[#Reportage] Gabon : le délit de presse insidieusement repénalisé par le CTRI ?

  • il y a 3 mois
[#Reportage] Gabon : le délit de presse insidieusement repénalisé par le CTRI ?


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00:00Désireux de répondre efficacement au phénomène des discours haineux envers des communautés
00:05cibles, le Comité pour la transition et la restauration des institutions a, via le communiqué
00:12n°62 du vendredi 28 juin 2024, annoncé que des poursuites judiciaires pourraient être
00:20engagées contre des auteurs de cette infraction pénale, seulement en assimilant les médias
00:27dûment créés à des activités web ou à des pseudo-influenceurs, le CTRI a acté la
00:34repénalisation du délit de presse. Donnant lecture du communiqué n°62, le colonel
00:42Ulrich Monfoumbi-Monfoumbi a martelé que les officiers de police judiciaire seront
00:47désormais à la traque des individus qui auraient porté atteinte au vivre ensemble
00:53des discours racistes ou xénophobes, voire tribalistes y compris dans la presse.
00:58Si l'intention est bonne, il reste que le délit de presse est dépénalisé en
01:03République gabonaise et les journalistes qui s'en rendraient coupables sont soumis
01:08à une procédure qui déroge à la règle générale et rend inopérant la mise en
01:14branle des dispositions du Code de procédure pénale. Si Reporters sans frontières a noté
01:20la belle progression du Gabon dans son classement annuel des meilleurs élèves de la démocratie,
01:25il semble que ce regain de santé ne sera pas de longue durée. Sinon, comment comprendre
01:32que des professionnels de médias garantent la vivacité de la démocratie soit mêlée
01:37à des créateurs de contenu sur une place virtuelle comme la toile et ce, alors même
01:43que la haute autorité de la communication a été créée pour prévenir, réguler et
01:49sanctionner les dérives des journalistes à travers les médias. Une tâche que cette
01:54institution mène avec sérieux depuis la nomination de Germain Goyomou-Savou à la
02:00tête de l'institution qui a une incidence certaine sur la chute des dérapages dans
02:05les médias. Aussi, s'il a déploré le mauvais traitement de l'information par certains confrères
02:11qui manquent de déontologie journalistique, il ne saurait être toléré des menaces au
02:17relant d'intimidation envers les professionnels de la communication. Ainsi donc, le chef de l'État
02:23ne devrait pas instruire les services de police judiciaire à accroître la veille sur la presse
02:29et les réseaux sociaux et à saisir sans délai le parquet de la République, mais plutôt laisser
02:36la HAC avoir l'opportunité de sanctionner les fauteurs de troubles, laquelle pourrait puiser
02:41dans la réserve de sanctions administratives et financières pour remettre sur le droit chemin les
02:46indélicats. Surtout que le 4 septembre 2023, le général Brice Clotaire Oliginguéma lui-même
02:52affirmait devant les journalistes « la presse c'est le quatrième pouvoir, nous allons vous
02:58rendre vos lettres de noblesse, faites vos travails, faites le bien ». Le délit des
03:03presses dépénalisé en 2018. Alors qu'il était ministre en charge de la communication,
03:08Alain-Claude Bilibinze a porté la réforme révolutionnaire qui a consacré la dépénalisation
03:14du délit de presse, permettant ainsi au Gabon d'améliorer son rang au classement des pays
03:19où la liberté de la presse est respectée. C'est ainsi qu'à travers l'article 199
03:27biste l'ordonnance numéro 00000012-PR-2018 modifiant et complétant certaines dispositions
03:37de la loi numéro 19 barre 2016 du 9 août 2016 portant code de la communication aux
03:44républiques gabonaises. Il est exclu « toutes sanctions privatives de liberté en cas de
03:51manquement aux dispositions de la présente ordonnance et règlements en vigueur, notamment
03:57les infractions commises par voie de presse ». Une avancée qui aura permis de rassurer
04:03la communauté internationale. Pour preuve, sous le règne d'Alibongo Undimba,
04:09malgré des sanctions administratives envers les journaux et les journalistes, des poursuites
04:15pénales n'ont jamais prospéré contre un éditeur de presse, un journaliste ou un directeur de
04:22publication. C'est souvent l'acte qui abrondit des admonestations, des rappels à l'ordre dans
04:28le pire des cas des suspensions momentanées en cas de violation des règles légales et
04:34déontologiques en vigueur.

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