Dans ce numéro d’A vos marques, focus sur les sports d’hiver. Quelques jours après les Championnats du Monde para sport d’hiver et avant les jeux Paralympiques de Pékin, Maxime Gras reçoit plusieurs athlètes de l’équipe de France handisport. L’occasion de revenir sur les résultats obtenus à Lillehammer et de se projeter sur le prochain objectif de l’équipe de France : les jeux Paralympiques. Invités : - Christian FEMY, directeur des sports d’hiver handisport - Arthur Bauchet, 4x médaillé paralympique en argent à PyeongChang en 2018 (para ski alpin) - Oscar Burnham, participera à ses premiers Jeux Paralympiques à Pékin (para ski alpin) - Benjamin Daviet, multi médaillé paralympique / Porte Drapeau pour Pékin (Para ski nordique) - Mathias Menendez Garcia, première participation aux Jeux Paralympiques (Para snowboard)
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00:00Salut, salut à toutes et à tous, bienvenue dans A vos marques, l'émission des disciplines
00:20handisport sur la chaîne Sport en France, un numéro 42 qui est placé sous le signe
00:26des sports d'hiver cette saison, me direz-vous, on va tirer le bilan et un très beau bilan
00:32d'ailleurs dans quelques minutes des premiers championnats du monde des parasports d'hiver,
00:36ils étaient tous réunis ces parasports d'hiver du côté de Lillehammer, une ville que l'on
00:40connaît bien en Norvège, spécialiste des organisations de grands événements, une
00:47belle moisson de médailles remportée par les équipes de France qui va nous permettre
00:53d'aborder le rendez-vous des Jeux Paralympiques, c'est dans quelques jours maintenant pour
00:58nos champions français. Pour aborder donc cette moisson XXL, un gros plateau puisque
01:03j'ai la chance d'être accompagné de Christian Femi, bonjour Christian !
01:07Bonsoir, bonjour !
01:08Oui, oui, comme vous voulez, comme vous voulez, directeur des sports d'hiver handisport,
01:14vous nous accompagnez sur cette première partie, vous êtes notre caution performance
01:19ce soir, ça vous va ?
01:20Très bien, merci !
01:21Très bien, et deux athlètes de para-ski alpins qui sont également en visio avec
01:27nous, Arthur Bochet, quadruple médaillé paralympique en argent à Pyeongchang en 2018.
01:33Bonjour Arthur, ça va ?
01:35Bonsoir !
01:36La forme ?
01:37Très bien, super !
01:38Et à votre droite, vous êtes bien accompagné d'un copain sur les pistes et à la ville,
01:44j'ai l'impression aussi, Oscar Burnam, tiniard et rookie pour Pékin, ça va Oscar ?
01:50Ça va très bien, merci !
01:53Merci d'être avec nous messieurs, on va y aller sans plus tarder, évoquer cette belle
02:00moisson de médaille de l'Ile de Hameur, parcours perf !
02:03À vos marques, prêts, partez messieurs avec cette première partie et un retour sur ces
02:14premiers mondiaux qui ont été une belle occasion de briller et on l'a vu, cette occasion
02:21elle a été saisie à nouveau, on peut le dire Christian, par vos équipes avec quasiment
02:29autant d'athlètes que de médailles, il y a même eu une délégation de 19 membres
02:34avec 4 guides notamment et 20 médailles à la clé, quand on regarde cette grille de
02:40lecture là, on se dit que c'est exceptionnel, quel regard vous pouvez nous apporter Christian
02:45surdoux, adresser un bilan ?
02:46Le exceptionnel est peut-être un petit peu trop fort mais c'était vraiment une belle
02:53tournée, une belle tournée dans les deux sens du terme, l'aspect un petit peu comptable
02:58et du nombre de médailles, de podium qui est une chose, c'est surtout la confirmation
03:05de nos élites, de nos meilleurs sportifs qui ont continué à montrer qu'ils étaient
03:10les meilleurs au monde en ce moment, et on avait amené une délégation un petit peu
03:15plus importante avec justement des jeunes qui étaient plus dans notre projet et déjà
03:20d'ambition préparer les Jeux de Cortina 2026, c'est ce mélange un peu de nos deux groupes
03:26qui a été aussi cette dynamique d'équipe, cette dynamique collective sur nos trois
03:31sports d'hiver, le ski alpin, le ski nordique, le ski de fond et le snowboard qui a pris
03:36vraiment sa place comme étant, nous faisons partie des meilleures nations au monde dans
03:40les sports d'hiver au niveau des parasports de neige.
