• il y a 5 mois
Dans ce numéro d’A vos marques, focus sur les sports d’hiver. Quelques jours après les Championnats du Monde disputés à Espot et Ostersund, Maxime Brami reçoit plusieurs athlètes de l’équipe de France handisport. L’occasion de revenir sur les bons résultats obtenus en alpin et en nordique lors de ces Mondiaux. Invités : - Christian FEMY (directeur des sports d’hiver handisport), Arthur Bauchet (multiple médaillé paralympique et multiple champion du monde en paraski alpin), Aurélie Richard (double médaillée aux Championnats du Monde 2023), Thomas Frey (entraîneur en chef paraski alpin), Chloe Pinto (athlète paraski nordique), Anthony Chalençon (double médaillé aux Championnats du Monde 2023 en paraski nordique) et Vincent Duchêne (entraîneur en chef paraski nordique)

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Sport
Transcription
00:00Bonjour à toutes et bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour ce nouveau numéro
00:17d'Avomark, votre rendez-vous 100% Parasport. C'est à suivre, comme vous le savez, tous
00:21les mardis à 19h sur Sport en France. Il fait froid, ça tombe bien, nous allons parler
00:26de parasquis alpins, de parasquis nordiques et plus précisément de ces mondiaux qui
00:31viennent de se terminer. Ils se sont déroulés en Suède et en Espagne et j'ai le plaisir
00:35de recevoir les héros de ces mondiaux, les héros français. Christian Femi est avec
00:40nous, bonjour Christian. Bonjour Maxime. Christian, vous êtes directeur des sports d'hiver
00:44à la Fédération française d'handisport, merci d'avoir accepté notre invitation et
00:48vous êtes accompagné de Arthur Bocchet, bonjour Arthur. Arthur, vous êtes multiple
00:56champion paralympique et triple champion du monde à Espotte. Espotte, c'est la ville
01:01en Espagne où se sont déroulés ces mondiaux et vous êtes accompagné d'Aurélie Richard.
01:06Aurélie, bonjour. Bonjour. Aurélie, vous avez également été médaillée à trois
01:12reprises, c'était vos premiers mondiaux et vous nous raconterez votre expérience.
01:19Thomas Fray est avec nous, bonjour Thomas. Bonjour Maxime, bonjour à tous. Vous êtes
01:25entraîneur en chef de l'équipe de France et ex-skiers alpins, merci d'être avec nous.
01:30Deux parties dans cette émission, nous allons parler ski alpin, paraski alpin dans la première
01:34partie et paraski nordique avec un nouveau plateau d'invités, ce sera dans la seconde
01:38partie de cette émission. Mais tout de suite, on commence avec le paraski alpin et un beau
01:44bilan depuis Espotte en Espagne. Contrairement à Lille-à-Meure en 2022, il n'y avait pas
01:50de parasnowboard. Christian Fémy, on va commencer avec vous si vous le voulez bien. Tout d'abord,
01:55pourquoi les deux compétitions, paraski alpin et paraski nordique, se sont déroulées à
02:01deux endroits différents ? Alors, depuis cette année, nous avons déjà intégré la
02:05fédération internationale de ski. Pour nous, c'est un grand pas en avant parce qu'on rejoint
02:10au niveau international la grande famille du ski. La volonté, c'était d'avoir tous nos
02:16championnats du monde, ski alpin, ski nordique et snowboard, regroupés sur le même site,
02:20comme ça avait été le cas l'année dernière à Lille-à-Meure. Mais deux ou trois conflits,
02:24surtout de contrats, de mise en avant d'images, ont fait que ça n'a pas été possible. Donc,
02:30ces modules ont été séparés avec d'un côté le ski alpin à Espot en Espagne, le ski nordique
02:36à Ostersund en Suède, qui a eu lieu en même temps là. Et par un manque de neige et en ce moment
02:42de construction des modules, le snowboard n'a pas pu être présenté à la Molina maintenant.
02:48Par un manque de neige ?
02:50Par un manque de neige, parce qu'il faut beaucoup de neige pour monter tous les modules. Il faut
02:55à peu près entre 20 et 30 000 m3 de neige, ça fait beaucoup. Donc, ils ont été reportés au
02:59mois de mars. Ils auraient dû tous se dérouler en même temps.
