SMART JOB - Emission du jeudi 4 juillet

  • il y a 2 mois
Jeudi 4 juillet 2024, SMART JOB reçoit Alexandre des Isnards (auteur) , Virgile Raingeard (CEO, Figures) et Fanny Pottier-Koninckx (partner et directrice, BCG)

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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH Management, débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:15Bien dans Smart Job, on parle des salaires et de la transparence salariale. La France, est-ce qu'elle est prête ? Elle va devoir en tout cas s'aligner à ces nouvelles règles européennes.
00:24On en parle dans quelques instants avec Virgile Ranjard, il est CEO de Figures avec un S.
00:30Smart Job, le cercle RH est un grand entretien aujourd'hui pour parler des visios.
00:34Ben oui, elle a occupé une partie de notre vie pendant le Covid et puis elle s'est prolongée cette visio, ce fameux télétravail.
00:41C'est un livre passionnant écrit par Alexandre Desisnard, il est auteur justement de ce livre, la visio Mathuet, une étude entre la sociologie et l'anthropologie.
00:49On en parlera avec lui longuement dans le grand entretien.
00:52Pour terminer notre émission de fenêtres sur l'emploi, seuls 8% des françaises et français veulent travailler à l'étranger.
00:58Ben oui, il y a moins d'engouement pour devenir un expat.
01:01Que se passe-t-il ? On reviendra sur l'étude de Fanny Potier-Conin qui est les partenaires et directrices au BCG, on fera une étude détaillée sur cette situation.
01:09Voilà le programme, tout de suite c'est bien dans Smart Job.
01:20Smart Job
01:23Bien dans Smart Job pour parler de la transparence salariale, c'est un sujet épineux, c'est un sujet sensible.
01:28Les entreprises hésitent un peu, elles font de la transparence pour certaines radicales, pour d'autres ne montrent rien.
01:34Et on va en parler avec vous Virgile Ringard, vous êtes CEO de Figures avec un mess, c'est très intéressant parce que vous avez une double casquette,
01:42formation d'ingénieur scientifique et une formation dans l'ARH.
01:46Exactement.
01:47Les deux réunis font qu'aujourd'hui vous proposez un outil pour aider l'ARH.
01:51Revenons quand même à la source de notre échange, l'Europe va obliger la France dans les quatre ans à venir à devoir faire plus de transparence salariale ?
02:01Exactement, dans les deux ans à venir puisque les premières lois doivent être en théorie mises en place d'ici juin 2026.
02:07Juin 2026, concrètement qu'est-ce qu'elle dit ? Il faut que l'entreprise affiche, montre les écarts de salaire entre les femmes et les hommes, c'est quoi les nouvelles règles ?
02:14Déjà le dernier point est pertinent parce que l'origine de cette directive européenne c'est la réduction des écarts hommes-femmes, des écarts de salaire.
02:21C'est la base.
02:22Exactement, c'est la volonté qui se cache derrière cette loi. Elle a beaucoup d'obligations, on parle beaucoup du fait d'afficher les éléments de rémunération sur l'offre d'emploi,
02:30de devoir être plus transparent sur une entreprise lorsqu'elle publie un poste, de dire voilà les éléments de rémunération qui sont attachés à ce poste-là.
02:37Et puis ensuite c'est quand même savoir en entrée à combien on entre, ça c'est intéressant.
02:42Exactement.
02:43Et puis ensuite se donner aussi l'idée de son évolution salariale, ça c'est important ça aussi.
02:46Plus de transparence sur les critères qui vont être utilisés pour déterminer l'évolution salariale au sein de l'entreprise.
02:52Justement j'allais y arriver parce que la transparence salariale ça renvoie à l'idée que mon collègue de bureau a eu plus 10 et que moi j'ai eu plus 2.
02:59Et j'ai quand même pour autant l'impression d'avoir bien fait mon travail. Donc c'est aussi l'enjeu de l'évaluation et les critères qui vont faire que je suis augmenté, ça c'est ça l'enjeu.
03:07Exactement. Et l'enjeu ça va pas être de savoir par la loi d'obliger les entreprises à dévoiler les salaires individuels ou les augmentations individuelles.
03:14C'est vraiment, ça fait peur transparence salariale, tout le monde pense à transparence individuelle, non c'est plus de la transparence dans les règles du jeu.
03:21C'est ça le sens de la loi.
03:22Donc on n'ira pas afficher dans l'entreprise par nom les salaires de chacun alignés.
03:28L'esprit c'est quoi ? Parce que vous vous êtes implémenté, pour utiliser un mot un peu technique, mais vous chez Figure vous vous implémentez, vous dites au RH attention ça va arriver, préparez-vous les amis quoi.
03:38Exactement. En fait ce que l'on dit c'est que ça va être un coup de projecteur en fait sur l'équité de l'entreprise, l'équité interne, c'est-à-dire à quel point les gens sont payés équitablement entre eux,
03:47et l'équité externe, à quel point les gens sont payés équitablement par rapport à leur valeur marché.
03:51Et donc le premier sujet, quand on parle de transparence, c'est pas la transparence elle-même, c'est un zoom, c'est un odysse sur cette équité, à quel point l'entreprise est équitable.
04:01On avait pris un peu d'avance avec l'index égalité femme-femme porté par Elisabeth Borne, on était déjà un peu en avance sur cette histoire.
04:07Exactement, on était un peu en avance. Alors ce que ça va changer c'est d'aller encore plus loin dans les rapports obligatoires, notamment au niveau égalité homme-femme, au niveau égalité de salaire.