03:43Alors troisième nation au classement des médailles, alors certes la Chine n'était
03:50pas présente, ça reste évidemment un beau bilan, quand je disais tout à l'heure exceptionnel
03:56je parlais de ratio médailles, nombre d'athlètes présents, mais effectivement si on regarde
04:01par rapport aux derniers mondiaux qui étaient cumulatifs selon les disciplines, il y a un
04:08petit peu moins de titres, un petit peu moins de médailles, il y en avait eu 22 en 2019,
04:13c'est justement ce changement de transition générationnelle qui peut expliquer qu'on
04:18ait eu un petit peu moins de productivité sur cet instant présent ?
04:22Non parce qu'il faut resituer que nos derniers mondiaux en 2019, les russes n'étaient pas ici,
04:29d'accord, et les russes sont quand même un gros pays, la preuve c'est qu'ils sont devant nous
04:34dans le classement des médailles et que les médailles justement des russes ça a été une
04:39répartition qui s'est faite sur les autres pays, donc non on est au contraire je pense si on regarde
04:46avec la connexion justement des russes qui sont vraiment présents, on est tout à fait à notre
04:52place et je pense qu'on serait même un peu mieux que ce qu'on avait fait en 2019, même si c'est
04:56vrai les chinois ne sont pas là, mais les chinois c'est quand même un nouveau pays dans le milieu
05:00des sports d'hiver et autant on sait qu'on va avoir certaines catégories de handicap ou certains
05:06sports comme le snowboard où ils risquent d'être présents, dans la globalité ils ne sont encore pas
05:10présents sur tous les sports d'hiver comme nous on peut l'être sur les trois sports vraiment
05:14d'honnestes de ces championnats du monde. On parle de régularité, il y en a qui l'ont sur les
05:19pistes parmi les garçons qui sont là, évidemment pour leur donner la parole tout de suite. Messieurs
05:26alors je m'adresse indépendamment à l'un ou l'autre, celui qui voudra répondre, événements,
05:31ces mondiaux à l'île de Hammer qui ont été événementialisés, qui prennent une résonance
05:36particulière, une place dans le calendrier particulier avec une réunification de toutes
05:41les disciplines, ça ressemblait un peu à des à des mini-jeux non ce rendez-vous norvégien là ?
05:46Oui c'est sûr que là c'était c'était cool d'être la grande famille de l'équipe de France, on a très
05:56peu l'occasion de partager des courses avec nos amis du snowboard et du fond et du nordique
06:04mais du coup c'était c'était cool de tous se retrouver, on a pu même avec les règles
06:11sanitaires assister un peu à certaines courses donc c'est toujours génial de voir les copains
06:16et c'est sûr que voilà c'est un beau bilan comme ça, ça nous met plus en confiance pour les
06:21jeux et puis on sera dans les mêmes conditions en Chine.
06:25Vos bilans individuels, on va en parler évidemment Arthur, Oscar, ils furent intéressants, plein d'enseignements.
06:32Oscar, en termes d'enseignement là, ces mondiaux qui devaient se dérouler en 2021, qui ont été
06:39donc déplacés et se retrouver à quelques mois comme ça d'une échéance comme les J.P.
06:45qui sont exceptionnels, ça change quoi en termes de préparation ?
06:52En termes de préparation ça ne change pas grand-chose parce que nous on a toujours le même rythme de préparation,
06:57on s'entraîne depuis l'été que ce soit en préparation physique ou sur les skis.
07:01Après pour moi c'était mon premier gros événement international même si j'avais fait les Coupes du
07:06Monde avant, c'était la première fois que par exemple il y avait les caméras qui nous diffusaient
07:12en direct sur YouTube là, puis de voir aussi les autres sports, j'avais jamais eu trop l'occasion
07:16de voir le biathlon ou le skitron ou même le snowboard qui n'était pas trop loin donc
07:21c'était une bonne première expérience pour moi.
07:25Ça fait quoi les caméras alors ?
07:28Ça va, on les oublie vite.
07:32Très bien, c'est noté. Christian, gérer justement ce rendez-vous, 750 participants,
07:40ces mondiaux qui ont été centralisateurs et qui forcément reçoivent une lumière un petit peu particulière,
07:48est-ce que vous, de votre côté, ça a changé des choses ? Homogénéiser les calendriers,
07:52les préparations des garçons et des filles, de vos champions, de vos espoirs,
07:56est-ce que ça, ça a été un gageur en amont, un gros défi pour vous ?