03:03Ah, c'est juste un report, ce n'est pas une décision politique d'exclure le parasnowboard ?
03:06Pas du tout. Tout devait avoir lieu en même temps, sur des sites séparés. Mais le manque
03:12de neige a fait que début janvier, ils ont pris l'initiative de décaler ça au mois de mars. Et
03:16c'est une très bonne chose, parce que même s'il a neigé un petit peu, il manquait de froid et de
03:20construction pour faire des pistes au plus haut niveau pour le snowboard. Mais c'est parti remise
03:24au mois de mars.
03:24Alors, les performances ont été très très bonnes, malgré l'absence de l'une de nos
03:29grandes athlètes, Marie Bochet. C'est l'heure du bilan. Quel est le bilan global, Christian Femi,
03:35que vous faites après ces mondiaux qui viennent de se terminer ?
03:38Ils sont bons, ils sont même très bons. Mais ils sont bons dans les deux catégories. Ça veut dire,
03:43le nombre de médailles est une chose, le nombre de podiums, qui est le reflet un peu de la valeur
03:47de notre équipe. Mais ils sont aussi très bons parce que nous sommes dans une nouvelle
03:52ère. On a fini les Jeux de Pékin il y a quelques mois.
03:55Nouvelle ère aussi avec l'équipe, avec des jeunes qui intègrent à l'équipe.
03:59C'est ça, avec des jeunes qui arrivent. On en a eu une preuve aujourd'hui avec Aurélie,
04:02puis on en a d'autres aussi, Oscar.
04:04Mais il est jeune, Arthur. Ce n'est pas parce qu'il est médaillé plus que tous les skieurs
04:09de la planète qu'il n'est pas jeune. Il n'a que 22 ans. On reviendra sur votre parcours.
04:13Il est jeune dans l'âge. Mais avec nous, ça fait déjà deux Jeux paralympiques qu'il a fait.
04:18Donc, ça commence à faire partie un petit peu des cadres. Donc, des très bons mondiaux parce
04:24que justement, tous nos jeunes qu'on a amenés là ont performé au meilleur de ce qu'ils étaient
04:27capables de faire, ce qui était notre objectif. Et puis aussi, un nouvel encadrement de nouveaux
04:33entraîneurs qui arrivent, comme Thomas avec nous, des nouveaux techniciens, un travail de cohésion
04:37avec les kinés qui fait qu'on est avec le départ d'un nouveau projet 2026. C'était la première
04:44grosse compétition de ce mois. Le projet 2026, ce sont les Jeux paralympiques qui auront lieu
04:49à Milan. Cortina, Thomas, nouvel entraîneur, nouveau défi pour vous. Quel bilan vous faites
04:57de ces mondiaux et surtout, quels sont les points à améliorer ?
05:04Alors, un bilan très positif. Je pense qu'au-delà de l'aspect des dix médailles,
05:09ce qui est intéressant, c'est qu'on a vu émerger des nouvelles têtes, des nouvelles
05:14médailles pour Aurélie, pour Oscar, pour Jordan qui n'avait pas encore fait de médailles en
05:20championnat du monde. Donc, disons qu'on a consolidé nos leaders, même si Marie n'était pas là.
05:27On a fait émerger de nouvelles têtes. Ça, c'est déjà un bel objectif en vue,
05:31bien sûr, des prochains Jeux olympiques. L'objectif des Jeux que je m'étais fixé,
05:36c'était dix médailles. Donc là, on est déjà à dix médailles, quatre ans avant en championnat du
05:40monde. Il ne faut pas baisser, il ne faut pas régresser. Voilà, plein de nouveaux athlètes
05:45qui arrivent, des jeunes et puis un nouveau staff qui vient un peu de tous les horizons.
05:50Disons qu'on est en pleine construction et je ne m'attendais pas forcément à une
05:53première année aussi fleurissante, je dirais. Arthur Bochet, vous avez 22 ans,
06:01la France entière vous connaît. Arthur, je vous imagine satisfait de ces mondiaux,
06:06quatre médailles, dont trois en or. Comment est-ce que vous vivez un petit peu ce succès ?