04:16Il va y avoir une refonte de cet index EGA Pro pour amener plus de transparence sur les écarts de rémunération, etc.
04:23Juste un mot, parce que ce qui est intéressant, votre boulot, c'est de récupérer de la donnée, de la data, de l'organiser, de la faire vivre, et d'apporter ensuite des histogrammes, des camemberts, des graphiques, et leur donner des marges de progression, j'imagine ?
04:36Exactement, aider les entreprises à faire un état de l'idée de leur équité. À quel point je suis aligné par rapport au marché, est-ce que je suis aligné partout dans toutes les fonctions ?
04:44À quel point en interne, à poste égal, j'ai des écarts de salaire que je vais avoir du mal à justifier demain ? Parce que demain, je vais devoir le faire, ce qui n'était pas le cas un peu dans cette ère passée.
04:51Qu'on soit bien d'accord, les collaborateurs, même si ce n'est pas individuel, ont accès à ces données.
04:55Ils auront un droit à l'information.
04:57Ils pourront le demander.
04:58Ils pourront demander à l'entreprise comment je suis payé, comparé aux gens qui font le même travail ou un travail de valeur égale.
05:03C'est très différent. Ils peuvent le demander, mais ce n'est pas publié sur le site de l'entreprise, on est d'accord ?
05:08Non, exactement.
05:09Donc l'entreprise, à discrétion, aura la possibilité de ne pas publier ou de publier ?
05:13De ne pas publier, ces éléments individuels.
05:15Mais tout employé aura le droit de demander.
05:17L'entreprise aura l'obligation de communiquer aux salariés ce positionnement de salaire comparé à ses collègues.
05:22Les partenaires sociaux, j'imagine, vont être en première ligne sur ce sujet.
05:25Exactement.
05:26Ils vont réclamer évidemment ces documents.
05:28C'est un outil de marque employeur aussi ça ?
05:30Ce sera un outil de marque employeur.
05:32Ça allait déjà en prémisse pour quelques entreprises.
05:34Mais demain, c'est sûr, il n'y aura plus d'entreprises qui vont positionner leur politique salariale en externe de plus en plus transparente pour attirer candidats et candidats.
05:41Là, aujourd'hui, on en est où ? Parce que là, vous avez aussi un travail de vue panoramique sur ce marché qui est en train de s'ouvrir.
05:48Qu'est-ce que vous disent ces entreprises ? On est prêts ? On n'est pas prêts ? C'est la panique ? Comment ça se passe là ?
05:52On est plutôt dans le dernier cas de figure.
05:54Je dirais qu'on n'est pas prêts, c'est un peu la panique parce qu'on revient de l'ère de l'opacité.
05:58Surtout en France où culturellement, on n'aime pas parler salaire en fait.
06:01Donc cette transparence salariale, ce sont deux mots qui n'ont historiquement jamais été attachés ensemble.
06:06Et donc, il y a beaucoup d'entreprises qui sont à un prix de cours et qui craignent un peu ce passage à plus de transparence et qui se disent
06:13j'ai deux ans, trois ans peut-être pour mettre les choses en ordre de marche, pour auditer mon équité et corriger des écarts qui sont là
06:19des fois depuis des années ou des décennies avant que ce coup de projecteur arrive.
06:23C'est ancré. Merci. Vous avez donc du travail sur les deux années à venir parce que vous allez être excessivement sollicité pour déployer votre outil en fait.
06:31Exactement.
06:32C'est un vrai plaisir Virgile Ringard, je n'ai pas écorché votre nom si entièrement, avec une spécialité à la fois hybridée
06:39parce que c'est de la science et de la technologie, de la tech, mais c'est aussi des RH évidemment, c'était aussi l'objet de votre présence dans l'émission Smart Job.
06:47C'est un vrai plaisir. On tourne une page, on va s'intéresser à un sujet qui vous concerne, j'en suis sûr, la visio.
06:53C'est le Cercle RH, c'est un grand entretien avec un auteur qui a fait une étude sociologique à la rencontre de tous ceux qui pratiquent cette visio.
07:00Comment ils la vivent ? Comment ils arrivent à trouver un juste équilibre entre vie pro et vie perso ?
07:05Est-ce que ça les use ? Est-ce qu'ils sont heureux en télétravail ? Toutes ces questions, je vais les poser à l'auteur de ce livre, la visio m'a tué.
07:13C'est le grand entretien et c'est tout de suite.
07:16Smart Job est un grand entretien aujourd'hui pour s'intéresser à un sujet dont on a parlé pendant le Covid quasiment chaque semaine, le télétravail.
07:36Où en sommes-nous ? Comment vivons-nous avec ce télétravail qui devait être, souvenez-vous, temporaire puisque ce télétravail était lié à une période de confinement
07:44et puis il ne s'est généralisé pas partout, pas pour tout le monde. Il y a beaucoup, beaucoup de métiers où le télétravail, évidemment, n'est pas possible.
07:51Et un livre, le livre essentiel, si vous voulez y voir un peu plus clair, la visio m'a tué, tué E.R., évidemment ce jeune mot avec Omar m'a tué, d'un fait divers terrible.
08:04Alexandre Désinard, ravi de vous accueillir. Vous êtes l'auteur de ce livre à l'Ari Édition.
08:09Alors ce livre, on en a beaucoup parlé, les médias s'en sont emparés.
08:12D'abord un petit mot sur vous, parce que dans les grands entretiens, on a envie d'en savoir plus.