08:01Ça n'a pas été un gros défi parce que ce report des mondiaux, il date déjà depuis plus d'un an,
08:07puisqu'il va avoir lieu en 2021 et en fait on l'avait déjà rentré dans notre planification d'être prêt
08:15pour ce mois de janvier, ce mois de janvier avec les deux entités un petit peu différentes
08:20et ça retombe bien qu'on ait Arthur et Oscar avec nous, avec nos leaders de profils comme Arthur,
08:26qui étaient là pour faire des championnats du monde, montrer quand même son niveau où on en était
08:30et qui étaient dans l'optique de l'étape principale de sa saison, de sa carrière,
08:34qui vont être les Jeux Paralympiques le mois prochain.
08:36Et on avait nos plus jeunes dans l'équipe, comme Oscar, qui eux, venaient vivre leur première compétition internationale,
08:44donc eux, c'était un peu plus focalisé sur la notion de la performance et de venir rentrer dans ce moule.
08:51En termes de planification et de préparation, ça n'a pas changé grand-chose parce qu'on a l'habitude
08:56de toujours, ça fait partie de nos sports d'extérieur, toujours soumis à des aléas météorologiques,
09:03des changements, on part d'un côté, c'est annulé, on repart là-bas.
09:06Bon là, c'est vrai qu'on avait un peu la difficulté d'avoir deux gros événements importants avec un mois d'écart.
09:12On a essayé de faire au mieux pour que ça marche sur le premier et on essaye, et c'est ce qu'on fait en ce moment,
09:18de bien se préparer pour le deuxième qui va nous arriver au mois de mars.
09:21Arthur, je vous avais lu, avant ces mondiaux, vous aviez évoqué le souhait d'en faire une belle répétition générale.
09:28Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a été réussie.
09:30Vous conservez vos titres mondiaux super combinés, slalom, vous y ajoutez deux médailles d'argent en paraski alpin,
09:36toujours catégorie debout évidemment, en descente et en géant.
09:41Tous les voyants sont au vert, dites-moi !
09:44Oui, c'est sûr que j'avais dit avant que cette saison allait être chargée.
09:50Et forcément, l'objectif numéro un, ça a resté les Jeux et ça reste les Jeux.
09:54Après, au début, on a vu le verre à moitié vide avec ce report des mondiaux.
09:59On a dit que c'était dommage de faire passer des mondiaux au second plan.
10:03Après, on a vite préféré voir le verre à moitié plein et se dire qu'il fallait vraiment s'en servir de ces mondiaux,
10:12s'en servir d'une répétition générale.
10:14Tous les athlètes qui vont aller aux Jeux étaient présents ici, quasiment.
10:18Comme on l'a dit tout à l'heure, il manquait les Chinois, mais le plus gros des athlètes était là.
10:23Maintenant, on a fait une bonne répétition générale.
10:27On va essayer de faire des bons Jeux.
10:30Après, on est au courant que, comme l'a dit Bab, il faut toujours s'adapter.
10:36Et ce sont des courses d'un jour, donc on va essayer d'être aussi bons que sur les mondiaux.
10:41Mais c'est sûr que c'est un super bilan.
10:44Effectivement, la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain sur ces courses-là.
10:49On le voit actuellement du côté de Pékin.
10:53Qu'est-ce que vous attendez de ces JPs en sachant que vous avez déjà un palmarès énorme ?
11:02Il y a eu quatre médailles d'argent du côté de Pyeongchang.
11:05On imagine que c'est la médaille, le métal ultime que vous souhaitez désormais ?
11:10Forcément, je pense que chaque sportif qui part sur les Jeux Paralympiques rêve de décrocher la médaille d'or.
11:18Donc forcément, je fais ce rêve aussi.
11:20J'en ai rêvé des millions de fois, je crois.
11:23Mais voilà, on sera peut-être 40 en catégorie debout.
11:27On sera 40 avec le même objectif.
11:29Et puis, il peut se passer tellement de choses qu'on verra le jour J.
11:34En tout cas, moi, je mettrai toutes les chances de mon côté.
11:36Et je mets aussi toutes les chances de mon côté là, actuellement, dans la préparation,
11:41pour vraiment arriver à Pékin avec tous les voyants verts,
11:46essayer d'être dans les meilleures conditions possibles.