06:14La première course n'est pas passée comme prévu, mais c'est ça aussi qui fait l'oskis. J'avais
06:20gagné les deux premiers Super G et j'ai eu un peu de mal à me mettre dedans sur la première course,
06:25avec des erreurs, avec tout ça. Et en fait, c'est ça qui est bien aussi, c'est des fois quand on se
06:30fait un peu chablater, un peu tapé par la concurrence, ça nous rappelle qu'il ne faut
06:38rien lâcher, qu'il faut en remettre. Donc derrière, j'ai su me remobiliser et on a fait
06:43des vraiment beaux mondiaux. Je dis honte parce que c'est toujours un travail d'équipe avec le
06:48staff, avec les autres athlètes, et là on a passé des très bons mondiaux. En 2022, il y avait
06:54les mondiaux de Lille-Amœur en Norvège, 750 participants. Tout le monde était mélangé,
07:00donc il y avait le ski alpin, il y avait le ski nordique, il y avait le snowboard. Là,
07:04on a vu qu'il n'y avait pas le snowboard, il n'y avait pas le ski nordique. Racontez-moi un
07:08petit peu cette ambiance avec uniquement le ski alpin. C'est vrai que ça faisait une ambiance
07:16un peu Coupe du Monde au final, parce que c'est comme ça toute l'année, on n'est qu'entre le ski
07:20alpin. Mais c'est vrai que même s'il n'y avait pas les autres sports, en soi, il n'y avait plus non plus
07:28toutes les restrictions liées au Covid qu'il y avait en 2022. Et continuer comme ça, ça nous
07:34permettait aussi de vivre nos mondiaux à 100% et ne pas se préoccuper du côté du virus en fait.
07:42Et ça, c'était cool parce qu'on y allait vraiment pour le sport et on était à fond dans le sport,
07:48il n'y avait pas ce stress-là du virus. Donc, c'était des mondiaux totalement différents. C'est
07:54vrai que c'est dommage de ne pas voir les autres sports qu'on n'a pas souvent l'habitude de voir,
07:57à part au championnat de France. Mais ce n'est que partie remise et je suis sûr qu'on arrivera
08:02à aller les voir sur les prochains événements. Aurélie Richard, vous êtes le nouveau grand
08:08espoir du paraski français. Vous avez 17 ans et pour vos premiers mondiaux, vous nous ramenez
08:13trois médailles, deux en argent et une en bronze. Racontez-nous un petit peu votre expérience.
08:21Ces premiers mondiaux, ils étaient complètement fous. Je n'avais jamais fait une aussi grande
08:26compétition. Donc, c'était génial. Il y avait une trop bonne ambiance. J'étais assez stressée
08:32parce que du coup, un grand événement, je ne voulais pas le rater. J'étais assez stressée
08:37et au final, j'ai compris que de le prendre comme une coupe du monde, ça m'a aidée parce
08:42que je me suis moins mis de pression. Au final, trois médailles, c'est vraiment énorme. Je n'aurais
08:48jamais pensé faire ça en arrivant à ces mondiaux. Donc, c'était vraiment cool avec en plus un beau
08:55résultat d'équipe. Donc, vraiment, c'était très bien. Une médaille de bronze en super combiné,
09:00une en argent en slalom et une en argent en descente. La descente, ça reste l'épreuve reine.
09:09Oui, pour moi, la descente, c'est vraiment quelque chose de difficile parce qu'il ne faut
09:15pas avoir peur, avoir le moins peur possible et combattre sa peur. Donc,
09:21c'est vraiment l'épreuve la plus dure, je pense, à réaliser. Je suis contente d'avoir eu cette
09:27médaille en descente, surtout que c'est une épreuve que j'aime vraiment bien. Donc, voilà,
09:32trop contente. Bravo. En tout cas, Thomas Fray, comment s'est préparée l'équipe de France pour
09:38ces mondiaux ? On parlait d'un faible enneigement. Est-ce que ça a été le cas lors de la préparation?
