Star Wars, épisode V : L'Empire contre-attaque - Mon analyse
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Court métrageTranscription
00:00L'Empire Contre-Attaque double la mise. Plus d'argent, plus de moyens, et des effets visuels encore plus réussis.
00:05En tête, le personnage de Yoda, un Jedi de 900 ans et de 75 cm de hauteur,
00:10qu'il ne faut surtout pas rater sous peine de voir s'écrouler tout le film.
00:14Stuart Freeborn lui offrira un visage. Frank Oz lui donnera vie, et le résultat est encore bluffant aujourd'hui.
00:19Il ouvrira également la voie à des films comme E.T. par exemple, ou à des artistes comme Stan Winston.
00:24On sent la difficulté du mouvement par moment. Mais le visage, lui, ses expressions, sa voix, c'est un sans faute.
00:30Et Yoda devient dès sa première apparition un des personnages favoris de la licence,
00:34offrant à l'Empire Contre-Attaque toute une séquence sur le superbe décor de la planète d'Agoba,
00:38où la portée philosophique du personnage va élever le film vers un tout autre niveau,
00:42et en faire pour beaucoup le meilleur de la saga.
00:44Le matte painting est aussi à l'oeuvre sur ce second opus, et permet de donner vie aux arrière-plans,
00:48leur offrant des détails et une profondeur ultra réalistes.
00:51On est sur du vrai travail d'artisan encore une fois.
00:54Tout ce beau monde grouille d'idées génialissimes pour donner vie à cet univers.
00:57Par exemple, les astéroïdes dans la fameuse scène avec le faucon Millenium, ce sont des pommes de terre.
01:02Et le monstre dans lequel Han et Leia se réfugient par erreur est en fait un gant de cuisine customisé.
01:07C'est génial !
01:08D'ailleurs, cette scène, une des meilleures du film, est encore une inspiration de la mythologie classique.
01:12Elle s'inspire du mythe de Jonas, qui se réfugie dans le ventre d'une baleine.
01:16Une scène fabuleusement maîtrisée par le nouveau maître à bord, Irvin Kershner.
01:19George Lucas étant désormais son propre studio, il ne se voit pas diriger Lucasfilm et le tournage en même temps,
01:25et décide d'engager son ancien professeur comme réalisateur.
01:27Et ma foi, c'est plutôt une bonne idée, puisque Kershner injecte un nouveau souffle à cette suite,
01:31offre plus de profondeur au personnage et de la noirceur au récit.
01:35Je veux dire, dès la première demi-heure, ça coupe des bras, ça écrase des mecs, ça vide des entrailles,
01:40y'a des cicatrices, du sang, de l'inceste, ça rigole plus du tout.
01:43Tout est dans le titre, et c'est la suite logique.
01:45La victoire écrasante de l'Alliance Rebelle va contraster avec la contre-attaque de l'Empire au début du film.
01:50L'ascension de Luke dans Un Nouvel Espoir amenée inévitablement à sa chute dans l'Empire Contre-Attaque.
01:55Les enjeux sont tout autres ici, il ne s'agit plus de gagner, mais de tenir bon.
01:59Les personnages ne sont plus guidés par leur choix, mais par la fatalité des événements.
02:03Tout est une affaire de faux-semblant dans cet épisode 5.
02:05Un lieu sûr ne l'est pas forcément.
02:07Les puissants maîtres Jedi n'en ont pas l'air, les amis se trahissent entre eux,
02:10et la famille s'avère finalement... décevante.
02:13Nooooooooon !
02:15Mais les personnages sortent grandis de tous ces coups de bluff.
02:18Lando, qui jouait dans les deux camps, sait désormais qu'il est un rebelle.
02:21Han et Leia prennent conscience de leur amour.
02:23Luke ne se fie plus aux apparences quand il comprend que le plus puissant des Jedi est un Muppets,
02:26et que son géniteur est le plus grand taré de l'univers.
02:29Cette faute envers moi était la dernière.
02:32À l'inverse de Lucas et ses dialogues parfois très théâtraux,
02:35Kirchner va chercher la simplicité, le naturel.
02:38Dans cette scène par exemple, il laisse le soin à Harrison Ford d'improviser,
02:41et ça donne un superbe moment authentique, en phase avec le personnage.
02:44Je t'aime.
02:46Je sais.
02:47La mise en scène, elle reste toujours aussi efficace, gagne même en intensité.
02:51Notamment en séparant les personnages, et donc en décuplant les péripéties.
02:54Chaque séquence va alors être découpée de manière à ce que l'intérêt du spectateur soit conservé.
02:59Le film met en place une séquence, et coupe au moment le plus haletant,
03:02afin de passer à une autre séquence, et adopter ce procédé jusqu'à la fin de l'histoire.
03:06Une manière habile de garder un rythme soutenu, tout en prenant le temps de développer correctement chaque séquence.
03:11Un autre élément qui permet au film de gagner en intensité, c'est la musique de John Williams.
03:15Une sonorité tellement iconique qu'elle est difficile à aborder,
03:18sans entrer dans des formalités du genre,
03:20c'est la plus belle composition de l'histoire du cinéma,
03:22John Williams c'est le meilleur, même si au final, bah c'est pas faux.
03:26Ce que je peux dire, c'est que Williams a toujours eu cette force d'offrir une identité
03:30aux différents univers sur lesquels il a travaillé,
03:32grâce à de simples notes qu'il va répéter via différentes variations,
03:35et donc raconter quelque chose à chaque fois, en fonction du thème,
03:38mais aussi en fonction de la manière dont le thème est joué.
03:40La musicalité est la même, mais ce qu'elle raconte est complètement différent.
03:44Pareil pour le thème de la force dans l'épisode 4,
03:46tout en sobriété quand Luke n'est encore qu'un spectateur de l'histoire,
03:49qui rêve de partir vers l'horizon en quête d'aventure,
03:52et avec plus de cœur quand il atteint son objectif et devient le héros de cette même histoire.
03:56John Williams ne fait pas qu'habiller la saga de ses mélodies,
03:59il est partie prenante du récit, raconte quelque chose à travers ses compositions,
04:03en plus d'offrir un souffle épique à l'univers de George Lucas.
04:05Bref, un artiste hors pair.
04:08L'Empire Contre-Attaque sort en salles le 18 juin 1981,
04:11et sera de nouveau un énorme carton.
04:13Plus de 400 millions de dollars dans le monde,
04:15et des millions de gens qui savent désormais que Dark Vador est le père de Luke Skywalker,
04:19et qui n'attendent qu'une chose, connaître le dénouement de cette histoire.