11:48Mais je pense que vraiment le plus important, ça va être de profiter et de faire ce qu'on sait faire,
11:54ce qu'on répète maintenant depuis des mois et depuis des années, même depuis fin mars 2018.
12:00Oui, c'est vrai que le temps est passé très vite.
12:03Oscar, il y a une proximité d'âge avec Arthur. Elle est compliquée, cette question.
12:07Mais qu'est-ce qu'il représente pour vous ?
12:09C'est l'ami, l'adversaire sur les pistes ? C'est un modèle ? Que sais-je ?
12:17C'est sûr qu'il a un palmarès qui fait rêver, mais ça en fait rêver plus d'un, pas que moi.
12:24Après, Arthur, c'est surtout un ami.
12:26Et puis sur les pistes, après, c'est sûr qu'on est adversaire.
12:29On se tire la bourre tout le temps à l'entraînement.
12:31On adore ça.
12:33Et puis, il y a une petite rivalité à l'entraînement sur les pronos.
12:36Mais non, après, c'est avant tout un ami, je pense.
12:40Et puis, on ne passe quand même pas beaucoup de temps ensemble.
12:43Donc, ça tombe bien qu'on s'entende bien.
12:45Parce que sinon, ça serait un peu compliqué.
12:47Mais on s'entend très bien.
12:48Donc, c'est vraiment cool.
12:49Sinon, on aurait fait deux webcams.
12:55Oscar, vous les voyez comment, ces premiers Jeux ?
12:59Vous regardez, j'imagine, Pékin.
13:02Vous y voyez des choses.
13:03Vous avez des retours d'expérience.
13:06Vous avez le vécu d'Arthur à vos côtés.
13:09Comment vous vous imaginez ce rendez-vous des JP ?
13:13Comme je dis, ma première vraie expérience de compétition internationale,
13:17c'était les Mondiaux.
13:18Il y avait à peu près les mêmes personnes et les mêmes adversaires
13:21qu'il y aurait aux Jeux de Pékin.
13:23Donc, moi, je vais essayer de les aborder de la même manière.
13:26L'événement, il sera plus grand, bien sûr.
13:28Mais j'essaie d'en profiter un maximum
13:30et de donner le meilleur de moi-même
13:32pour essayer de me rapprocher le plus possible des meilleures places.
13:35Septième en géant, huitième en slalom.
13:38Vous n'arrivez pas de nulle part,
13:39mais vous arrivez très vite sur le concert international.
13:42Oscar, est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu votre parcours ?
13:46Je crois que vous étiez prédestiné pour le ski, pour l'alpin,
13:51depuis votre famille et votre trajectoire un petit peu plus récente
13:55qui a été bouleversée ces dernières années,
13:57mais vous avez particulièrement vite rebondi.
14:00Pouvez-vous nous raconter un petit peu ce vécu
14:02qui, mentalement, a dû être assez compliqué aussi ?
14:06Oui.
14:07Du coup, moi, j'habite à Tignes depuis tout petit.
14:10Ma mère est monétrice de ski,
14:12donc dès que j'étais petit, elle m'a tout mis sur les skis.
14:15Après, j'ai intégré le club des sports de Tignes
14:18pour faire comme tous les jeunes du coin qui font les compétitions.
14:22J'ai adoré ça, moi, la compétition.
14:24Vraiment, mon rêve, c'était de devenir champion du monde,
14:27d'aller faire les Coupes du monde tout à l'heure.
14:30Après, le circuit était compliqué.
14:33Au fur et à mesure, j'ai un peu décroché.
14:35Je me suis mis un peu à d'autres sports et tout.
14:38Et puis, justement, en 2018, j'ai eu mon accident
14:42qui a fait que, du coup, j'ai perdu une main gauche.
14:45C'est pour ça que j'ai une main robotique maintenant.
14:48Bionic, vous l'appelez.
14:50Oui, presque Bionic.
14:52Je peux la faire tourner même mieux que vous.
14:54Ça, c'est stylé.
14:56Ah oui, une grosse laxité du poignet, effectivement.
15:00C'est ça.
15:03Et du coup, en 2018, j'ai eu mon accident.
15:07C'était justement l'année des Jeux paralympiques de Pyeongchang.
15:10Donc, moi, j'ai eu mon accident en juillet.