08:15Alors vous écrivez des livres, l'Open Space m'a tué qui avait été un carton, 2008, la visio m'a tué qui marche très bien.
08:21Vous étiez journaliste, chroniqueur, vous aimiez décortiquer comme ça les mots du quotidien ?
08:27Oui, c'est ça, parce qu'en fait je n'ai pas ma carte de prêt, je ne suis pas plus chroniqueur que journaliste, mais en fait j'aime bien me définir comme anthropologue des bureaux
08:33parce que c'est ma méthode en tout cas pour faire, notamment pour ce livre, j'interroge les gens autour de moi, puis après j'élargis, j'élargis.
08:39J'analyse la matière, mais comme un anthropologue, en se disant tiens, si quelqu'un débarquait dans le monde du travail et il y avait 50 ans plus tard,
08:49qu'est-ce qu'il dirait de notre époque aujourd'hui, dans nos manières de travailler ?
08:51Donc plus un recul d'anthropologue que de journaliste, mais après, sans se prendre au sérieux non plus, c'est pour rigoler.
08:57C'est-à-dire qu'on parle du travail, mais j'aime bien aussi tourner en...
09:01Il y a de l'humour.
09:02Voilà, il y a de l'humour, parce que c'est quand même un sujet très sérieux, donc plus c'est sérieux, plus j'aime bien un peu rigoler.
09:06Et ça commence d'ailleurs, je le redis, par le titre et par ce jeu de mots.
09:10Juste pour qu'on vous situe, parce que ce livre n'est pas tranché, c'est pas jour, c'est pas nuit, c'est un vrai travail d'anthropologue, et il faut le redire.
09:18Vous, la posture que vous optez, c'est vous écoutez, vous entendez, vous posez le sujet.
09:22Vous y êtes plutôt favorable, vous, en tant que citoyen à ce télétravail ?
09:26Vous le pratiquez toujours avec les teams télévisions, ou vous faites partie de ceux qui disent je préfère voir la personne en face ?
09:32Alors, voilà, c'est-à-dire que moi-même, j'ai été partagé.
09:35Pour l'open space, Mathieu, vous avez rappelé, c'était un pamphlet.
09:37J'étais contre les méthodes de management qui se déroulaient en open space, et les organisations, et tout le discours unique qu'il y avait à l'époque.
09:43Là, pour le télétravail, ce serait suicidaire de dire que d'être contre le télétravail, ça arrange plein de gens.
09:48C'est réclamé aux entretiens d'embauche, les gens en demandent combien de jours ils auront télétravail.
09:52C'est quand même très confortable à un moment d'être chez soi, sans être dérangé par les voisins de bureau.
09:56Donc il y a des avantages, et puis pour des économies de déplacement.
10:00Clairement.
10:01Mais, en fait, c'est pas tellement pour ou contre le télétravail.
10:04J'ai pas envie de me situer sur ce registre-là.
10:06J'ai plutôt envie de dire, OK, le télétravail est un mode installé.
10:10On travaille comme ça, mais qu'est-ce que ça va avoir comme effet sur nos relations, dans nos liens ?
10:15Est-ce que le télétravail, en plus, c'est un peu limité ?
10:17Moi, j'ai appelé ça la visio, parce que c'est le fait de passer par écran interposé.
10:21C'est ça.
10:22Et on ne télétravaille pas que chez soi.
10:24On télétravaille aussi au bureau.
10:25Il y a des gens qui arrivent, qui se déplacent pour travailler en visio.
10:28Quelquefois, même d'un étage à l'autre.
10:31Et c'est même plus pratique.
10:33Ça va plus vite.
10:34Hop, on génère un petit lien Teams ou autre.
10:36C'est vrai.
10:37Et on le fait.
10:38Et c'est plus long que de réserver une salle, de dire, tiens, t'es là, toi t'es pas là.
10:41D'ailleurs, à Dessin, vous dites visio et pas télétravail,
10:43parce qu'on l'utilise de manière un peu scientifique.
10:45Mais le mot aujourd'hui usité dans le langage du quotidien, c'est on s'ouvre une visio.
10:49On se fait une visio.
10:50On se fait une visio.
10:51On s'ouvre une visio.
10:52Vous dites quand même que, et ça, les entreprises et DRH nous le disent,
10:55mais vous le racontez, ça aussi, c'est un manque de convivialité,
10:59perte un peu d'esprit d'équipe, ce qui fait aussi le sel d'une entreprise, l'air de rien.
11:03On se voit, on parle, on se prend un café, on se dit des choses.
11:06Il se passe des choses.
11:07Et là, la visio, quand même, avec ce mur d'écran, cet écran, ça tue ça.
11:12Oui.
11:13Puis tout simplement parce qu'eux aussi, même les bureaux eux-mêmes, sont moins remplis.
11:17Du coup, on en vient à organiser des flex office,
11:20ce qui est encore plus difficile de créer un sentiment d'appartenance et de convivialité
11:23quand vous changez de voisin tous les jours.
11:25Vous avez du mal à créer des liens.
11:27C'est difficile de faire une cut-off d'entreprise, de mettre une atmosphère conviviale.
11:31C'est le problème des entreprises aujourd'hui.
11:33Et puis même quand vous êtes nouveau, pour vous intégrer,
11:35s'intégrer à distance et ne pas trouver les mêmes personnes, c'est nouveau, ça.
11:39Au début, avant, on ne se demandait jamais qui était au bureau.
11:43On y allait, on savait qui on allait retrouver.
