me suis pas dit, allez, on va sur le troisième Chido, j'ai vraiment
03:36continué dans mon schéma et puis j'ai continué, j'ai attaqué, j'ai attaqué, j'ai attaqué
03:44et à un moment, je crois que c'était 20 secondes avant la fin ou même pas, je trouve
03:49l'issue sur un taiyotoshi.
03:50C'est une prise que j'ai appris il n'y a pas très très longtemps, elle s'appelle taiyotoshi
04:01et je l'ai fait sur un genou parce qu'il y a plusieurs formes de prise.
04:04En gros, je me suis effacé sous la force de mon adversaire et j'ai mis ma jambe en
04:09barrage.
04:10Et avec sa force, elle est tombée avec l'impulsion que j'ai mis, elle est tombée et elle est
04:20tombée sur la tranche, donc elle a pris oazari, oazari et donc il restait 11 secondes, après
04:38quand il restait 11 secondes, elle me fait un seoi, vraiment sans trop d'impact, je réussis
04:44à la bloquer.
04:45Je travaille un peu au sol, il restait deux secondes et là, Gilles me dit, décale-toi
04:53vers là.
04:54Et vraiment dans ma tête, je me suis dit, je ne vais pas faire d'erreur, je vais juste
04:57poser mes mains et je vais laisser les choses se faire.
05:00Quand le gong retentit, je regarde le clan français, je vois tout le monde crier, je
05:09vois Gilles même super content, il est comme ça, il me regarde et là, je n'en revenais
05:14pas.
05:15Je n'en revenais pas, mais je l'ai fait, je n'en revenais pas, vraiment je n'en revenais
05:18pas.
05:19J'ai revu tous les moments de doute, tous les moments difficiles, vraiment, j'étais
05:30presque, pas tétanisée, mais je repensais à tout ça et je me disais, aujourd'hui,
05:34tu en es là, donc vraiment, il ne faut rien lâcher, il faut croire en ses rêves, il faut
05:38aller jusqu'au bout.
05:39Vraiment le judo, ce n'était pas spécialement ma voie principale au début, après quand
05:43je me suis engagée, je me suis dit, je m'engage à fond et aujourd'hui, je ne regrette pas
05:46parce que je n'ai rien lâché, je me suis entraînée comme une malade vraiment et je
05:50continuerai à le faire et aujourd'hui, ça a payé, vraiment, le travail paye et clairement
05:54tous mes entraîneurs qui sont sur ce tapis avec moi, quand ils m'ont dit félicitations,
05:57ils m'ont dit, voilà, le travail paye, vraiment, le travail paye et continue ma grande parce
06:01que tu mérites ce qui t'arrive, donc vraiment, ne lâche rien, tout peut t'arriver, le judo,
06:06vraiment, c'est un sport qui n'est pas fié, demain, tu peux être en haut et le lendemain,
06:12tu peux tomber.
06:13C'est parti ! C'est parti ! C'est parti !
06:17Les complices du championnat du Japon,
06:20pour les femmes de saison 7 en catégorie et de location,
06:24représentent la France !
06:26Il y a du monde derrière !
06:28C'est bien Ryo !
06:29Merci Marvin !
06:43Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org