15:12Et c'est vrai que, vu que je faisais de la compétition déjà avant
15:15et que mon rêve, ça a toujours été de participer,
15:18d'être à les Coupes du monde.
15:20Moi, j'ai tout de suite eu l'idée dans ma tête
15:22de me mettre dans l'espoir.
15:25Donc, j'ai fait taper sur YouTube Jeux paralympiques.
15:28Et puis, en plus, cette année, j'ai vu Arthur, j'ai vu Marie.
15:31J'ai vu tous leurs exploits de cette année-là.
15:34Et du coup, au fur et à mesure, ça trottait dans ma tête.
15:36Et puis, un jour, c'est Bab, Christian, qui m'a appelé au téléphone
15:40et qui m'a dit... Je me rappelle très bien, j'étais à Lyon
15:43parce que je faisais des études à Lyon à ce moment-là.
15:46Et qui m'a dit, parce qu'il habite à Tignes, comme moi,
15:49et il m'a dit, si tu veux, viens faire un essai avec l'équipe de France.
15:52Et puis, j'ai fait une semaine. Ça s'est bien passé.
15:54On s'est bien entendu.
15:56Puis, d'ici là, ça a plutôt bien marché.
16:00Et puis, j'ai finalement pu intégrer l'équipe.
16:03Arthur, il vous a vus sur YouTube, voyez ?
16:07Ce n'est pas un peu bizarre d'être, à votre âge, quasiment le même,
16:11même plus jeune, d'être comme ça, vu, perçu ?
16:15Comment vous vivez cette notoriété, le fait d'être un modèle pour vos pères ?
16:21C'est toujours bizarre de dire comme ça.
16:24Après, non, je pense que c'est juste...
16:29Moi, j'adore ce que je fais. Je suis là, j'adore.
16:33Je m'éclate quand je fais du ski.
16:35Oscar, c'est pareil.
16:37Je veux dire, chaque fois qu'on est à un entraînement, à une course,
16:41on est vraiment trop content d'être là.
16:43Donc, voilà, comme je dis toujours, je crois que je fais le plus beau métier du monde.
16:47Donc, si ça peut inspirer des personnes, tant mieux.
16:50Et si ça peut aider surtout des personnes qui se disent
16:53qu'avec le handicap, ils ne peuvent pas faire grand-chose,
16:56ça peut donner de l'espoir.
16:58Enfin, c'est juste fou et c'est vraiment une autre médaille
17:02de réussir à faire changer le regard,
17:05à changer les mentalités sur le handicap.
17:08On peut faire des trucs stylés en plus, avec des mains robotiques.
17:12Vous êtes en tout cas de sacrés ambassadeurs.
17:14Vous avez construit en plus, Arthur, une sacrée polyvalence sur les skis.
17:18Christian, un petit mot de la fin avant de vous libérer quand même.
17:21On se projette d'aller sur Pékin.
17:24Qu'est-ce que vous envisagez après avoir remis le fil et repensé à Lillehammer ?
17:31Comment vous envisagez le bilan, les objectifs pour Pékin ?
17:36Alors, les objectifs, ils sont toujours les mêmes.
17:40On a une belle équipe de sportifs, pleine vie,
17:44avec des yeux qui pétillent dans tous les sens,
17:46qui continuent à avoir cette passion
17:49et qui continuent cette recherche systématique d'aller vite.
17:52C'est la finalité de nos sports.
17:55Ce sont des sports chronométriques.
17:57C'est d'aller le plus vite possible dans le parcours,
17:59de tirer le plus loin possible dans une cible,
18:01d'aller le plus vite dans les bosses et ainsi de suite.
18:05C'est ça, notre objectif.
18:07Après, en termes quantitatifs de médailles, de podiums,
18:11ce n'est pas moi qui le calcule,
18:13c'est l'ordinateur qui le fera le 13 mars.
18:15Et ce sera ce qu'auront fait justement Oscar, Arthur et tous les autres,
18:21d'être dans cette dynamique de continuer à aller vite.
18:24C'est ça, notre objectif.
18:26Objectif à tout le staff autour de nous, il est uniquement là.
18:30Qu'ils aillent vite, qu'ils se fassent plaisir
18:32et qu'ils se donnent dans leur sport,
18:34comme ils viennent de nous l'expliquer très bien tous les deux.
18:37Oui, avec du sourire.
18:39On a bien compris, Christian, que ça allait être le kiff,
18:43l'envie première et puis les algorithmes feront le reste.