11:45Maintenant, c'est nouveau, on ne sait pas.
11:47Vous utilisez un cas fictif, il faut le préciser, dans cette entreprise nilloise,
11:52Cassiadi et l'entreprise, la personne qui va au travail,
11:56elle est en télétravail, elle fait de la vision beaucoup, elle est à distance.
11:59Quand elle va au travail, vous dites, elle part au front.
12:04C'est incroyable.
12:06Ce n'est pas quelque chose de fictif.
12:09C'est fictif, les noms sont fictifs.
12:11Vous avez changé les noms, mais c'est une vraie histoire.
12:13Pour ne pas gêner la personne qui s'est exprimée.
12:15Sur certaines scènes, j'ai vraiment pris des précautions.
12:18Elle vous dit, parce que vous avez fait votre métier d'enquêteur et de journaliste,
12:21elle vous dit, moi je pars au front, j'ai la boule au ventre, j'y retourne.
12:24Oui, c'est ça.
12:25C'est dingue.
12:26Oui, et puis il y avait cette histoire aussi d'alternant qui vient au bureau.
12:30En fait, c'est N plus un, toute son équipe est en télétravail.
12:35On oblige les alternants à venir dans leur période d'essai.
12:38Ils viennent et ils ne sont pas encadrés parce qu'il y a eu un...
12:42Donc, il est tout seul livré à lui-même.
12:44Voilà, il est tout seul.
12:45Du coup, ça pose le problème de transmission.
12:47Mais en même temps, c'est aussi beaucoup les jeunes qui réclament de flexibilité dans leur travail.
12:50Mais en même temps, quand ils commencent, ils réclament aussi de la transmission,
12:53qu'on leur explique les choses.
12:55En fait, il ne faut pas avoir ça en noir et blanc, comme vous avez dit au début.
12:59Mais ce qui est intéressant, comme dans votre analyse, Alexandre,
13:02c'est que, et nous on l'a vu sur ce plateau,
13:04c'est que souvent le télétravail masquait aussi l'envie de ne plus revenir voir son manager.
13:08C'est-à-dire de ne plus être confronté aux affres du...
13:11Vous souriez parce que souvent vous avez dû l'entendre.
13:14Je suis bien tranquille chez moi, je suis au calme.
13:16Ça, on l'entend tout le temps.
13:17Mais puis je n'ai pas mon manager dans les pattes.
13:19Je ne suis pas dans cette espèce de pression hiérarchique.
13:22Ça aussi, ça a permis d'alléger aussi les...
13:24Ça a permis d'alléger, sauf qu'il y a un sentiment qu'on intériorise de surveillance
13:29quand on est à distance et qu'on est chez soi.
13:31Il y a notamment cette fameuse lumière.
13:33Et ça, on dit toujours que la technologie, ça dépend de ce qu'on en fait.
13:36Mais enfin, Tim, vous n'étiez pas obligé de mettre une lumière verte quand on est actif
13:39ou rouge quand on est en réunion.
13:40On est d'accord.
13:41Donc ça, c'est quand même une décision technologique...
13:44Humaine.
13:45Humaine.
13:46Voilà, une décision humaine sur de la technologie.
13:48Vous avez raison.
13:49De ce point de vue-là, c'est...
13:50Mais en tout cas, il y a une architecture participative qui fait que c'est un mouchard.
13:53En fait, c'est une horloge, la pointeuse des cadres à distance sur Tim.
13:57Ça fait longtemps qu'il n'est ni vert ni rouge.
14:00Il est gris.
14:01Qu'est-ce qu'il fait ?
14:02Ça se trouve, il se concentre pour justement ne pas être interrompu
14:04et ni être sollicité par Tim à distance parce que c'est la...
14:06Est-ce qu'on est mieux concentré ?
14:08Est-ce qu'on est moins surveillé à distance chez soi ?
14:10Ce n'est pas sûr.
14:11On n'a pas encore, je pense, tout à fait le recul sur les conséquences,
14:15sur la psyché, sur le mental,
14:17mais on a quand même déjà des débuts d'études qui montrent un désengagement,
14:21des moments de solitude très puissants,
14:23de tristesse pour certains, même de dépression.
14:26Vous l'avez entendu ?
14:28Des gens ont déjà évoqué avec vous ces sujets-là ?
14:31Oui, notamment...
14:33C'est à partir de différents témoignages que j'ai composés
14:36celles du surbooking à distance parce que j'en ai partagé.
14:39Quand on ne voit pas la personne, c'est facile de faire comme...
14:42Si les collaborateurs, comme sur Doctolib,
14:44on leur remplit leur créneau libre.
14:46Et il y a du surbooking, il y a quelquefois des...
14:49Vous savez, quand les visos s'enchaînent,
14:51vous n'avez même pas le temps de respirer en changeant de salle
14:54puisqu'en fait, vous êtes tout systématiquement là.
14:56On switch.
14:57On switch.
14:58Et on switch, sans transition, Jean-Paul, on y va.
15:00Et il n'y a pas ce plaisir du debriefing, ces petites blagues du début.
15:04On dit toujours au début d'une réunion en vision,
15:06on dit « Vous m'entendez ? », on ne dit pas « Bonjour ? ».
15:09C'est vrai.
15:10Et puis le petit sas, il faut le dire, de l'entreprise,
15:13où on a le temps d'aller se prendre un café rapidement.
15:15On arrive un peu en retard avec les dossiers sous le bras.
15:17Ça, c'est fini.
15:18Tout ça, c'est fini.