09:46Alors, ça a été le cas, mais elle ne nous a pas trop dérangé parce qu'on a pu bénéficier des
09:50glaciers suisses, notamment Sasse-Fay, Val Senneles aussi en Italie. Donc, on a eu la chance
09:56de pouvoir bien s'entraîner sur ces glaciers. Après, on a fait une belle préparation aussi en
10:00juin. On est aux deux Alpes. On est aussi allé dans un ski d'homme en Belgique. Donc, on sait
10:06s'adapter aussi aux moins bonnes conditions quand il y a moins de neige. Soit on va plus haut,
10:10soit on va dans des frigos qui nous créent de la neige. Donc, on s'en est bien sorti. On a fait une
10:15très bonne préparation. On est même allé à Zinal aussi en Suisse. On a beaucoup varié nos terrains
10:20de jeu et je pense que c'est ce qui nous a permis aussi d'être bons sur tous les profils de pistes
10:24et dans toutes les disciplines notamment. Arthur, vous avez largement endossé votre rôle de leader
10:30avec quatre médailles, trois en or. Leader, c'est un rôle que vous assumez désormais.
10:36Je ne sais pas si je l'assume parce que je n'aime pas trop dire ou entendre dire que je suis un
10:42leader. Franchement, je pense qu'on est tous une bonne équipe en tout cas. On a un bon groupe,
10:48un bon staff. Après, j'ai envie de dire qu'il n'y a même pas besoin de leader quand on a une
10:55équipe comme ça qui est prête à tout, qui est forte et qui est puissante. Je pense que
11:02ça se fait tout seul, pas tout seul. Il y a quand même beaucoup de boulot derrière. En tout cas,
11:07ça se fait bien et je pense qu'on l'a montré sur ces mondiaux qu'on était prêts parce que
11:14même quand il n'y a pas de médailles, en général, on n'est pas loin du podium. On est
11:19quatre, cinq, six, mais ça descend rarement en dessous. Donc, ça, c'est quand même vraiment
11:23beau. Aurélie, nous entendons tous la modestie d'Arthur, ce qui l'honore. Mais la vérité,
11:30dites-le à moi, c'est un leader ou pas ? Oui, c'est le leader de cette équipe. En plus,
11:36il a tout le temps une bonne humeur. Forcément, tout le monde a envie de sourire quand on est
11:41à côté d'Arthur. Donc, oui, je pense que c'est vraiment un beau leader. Arthur,
11:47retrouver le titre en géant, c'était une émotion particulière pour vous ? Vous l'aviez perdu ?
11:51Ça me tenait à cœur d'aller le chercher. Après la première manche, je ne faisais pas le fier.
11:54J'étais troisième et puis on a su se remobiliser. Merci encore une fois au staff qui m'a quand même
12:01bien aidé et on est allé la chercher. Donc, il est beau ce titre. Autre grand moment de ces mondiaux,
12:06c'est ce podium 100% français en slalom, un résultat incroyable. Premier, deuxième,
12:11troisième avec Jordan Brozin et Oscar Burnham. Racontez-nous ce grand moment d'émotion 100%
12:19français. J'ai clairement réalisé un de mes rêves. Je l'avais confié à un média avant de partir,
12:27que c'était un rêve, qu'on en était capable, mais qu'il fallait juste bosser dur. Et on a
12:36réussi à le faire. Entre la première et deuxième manche, on ne menait pas large quand même. On
12:40était tous méga stressés. On n'était pas très bien. J'étais au départ, je vois Jordan arriver
12:47dans la raquette d'arrivée, lever les bras au ciel. Et là, je me dis, maintenant, ça sent bon
12:52pour les deux qui sont en bas. Maintenant, il ne reste plus que toi pour enfin réaliser un rêve
12:57de plus. Et puis quand on arrive en bas, qu'on voit les trois drapeaux français en haut du
13:01tableau, c'est magique. On ne peut pas rêver mieux. Donc, c'était fou. Thomas, comment est-ce
13:07qu'on constitue une équipe ? Comment est-ce que vous avez construit votre équipe pour Espot,
13:13un mélange de jeunesse et d'expérience ? Déjà, on pose des critères. Quand j'ai posé mes critères,
13:20Christian m'a dit clairement, tes critères sont difficiles. Les critères, c'était soit un podium
13:25en Coupe du Monde, soit deux top 5, soit trois top 8. Ça, ça concerne les championnats du monde.
