Le nombre de sièges obtenu par un parti à l'Assemblée nationale détermine l'aide publique qu'il reçoit chaque année. L'éditorialiste de BFM Business, Emmanuel Lechypre, décrypte les enjeux financiers pour les différents partis politiques de ce second tour des législatives.
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00:00Emmanuel, on va parler gros sous, parce qu'il y avait un enjeu avec ces élections dès le premier tour, c'est le nombre de sièges et les finances du parti, des partis même.
00:10Absolument, depuis la loi de 1988, le nombre de députés obtenus par un parti aux élections législatives détermine l'aile publique qu'il recevra chaque année.
00:21Donc pour les finances des partis, il faut être très clair, les élections législatives, ce sont les élections les plus importantes.
00:27Dans l'Assemblée, telle qu'elle était avant la dissolution, la majorité présidentielle touchait 29% d'une enveloppe globale de 66 millions d'euros,
00:38le RN 15%, LR 14% et la France insoumise 12%, sachant que ces 66 millions d'euros représentent un tiers des ressources totales des partis,
00:48ce qui est évidemment une partie importante, le reste provenant des donations des élus, des cotisations des adhérents.
00:54Donc là, avant même la fin du second tour, on connaît déjà le gagnant, c'est le RN ?
00:58Oui, absolument, et qu'il est la majorité absolue ou pas d'ailleurs. La subvention publique, elle est en effet calculée à la fois selon le nombre d'élus obtenus,
01:09sachant qu'un élu, pour faire simple, ça rapporte un peu plus de 37 000 euros, et cette contribution, elle est aussi déterminée par le nombre de voix obtenues,
01:18c'est à peu près 1,61 euros le bulletin de vote. Alors le calcul, il est très simple, le RN avait deux députés en 2017, 90 en 2022,
01:28bon là, si on prend la fourchette basse des estimations, ce sera à peu près 250 députés, ça veut dire qu'il pourrait empocher plus de 25 millions d'euros par an
01:38à partir de 2025, contre 10 avant la dissolution et 5 quand il n'y avait que deux députés.
01:44Et pour les autres partis ?
01:45Alors, l'addition, ou plutôt la soustraction, devrait-on dire, risque d'être salée, il faut rappeler qu'en 2017, par exemple, le Parti Socialiste avait perdu 200 députés,
01:55ils avaient dû licencier 60 personnes et se débarrasser de leur siège de la rue de Solferino, là c'est la majorité présidentielle qui risque le plus gros,
02:04évidemment, elle risque de perdre jusqu'aux deux tiers de ses sièges et donc la subvention passerait de 19 millions d'euros à 6-7 millions d'euros,
02:15LR pourrait passer de 62 à une quinzaine de sièges et donc de 9 à 3 millions d'euros. Alors pour la gauche du Nouveau Front Populaire, c'est un petit peu plus compliqué,
02:24on peut penser qu'elle ferait globalement mieux que la NUPES et la manne serait un peu plus conséquente, il faudra voir après la répartition fine,
02:32ce qui est sûr c'est que LFI devrait perdre et que les socialistes et les écologistes devraient gagner légèrement.
02:38Merci Emmanuel.