15:19Dans ce que vous décriviez qu'on perd et sur lequel on commence à prendre du recul,
15:22les effets de seuil,
15:23toutes les conversations sur le seuil de la porte,
15:25qui sont souvent très riches et fécondes,
15:27elles disparaissent.
15:28Il y a un autre sujet.
15:29Celui-ci, là aussi, il est en gestation.
15:32Vous évoquiez Teams.
15:33On voit l'IA génératif qui s'inscrit de plus en plus avec Teams.
15:38Ça, j'imagine que c'est peut-être le tome 2.
15:41Mais Teams, Copilot, vous voyez où je veux en venir.
15:44Je vois tout à fait.
15:45C'est excessivement dangereux.
15:47C'est source de conflits.
15:49Et on peut enregistrer n'importe quelle conversation en temps réel,
15:52en faire le résumé.
15:53Je veux dire, on n'est plus le maître de soi, en fait, là.
15:56On n'est plus le maître de soi.
15:57Déjà, il y a quelque chose que j'aurais pu percevoir que je n'ai pas mis en scène.
16:02J'ai eu des témoignages, notamment sur une nouveauté que je trouvais incroyable.
16:07C'est une pratique de plus en plus répandue.
16:09C'est qu'on enregistre maintenant.
16:10On enregistre maintenant ces réunions.
16:11Exactement.
16:12Donc, c'est comme s'il y avait la vare des matchs, des vidéos.
16:15C'est exactement ça.
16:17Des comportements qui sont inédits, c'est qu'il y a des gens qui se disent
16:19je ne pourrai pas aller à la réunion, mais je regarderai le replay.
16:22C'est-à-dire qu'il demande d'enregistrer la réunion.
16:25Il la regarde chez lui le soir ou dans l'après-midi.
16:27Il trouve un créneau pour regarder la réunion à laquelle il ne peut pas assister.
16:30Et souvent, il la regarde en accéléré, ce qui est assez drôle.
16:32Du coup, on met en fois 2, fois 5, fois 2.
16:35Parce que souvent, il y a des gens qui ont des bilans en réunion.
16:38On les accélère, comme ça, on peut enchaîner les réunions sans y aller.
16:41Donc, il y a à la fois l'idée qu'on va stocker de la data et du programme.
16:45Oui.
16:46Et puis, il y a quand même pour le salarié, c'est comme ici sur ce plateau.
16:50Lorsqu'on est filmé, on fait un peu plus attention à ce qu'on dit.
16:54Les dérapages ne sont pas permis.
16:56C'est tout à fait.
16:57Le small talk est absolument pas permis.
16:59Il y a un vrai sujet quand même autour de ça.
17:01Oui.
17:02Ça fige.
17:03Vous êtes un professionnel de ça, mais les gens ne sont pas tous des professionnels.
17:06Donc, évidemment, c'est fatigant d'être bloqué.
17:08Moi, je n'ai pas l'habitude.
17:09Je suis obligé de ne pas bouger.
17:10J'aime bien bouger en marchant.
17:11Là, je ne peux pas bouger.
17:12On est comme ça toute la journée, vissé à son siège.
17:14C'est une performance dans le sens anglais du terme.
17:18On joue un rôle.
17:19C'est exactement ça.
17:20C'est des performeurs qui enchaînent et qui changent de masque en fonction des clients
17:24ou des fournisseurs avec lesquels.
17:26Parce qu'en fait, parfois, on passe d'un sujet à un autre aussi à travers une visio.
17:30On passe d'un sujet à un autre.
17:31Il y a ce que j'appelle aussi les réunions augmentées.
17:35C'est-à-dire que vous croyez être tout seul avec votre interlocuteur.
17:37En fait, lui, il est en chat avec d'autres personnes dans ses équipes qui ne sont pas
17:40invités à la réunion, mais qui lui fournissent des informations en temps réel.
17:43Donc, en fait, vous avez des camps qui peuvent se…
17:45En fait, c'est tout un monde différent de la réunion simple où on a les gens en présentiel.
17:52Le prochain livre, parce qu'on voit bien que sur cette visio,
17:55on voit bien que sur ce télétravail, il y a encore à la fois de la réglementation.
17:59On signe des nouveaux accords.
18:01J'ai vu que les entreprises renégociaient les accords de télétravail.
18:04Vous avez vu qu'on est en train doucement, mais sûrement, de les réduire.
18:07Enfin, je ne sais pas si vous qui observez le benchmark du télétravail, on réduit un peu quand même.
18:12On réduit la voilure, mais en même temps, pour recruter des talents qui réclament cette flexibilité,
18:17si les entreprises sont trop rigides là-dessus, elles vont perdre des talents.
18:22Donc, il faudrait peut-être voir de nouvelles manières de se rencontrer.
18:25C'est plus vers là qu'il faudrait créer.
18:28Et peut-être pas de la manière que j'ai observée, notamment ces entreprises qui, à juste titre,
18:32essayent de retrouver cette spontanéité.
18:34Le café et le télétravail, visio.
18:36Il y a vraiment un cabinet de conseil en transformation digitale
18:41qui a réfléchi avec les associés qui se sont réunis,
18:44qui a réfléchi à comment on pouvait organiser la spontanéité.
18:48Comment organiser la spontanéité ?
18:49Ce qui est comme un magnifique oxymore.
18:52C'est le film Les Randonneurs où le type lui apprend à marcher.
18:54Il pose son pied à plat et met toi en avant.
18:56Et là, tu réponds, en fait, tu m'apprends à marcher.