13:31Et du coup, c'était le cas d'Aurélie ? Absolument. Elle gagne deux Coupes du Monde à Maisona juste
13:39avant d'arriver au Mondiaux. Donc, on fait une super tournée des Coupes du Monde où Jordan Brozin
13:43aussi fait ses premiers podiums en Coupe du Monde. Donc, on a bien su se mettre en confiance avant
13:49d'arriver sur les Mondiaux. L'équipe a fait un excellent début de saison. Il n'a pas été compliqué
13:57du coup de les qualifier parce que tout le monde répondait aux critères. Et je pense que ce que
14:01j'avais dit un peu en début de saison, les Mondiaux commencent à se jouer dès la première Coupe du
14:06Monde. C'est-à-dire que si on arrive déjà à écraser nos concurrents dès les premières courses,
14:09on va arriver aux championnats du monde en leader. On va effrayer toutes les équipes et puis,
14:14on va taper du poing sur la table. Christian, le vocabulaire est dur. Écraser ses concurrents en
14:20leader, taper du poing sur la table. Comment vous la sentez cette équipe de France aujourd'hui ?
14:25Ils viennent de tous bien nous l'exprimer. C'est une équipe de France forte qui a de très bonnes
14:31individualités. Mais cette dynamique d'équipe, cette dynamique collective, c'est ce qui fait
14:35leur force, d'autres forces. Et c'est pour ça qu'ils sont à ce stade-là. C'est quelque chose
14:40qu'on a en place depuis quelques années, mais là, qui montre l'étage au-dessus, l'étape du dessus,
14:45parce qu'elle est beaucoup plus étoffée. On a du monde. Dans les autres catégories, on n'en a pas
14:50parlé. Les fauteuils, les déficients visuels. On a aussi Yacinthe qui fait des podiums, un nouveau
14:55guide. C'est cette expertise aussi qui vient du monde de la Fédération française de ski. Tous
15:01nos techniciens, tous nos entraîneurs, on vient tous aussi de ce côté-là, comme on dit, valide.
15:07Mais on a l'expertise de la montagne, du haut niveau. C'est surtout cette combativité et cette
15:13dynamique collective d'équipe qui est la plus flagrante. C'est notre moteur de la victoire.
15:17Thomas, Aurélie, Arthur, merci beaucoup d'avoir été avec nous. Je sais c'est court. On va quitter
15:23Espot en Espagne pour partir à Ostersund en Suède, rejoindre vos camarades du Paraski nordique.
15:31C'est la seconde partie d'Avomark tout de suite.
15:38De retour pour la seconde partie de votre émission Avomark. Nous allons parler des mondiaux de
15:42Paraski nordique. Ils avaient lieu à Ostersund en Suède. Et pour en parler, Christian Femi est
15:48toujours avec nous. Christian, vous êtes directeur des sports d'hiver à la Fédération française
15:51en e-sport et vous êtes accompagné de Chloé Pinto. Bonjour Chloé. Bonjour. Merci d'avoir accepté
15:58notre invitation. Chloé, vous êtes athlète en Paraski nordique et vous nous raconterez votre
16:03expérience. Anthony Chalanson est également avec nous. Bonjour Anthony. Bonjour à tous.
16:09Anthony, vous êtes athlète de Paraski nordique et vous avez été médaillé d'argent à ses mondiaux
16:15en biathlon. Bonjour et bravo. Vincent Duchesne, entraîneur en chef de l'équipe de France de
16:22Paraski nordique, nous fait le plaisir d'être avec nous. Bonjour Vincent. Bonjour à toutes et à tous.