18:46Merci Arthur, merci Oscar,
18:48merci Christian de nous avoir accompagnés.
18:51On va poursuivre cette émission spéciale avec notre prochaine rubrique,
18:55mon défi tout simplement.
19:01Mon défi, leur défi, ce sont donc les Jeux paralympiques de Pékin
19:05qui se dérouleront la première quinzaine du mois de mars.
19:10Ils sont entre deux destinations, entre l'île de Hameur
19:14et donc ces JIP de Pékin.
19:18On est en phase d'affûtage avec Mathias Melendez-Garcia
19:23qui nous accompagne, notre snowboarder anéchien.
19:27Ça va Mathias ?
19:29Ça va, ça va, merci.
19:31Et vous ?
19:32Très bien, très bien.
19:34La question se posait de votre affûtage,
19:37j'en souriais dans un clin d'œil, c'est un petit peu ça là ?
19:40Quand on se prépare à ce genre de rendez-vous,
19:43il n'y a pas eu de coupe du monde entre ces mondiaux et les JIP,
19:47on fait quoi en fait ?
19:50On se prépare physiquement, on prépare les boards aussi,
19:55on les farte, on les affûte, on fait du snowboard,
19:59on essaie de faire du snowboard foncier,
20:01on essaie de faire du technique, etc.
20:03C'est plutôt très intéressant comme travail.
20:05D'accord, donc on fait monter tranquillement la pression
20:07et donc on affûte aussi ses lames.
20:09C'est ce que je déduis de cette période.
20:13Avec vous Mathias, monsieur le porte-drapeau,
20:18Benjamin Davillé.
20:19Bonjour Benjamin.
20:21Bonjour.
20:22Vous allez bien ?
20:24Ça va super et vous ?
20:25Formidable, formidable.
20:27J'ai une première question Benjamin.
20:29Je pense que tous nos téléspectateurs, comme moi,
20:32ont rêvé, Mino, devant la télé, d'être porte-drapeau,
20:36d'avoir en même temps le trouillomètre à zéro,
20:39d'être le premier à rentrer dans le stade
20:41et représenter ses camarades,
20:43et en même temps l'envie d'y être.
20:45Ça fait quoi depuis que vous avez digéré cette nouvelle ?
20:48Vous vous attendez à quoi ?
20:51Non, c'est vrai que ça fait super plaisir d'être porte-drapeau
20:54sur cette superbe délégation.
20:57C'est vrai qu'on est une petite équipe,
20:59c'est une équipe avec un gros cœur et beaucoup de talent.
21:02Je suis aussi très ravi de partager ça
21:05avec les premiers participants pour leur premier jeu.
21:09Je vais essayer d'être là en tant que capitaine
21:12pour les amener au plus haut niveau
21:14et représenter au mieux la France.
21:16J'espère que tout va bien se passer.
21:18Après, niveau pression, je ne me mets pas de pression.
21:21Au contraire, je vais vivre ce moment-là
21:24avec beaucoup d'étoiles dans les yeux
21:27et de partage aussi avec mes camarades de l'équipe de France.
21:31Alors, des étoiles, oui, on l'espère.
21:34Christian Femi nous disait que le leitmotiv,
21:37c'était aussi de garder ce plaisir.
21:40Il y a l'envie, quand on est comme ça, multimédaillé,
21:46l'envie quand même de nourrir cette faim de champion.
21:51Vous la nourrissez comment, cette faim, vous, Benjamin ?
21:54Vous pourriez vous endormir sur vos lauriers.
21:57Qu'est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
22:02C'est vrai que je pourrais m'arrêter
22:05et profiter aussi de mon beau palmarès.
22:08Mais non, j'ai toujours envie.
22:10Je suis un grand passionné de mon sport
22:13et j'ai envie aussi de montrer au grand public
22:16que ce n'est pas parce qu'on a un handicap
22:19qu'on ne peut pas faire de sport.
22:21Au contraire, on peut se battre et avancer
22:24droit dans nos rêves.
22:26Et c'est vrai que moi, ça a été un rêve
22:29il y a dix ans de participer aux Jeux.
22:31Et j'ai été triple champion paralympique.
22:34Mon rêve aussi était d'être porte-drapeau.
22:36Je le suis.
22:37Donc non, c'est vrai que j'ai vraiment envie
22:40de performer aussi.