18:58Oui, mais en même temps, ce n'est pas faux.
19:00C'est comme travailler à son naturel.
19:01C'est une opposition de mots, mais en même temps, on voit très bien
19:03là où on veut venir organiser la spontanéité.
19:05C'est d'essayer de retrouver le monde d'antan où on faisait...
19:08C'est du carton-pâte, en fait. C'est du cinéma.
19:10C'est un peu survendu.
19:12C'est-à-dire qu'on va créer des moments où on est ensemble
19:15parce qu'on ne se voit jamais, en fait.
19:17Parce qu'on est désynchronisé.
19:18Et à ce moment-là, il faut qu'on soit très heureux d'être ensemble
19:20et donc d'être très spontané et heureux.
19:21Voilà. Et dans ce cas-là, les introvertis ne sont pas très contents
19:23parce que c'est du travail en plus pour eux.
19:25Il y en a qui adorent parce que leur vie est avec les collègues et tout ça.
19:27Mais d'autres, il faut qu'ils fassent un effort colossal.
19:29Un mot, et même plusieurs, Alexandre, pour terminer,
19:32parce que ça aussi, c'était le gros focus de l'année précédente,
19:35voire même de l'année Covid.
19:37Télétravail, productivité.
19:39Parce que le gros sujet, c'est...
19:42Vous vous rappelez de cette petite phrase de Nicolas Sarkozy
19:44prononcée d'ailleurs dans une émission de Bismarck
19:47au stade Vélodrome avec son mère dans Télétravail.
19:49Qui n'est pas très pro-télétravail.
19:51Qui n'est pas du tout et qui dit clairement,
19:53dans Télétravail, vous l'aurez compris, il y a le mot télé.
19:55Oui.
19:56Et qui renvoie à l'idée que quand on est en télétravail,
19:58on n'est pas productif.
19:59Quelle est votre religion sur cette question
20:01et qu'est-ce que vous disent ceux qui y sont ?
20:05Ils grugent ? Ils jouent avec ?
20:07Ou vraiment, ils s'investissent dans leur fonction ?
20:09Il y a évidemment de tout.
20:11Mais ce que je répondrais plutôt,
20:14c'est qu'il est plus difficile de gruger au bureau
20:16que de gruger de chez soi.
20:18On intériorise, on culpabilise plus facilement.
20:22On va se demander, à la limite, on ne va plus se faire couler un café
20:24parce que ça ressemble à la cafétéria.
20:26Où là maintenant on dit les tisanières.
20:28Mais par contre, on va hésiter à aller regarder des vidéos.
20:32Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en a pas qui le font.
20:34Mais voilà, ce n'est pas facile.
20:36C'est qu'on est quand même entouré de son chez-soi.
20:38On n'est pas entouré du travail.
20:39Donc les endroits qui ressemblent plus au bureau,
20:41c'est la cafétéria.
20:42Et après, quand vous disiez justement,
20:44le télétravail c'est la télé, pas le travail.
20:46C'est un poncif que j'ai entendu plein de fois.
20:49Et qui est pour moi une extension du
20:53« tu prends ton après-midi quand tu pars trop tôt » de l'open space.
20:56C'est exactement ça.
20:57Donc ce qui veut dire que quand on est chez soi,
20:59on intériorise ce sentiment de surveillance
21:01qui ne veut pas dire qu'il est réel.
21:02Mais c'est une extension comme dans l'open space.
21:04Donc on en ferait presque trop en télétravail.
21:06Exactement, on surjoue la présence.
21:07Parce qu'on a vu ceux qui finissaient à 23h,
21:08minuit, qui avaient l'ordinateur sur le canapé pendant le Covid.
21:10Vous vous souvenez ?
21:11On surjoue la présence, exactement.
21:12Et on montre qu'on est présent.
21:14D'ailleurs, avant de nous quitter,
21:15j'ai lu aussi pour montrer qu'on était toujours engagé
21:18et qu'il ne fallait pas qu'on nous oublie.
21:20Parce que plus on est loin,
21:21plus on a peur d'être oublié par le manager.
21:24Oui, du coup, on va multiplier les participations.
21:27Parce qu'il n'y a pas que la vision,
21:28il y a aussi tous les chats qui se multiplient.
21:30Et notamment tous les canaux de communication.
21:31C'est une ruche hyperactive maintenant.
21:34Coucou, je suis là.
21:35Coucou, je suis là.
21:36Coucou, je suis là.
21:37J'ai trouvé un truc très intéressant.
21:38Et en fait, c'est juste pour ramener sa fraise.
21:41C'est exactement ça.
21:43Merci Alexandre.
21:44Je suis sûr qu'il va y avoir une suite
21:45parce qu'on est, je dirais, à l'aube.
21:47Tout le monde me dit Lia Mathieu,
21:49mais c'est vrai que c'est un peu proche.
21:51Déjà, la vision s'est arrivée tellement vite.
21:53Mais tout va vite.
21:54Lia est déjà là.
21:56Lia Mathieu, vous allez revenir nous en parler.
21:58Peut-être que le titre sera différent.
21:59À la réédition, Alexandre Desisnard,
22:01merci d'être venu nous rendre visite
22:03avec ce livre passionnant
22:04et qui n'est pas un livre idéologique ou dogmatique,
22:07je le redis.
22:08C'est un vrai travail d'anthropologue.
22:09Ce sont des cenettes.
22:11Merci de nous avoir rendu visite.
22:12C'est un vrai plaisir.
22:13C'est un plaisir partagé de venir.