16:26La première question, elle est pour Christian. Comme on a fait pendant la première partie,
16:31nous allons revenir sur le bilan de ces mondiaux 2023, mais cette fois c'est en Suède et ça
16:38concerne le Paraski nordique. Alors le Paraski nordique, deux sports, c'est le Paraski de fond
16:44et le Parabiatlon, d'accord, puisqu'on regroupe sous la même entité. Une belle tournée, d'accord,
16:52une belle tournée parce qu'on avait l'arrivée de nos jeunes aussi, un petit peu comme on a vu
16:57avec le ski alpin. Comme Chloé. Chloé et puis Karl Tabouret, c'était un peu le baptême du feu
17:03pour eux. Il y avait les anciens, il y avait Benjamin Davier qui ont confirmé. Et bien sûr,
17:07et bien sûr on a nos deux leaders parce qu'ils sont nos deux maîtres d'oeuvre de cette équipe
17:12de ski nordique, Benjamin et Anthony qui est avec nous aujourd'hui. Donc c'est cette intégration un
17:16petit peu de nos jeunes dans le projet de 2026, un petit peu la même dynamique qu'on a expliqué
17:21pour le ski alpin. Même question pour vous Vincent, le bilan de ces mondiaux et surtout
17:26quels sont les points à améliorer ? Le bilan, il est très correct même si forcément on espérait
17:36mieux. Que ce soit pour Anthony ou Benjamin, ils avaient des objectifs un petit peu plus élevés
17:40avec un titre mondial. Mais Anthony ne passe pas très loin. Benjamin avait eu quelques petits
17:48soucis familiaux juste avant de venir, donc une préparation un peu écourtée aussi. Donc les
17:54résultats sont quand même très bons. Anthony passe pas loin de plusieurs médailles, une suite
18:00à un accrochage avec un Ukrainien alors qu'il jouait minimum la médaille de bronze, mais il
18:07pouvait aussi gagner l'or. Donc voilà des bons résultats et des petits jeunes qui arrivent
18:12aussi et qui ont pris pas mal d'expérience, qui ont fait un très très beau relais ensemble,
18:17qui se sont bien régalés ensemble sur le relais. Alors justement, vous êtes satisfait
18:24de voir des jeunes arriver dans votre équipe ? Ça fait toujours du bien parce qu'Anthony et
18:29Benjamin, ils ne vont pas être éternels. C'est une manière de dire que vous êtes un peu vieux
18:33Anthony je crois. J'ai l'impression, pas complètement. Ils ont encore de belles années devant eux, mais il va
18:42falloir renouveler l'équipe et si on veut avoir un peu une équipe forte ces prochaines années,
18:47ça attaque dès aujourd'hui avec l'arrivée des jeunes. Chloé Pinto, vous avez 21 ans,
18:53vous avez disputé vos premiers mondiaux. Racontez-moi un petit peu votre expérience.
18:58Comme vous avez dit, c'était mes premiers championnats du monde. Je suis arrivée très
19:05stressée. Je me suis mis un peu la pression toute seule parce que j'avais envie de bien faire les
19:11choses et que je me suis mis la pression toute seule. Par exemple sur l'épreuve de Biathlon,
19:15ça m'a fait complètement perdre mes moyens. J'étais complètement paniquée au tir et j'ai
19:20mal géré le stress et là, ça m'a fait complètement perdre mes moyens. Après, je pense que si je suis
19:27montée sur les championnats du monde, c'était comme l'a dit Vincent, pour prendre de l'expérience
19:31et découvrir un peu ces événements qui sont quand même différents des Coupes du monde parce
19:37qu'il y a des caméras, il y a des photographes plus qu'en Coupe du monde. C'était aussi pour
19:42découvrir un peu ces grands événements. Je suis quand même très contente de ces championnats du
19:48monde. Chloé, nous allons revenir un petit peu sur votre parcours. Comment est-ce que vous avez
19:52découvert le paraski et quel est votre handicap pour que nos téléspectateurs comprennent bien ?
19:59J'ai fait un AVC à l'âge de 6 ans et depuis, j'ai une hémiplégie sur tout le côté gauche,
20:05donc le bras et la jambe. Une hémiplégie, c'est une paralysie de tout un côté du corps. Elle est
20:14très légère puisque j'ai quand même bien récupéré. Mais n'empêche que sur les skis,
20:18j'ai dû un peu réadapter ma façon de skier à mon handicap. Je n'utilise qu'un seul bâton parce
20:25qu'à gauche, comme je ne contrôle pas trop la main, j'ai tendance à me planter le bâton entre
20:31les jambes, ce qui n'est pas super. Au quotidien, dans la vie de tous les jours, je suis presque
20:38celle qui suis la moins handicapée. Enfin, je suis celle qui se voit le moins parce que sur moi,
20:44ça ne se voit pas tant que ça. Mais après, c'est vrai que quand je suis sur les skis,
20:48je ne peux pas utiliser mon bras gauche parce qu'il me dérange plus qu'autre chose. Et la jambe,
20:53je ne sens pas exactement... Enfin, je n'ai pas les mêmes sensations que sur la jambe droite.