22:41Et c'est la motivation aussi et le fait
22:44de monter sur les podiums qui nous font avancer
22:47et qui font rêver aussi à ce jour,
22:49qui me permettent de vraiment m'entraîner correctement
22:51et d'espérer aller chercher encore
22:53de belles médailles à Pékin.
22:55On est dans une période post-Mondiaux.
22:58Vous avez parlé de l'amour des podiums
23:00qu'on peut avoir.
23:01Il y en a eu trois, dont deux en biathlon.
23:04Pour vous, vous êtes le cadreur du Nordique,
23:07pour celles et ceux qui ne vous connaîtraient pas.
23:09Eh bien, malgré cela, on peut imaginer
23:13qu'il y a un petit goût de revanche
23:15par rapport à des Mondiaux qui avaient été
23:17peut-être un peu moins réussis que ceux de 2019
23:19où vous aviez remporté cinq titres.
23:24C'est vrai que ça a été des Mondiaux
23:27un petit peu compliqués en termes de résultats.
23:30Après, c'est vrai que c'est une année aussi compliquée
23:33parce qu'on a les championnats du monde
23:34au mois de janvier et deux mois après,
23:36on a les Jeux.
23:38Donc, il faut aussi choisir un peu son pic de forme
23:42pour être vraiment présent aux bonnes compétitions.
23:44Moi, j'ai essayé de viser janvier
23:46et surtout mars.
23:48Janvier, non, j'étais dans le coup physiquement.
23:51Je sentais qu'il me manquait encore un petit peu
23:53de caisse sur les skis.
23:55Après, mes erreurs sur les biathlons,
23:58c'est des erreurs de faute de débutant.
24:00C'est des montées en cibles qui ne sont pas finies
24:04et j'appuie.
24:05Donc, forcément, c'est une balle partie
24:07qui me coûte cher.
24:09Après, je reste quand même très satisfait
24:11de mes championnats du monde.
24:12Ça a ouvert les bonnes portes pour les Jeux.
24:14Là, je suis actuellement en stage
24:16et on finit de vraiment s'affûter correctement,
24:20de faire monter notre caisse.
24:22Et je sens que je suis encore plus en forme
24:24que lors des championnats du monde.
24:26Donc, c'est une bonne voie pour les Jeux.
24:29Même question que pour Benjamin.
24:32Mathias, quel bilan au niveau de ces mondiaux
24:35avec des courses en snow
24:37qui peuvent être parfois un petit peu plus fluctuantes ?
24:41On peut très vite se retrouver à l'amende
24:43et c'est dur de tirer des conclusions
24:46autour d'un événement d'un jour.
24:49C'est totalement ça.
24:50Après, ça fait partie intégrante du snowboard cross.
24:54Quand on part à quatre,
24:55forcément, il peut tout se passer.
24:58Tout peut bien se passer
24:59comme tout peut mal se passer.
25:02C'est comme ça.
25:03Ça fait partie de la course à quatre.
25:05Il y a du grabuge,
25:06il y a de la bousculade, etc.
25:08Mais on l'accepte quand on fait du snowboard cross
25:10et c'est plutôt ça qui est intéressant.
25:13Du coup, qu'est-ce qu'on retire de l'expérience ?
25:16Le boulot avec les coachs,
25:18c'est de travailler sur ce qui a été.
25:21On redébriefe la montée en puissance avant ces mondiaux,
25:25ce qui s'est bien passé.
25:27C'est ça qu'il faut essayer de valoriser ?
25:30Exactement.
25:31Pour ma part, c'était ça.
25:33On a capitalisé sur les acquis
25:36et le jour des mondiaux,
25:38on met en place ce qu'on sait faire.
25:42Malheureusement, pour moi,
25:44ça n'a pas super bien fonctionné.
25:46Mais j'étais super content quand même
25:48parce que c'était mes premiers mondiaux.
25:50C'est une belle découverte.
25:52En plus, on était tous ensemble.
25:54On a pu tous s'encourager, etc.
25:57Et ça, c'était très satisfaisant.
26:00Ça vous a préparé pour une autre émotion,
26:04celle des Jeux paralympiques,
26:07où là, ça va encore être plus de délégation,
26:10plus d'attente, plus de médiatisation.
26:13Comment vous voyez ça ?
26:16Moi, je vois ça...
26:19Déjà, c'est une chance inouïe.
26:21Je suis impatient, je suis très satisfait.
26:25Je suis en excitation totale
26:27et je suis très joyeux forcément
26:29parce que c'est les premiers pour moi.