22:14Merci.
22:15Dans le grand entretien de Smart Job.
22:16On tourne une page tout de suite.
22:17C'est Fenêtre sur l'emploi.
22:31Et on termine notre émission
22:32avec Fenêtre sur l'emploi
22:33pour parler des expatriés.
22:35On en a beaucoup parlé de ces expats,
22:37comme on dit, pendant toute la saison.
22:39Et on en parle encore aujourd'hui
22:41avec une étude passionnante que vous portez,
22:43Fanny Potier-Coninck, ravie de vous accueillir.
22:45Vous êtes partenaire et directrice au BCG,
22:48au Boston Consulting Group.
22:50C'est ça.
22:51C'est bien cela.
22:52Avec un chiffre,
22:53commençons peut-être par le premier,
22:54le plus éloquent.
22:55Seulement 8% des Français
22:57veulent travailler à l'étranger.
22:58On peut affiner par tranche d'âge.
23:00Les jeunes sont un peu plus mobilisés.
23:01Mais globalement, c'est peu.
23:03Comment vous l'expliquez ?
23:04Je vais me permettre de vous contredire.
23:06Je pense que c'est plutôt une bonne nouvelle.
23:08Parce qu'on est dans un pays
23:09qui a un sujet démographique.
23:11On a une démographie qui diminue.
23:13Donc on a moins de gens
23:14qui arrivent sur le monde du travail.
23:16Et on a quand même
23:17des conditions de vie,
23:19une qualité de vie
23:20et des conditions financières
23:21qui sont assez attractives.
23:22Vous prenez à l'envers.
23:23Vous dites, si on ne veut pas partir,
23:24c'est qu'on est bien chez nous.
23:25C'est ça.
23:26Et ça se relativise.
23:28C'est une moyenne.
23:29Donc ça se relativise,
23:30comme vous le disiez, par âge.
23:31En fait, ce chiffre est représentatif
23:33de la tranche d'âge 35-65,
23:35où de facto, on est moins mobile.
23:38Et on a plus de contraintes familiales,
23:40en général.
23:41Et avant, c'est mieux.
23:42Et les jeunes,
23:43et les plus seniors,
23:45ont des intentions de départ
23:46qui sont beaucoup plus élevées.
23:48Je m'étais laissé dire quand même
23:49qu'on part moins,
23:51pour les raisons que vous évoquez,
23:52mais on part moins aussi
23:53parce que le statut d'expatrié
23:54n'est plus tout à fait le même.
23:56On signe des contrats locaux.
23:58On n'a plus ce statut,
23:59vous savez, de l'expat
24:00qui avait la maison,
24:01la voiture, l'école
24:03et qui avait une forme
24:04de notabilité locale.
24:05C'est fini ?
24:06Ça tend à se réduire ?
24:07Je ne dirais pas
24:08que c'est complètement fini.
24:09Ça dépend un petit peu
24:10des industries,
24:11des secteurs d'activité.
24:12Il y a des secteurs d'activité
24:13qui ont besoin de l'expatriation
24:15plus que d'autres secteurs d'activité.
24:16Par exemple, dans l'énergie,
24:17vous avez besoin
24:18de continuer à envoyer
24:19un certain nombre de gens
24:20et à faire tourner
24:21un certain nombre de gens
24:22à l'international.
24:23Le 8 %,
24:24il vous donne aussi
24:25une indication de la demande.
24:27Vous avez aussi besoin,
24:28en tant qu'entreprise,
24:29de répondre à cette demande.
24:30Vous avez quand même
24:31des collaborateurs
24:32qui veulent partir à l'étranger.
24:33Ça, ça s'appelle
24:34du talent management.
24:35Vous avez un point d'équilibre
24:36qui va dépendre
24:37quand même un petit peu
24:38des secteurs.
24:39C'est vrai que pendant
24:40la période du Covid,
24:41notamment,
24:42il y a eu un travail
24:43assez important,
24:44mais c'était de toute façon
24:45une trajectoire qui existait
24:46avant le Covid,
24:47de redéfinition
24:48un petit peu
24:49des politiques d'expatriation.
24:50Mais encore une fois,
24:51ça se démoyennise
24:52un petit peu
24:53en fonction des secteurs.
24:54Si on prenait le problème
24:55dans l'autre sens,
24:56on voit qu'il y a finalement
24:57le plaisir de rester
24:58sur ce territoire
24:59parce qu'il y a du travail,
25:00parce que les talents
25:01sont accompagnés.
25:02A l'inverse,
25:03est-ce que la France
25:04et l'ensemble
25:05des pays du monde,
25:06est-ce qu'on a
25:07une forte pression
25:08des expats venus
25:09des Etats-Unis,
25:10du Japon,
25:11de Chine
25:12et j'en passe ?
25:13Il y a des cartes
25:14qui ont été pas mal rebattues.
25:15C'est une étude
25:16qu'on conduit
25:17avec Le Figaro
25:18et Cadre Emploi en France
25:19et plus généralement,
25:20The Network.
25:21Il y a 150 000 participants
25:22et on est dans 180 pays.
25:23C'est la plus grosse étude
25:24sur les préférences
25:25des individus.
25:26Une bonne photographie
25:27en tout cas.
25:28Voilà, exactement.
25:29Les cartes ont un peu
25:30été rebattues
25:31dans le top 10
25:32en France
25:33des préférences
25:34en termes de destination
25:35sachant que
25:36dans les grands facteurs
25:37pour lesquels
25:38on veut partir,
25:39je ne parle pas
25:40des Français
25:41ou des gens
25:42qui veulent venir
25:43en France,
25:44c'est d'abord
25:45un travail intéressant.