20:58Donc, c'est un peu... Des fois, je pose ma jambe, je ne sais pas trop si ma jambe va faire le
21:05mouvement que je veux ou pas vraiment. Donc, c'est vrai que ce n'est pas un handicap qui est
21:10très lourd non plus. Mais il faut quand même le gérer lors d'une compétition et ce n'est pas
21:17facile à gérer. Anthony, vous avez 32 ans. Vous vous entraînez au ski club de Morzine,
21:24Avoriaz et vous avez une longue expérience du ski nordique. Et la particularité de ces mondiaux,
21:32c'est que vous étiez accompagné d'un nouveau guide. Ma question, elle est simple. Comment
21:35est-ce qu'on s'adapte à un nouveau guide ? Oui, c'était les premiers mondiaux de Florian. Il a
21:42très bien géré cet événement. Franchement, c'était vraiment bien pour ce nouveau binôme.
21:50Après, comment on s'adapte ? Là, la préparation a commencé dès ce printemps. On commence à
21:57trouver les réglages entre nous sur les skis. Quelles infos je veux que tu me la dises comme
22:02ça. La distance, il faut que ce soit comme ça. On se règle tout au long de la préparation. Après,
22:08ça s'est affiné sur les premières courses en Finlande au mois de décembre. On aura encore
22:17deux ou trois petits trucs à affiner, mais en tout cas, ça avance vraiment bien.
22:19Anthony, vous êtes non-voyant et vous participez au biathlon. Il y a du tir. Comment
22:23est-ce qu'on gère le tir pour un non-voyant ? Grande question qu'on adore me poser. Forcément,
22:31on voit un aveugle qui tire à la carabine. C'est forcément un peu spécial. C'est un outil très
22:40bien adapté au niveau technologique. C'est un casque audio qui est relié à la carabine. On tire
22:45au laser. Quand on met le casque sur la tête, le son nous aide à trouver la cible. C'est par
22:50l'intermédiaire d'un son qui, au début, est en fréquence, qui fait « tot, tot, tot » comme ça.
22:54Et plus on se rapproche de la cible, plus le son devient continu. Après, il faut trouver un son
23:00très aigu qui matérialise le centre de la cible. C'est-à-dire que vous visez avec vos oreilles.
23:06Exactement. Vincent Duchêne, vous êtes entraîneur en chef de l'équipe de France
23:11de para-ski nordique. Comment est-ce que vous êtes arrivé à ce poste d'entraîneur ? Quel est
23:17votre parcours ? Vous venez de chez les Valides. Depuis 4 ans, je suis entraîneur de l'équipe de
23:24France para nordique. J'ai attaqué en tant qu'athlète ma carrière en ski de fond. J'ai été
23:335 ans en équipe de France. J'ai continué dans une équipe semi-pro aux alentours de chez moi,
23:41à Grenoble, au Team Faircourt. Je suis arrivé dans le monde para un peu par hasard avec un
23:48contact d'un entraîneur, David Julien, qui était là en 2010-2011 et qui cherchait un guide de secours
23:57au dernier moment pour les championnats du monde pour guider Thomas Clarion. Le premier contact
24:03s'est fait là-dessus. Je ne suis pas allé sur ces championnats du monde, mais je suis resté en
24:07contact avec eux. Je suis rentré après en tant que guide remplaçant et technicien parce que j'avais
24:13des connaissances sur le flirtage et les tests de ski. J'ai fait quelques années en tant que
24:19technicien et guide remplaçant jusqu'en 2018. Et quand l'entraîneur de 2018, Benoît Gilly,
24:26a décidé d'arrêter, on m'a proposé de prendre sa place et de continuer sur le poste d'entraîneur.
24:34Christian, Anthony a commencé en étant skieur alpin et en 2010 ou en 2012, c'est vous qui avez
24:44réorienté Anthony vers le ski nordique. Est-ce que ça fait partie de votre mission de faire ce genre
24:53de choix que je qualifierais d'assez stratégique ? C'est un choix collectif. C'est un choix
25:00en corrélation pleine avec Anthony. C'était de lui proposer un nouveau projet sportif. Le ski
25:07alpin pour un non-voyant comme Anthony, c'est quand même très complexe, c'est très difficile.