26:31Maintenant, il n'y a plus qu'à faire ce qu'on sait faire,
26:34dérouler la ride,
26:36aller de l'avant
26:38et tirer le son de ce qui s'est passé à Lillehammer pour ma part
26:42pour être plus performant le jour des Jeux.
26:45Benjamin, qu'est-ce qu'on peut dire à Mathias
26:49avant ces grands débuts-là ?
26:51En plus, vous êtes porte-drapeau.
26:53Il y a une vraie légitimité à vous poser la question du tutorat.
26:58Quel conseil vous pourriez lui donner ?
27:02Le conseil, déjà, c'est vraiment de profiter aussi des Jeux
27:07que ça démarre dès l'arrivée à Pékin.
27:10Après, il faut aussi profiter de la cérémonie d'ouverture
27:13parce que c'est des souvenirs inouïs
27:17et qu'on a la chance de vivre.
27:20Après, c'est des courses,
27:22il faut les prendre comme si c'était des courses de Coupe du Monde.
27:25Il ne faut pas se mettre la pression parce que c'est les Jeux.
27:28Et si on ne se met pas la pression justement
27:30et qu'on considère cette course comme une course de Coupe du Monde,
27:33derrière, ça va dérouler, ça va être fluide
27:36et la pression, elle va partir.
27:38En général, c'est comme ça que ça fonctionne le mieux.
27:41Il faut s'enlever cette bulle de dire que c'est les Jeux,
27:45il faut que je réussisse, sinon ça ne va pas le faire.
27:48Bien au contraire, il faut vraiment se libérer la tête là-dessus
27:51et les résultats, ça viendra tout seul.
27:55Mathias a opiné du chef.
27:58N'est-ce pas ?
28:00Je suis très content et très fier d'être aux côtés de Benjamin
28:04puisque Benjamin me connaissait en tant que valide.
28:07Et maintenant, on partage la même veste, la même équipe, etc.
28:11Alors moi, je fais du snowboard et lui du ski de fond,
28:14mais je suis très fier et très ravi de partir aux Jeux à ses côtés.
28:18Et vos sourires, ils sont beaux à voir en marge de cette pression olympique
28:24qui va monter tranquillement avec ces échéances de mars maintenant.
28:30Messieurs, je vous souhaite évidemment le meilleur.
28:32On croise les doigts pour vos performances à tous les deux
28:36et à toute cette délégation française qui va se battre pour les médailles à Pékin.
28:42Qu'est-ce que vous avez retenu l'un ou l'autre, Benjamin,
28:45peut-être de ce que vous avez vu de Pékin,
28:47des premières images, des premiers retours qui vous ont été faits ?
28:53Déjà, le site a l'air vraiment chouette.
28:56Les pistes, elles ont l'air vraiment cool.
28:59C'est vrai que pour l'instant, il fait très froid,
29:01donc c'est des neiges qui ne glissent pas.
29:02Après, normalement, ça a le temps de changer.
29:05Il devrait faire un petit peu plus chaud début mars.
29:09Ceci dit, je pense que les athlètes sont vraiment bien accueillis.
29:12Ils sont dans une bonne bulle et je pense que ça a été bien réalisé quand même.
29:20Vous représentez fort bien le Nordique et vous, Mathias, le snow.
29:24On vous souhaite en tout cas le meilleur.
29:26Merci de nous avoir accompagnés pour cette émission spéciale d'Avomark.
29:30On suivra vos performances de très près en tous les cas.
29:33Merci à vous toutes et à vous tous de nous avoir suivis.
29:36Évidemment, on rendra compte dans cette émission des résultats de nos champions
29:40à l'occasion de ces Jeux paralympiques.
29:43On vous souhaite évidemment une excellente soirée ainsi qu'aux équipes en régie
29:47autour de Nicolas Bayer, notre réalisateur, mais également d'Anthony Drevet,
29:51notre chef d'édition.
29:53Beaucoup de beaux mondes en régie qui ont permis à cette émission à distance,
29:58vous l'avez remarqué, parce qu'ils sont bientôt à l'œuvre,
30:01aucun risque pris pour nos champions d'avoir permis cette émission
30:05de se réaliser un gros coucou particulier à Clément dans ce contexte.
30:10Merci à toutes et à tous d'avoir assisté à cette émission.
30:13On se retrouve très vite pour un nouvel opus d'Avomark.
30:15Bye bye !
30:27❤️ par SousTitreur.com