25:46Donc des opportunités
25:47de travail.
25:48Ensuite,
25:49la qualité de vie
25:50et des raisons financières.
25:51Donc en fait,
25:52c'est un besoin
25:53de marché de travail,
25:54c'est un besoin
25:55d'enrichissement personnel
25:56et d'enrichissement
25:57de cadre de vie
25:58et d'enrichissement
25:59financier aussi.
26:00Et,
26:01il y a d'autres facteurs
26:02La France,
26:03elle se situe où ?
26:04Alors,
26:05on est neuvième,
26:06mais il y a d'autres facteurs
26:07qui sont importants aussi
26:08qui sont la langue,
26:09pourquoi on part,
26:10pourquoi on choisit
26:11un pays,
26:12c'est la langue,
26:13le fait qu'on a
26:14des recommandations
26:15positives
26:16de son environnement
26:17et le fait qu'il y a
26:18une diaspora
26:19de notre nationalité
26:20dans le pays.
26:21Voilà,
26:22je vais créer des liens
26:23et je ne vais pas
26:24me sentir seule.
26:25La France
26:26est en neuvième position.
26:27Oui.
26:28C'est une position
26:29qui est fixe,
26:30qui a bougé,
26:31qui est favorable.
26:32Ce qu'il faut comprendre
26:33c'est qu'il y a des pays,
26:34en fait,
26:35notamment l'Australie
26:36est passée en tête
26:37de classement
26:38parce qu'il y a
26:39une grosse participation
26:40aussi des pays d'Asie
26:41du Sud-Est,
26:42je parlais de 180 pays participants
26:43donc ce n'est pas neutre.
26:44Et,
26:45on reste quand même
26:47avec cet échantillon
26:48qui est énorme
26:49à préférer
26:51des pays anglo-saxons.
26:52Donc,
26:53la France
26:54ne sera jamais en haut.
26:55Oui,
26:56c'est ce que je voulais dire,
26:57c'est-à-dire que les pays francophones
26:58dont la France
26:59ça restera en haut
27:00c'est les pays anglophones
27:01qui dominent.
27:02Ce sont eux
27:03qui sont en haut
27:04du classement,
27:05c'est évident.
27:06Un dernier mot sur ces jeunes
27:07parce que,
27:08quand même,
27:09dans l'étude,
27:108% c'est une moyenne
27:11mais quand on regarde
27:12les jeunes de moins de 25 ans
27:13c'est 20%.
27:14Je parle sous votre contrôle.
27:15Ça veut dire
27:16qu'on a quand même
27:17une jeunesse
27:18qui est très mobile,
27:19qui a très envie de bouger
27:20et une forme d'aventure aussi
27:21de partir comme ça en expat.
27:22On les appelle les expats
27:23les jeunes de moins de 25
27:24parce que c'est parfois
27:25des stages,
27:26c'est de l'Erasmus,
27:27ce n'est plus tout à fait
27:29une autre forme de mobilité
27:30que l'expatriation
27:31mais c'est bien
27:32parce que,
27:33je réinsiste,
27:34la mobilité internationale
27:35c'est bien,
27:36ça permet
27:37d'adresser
27:38des questions
27:39de marché de l'emploi,
27:40ça permet
27:41de continuer
27:42à croiser les cultures
27:43et à échanger
27:44des perspectives
27:45et à se comprendre
27:46et on en a besoin
27:47et ça permet
27:48encore une fois
27:49d'avoir
27:50des trajectoires
27:51financières
27:52sur toute une vie
27:53qui vont vers le haut.
27:54C'est ça
27:55la mobilité
27:56internationale.
27:58Donc ça permet
27:59de redistribuer les richesses
28:00c'est bien connu.
28:01Et puis c'est très bon
28:02pour un CV
28:03quand on a 25 ans
28:04et qu'on a fait l'Australie
28:05ou qu'on a fait la Chine
28:06ou qu'on a fait des pays
28:07un peu plus complexes
28:08c'est toujours intéressant
28:09pour un recruteur
28:10de voir ça.
28:11Juste un mot
28:12avant de nous quitter
28:13parce qu'il reste peu de temps
28:14Paris,
28:15parce qu'on a parlé des pays
28:16vous avez affiné jusqu'aux villes
28:17Paris,
28:1813ème position ?
28:19Relativement stable aussi
28:20et je n'ai que
28:21des facteurs émotionnels
28:22à partager
28:23donc je ne les partagerai pas.
28:24Et bien gardez
28:25vos facteurs émotionnels
28:27Merci d'être venue
28:28nous éclairer
28:29sur cette étude
28:30qui est passionnante
28:31qui est une vraie photographie
28:32très précise
28:33de la situation
28:34des expats
28:35à travers tous les pays
28:36et des villes du monde.
28:37Merci,
28:38vous êtes partenaire
28:39directrice au BCG.
28:40C'est la fin de notre émission
28:41merci de l'avoir suivi
28:42merci de votre fidélité
28:43évidemment
28:44et de vos messages
28:45sur l'ensemble
28:46des réseaux sociaux.
28:47Je vous dis
28:48à très très bientôt
28:49et d'ici là
28:50portez-vous bien.
28:51Merci à toute l'équipe
28:52qui m'a accompagné
28:53Alexis Mathieu
28:54mais aussi Nicolas Juchat
28:55merci à tous.