25:14Mais ça existe. Ça existe, mais il y en a très peu. Mais c'est la prise de risque que ça demande.
25:19Vous aviez peur qu'il se blesse ? Le déclencheur, ça a été sur une Coupe du Monde quand on était
25:27art à terme en Italie où Anthony a fait une des plus belles marches qu'on avait jamais vu faire.
25:32Mais en fait, il a perdu le contact avec son guide dans l'air d'arrivée et il allait rentrer
25:39dans le poteau d'air d'arrivée. Et j'ai dit, on n'est pas là quand même pour qu'il se blesse,
25:44on n'est pas là pour qu'il se fasse mal, on est là pour qu'il s'exprime à faire du sport. Et on
25:50en a discuté collectivement et avec les entraîneurs et avec lui. Et ça a été de lui faire d'autres
25:54propositions et il a embarqué sur le ski nordique. Que Anthony a accepté. Racontez-nous un petit peu
25:59Anthony ce passage du ski alpin au ski nordique. Pas de regrets ? Non, aucun regret. C'est vrai
26:08qu'aujourd'hui, ce sport-là m'aide à beaucoup plus m'épanouir. C'est sûr que le ski alpin,
26:14c'était un peu plus compliqué. Après voilà, ça a été un passage qui n'était forcément pas
26:21évident parce que je découvrais vraiment un autre sport, un autre type d'effort. Donc,
26:25il a fallu vraiment beaucoup travailler et faire beaucoup d'efforts. Mais en tout cas,
26:30aujourd'hui, je suis très content de la tournure qui a compris les choses. Chloé,
26:34quels sont vos objectifs dans les mois, dans les années à venir ? Dans les années à venir,
26:39mon objectif principal, ce serait de me qualifier de participer aux Jeux Paralympiques de Milan
26:45Cortina en 2026. Et dans les mois à venir, c'est de continuer à progresser techniquement et
26:52physiquement sur les skis. Vincent, quelles sont les échéances importantes à venir en 2023 ? En
27:032023, ça commence à se limiter. Il nous reste une tournée de Coupe du Monde où il y aura
27:10uniquement Benjamin David qui viendra sur cette tournée-là pour différentes raisons. Anthony
27:16restera tranquillement en France pour être proche de sa femme qui devrait bientôt accoucher. Et puis,
27:23les petits jeunes vont continuer de faire pas mal de skis en France, des compétitions en France
27:28pour l'année prochaine. Ils vont profiter un peu de cette fin de saison pour vraiment faire des
27:34gammes au niveau technique et physique. Christian, j'ai l'impression que l'objectif
27:38majeur, c'est qu'on est cap sur 2026. On a 3 ans, il faut préparer 2026. C'est notre objectif. On a
27:46quitté Pékin il y a quelques mois et on met en place le projet 2026. Ces mondiaux sont une des
27:53étapes de 2026, mais la finalité, elle est là. 2026, mars 2026, c'est toute notre équipe qu'on
28:00construit en ce moment pour ça. Et Christian, vous serez encore là en 2026 ? Eh bien, on verra.
28:06Oui, peut-être que non, réponse de Normand. On va juste reparler du parasnowboard. Est-ce que
28:13le parasnowboard va réintégrer les mondiaux dans 2 ans, en 2025 du coup ? Tout va dépendre de
28:23l'organisateur. C'est difficile de trouver un organisateur en même temps d'organiser du
28:28scalpin, du ski nordique, du biathlon et du snowboard. En tout cas, vous les athlètes,
28:33vous serez là en 2026. On vous souhaite beaucoup de réussite dans vos projets. Merci à tous les
28:40trois d'avoir accepté l'invitation d'Avomark. Merci à vous, téléspectateurs, de nous avoir
28:45suivis pour découvrir ces disciplines de paraski alpin, de paraski nordique. On se retrouve,
28:51comme d'habitude, la semaine prochaine, mardi à 19h pour un nouveau numéro d'Avomark. Très
28:57belle semaine à tous sur SPORT EN FRANCE.
29:03Abonnez-vous à notre chaîne pour d'autres vidéos !

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